A simple Melody [libre]

Sujet: A simple Melody [libre] Mer 04 Nov 2015, 21:25

Spoiler:

A vrai dire, il avait pris du temps pour retrouver le chemin du camp, deux ou trois jours peut-être, et encore, il n’avait pas réussi à l’atteindre de lui-même. Les Precursors l’avait relâché mais dans quel état ? Son corps complet lui avait fait mal, chaque pas lui avait coupé le souffle, le vent avait remis de nombreuse fois à vif la blessure de son visage et surtout, le sang qui avait coulé dans son œil et la blessure proche de celui-ci lui avait brouillé la vue, son monde était devenu flou et il n’avait pas su retrouver ni Sekmêt, ni Khal, il n’avait pas su si sa sœur avait pu s’enfuir, si le mentor de celle-ci avait retrouvé la sortie malgré le fait qu’il avait disparu. Dans la galerie éclairée, il avait pu sentir l’odeur du mâle brun et celle du sang mais il n’aurait su dire s’il était encore en vie ou non. Seul, Noximilien avait erré un temps, essayant de retrouver son chemin, priant les dieux pour qu’ils éloignent les prédateurs, il avait marché longtemps et puis était tombé à un moment. Lorsqu’il s’était réveillé, il était de retour dans les tanières Brethen avec un début de soin mais sans la vue.

Au départ, il n’acceptait plus personne, paniquant à chaque fois qu’il entendait des pas se rapprocher de lui. Être forcé de vivre dans un monde noir n’arrangeait rien, les soigneurs préféraient passer lorsqu’il commençait à s’endormir, là où il était plus calme. Ils le rassuraient, promettant vengeance mais ça, Noximilien s’en fichait complètement. Ils lui promettaient aussi qu’il retrouverait la vue bientôt, que ce n’était que temporaire, le temps que la blessure se soigne. Puis à un moment, quelqu’un finit par lui avouer la vérité, la blessure s’était infectée et même si là il n’y avait plus de risque, jamais il ne retrouverait la vue, il avait perdu son unique œil. Il avait appris plus tard qu’il n’avait pas été le seul à avoir subi cela, Aendil, le Sage, celui qui guidait les Brethens, il avait lui aussi perdu le seul œil qu’il avait. Et là, toute les illusions que Noximilien avait pu se faire jusque-là se brisèrent. C’était comme si votre héro d’enfance était devenu infirme en combattant les méchants, pour le jeune mâle, c’était un peu ça. Et il se détourna complètement de la meute.

Il réussit à retrouver le chemin de sa tanière, cette petite cavité au fin fond du squat où il y avait installé son atelier, là où il avait ses peluches, là où personne n’allait. Il sut qu’il arriva lorsqu’il marcha sur une aiguille. Machinalement, il balaya l’espace, comme si sa vue reviendrait sur un coin de la pièce. En vain, il était comme Aendil, aveugle, handicapé. Explorant un peu à tâtons son refuge, il tomba sur la peluche qu’il avait faite de suète, grâce à l’odeur des cochenilles écrasées dont il s’était servi pour faire la teinture rouge. Il l’avait presque fini à la base, il avait commencé à faire les tatouages, c’est ce qui lui prenait du temps mais maintenant… Ce n’était plus qu’une œuvre inachevable maintenant. Il donnant un violent coup dedans, simple rage et un peu de désespoir. Il retrouva sa peluche de lui-même, jamais elle ne sera parfaite maintenant, et si ça se trouvait, son nouvel état allait le faire disparaître, une phobie qu’il avait toujours eue même s’il savait que c’était normalement impossible. Il prit sa peluche contre lui et la serra en se laissant tomber sur le sol. Tout ça, c’était de la faute de Sekmêt, c’était elle qui avait voulu aller dans les mines, c’était à cause d’elle s’il ne voyait plus. C’était bien la preuve que ce n’était que sa demi-sœur, lui, il était bien plus censé qu’elle et Némésis, sa vraie sœur jusqu’au bout, l’était encore plus. Il en voulait aussi à Aendil d’être un faux héro, d’avoir perdu, de ne pas être invincible tout comme il en voulait à Suète de n’avoir pas déjà éliminé la menace. Il en voulait à Khal pour ne pas avoir réussi à le sauver. Noximilien en voulait au monde entier et bien plus encore mais en réalité, c’était pour se cacher qu’il était complètement terrorisé.

