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 Ain't no rest for the Wicked — libre

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Cassius
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Cassius

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CASSIUS

5 ans (6 ans le 07/12/2024, 1 lifting surprise)
Jeune loup solitaire. Bilingue, s'exprime avec un accent espagnol.

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Ain't no rest for the Wicked — libre Empty
MessageSujet: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyJeu 14 Avr 2016, 19:13




    Ain't no rest for the Wicked
    |Libre|


    I was walkin' down the street
    When out the corner of my eye
    I saw a pretty little thing approaching me
    She said, "I never seen a man
    Who looked so all alone
    Oh could you use a little company?

    Sous ses coussinets, du sable. Pas celui du désert.
    Les vagues qui venaient lui lécher les pattes, le cri des goélands quelque part dans le ciel, la brûlure du soleil sur sa peau et lui qui marchait à l'endroit exact où la mer venait mourir sur la terre pour laisser place au sol. La végétation un peu plus loin sur sa droite, et pour peu qu'il ait levé le nez et regardé dans l'autre direction, une simple immensité où le bleu des cieux se confondait presque avec le turquoise des flots.
    La crique, en somme. Car c'était par là qu'avait commencé sa journée.
    A présent qu'il sentait l'échéance de sa vie ici approcher, Daniel en aurait presque preuve de sagesse, à apprécier les petites choses. C'était surtout qu'il n'y avait pas ce genre d'endroit chez-lui, ou en tout cas pas dans son chez-lui profond, sorte de remake personnel de l'Amérique profonde qui désignait en fait la partie la plus aride et poussiéreuse et pleine de cactus, de canyons et de cadavres qu'il se plaisait à se représenter comme son home, sweet home. Oh, il y avait bien des plages dans son Mexique — dans un monde de primates on y aurait certainement entassé des immeubles et tourné des reality shows douteux dans la trempe d'Acapulco Shore –, mais c'était bien plus au Sud. Lui, il était plus proche du Texas que du Guatemala, pour se faire une idée géographique du genre d'endroit d'où il pouvait provenir.
    En soi, il n'aurait pas été exclu qu'il aille lui-même creuser son trou — et sa future tombe – dans cette région-là, une fois le retour au pays effectué, et à condition qu'il n'y laisse pas sa peau. Mais la perspective de quitter cet endroit infect où il était né et qu'il aimait par dessus tout et d'abandonner là les bars qui selon lui servaient la meilleure tequila et les meilleures bastons du monde ne l'enchantait pas trop. Pas sûr non plus que les doigts de pattes en éventail sous les palmiers branchent franchement Carmen. Elle était plutôt du genre rustique et chiante, bien moins fleur bleue que sa fille. Bien sûr il fallait pour cela supposer que Carmen était vivante. Et qu'elle veuille bien de lui quand il rentrerait. S'il arrivait là encore.
    De ce cheminement de pensée chaotique il préféra ne retenir qu'une chose : Arabella tenait certainement son côté fleur bleue de Miguel, puisqu'elle ne pouvait en aucun cas le tenir de sa mère.

    And if you pay the right price
    Your evening will be nice
    And you can go and send me on my way."
    I said, "You're such a sweet young thing
    Why you do this to yourself?"
    She looked at me and this is what she said

    Il ne put de toute manière pas divaguer plus longtemps puisqu'une odeur agréable vint rapidement lui chatouiller le nez, ajoutant aux notes salées de l'air marin une petite saveur oscillant entre le Monoï et la vanille qui suffit à mettre tous ses sens aux aguets. Se redressant de toute sa hauteur et bandant les muscles, Dani suivit la piste qui longeait elle aussi la plage, ses instincts primaires émoustillés par ce qui n'était rien d'autre que l'odeur particulièrement attractive d'une femelle. Certes, Dani en aimait déjà une autre, certes, il était plutôt vieux — quoi que chez lui, on faisait preuve d'une capacité de longévité remarquable, mais malheureusement rarement éprouvée dans la mesure où on se faisait trucider bien vite et à la première occasion –, mais à ses yeux cela ne l'empêchait en rien de tirer son coup si l'occasion se présentait. Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas attrapé de petite louve et il fallait reconnaître que ça lui manquait assez. Surtout depuis qu'il vivait avec une femelle qui tombait en chaleurs tous les six mois et avec laquelle il était hors de question qu'il ait le moindre rapport qui ne soit pas strictement paternel-non-incestueux.
    Quelques minutes suffirent à ce qu'il voie rapidement une fine silhouette se dessiner dans l'eau, non loin. Un petit sourire satisfait étira ses grosses babines tandis qu'en approchant, il voyait se dessiner avec plus de précision les courbes gracieuses de ce qui n'était ni plus ni moins qu'une femelle solitaire sacrément bien foutue. Et elle l'avait vue. Et le laissait approcher tranquillement. Et à la manière dont elle le regardait, elle avait l'air à peu près aussi en chien que lui.
    Parfait.
    Daniel était désormais à dix mètres, en deux minutes il serait sur elle. Il estimait que c'était bien mérité et elle avait l'air d'accord. Ce n'était après tout pas tous les jours qu'un mâle de sa trempe se présentait, surtout dans ce coin d'efféminés, songeait-il tandis que du coin de l'oeil, il voyait tout à coup une ombre qui approchait à vive allure.

    Oh, there ain't no rest for the wicked
    Money don't grow on trees
    I got bills to pay
    I got mouths to feed
    And ain't nothing in this world for free
    No I can't slow down
    I can't hold back
    Though you know I wish I could
    No there ain't no rest for the wicked
    Until we close our eyes for good

    Il ne fallut alors qu'une seconde pour que la gueule béante d'un énorme requin n'apparaisse sous la petite femelle, et que ne se referment sur elle ses mâchoires hérissées de dents. Daniel se figea avec horreur, à quelques mètres à peine, tandis qu'elle jetait sur lui un regard plein d'incompréhension et disparaissait en un instant à peine sous une mer de sang, après un bref glapissement de surprise.
    Totalement hébété, Daniel, qui ne comprenait absolument rien, observa en silence l'eau qui continuait de s'agiter tandis que ce qui ressemblait à un putain de requin tigre se démenait pour avaler la meuf que quelques instants plus tôt à peine, il comptait bien se taper.
    Ce maudit squale, en prime de lui voler son foutu fruit défendu qui était de surcroît sacrément ravissant comparé à ce qu'on trouvait d'ordinaire par ici, avait littéralement massacré sa libido.
    Dégoûté, Daniel tourna les talons, un goût amer dans la gueule, et quitta la plage d'un pas raide.

    Not even 15 minutes later
    I'm still walkin' down the street
    When I saw the shadow of a man creep out of sight
    And then he swept up from behind
    He put a gun up to my head
    He made it clear he wasn't lookin' for a fight

    Un vent frais s'engouffrait désormais dans la fourrure qui courrait le long de son poitrail, et sous ses pas, c'était cette fois-ci de la roche. Il lui aurait suffi de se pencher un peu pour contempler le vide. Daniel se rendait assez régulièrement à l'Ecueil, non pas parce que c'était là qu'était supposé résider le Dieu qui lui avait fourni son glowstick, mais plutôt parce qu'escalader tous ces rochers flottants et flirter avec la mort constituait à ses yeux une bonne manière de se maintenir en forme sur le plan physique. Le petit incident à la Crique l'avait légèrement dégoutté des plages pour au moins quelques jours et il avait donc décidé d'aller dans un endroit radicalement différent. Un endroit qui ne lui rappellerait pas le regard terrorisé de cette gamine quand elle s'était faite happer par ce putain de poisson carnivore et surtout — parce que c'était en fait là ce qui l'énervait le plus dans cette histoire, car après tout des gens crevaient tous les jours, parfois de sa propre patte, et les jolies filles pouvaient claquer elles aussi – l'intense frustration sexuelle dans laquelle tout cela l'avait plongé. De quoi pousser de nombreuses personnes à se convertir en nonnes, sans doute. Une sorte de mise en garde du divin contre le péché de luxure, on l'aurait certainement interprété comme ça chez lui — tout le monde était catho là-bas, à quelques adeptes du vaudou près. Un hasard malheureux et fortement susceptible de le foutre en rogne, c'était ainsi que lui le voyait.
    Il venait d'escalader un nouveau pan de rocaille et remarquait qu'il commençait à avoir faim quand un hurlement rauque le fit se baisser — juste à temps.

    He said, "Give me all you got.
    I want your money not your life,
    But if you try to make a move I won't think twice."
    I told him, "You can have my cash,
    But first you know I gotta ask
    What made you wanna live this kind of life?"
    He said

    Car voilà que l'énorme patte d'un ours — qu'est-ce qu'un putain d'ours foutait là, et pourquoi l'attaquait-il tout à coup ? – manquait de peu de lui décocher une droite qui l'aurait certainement fait basculer dans le vide. Relevant rapidement le nez, il reconnu un jeune grizzly qui le dominait de toute sa hauteur, dressé sur ses pieds, et dardait sur lui un regard furieux. A l'approche de la saison des amours, un mec un peu trop échauffé et désireux de prouver sa force ? Un grognement s'échappa de la gueule de Daniel, qui estima que cette agression gratuite ne pouvait tomber plus mal et le confortait dans son idée que cette journée était sacrément à chier. Mais au moins, ça lui fournissait une opportunité de casser la croûte. La viande de grizzly était un peu sèche, mais elle avait un petit goût fumé qui lui plaisait plutôt bien. Il pourrait en rapporter à Arabella d'ailleurs, pour sûr, elle serait cont...
    Il ne put finir sa phrase que l'assaillant tentait de lui filer un autre coup de patte, le contraignant à rouler sur le côté en évitant dangereusement de chavirer dans le vide — tomber d'une falaise, l'histoire de sa putain de vie. Profitant du court répit que lui accordait l'autre tandis qu'il retombait sur ses quatre pattes et entreprenait de faire volte-face dans sa direction, Dani se remit debout et suivit l'appel combiné de son estomac et de sa testostérone : il fondit sur lui sans lui laisser le temps de riposter. L'animal était gros mais il l'était tout autant, et c'était loin d'être la première fois qu'il s'attaquait à un ennemi de ce calibre. En revanche, on ne pouvait en dire autant de l'ours, qui devait à peine sortir de l'adolescence et, par association dans l'esprit de Dani, des jupes de sa mère.
    Le loup saisit donc AngryWinnie à la gorge assez facilement, certainement aidé par l'équilibre précaire de ce dernier, et le ramena brutalement vers lui, l'éloignant ainsi du vide. La prise était bonne et le sang coulait à flots, à vrai dire jamais Dani n'avait battu de grizzly aussi facilement. Une petite contrepartie pour l'échec de tout à l'heure, songeait-il alors que sa proie perdait peu à peu ses forces, et en dépit des quelques coups de pattes que ce dernier réussit à lui infliger en se débattant. Ca piquait, certes, ça saignait, certes, mais ça serait bien vite oublié, surtout au vu du banquet qu'il allait se taper après ça.
    L'ours rendit l'âme et Daniel se redressa avec une certaine difficulté. Des frasques comme celle-là n'était plus de son âge, surtout à une altitude pareille, et son dos lui faisait un mal de chien. Mais au moins, il allait pouvoir festoyer comme un roi.
    C'est en tout cas ce qu'il pensait lorsqu'un craquement sinistre se fit entendre.

    Oh, there ain't no rest for the wicked
    Money don't grow on trees
    I got bills to pay
    I got mouths to feed
    And ain't nothing in this world for free
    No I can't slow down
    I can't hold back
    Though you know I wish I could
    No there ain't no rest for the wicked
    Until we close our eyes for good

    Car à présent le sol se fissurait sous ses pattes et en un instant il se sentit perdre pied.
    Mû par un réflexe salvateur, il bondit aussi loin que possible, abandonnant son repas là : ce dernier disparut en compagnie d'une bonne partie de la plateforme rocheuse sur laquelle ils se trouvaient tous deux. Sans doute n'avait-elle pas bien supporté que deux gros cons s'étripent en s'appuyant sur elle. Ses pattes trouvèrent une accroche et il fut agrippé à la pierre, le cul pendant dans le vide et ses pieds ne trouvant de prise. Le souffle court, il se sentait comme Mufasa dans le Roi Lion, sauf qu'il n'y avait pas de Scar pour venir réduire à néant ses espoirs de survie, mais pas de petit Simba pour aller quêter de l'aide non plus.
    Mais il était absolument hors de question qu'il se casse la gueule une fois de plus. Et surtout qu'il claque de manière aussi stupide. Réunissant les forces qui lui restaient, il parvint au prix d'intenses efforts à se hisser sur la terre ferme, s'égratignant flancs, genoux et pattes dans la foulée, mais survivant malgré tout.
    Las, Dani resta étendu dans la crasse et les quelques herbes sèches qui y poussaient pendant quelques minutes, cherchant un souffle qui ne voulait plus venir. Il réalisa alors que le temps avait bien passé depuis qu'il avait pour la première fois foulé ces terres, depuis que Miguel l'avait trahi, depuis qu'il avait escaladé ces rochers pour venir demander un glowstick, aussi, et il se sentit foutrement vieux.
    Dégoûté, Daniel se remit debout avec peine, un goût ferreux sur la langue, et il quitta l'Ecueil la démarche boitillante.


