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 Les étoiles de fumée [Solo]

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Innuendo
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Innuendo

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MessageSujet: Les étoiles de fumée [Solo]   Les étoiles de fumée [Solo] EmptyMer 27 Jan 2016, 23:15


    Suète leva les yeux.
    Par bien des aspects, la bibliothèque ressemblait au Palais. Les hauts plafonds, si haut qu'un dragon aurait pu y écarter les ailes et prendre son envol. Peut-être n'était-ce, après tout, que la salle dans laquelle elle se trouvait qui souffrait de ces dimensions monumentales, mais ce n'était pas peu impressionnant : la pièce, circulaire, voyait ses murs tapissés de livres, du sol jusqu'à la base du dôme qui couronnait l'endroit, dôme de granit lui-même surmonté d'une magnifique verrière qui laissait entrer la lumière. Le centre de la pièce était, quant à lui, occupé par des étagères parallèles recouvertes de rayonnages de livres, de centaines de milliers de livres, visiblement héritage des générations de loups qui s'étaient succédés entre ces murs et sur les terres, ces vestiges d'une histoire éteinte que revendiquaient les Precursors, d'une histoire présente qui suivait son cours et d'une histoire future dans laquelle elle-même serait peut-être inscrite un jour.

    Peut-être y était-elle déjà.
    Elle et le sang qu'elle avait fait couler.

    En six ou sept ans de vie Brethen, elle n'avait mis qu'une seule fois les pieds ici, et de manière bien trop brève pour avoir l'occasion de se prendre correctement la puissance du lieu dans la tronche. Contrairement au Palais, régnait ici une présence qui n'avait rien de divin ou de mystique. Il pesait sur l'endroit une ambiance chargée d'histoire, chargées de voix qui s'étaient tues, chargées d'existences conjuguées, intenses, violentes, tristes ou braves, tant d'existence, de connaissances dont ne restaient que ces quintaux de papier recouverts d'encre, quintaux de papier qui remplissaient, à eux seuls, le devoir de résumer une vie, un passage, une présence.

    Mais malgré ces quelques secondes qu'elle s'était accorder pour apprécier la noblesse du lieu, pour en soupeser l'intensité et pour rendre silencieusement hommage à ces occupants fantômes séculaire, Suète était venue ici pour croiser un individu qui, lui, était bien vivant. Elle avait appris par Ska qu'il était devenu archiviste, et si elle se le refusait, cet état de fait avait certainement joué un rôle dans le fait qu'elle ne soit quasiment jamais venue ici. Parce qu'elle était courageuse, la guerrière, comme il est si facile d'être courageux après avoir été lâche des années. Comme il était facile de ne venir que maintenant, que maintenant qu'elle n'était plus rien, que maintenant que sa voix n'avait plus réellement d'importance. Si peu machiavélique qu'elle était, si spontanée et sanguine, elle l'avait élaboré, ce coup là. Elle avait fait appel à ses vieux réflexes de soldate, ses réflexions de guerrière, cet art de la stratégie qu'elle n'utilisait jamais qu'en combat, peu habile qu'elle avait toujours été dans les manœuvres politiques.

    Et cette manœuvre-ci n'avait rien de politique. Celle de laisser sa place, qui précédait la visite de courtoisie à la bibliothèque en tant qu'étape dans son plan d'action, l'avait peut-être été ; si ç'avait été le cas, le mal en était moindre, puisque les conséquences n'affectaient que sa propre personne - et Aendil, mais pour l'estime de lui qu'elle avait à l'heure actuelle, c'était bien le cadet de ses soucis. Quitter le Conseil avait eu pour but d'atténuer le déshonneur qui pèserait sur sa personne après ce petit entretien qu'elle aurait avec l'archiviste qu'elle cherchait. Déshonneur qui pesait déjà sur elle depuis qu'elle avait massacré un être bien plus faible qu'elle dans une tuerie sans visage et sans cette morale qu'elle avait toujours, corps et âme, défendue ; s'ajoutant à ça deux enfants illégitimes qu'elle avait abandonnés, et elle ne pouvait plus s'assumer en tant que chef du Conseil. Même si dans les faits, le tableaux était un tantinet moins noir : elle estimait réellement les Brethen qu'elle avait parachutés à la tête du clan, Brethen qui succédait fièrement à un conseil en bout de course qui s’essoufflait.
    Ç'avait été la meilleure chose à faire.
    Et pour l'heure, dans toute cette lâcheté inavouée jusque là qui ressortait alors qu'elle s'apprêtait à régler ses comptes.

