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 Treasure Hunt | Daniel

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MessageSujet: Treasure Hunt | Daniel   Treasure Hunt | Daniel EmptyVen 12 Fév 2016, 15:12

Eitean était perdu. Bon, il n'en était pas encore conscient, mais il se rendrait éventuellement compte qu'il ne savait pas où il était, ni comment rentrer au squat. C'était qu'il était encore tout petit, le gamin, du haut de ses presque - parce que j'ai aucune idée de la façon de calculer l'âge de façon plus précise qu'en ajoutant six mois à chaque mois irl et que j'ai la flemme de le faire - six mois. Il était trop occupé à ne pas s'envoler soudainement, vu la force du vent, et à admirer l'endroit merveilleux qu'il venait de découvrir. La terre rouge s'ouvrait devant lui sur un canyon magnifique, le sol se fendant en plusieurs endroits, formant de superbes déchirures d'une profondeur inouïe. La petite boule de poils orange se tenait au sommet de la chose, aussi près du bord du ravin que la prudence le permettait, et contemplait l'endroit où, les autres saisons, on pouvait appercevoir une petite rivière, mais où ne se trouvait en cet instant qu'une couche de glace et de neige. C'était si haut ! Le fond, qui pourtant devait être extrêmement large, semblait aussi large que l'une de ses pattes à lui !

Cela semblait l'endroit idéal pour trouver des trésors. Il fallait qu'il fouille l'endroit ! Peut-être que c'était là que sa maman avait dû abandonner ces trésors ! S'il les trouvait, elle serait heureuse, son papa lui avait dit ! Enfin, il ne lui avait pas dit de retrouver les trésors de sa maman. Il lui avait simpement dit que si la mama était triste, c'était parce qu'elle avait été forcée d'abandonner ses trésors derrière elle lorsqu'elle était partie de son ancienne meute. Eitean avait donc décidé qu'il retournerait à sa mère ses trésors perdus afin de la rendre heureuse. Il ne savait pas ce qu'il cherchait exactement, et il n'imaginait pas du tout qu'il s'agissait là de loups à part entière. Il ne savait pas qu'il lui faudrait convaincre ses demies-sœurs et son demi-frère de pardonner à leur mère et d'aller vers elle. Il ne savait pas qu'il était destiné à échouer.

Excité par la perspective de rendre sa maman heureuse, le petit loup se mit à frétiller à gauche et à droite, cherchant fébrilement un moyen de descendre au fond du ravin. Ce devait être là que se trouverait les trésors de maman ! Sauf que descendre n'était pas une mince affaire. Le jeune enflammé se pencha tout près du bord pour voir s'il n'y avait pas un chemin quelque part. Malheureusement, une bourrasque plus forte lui fit perdre l'équilibre et il tomba. Cependant, la chance incroyable du destin planifié fit en sorte qu'il tomba sur un petit recoin rocheux, pas très loin du bord, mais trop loin pour qu'il puisse remonter tout seul. Et il n'y avait aucun moyen de descendre non plus à partir de là. Il était coincé. Le louveteau couina.

« Au secour !, gémit-il.
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Cassius
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MessageSujet: Re: Treasure Hunt | Daniel   Treasure Hunt | Daniel EmptyDim 14 Fév 2016, 11:35

    [ C'est long, pardon >< ]



    Difficile de savoir pour quelle raison il revenait ici.
    Peut-être ce lièvre qu'il avait pisté et brillamment attrapé — ce qui, pour un médiocre chasseur comme lui, méritait d'être salué, quand bien même l'animal n'avait constitué qu'un maigre apéritif qu'il avait dû avaler en quatre bouchées à peine – non loin de là, malgré les quelques protestations de ses articulations et celles, beaucoup plus nombreuses, de sa patience inexistante.
    Peut-être l'atmosphère chaude et poussiéreuse, les pans de roche qui se découpaient de part et d'autre du ciel, le roulis de l'eau en contrebas, le vide sous ses pattes et le danger qui se couplait à la promesse de la chute.
    Ou peut-être juste le mal du pays, qui semblait n'avoir jamais été aussi présent, et surtout l'envie de tirer un trait sur ce coin de merde et de rentrer à la maison qui, elle, n'avait jamais été aussi pressante.
    Difficile de savoir, ouais. Peut-être n'était-ce juste qu'un savant mélange des trois.

