Aléatoire * Libre.

La solitude était un concept plus qu'étrange.

Frieda, qui était bien au chaud dans la fourrure de sa mère et qui avait ses pattes enfouies dans les plumes de ses deux frères, sortait enfin par elle-même du Creux aux loups. Rarement la première à se réveiller, elle profita de l'occasion pour aller se promener aux alentours, car elle se considérait assez mature pour le faire. Le museau bien haut, la queue fouettant l'air, elle ne jeta même pas un dernier regard à sa famille avant de partir en expédition.

Au début, l'excitation de cette première sortie sans compagnie semblait une idée merveilleuse, mais bien vite, l'ennuie s'installa dans son esprit. La loupiotte regardait avec attention le monde qui l'entourait, perdue dans ses pensées. Contrairement à sa mère, Frieda n'aimait pas du tout la méditation et les grandes réflexions, c'était des trucs de grands.

Le Nasrin en vue, elle fut déçue de ne pas apercevoir quelqu'un d'autre pour lui tenir compagnie. Seulement la fontaine rose de Moiro y était, comme décoration presque. C'était peut-être le temps maussade et les vents de plus en plus frais qui gardaient les loups à l'intérieur ? Si elle se souvient bien, sa mère lui avait même dit que très bientôt, un tapis de neige - de la poudre blanche, tout comme le pelage de l'archiviste, allait se reposer sur le monde de Punk Wolf. Les autres animaux allaient se faire plus rares, certains hiberneront. Frieda ne savait pas quoi penser de cela, mais elle avait hâte d'en jeter sur la gueule d'Alcharos et d'Amaël, pour voir leur réaction.

À cette pensée, elle ricanât doucement. Elle se tût rapidement cependant, ayant crût entendre des pas. Ses yeux clairs scannèrent l'horizon, anxieuse.

Je n'aime pas ignorer à quoi m'attendre.

Invité

Le Nasrin.
Bon, en fait, elle ne savait pas trop si c'était vraiment le nom du lieu, un nom que les autres lui donnaient parce qu'il fallait bien qu'il en ai un, ou un truc qui avait poppé dans sa tête en foulant de ses pattes roses le sol couverts de fleurs blanches de cet endroit étrange. Qu'elle connaisse ou non le nom de cet espace verdoyant (pfff, essaye donc blanchoyant tant que tu y est), ce n'était pas ça le plus important, ni vraiment quelque chose qui intéressait la jeune louve qui se trouvait là, sans trop savoir que faire.
A dire vrai, être toujours toute seule, sans le contact lupin qui animait les autres loups qu'elle regardait de loin, cachée dans quelques recoins chaque fois que l'un d'entre eux montrait sa queue, n'était pas très bon pour une louve aussi jeune qu'elle, et ne faisait que l'embourber dans un terrain glissant fait d'esquives mélodramatiques et de fuites précipitées. Étant donné l'éducation de ses très chères parents (non, ils ne lui manquaient pas du tout, merci bien), il n'était pas étonnant qu'elle soit aussi nerveuse et quelque peu 'contrainte' à écourter ses interactions avec d'autres êtres lupins. Surtout ceux faisant partis du clan, tellement les leçons étaient inscrites dans sa psyché.
Malgré cela, elle faisait de son mieux pour parler de temps en temps à quelqu'un, pour ne pas qu'elle finisse seule et folle dans son coin, comme un biscuit oublié. Mais force était de constater que les mauvaises habitudes, surtout inculqués à un âge aussi jeune, restaient longtemps et ne pouvait pas être défait rapidement. Peut-être que si elle croisait deux ou trois loups elle pourrait être plus à même d'être capable de ne plus fuir à la vue d'un porteur de glowstick? Peut-être. Peut-être qu'elle se mettait des rêves impossibles pleins la tête. Ou alors elle était déjà folle. Hmmm. Oui. C'était surement ça. N'est-ce pas?

Au début, elle se dit que son imagination débordante lui jouait des tours, mais une silhouette violette s'était dessiné pas très loin.