Et il s’était endormi. Combien de temps ? Il l’ignora. Plusieurs heures peut-être ou même plusieurs jours, il n’en savait rien. Il avait l’impression d’être complètement vide, il avait mal à la tête et son corps était lourd. Il avait un peu faim aussi mais surtout, il étouffait. Quittant son refuge, il voulut d’abord regagner les tanières communes, une peur se nouait dans son ventre rien qu’au fait de penser à sortir à nouveau mais il se rendit compte que tout le monde était là, à cause de la nuit sûrement, alors voulant fuir la meute, Noximilien prit son courage à deux pattes et sortit. L’air frais et le sentiment de sentir les rayons lunaires sur lui, lui confirmèrent qu’il faisait nuit. Il pleuvotait aussi, les gouttes le rafraîchissant agréablement malgré l’air déjà froid. Il grimpa sur le dessus du Dolmen, non sans mal, retrouvant avec difficulté le chemin pour y parvenir mais une fois là-haut, il était sûr que le fait d’avoir le ciel rien que pour lui, même s’il ne le voyait pas, lui ferait du bien.

Une fois perché sur le rocher, il inspira profondément puis regarda le ciel, enfin, leva le museau vers lui. Il se rappela qu’il avait haït le monde entier à un moment et silencieusement il s’excusa. Ce n’était pas tant leur faute, après tout, c’était lui qui avait choisi d’y aller lui aussi dans les mines. Il était aussi fautif que les autres et c’était une erreur commune de se jeter à corps perdu dans cet enfer. Doucement, il se mit à fredonner, pour se redonner courage, pour retrouver une certaine paix intérieur.
Et là, au fond de ce ciel noir, au fond de ce ciel inexistant, il crut voir de très léger point lumineux, comme si les étoiles acceptaient que son œil malade les voix et doucement, ça le fit sourire même si ce n’était probablement que ce qu’il imaginait grâce aux souvenirs.

Invité

Noximilien était l'ami de sa fille.
Un puissant sentiment de culpabilité le submergea à cette constatation. Les deux jeunes loups avaient presque le même âge et sa fille aurait très bien pu l'accompagner, lui et sa demi-sœur, jusqu'aux Mines. De plus, il ne pouvait que se blâmer pour avoir manqué à ce point de vigilance. Ces petits n'auraient jamais du sortir du Squat, encore moins pour se battre contre les Precursors. Et surtout, Noximilien n'aurait jamais du devenir aveugle. Il était trop jeune pour cela, n'avait pas eu la chance d'explorer chaque terre de l'île pour graver chaque paysage dans sa mémoire. C'était un tel gâchis.
Le conseiller ne cessait de se questionner sur ce qu'il se passait dans la tête du petit mâle gris. Avait-il, lui aussi, eu le sentiment terrible d'avoir touché le fond lorsque les griffes de l'ennemi s'étaient enfoncées dans son orbites et qu'on l'avait laissé là, à agoniser à même le sol ? Avait-il aussi eu envie de mourir ? Qu'est ce qui lui avait donné la force d'emprunter le chemin des Mines en sens inverse pour rentrer à la maison ?

Peut-être, tout simplement, que Nox était bien plus fort que lui et ne se posait pas de telles questions. Il n'y avait aucun moyen de le savoir, sauf si, bien sûr, il lui posait directement ces questions. Mais pour l'instant, c'était beaucoup trop tôt. Le conseiller se sentait lui même sombrer rapidement dans une immense détresse sans même que les pattes puissantes de Suète et celles, bienveillantes, de Taormine ne parviennent à l'en tirer et ne se sentait pas la force de remuer encore le couteau dans la plaie en parlant de cet accident. De cette torture horrible dont le gamin et lui avaient été les victimes au purgatoire. De ces images qui hantaient ses nuits. De ces films qui se jouaient en boucle dans sa tête, maintenant qu'il n'avait plus d'yeux pour voir le bon côté des choses.

En attendant de savoir quoi faire et à défaut de pouvoir oublier, il restait planter là, à quelques mètres de Nox qu'il avait réussi à reconnaître grâce à son odeur. La boule dans sa gorge était si grande qu'il pensait étouffer. Il lui fallait pourtant s'exprimer, pour ne pas effrayer le gamin. Lui-même n'avait jamais ressenti un tel soulagement que lorsque l'on lui adressait la parole, depuis qu'il était aveugle.

▬ ... Nox ?

Sa voix se brisa, mais il tenta malgré tout de garder une certaine contenance.

▬ Comment tu vas ?