    Well now a couple hours passed
    And I was sitting in my house
    The day was winding down and coming to an end
    So I turned to the TV
    And flipped it over to the news
    And what I saw I almost couldn't comprehend

    D'une humeur particulièrement exécrable et l'estomac dans les talons, voilà qu'il errait désormais comme un vieux coyote sale et ensanglanté sur les terres de cette stupide meute qui avait même les moyens de se payer un Lac des Cygnes grandeur nature avec cet étang plein de volatiles qu'il ne pouvait même pas attraper tant ils étaient vifs et tant il était mauvais chasseur et surtout en mauvais état. Il aurait dû rentrer au Désert, et rejoindre l'Oasis, il le savait. Il y aurait très certainement trouvé Arabella, femme au foyer talentueuse, ainsi que de la viande fraichement rapportée et peut-être même quelques uns de ces stupides fruits qu'elle tentait de lui faire ingurgiter à chaque repas. Il aurait même été capable de les bouffer, ses foutues pommes.
    Mais il se refusait à rentrer en puant l'échec au carré. Il serait bien plus affreux à vivre que d'ordinaire et même s'il aimait lui gueuler dessus parce qu'il aimait gueuler sur les gens, cette petite ne méritait pas ça.
    En vérité, il se sentait misérable. Il n'avait pas envie qu'elle le voie comme ça. Lui, ce fier desperado aigri que sa mère lui avait appris à admirer comme un véritable héros et qu'elle voyait surtout comme un père et un protecteur. L'échine courbée, la fourrure pelée — en vérité, ce grizzly avait réussi à lui arracher quelques touffes de poils –, la peau trouée et suintant le sang et la lymphe, la babine pendante et l'oeil morne. Il puait le dépit et devait émettre suffisamment de mauvaises ondes pour filer un cancer foudroyant à quiconque se trouvait dans un rayon de dix kilomètres. Dommage que ça n'ait pas pu affecter ces foutus canards, ou leurs copains les cygnes. Il aurait pu les bouffer, au moins.
    Voilà qu'il arrivait au pied d'un arbre qui lui paraissait familier. Il ne l'avait pourtant jamais vu, ou en tout cas jamais ici.

    I saw a preacher man in cuffs
    He'd taken money from the church
    He'd stuff his bank account with righteous dollar bills
    But even still I can't say much
    Because I know we're all the same
    Oh yes we all seek out to satisfy those thrills

    Il leva le nez de nouveau, et ouvrit de grands yeux surpris. Qu'est-ce qu'un putain d'avocatier pouvait bien foutre dans un coin pareil ?
    Et voilà que son estomac recommençait à brailler qu'il avait faim et que son corps grinçant se lamentait lui aussi de toutes ces misères qu'il avait pu lui infliger au cours de cette seule journée. Scrutant avec attention le feuillage de l'arbre, qui n'était pas bien grand et devait donc être jeune, il aperçut finalement un unique avocat, perdu sur la branche la plus haute. Et l'eau lui montait à la bouche. Ce qu'il n'aurait pas donné pour un bon guacamole. Pourquoi Arabella n'avait-elle jamais rapporté d'avocats ? Il lui dirait qu'il avait trouver un arbre qui pouvait en fournir en rentrant, c'était certain. Elle serait sans doute contente de voir qu'il s'intéressait un peu aux fruits. L'avocat, il aimait ça, au moins, et tout le monde en mangeait chez lui, vu que tout le monde crevait de faim. Et on en faisait de bonnes choses. C'était comme la tequila : l'avocat, c'était important. Ce qui était dommage c'était que cet arbre n'avait plus qu'un fruit. Mais qu'il ait eu des fruits dans un climat si peu propice était déjà bien.
    Problème : Dani n'était en aucun cas agile, il n'était qu'un gros tas de muscles. L'opération allait s'avérer délicate, pas sûre même qu'il soit capable d'atteindre son objectif, mais là, il n'avait vraiment pas envie de se montrer défaitiste, à vrai dire il en avait plein le cul mais se sentait également animé par un profond regain d'espoir à l'idée de pouvoir manger... un putain d'avocat. Ca faisait si longtemps.
    Alors il se mit à la tâche. Se ramassant sur lui-même, et dans une détente prodigieuse dont il ne se serait même pas cru capable hors d'un combat et sous l'effet d'une exposition prolongée à l'adrénaline, il bondit. Prenant légèrement appui sur le tronc, il réussit in-extremis à atteindre la branche la plus basse et lutta pendant plusieurs minutes pour se hisser sur cette dernière, espérant secrètement que personne ne passerait par là et ne le verrait gesticuler de manière aussi ridicule — on aurait cru une dinde défraichie qui tendait de monter un escalier trop haut pour elle. Le bois craqua et il craignit un instant qu'il ne rompe, mais non, il tint bon. N'osant même pas respirer, Daniel, recyclé en gorille d'un soir, mais il n'était à vrai dire même pas sûr que les gorilles sachent monter aux arbres, il ne savait même sans doute pas ce qu'était un gorille mais qu'importe, se releva très doucement et se lança alors dans l'escalade des autres branches qui le séparaient de son Saint Graal, et qui heureusement n'étaient pas nombreuses. Les derniers mètres furent un supplice moral tant le bois grinçait et gémissait sous son poids bien trop important, mais enfin, il toucha au but. Et eut à peine le temps d'attraper l'avocat dans sa gueule que c'en fut trop et que pour la deuxième fois ce jour-là, le sol se déroba sous ses pattes.

    You know there ain't no rest for the wicked
    Money don't grow on trees
    We got bills to pay
    We got mouths to feed
    And ain't nothing in this world for free
    No we can't slow down
    We can't hold back
    Though you know we wish we could
    No there ain't no rest for the wicked
    Until we close our eyes for good

    La chute fut bien pire que ce à quoi il s'était attendu, puisqu'il dû se vautrer sur un nombre non négligeable d'autres branches qui lui démolirent le dos plus qu'il ne l'était déjà et lui arrachèrent moult nouvelles touffes de poils en se brisant sous lui avant d'enfin toucher terre. Lorsqu'il s'effondra enfin à même le sol, il eut le souffle coupé sous le choc. Et resta là à papillonner des yeux en se demandant s'il était sur le point de mourir pendant une poignée de minutes. Mais non, fait était qu'il avait mal, c'était certain et carrément impossible à ignorer, mais il ne semblait pas sur le point de crever. Même si pour une fois, il en eu vraiment envie.
    Toujours allongé sur le dos, il regarda rapidement autour de lui en reniflant, à la recherche de son petit protégé. Ses yeux se posèrent sur l'Avocat Unique, qui était tombé à côté de lui, et était en bien meilleur état qu'il ne l'était lui-même. Cette vision eu le mérite de lui faire oublier instantanément tous ses malheurs et il roula pour se remettre debout, avant de s'approcher doucement. Il avait mal partout, chaque geste, chaque souffle était un supplice, mais il l'avait. Enfin.
    L'ultime avocat de cet unique avocatier. Et il était pour lui. Rien que pour lui. Cette journée pouvait encore bien se finir.
    N'y tenant plus, il ouvrit grand sa gueule et mordit gaiement dans l'objet de tous ses désirs.
    Son euphorie n'eut même pas le temps de vraiment se manifester.
    Car le fruit était pourri.
    Peut-être qu'au final, Arabella l'avait déjà trouvé, cet arbre. La seule raison à ce qu'elle n'ait jamais ramené le moindre avocat à la maison devait être qu'il poussait dans des conditions bien trop mauvaises pour offrir des fruits viables. Peut-être même que celui-là était le seul qu'il ait jamais porté, et c'était un échec cuisant, il était tout à fait abject.
    Sentant ce goût abominable qui montait dans sa bouche, Daniel recracha bruyamment ce qu'il avait en gueule, et fut prix d'une violente quinte de toux. Grand Dieu c'était affreux.
    Il cracha encore et encore, se débarrassant peu à peu de cette saveur terriblement acide qui lui imprégnait la gueule.
    Et puis il n'y tint plus.
    Son hurlement rauque en aurait fait trembler les montagnes. Mais dans la mesure où il n'y avait pas de montagne à proximité directe, il fit seulement s'envoler la plupart des oiseaux qui nageaient dans l'étang.

    — ¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡ME CAGO EN LA PUTAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!!!!!!!! beugla un Daniel à bout de forces, à bout de patience et surtout à bout de foi, si tant est qu'il l'ait jamais eu en qui ou en quoi que ce soit, avant de se laisser tomber par terre dans un élan dramatique, puis de se trainer misérablement au pied de l'arbre qu'il avait vainement escaladé, dans l'espoir de s'y laisser dépérir peut-être.

    Il avait faim, il avait mal et il avait même froid. Il n'avait plus la force de rien.
    Bon sang de merde, il avait tellement la dalle qu'il aurait pu s'avaler à lui tout seul un putain de bison.
    Un.
    Putain.
    De bison.
    Mais il n'y avait pas de bison ici.
    Il n'y avait que des requins qui bouffaient des bonnasses, des grizzlys qui tombaient dans le vide et un putain d'avocatier dégueulasse.
    Ce qu'il n'aurait pas donné pour être dans son désert, en cet instant même, à cuver sa tequila entre deux burritos taillés dans la cuisse du premier manant venu.
    Ce qu'il n'aurait pas donné pour rentrer chez lui, une bonne fois pour toutes.


Dernière édition par Hax le Sam 16 Avr 2016, 17:32, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptySam 16 Avr 2016, 14:17

    Même s'il lui avait fallu plusieurs années pour l'admettre, c'était un fait : Suète était nostalgique.

    Rien n'avait changé, cependant. C'était étrange comme le temps ne semblait pas avoir d'impact ici, comme s'il s'était arrêté de nombreuses années plus tôt, quand elle-même avait été bannie des Séides dans le fracas des combats et du sang. D'un autre côté, qu'est-ce qui aurait bien pu changer ? L'étang dardait toujours le ciel de ses reflets irisés, la pierre haute sur laquelle se tenait l'alpha des séides lors de ses allocutions se dressait toujours au dessus des calmes remous du petit lac. L'Étang Nacré, lui, s'en carrait des évolutions géopolitiques que subissaient les terres ; ç'aurait été presque prétentieux de penser qu'elle, microscopique poussière qui s'écrasait dans l'indifférence générale des rouages de l'univers, ait jamais pu influencer quoi que ce soit dans l'agencement de l'endroit.

    A la limite, peut-être que son regard avait changé, depuis la révolution. Elle était partie en paria, simple soldate qui osait contredire les ordres d'un chef en lequel elle ne croyait plus, percluse d'idéaux inébranlables de paix et d'amour, qu'elle rêvait d'imposer au monde. Elle qui avait été si jeune, qui croyait en des chimères qui lui soufflait qu'elle avait un rôle à jouer, qu'elle pouvait changer le monde et le rendre meilleur. Elle y était parvenue, en quelques sorte, à sa petite échelle : elle avait apporté quelques semblants de ce qu'elle considérait comme la justice à un groupe de pauvres hères assez fous pour croire en elle ; ça l'avait comblée, un temps, avant qu'elle ne s'aperçoive qu'elle était aussi impuissante que les autres à succomber à ses faiblesses.

    Elle avait été, elle aussi, partiale et injuste.
    Elle avait été égoïste.
    Elle avait été inutilement violente.
    Désespérément faillible.

    Lourd avait été le parpaing sur la tartelette aux fraises de ses illusions ; le temps qu'elle avait pu prendre pour elle, solitaire, lui avait permis d'acquérir un certain recul sur sa propre existence. Elle se sentait n peu comme une religieuse enfermée dans son propre esprit, à ressasser son incroyable existence alors qu'elle s'approchait du générique de fin. C'était quelque peu frustrant d'être soumis à la réalité propre de son corps, de ces muscles plus aussi réactifs qu'avant, de ces os qui parfois faisaient mal, de ces entraînements qu'elle devait parfois écourter à cause de son souffle qui s'épuisait. Bien qu'elle fut loin d'être complètement impotente - et encore parfaitement capable de mettre au tapis la plupart des guerriers de ce monde en combat singulier, faut pas déconner non plus - elle se sentait légèrement sur le déclin.

    Et la tendance ne ferait que s'accentuer.

    — ¡¡¡¡¡¡¡¡¡¡ME CAGO EN LA PUTAAAAAAAAAAAAAAAAA!!!!!!!!!!

    Oh merde.
    Suète releva la tête, s'extirpant à la contemplation des cygnes pour se tourner vers l'origine du son. Qu'est-ce que Daniel fichait dans le coin ? Ils étaient en territoire Séides, et donc pas vraiment les bienvenus ; peut-être était-il tombé sur une patrouille ? Était-il en danger ? Sans réfléchir davantage, Suète se lança à la poursuite de sa trace olfactive. Bien qu'elle ne doutât absolument pas de la capacité du desperado à se défendre, elle se devait de s'assurer qu'il n'était pas menacé. Parce que c'était son pote, un de ses meilleurs potes, bien que triplé d'un crétin grognon égoïste et d'un macho notoire. Avec un léger serrement à la poitrine, le louve se remémora leur dernière entrevue, qui s'était soldée par une dispute après qu'elle ait refusé de forcé sa môme à la suivre. Mais peu importait, pour l'heure.

    La guerrière découvrit le mâle vautré sur le sol dans ce qui avait tout l'air d'une position assez inconfortable, au pied d'un arbre qui semblait avoir souffert autant que lui. En effet, Daniel était couvert de contusions diverses et de plaies, et sa peau, à nu, était visible à de nombreux endroits. Jamais la vieille louve n'avait vu son ami dans un tel état, et elle s'en sentit profondément affectée. Elle se garda cependant de témoigner ouvertement de toute forme de pitié à son égard, sachant qu'elle ne ferait que réduire à néant les lambeaux de fierté qu'il devait rester au vieux solitaire.

    Mais tout de même, ça fichait un coup.

    — Dani ? Qu'est-ce qui t'est arrivé, bon sang ?

    La louve inclina la tête, entreprenant de constater l'étendue des dégâts.

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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptySam 16 Avr 2016, 15:36

    [Etant donné le nouveau contexte, c'est super tentant pour moi de ramener ma fraise pour foutre un peu la merde. Cependant, si jamais vous préférez faire ce rp tranquillement à deux n'hésitez pas à me Mp et je supprimerai ce post ^^ ]

    Lorsqu'il était plus jeune, on avait dit à Ieno que certains Solitaires possédaient des glowsticks.
    Il n'avait pas compris le délire : A quoi bon faire partie d'une meute et se donner du mal pour l'honorer si n'importe quel clampin hardi pouvait se ramener comme une fleur devant la divinité de son choix et bénéficier du même privilège qu'eux. Les fontaines, et donc les glowsticks dont elles étaient la sources, n'étaient-elles pas réservées aux meutes servant les Dieux ? C'était dans cette idée que le jeune loup avait chassé, quelques jours plus tôt, l'une de ces sangsues venues importuner Yurai. Pourtant, certains nuisibles possédaient encore des pouvoirs et ça, c'était, du point de vue un peu étriqué de Ieno, tout à fait intolérable.