Par chance, l'inconnue n'avait pas encore aperçu Frieda. Non qu'elle était subtile, mais sa petite taille de bambin et ses couleurs ternes lui donnait un avantage dans cette situation. La jeune loupiotte sourit, soulagée de ne plus être seule, bien qu'elle ne connaisse pas encore la nouvelle venue. Ses souvenirs ne parvenaient pas à replacer son nom, peut-être qu'elles avaient des modes de vie différents, et par conséquent, ne s'était jamais rencontrer sur le territoire auparavant ? Il fallait dire que sa mère était un être monotone, qui n'ajoutait jamais du piquant dans le quotidien : elle préférait tout prévoir d'avance et avoir les mêmes activités attribuées pour chaque jour de la semaine, aux mêmes endroits, aux mêmes heures. Non mais, c'était quoi ce camp de jour sans fin ? C'était certain qu'une fois la nuit tombée, Frieda allait rejoindre et manipuler ses frères afin qu'ils fassent tous les trois une grève pour revendiquer cette technique d'éducation qui était, sans. aucun. sens.

À présent remplie d'une humeur téméraire provenant de son excellente idée, elle se mit à la vue de la pourpre. Frieda n'était pas timide, mais elle avait quand même une certaine méfiance de prendre la parole en premier.

En fait, il était passé où son glowstick ?

Invité

Elle décida finalement que la folie, bien que cela avait l'air cool et donnait certainement un petit air de menace qui forçait le respect (peut-être) n'était pas pour elle. Car, bien sur, elle avait vue d'autres loups qui étaient fous, et ceux-là n'étaient pas très cool. Sois ils ne faisait plus la différence entre la réalité et leur petit monde imaginaire, sois ils attaquaient tout ceux qui croisaient leurs chemin. Et ça c'était nul. Très très nul.
Soudain, un mouvement brun attira son regard, un mouvement certes assez méfiant mais bien là. C'était un autre loup. Un autre loup, juste au moment ou elle avait décidé qu'elle allait devenir folle. Non, attend, c'était l'inverse, hein? En tout cas, elle espérait qu'elle avait dit cette phrase dans sa tête, et pas à vive voix comme elle en avait un peu l'habitude. Elle réfléchit un peu et décida également qu'elle ne ferait pas marche arrière comme elle avait l'envie de le faire. Après tout, c'était l'heure de la socialisation, non? Non. Franchement, ça lui disait rien. Mais le loup-la louve, plus petite qu'elle, plus terne en couleurs (elle était contente de ce fait, contente d'être la plus coloré, d'être la meilleur sur ce point). Mais la méfiance pouvait être des deux cotés, HA! Elle se recula un peu pour se laisser de l'espace (pour mieux fuir? Peut-être... hmmm...) et attendit que la louvette fasse quelque chose. Et puis... Était-elle une porteuse de glowstick? Zut. C'était bien sa chance. Qu'elle mauvaise journée, tout fin de compte.

C'était étrange, ce jeu de miroir.

Oh non - loin d'être pareils physiquement, mais plutôt dans les manies. Frieda était face à une louve qui semblait être aussi chaleureuse qu'elle à la rencontre de nouveaux gens. Pourtant, son look bonbon lui rappelait certaines nourrices un peu trop excentriques En était-elle une nouvelle ? Par pitié non. Sauf qu'avec une très courte réflexion, Frieda se dit que cela devait être faux, car elle ne l'avait jamais vu, mais alors là jamais. Une séide revenu d'un long périple ? Une cousine-éloignée-de-la-voisine-de-grotte-du-copain-de-sa-grande-sœur peut-être ? Non il faut se faire à l'idée.

Une solitaire. Seule. Sans glowstick, sans clan.

Que faire lors d'un tel moment ? Frieda n'avait jamais été présentée devant une telle situation auparavant, alors elle ne sût pas tout de suite comment le prendre. Bien que le silence régnait, et que le temps commençait à s'allonger de plus en plus sans interactions pour le remplir, la loupiotte préférait vérifier ses cartes en jeu. Avant de péter une crise de panique carrément gênante, elle avait décidé de balbutier ses pensées sans trop y faire paraître son angoisse de gosse.

" ...Mhhh, eh bien, ma maman m'a dit de ne pas parler aux inconnus : alors vas-y ! Présentes-toi avec tout le tralala. Et si t'as un copain - ou une copine même eh, j'espère que tu te fais bien traiter eh ? Mon papa est un naze en fait, s'pour ça que je demande. "

Ah oui, elle se la jouait vraiment cool, la solitaire ne verrait que du feu.

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