Libre ~ Souris, la destruction n'est pas forcément sinistre

«Espèce de gros barjot. Caca boudin, vous êtes tous stupide. Je suis quoi moi, une serpillère ? C'EST PAS MOI C'EST LE RÔLE DE DEUC' DE SERVIR DE TORCHON. La vie ici c'est de la merde. C'est grotesque (grotte ), ça pu le chien mouiller, c'est humide et en plus si je m'aventure trop loin, je risque de ma ramasser genre à l'AUTRE BOUT DE LA TERREEEE ! Quoi ?! Non je ne parlais pas de toi ma beauté. Non toi t'es un bon grattoir à dos. Bruh. J'en ai marre qu'on m'oublie tout le temps, je vais me venger. Je vais pisser dans la paille de Deucalion ! Ça le refroidira peut-être un peu ! »

Énervé, marchant un peu de travers, comme les pirates aux jambes de bois, Amon continua de bouder pendant de longue minute, s'avança toujours et tranquillement au tout devant de leur propre creux dans cette grande montagne. Direction: Le troue à rat de son frère Deucalion. C'était son espace à lui, bien privé et au devant tout le monde. Parce qu'il voulait se faire voir, se faire sentir ce con. Une moue désabusé sur le visage, un sourire presque désaxé, les paupières bien tiré et les pupilles dilatés, Amon sautilla encore de quelque bons de côté pour trouver le bon endroit pour le faire. C'est-à-dire, là où il déposait toujours sa tête. Tout juste avant de soulever sa patte arrière, Amon se mit à rire tout bas.

«Ça t'apprendra à pas être venu me chercher, pauvre plouc.»

Puis doucement, un bruit de chute de liquide se fit entendre en écho dans tous les recoins de la grotte. Pendant un instant, Amon tenta de retenir son flux de pipi qui lui contractait la vessie dans une douleur si aigüe et difficilement soutenable. C'était la piiiiire douleur du monde ! Il tendit l'oreille avant d'hausser les épaules; personne en vu. Il continua donc en chantonnant au rythme de ce magnifique liquide doré dans lequel Deuc' dormirais ce soir. Pas le choix, on partage pas la paille des autres. Il se secoua pendant encore quelque petites secondes pour s'assurer que tout était bien sortie, glissa sa tête sous l'une de ses pattes, humecta l'air du bout de son nez et se retroussa immédiatement.

«BLEHURK. Ça fera bien le travail. En espérant que l'odeur me trahisse pas avant qu'il se couche. Excellent Amon, t'es au top !»

Se félicitant lui-même Amon se joignit d'un magnifique sourire trop innocent pour être mauvais avant de retourner s'étendre sur sa paille, qui elle, était bien fraiche et encore bien chaude de la nuit qu'il avait passer dessus. Il avait pas envie de rester dehors où il faisait beau, c'est trop nul le dehors quand personne l'écoute. Il se roula sur le dos, regardant le monde à l'envers et avant mêmede réellement continuer à s'ennuyer, une troupe vraiment bruyante se fit entendre. Tout le monde était-il déjà de retour ? «Héhé, je t'en pris Deuc, soit déjà revenu.»

[Je considère que ceci se passe avant les premières apparitions de plantes étranges sur le continent ^^]

"Tu es fier de ce que tu as fait Amon ?"

Cela faisait quelques instants déjà qu'il observait le comportement du petit loup brun. Il était resté seul au Creux au Loup, les autres membres de la fratrie factice s'étant éparpillés à travers la vallée en petits groupes bruyants, et l'expérience avait déjà montré à l'anthracite qu'un louveteau seul rimait généralement avec une bonne bêtise à faire histoire de tuer le temps ou d'assouvir quelques petites vengeances personnelles. Et effectivement, il avait vu juste - son pouvoir aidant. Il avait noté plusieurs fois déjà comme son fils adoptif avait le don de revêtir son visage d'une bouille totalement angélique après avoir commis un méfait. Contrairement à Morokei, sur laquelle on pouvait lire comme un livre ouvert dès qu'elle avait fait quelque-chose qu'elle savait mal, Amon savait parfaitement semer le doute dans l'esprit des potentiels grondeurs qui venaient vers lui de manière qui humait un peu trop la punition. Pourtant, le grand loup avait choisi ce moment précis pour intervenir, ce petit moment où suffisamment de temps était passé pour que le petit pense qu'il était définitivement innocenté.