    En silence, Daniel savourait la caresse du vent chaud sur son visage — caresse qui à ce stade ressemblait en fait à une gifle – et la brûlure du soleil sur le cuir de son dos. Lors de ses premiers mois ici, alors qu'il décidait enfin de s'établir quelque part après des mois d'errance, il avait naïvement pensé que venir dans ce canyon lui permettrait d'une certaine manière d'oublier à quel point son désert lui manquait. Ca y ressemblait un peu, ou en tout cas ça ressemblait un peu à certains endroits qu'on pouvait y trouver. Il s'était obstiné à revenir plusieurs jours d'affilée avant de se résoudre à l'idée que l'effet produit était l'exact inverse de ce qu'il espérait. Ca lui filait juste un sacré blues.
    Ca lui rappelait juste tout ce qu'il avait un jour eu, tout ce à quoi il avait pu prétendre, et surtout tout ce qu'il avait désormais perdu. Ces falaises lui paraissaient bien fades : elles n'étaient à ses yeux, si subjectifs soient-ils, qu'une pâle copie de ces canyons infinis qu'on trouvait chez lui à foison, allaient si loin que l'idée qu'ils puissent finalement s'arrêter quelque part paraissait foutrement absurde. La chaleur de l'atmosphère n'était qu'une petite brise printanière en comparaison de la fournaise ardente que pouvait devenir son désert pendant la saison sèche ; la poussière laissait sur sa langue un goût d'amertume, le spectre d'une existence oubliée mais en aucun cas abandonnée qu'il embrassait à chaque inspiration et à laquelle il jurait encore et encore qu'il reviendrait, sans jamais pour autant se décider à retourner vers elle. Pourquoi ?
    Pour rien, au final. Et il le réalisait à présent.
    S'imaginer qu'il aurait pu bâtir quoi que ce soit ici avait été sa plus belle erreur. Il était trop tard pour le nier à présent : le seul fait qu'il ait passé tant d'années ici sans jamais chercher à rentrer chez lui prouvait, et ça lui faisait mal au coeur de l'admettre, qu'il avait effectivement eu l'audace d'espérer un jour pouvoir oublier le passé et tout recommencer ici. Quelle idée de merde. En même temps, il fallait reconnaître qu'il n'avait pas vraiment donné le meilleur de lui-même pour tenter d'atteindre cet objectif. Comme s'il avait su, dans le fond, que ça ne mènerait de toute manière à rien. Ou comme s'il n'avait pu oublier qu'il lui restait des choses à faire. Impossible de tourner la page. Daniel était de ces hommes qui finissaient toujours ce qu'ils avaient commencé. Et qui n'abandonnaient pas.
    Au final, l'arrivée d'Arabella avait été le déclic : lorsque la petite louve était entrée dans sa vie, il avait enfin su que le moment de rentrer à la maison approchait. Il avait néanmoins retardé l'échéance, d'une part parce que si elle n'en montrait pas grand chose, Bella n'était pas en bon état, aussi bien physique que moral, d'autre part parce qu'en acceptant de la prendre sous son aile il avait sellé une promesse muette, celle de s'occuper de la fille de Carmen et de lui offrir ce à quoi elle ne pouvait prétendre chez elle : la sécurité, et peut-être même le bonheur. Arabella était la clé de son retour, et il le savait. Il avait malgré tout espéré qu'elle trouve moyen de construire sa vie ici — ça aussi ça lui faisait mal de l'admettre, mais il avait même espéré qu'elle se trouve un putain de mec pas trop efféminé pour prendre soin d'elle –, avait même en dernier recours tenté de lui forcer la main en la refourguant à Suète, en vain. Bella ne semblait aspirer qu'à une chose : rentrer au bercail avec lui et retrouver sa mère. En ça, il pouvait la comprendre. Difficile d'oublier leur chez-eux. Et très difficile d'oublier Carmen.
    Et puis, dans le fond, en souhaitant la laisser derrière lui au moment de reprendre la route, il s'était bercé d'illusions. Il n'aurait jamais réussi à rentrer seul au pays, même avec toutes les indications qu'elle aurait pu lui fournir. Ou en tout cas il n'aurait jamais réussi à rentrer rapidement. A rentrer à temps.
    Il avait besoin d'elle pour le guider. Et dire qu'à la base, le Guide, c'était censé être lui.