Sujet: Re: A simple Melody [libre] Sam 07 Nov 2015, 16:04

Ses oreilles se dressèrent sur sa tête lorsqu’il entendit son nom. Il ne fut pas vraiment surpris, il avait senti comme une présence derrière lui mais avait laissé ça sur de simples impressions. Il tourna la tête vers l’origine de la voix mais évidemment, cela ne lui servit à rien. N’étant pas encore suffisamment doué pour reconnaître ceux qui l’entouraient par l’odeur ou par le son de sa voix. Il mit donc un certain moment avant de reconnaître Aendil mais lorsque ceci fut fait, il avait l’impression qu’on se moquait de lui. Quelle ironie du sort que la première personne qui lui adressait la parole depuis qu’il s’était enfermé dans un certain mutisme soit le deuxième handicapé de la meute et accessoirement, le héros déchu de son enfance. Ça le dérangeait un peu mais d’un autre côté, c’était plutôt logique que ce soit lui et pas un autre et puis… prendre l’air l’avait déjà rendu plus serein.

« Je ne sais pas vraiment… »

Il avait froid, il avait faim, son corps était encore douloureux mais au final, il avait l’impression de ne plus rien ressentir. Il était encore terrorisé et un peu morose mais d’un autre côté, il se sentait un peu apaisé. Ces mélanges illogiques lui donnaient simplement une impression d’immense vide et le jeune mâle ne savait pas très bien ce qu’il ressentait vraiment au final. Alors il ne savait pas mais s’il aurait essayé d’expliquer pourquoi à Kaméo ou éventuellement Sekmêt qui restait malgré tout sa sœur, même à demi mais à Aendil, il n’en voyait pas le besoin ou l’intérêt, il n’avait plus autant d’importance à ses yeux, comme lorsqu’un gamin arrête de croire au père noël.

Il laissa un blanc s’installer, relevant son museau vers le ciel pour profiter un peu de vent. Ça mettait un peu d’ordre dans ses idées aussi. Il avait probablement des tonnes de questions à poser à Aendil. Des questions peut-être encore enfantine, après tout, il n’avait qu’un an et n’avait même pas encore essayé d’obtenir un Glowstick. Il voulait savoir ce que voulait vraiment les Precursors, savoir pourquoi ils étaient aussi cruels. Il voulait savoir ce que les membres du Conseil prendraient comme réelle décision, se jeter à corps perdu dans les mines étant visiblement la pire chose à faire. Il voulait savoir comment les choses se passeraient maintenant. Oh ça, ils l’avaient plus ou moins tous dit mais il n’y avait rien de véritablement concret pour le jeune mâle gris, il ne comprenait tout simplement pas. Comment pouvait-on être aussi violent ? Que ce soit les Precursors, les Séides ou encore les Brethens, tout le monde se battait, même lui l’avait fait. Mais derrière tous ces questionnements, un seul ressortait vraiment du lot et semblait vraiment avoir de l’importance pour lui.

« Qu’est-ce que je vais devenir maintenant ? »

Ils étaient deux à être devenus aveugle. Mais Aendil était Conseiller et s’il ne pouvait plus chasser, se battre, soigner ou s’occuper des plus jeunes, il restait là pour être une épaule pour les autres, pour aider la meute à avancer, il gardait une noble mission malgré tout. Lui, Noximilien, n’avait jamais rien su faire de tout cela auparavant, il était encore à la rechercher d’une voie, de ce qu’il allait faire pour aider sa meute. Il n’avait jamais été vraiment utile mais maintenant… il avait l’impression d’être un handicap pour les autres. Les Brethens pouvaient-ils se permettre de s’occuper d’un loup inutile ?

Invité

« Qu’est-ce que je vais devenir maintenant ? »

Aendil tressaillit.
Il ne savait quoi répondre à ce gamin alors que lui même n'avait, pour l'instant, pas réussi à trouver la réponse à cette question. Il avait beau être conseiller, son avenir lui semblait désormais incertain et c'était tout juste si il ne le voyait pas dessiné sur les rochers en contrebas d'une falaise. Hélas, il y avait Suète et rien que pour elle, il se devait de tenir.

▬ Tant que quelqu'un t'aimera, tu auras toujours une raison d'exister.

Et c'était tout. Nox non plus ne pourrait probablement jamais plus chasser et encore moins se battre. Ce qui était tout à fait logique puisque, si ses souvenirs étaient bons, le petit mâle gris était encore plus faible que lui. Le conseiller baissa la tête, les oreilles et enroula sa queue autour de ses pattes arrières.