    Parce qu'elle n'allait pas laisser pourrir d'avantage les cadavres dans leurs placards.
    C'était sa façon à elle de disparaître en paix.

    La louve soupira, s'avançant entre les rayonnage, cherchant de la truffe la fragrance de Lucien. La lumière tombait du plafond en un faisceau oblique, faisceau dans lequel dansaient des millions de particules de poussière, particules qui semblaient scintiller dans les airs. Le reste de la bibliothèque était plongé dans la pénombre alors que se tenait, au milieu de ces étoiles de fumée, un archiviste albinos. Cela faisait des années que Suète n'avait pas vu son fils, fils maigre et frêle, si fantomatique qu'il aurait aussi bien pu être un spectre luisant, irréel, dans cette aura majestueuse. Il avait grandi, ses traits étaient devenus fins et émaciés, et il portait sur le monde - en l’occurrence, un volumineux ouvrage à la reliure de cuir - un regard rouge et énigmatique.

    La guerrière s'arrêta une seconde, avant d'invectiver, à voix basse, l'archiviste.


    ***

    Lucien s'était levé de bonne heure, ce matin.
    Des bouquins, il en avait lu des centaines. Des milliers, certainement, mais il n'avait jamais eu l'orgueil de les compter. Et à qui s'en serait-il vanté, après tout ? Les gens qu'il fréquentait le plus souvent étaient les archivistes eux-mêmes, archivistes qui avaient donc le même métier que lui, à savoir lire et relire des kilomètres de lignes dans des rayonnages et des rayonnages de bouquins. Et son frère, à peu près seule relation qu'il avait jamais réussi à entretenir, s'intéressait autant aux livres qu'à son premier civet de lapin... De toute façon, la lecture était sa principale - seule - activité, en tirer une quelconque fierté aurait été parfaitement pathétique ; ses milliers de bouquins, il les gardait pour lui, conservant pour seuls souvenir un savoir théorique encyclopédique monumental.

    Son frère avait des muscles, lui avait un cerveau.
    Ils se complétaient, finalement.

    Lucien sourit, imaginant la réponse indignée de son cadet s'il lui avait balancé telle répartie, et se replongea dans sa lecture. L'ouvrage était ancien et documenté, et faisait acte d'une façon assez singulière de consommer le gibier : une préparation particulière en faisant chauffer les proies, en les agrémentant de quelques herbes semblait, selon l'auteur - "Dallas", apparemment solitaire de son état - leur donner un meilleur goût. L'iris écarlate de l'archiviste, concentré, passait d'une recette d'alchimiste à l'autre, tantôt sceptique, tantôt alléché. Ça pourrait être marrant à essayer, un jour... Quand il saurait chasser.

    — Lucien ?

    Il fut interrompu dans sa lecture par un son, rauque et sombre, une voix grave déliant ses intonations de baryton sur son prénom. Par réflexe, l'albinos leva la tête, cherchant du regard l'origine de la voix. Se tenant dans l'obscurité, à l'écart du halo de lumière, un être massif et écarlate, aux muscles saillants et au pelage fin, aux épaules couturées de cicatrices, à la crinière épaisse le dévisageait de ses yeux uniformément carmin. S'il l'avait vue dans des livres, aucune des gravures, pourtant riches en détails, ne rendaient justice à la louve - car, même si elle n'en avait pas l'air, elle était belle et bien une femelle qui se tenait devant lui.
    Louve qu'il n'aurait jamais pensé croiser de son vivant.
    Encore moins ici, s'adressant à lui comme si elle le connaissait.