    Décidément, Daniel n'aimait pas vieillir. Avec l'âge, il s'assagissait bien malgré lui, et voilà qu'il en était même réduit à reconnaître et presque assumer ses erreurs et ses choix de merde. Dieu qu'il aurait voulu être à nouveau jeune et con, tout juste bon à rouler des mécaniques et défoncer tout ce qui bouge, ne laissant derrière lui qu'un amoncèlement de cadavres et de veuves en pleurs dans une mare où se mêlaient sang, foutre et larmes.
    Il lui arrivait parfois de se demander ce qu'aurait été sa vie si jamais il n'était pas tombé de cette maudite falaise. S'il avait riposté correctement et envoyé Miguel croupir dans l'Abîme. Cet évènement unique qui avait résolument conditionné toute sa chienne de vie jusqu'à aujourd'hui.
    La ridicule petite part optimiste de sa conscience essayait de le réconforter en lui disant qu'il serait très certainement mort depuis longtemps. La vie qu'il menait à l'époque, quand bien même il la menait avec tact et brio, ne laissait que rarement entrevoir une espérance de vie conséquente. Il ne serait très certainement plus qu'un tas d'os brisés, enseveli sous une petite couche de sable, et oubliée depuis longtemps de tous, à l'exception de ceux qu'il avait fait souffrir et dont il avait brisé la vie à un moment ou à un autre, pour peu que ces derniers soient toujours de ce monde.
    Au final ça ne le réconfortait même pas. Au moins, ainsi, il aurait bien vécu. Il n'aurait pas passé des années à se morfondre et à ressasser le passé sans avoir la moindre opportunité de faire quelque chose pour changer la donne. Parce qu'il était putain de perdu. Et ne savait pas par où aller. Ne savait même pas si son chez-lui était au Nord, ou au Sud.
    Jusqu'à Arabella.
    Qu'il emmènerait avec lui jusqu'à chez elle, jusqu'à chez lui, jusqu'à chez eux. Comme il aurait dû le faire depuis longtemps déjà. Attendre n'avait rimé à rien, il n'avait fait que repousser l'échéance, et réduire le temps qu'il aurait pu passer en compagnie des siens une fois de retour au Mexique lupin, pour peu qu'il y ait survécu.
    Con qu'il était, tiens. Perché sur son caillou à observer le ciel derrière des bouts de caillasse rouge, à réfléchir mais à ne pas agir, chose qu'il exécrait par dessus tout et qu'il critiquait ouvertement chez les autres, mais qu'il avait au final fait toute sa putain de vie.

    ***


    Con qu'il était à présent qu'il longeait en silence une étroite corniche, clairement trop étroite pour lui mais il n'en avait que faire, il n'en avait jamais eu rien à foutre de qui ou quoi que ce soit, à part d'une putain de louve, et d'une autre maintenant, sa damnée progéniture et toutes ces promesses qu'elle apportait avec elle. Ou en tout cas c'étaient bien les seules choses dont il se soit jamais soucié et qui avaient vraiment de la valeur.
    Dieu qu'il détestait vieillir, voilà qu'il se remettait en question.
    Parfois ses pattes dérapaient légèrement, emportant quelques pierres avec elle, pierres qui chutaient dans le vide et se noyaient sous le fleuve bien des mètres plus bas, tandis que lui s'accrochait encore et encore, plantait ses griffes dans la roche, se redressait et reprenait sa route.