▬ Pour ce qui est de l'avenir, je ne peux pas te répondre. Ce serait totalement hypocrite de ma part puisque, moi non plus, je ne sais pas ce que je vais devenir.

Si ça ne tenait qu'à lui, il partirait si loin d'ici que jamais personne ne pourrait le rejoindre.
Il soupira.

▬ Ne nous leurrons pas. Nous ne pourrons plus rien faire pour notre clan. C'est à nos frères de nous protéger, désormais.

Aendil se coucha et resta prostré sur le sol.

Sujet: Re: A simple Melody [libre] Jeu 12 Nov 2015, 19:06

▬ Tant que quelqu'un t'aimera, tu auras toujours une raison d'exister.

Ça ressemblait à une vieille morale d’histoire qu’on racontait aux petits et ça agaça un peu Noximilien qui n’avait pas vécu ça aux premiers mois de sa vie. Il avait commencé à être apprécié lorsqu’il était devenu Brethen, rencontrant sa demi-sœur et Kaméo. Avant, il ne vivait qu’avec une mère qui ne voulait pas de lui et une sœur qui ne lui prêtait pas beaucoup d’intérêt et pourtant, il avait survécue. Et là, maintenant, il n’avait que des copines, même si l’une d’elle était de sa famille, il n’était pas si proche ça d’elles, juste des louves de son âge qu’il appréciait. Alors cette morale, Aendil pouvait bien la garder pour lui mais Nox préféra garder cette pensée.

Et puis… il enchaîna pour ne pas lui donner de réponse. Il prétendit que lui non plus, ne savait pas ce qu’il allait devenir. Les héros déchus étaient vraiment des êtres lamentables. Ils sont persuadés qu’ils sont au fond du trou, au plus bas qu’ils peuvent juste parce qu’ils ont perdu un combat alors qu’ils ont encore leur force, alors qu’ils peuvent encore être des héros. Aendil ne faisait pas exception. Le jeune mâle gris sentait que son aîné n’avait pas la forme, pas que physiquement, mentalement aussi, il sentait qu’il était triste, ou apeuré, ou peut-être dégouté ou encore perdu. Il n’en savait rien et le sentait juste, il n’était pas vraiment sûr de ça. Mais ce qu’il savait, c’était que non, le loup blanc n’avait pas d’avenir flou. Il était un Conseiller, il ne pouvait pas ne pas avoir de futur, parce que la meute devait en avoir un ou sinon, elle se laissera dépérir.

Les dernières paroles du loup blanc finirent par hérisser le poil de Noximilien. Il n’était pas agressif en général, même plutôt gentil et ouvert, refoulant tout ce qui n’allait pas pour lui. Mais les Précursors l’avaient rendu un peu soupe au lait à cause de cette peur qu’ils avaient inséré au fond du cœur du jeune mâle. Celui-ci balayait le sol de sa queue, assez agacé mais il resta relativement calme, malgré que sa voix trahisse la colère qu’il ressentait.

« C’est faux ! »

Il laissa un blanc, laissant l’écho de sa voix se taire dans le néant de la nuit, laissant son cœur se calmer, l’adrénaline retombée.

« Tout ça, c’est faux ! Vous, vous pourrez toujours faire quelque chose, avoir un avenir, parce que vous, vous avez une meute à faire vivre. Peut-être que vous ne pourrez plus chasser ou vous battre mais vous serez toujours là, pour rassurer les autres, pour raconter des histoires aux petits, pour continuer à faire perdurer les espoirs, à prendre les meilleurs décisions, consoler ceux qui sont tristes, aider les plus âgés à partir serein, à faire vivre un groupe. Tout ça, même sans vos yeux, vous pouvez toujours le faire, voir même le commencer si ce n’est pas déjà le cas. Et si vous n’êtes pas capable de vous trouver encore utile ou de voir votre avenir avec ça, alors peut-être que vous ne devriez plus être leader parce leur avenir à eux, c’est celui de leur meute. »

Des larmes coulaient de son œil unique, venant s’écraser au sol, il renifla un peu aussi.

« C’est comme ça que sont censés être les héros, ils doivent réussir à se relever quoiqu’il arrive… ou alors ils arrêtent de l’être »

Vidé pour avoir craché sa colère, il fit dos à Aendil pour aller tout au bord du rocher et se perdre dans le vent qui soufflait dans son pelage, pour essayer d’arrêter les larmes, pour essayer de dissimuler ses reniflements.