    Son rang de chasseur -qu'il regrettait d'avoir choisi maintenant- ne lui permettant pas de passer sa vie à surveiller les frontières dans l'espoir d'apercevoir un sauvage, il profitait de son temps libre pour s'adonner à ce passe-temps. Et pour le moment, même si ça lui coûtait de l'avouer, sa chasse n'était pas très glorieuse : Il n'avait rien croisé à part ses frères de meutes qui devaient bien se demander ce qu'il faisait et quelques lapins qu'il avait choisi d'ignorer pour ne pas se laisser distraire. Il songeait à la gloire que lui apporterait l'arrestation d'un solitaire. Sa hiérarchie serait bien obligée de reconnaître son courage et sa dévotion et, à coup sûr, lui feraient quelques faveurs. Oh bien sûr, et malheureusement, les places de Bêtas et de Conseiller étaient déjà pourvues par des loups qui, selon lui, ne les méritaient pas, mais rien ne l'empêchait de se montrer plus futé qu'eux.
    D'ailleurs, ces même loups étaient ils dévoués à leur meute au point de sacrifier leur temps de repos pour la servir ?

    Ses pattes l'avaient finalement mené à l'étang nacré et il n'en revint pas lorsque quelques odeurs inconnues passèrent entre celles qui lui étaient le plus famillières. Il se passait des choses anormales ici, Ieno en était convaincu. Ce qui tombait plutôt bien.
    Le coeur battant et tout excité à l'idée de chasser, ou même de tuer, un indésirable, il tenta de localiser les propriétaires -car ils étaient plusieurs, il en aurait mis sa patte à couper- des odeurs.
    La recherche ne fut pas longue.
    Son visage se fendit d'un large sourire.

    C'était parfait.
    Ou presque.

    Ils étaient deux, deux mâles à première vue. L'un brun, dans un état lamentable et l'autre se faisant apparemment du soucis pour le premier. Mais qu'importait la raison pour laquelle il se trouvait ici ni même ce qu'ils y foutaient : Ils étaient sur leurs terres et par conséquent, il avait tout à fait le droit de les chasser.
    Le problème, c'était leurs carrures.
    Ieno n'était pas un gros loup et, même si il n'avait pas grand chose à envier aux plus forts de la meute, il fallait bien avouer que ces deux là avaient des carrures impressionnantes. Du genre à pouvoir lui arracher la tête d'un simple coup de patte.

    ▬ A L'AIDE ! Y'A DES SOLITAIRES SUR NOS TERRES !!

    En vérité, et si ça avait été physiquement possible, Ieno se serait volontiers chargé des deux solitaires tout seul afin de s'attirer toute la gloire. Hélas, il devait bien avouer qu'il avait de fortes chances de finir le museau dans la poussière -si ce n'était pas pire- face à de tels énergumènes- et qu'un peu d'aide de la part des soldats ne serait pas de trop.
    Et puis, on pourrait toujours le féliciter d'avoir donné l'alerte.

    Le cœur battant, il attendit une réaction de la part de ses pairs ou des solitaires.
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Cassius
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyDim 17 Avr 2016, 18:39

    Non, mais quand il parlait de bison, il parlait du vrai, hein. La grosse vache velue que Dame Nature, par un soir de cuite sans doute, avait eu la bonne idée de doter d'une coupe afro. Pas de Suète.

    A vrai dire, il la sentit arriver un peu à l'avance. Tout vautré en boule qu'il était, à la manière d'un ourson boudeur mais en plus affreux, plus sale et plus méchant, il restait doté d'un système olfactif fonctionnel, et il y avait bien un peu de brise. Il eut juste du mal à y croire jusqu'à ce qu'il ne la voie débouler comme un putain de gros molosse rouge — et vieux, aussi, et ça, il fallait reconnaître que ça lui fit plaisir de le constater, parce qu'effectivement, Daniel était homme à se réjouir du malheur des autres, et en cela il ne comprenait pas que Chevalier Suète à qui il ne manquait plus que son fier destrier blanc lui manifeste la moindre once de sympathie, mais sans doute était-elle un peu Disney dans sa tête. Avec stupeur, il réalisa qu'ils étaient un peu comme Jaime Lannister et Brienne de Torth. Il était un fier chevalier charismatique quoiqu'antipathique et prêt à tout pour la victoire, elle était le fruit du croisement biologiquement improbable entre un camionneur et son camion, pétrie d'idéalisme et bravache, et infoutue d'assumer son vagin. Il y avait certes quelques différences : il avait toujours ses quatre pattes et ne couchait pas avec sa soeur — et pour cause, elle était morte. Mais dans l'ensemble, à ses yeux, ça collait.
    Il espérait juste qu'elle ne soit pas entichée de lui WAT
    Cette idée soudaine, couplée à l'image de Suète accourant bel et bien vers lui comme un fidèle clébard qu'il aurait sifflé, acheva de massacrer sa libido. Et dire que quelques instants plus tôt il s'imaginait que sa journée ne pouvait pas être pire.

    Impossible de dire ce que ça lui faisait vraiment, de retrouver Suète après tout ce temps. Elle était la personne de ce pays avec laquelle il entretenait ce qui s'apparentait le plus à un lien — quel qu'il fut –, en tout cas celle qu'il avait croisé le plus de fois ici. Et s'il devait vraiment avoir confiance en quelqu'un, ça serait elle. Elle filait trop droit dans ses bottes pour faire un coup en pute. C'était en tout cas son ressenti vis-à-vis d'elle.
    Preuve était qu'elle débarquait de nulle part l'air affolé alors qu'il venait juste de brailler en jurant pour manifester sa colère. Comme une mère déboulerait au triple galop en entendant son gosse se mettre à chialer. En fait c'était exactement ça. On aurait cru une mère affolée. Fait qui aurait pu en émouvoir beaucoup mais qui ne pouvait, lui, que l'agacer. Il avait grandi dans un monde où on se débrouillait seul. Qu'elle arrive ainsi, comme si elle avait pu croire qu'il était dans une position dangereuse et avait eu besoin de son aide, c'était inévitablement remettre en doute sa capacité à se démerder sans l'aide des autres. Et ça constituait également une atteinte à sa virilité.
    Ca l'énervait également parce que ça prouvait qu'elle n'évoluait pas d'un pouce. Il n'évoluait pas d'un pouce non plus mais il était de notoriété publique que Daniel ne se remettait pas en question. Il préférait plutôt critiquer les autres.
    Elle continuait de manifester ce comportement qu'il ne comprenait et surtout ne cautionnait pas tant il lui paraissait stupide car sorti de Dieu seul savait où. Mais c'était aussi parce que chez lui, personne n'était comme ça. Et pour cause, toute personne qui aurait eu l'idée de se comporter comme elle n'aurait même pas tenu deux heures avant de se faire massacrer par une bande de truands. Dont il aurait très probablement été à la tête.
    Cela tua tout élan de sympathie qu'il aurait pu éprouver à son égard. Mais ce n'était pas franchement un problème, Daniel était rarement sympathique. Et puis en plus, la dernière fois qu'il l'avait vue, elle l'avait sacrément énervé. Non mais.

    — Dani ? Qu'est-ce qui t'est arrivé, bon sang ?

    Bla bla bla après toutes ces années t'as toujours pas compris que je parlais pas ta langue.
    Enfin, la barrière ne signifiait pas grand chose, pour le coup. Peut-être qu'il avait un peu trop traîné avec elle, dans tous les cas il était facile de deviner ce qu'elle venait de lui demander. C'était aussi, et il ne s'avançait pas trop en disant ça, la question la plus susceptible d'être posée par n'importe qui dans une situation pareille. Il se contenta donc de lui répondre en grommelant d'un air boudeur, le plus naturellement du monde :

    — Joder, tía, el segundo peor día de mi puta vid...

    Il n'eut pas le temps de finir de se plaire qu'un cri lui coupa la parole — Dieu qu'il détestait qu'on lui coupât la parole. Tournant la tête et dardant un regard mauvais dans la direction d'où provenait le cri, il aperçut à une certaine distance un autre loup. A en juger par l'odeur, un jeune mâle de la meute locale. Depuis des années qu'il squattait leur territoire et s'amusait à pisser sur leurs arbres pour les faire chier, il fallait qu'il y en ait finalement un qui se manifeste le jour où il n'avait pas envie de se battre. En fait, le jour où il avait envie de rien. Sérieux.
    Pas la moindre idée de ce qu'il venait de dire. Juste la certitude qu'il y avait beaucoup trop de fois le son "è" dans sa phrase pour que ce soit compréhensible ou au moins intéressant.

    — ¿Y eso? demanda-t-il en levant vers Suète un regard interrogateur. Agrémentant même le tout d'un petit haussement d'épaules.

    Peut-être un gosse qui ne savait pas se servir de son nez et croyait qu'un ours voire deux squattai(en)t son territoire. Ca aurait pas été la première fois qu'on la lui faisait. Peut-être qu'en l'ignorant il irait gueuler ailleurs.
    Il ne résista cependant pas à l'envie de jeter un nouveau coup d'oeil. L'autre était toujours là et continuait visiblement de les observer. Son estomac émit un puissant grondement. Laissant son regard se promener sur le gamin, il sentit l'eau qui lui montait à la bouche, et se pourlécha les babines. Peut-être qu'il venait finalement de trouver son petit encas. Le problème était que Suète n'était sans doute pas du genre à manger ses congénères. Elle savait pas ce qu'elle ratait.
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyMar 19 Avr 2016, 14:27

    Effectivement, Suète avait tout en commun avec cette chère Brienne, en témoigne le fan-girlisme aigu de sa propriétaire pour le personnage de GoT, comme pour tout personnage juste et loyal jusqu'à la stupidité de n'importe quel œuvre de fiction, mais la propriétaire en question s'égare. Toujours était-il que Suète vouait effectivement un amour profond et sincère à Daniel. Rien à voir, cependant, avec un quelconque sentiment délétère ou destructeur - non, il y avait un autre crétin égoïste pour ça dans sa vie, à croire qu'elle les collectionnait - ou un désir charnel ; au contraire, l'élan qui l'animait était une émotion à sens unique, pure et sans tâche, qui n'avait pas la prétention d'attendre de Daniel une quelconque réciprocité. Elle l'aimait comme un frère, comme un ami, comme le solitaire paumé dans sa vie, perdu entre une terre qu'il avait quitté et une autre qui ne voulait plus de lui. Malgré qu'il fut un putain d'ours égoïste, Daniel émouvait profondément Suète. Il l'émouvait par ce regard triste vers les constellations peintes sur un plafond de marbre, un soir où il avait trop bu, les yeux perdus dans un ciel qui n'en était pas un vrai et qui ne lui promettait plus rien. Il l'émouvait par ce regard perdu alors qu'il la plaquait au sol et qu'elle lui demandait ce qu'il comptait faire, comme s'il ne pouvait se résoudre à trahir une jouvencelle laissée au pays, des années plus tôt. Il l'émouvait par son incompréhension quand elle lui refusait de s'occuper de sa fille adoptive, comme estomaqué qu'on puisse lui refuser les derniers lambeaux de liberté qu'il réclamait au monde. Il l'émouvait par cette confiance qu'il lui avait avoué, seul putain de compliment qu'il lui avait jamais fait.

    Et venant de Daniel, un compliment, même balancé entre deux injures, c'était un sacrifice tellement immense qu'elle, la guerrière loyale et juste, ne pouvait y répondre que par cette affection profonde et sans faille qu'elle lui vouait.
    Parce que ces légers éclats, ces fugaces scintillances dans la mare de boue que représentait le desperado, c'était la preuve que malgré tout ce qu'il s'échinait à conserver comme image, même s'il avait été usé par la vie jusqu'à la moelle, Daniel était un brave type.

    Joder, tía, el segundo peor día de mi puta vid...

    Le fameux joder, dont Suète n'avait jamais réellement su s'il s'agissait d'un mot de liaison ou d'un juron - mais, même si elle était complètement fleur bleue, elle n'était pas complètement conne, donc elle penchait sévèrement pour la première option - et qui ponctuait les phrases du desperado prouvait que celui-ci était demeuré fidèle à lui-même. Bien que mal en point, il avait encore du répondant et avait entrepris de lui expliquer ce qui n'allait pas, et la guerrière devina facilement à son intonation qu'il avait passé une mauvaise journée ; elle supposait même, au vu de l'état de l'arbre sous lequel il était occupé à ronchonner, qu'il avait tenté d'y grimper, mais ne se serait gardée de l'affirmer. A ce moment précis - et cette fois, sans aucune putain de considération pour sa virilité, il était trop mal, elle n'en avait plus rien à foutre - Suète envisagea de commencer à penser ses plaies à coups de langue, au moins histoire de virer les saletés qui s'y trouvaient et d'éviter à son ami de crever comme un con d'une blessure infectée.
    Sauf qu'un cri retentit.

    — A L'AIDE ! Y'A DES SOLITAIRES SUR NOS TERRES !!

    Ils n'étaient pas seuls.
    Un jeune séide se tenait à bonne distance d'eux, tout prêt à ameuter la moitié de la meute pour les virer de là.
    Et clairement, Daniel n'était pas en état de se battre ; et sans lui, la solitaire doutait de ses propres capacités à mettre en déroute une meute entière de combattants.
    Elle n'était plus toute jeune, après tout.

    ¿Y eso?

    Suète ne pris pas une seconde pour répondre à son ami et fit volte face. Si elle n'était pas fondamentalement pour la consommation de viande lupine, la louve n'aurait pas hésité à déchiqueter un loup qui aurait osé s'attaquer à son ami. Comme transformée par l'arrivée de l'adversaire potentiel, la louve se tenait désormais pattes écartée, échine hérissées, oreilles plaquées sur l'arrière du crâne. Ses yeux sanguins fixés dans une indifférence mortelle vers le jeunot lui lançaient toute la haine qu'elle pouvait ressentir à se moment précis, alors que ses babines se retroussaient pour dévoiler des dents d'ivoire dans un rictus particulièrement menaçant.
    Maintenant tout de suite, elle se comportait exactement comme une mère louve protégeant ses petits.