    Con qu'il était alors qu'il s'obstinait à la prendre, cette maudite corniche trop étroite, qui résumait bien sa vie, celle d'un mec obstiné et fermé qui s'engouffrait dans les portes ouvertes et s'échinait à aller où bon lui semblait sans jamais s'inquiéter de savoir si c'était possible ou non.
    Con qu'il était alors qu'une fois de plus, il glissait, mais cette fois-ci pour de bon. Con qu'il était, gros tas de muscles certes vieux et usé mais pas brisé pour autant, alors qu'il sentait un fragment entier de sol se détacher sous ses pattes, cédant sous un poids qu'il ne pouvait supporter — le sien, pardi –, tentait de se rattraper à quelque chose mais ne trouvait rien, et se sentait, totalement impuissant, basculer dans le vide comme ce jour-là il y avait si longtemps. Con qu'il était alors qu'il voyait la plateforme s'éloigner et tombait inexorablement vers un sol qu'il ne voyait pas : impossible, il lui tournait le dos.
    A croire que sa vie se résumait à tomber d'une putain de falaise, au fond d'un putain de canyon.

    Sauf que cette fois-ci la chute ne fut pas bien longue. Après cinq secondes à peine, il sentit son échine qui heurtait de plein fouet une nouvelle surface rocheuse, la douleur lui coupa le souffle et il resta là, échoué par terre, à tenter de le récupérer pendant un moment qui n'en finissait pas. Et là encore, il se sentit con, oui.
    Submergé par une puissante quinte de toux, Daniel se redressa tant bien que mal, son corps entier le faisait souffrir mais qu'était-ce que la douleur de la chair comparée au mal qui lui rongeait l'âme ? Celle-là au moins avait le mérite de détourner son attention de tout ces tracas qui lui bouffaient la vie.
    Alors qu'il s'ébrouait, remettant poils et vertèbres en place et grimaçant parce que ça faisait mal, il crut entendre un cri, non loin de lui. Ce n'était peut-être qu'une variante du sifflement dans son oreille — celui qui était apparu lorsqu'il s'était écrasé au sol après une chute de plusieurs mètres –, mais bizarrement, ça l'avait interpelé. Daniel huma l'air avec attention, et au-delà de la poussière, de la terre, de l'eau et de son propre sang — il s'était ouvert la lèvre en mordant involontairement dedans lorsqu'il s'était vautré –, il reconnut une autre odeur que la sienne. Ca n'avait pas l'air bien jeune et ça sentait le clan hippie. Formidable. Au moins, ça pouvait lui offrir une occasion de se changer les idées.
    Laissant là ses doutes et ses regrets, mais emmenant avec lui sa douleur — son dos lui faisait un mal de chien, de toute manière, il devrait se trimballer avec ça jusqu'à ce que ça passe tout seul comme à chaque fois –, Daniel le vieux loup las de vivre redevint ce bon gros connard antipathique de Daniel, celui qu'on connaissait tous ou presque. Il boitillait légèrement et ne pouvait lutter contre mais du reste, le mur glacial qui le séparait des autres était de retour, et il pouvait décemment aller insulter ceux qui croiseraient son chemin sans qu'ils le comprennent et plus généralement se confronter à autrui. Il n'eut pas à aller bien loin pour trouver l'origine du bruit, là, dans un trou, un gamin qui ne pouvait pas sortir.
    Daniel fit la grimace. Il n'y avait que lui pour tomber sur ça, putain.

    — ¿Qué cojones haces aquí? demanda-t-il le plus simplement du monde, dardant sur le louveteau pris au piège ses petits yeux rouges et impassibles.
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MessageSujet: Re: Treasure Hunt | Daniel   Treasure Hunt | Daniel EmptyMar 16 Fév 2016, 17:26

[bah du coup désolée, ma rep est vachement moins longue xD]