« Je ne veux pas être dépendant des autres juste parce que je ne peux plus voir... Alors… Je vais essayer d’aller chercher mon Glowstick »

Invité

▬ Je ne suis pas un héros, Nox.

Il avait seulement été assez lâche pour cacher ses vices et ses erreurs aux yeux du monde et, ainsi, passer pour un individu aux mœurs irréprochables. Peut-être avait il été un héros, pendant ses premières années de vie. Lorsque ses camarades et lui s'étaient dressés contre Raw sans craindre les lendemain. Mais de ce statut il avait été déchu le jour ou, par lâcheté, il avait abandonné deux nouveaux nés fragiles au beau milieu de l'hiver le plus impitoyable ayant sévi sur ces terres. Et puis, il s'était rendu chez les Séides au beau milieu de la nuit, mettant en danger ses propres frères juste pour le plaisir de voir ses enfants endormis quelques secondes. Il avait insulté une alliée, s'était battu contre elle, avait ressenti du plaisir à la voir jalouse alors qu'il flirtait avec une autre. Et si les autres le voyaient comme un bon chef, un bon compagnon et un bon père de famille, lui se sentait plus proche de l'image du connard fini qui s'accrochait à ses rêves de gloire qu'à un véritable héros. Mais ça aussi, il avait tenté de le cacher aux autres. Une vieille histoire d’ego. Il soupira.

▬ Ta demi-sœur, t'aime. Kaméo aussi. Je suis certain que les moments passés en ta compagnie sont gravés dans leurs cœurs et qu'elles seraient très tristes si tu n'étais plus là. C'est suffisant comme raison pour tenir bon j'imagine... Nous devons rester forts pour les gens que nous aimons. Nous n'avons pas le droit de les abandonner.

Un sourire triste fendit son visage et il marcha lentement vers le jeune loup pour s'asseoir à ses côtés.
Cette façon de penser était tout ce qui était relativement sage et censé dans sa tête, ces derniers temps. Pour le reste, il s'agissait de songes torturés qu'il aurait aimé repousser dans un coin, enfermer sous clé pour les oublier. Mais ce n'était pas comme ça que la vie fonctionnait et il ne pouvait pas se concentrer uniquement sur les détails qui l'intéressaient. En tant que Conseiller, il devait prendre les décisions les plus justes et ne pas tout plaquer quand il allait mal. Ce qui était plus facile à dire qu'à faire. Sa conduite en tant que conseiller avait -presque, si on exclut la visite en terre Séides- toujours été irréprochable. Il était un individu sociable et loyal qui aimait prendre soin de ses frères d'armes. Le problème était plus d'ordre technique. Comme il l'avait précisé au jeune loup quelques instants plus tôt, il n'était plus capable de se battre et ne pourrait donc pas protéger sa meute.

▬ Tant que Suète ne me dira pas clairement qu'elle n'a plus besoin de moi, je continuerai d'être à ses côtés et de faire de mon mieux pour la servir. Comment ? Je ne sais pas, nous verrons bien. L'incident est encore récent et... j'ai encore un peu de mal à réfléchir correctement. -Il eut un sourire- Même les adultes ne sont pas infaillibles, tu vois.

Le vent s'engouffra dans sa fourrure et le loup clair frissonna. Il avait beau ne plus avoir d'yeux, quelque chose lui disait que le ciel était gris et nuageux aujourd'hui. L'hiver arrivait. Encore. Et dire qu'ils n'avaient pas eu d'été, ces derniers temps. Les Dieux devaient être déterminés à semer la désolation sur ces terres.

▬ Je dois même avouer que tu es le plus sage de nous deux. Aller chercher ton glowstick est une excellente idée.

Peut-être hériterait-il d'un pouvoir qui lui rendrait la vue. Il n'avait pas osé formuler cette hypothèse, bien qu'elle lui brûle les babines. Si le don Divin était tout autre, ça aurait été donner un faux espoir au gamin et, peut-être le briser davantage. Le pauvre avait déjà versé assez de larmes. Inutile de remuer le couteau dans la plaie.

Sujet: Re: A simple Melody [libre] Dim 22 Nov 2015, 20:51

Aendil ne se considérait pas en ce que Noximilien pensait que le loup blanc n’était plus, en d’autres termes, il brisa ses dernières illusions en confirmant qu’il n’était pas un héros. Le père noël, ça n’existait pas. C’était une façon peut-être un peu brutal d’entrer dans l’âge adulte, les Precusors lui avaient montré la violence de la vie, le marquant pour toujours pour lui avoir dévoré la moitié du visage et Aendil continuait en supprimant les dernières croyances de louveteau. Noximilien était adulte maintenant, il fallait qu’il arrête de croire en trop de choses.