    — Heu... Suète ?

    Lui, c'était légitime qu'il la connaisse. C'était la louve de la Rébellion, la louve-étendard du peuple Brethen, le modèle de vertu, défendant la veuve et l'orphelin contre l'autocratie, dévouée à son peuple et à ses causes. Un héros sans concessions pour la barbarie, qui avalait les obstacles, se riant de ceux qui tentaient d'asservir sa folle liberté, certainement par jalousie. Une héroïne, en quelque sorte, une héroïne qu'il plaçait au niveau des plus grands, une héroïne à travers qui il avait vécu sa vie, par procuration, dans les histoires rocambolesques contées dans les ouvrages consacrés à son œuvre de paix.

    ***

    Et il la regardait.
    C'est alors que Suète put lire dans ses yeux cette admiration, ce regard émerveillé qu'avaient les mômes qui levaient les yeux vers elle, ces yeux pleins d'étoiles face à un héros que l'on rencontre pour la première fois. Si à chaque fois, ce regard provoquait chez elle un malaise, cette lueur admirative dans les yeux de son fils eut l'effet, en elle, d'un déchirement. Non, elle ne méritait pas ce regard. Elle avait tué, elle avait fait souffrir, elle avait été égoïste et, pire que tout, elle avait abandonné ce môme, ce même môme qui la regardait maintenant avec respect. Un respect qu'elle ne méritait pas, puisqu'elle était comme tous les autres, à mille lieues de la légende forgée autour de sa personne, à mille lieues de tous les exploits - qu'elle n'avait pour certains jamais accompli, à croire qu'elle était capable d'asservir les dieux - contés par les bardes, à mille lieues de toutes ces légendes inventées pour peupler les rêves des louveteau. Elle était faible, terriblement faible, froide, violente et égoïste, elle était sans pitié et à la merci de ses émotions, elle était lâche et pleutre, elle était une menteuse et une manipulatrice.
    Elle n'était pas parfaite, elle était juste éminemment perfectible.

    Et lui la regardait ainsi avec pour elle tout ce respect qu'elle ne méritait pas, toutes ces étoiles qui brillaient dans ces yeux, toute cette histoire qui n'était qu'un vaste mensonge qu'une vaste plaisanterie.
    Ces étoiles qui n'étaient que de la fumée et qu'un mensonge dans lequel elle se complaisait depuis des années.

    — J'ai à te parler.

    Elle marqua une pause, comme prise au dépourvu par la suite des évènements. Tout s'était déroulé comme prévu jusque là, jusqu'à maintenant, jusqu'à ce moment fatidique où elle n'avait, justement, rien prévu. La guerrière ne savait comment réagir, comment éventer cela, comment se départir définitivement de ces quatre années de mensonge. Quatre années de mensonge tellement ancrées en elle qu'elles avaient poussé, s'étaient enracinées profondément au travers de son âme, à tel point qu'elle savait qu'elle détruirait tout quand elle arracherait la plante parasite.
    Toute sa vie, et celle de Lucien.

    — Quoi ? Moi ?

    C'était la première interaction qu'elle allait avoir avec son fils. Et déjà, elle le détruisait.

    — Je suis ta mère.
    — Pardon ?
    — Tu m'as très bien entendue. Si je connais ton prénom, c'est parce que je suis ta mère, ainsi que celle de Ska, il te le confirmera.
    — C'est quoi ces conneries ?
    — C'est la vérité. Je suis désolée.