Tout d'abord, il y eu un « SHROUMPF », et il sentit le sol vibrer. C'était comme si un autre louveteau était aussi tombé, mais un louveteau beaucoup, beaucoup, beaucoup plus gros. Genre, gros comme un ours peut-être ! Le jeune Brethen s'imaginait le plantigrade gigantesque et meurtrier qu'on lui avait décrit apparaître soudainement au-dessus et lui et… sa mine effrayée se changea soudainement en surprise. Une gueule était belle et bien apparue au-dessus de sa prison, mais c'était celle d'un loup, un loup adulte. Et il était TROP COOL. C'était un vieux Solitaire - il le savait à l'odeur qui n'était ni Brethen, ni Séide, qu'il avait pu sentir un peu sur sa maman - barbu avec une gueule pas commode et un regard rouge et inquisiteur. En bref, pas exactement la définition de cool pour certains. Mais Eitean connaissait un autre loup à l'air renfrogné, un gros mâle sablé aux dents longues, qui était super gentil en fait. Naturellement, dans son crâne de louveteau, cela voulait dire que tous les monsieurs à l'air antipathique était en fait de super potes. Et puis, il y avait aussi le fait que le petit enflammé ne craignait personne et s'imaginait, dans son monde utopique, que tout le monde était gentil. Lui il voulait être ami avec tout le monde. Mais il voulait aussi sortir de ce trou. Le monsieur avait dit quelque chose mais le jeune Brethen n'écoutait pas trop, alors il ne compris pas tout de suite qu'ils ne parlaient pas la même langue. D'ailleurs, même s'il l'avait su, cela ne l'aurait pas empêché de se mettre à parler.

« M'sieur ! Faut m'aider, s'vous plait ! Je dois sortir et trouver les trésors de ma maman ! Et puis peut-être que vous pourriez m'aider, je voulais descendre en bas tout au fond, mais pas en tombant comme ça, en fait vous savez s'il y a un chemin pour descendre ? Et vous avez déjà vu un trésor dans le coin, dites ? Et elles viennent d'où vos cicatrices ? Vous avez déjà vu un ours, dites ? Y'a des ours dans le coin ? Khal, il dit qu'ils pourraient me manger en une seule bouchée, sans même mâcher, alors j'ai un peu peur d'en croiser un ! Mais si j'étais aussi grand et fort que vous, j'aurais pa speur, moi ! Dites, vous avez peur des ours ?, déblatéra le jeune orange avant de s'arrêter pour respirer.

En fait, Eitean s'imaginait déjà faire copain-copain avec l'inconnu, il s'imaginait que celui-ci lui donnerait un coup de patte et qu'à eux deux ils retrouveraient les trésors de sa maman super vite ! Et après le monsieur il pourrait lui apprendre à devenir grand et fort comme lui, parce qu'il avait vraiment l'air bad ass, et que le jeune Brethen voulait être tout aussi fort pour pouvoir protéger sa maman et son papa des ours et des autres méchants. Enfin, il ne pensait pas qu'il y ait beaucoup de méchants loups. En fait, il ne pensait pas qu'un loup puisse être vraiment méchant; il était d'avis qu'ils avaient tous une part de bien en eux et qu'ils ne naissaient pas mauvais de toute façon. Il se disait que s'il était assez fort, il pourrait protéger les gens des méchants puis il pourrait devenir copain avec les méchants et leur apprendre à redevenir gentils. Il voulait que tout le monde soit heureux.

Il sourit gentiment, avec sa petite bouille d'ange, au Solitaire ronchonneux.
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MessageSujet: Re: Treasure Hunt | Daniel   Treasure Hunt | Daniel EmptySam 20 Fév 2016, 18:44

    [ Pas de souci ! Je suis absolument pas adepte des longs pavés indigestes, bien au contraire (ce qui ne m'empêche malheureusement pas d'en pondre parfois...) ]

    Alors qu'il attendait que le môme — qui n'avait certainement rien compris, si les gamins étaient intelligents ça se saurait quand même – lui réponde, et un peu dépité de ne pas l'avoir vu se ratatiner comme une vieille patate quinquagénaire en voyant sa sale gueule apparaître au-dessus de lui — elle était loin et regrettée, l'époque où les louveteaux se pissaient dessus en le voyant, et oui, cette phrase est beaucoup trop longue et trop pleine de parenthèses –, il en profita pour l'examiner avec un peu plus d'attention. Ce n'était pas franchement dans ses coutumes, d'inspecter les louveteaux : en général il n'inspectait tout simplement pas les gens, à moins qu'ils n'aient été un adversaire potentiel dont il aurait fallu jauger la dangerosité, ou une femelle bien foutue qu'il aurait été agréable de mater, ou Suète sinon, mais là c'était différent, c'était parce qu'il était persuadé qu'elle planquait des couilles quelque part, sauf qu'il n'avait pas encore trouvé où. Néanmoins, il y avait quelque chose qui attirait son attention chez ce gosse. Et il ne mit pas longtemps à réaliser quoi.