Et Suète ? C’était la dernière du Conseil à ne pas avoir brisé le mythe. Eandir était mort, Aendil était aveugle mais elle, elle était toujours là et en pleine forme. C’était aussi la seule qui avait une peluche quasi finie d’elle-même, Nox n’avait jamais vraiment su différencier les deux loups blancs et lorsque le premier avait disparu, le petit loup gris avait commencé celle d’Aendil, peluche qui n’était qu’une masse informe de morceaux rembourrés à peine cousu entre eux. Il ne pourrait plus la finir comme il n’en finirait aucune autre. Il avait l’impression que le monde entier allait disparaître à cause de ça mais s’accrocher à ces objets c’était comme s’accrocher au fait que certains étaient des héros. Tout ça, ce n’était que des illusions de louveteaux.

Le Conseiller lui refit la morale sur l’amour partagé. Kameo et Sekmêt tenaient à lui et parce qu’il tenait à elles, il devait garder la tête haute. Ça devait probablement bien sonner pour lui. Aendil devait être ce genre de loup qui s’accrochait aux autres pour surmonter les épreuves. Alors Aendil était un louveteau car c’était le même genre d’illusion que lorsqu’il pensait que le loup blanc était un héros. En fait, c’était même ironique d’utiliser ses amis comme excuse alors que s’il avait perdu son œil, c’était parce qu’il avait voulu protéger Sekmêt. D’ailleurs sa demi-sœur, il ne l’avait pas revu depuis, enfin, recroisé plutôt, il savait juste qu’elle allait bien et qu’elle devait probablement rester quotidiennement avec Khal qui lui avait perdu sa queue. Rien qu’à cette pensée, il voulait revoir sa sœur, sa vraie sœur, Némésis. Même si elle l’envoyait assez régulièrement balader, il appréciait sa gentillesse cachée.

Aendil enchaina sur ses objectifs inexistants. Noximilien lui en avait voulu pour beaucoup de chose, pour tout en fait, juste parce qu’il cherchait quelqu’un pour rejeter tout le noir qui s’était accumulé en lui mais au final, le loup blanc avait aussi subi le traumatisme des Precursors, avait lui aussi perdu la vue. Aendil était aussi faible que lui et Nox s’en voulut un peu de lui avoir gueulé dessus. Le blanc avait pour seul différence un âge plus élevé et encore, le Conseiller lui avoua qu’il le trouva plus sage que lui. Le jeune semi-ailé en avait peut-être trop attendu.

« Je pense que je vais choisir Yurai »

Il ne savait pas quoi répondre à part ça. Le violet semblait être ce qui était le plus logique pour lui, sans vraiment savoir pourquoi. Il avait l’impression qu’il devait absolument devenir le disciple de cette déesse uniquement comme si c’était ancré au fond de lui, sans vraiment savoir pourquoi.

Invité

Aendil hocha la tête. Geste totalement inutile puisque Nox ne pouvait même pas le voir.
Il ne connaissait pas beaucoup Yurai. Enfin, si, un peu quand même, mais il devait cela à son rôle d'ancien Zélote. Valka avait toujours du servir la déesse beaucoup mieux que ce qu'il avait pu faire puisqu'elle était sa disciple. Tout comme lui avait été celui d'Ao. Eté, par ce qu'il n'avait plus vraiment conscience du petit cône de verre accroché à son oreille et ne se servait d'ailleurs pas du pouvoir offert par la dragonne. Il lui aurait pourtant été utile, ces derniers temps, puisqu'il lui permettait un contrôle parfait de ses sentiments. Sauf qu'Aendil n'était pas une marionnette et préférait voir son moral descendre en flèche plutôt que de surfer sur un bonheur artificiel.
En parlant d'artifices...

▬ Dis Nox, apparemment tu fais plein de peluche représentant des membres de la meute...

Il avait surtout connaissance -intérêt oblige- de l'existence d'une peluche Suète. Et même si c'était un peu creepy de sa part et qu'il y ait des chances pour que Hlynn lui fasse une scène si il dormait avec -Ce qui était tout à fait compréhensible-, il la voulait. Pas pour une raison poétique à faire verser une petite larme. Bien sûr que, si il avait cette peluche à ses côtés, il aurait l'impression de posséder un peu de Suète -bien qu'il n'ai jamais vraiment désiré cela. Il aimait la louve rouge mais ne souhaitait en rien se l'approprier puisqu'elle n'était pas un objet et qu'il avait d'ailleurs trop de respect pour elle-, mais ce n'était rien à côté amusant de la chose.