    — Casse-toi, et ferme-la sinon je te jure qu'on ne pourra pas identifier ton cadavre.
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyMar 19 Avr 2016, 15:46

[j'ramène un deuxième cure dent u_u]

Lorsqu'il avait vu partir son frère, Eeno l'avait suivi pour essayer de l'aider pendant sa chasse. Le jeune loup ne voulait pas forcément aider son frangin mais il ne voulait pas rester tout seul au camp et pour le moment, il ne faisait pas encore grand chose mais si ça n'allait pas tarder. Et puis, si son frère insistait et il allait insister, Eeno lui laisserait tout le mérite de la chasse, lui s'en fichait complètement.
La piste de Ieno le mena jusqu'à l'étang nacré, le loup brun le regretta un peu, il n'y avait que des oiseaux ici, des proies faciles qu'on pouvait parfaitement attraper tout seul, il risquait fort bien de se faire renvoyer. Cependant, deux odeurs inconnues se mélangeaient à celle de son frère, instinctivement, il sut que ça signifiait rien de bon, son échine se hérissa rien qu'à l'idée sans même qu'il s'en rende compte. Eeno se rappela alors des décisions prisent pas Leemoncello et sa sœur Paprika, en autre par les nouveaux alphas séides. Il fallait proposer trois choses aux éventuels solitaires mais dans tout les cas, il ne devait plus y en avoir sur leurs terres. Soit ils devenaient séides, soit mercenaire, soit ils dégageaient. Mais ces odeurs étaient-elles bien celles de loups sans clan ? Si c'était le cas et si Ieno les avait trouvé, Eeno savait très bien que lui n'aurait pas joué la diplomatie et aurait foncé dans le tas. La voix de son frère qui s'éleva dans le paysage, faisant s'envoler les oiseaux confirmèrent ses doutes. Ni une ni deux, le jeune mécheux s'élança pour rejoindre le chasseur pour lui venir en aide en cas de danger car même si Eeno était autant voir plus une crevette que son frère, chez eux, la famille c'était sacré et on ne laissait pas un de ses membres dans la merde.

Courant à toute patte, la truffe sur le sol, faisant tout de même attention de ne pas se marcher dessus (il ne comptait même plus le nombre de fois où il avait trébucher sur sa touffe), le jeune brun remonta la piste de son frère, ignorant la boue dans laquelle ses pattes s'enfonçaient, ignorant les plantes qui le griffaient. Ieno se mettait trop facilement dans le pétrin pour qu'on puisse prendre le temps pour intervenir. C'est alors qu'Eeno remarqua enfin deux grosses masses face à celle plus petite de son frère.
Il s'arrêta d'un coup, se cachant sous les buissons alentour. Par tout les dieux, ces loups inconnus étaient juste énorme, le jeune loup ne savait pas qu'un membre de leur espèce pouvait être aussi grand et musclé et là ils étaient deux. Ieno Ieno, dans quelle merde tu t'étais foutu ? Il y avait un gros marron et un gros rouge... ah non, à bien y réfléchir, une grosse rouge, peut-être sa compagne ? Eeno n'imaginait même pas les petits... enfin si, il les imaginait très bien, des louveteaux qui jouaient avec des oursons comme si c'était normal et les deux parents loups mangeant tranquillement une carcasse de cerf avec leur copine ourse. Brrr, le jeune mâle n'osa pas se montrer pour le moment, même si le mâle regardait son frère bizarrement. Sauf que la rouge le menaça ouvertement. Hééé, c'était leur territoire wesh, c'est EUX les intrus et c'était à eux de dégager et surtout, on ne menaçait pas de mort un membre de la meute, encore moins son frère. Eeno comprenait enfin les décisions de sa sœur. Si les solitaires osaient déjà défier ouvertement un adulte (aussi jeune soit-il) séide sur son propre territoire, ils devaient aussi être du genre à ne pas hésiter pour dévorer un louveteau qui s'était enfui. Les solitaires étaient dangereux et il fallait les chasser pour la sécurité de tous. Oh qu'est-ce qu'il aimerait que des soldats arrivent mais à défaut, il sortit de sa cachette, tout poil hérissé, oreilles en arrière, queue dressée, crocs dévoilés, grondant et s'avança jusqu'à Ieno, voir le dépassant que quelques pas.

« Vous n'avez pas intérêt à toucher ne serait-ce un poil de mon frère sales monstres ! »

A cause d'une simple menace, c'était comme ça qu'Eeno les voyait. Un couple de tueurs sanguinaires qui menaçaient son frère et sa meute. On ne fera pas de commentaire sur l'imagination de certains même si au final, il n'avait peut-être pas tout à fait tord.
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyMar 19 Avr 2016, 17:07

    Ieno serra les crocs.
    Il comprenait mieux les mesures prises par ses Alphas concernant les solitaires et, surtout, le devoir qu'ils avaient de les faire partir si ils ne se rendaient pas : Ces loups étaient bestiaux, dangereux et ne répondaient pas au même code d'honneur qu'eux, loups civilisés. Le loup rouge, surtout, faisait se dresser ses poils sur son échine. Malgré la terreur qu'il lui inspirait, Ieno refusait de plier : Comment pouvait-il baisser les armes aussi tôt devant des intrus qui venaient profaner leurs terres ? N'avaient-ils pas assez des leurs ?
    Ou pire, étaient-ils venus jusqu'ici pour foutre la merde ? Ca ne l'aurait pas étonné et Ieno n'osait pas penser à ce qu'il se serait passé si un louveteau avait croisé la route de ces deux monstres sans foi ni lois. Des lâches.

    Au fond, Ieno avait des valeurs et, maintenant qu'il se trouvait face à la faucheuse -quand bien même cette dernière était sous stéroïde- il comprenait enfin les paroles prononcées par sa déesse. Plus que de penser à lui même, à la gloire et de tout ce qui pouvait en découler, il se devait de servir sa meute du mieux qu'il pouvait. Et ça commençait par empêcher ces brutes de violer les frontières.
    Il les haïssait pour avoir détruit l'image d'une meute forte et inébranlable qu'il avait de son foyer. Pourtant, les Alphas avaient été clairs : Avant de les chasser, il devait proposer une place dans la meute ou un rôle de mercenaire à ces intrus. Le méritaient-ils vraiment ? Méritaient-ils tout simplement autre chose que de pourrir au fond du foutu canyon des hippies ?

    Il fut distrait par un bruissement de feuilles vers lesquelles il tourna la tête, s'attendant à voir accourir l'un des soldats de la meute.
    Mais non, ce n'était pas un soldat, ni même l'un de ces supérieurs qu'il avait vénéré qui volait à son secours et se plantait solidement entre l'ennemi et lui comme si sa frêle carcasse pouvait empêcher les monstres de l'abattre. C'était son frère, son pauvre frangin pas très fort qui mettait sa vie en jeu alors qu'il n'avait aucune chance.
    Ieno gronda et accéléra pour se trouver à son niveau. Ceci fait, il planta ses iris particuliers dans le regard du mastodonte rouge.

    ▬ Alors c'est comme ça que vous fonctionnez, vous autres, solitaires. Vous volez nos glowsticks, violez nos frontières et tuez nos frères ?

    Ieno écumait.
    Il espérait cependant que d'autres loups, de préférénce Séide, il n'y avait pas de raisons pour que tous les Solitaires du coin s'invitent chez eux pour faire la fête, fallait pas déconner, rappliquent rapidement pour repousser l'invasion. Il avait beau se trouver enhardi par la rage, il n'en était pas moins conscient du danger que son frère et lui couraient.

    ▬ Normalement, on est censé vous faire trois proposition. La première, c'est de rejoindre la meute. La seconde, c'est de devenir des mercenaires. La troisième, c'est de vous casser d'ici.

    Il détailla davantage les deux individus du regard et, là, lui sauta aux yeux un détail qu'il avait ignoré jusqu'à maintenant : Le gros loup rouge qu'il pensait être un mâle... avait l'odeur d'une putain de femelle. Oui oui, une femelle comme les êtres qu'il dénigrait à longueur de journée ou à qui il offrait des fleurs lorsqu'il voulait pécho. Mais cette fille là, il n'était pas question de la considérer comme telle : Elle était tout bonnement immonde, baisant littéralement les codes fixés par dame nature en plus de leurs règles à eux.
    D'ailleurs, son camarade n'était guère mieux dans ce genre là.

    ▬ Bordel de merde... Mais vous êtes quoi au juste, des monstres transsexuels créés par les hippies pour nous envahir ? Me dit pas que lui aussi c'est une meuf.

    Il déglutit.

    ▬ Eeno, merci d'être venu.

    Par ce que Ieno commençait à avoir franchement les jetons et que, puisque leurs nouveaux Alphas ainsi que les loups si méritants qu'ils avaient nommés à leurs cotés préféraient parader au creux aux loups, il devrait se contenter de la seule présence de son frère à ses côtés.
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyMar 19 Avr 2016, 19:05

    Dieu que Dani aurait aimé que cette scène se produise quelques années plus tôt, à l'époque où oui, effectivement, il s'amusait à squatter les terres de la meute locale juste dans l'espoir d'une confrontation. L'époque où il n'en avait que faire de vivre ou de mourir, pour peu que sa vie, il la perde au combat. L'époque où il recherchait plus que tout la castagne, de manière assez suicidaire parfois.
    Il fallait bien dire que lorsqu'il était arrivé ici, et avant qu'Arabella n'apparaisse, se battre, c'était bien tout ce qu'il lui restait. C'était certes son identité et son passe-temps favori, mais c'était aussi un vestige du passé. Et un moyen d'oublier, durant quelques instants.
    Car lorsqu'il se battait, Daniel se sentait un peu plus chez lui. Ca lui rappelait son pays. Et il accédait à un ersatz de bonheur.
    Persuadé qu'il y laisserait rapidement sa peau, il avait redoublé d'efforts dans la bataille, allant jusqu'à défier des ennemis bien plus gros que lui — tapant dans la faune sauvage à défaut des loups –, et à vrai dire il avait même espéré mourir. Mourir, pour que tout s'arrête. Mourir, pour ne plus avoir à endurer la vie loin de son désert et du peu de choses auxquelles il tenait. Mourir, pour cesser d'exister, et par conséquent de souffrir.
    La douleur physique, il ne la connaissait que trop bien. Elle était presque une soeur, presque une amie, elle était surtout une alliée. Il l'avait domptée depuis longtemps. Elle le grisait.
    La souffrance morale, en revanche, celle-là lui était intolérable. Les regrets et l'absence totale de perspective d'avenir, le mal du pays et la nostalgie étaient un poison qui lui rongeait l'âme. Il ne la supportait pas.
    Dieu qu'il avait voulu crever.

    Et puis un beau jour, voilà qu'Arabella était arrivée, trimbalant avec elle les mille promesses qu'il n'avait jamais espéré voir arriver. En chair et en os. Avec son épaisse tignasse, certes noire comme l'encre, mais dont les courbes et les boucles et les innombrables arabesques lui étaient si familières. A nouveau son monde avait été chamboulé et il n'avait plus pu s'offrir le luxe de mourir quand bon lui chantait. Il n'en avait à vrai dire même plus eu envie.
    Parce qu'il avait su alors qu'il pourrait repartir.
    Et tout était devenu bien différent.

    Alors certes, il avait continué de foutre la merde à l'occasion, de provoquer qui croisait son chemin, de se comporter comme le dernier des cons, mais il y avait toujours eu une forme de retenue qu'il n'avait jamais manifestée auparavant. Parce qu'il avait quelqu'un qui l'attendait à la maison. Et surtout parce que ce quelqu'un pouvait lui offrir ce qu'il désirait plus que tout. Son paradis perdu, baigné de sang et d'alcool. Son Désert.
    La retenue ne le quittait plus. Et à présent que l'échéance était plus proche que jamais, à présent qu'il était vieux et, même s'il se refusait à l'admettre, plus vulnérable, elle était plus présente que jamais. Pour être honnête, Daniel n'avait même plus envie de se battre. Il voulait juste que cette année passe, que la saison des pluies laisse la place à la saison sèche, qu'ils puissent plier bagage et enfin rentrer. Après toute cette attente, il en voyait enfin le bout. Et il était hors de question de laisser qui ou quoi que ce soit lui enlever ça.
    Il rentrait enfin chez lui.

    Suète, loin de lui répondre, pivota immédiatement dans la direction du petit mec qui s'était mis à brailler. Aboya quelque chose à l'autre — vociféra était peut-être plus approprié – et ne fut plus qu'un très grand et très agressif molosse rouge. Chose qui le surprit franchement, elle qui s'était entêtée à toujours faire preuve de tact et de calme. Même lorsqu'elle s'était transformée en fille devant lui et qu'il s'était foutu de sa gueule, torché à l'extrême, elle n'avait pas... fait... ça. Elle l'avait certes attaqué une fois, mais là encore, ce n'était pas... ça.
    Et ça lui fit plaisir autant que ça lui fila le blues. Il la trouva tout à coup fort sympathique et pleine de potentiel et lui en voulut d'avoir attendu qu'il ne soit plus qu'un vieillard encore plus aigri qu'à la base et qui ne voulait pas faire n'importe quoi pour lui montrer une telle facette de sa personnalité. Du temps où il était chef de bande, et même si c'était une femelle, il aurait été capable de l'embaucher sur le champ s'il l'avait vue comme ça. Hargneuse. Et vraiment dangereuse.
    Il observait la scène d'un air indécis et n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit que quelque chose émergeait d'entre les taillis et venait se placer aux côtés du petit geignard. Un autre loup de la meute. Qui avait un air de famille.
    Le nouvel arrivant, encore plus maigrichon que le premier, balança quelque chose à Suète d'un air franchement pas sympa, et l'autre de renchérir à son tour, crachant toute une succession de tirades bien évidemment incompréhensibles en essayant de prendre un air assuré mais sans parvenir à être franchement crédible.
    Ce n'était que des gosses. Une sorte de Twix de petits pédés, songea-t-il dans un élan de poésie.