Anthem n'était pas spécialement doué avec les enfants, et encore moins quand ils étaient en aussi grand nombre, mais il tentait au mieux d'inculquer une éducation et des valeurs à peu près respectable à toute la petite troupe par laquelle il se faisait appeler "Papa". Et cela devait souvent passer, hélas, par quelques réprimandes, qui étaient généralement plus efficaces quand il se chargeait lui de les faire. Il s'avança vers le petit loup, les oreilles en avant et le regard sévère. Il n'avait pas cultivé la peur chez ses enfants, mais un peu d'autorité ne faisait pas de mal non plus, surtout dans ce genre de situation.

Il s'arrêta devant son neveux - ou son fils, tout dépendait de ce que l'on savait - et chercha son regard. Le petit savait qu'il n'était pas du genre à crier ou à claquer des dents. Mais tout de même.

À la simplicité et à l'innocence de son regard, Amon ne jeta pas de regard immédiat à son père.

Je vis sur une planète qui porte mon nom. Je vis dans un monde qui fait couler mon sang quand je tombe. Je vis dans une grande famille un peu brisé, mais qui tiens toujours debout. Je fais parfois pipi au lit (surtout dans le lit de mon frère) et il m'arrive de japper à tue tête pour emmerder les gens. J'aime que l'on m'écoute, comme j'aime parfois (rarement) écouter. Je suis de ceux qui reconnaisse la présomption d'innocence chez l'enfant ainsi que la légalité et la proportionnalité des émotions des liens familiaux, mais qui comprends aussi que parfois, les adultes ne sont pas tous gentil et probablement toujours tous aussi bête. Je suis de ceux qui ne sont pas souillé par le mal, le péché et qui prône à l'instar de magnifique sourire sur mon visage, la propagation de milles et unes bêtises. Je suis de ces enfants que se font bercez la nuit et dont l'innocence vie dans leur cœur mais, dans leur esprit, ils renferment un passé parfois plus long et malheureux que celui de leurs propres parents.

Je suis celui qui se fit rapidement recouvrir par une ombre immense, bien charger en caractère, en tonalité et dont le regard pesant vint bientôt se jeter dans mes grands yeux bleus. Vite il fallait s'armer de patience et se concentrer sur le regard à donner. Papa...Il était un peu grand, ne me ressemblait à priori presque pas mais il se chargeait de nous éduquer, moi ma soeur et Deuc avec la femelle qui nous servait de mère. Au total, nous formions une grande famille de fou. Bien sûr...il manquait maman, mais nous n'en parlions jamais devant les deux autres, pour ne pas créer de dissidence, de discorde, de problème. Je le sais car j'ai entendu mes adoptifs en parler. Je sais aussi qu'Anthem n'est que mon oncle, mais il fait un bon travail, alors aussi bien le récompenser avec un titre à sa hauteur. Car mon vrai père, lui...n'était pas là pour protéger maman. Anthem, lui, l'a aider à quitter ce monde en paix, je le sais. J'ai des vagues souvenirs qui me le rappel et ma mémoire ne me trompe jamais ! WAT

Toujours à courir, à dispenser nos parents d'énergie et à dépenser la notre en se gorgeant de la leurs nous ne nous arrêtions que pour manger et dormir. La jeunesse, c'est classe. Gorger d'espoir, de pisse et de ration en plus parce que je suis trop mignon vous voyez...

**

Amon aurait pu attendre un coup quelconque de son paternel, mais sachant celui-ci non violent, il se contenta de se redresser, les oreilles vers l'avant, alerte à tout signe de sa présence, la queue tremblant légèrement derrière lui avant de s'avancer un peu vers Anthem avec une joie à peine faussement exagérer. Il savait que ce qu'il avait fait auparavant ne passerait pas innapercu, Anthem était doué et il finirait bien par sentir ce qu'il avait fait, mais pour le moment, il avait préféré la couler douce, sans trop en faire, pour essayer de banaliser l'acte qu'il venait de faire.

"Tu es fier de ce que tu as fait Amon ?"