▬ ...Et plus particulièrement une peluche Suète. Est-ce-que tu voudrais bien me la donner ? J'ai pas grand chose à te donner en échange par ce que je suis pas très manuel comme loup donc si tu refuses je comprendrais tout à fait.

Si il avait encore eu ses yeux, il aurait adoré voir à quoi ressemblait la dite peluche. Mais faute de le pouvoir, il allait devoir se contenter de la toucher -Je vous vois venir petits pervers- pour deviner ses formes. Puisqu'il ne pourrait évidemment pas demander à Hlynn si elle était mignonne ou pas, a moins de vouloir perdre le troisième oeil qu'il n'avait malheureusement pas. A moins qu'elle se rabatte sur ses bijoux de famille qui eux, grâce aux Dieux, étaient encore intacts. Dans tous les cas, l'expérience ne le tentait pas tellement.

Sujet: Re: A simple Melody [libre] Sam 28 Nov 2015, 13:09

Aendil changea de sujet pour parler de ses peluches. A ces mots, Noximilien se mit instinctivement sur la défensive, s’il n’avait pas eu de nouvel incident depuis qu’il était chez les Brethens, il restait tout de même inquiet à la possibilité que quelqu’un veuille détruire son ouvrage comme l’avaient fait sa mère et sa sœur. Il n’en parlait à personne, il essayait même de ne pas aborder le sujet avec Kameo même si la louve y portait un certain intérêt pourtant, ce secret l’était de moins en moins. Faire des peluches avait longtemps été son activité principale et ce n’est pas forcément très aisé de se cacher des heures entières dans une meute, surtout lorsqu’on était considéré comme un des petits de la meute. Il n’empêche que Noximilien n’aimait pas trop lorsqu’il découvrait que tout le monde était au courant.

« J’en faisais… je ne peux plus vraiment maintenant. »

Il avait perdu la vue, il se retrouvait incapable de coudre. Et s’il l’avait encore été, il ne pouvait plus juger son travail, voir les défauts, les corriger, être satisfait ou non de son œuvre. Il ne voyait plus ces repères de son enfance qu’il avait créé lui-même. Ça l’attristait, il avait l’impression d’avoir perdu une partie de lui-même avec ça. Il se demandait toutefois pourquoi le loup blanc s’intéressait-il ainsi à son travail. La réponse arriva assez rapidement, il désirait la peluche Suète. C’était une des premières peluches qu’il avait fait ici mais il ne l’avait pas encore fini, maintenant il ne le pouvait plus et tomber sur cette peluche avait tendance à l’agacer alors ça ne le dérangeait pas tant que ça de la donner même s’il ne faisait jamais ça en principe.

« Je veux bien mais… certaines marques ne sont pas fini sur les pattes avant. Il y a une patte qui tient mal aussi, il faudrait rajouter quelques fils sur le côté je pense. Les poils que j’ai utilisé sur la queue se sont un peu déteint à cause de l’humidité, il faudrait les refaire trempée dans la teinture, je ne les avais pas laissé longtemps. Elle ne sent pas très bon aussi, c’est à cause de la teinture, ça sent toujours fort, souvent je les laisse dans un tas de plantes odorantes séchées pour que ça passe, je les laisse aussi un bout de temps à l’air libre aussi, pour que ça sente un peu plus le frai… »

Il s’arrêta, il aurait pu continuer longtemps à dire ce qui allait et n’allait pas, il aurait pu donner un cours de comment faire une peluche mais il se tut en remarquant qu’il se laissait entraîner par la passion. Il laissa alors un blanc s’installer et son esprit se posa de nouvelles questions. Si on savait qu’il faisait des peluches, on savait rarement celles qu’il avait. En fait, il avait tout le monde sauf que certaines étaient finies et d’autres non. Pourquoi Aendil en demandait directement une de Suète et pas une de lui-même ou de son frère décédé encore ? Si le loup blanc avait encore un œil pour voir, il aurait vu un air sceptique s’afficher sur le visage du jeune semi-ailé.