    En attendant il était toujours recroquevillé sous son arbre et Suète se dressait entre eux d'un air menaçant. Et lui n'avait pas envie de se battre. Il avait certes faim, mais la perspective d'écharper des gamins et d'avoir ensuite à faire face à leurs mères en rogne avec leurs voix perçantes et leurs mamelles pendantes lui filait d'avance la migraine. Il était crevé et las. Il voulait juste rentrer à la maison et manger du ragout. Avec beaucoup de guacamole. Beaucoup beaucoup.
    Mais il y avait un problème.
    Ce n'était pas tant ces deux gringos qui tentaient de jouer aux durs que cette lueur répugnée qu'il avait décelé dans leur regard, tandis que leurs yeux se posaient sur Suète. Sa vue avait baissé avec l'âge, mais ça, il ne l'aurait raté pour rien au monde. Et pour cause, cet effroi mêlé de dégoût voire même de colère, il l'avait éprouvé lorsqu'il avait pour la première fois posé les yeux sur elle.
    Mais maintenant c'était différent. Elle enculait certes littéralement la notion qu'il se faisait de la femme, mais dans le fond, elle était plutôt cool. En tout cas il l'appréciait quand même un peu. Sauf quand elle lui renversait un pichet d'eau glaciale sur le crâne pour le faire dé-saouler. Et il n'appréciait absolument pas que de sales petits morveux très probablement homosexuels — c'était quoi ces cheveux, putain ?! – osent la regarder comme ça. Alors qu'elle aurait pu leur arracher leurs sales petites têtes de pédés présomptueux d'un coup de patte. Le seul qui avait le droit de mal la regarder ici, c'était lui. Fallait pas déconner. Petits cons.

    Il finit donc par se mettre debout, sentant une colère sourde monter en lui, et vint se planter à la gauche de la louve. Il douillait sévère, certes, mais il avait connu pire et avait surtout l'habitude. Et puis, quand il était en rogne, il s'en apercevait moins.
    Ne manifestant pour une fois — les rôles étaient inversés, putain – pas une agressivité ostentatoire, mais veillant à avoir l'air aussi peu sympathique que possible, et un peu deg quand même d'avoir à jouer les timorés quand pour une fois une opportunité de baston marrante se présentait à lui et qui plus est en s'adressant à des gens qui ne comprenaient même pas ce qu'il pouvait leur dire, il finit par gronder :

    — Fuera de aquí, niños. Id a jugar a otro sitio y dejad los adultos charlar.

    Il agrémenta le tout d'un regard appuyé et sans équivoque.


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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyMer 20 Avr 2016, 16:24

    — Vous n'avez pas intérêt à toucher ne serait-ce un poil de mon frère sales monstres !
    — Alors c'est comme ça que vous fonctionnez, vous autres, solitaires. Vous volez nos glowsticks, violez nos frontières et tuez nos frères ?


    Et voilà qu'ils se dressaient tous deux face à elle, maigrelets et hésitant, dévoilant leurs petites dents pointues qui n'avaient dû être confrontées, jusque là, qu'à la chair tendre des lapins que leur mère - puisqu'ils avaient l'air d'être frères - leur apportait. Ils étaient ridicules et très ouvertement morts de trouille - ce qui était parfaitement normal, Suète ayant un tant soit peu conscience de sa propre image - alors qu'ils tentaient de puiser dans leur légitimité des vestiges d'assurance. Le premier venu éructait, son petit corps écumant de toute cette rage incontrôlable d'enfant confronté à plus fort que lui, balançant connerie sur connerie sur les solitaires, prouvant qu'il n'était visiblement jamais sorti du petit cocon rassurant que représentait son territoire.

    Ils n'étaient que des mômes, avides de gloire et de reconnaissance, persuadés qu'ils étaient importants. Qu'ils avaient un rôle à jouer, que le monde entier ne faisait qu'attendre leurs exploits et leurs grandes victoires. Et elle, avec ses cicatrices, ses crocs et ses griffes, son regard déterminé et ses muscles saillants, elle était leur premier vrai défi, un gros défi, un gros trophée de chasse à ramener à leurs parents, pour montrer que, t'as vu, je suis un grand aussi maintenant. Ils en étaient là, elle la guerrière fatiguée qui tentait de les effrayer le temps de remettre son pote sur pieds face à deux mômes à la recherche de lambeaux d'honneur et de légitimité.

    — Normalement, on est censé vous faire trois proposition. La première, c'est de rejoindre la meute. La seconde, c'est de devenir des mercenaires. La troisième, c'est de vous casser d'ici.

    Les règles du jeu avaient changé.
    C'était peu probable que Raw, lymphatique et incompétent, ait procédé du jour au lendemain à la transformation spectaculaire d'un clan qui sombrait dans la démagogie à une meute autoritaire et dynamique, meute qu'elle avait fuit des années plus tôt à la poursuite d'autres idéaux. Il devait y avoir eu un changement radical dans la hiérarchie pour que les lois passent d'une vague interdiction de mettre les pieds dans le coin à la menace à peine voilée. Ça filait presque un coup de vieux : son époque, leur époque, était complètement révolue ; Raw mis sur la touche, l'ancien Conseil destitué, sonnait le glas des anciens combats qu'elle avait menés et des aubes qui se levaient sur le Dolmen.

    Et c'était ça, la nouvelle génération.
    Des gamins prétentieux, complètement inconscients qu'ils étaient en train d'insulter des icônes de l'ancien monde, qui auraient très bien pu les avaler sans mastication préalable.

    C'était amusant de s'entendre proposer de rejoindre les Séides, ou de devenir soldats à leur botte. C'était bel et bien la preuve qu'aucun d'eux n'avait jamais ouvert un seul livre d'histoire... Ou alors, l'histoire Brethen, comme une tâche d'encre ingrate, avait été promptement effacée de la chronologie ? Suète se sentit presque blessée dans sa fierté de se savoir ignorée ainsi. Était-elle restée si longtemps à l'égard des autres que plus personne, nulle part, ne connaissait son nom ? Ces mômes étaient-ils définitivement trop jeunes ?

    — Bordel de merde... Mais vous êtes quoi au juste, des monstres transsexuels créés par les hippies pour nous envahir ? Me dit pas que lui aussi c'est une meuf.

    Suète se sentit brièvement rassurée : effectivement, ils étaient complètement cons. Les insultes étaient une chose qui ne la touchaient pas, d'autant plus qu'elle avait rapidement compris que son physique représentait un avantage notoire dans à peu près n'importe quelle situation ; et ce môme n'était clairement pas le premier à penser l'atteindre en émettant un doute sur sa possession potentielle d'appareil génital de type féminin. Daniel avait mis du temps à s'y faire, lui aussi.

    Daniel, qui était une composante de la situation qui, bien que cruciale, était passée au second plan de ses considérations depuis l'apparition du deuxième mouflet. C'était pour lui qu'elle se tenait ainsi, face à la pantomime de menace qu'incarnaient les deux gamins. En cela, il aurait dû se mettre à geindre en bonne et due forme, grommelant dans son joli dialecte qu'un véritable hombre n'avait pas besoin d'une vulgaire mujer pour prendre sa défense, joder et d'autres joyeusetés sexistes qu'elle se serait fait un plaisir d'ignorer. Sauf que là, il n'y avait rien à ignorer. Le desperado était resté silencieux jusque là, et si elle tenait trop à sa propre crédibilité pour prendre le risque de se retourner, la louve rouge commençait sérieusement à flipper. Il devait au moins être mort d'une hémorragie consécutive à ses blessures pour s'abstenir de relever une situation qui aurait pu justifier une moue (encore plus) renfrognée.

    Même pas.

    Un léger son indiqua à la guerrière, qui défiait toujours les gamins des yeux, qu'il avait bougé. A peines quelques secondes plus tard, le mâle sable se tenait à sa gauche, l'air patibulaire - bien que pas aussi menaçant que le sien, pour une fois que ça n'était pas l'inverse - visiblement prêt à virer les deux mômes à coups de pieds au cul s'il le fallait. Elle lui adressa un bref coup d'oeil en coin, assez étonnée de la tournure que prenait la situation. Si elle avait une confiance absolue en la capacité de réaction de Daniel dans le cas où la situation tournait au vinaigre, jamais elle n'aurait pu penser que, spontanément, il se place à ses côté, en coéquipier tacite et efficace, en incarnation de la force brute et de l'expérience.

    Si elle n'en laissait rien paraître - le but premier était tout de même de virer ces gamins d'ici, et il fallait pour cela rester cohérent dans le personnage - la guerrière en fut profondément touchée. D'un ton calme bien que sec le desperado leur lança un truc qui, de l'embrouillamini de ce que la guerrière en saisissait, demandait aux morveux de leur foutre la paix.
    Il devait être particulièrement effrayant.

    La situation en était là : ils se tenaient debout côte à côte, deux dangereuses machines de guerre rompues à toute forme de combat face à deux gringalets qui, à deux, n'atteignaient pas le quart du poids de l'un d'entre eux. C'était assez ridicule et dérisoire, d'autant que Suète ne voulait pas, au fond, en arriver là. Ils n'étaient rien, ils n'étaient que des mômes, les massacrer sans gloire sur leur propre territoire ne les mènerait à rien qu'une guerre dénuée de sens dont elle n'avait plus la force. S'ils étaient raisonnables - pour l'instant, ils semblaient juste stupides - ils feraient semblant de rien et chacun repartirait tranquillement de son côté. Mais on pouvait toujours espérer.

    — Partez, les jeunes. Vos menaces ne font peur à personne et vous n'êtes pas en position de force.
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyMer 20 Avr 2016, 20:01

Soit son frère avait trouvé un nouvel élan de courage avec sa venue, soit Ieno était tout simplement incapable de tourner sept fois sa langue dans sa gueule avant de sortir des âneries, voir c'était un peu des deux mais les choses étaient que, il provoqua peut-être un peu trop en insultant gratuitement les deux mastodontes en face d'eux sur leur physique. A ce moment là, Eeno avait envie de faire un magnifique facepalm mais à défaut, il ne fit que lever les yeux au ciel. Ils allaient se faire encore plus défoncer qu'à la normal, la preuve, le gros mâle derrière se leva pour aller se positionner à côté de sa copine, les deux formant un mur de muscles et deux fourrures qui aurait fait pâlir le plus terrible des Précursors des histoires qu'on leur avait raconté quand ils étaient petits. C'était bien parce que Ieno était son frère que le jeune mécheux restait, lui n'avait qu'une envie, faire demi-tour et retourner dans son buisson, voir à la maison. A défaut, il lança un « y'a pas de quoi » aux remerciements de son frère.
Le gros (très très gros) mâle leur lança une phrase en il ne savait quoi mais pas leur langue en tout cas et semblait bien moins hostile et agressif que la femelle. Peut-être que Madame avait des petits ou ses chaleurs (Eeno ne faisait pas encore attention à ces choses là, ce qui étonnait plus d'un mâle de leur âge) ce qui pouvait expliquer une agressivité plus grande parce que le stéréotype voulait que ça soit les gros bourrins mâles qui soient préférable à casser des dents. Et puis, comme Eeno comprenait que dalle à ce que Monsieur venait de dire, il se concentra un peu plus sur Madame avec espoir qu'elle fasse la traduction des paroles de son compagnon.Mais le jeune brun restait à alterner le regard entre l'un et l'autre, guettant le moindre mouvement brusque. Grizzli mâle ne semblait pas commode non plus. Comme quoi la première impression semblait la bonne, ces monstres allaient les bouffer sur la fin, en plus ça faisait un frère chacun. Rien qu'à l'idée effrayante de se faire dévorer par ces solitaires, le poil d'Eeno se hérissa encore plus.

La grosse rouge leur ordonna de partir, comme si... elle essayait de défendre elle aussi son territoire face à des moucherons qui viendrait la faire chier, du moins c'était l'impression qu'avait le jeune séide. Bon certes ils étaient bel et bien des moucherons à côté mais, bordel, ce territoire c'était à eux, à leur meute. C'était à eux de partir. Mine de rien, Eeno était un peu vexé de se faire virer de chez lui mais face au danger que représentait les deux solitaires, il ne pouvait pas vraiment s'accorder ce luxe. Et puis... même en venant à la rescousse de son frère, le jeune mécheux savait bien qu'il ne faisait pas peur, il n'était pas là pour ça, il n'était là que pour gagner un peu de temps ou bien inciter les solitaires à dégager le plancher. Cependant, ces dernières paroles de la louve (c'était vraiment quelque chose de difficile à constater d'ailleurs, même leur sœur paraissait être une de ces pouffes trop maquillées à côté de la rouge), semblaient bien moins agressives que les menaces de mort lancer à Ieno, ce qui stoppa les grondement chez Eeno qui afficha peu plus son air blasé habituel quoiqu'il y avait encore une certaine volonté d'agressivité, comme quoi il restait tout de même sur la défensive, les poils de son dos complètement hérissés pouvaient en témoigner.

« On le sait bien qu'on ne risque pas de vous faire peur.
Du moins lui le savait, il en avait aucune idée pour son frère. Mais il n'empêche que vous êtes sur le territoire de notre meute et que vous avez aussi menacer de tuer mon frère. Et là vous faites quoi ? Vous essayez de nous chassez de chez nous ? Il n'y a pas assez de terres neutres pour que vous fichiez la paix aux meutes non ? »

C'était à eux de partir parce que c'était eux les intrus.
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyDim 01 Mai 2016, 20:00

[Je rajoute une couche avec Haku si ça dérange pas ]


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Ain't no rest for the Wicked


Haku Feat. Un tas de monde


C'était parti pour être une putain de journée de merde à la base. J'étais pas loin de l'étang en train de repenser à quel point cette meute part en couille, à quel point ces nouveaux alphas me dégouttaient... Je me demandais si j'allais rester dans la meute où si je ferais mieux de partir. Après tout, plus rien ne me retiens chez les Séide. D'ailleurs jamais rien ne m'a retenu. J'emmerde tous le monde dans ce clan à la con et ils peuvent bien crever, je m'en bas les couilles. Quand on en arrive à ce point, à quoi bon rester ? autant que je me casse et que je retourne à mes origines, non ?

Alors que je m'apprêtais à faire demi-tour pour me chercher un endroit où dormir (étant donné que je ne rentrais presque jamais au creux au loup le soir depuis que ma folie s'était développée), j'ai entendu des bruits au bord de l'étang. Des voix... Ils étaient plusieurs...
Je reconnu l'odeur de deux jeunes Séides et d'autres odeurs qui m'était inconnues. D'après le ton des voix, ils étaient en train de se disputer. Je me suis discrètement approché, restant caché derrière les buissons pour observer en silence la scène.
Ils y avaient bien deux loupiot Séides, j'avais vu juste. Les deux autres, je ne les connaissais pas. C'était des solitaires et c'est ce qui m'a fait comprendre la raison de cette querelle.