Un sourire malfaisant défigura le visage d'Amon ainsi qu'un suintement très peu visible dans les yeux. Il était à découvert et vulnérable mais beaucoup trop fier de son coup et par mégarde de fierté il laissa échapper un petit rire mesquin. Un rire d'enfant. Un rire qui pouvait faire sourire n'importe qui, peu importe la faute. Après tout...à cet âge, on ne saurait se douter de ce qui se passerait dans l'avenir.

-Ah ouais mais alors que troooop ! T'imagine la tête qu'il va faire quand il ira se coucher ce soir ?! Bahahaha. J'ai déjà hâte de retourner au lit. dit Amon en fronçant les sourcils, comme entrant dans une grosse réflexion

Un énorme sourire déchira le visage enfantin d'Amon qui ressemblait tant à son père, mais dont le museau et les mimiques ressemblait à l'état presque léthargique de sa mère. Étrangement, le visage du petit pouvait faire les deux à la fois...Puis un silence s'installa. Amon savait que son père n'était pas là pour rigoler et qu'il n'approuvait pas du tout l'acte nauséabonde qu'il venait de faire dans la litière de son frère jumeau. Son regard sévère, presque amorphe traversa les yeux bleus d'Amon avec une force silencieuse et Amon eu tôt fait de baisser les oreilles et la tête. Il étira ses lèvres avec difficulté, comme pour dire une vérité qui était dur à faire.

-Noooon...mais il le méritait. Il m'avait certifié qu'il me réveillerais ce matin et qu'il m'inviterait pour aller jouer dehors mais il ne l'a pas fait, c'est ça punition. Ça lui apprendra à me prendre pour un imbécile. Je boude!

Le jeune loup lui répondit tout d'abord en riant, sans avoir encore croisé son regard, avec une fierté totalement assumée de la bêtise faite. Allons bon. De tous les fils qu'il avait désormais, ce n'était pas celui qui lui rendait la tâche la plus facile. Il se demandait parfois comment il deviendrait, plus tard, lorsque les malices de l'enfance se seraient envolées. Il avait un mal fou à entrevoir quel genre d'adulte il serait - ou encore même s'il garderait ce grain de folie qui le distinguait totalement du reste de sa fratrie. Pourtant, sans que le grand loup ne s'y attende vraiment, il fallait avouer que ce comportement décalé piquait sa curiosité et le forçait à d'avantage d'attention. Lorsqu'Amon lui décrocha un grand sourire, une émotion légère se souleva dans le coeur de l'anthracite, sans que rien n'en soit visible. Le jeune loup avait de nombreux traits qui n'étaient pas sans lui rappeler Lieutenant - il avait côtoyé le loup noir suffisamment longtemps pour reconnaître sa silhouette si caractéristique -, mais ses mimiques et ses expressions étaient celles, reptiliennes, de sa soeur. Il lui ressemblerait sans doute d'avantage que ce à quoi il avait présumé en le voyant grandir durant les premières lunes.

Cette impression fut fugace, car aussitôt que le petit eut croisé son regard, il rabattit les oreilles, se rappelant peut-être qu'Anthem n'était pas spécialement réputé pour son sens de l'humour et encore moins en ce qui concernait l'éducation de ses enfants. Même si sa seconde réponse ne justifiait absolument rien, elle plut tout de même d'avantage au grand loup. Au moins, le petit ne mentait pas et ne cherchait pas à s'innocenter maintenant que le méfait était accompli. Bon, certes, son excuse était totalement puérile - mais c'était un enfant donc ça ne manquait pas non plus de cohérence sur ce point - mais il tentait quelque-chose. L'anthracite s'assit devant lui, les oreilles pointées vers l'avant à travers se lourde tignasse.

"Tu ne verrais donc pas d'inconvénient à ce que je fasse la même chose chez toi pour te punir de ce que tu viens de faire ? Tu le mériterais sans doute."

Il planta ses prunelles vairons dans les iris clairs d'Amon, guettant sa réaction avec une grande neutralité. Même si dans son regard, il n'y avait aucune froideur. Après tout, Amon était un enfant et lui était là pour lui montrer comment apprendre de ses erreurs. Il se doutait que, venant de lui, si stoïque et silencieux, sa réponse déconcerterait sans doute un chouilla le jeunot. L'image était tellement absurde qu'elle en devenait presque cocasse à ses yeux, d'ailleurs. Mais enfin, si le message passait, c'état là l'essentiel.