    ***

    Lucien ne savait pas quoi penser.
    D'un côté, il y avait ce mastodonte tout droit sorti d'un conte pour enfant qui lui assénait des aberrations alors qu'il le connaissait depuis cinq minutes, ce qui constituait pour le moins une scène incongrue, voire tout droit sortie d'un rêve. Une guerrière incroyablement connue, légendaire, qui débarquait avec fracas dans la quiétude de son existence pour lui asséner au visage le pire ramassis de connerie qui puisse être. La scène ressemblait celle d'un mauvais film, où d'un des mauvais rêves qu'il avait fait, avec une scène à peu près similaire, dans laquelle un individu sans visage venait, sans autre précaution, prétendre un lien de parenté avec lui.

    De l'autre, clairement, il ne rêvait pas. De l'autre, cette louve connue à travers tout le pays qui déchaînait les passions depuis des années venait le voir, lui, archiviste insignifiant, sans amis ni connaissances, complètement orphelin. Elle semblait le connaître, le reconnaître alors qu'il n'était rien. Une mauvaise blague ? C'était si peu probable, pourquoi elle se serait moquée de lui ? Pourquoi Suète, la grande, la célèbre Suète, aurait voulu lui causer du tort à lui, moucheron insignifiant écrasé sur le pare-brise du trente-six tonnes de l'existence ? Ça ne tenait pas debout.

    Et pourtant si.
    Et pourtant, une voix chuchotait au fond de lui que ça n'était pas une blague. Que c'était même parfaitement cohérent, quand on regardait la stature de Ska, quand on regardait Tonton Eandir, le Brethen jailli de nulle-part qui leur tenait lieu d'ange gardien, le Brethen conseiller aux côtés de Suète. Les pièces du puzzle s'imbriquaient brusquement les unes dans les autres, révélant peu à peu le tableau sombre et brumeux de son existence. Suète engrossée par un illustre inconnu, Suète au pouvoir, Suète qui ne veut pas s'encombrer de deux mômes alors qu'elle est au summum de sa gloire. Deux mômes qui disparaissent chez les Séides, ni vu ni connu.

    C'était terriblement logique.
    C'était donc ça, la grande Suète, la Belle Suète, Suète la rouge. C'était donc ça, sa génitrice, celle qui l'avait accouché dans son lit de fange, c'était ça, cette mère qui avait fait la morte pendant des années avant de resurgir, la bouche en cœur, vaguement désolée ? C'était pire que le pire scénario qu'il avait jamais pu s'imaginer, pire que la dernière des catins. C'était la destruction à la pioche d'une idole, le massacre à la tronçonneuse d'un de ses rêves et elle, elle avait la conscience tranquille.

    La mâchoire tremblante, Lucien détourna le regard.

    — Ta gueule.

    Il bouillonnait. Jamais il n'avait été autant en colère contre quelqu'un, jamais il n'avait plus haï un individu sur Terre que sa mère à cet instant précis. Sa mère qui n'était pas sa mère, sa mère qui n'était qu'une traînée, qu'une arriviste profiteuse lâche et immonde, sa mère qui le dégoûtait au plus haut point tellement qu'il n'était pas capable de la regarder en face. Comment pouvait-elle avoir cette noblesse, ce port altier, cette présence sauvage et imposante alors que ce n'était qu'une ordure, qu'une pute, que la dernière des putes qu'il aurait tellement aimé voir agoniser au fond d'un caniveau, et non, bordel de couilles il ne savait pas ce qu'était un caniveau putain. Et là il s'en foutait.

    — Je...
    — Ta gueule, j'ai dit. Tu crois que tu vas tout arranger comme ça ? Que tu vas te présenter comme une fleur, balancer des conneries et que ça va excuser tes quatre putains d'années d'absences ? T'es pas ma mère, t'es personne, t'as juste tiré ton coup au bon moment sans rien assumer derrière et maintenant tu culpabilises ? Mais t'as cru quoi, pauvre conne ?
    — Tu ne comprends pas...
    — C'est toi qui comprends rien ! C'est toi qui comprends rien, tu viens t'excuser parce que tu crois que ça va passer ? Tu t'es cru où, sale chienne ? Tu...