Comme c'est drôle ! Deux solitaire qui s'aventure sur notre territoire après l'instauration des nouvelles règles, c'est fort risqué ! Ça promet d'être intéressant !

Un des deux vermisseaux de mon clan leurs avait déjà exposé leurs possibilités de survie maintenant qu'ils avaient pénétré sans autorisation sur les terres Séides mais ceux-ci semblaient s'en battre les couilles royalement. Ils devaient sans doute mépriser les deux jeunes loups qui étaient, il faut l'avouer, loin de faire peur.

Sans réfléchir, je sortis de ma cachette les crocs à l'air. Je me suis placé au côté des deux jeunots tout en continuant de grogner aux inconnus. Mon cœur se mit à battre fort alors qu'une petite voix dans ma tête me chuchotait de les mettre en pièces, de laisser leur sang couler sur ma langue. Cependant, je ne pouvais pas prendre le risque de me jeter comme ça sur eux et j'ai donc retenu mes pulsions du mieux que j'ai pu.

Un sourire satisfait s'est alors dessiné sur mon visage, laissant apparaître cette expression terrifiante et désormais habituelle chez moi qui traduisait ma folie.

"Alors comme ça, ça vient sur nos terres et ça se croit permis de faire la loi ? Vous devriez prendre ces bambins plus au sérieux..."

Je fis une courte pause, plongeant mon regard dans ceux des inconnus avant de reprendre :

"Je ne compte pas vous laissez violer nos terres aussi facilement bande de squatteurs..."
dis-je avant de me lécher les babines.

Si c'est pour qu'il y ait de l'action comme ça, je veux bien rester chez les Séides...


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Dernière édition par Haku du désert le Ven 03 Juin 2016, 23:24, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyMar 17 Mai 2016, 09:45

    La plante verte au fond se décida à venir en aide à sa camarade rouge, se plantant à ses côtés pour -probablement- les impressionner.
    Ieno ne recula pas. Il n'était pas décidé à céder devant la menace, aussi musclée et menaçante soit-elle. Après tout, ces terres étaient siennes. Enfin non, pas exactement, mais c'était celles de sa grande soeur et du reste de sa meute, alors il se devait d'être un bon petit Séide et de les défendre au péril de sa vie. Par ce qu'ils étaient mignons, ces solitaires, à leur demander de partir. Mais partir où ? Étaient-ils censés regagner leurs tanière ou simplement détourner le regard de cet endroit là afin d'ignorer ce qu'ils comptaient y faire ?
    Ieno était en colère.

    Il allait répliquer avec hargne si seulement un autre loup de la meute n'avait pas décidé de faire irruption, crocs apparents. Au fond, ce n'était pas plus mal, ils ne pouvaient se permettre de cracher sur un peu d'aide.

    "Alors comme ça, ça vient sur nos terres et ça se croit permis de faire la loi ? Vous devriez prendre ces bambins plus au sérieux..."

    Les oreilles de Ieno se plaquèrent sur l'arrière de son crâne.

    ▬ BAMBINS ?! Tu sais ce qu'il te dit le bambin ?!

    Il lui aurait bien rappelé la récente obtention de son glowstick, symbolisant son passage officiel à l'âge adulte, et son rang dans la meute qu'il remplissait honorablement, ramenant sans cesse des proies dodues au clan pour que lui, petit vieux, puisse se remplir la panse. Alors, sous prétexte de posséder un regard trop dark il pouvait les prendre pour de la merde, pour de pauvres gosses inoffensifs, Eeno et lui ? Par ce qu'il comptait les éclater tout seul, les solitaires ?
    Décidément, il avait réussi à le mettre encore plus en rogne.

    Enfin, si il voulait jouer à ça.
    Ieno posa son postérieur sur le sol.

    ▬ Allez l'ancêtre, montre nous un peu ta force.
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyJeu 26 Mai 2016, 16:56

    >> Manji passait juste dans le coin, à la base.

    En furtif, pour pas se faire gauler. Elle en avait juste marre de pas pouvoir se balader librement partout sans se faire chasser par des crocs découverts. Mais là, en essayant d'aller voir ce fameux Étang Nacré, elle était tombé sur une scène... Peu commune. Il y avait là deux énormes solitaires, bien plus grand qu'elle, dont un ne semblait même pas parler la langue d'ici. Il semblait parler le même dialecte qu'Arabella, ce qui fit naître une pointe de sympathie incontrôlé au fond de Manji. L'autre, une femelle à en juger par l'odeur, avait une carrure assez impressionnante. Les deux faisaient face à trois Séides, deux jeunes et un loup aux cheveux blancs. Tous trois avaient l'air bien hostiles, et les deux solitaires passablement irrités. Des bribes de conversations lui parvenaient aux oreilles. Des menaces, pour la plupart.

    -Je ne compte pas vous laissez violer nos terres aussi facilement bande de squatteurs...

    Manji coucha les oreilles, l'échine hérissée. Mais de quels droits ces loups se permettaient-ils d’annexer des terres et d'insulter quiconque y posait la patte ? C'était eux les squatteurs ? Ces terres n'étaient à personne et à tout le monde, peu importe qu'une bande de loup ait pissé sur un cailloux pour essayer de se l'approprier. C'est ce qui décida Manji à sortir du couvert de la végétation.

    Elle s'avança jusqu'au petit groupe et planta son derrière dans l'herbe aux côtés des deux autres solos.

    -On est pas des squatteurs. On est libres. Au moins maintenant on est sur un pied d'égalité, bande d'oppresseurs.


    J'vais pas laisser deux vétérans se faire emmerde par des gosses, putain, j'ai pas été élevée comme ça.
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyJeu 26 Mai 2016, 20:37

    Daniel en venait à se demander s'il n'avait pas hurlé un peu trop fort. Ou s'il n'avait pas par mégarde décidé de creuser son trou à l'endroit exact où on avait décidé d'organiser une rave ou un meeting politique un peu plus tard. Chanceux comme il était, ça ne l'aurait en fin de compte même pas étonné.
    Il aurait pu tenter de se réconforter en se disant qu'au moins il était peu probable qu'il soit cocu, mais de un, il n'avait pas de compagne, et de deux, celle qui aurait pu l'être était prise en otage par un sadique psychopathe qui faisait une drôle de fixette sur lui. En admettant qu'elle ait été sa compagne et si elle n'était pas morte, il était quand même cocu par la force. Arabella en était la preuve.
    Ce constat soudain de la triste réalité dans laquelle barbotait sa vie de merde acheva de le mettre de mauvais poil. Sa mâchoire inférieure s'avança légèrement tandis qu'il serrait les dents, et il observa sans rien dire le débarquement progressif de deux nouvelles personnes. Un petit machin aux cheveux blancs qui était visiblement toujours en pleine crise d'adolescence malgré son âge avancé et une louve carrément bonne qui vint visiblement se ranger avec eux. La journée n'était peut-être pas si pourrie que ça.
    A bien y regarder, même si c'était du coin de l'oeil, elle n'était pas sans lui rappeler la beauté exotique qu'il avait vue se faire fracasser par un requin quelques heures plus tôt. Le souvenir des deux énormes mâchoires se refermant sur ce petit corps qui était à deux doigts d'être sien trois secondes plus tôt dans une mer de sang, ainsi que le cri et les craquements d'os qui l'accompagnaient, se rappela immédiatement à lui. Il eut l'air un peu plus renfrogné encore.
    Non, tout compte fait, la journée était bel et bien pourrie.

    Vieil emo semblait les narguer et allait même jusqu'à se lécher les babines comme un Christian Grey en convention Erotica, Premier Chieur semblait douter de la crédibilité de ce dernier et Blondie disait quelque chose qu'il ne comprit bien évidemment pas.
    Ah, ça énervait Daniel, tout ce charabia incompréhensible. D'autant plus que ce qu'il avait dit plus tôt avait été totalement ignoré, vu qu'eux non plus ne le comprenaient pas. C'était pourtant une catchphrase plutôt cool, selon lui. Au Mexique, on se serait aplatis devant son charisme immortel. Ici, on se contentait de jouer au kéké.
    Ah, ce qu'il en avait marre, de tous ces péquenauds nés avec une cuiller en argent dans la gueule, qui n'avaient pas la moindre idée de ce que pouvait être la survie, qui vénéraient des Dieux couleur gay pride — au moins celui de chez lui avait la décence d'être cloué à une croix, enfin son fils, enfin supposément, il s'en foutait il n'y croyait pas, mais un peu de violence, merde, ça faisait jamais de mal et c'était plus crédible avec le côté drama –, qui avaient tout à portée de patte et qui se croyaient du coup invincibles puisqu'ils n'avaient jamais été confrontés au moindre obstacle.
    Il. Détestait. Les adolescents. Et les bobos.
    Seule Arabella trouvait grâce à ses yeux, mais Arabella était une brave petite et même s'il continuait de la voir comme telle, elle n'était plus une ado. Ah, qu'il était objectif.

    Ses épaules se soulevèrent, ses poumons s'emplirent d'air et un long soupir s'échappa de sa truffe, tandis qu'il observait tour à tour les trois meutards de ses petits yeux rouges. Ces petits merdeux commençaient à lui courir sur le haricot. Au Diable la retenue, ça n'avait jamais été son genre de toute manière. Et puisque les paroles ne pouvaient marcher, autant agir pour mettre les choses au clair.
    Faisant volte-face, Daniel se dirigea d'un pas lent vers l'avocatier sous lequel il se trouvait un peu plus tôt. Après avoir rapidement balayé les lieux du regard, il avisa les restes de l'avocat faisandé qu'il avait recrachés un peu plus tôt, les rallia et les saisit dans sa gueule, le dégoût que le fruit rance suscitait totalement inhibé par la colère qui montait en lui. Son colis en gueule, il revint se poster aux côtés de Suète, et, après une nouvelle grande inspiration et un formidable raclement de gorge viril et peu ragoutant comme on les faisait si bien chez lui — c'est qu'il en avait chiqué du tabac dans sa jeunesse –, il cracha violemment tout ce que contenait sa gueule au visage du dernier arrivant. Un mélange peu appétissant de chair d'avocat pourrie et de salive alla doucher la tête du mâle à la tignasse blanche, et Daniel se sentit un peu ragaillardi.
    Un sourire satisfait étira ses babines, dévoilant ses crocs qui avaient perdu depuis bien longtemps leur blancheur originelle :

    — Que aproveche, hijoputa.
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyLun 30 Mai 2016, 18:58

    Au binôme de gringalets se joignit bientôt un blondinet au pelage fauve, un peu plus vieux mais pas beaucoup plus impressionnant, que ses confrères, qui se fendit lui aussi d'un discours vide sur leur pseudo légitimité à jarter deux solitaires qui n'avaient rien fait de leur territoire. Ils étaient donc là, tous trois, fiers soldats séides tremblotant nerveusement face à un ennemi qui, à l'inverse d'eux, représentait un réel danger. Le tableau était pathétique, les deux clans se reluquant en chiens de faïence sans oser faire un geste, les uns parce qu'ils étaient morts de trouille, les autres parce qu'ils n'avaient clairement pas de temps à perdre avec des mômes. Parce c'était tout ce qu'ils étaient, ces séides : des mômes, face à des soldats qui avaient combattus des grizzlis et des dragons.

    C'est à ce moment qu'un autre protagoniste fit son apparition.

    Blonde, élancée, féminine et visiblement solitaire, une louve jaillit d'un buisson pour se placer à leurs côtés, rappelant au passage à leurs "assaillants" que leur acte n'avait aucun putain de sens en dehors d'un territorialisme ridicule et égoïste, d'autant qu'ils n'étaient pas venu à l'étang pour le conquérir et que, putain, ils ne faisaient rien de mal. Si Suète ne la connaissait pas, elle décréta que la louve était sympathique puisque, contrairement aux autres, elle semblait douée d'un putain de bon sens. Et en plus, elle se rangeait à leur côtés, ce qui équilibrait le nombre de combattants potentiels à se jeter dans une mêlée. Parce que même si on n'en était encore qu'à l'étape du 'je tente de t'impressionner pour te faire flipper', la lutte restait une issue aussi cohérente qu'une autre.

    C'est alors que Dani fit un truc complètement stupide.

    Saisissant dans sa gueule les lambeaux d'un avocat tombé au pied de l'arbre - qui semblait passablement pourri d'ailleurs - le grand mâle s'avança vers le dernier séide arrivé pour lui cracher le fruit à la gueule. Il déclara un truc qui, dans la continuité de son acte, devait certainement ressembler à un vas-y, approche tafiole mais avec plus de classe, parce qu'il avait beau la massacrer en n'en irant que des jurons, sa langue était putain de stylée, mais je m'égare parce que ça se sent qu'écrire cette réponse me pèse, mais comme elle sera de toute façon bâclée donc je peux me permettre de dire de la merde en plein milieu d'un paragraphe. C'était donc parfaitement mature, parfaitement ridicule et enfantin, alors qu'ils auraient pu calmer le jeu, se casser sans faire d'histoire et aller joyeusement bougonner ailleurs.

    Ce qu'elle comptait faire, à la base.

    Mais là, elle n'avait pas envie d'être intelligente, mature, et elle ne devait rien à personne. Elle n'avait plus de clan à charge, elle n'avait plus à peser ses mots et ses réflexions et elle avait le droit, au moins une fois, d'être aussi con que lui. Parce qu'elle le comprenait, quelque part, dans son exaltation de môme qui cherche la baston, autant pour le plaisir de se mesurer que pour se prouver à lui-même qu'il pouvait. Peut-être qu'elle sur-interprétait, certainement que le raisonnement de Dani n'allait pas aussi loin, et ça n'avait aucune importance : elle avait après tout toujours vu en lui ce qu'elle avait envie de voir, et peu lui importait de savoir si elle avait raison ou tort. Mais là, ce dont elle avait envie, c'était juste d'une bonne bagarre en bonne et due forme.