‘‘I disappeared into nothingness. A vision in the mist, a dream beyond the stars. My eyes grow heavy, my heart sinks to a lull, my mind is far from here. I’m only now beginning, to see life differently.’‘

Quelque part, c’était le rôle d’anthem de veiller à ce que rien ne leur arrive. C’était son rôle de s’assurer que, sans faire de bruit, le visage sombre de leur passé leur apparaisse comme une dose énorme de courage, de volonté et de désir de vivre. C’était pour ainsi dire la probable seule union et le seul rôle des parents: Enveloppé leur progéniture d’un vêtement d’innocence et de loyauté qui les rendrait non pas invulnérable au monde, mais laborieux dans leurs recherches du bonheur, de la dépravation, du plaisir et de la malice naturelle dont devrait faire preuve tout bon individus. Chez Amon, sans penser à mal, cette technique était quelque part plus difficile encore que chez le reste de la fratrie qui eux avait développer un côté plus apparant de leur mère. Pour ainsi dire, toute innocence et pour un salaire médiocre en récompense, tout le monde recommençait, un jour à l’autre à élever de nouveau des enfants en pensant que ces choses qui parfois énervait au plus haut point les parents n’était en fin de compte, qu’une façon de grandir soi-même.

Amon n’était pas violent, tout autant que ne l’était pas son père adoptif, mais il savait en quelque part, dans son coeur d’enfant, que même si l’envie de pleurnicher était prêt à sortir, le jeune ne pu s’empêcher d’esquisser un sourire mauvais, cacher dans le foulard qui lui avait été léguer par son père et dans lequel il avait dormis pendant si longtemps étant jeune. Très vite, le regard d’Amon était tombé au pieds d’anthem avec une convulsion presque imperceptible. Il n’était pas sauvé de la pénitence, mais il était sauvé de la crise, du coin, du refoulement pleurnichard de ces émotions. Il savait qu’anthem lui pardonnerait son geste. Car tout cela n’était pas bien grave, non ? Dans le coin de son cerveau, le nez pointé vers le sol, Amon song longuement à ce qu’anthem lui dit avant de répliquer.

Les oreilles de plus en plus abaissé, Amon se sentait si petit, qu’il aurait presque préféré disparaitre à cet instant précis. Au fond de lui, son caractère borné n’avait pas envie de se laisser céder, mais quelque part, il n’avait pas le choix. Il fallait se laisser subir le poids de son action et ce, même si elle l’avait tant amusé. Relevant la tête, expirant, le regard d’Amon se découvrit, se dévoila être prodigieusement désolé. Il sembla que ces paupières ne cherchait plus à fouiller quelconque excuse, même si colère et envie l’empêchait vraiment de se détourner de ce q’il venait de faire. Il tenta aussi de ne pas rire à l’image qui venait de s’infiltrer dans un coin de cerveau en imaginant son père élever la patte pour faire pipi sur sa propre paillette, avec un air malsain et hypocrite sur son visage.

-Peut-être, mais tu n’oserais pas faire ça, hein papa Anthem ?

Son ton était remplis de jeunesse, d’hypocrésie et de tentation. Il le tentait, il essayait de le tenter, de le provoquer. Comment pourrions nous craindre un regard si tendre et à la fois si vivace. Amon avait de l’âme et portait en lui, un trésor innocent dont il ne connaissait pas l’étendu. Le message était clair pourtant, mais il ne pouvait pas se résumer à se laisser faire, Deucalion ne pouvait pas s’en sortir comme ça, c’était impossible.

-Je me méfie de lui maintenant et de toi aussi. Qui sait ce que vous pourriez me faire subir à l’avenir. (e-e) Je suis plus vieux que lui de quelques minutes et c’est pourtant, toujours moi qui passe pour le plus jeune. C’est pas zuste….À mon avis c’est lui qui devrait se faire punir de me négliger comme ça.

Une moue renfrognerière parsema le visage du jeune avant de se retourner pour bouder. Il en avait marre, un point c’est tout. Il aimait l’aspect typique de la solitude, mais il aimait aussi se donner en spectacle. Il aimait qu’on l’écoute, qu’on le regarde faire des bêtises, il aime que les gens se fasse punir à sa place et cet exemple en était l’occasion parfaite de mettre à jour ces expériences et ces talents.

-Alors tu va me punir où pas ?

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