    — Madre mía... geignit-il en levant les yeux au ciel.

    Ce n'était décidément pas une bonne idée de venir dans ce putain de canyon. Il semblait destiné à n'y rencontrer que des efféminés — bon ça n'était arrivé qu'une fois, et ça avait d'ailleurs été sa première rencontre sur ces terres – ou des putains de gnomes hybrides mi-loup mi-barbecue, preuve, peut-être, qu'il y avait peut-être bien un Tout Puissant quelque part, et si c'était le cas qu'il avait un sacré sens de l'humour. Ou qu'il se faisait bien chier où qu'il ait pu être, peut-être. A ses yeux, c'était bien plus plausible.
    Puisque la dernière fois que Daniel avait posé ses grosses pattes sur la roche poussiéreuse dans lequel était découpé ce canyon, il y avait croisé une gamine qui lui ressemblait beaucoup trop pour ne pas lui être liée de quelque manière que ce soit, et qui en plus, crachait de la fumée par tous les trous. Ce qui, il n'en doutait pas, serait fort dérangeant pour le pauvre bougre qui aurait un jour la bonne idée de lui passer dessus, si pauvre bougre il y avait. Daniel ne voyait pas trop comment on pouvait avoir envie de se reproduire avec ça, mais en même temps il était plutôt fermé à l'innovation, n'avait absolument aucune tendance pédophile et, manquant d'imagination, il peinait à pouvoir imaginer un louveteau dans sa forme adulte. Pourquoi Diable pensait-il à ça maintenant, il n'en avait aucune idée.

    Dans tous les cas, ce gamin devait être quelque chose comme le frère ou le cousin germain de la môme qu'il avait utilisé comme ballon de foot enfumé la dernière fois, il y aurait mis sa patte à couper. En plus il avait le bout de la queue qui cramait. Ca sentait le poil roussi et ça lui donnait envie d'éternuer. C'était peut-être une espèce de race à part, un peu comme les petits lutins à la con qui peuplaient les forêts selon les légendes, sauf qu'il ne croyait pas aux légendes, donc ça l'emmerdait de faire un rapprochement entre ce louveteau et ces dernières, donc il préférait se dire que c'était encore une des conneries de bugs génétiques qui semblaient presque coutumiers ici. Quelle idée.
    Pour rendre son bonheur plus intense, le gamin, qui déjà n'avait eu la décence d'avoir ne serait-ce qu'un petit peu peur de lui, se mit à lui débiter quelque chose de bien évidemment totalement incompréhensible à une allure folle, de sa petite voix trop aiguë pour ne pas être désagréable à entendre. Et pour clôturer le tout, il se mit à sourire, ce qui n'eut pour effet que de soutirer une grimace pas super épanouie à Daniel.

    Sans être fin philosophe, le vieux solitaire supposait que l'autre venait de le supplier de l'aider à sortir du trou où il était — il aurait préféré qu'il le supplie de le laisser dans ce foutu trou et de s'en aller en épargnant juste sa vie, parce que l'espoir faisait vivre, mais bon. Sans s'émouvoir le moins du monde pour cette petite boule de poils à demi-cramée qui aurait certainement fait fondre cette grosse niaise qui lui servait de fille adoptive, il déclara, veillant à rendre sa phrase la moins engageante possible :

    — ¿Qué me das, si te ayudo?

    Fallait pas déconner : un truand restait un truand, et ça tombait bien, puisqu'il en était un. Même si aider ce gamin à sortir de son trou était tout à fait faisable, Daniel avait des principes. Pas les mêmes que tout le monde. Ne pas aider gratuitement les autres, et ce quel que soit leur âge, leur sexe ou leur côte de popularité, était l'un des plus importants.
    Il attendit que l'autre réponde, espérant s'être fait comprendre, mais sans grand espoir.