    Et puis, il y avait une certaine cohérence à conserver, aussi.
    Alors, imitant son confrère, elle cracha au sol, aux pieds du loup blond.

    — Viens les défendre, tes terres que l'on viole et que l'on pile de ses avocats pourris. Vas-y, prouve ta gloire à tout ton clan en butant trois solitaires. On t'attend, microbe.
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyLun 30 Mai 2016, 20:31

Quelqu'un vint à leur secours mais Eeno ne s'en réjouit pas beaucoup. Le sauveur était un chasseur séide, le jeune loup aurait largement préféré un soldat voir même plutôt son grand frère ou sa grande soeur qui avaient au moins l'avantage en plus d'être soldat, d'être conseiller et Alpha et ça, ça devait forcément peser un peu. Donc le séide était un chasseur répondant au nom de Haku et qui tirait une gueule de six pieds de long à chaque fois que les alphas disaient un truc. Et en prime, il osait les surnommer "bambin" lui et son frère, d'ailleurs ce dernier partit au quart de tour (l'inverse l'aurait étonné), provoquant ouvertement Haku d'aller taper les solitaires tout seul. Eeno trouvait que ce n'était pas une si mauvaise idée, comme ça il attrapait Ieno et ils allaient joyeusement chercher de vrais loups capable de rivaliser.

Cependant voilà, parce que la chance n'est pas pour les justes, un troisième solitaire déboula pour les critiquer de vouloir protéger leur jardin. Ça commençait vachement à lui courir sur le haricot toute cette histoire, la peur d'Eeno se troqua pour un air un peu plus las. A ce qu'il savait, les séides ne venaient pas dans les tanières des solitaires, là c'était un peu pareil.

« On demande juste que chacun rentre chez lui sans que vous en goûtiez un entre temps, on a jamais dit qu'on vous enlevez vos libertés. »


Pas sûr qu'on l'ai entendu car l'inimaginable venait de se produire : le mâle venait de bouffer un avocat pourri VOLONTAIREMENT ! ... ... Ah et il le recracha sur Haku aussi ce qui valut un bond de côté de la part d'Eeno qui préférait garder un beau pelage tout propre (on ne s'étonnera pas que plus tard, il ait choisi l'épreuve de Moiro). Il faut l'avouer, ça l'avait fait marré mais s'il esquissa un petit sourire, il préféra rester assez discret tout de même, ce gars là restait dans son camp après tout. Avec ce genre de geste, il était évident que ça ne se terminerait pas aux paroles incompréhensible (bon ok, Eeno et moi même ne faisons aucun effort pour les comprendre mais chut) du gros marron, d'ailleurs sa copine l'imita en crachant au pied du chasseur qui s'en prenait plein la gueule... enfin, non, celle-ci s'en était déjà assez pris avec le premier avocat. En tout cas la rouge s'était mise à s'énerver mais vraiment ce qui fit regretter un peu le jeune mécheux à être venu secourir son frère, au final, il fallait bien que quelqu'un finisse par le manger lui, si ce n'était pas un dieu ou un ours, bah ça risquait fort bien d'être ces solitaires.

Reculant de quelques pas discret, Eeno alla s'asseoir derrière son frère en mode ninja. Parce qu'au final lui, il ne voulait pas se battre, il se faisait déjà défoncer par ses frères quand il était plus petit. Nan, le mécheux était juste intervenu pour Ieno, d'ailleurs, il lui attrapa la queue pour attirer son attention, lui lançant le regard du « aller on s'en va » et éventuellement on pourrait ajouter un petit « on va chercher de l'aide » mais ça, c'était selon ce que comprendrait son frangin. Cependant, Eeno savait très bien que Ieno n'abandonnerait pas de si tôt ce poste de héro qu'il s'était offert en affronter dés le départ les deux solitaires.
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyVen 03 Juin 2016, 23:23


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Ain't no rest for the Wicked


Haku Feat. Un tas de monde


Un des deux jeunes loups s'est mis à faire un caprice. Le genre de p'tit loup qui veut jouer les grands mais qui au final montre tous le contraire et se comporte comme un bébé. Putain je hais les gosses ! Je veux juste du sang alors qu'il ferme sa gueule le fils d'homos !
Et là, y'a une blondasse qui a ramené ses fesses et elle a commencé à prendre part aux deux solo' casses-couilles. Putain mais qu'est-ce qu'il m'a pris de défendre les terres Séides comme ça. J'aurais juste dû leurs dire que je veux du sang et puis voilà, moi j'en ai rien à foutre qu'ils mettent leurs culs sur les terres. Bordel, je suis pour personne ! Je veux juste de la putain de baston bande de cons !

Et là, Mr. Nachos a fait un de ces trucs...

Le vieux s'est levé et a foutu tout un avocat répugnant dans sa putain de gueule. Il est alors revenu vers nous et là sbreeeh !! Il me l'a craché à la face le fils de pute. Sur le coup, mon expression faciale a changé. On ne voyait plus mon envie de sang à travers mes yeux mais le néant. Mon visage était totalement neutre comme si il ne s'était rien passé. Alors que la meuf rouge a rajouté quelque chose que je n'entendais pas du tout tellement mon crâne commençais à me faire mal, j'ai d'un lent geste retiré la plupart de la mixture que le vieux tas a eu la maturité de me cracher à la gueule. Eurk et putain, cette haleine de vieux est horrible !!

J'ai commencé à avoir mal, très mal. Mon crâne me brûlait et j'entendais comme un bruit horrible dans ma tête. Je me suis mis à trembler et à planter profond mes griffes dans le sol. Le bruit était devenu tellement fort que j'ai du rabattre les oreilles et mettre mes pattes sur mon crâne pour tenté de l'estomper. Mais ça ne fonctionnait pas, c'était affreux et incontrôlable ! Je me suis alors mis à hurler, hurler tellement fort que j'ai dû réveiller tout Punk Wolf. Je ne me rendais même pas compte de la puissance de mon cri tellement le bruit dans mon cerveau était fort. Mon cri s'est alors fini en une toux violente qui a laissé s’échapper du sang du fond de ma gorge.
Le bruit dans ma tête était moins fort mais toujours présent. Du sang coulait de ma bouche et mes yeux étaient injectés de sang. Je me suis redressé et j'ai balancé :

"Putain j'en ai rien a foutre que vous soyez des solitaire ! En fait, tous ce qui m’intéresse c'est la baston ! Défendre les Séides c'est pas mon but, je m'en fou d'eux !! JE VEUX JUSTE DU SANG PUTAIN, DU SANG !!"


Ma respiration était bruyante. Tandis que mon échine était hérissée et mes pupilles contractées, j'ai utilisé mon pouvoir pour la première fois depuis longtemps. Mes yeux se sont illuminés de turquoise et j'ai soulevé par la pensée une pierre de taille moyenne sur le sol avant de l'envoyer vivement sur le vieux qui m'a craché cet avocat de merde à la tronche.

Qu'est ce que tu compte faire espèce d'enculé ?!!


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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptySam 04 Juin 2016, 10:07

L'air était lourd, chargé d'électricité. Il se passait quelque chose. Le mâle gris leva ses yeux sans pupilles vers le ciel : quelques oiseaux braillards s'étaient envolés, affolés. Quelque chose avait dû les embêter. Sûrement des prédateurs. Leemoncello aurait repris sa chasse sans plus d'interrogation si des cris aigus n'avaient pas inteprellé ses tympans. Le tapage ne venait pas de trop loin et il pourrait arriver sur place en peu de temps mais ne sachant rien de l'éventuelle menace source de ces hurlements rageurs -oui, l'Alpha était un peu parano, à tort ou à raison-, préventif, il lança un fort aboyement de ralliement, au cas où d'autres Séides seraient dans le coin. Logiquement, une patrouille de loup devait bien louvoyer vers ici non ? Le mâle au glowstick rouge s'avança donc à travers la forêt, à la recherche des voix vociférantes. Parmi elle, il crut reconnaître les frères de sa compagne, Paprika. Il eut un instant d'hésitation, la famille de sa brune n'était pas connue pour être des plus tranquilles, quelles conneries ses frères avaient-ils pu inventer encore ? Les éclats de voix recommencèrent. Il pressa l'allure. Lorsqu'il détermina l'exact position de ses congénères, il bondit en avant pour arriver plus vite. Lorqu'enfin il les vit, tous le poil hérissé et dans l'agressivité, il stoppa net derrière un buisson. S'il ne connaissait que les Séides qui étaient présents, il reconnut néammoins la femelle carmin grâce au récit haineux de sa génitrice.

Suète. Rebelle. Guerrière compétente. Mais vieille peau. Disciple du Grizzly. Il la savait solitaire. En plus d'avoir trahit son premier peuple et abandonner le second, elle avait osé braver l'interdit en demandant à Aka un nouveau glowstick. La colère innonda les veines du loup gris. Ses prunelles vert feuille observèrent les acolytes de l'imposante louve rouge. L'un deux était un gros mâle aussi puissant musculairement. Et également porteur d'un glowstick du Grizzly. Clairement, Aka lui lançait un challenge. Des solitaires n'avaient pas à porter de glowstick. Si Aka le leur avait donné, c'était bien pour offrir aux Séides la chance de prouver leur valeur et de faire respecter le droit des meutes : la possession des glowsticks. A côté de ces deux monstres, une jolie blonde plus fine et clairement plus regardable que les deux premiers Solitaires. Malgré cela sa présence en terre de clan n'était pas plus acceptée. Peut-être lui proposerait-il un essai en tant que Mercenaire. Peut-être. Cela dépendait de ses réactions évidemment. C'était bien entendu mort pour Suète, et son connard de copain, qui cracha un truc dégueulasse et verdâtre sur le loup caramel. La réponse d'Haku laissa un goût amer dans la gueule de Leemoncello. L'Alpha ferait savoir plus tard au mâle aux cheveux blancs ce qu'il pensait de son avis, en attendant, il se dévoila enfin en sautant par dessus son bosquet, dans un aboyement menaçant.

Le Dominant s'avança le regard sombre. Il jaugea les trois Solitaires tout en rejoignant Haku au devant. Queue dressée, l'échine hérissée et les oreilles bien droites, il montra les crocs.

« Partez. »

Il se montrait autoritaire. Après tout, il était le chef de meute, il ne devait pas flancher devant des Solitaires, quant bien même la femelle rouge dont il avait entendu les grandes histoires de bataille l'inquiètait. Il devait aovuer, même, qu'il la craignait. Elle avait la taille, la force de frappe et l'expérience. Leemoncello n'était pas stupide pour se croire supérieur à elle. Néammoins, pour le bien de la meute, il devait l'affronter, ou dans l'idéal, la faire fuir. Elle perdrait ainsi en crédibilité en plus, et moins de monde la craindrait. Par ailleurs, son complice étranger qui semblait ne pas parler la même langue était pas mal non plus en therme de robustesse. Si combat il devait y avoir, il n'était pas convaincu d'avoir le dessus. Il ferait tout comme. Il motiverait ses loups. Il se montrerait droit et sûr de lui. Il le devait.

« Vous n'êtes plus autorisés à passer par ici. »


Même si ils en avait plutôt prit le gauche autrefois, parce que Raw ne leur aurait certainement pas donné le droit. Blagounette.
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyMar 07 Juin 2016, 13:15

    [ Bon les enfants ça m'a soulée tout ça n'ayant plus que 4 jours pour jouer pleinement mon blaireau je me casse ^^ ]


    Pas besoin d'être un génie pour voir qu'on était dans une impasse.
    A vrai dire, et pour une fois, Daniel ne voyait pas vraiment ce qu'il avait bien pu faire pour se retrouver dans une telle situation ; c'était à croire que la merde ne lui tombait dessus que lorsqu'il ne la cherchait pas.
    Ca avait été le cas la nuit où sa famille avait été massacrée quand il n'était qu'un gosse. A cette époque-là il ne cherchait jamais la merde.
    Ca avait été le cas le soir où il était tombé de cette foutue falaise. Pour une fois il ne faisait rien de mal. Il tapait juste la conversation avec la Rouquine.
    C'était le cas maintenant. Il avait arpenté ces terres un bon nombre de fois dans l'espoir d'une confrontation susceptible d'égayer un peu sa vie, il avait méticuleusement pissé sur les arbres, il avait même chassé — enfin, essayé – le gibier du coin, en vain.
    Et aujourd'hui. Alors que le sort s'acharnait sur lui depuis que le soleil avait eu la bonne idée de se lever. Et qu'il ne faisait que se balader. Etait-ce là une façon particulièrement agaçante qu'avait le destin de le rappeler à l'ordre pour toutes les mauvaises actions et les choses stupides qu'il avait faites depuis près de quinze ans ? Une forme d'acharnement karmique ? Alors que tout ce qu'il désirait dans le fond, c'était juste bouffer de l'avocat, et qu'on vienne pas le faire chier parce qu'il pillait les terres parce qu'il doutait que qui que ce soit ici ait jamais eu l'idée de manger de l'avocat, voilà qu'une armée de puceaux frustrés déferlait sur lui à grands renforts de braillements. Comme une masse informe aux nombreuses paires d'yeux, avec moitié moins de gueules, et dont rien de franchement productif ne s'échappait. Tout au plus des cris qu'il ne comprenait pas et qu'il n'avait à vrai dire pas envie de comprendre. C'était toujours la même rengaine et il ne la connaissait que trop bien.
    Ca avait au moins le mérite de le conforter dans son choix de mener une vie solitaire, ou en tant que chef d'un groupe très réduit en ce qui concernait ses beaux jours. Pris dans la masse, l'individu n'en était plus un.
    Daniel avait beau être un gros con, au moins le faisait-il en tant qu'être pensant et en toute connaissance de cause. Il était libre.