    Lucien ne finit jamais sa phrase. En une seconde, la guerrière évolua, mettant en mouvement son incroyable masse de muscles et de puissance avec une souplesse et une rapidité remarquables. En deux secondes et quelques mètres, elle était sur lui. En trois secondes, il était cloué au sol sous un amas monumental de fourrure rouge, complètement incapable de bouger.

    — Tu ne sais rien, tu n'écoutes rien de ce que j'ai à te dire.
    — Je m'en fous.
    — Tu te permets de m'insulter.
    — Je m'en fous.
    — Aendil a perdu un œil pour moins que ça.
    — Tu me menaces, là ? Parce qu'en plus d'être la dernière des connes, t'es violente ?


    Le coup partit tout seul.
    Lucien sentit sa tête partir sur le côté, cru même pendant une seconde que son encéphale allait se désolidariser du reste de sa personne. Il avait incroyablement mal, mais pas peur. La colère avait gommé chez lui toute forme de frayeur : il pouvait bien crever sous les pattes de ce monstre qui venait déjà de lui décrocher une gifle phénoménale, il n'en avait tellement rien à foutre, tant qu'on le laissait vider son fiel et sa bile sur cette catin qui l'empêchait de bouger. Il soutenait son regard vide avec la ferveur que lui prodiguait sa haine, sa haine viscérale et cultivée depuis qu'il était gamin à l'égard de ces parents fantômes, parents qui se révélaient en partie à lui aujourd'hui dans toute la splendeur de leur habit de fumier.

    Et qui le décevaient.
    Profondément.

    — Et tu comptes faire quoi, maintenant ?

    ***

    Elle se sentait terriblement coupable.
    C'était elle qui était en tord. Lucien déballait ses mots durs, ces maux durs qu'il avait sur le cœur depuis des années et c'était légitime. Suète le regardait éructer, sa colère exultant par chacun des pores de sa peau, le rendant tremblant comme une feuille sous la pression de ses propres émotions. Il ne maîtrisait pas son corps, ne maîtrisait plus ses paroles, ne maîtrisait plus rien, laissant son être tout entier s'abandonner aux démons qui le hantaient depuis l'aube des temps. Elle avait mal pour lui, mal de lire en lui toute cette douleur qui se cachait derrière cette colère refoulée qui pouvait désormais sortir, expulsée avec la violence d'un ouragan. Cette douleur la transperçait aussi avec ces mots violents, ces insultes qu'elle savait légitimes mais qui la touchaient, la blessaient profondément dans son être, ces mots qui exacerbaient sa honte déjà immense, cette honte qu'elle tentait de combattre en expliquant la situation à Lucien. Mais Lucien ne l'écoutait pas, sourd à ses paroles, se protégeant derrière sa colère de la dure vérité ou du doucereux mensonge qui baignait sa venue au monde.

    Et elle le menaçait.
    Et elle le frappait.

    La guerrière le regardait étendu là, sous elle, ses prunelles brûlant d'une lueur de défi. Elle se retrouvait exactement dans la même situation que celle dans laquelle elle avait mis Daniel, des années auparavant. Elle était vautrée sur son fils, le menaçant comme un malpropre, l'oppressant comme un ennemi alors que c'était elle, la fautive dans l'histoire, elle qui avait tort, elle qui méritait ce qui lui arrivait, les insultes et le refus de son fils, sa violence et sa colère à son égard. Brusquement, elle eut envie de vomir. Elle se dégoûtait. Elle se haïssait. Elle se reconnaissait dans chacun des mots de son fils, dans la chienne, dans la traînée, dans la pauvre conne. Tout cela à la fois.

    Elle se redressa.

    — Je te demande pardon. Pour tout...

    ***

    Brusquement, l'oppression disparu. Lucien se remit sur ses pattes. Il s'ébroua, n'accordant aucun regard à Suète.

    — Y'a pas de pardon.

    Il marqua une pause, avant de se retourner vers sa génitrice.

    — Y'a plus de pardon.

    Dans la bibliothèque, dans la lumière des étoiles de fumée, Lucien était seul.
    Définitivement seul.
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