Dernière édition par Hax le Mer 06 Avr 2016, 16:19, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Treasure Hunt | Daniel   Treasure Hunt | Daniel EmptyVen 01 Avr 2016, 20:22

Se tenait devant le louveteau un loup-ours peu aimable qui aurait très bien pu le manger, le jeter en bas du canyon ou le laisser pourrir dans son trou. Et pourtant, Eitean souriait gentiment, naïvement, s'imaginant déjà partir à l'aventure avec le loup viril et devenir super-copains. Il était d'une innocence et d'une pureté d'esprit qui était rafraîchissante, mais aussi dangereuse. Il voyait le bien en tout le monde, il avait foi en tous et chacun, plus encore en ceux qui ne pouvait avoir foi en eux-même. Cela inquiétait d'ailleurs sa mère beaucoup. Elle avait peur qu'un jour il tombe sur un loup qui n'avait pas un bon fond, un loup qui n'hésiterait pas à profiter de la bonté de son fils, ou à le tuer. Son innocence le portait à avoir une confiance aveugle en chaque personne qu'il rencontrait, et à les aimer dès le premier moment. Il aimait tout le monde autant, incapable de favoriser qui que ce soit. Elle avait aussi peur qu'il ne puisse jamais aimer une louve à cause de son incapacité à favoriser qui que ce soit. Elle aurait aimé avoir des petits enfants et elle craignait que ses autres enfants ne lui permettent jamais de voir les leurs. Quoi que cela Eitean l'ignorait toujours.

Pour en revenir à la situation actuelle, parce que je commence à digresser, Eitean pencha la tête légèrement sur le côté lorsque le despérados grogna un truc, levant les yeux au ciel. Eitean comprenait au moins le langage corporel du vieux loup. Les yeux au ciel, Khal faisait ça lorsqu'il était énervé ou agacé par quelque chose. Pourquoi l'autre était-il agacé ? Il ne voyait pas ce qu'il y avait d'agaçant. Peut-être n'avait-il pas envie de l'aider ? Oh, mais pourquoi donc ? Peut-être était-il attendu ailleurs et n'avait-il pas le temps de l'aider à chercher les trésors ? Ce n'était pas grave, il pouvait comprendre, tant que l'autre l'aidait à se sortir de cette situation, il se débrouillerait tout seul. Il continua de sourire gentiment. Il attendait que le vieux copain le sorte de son trou, sagement.

Sauf qu'il parla de nouveau, plus longuement. Cette fois Eitean pencha la tête complètement de l'autre coté, ses oreilles ballottant au passage, son regard se posant avec interrogation dans celui de l'espagnol. De kecé ? Il n'avait décidément rien compris. Il y avait me qui sonnait comme moi ou me, si qui sonnait comme si et des mots qui ne faisaient aucun sens à ses yeux. Le jeune loup commençait à saisir qu'ils ne communiquaient tout deux pas dans le même langage, ce qui n'était pas trop pratique.

« Euh... Aider moi ? Aider... me ? S'il vous plait ? S'ilé vous playé ?, tenta-t-il assez ridiculement, tentant d'imiter l'accent de l'inconnu et de copier le son des mots, et en inventant sa propre version du langage d'ailleurs, terminant le tour avec un large sourire. C'était à s'en demander s'il n'avait jamais mal aux zygomatiques.
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MessageSujet: Re: Treasure Hunt | Daniel   Treasure Hunt | Daniel EmptyMer 06 Avr 2016, 16:43

    Sans grande surprise, ses paroles se perdirent dans le vent.
    Enfin, l'autre comprit qu'ils ne se comprenaient pas, apparemment. Ce qui ne l'avançait en rien. Daniel n'eut pas de réponse à sa question, tout au plus, semblait-il, une nouvelle demande à l'aide et au passage une tentative de communiquer dans sa langue, ou quelque chose s'en approchant.
    Le vieil aigri fronça le nez. C'était quoi tous ces é partout.