    La suite se déroula sans qu'il n'y comprenne grand chose, pour être honnête, sans qu'il ne cherche véritablement à y comprendre quoi que ce soit. Il se sentait comme un spectateur silencieux, témoin d'une scène qui le laissait de marbre, vieil homme las et désabusé qu'il était — alors qu'il aurait certainement pris un malin plaisir à se jeter à corps perdu dans la bataille il y avait quelques années de cela –, quand bien même il en faisait partie intégrante. Ca s'agitait autour de lui et il avait l'impression qu'une barrière invisible le séparait du reste du monde. Un peu comme s'il avait été sur son canapé à regarder un film Transformers et à se demander pourquoi Diable il s'infligeait cette peine.
    C'était bien la seule chose qui traversait son esprit, en fait. Mais que foutait-il là ? Question qui tournait en boucle dans sa tête sans jamais trouver de réponse qui en ait valu la peine. La barrière fut brisée lorsque celui à la gueule duquel il avait craché, et qui se mettait à péter un câble en vomissant du sang de manière assez peu ragoutante — cet avocat avait peut-être un sérieux problème et en lui crachant à la gueule il venait de lancer une épidémie à l'échelle mondiale comme dans le film Contagion WAT –, se saisit d'une pierre de taille moyenne et la lui lança dessus. Il la regarda d'un air circonspect décrire une petite parabole avant de venir s'écraser sur son poitrail puis d'aller choir au sol dans un bruit étouffé.
    La réponse s'imposa d'elle-même : Il n'avait strictement rien à foutre ici, et il ne tirerait jamais rien d'intéressant de cette confrontation. Car c'était bien là le problème : ils étaient ici, cette blonde qui de par son odeur semblait venir de loin et en avait certainement vu beaucoup plus que ces meutards, Suète et lui, face à une bande d'avortons bien lotis depuis la naissance et qui osaient revendiquer leur appartenance à la cour des grands.
    Sauf que dans la cour des grands, celle où chaque souffle était une bataille menée au sein de cette grande guerre qu'était la vie, celle où on survivait au jour le jour et où on apprenait de ses erreurs à la dure faute de quoi on claquait, les conflits ne se géraient pas à coups de caillasse. On y allait avec les griffes et les crocs et des deux camps, à la fin du conflit, il n'en restait généralement qu'un.

    Un nouvel arrivant, un noiraud visiblement moins excité que ses comparses — à part le gamin à la mèche qui semblait moins enhardi que les autres, ce qui était tout à son honneur – mais un môme tout de même, fit son apparition. Il l'observa s'avancer avec lassitude un instant puis se déconnecta totalement. Il ne comprendrait de toute manière pas ce qu'il dirait, même s'il pouvait deviner quel serait le sujet.
    Et le dilemme était là.
    Daniel, par principe, ne reculait jamais. Le seul fait que les autres aient voulu qu'il parte suffisait à justifier pleinement qu'il reste. Il n'hésiterait pas à tataner des gueules s'il le fallait.
    A la base il aurait volontiers perdu la vie ici-même juste par principe, même si la perspective de mourir sous les crocs de jeunes rookies sans expérience ni charisme de la trempe de ceux-là ne l'emballait guère. Il y avait six ans, avant qu'Arabella n'entre dans sa vie et ne remette tout en question, oui, il serait resté jusqu'à ce que mort s'en suive — pour lui ou pour les autres. D'autant plus qu'il avait Suète à ses côtés. Ca pouvait être marrant de se battre côte à côte.
    Mais à présent il avait un objectif. Un but dans la vie, une perspective d'avenir. Pire encore, des gens qui comptaient sur lui et qu'il ne voulait pas décevoir. Il avait, pour parler en termes grandiloquents, un destin à accomplir. Et ce destin-même ainsi que ce qu'il impliquait était bien plus important que ce bout de terrain qu'il ne voulait quitter. Ca lui faisait mal de l'admettre, mais il était également bien plus important que son orgueil.
    Le problème c'était qu'il était bien difficile de combattre sa propre nature. Sa raison lui disait qu'il valait mieux se barrer.
    Mais tout le reste lui ordonnait de rester. Hors de question d'offrir un semblant de victoire à ces meutards, même si la raison de son départ ne découlait pas vraiment de leurs menaces. Hors de question que le grand Dani ne tourne les talons face à des petits gringos à mèches. Ca l'aurait tué, au dedans.
    Et il était là, droit comme un piquet, montagne immobile et silencieuse, tiraillé entre ces deux moitié si radicalement opposées qui composaient sa personnalité — et faisaient de lui un individu extrêmement versatile –, et ça lui filait la migraine, presque la nausée.
    Mais que Diable faisait-il là.
    C'est alors qu'une légère brise venue de derrière le ramena brutalement à la réalité, et ce ne fut pas sans lui rappeler cette rencontre sous un arbre, il y avait six ans déjà.
    Arabella.

    Ignorant ce qui pouvait se dire ou se faire, il tourna la tête, cherchant la femelle du regard, plissant ses petits yeux qui n'y voyaient plus très bien, et aperçut finalement une silhouette couleur sable qui se fondait remarquablement bien dans l'herbe sèche. A une quinzaine de mètres, la petite louve, l'air visiblement tendue, observait la scène, échine courbée, visiblement angoissée, et ne sachant pas si elle devait continuer à avancer ou non. Mais que Diable faisait-elle ici, elle ?
    Elle tressaillit, signe qu'elle avait compris qu'il l'avait vue, et attendit visiblement qu'il réagisse. Daniel se retourna vers l'assistance, ou plutôt le camp adverse. Si la plupart demeuraient relativement calme, le petit barjo qui lu avait tiré un caillou dessus constituait un élément instable — pire encore, il était peut-être porteur d'une quelconque maladie qui pouvait se transmettre. Hors de question qu'Arabella coure ce risque. Et à bien y réfléchir, il aurait été stupide qu'il attrape lui-même ça et le refile ensuite à la petite. Surtout que leur départ était imminent. Après une dernière seconde d'hésitation, il rompit le rang et s'éloigna au petit trot de Suète et de Blondie, les oreilles pointées en avant. La louve s'attendait à le voir arriver vers elle en manifestant une certaine colère à laquelle elle était maintenant habituée, mais il n'en était rien. Cela la surprit. A peu près autant que les nombreuses plaies qui constellaient son corps, mais qui ne semblaient pas directement causées par des congénères. Non, Daniel semblait juste soucieux.

    — ¿Qué demonios haces aquí? demanda-t-il arrivé à deux mètres d'elle.
    — Te estaba buscando. ¿Qué te pasó? ¿Y qué ocurre? demanda-t-elle en désignant l'attroupement d'un signe du museau, dardant sur lui un regard inquiet.
    — Nada importante. Pero no deberías estar aquí, y sobretodo en este momento. Vuelve al desierto.
    — Por eso te buscaba. Hay un grupo de tíos cerca del oasis. No tienen buena pinta y parece que buscan algo. Es que con el viaje tenemos muchas cosas y comida en casa y... podrían ser ladrones. No sé pero no me tranquiliza.


    Daniel se redressa légèrement, sourcils froncés. Il pouvait clairement lire la peur dans les yeux de la femelle, mais difficile de dire si c'était dû à ce qu'elle avait vu ici ou si tout cela ne relevait que de ce qui trainait dans le désert, non loin de chez eux. Dans tous les cas, cela suffit à le convaincre. D'autant plus que ça lui donnait une bonne opportunité de ce retirer du jeu. Un jeu auquel il n'avait de toute manière même pas envie de jouer.

    — Vale, acquiesça-t-il alors que son regard revenait vers elle. Vamos entonces. De todos modos será mejor que quedarnos aquí. Puis, s'éloignant d'elle pour retourner vers le groupe, il lança par-dessus son épaule : Dame solo un segundo.

    Il regagna les autres et plus exactement les deux autres solitaires d'un pas rapide, avant de leur souffler :

    — Me voy. Puis, réalisant que c'était peut-être loin d'être clair, il eut une grimace crispée, cherchant comme il le pouvait des mots potentiellement transparents susceptible d'être mieux compris, avant de lâcher : Emergencia familiar.

    Et, après un dernier regard à la blonde et un plus appuyé à Suète, il s'éloigna définitivement, au galop cette fois, et rejoignit Arabella. Sans un regard en arrière, tous deux décampèrent en direction du désert, ersatz de foyer recelant les mille promesses d'un avenir meilleur qu'ils s'étaient faites l'un à l'autre, et qu'il leur faudrait défendre s'il le fallait.
    Parce que dans cette vie de mortel, il n'y avait après tout aucun répit, et c'était bien en ça qu'elle valait la peine d'être vécue.

    [ Fin du topic pour moi ]
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MessageSujet: Re: Ain't no rest for the Wicked — libre   Ain't no rest for the Wicked — libre EmptyMar 07 Juin 2016, 18:33

[Suète n'était à la base là que pour prendre la défense de son pote, donc s'il se casse, elle aussi o/]

    Des années plus tôt, l'avocat de Daniel aurait très certainement déclenché une guerre.
    Des années plus tôt, un tel affront de la part d'un solitaire à la face d'un fier guerrier séide aurait très probablement fini en bain de sang, les soldats de meute étant par nature particulièrement prompts à laver l'honneur bafoué d'un des leurs. Ayant été quelques années l'une de ces soldates, Suète en savait quelque chose : lui venait spontanément à l'esprit la bataille du Nasrin, au cours de laquelle Caïn lui avait sauvé la vie en achevant un solitaire, quand bien même ils n'étaient pas réellement intimes. Simplement, ils étaient unis par le pacte tacite, par un lien invisible d'appartenance au même groupe. A défaut d'être une famille, la meute Séide avait, à l'époque, au moins la décence de donner l'illusion qu'elle était un réel clan. Perfectible, mais un clan tout de même.

    Sauf que là, l'avocat moisi de Daniel n'eut pour effet que de déclencher, dans la gueule du loup blond, un torrent d'injures - et de sang, les guerriers n'étaient clairement plus ce qu'ils avaient été - ainsi que de vagues tentatives de pourparlers dans celle d'un des jeunes frères. La riposte du loup blond se résuma à un léger jeté de caillou dans le poitrail de Daniel, qui le regarda choir avec un air aussi déçu qu'étonné. Ainsi, c'était ça, la défense du clan Séide ? C'était ça, les fiers guerriers de l'alpha qui instaurait un régime totalitaire ? C'était ça, la relève de Raw ? Des cailloux et du marchandage ? Bien que le loup brun semblât en colère, il ne faisait qu'éructer, excité comme une puce, prouvant définitivement qu'il était, à l'instar de tous les combattants en pacotille présents, complètement inoffensif.

    A vrai dire, la guerrière n'aurait pu imaginer que la scène puisse devenir davantage pitoyable ; le paroxysme fut atteint a moment où entra en scène le jeune Leemoncello, alpha de son état, petit coq fièrement juché sur son tas de fumier, dénué de toute prestance. Petit roi fade et plat, qui ne fit rien d'autre pour les faire fuir que de se fendre d'une injonction qu'il pensait autoritaire alors même qu'il restait à bonne distance, inactif, cachant mal la crainte que lui inspirait les deux solitaires face à lui, deux solitaires - bon, OK, trois, la blondinette avait aussi du mérite de s'être jointe à eux, mais il était peu probable que ce soit elle que les séides craignaient - qui tenaient en respect sans même les combattre (pire, en les provoquant) quatre soldats de meute.

    Clairement, le temps des vrais combats était révolu.

    Suète regardait Daniel du coin de l'oeil, qui semblait partager ses désillusions tout en hésitant visiblement à lancer, une bonne fois pour toute, cette lutte à la con que les Séides s'échinaient à repousser tout en tentant de conserver lamentablement des lambeaux d'honneur. La guerrière lança un regard à son ami, lui indiquant qu'elle le suivrait quoi qu'il arrive façon Titanic, si tu saute, je saute, quitte à ce qu'ils finissent tous les deux broyés dans l'hélice d'un paquebot gigantesque, ce qui leur aurait par ailleurs évité de crever noyés dans l'eau glaciale de l'Atlantique Nord. Elle sentait le combat qui se jouait chez le solitaire, un combat interne qui opposait son ego au pathétique de la situation, et qui semblait assez inéluctable.

    C'est alors que la texture de l'air changea.

    Cachée dans un fourré, remarquablement fondue dans la végétation se tenait Arabella. Daniel se dirigea vers elle, et après qu'ils eurent échangé quelques mots, revint vers elle et la solitaire blonde, leur indiquant qu'il se passait quelque chose qui, peu importait ce que c'était, lui permettait de se retirer. Il leur lança à chacune un regard, et Suète lui répondit d'un léger hochement avant qu'il ne disparaisse avec sa fille adoptive. A plus tard.

    Voilà qu'elles se retrouvaient seules, face à des combattants qui n'en étaient pas, dans une opposition qui n'était qu'une mascarade sans intérêt. Son envie de se battre avait disparu avec Daniel, et si foutre une dérouillée à ses mômes histoire de leur apprendre la vie aurait été amusant avec son ami, cela perdait désormais toute sa saveur. Et elle n'avait pas envie de cette guerre d'ego, de s'opposer à ces gamins simplement pour la forme et de risquer de mourir sans gloire aucune ici. Elle s'avança donc vers Leemoncello, le dominant de toute sa hauteur, monstre de muscles et de sauvagerie usé par les ans. La bête face au morveux, se repaissant de cette puissance qu'elle savait posséder face à ce titre sans gloire, cet alpha en carton qui n'avait que son hérédité pour asseoir sa légitimité. La dernière fois qu'elle l'avait vu, le gamin se tordait en suppliant, accroché à la statue de Yurai. Ce n'était que parce que les Brethens avaient, à ce moment, un otage à échanger contre sa misérable existence qu'il était encore en vie aujourd'hui. Soit, en partie grâce à elle.

    — Donne tes ordres, microbe, vas-y... Je ne pensais pas que c'était possible d'avoir moins de charisme que ton père. Ce doit être héréditaire, ce besoin de hurler et de se montrer faussement intransigeant pour asseoir une autorité dont tu doutes toi-même... Mais ça n'a pas l'air de poser problème, ils ont l'air de marcher.

    Suète désigna d'un mouvement dédaigneux les Séides derrière lui.

    — Ne te mêle pas de combats qui ne sont pas les tiens, et avant de me reprocher de porter fièrement un glowstick que j'ai par deux fois prouvé que je méritais, commence par te trouver une compagne qui soit capable de choper le sien du premier coup... Aka reconnaît les braves.

    La guerrière s'écarta, suivant le chemin qu'avait emprunté Daniel. Elle se retourna une dernière fois, jaugeant les mômes, avant de disparaître à la suite de son ami dans un soupir dédaigneux.
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