Rouge est le monde. • Xercès.

Liberéeeee, délivréééée...

Pumpkeen courait, tout à sa joie de s'être débarassée de celle qui la surveillait. Elle courait, à en perdre haleine, pour s'éloigner vite et bien de là où elle avait commis son méfait. En effet, la Maternelle qui la gardait devait avoir compris la supercherie et sans doute qu'elle cherchait déjà l'auteur de la mauvaise blague. Badigeonné un de ses congénère louveteau de groseille en bouillie avant de hurler à la mort et de détaler, tandis que le complice jouait le mort, était tout signé, évidemment. Mais Pumpkeen riait aux éclats de son petit tour. Parce que quand même, la tronche de la nounou quand elle avait vu son copain allongé la langue dehors. Finalement, à bout de souffle, la fille des Alphas s'arrêta au beau milieu d'un massif d'herbes presque aissi hautes qu'elle et dont la couleur sanguine rappelait étrangement l'horizon qui se parait de belles couleur chaude en cette fin de journée. Sans cesser de rire, la petite grise et bordeau se laissa tomber dans l'herbe pour se reposer quelques instants. Enfin, repos elle aurait si elle cessait de rire. Mais revoir la tête de la nourrice était trop fendard pour arrêter de rire bêtement. Finalement, les larmes aux yeux, Pumpkeen posa ses prunelles vert feuille de vigne sur les alentour. Mais elle se trouvait au beau milieu d'une mer rouge. Impossible de savoir d'où elle venait et où elle devait aller.

« Zuuuut ! »

Sa petite voix fluette s'estompa dans la brise qui agitait la lande. Seule, loin, il pourrait lui arriver n'importe quoi. Loin de s'inquièter, la louvette trouva cette idée réjouissante et commença à bondir de bosquet en bosquet, de touffe en touffe, juste pour le plaisir de cette liberté si fraîchement acquise. Elle rentrerait plus tard. Après. Quand elle en aurait marre de cette nouvelle aventure, ou qu'elle serait fatiguée, ou qu'elle aurait faim. On verrait bien. Pour l'instant, l'heure était au jeu !

Stoppée brutalement dans son élan de joie candide, Pumpkeen fixa ses grands yeux vert feuille de vigne vide de pupilles sur le grand loup gris face à elle. Il ne semblait pas si âgé que ça, mais il faisait vraiment taille de géant. Ce qui constrastait énormément avec son allure toute en finesse, en courbe et en battements de cils. Ok, elle exagerait, mais si peu. Haussant un sourcil, elle accrocha ses iris émeraude au regard de l'autre, la mine soudain plus sérieuse, sceptique.

« Pardon ? »

Genre, tu te prends pour qui Bitch ?

« Jte dirais bien de me prendre à la place, mais j'ai la viande coriace. »

Pumpkeen ne savait absolument pas la signification du mot, elle l'avait entendu de la bouche des chasseurs alors qu'ils mangeaient un vieux bout de viande sec. Elle l'avait utilisé uniquement pour la rime. Parce que ctait trop la classe non, de faire des jolies phrases ! Finalement, le sourire de la gamine revint, dévoilant ses petits crocs de lait encore tout blanc et tout pointus. Son regard rieur se mit à pétiller alors qu'une idée lui trottina dans le cerveau.

« Vu que tu chassais, et que je te dois un lapin, tu pourrais m'apprendre ? *w* »

Pourquoi échanger des bannalité comme un nom, un d'où tu viens, ou un tu veux jouer avec moi ? C'était beaucoup plus amusant d'apprendre des truc de grand. Et Pumpkeen avait tellement hâte de pouvoir se débrouiller seule ! Elle voyait en le mâle-fille une opportunité de devancer son frère dans son apprentissage de la vie, et ça c'était carrément pas négligeable du tout ! Offrant son plus beau sourire, oreilles et queue dressées dans un signe d'attente absolue comme si une réponse divine allait sortir de la gueule du loup gris, elle retint un jappement d'enthousiasme. Après tout, il ne fallait pas crier victoire trop vite, il n'avait pas dit oui. Pumpkeen réfléchissait déjà vers quelles autres méthodes elle devraient peut-être se tourner pour faire plier le solitaire dans son sens.