    Tandis que le morpion lui adressait un nouveau sourire inutile — la capacité spéciale GrosConInsensible de Dani l'immunisait de base contre les attaques du genre Séduction ou Mimi-Queue ou encore Joli Sourire de ses adversaires –, il s'humecta les lèvres pensivement, établissant en silence une liste des divers choix s'offrant à lui.
    A. Il faisait sortir le gosse comme ça, en bon samaritain, juste pour la postérité.
    Hors de question, d'autant plus que cela signifierait qu'il aurait à l'attraper par la peau du cou au risque de se faire cramer le bout du nez par la queue flambante de ce petit sous-doué. Et si quelqu'un le voyait s'adonner à un tel acte, sa réputation de connard était définitivement morte et enterrée.
    B. Il se servait de ce gosse comme d'une cible, histoire de se faire la patte sur le pouvoir que lui conférait le petit glowstick rouge à sa cartouchière et qu'il n'avait pas utilisé depuis très longtemps. Une fois la queue coupée, s'il visait bien, la peau de ce petit pourrait faire une belle carpette. Un peu petite. Il pourrait peut-être s'en faire une chapka. Qu'il revendrait à ces mecs des pays froids qu'il avait vus en venant jusqu'ici, vu que lui venait du désert et n'avait donc pas besoin de chapeau du genre. Ou alors il pourrait en faire un col duveteux qu'il offrirait à Carmen en allant la retrouver. Les femmes aimaient les cadeaux de luxe, et un col en fourrure de louveteau chelou était un cadeau de luxe. Mais Carmen était un peu bizarre comme fille, et en plus il risquerait de se faire émasculer par Sainte Arabella Patronne des Hippies si elle captait la combine, ce qui ne manquerait pas d'arriver, fouine comme elle était.
    C. Ce qui nous amenait à une idée possiblement prometteuse : ce gamin coincé dans son trou n'avait certainement pas de mère, ou alors sa mère était une incompétente chronique, faute de quoi il ne serait pas là actuellement. Il pouvait alors ramener ce gamin à la maison, à la manière d'un animal de compagnie, et l'offrir à Arabella — comme dit précédemment, les femmes aimaient les cadeaux, il y avait les fringues, mais aussi les petits animaux mignons qui finissaient généralement attachés au bord d'une autoroute ou à la SPA quelques mois plus tard quand ils étaient moins mignons mais ça ce n'était pas son problème. Elle serait contente, elle pourrait même devenir une fantastique maman adoptive et, surtout, elle aurait une bonne raison de rester ici et de ne pas rentrer au pays avec lui. Restait juste le problème du mec pour la surveiller et éventuellement la protéger.
    D. Il s'en tenait à son plan initial et aidait le gosse si ce dernier avait quelque chose à lui offrir en échange, mais pour ça, il fallait encore qu'il se fasse comprendre.

    En sa qualité de vieillard aguerri et empli de sagesse, à la maturité exemplaire et à l'âme profondément altruiste, Dani décida de tenter le plan C. Mais encore fallait-il être sûr que ce gosse n'ait pas de mère. Et puis au pire, il pouvait toujours la buter, ladite mère, ce qui règlerait le problème. Mieux encore, il pouvait la buter, en faire une descente de lit ou un col de fourrure à offrir à Carmen — les couleurs du petit s'accorderaient bien avec ses cheveux, pas de raison qu'il en aille pas de même pour la mère, mais qu'en savait-il lui de la mode, putain –, et offrir le petit orphelin à Arabella, et il avait deux femmes contentes pour le prix d'une. Voire même un gamin en bonus, Arabella serait sans le moindre doute une meilleure mère que celle que se coltinait actuellement ce gosse. Il était bien sûr parfaitement objectif. Quel Saint Homme il était.

    Daniel émit une espèce de son guttural, sorte de grondement aussi viril que peu ragoûtant qui laissait supposer qu'il était en train de s'éclaircir la gorge. Puis, se baissant légèrement vers le gosse, mais veillant à rester hors d'atteinte parce qu'on savait jamais, il finit par articuler :

    — ¿Dónde está tu madre? ¿Eh? Tu mamá, fit-il en détachant chaque syllabe.
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