« Mais pourquoi vous voulez une peluche de Suète ? »

Invité

Aendil écouta Nox énumérer les défauts de la peluche d'une oreille plus ou moins attentive.
Pour le problème de coutures, il demanderait à Taormine de faire quelque chose. Elle recousait bien les blessures alors pourquoi pas les peluches. Le reste, par contre, il s'en moquait un peu. Aveugle, il ne pourrait pas voir l'absence de marquages sur les pattes avant ni sa queue décolorée. En fait, tant qu'il pouvait reconnaître son amie en touchant la peluche, peu lui importait qu'elle soit complète ou encore blanche.
Pour ce qui était de l'odeur, il n'aurait qu'à demander à la vraie Suète de dormir avec son elle peluche pendant quelques jours afin de l'en imprégner. Ou pas d'ailleurs, il n'avait pas très envie qu'elle soit au courant de sa lubie étrange. Aendil manqua de rire à sa propre bêtise.

« Mais pourquoi vous voulez une peluche de Suète ? »

La tête du membre du conseil s'enfonça brusquement dans ses épaules et, pour une fois, il fut bien content que Nox ne puisse pas voir son expression se déconfire.
Une chose était certaine : Il voulait cette peluche. Cependant, ce qu'il redoutait, ce fut que son secret, celui qu'il gardait caché au fond de son cœur, éclate au grand jour et que la meute entière sache qu'il avait un tout petit peu le béguin pour son amie alors qu'il était en couple.

▬ Ça m'amuserait d'avoir une peluche d'elle !

Il sourit.

▬ Par ce que Suète elle est bien badass et tout alors que ta peluche, elle, doit être trop mignonne.

Tout comme Suète, elle aussi, pouvait être trop mignonne. Mais ça, il s'abstint bien de le préciser.
Et d'ailleurs, il s'en voulut se sentir encore cette chaleur dans sa poitrine alors qu'il pensait à elle. Et d'avoir demandé la peluche, aussi. Ça avait beau réellement l'amuser, ce n'était pas non plus très raisonnable pour sa compagne et sa fille. Oh,comme il aurait aimé que cette excuse balancée à Nox soit l'entière vérité. Comme il aurait voulu que son putain de palpitant arrête de lui montrer qu'il n'était qu'un pauvre con incapable de bien agir.
Et bien sûr, personne ne pouvait lui dire quoi faire.
Et bien sûr, il faisait vraiment n'importe quoi.

Sujet: Re: A simple Melody [libre] Sam 28 Nov 2015, 22:26

Si on le lui demandait, Noximilien aurait pu affirmer qu’Aendil n’avait pas beaucoup écouté ce qu’il disait, voir qu’il n’avait pas écouté du tout. Le sujet ne devait pas intéresser lorsqu’on ne connaissait pas, le jeune loup gris aurait tout simplement haussé les épaules si on lui demandait ce qu’il en pensait. Cependant, il sentit comme une attention soudaine à sa question, comme si elle avait réveillé quelque chose chez le conseiller sans qu’il ne sache vraiment quoi.

▬ Ça m'amuserait d'avoir une peluche d'elle !

▬ Par ce que Suète elle est bien badass et tout alors que ta peluche, elle, doit être trop mignonne.

Ça semblait être une raison valable. Même si Nox avait du mal à voir l’intérêt dans tout ça, il estimait que chacun avait ses propres lubies. Cependant, il avait l’impression qu’on lui mentait un peu, un instinct comme ça, ou alors un manque de la confiance qu’il avait perdu en Aendil. Enfin bref, tout ça n’avait pas beaucoup d’importance.

« Je vais essayer de l’améliorer un peu, histoire qu’elle ne s’abîme pas trop rapidement… »

Et aussi parce qu’il y tenait à sa peluche, il tenait à toutes mais ça lui faisait mal au cœur de les savoir abandonner dans sa tanière sans espoir de les continuer, de les réparer, obligé à les sentir prendre la poussière. Au final, mise à part la sienne, il était prêt à toutes les donner pour leur offrir une seconde vie.

« … Je vais essayer de la déposer demain »

De la position assise, il passa à celle debout, s’étirant un peu pour ne pas avoir trop mal aux pattes. Il joua un peu avec son aile, la pliant et déployant, histoire de ranger un peu les plumes et de faire passer un peu d’air.

« Au revoir et à demain alors. »

Sans vraiment attendre de réponse, Noximilien sauta du rocher pour pouvoir retourner aux galeries dont l’une d’elles amenait à la tanière qui lui servait d’atelier et d’abri.

» Un simple rêve ? [Libre]
» Feu - Libre
» What's in there ? l Libre
» E.P.I. [Libre]
» Jet Lag l Libre