When the wind save you | Romance

« Eh… Yna, tu dors ? »

La louve au pelage crème était tapie sur le sol, ses interminables oreilles pointées en avant. Il faisait noir, nuit, seules les étoiles discrètes du drap de jais de la nuit faisaient un semblant de lumière, leur sœur la lune étant cachée quelque part. La louve observait sa jeune amie, Yna, qui dormait auprès d’elle depuis leur petite soirée ensemble à papoter sur le sable en observant les vagues. Dans un soupir de frustration, la jeune Azura se redressa sur ses pattes, ne parvenant pas à trouver le sommeil. Elle jeta un coup d’œil à l’extérieur de leur abri provisoire. Un dernier regard à son amie au pelage gris et elle finit par sortir dehors. Elle se trouvait non loin de l’Ecueil magnétique et, au fur et à mesure que ses pattes foulaient le sol, elle ressenti la faim. Elle se dirigea d’un pas bien plus décidé vers l’Écueil, ayant pris la décision d’y faire une chasse nocturne. Après tout, la nuit, les proies seraient peut-être plus en mesure de sortir, craignant moins les prédateurs comme les loups de Punk Wolf…

Elle entra d’un pas léger. Les arbres étaient gigantesques là où elle se trouvait, et elle faillit se tordre le coup en essayant d’y voir le bout. Ses yeux pétillants de jeune louve encore insouciante firent bien vite attirés, cependant, par un mouvement dans les feuillages d’un épais buisson. À pas de loups, elle s’approcha lentement de la source du mouvement, curieuse et excitée. Elle se tapit au sol et tenta de détecter l’odeur de la potentielle proie. Un mulot, un lapin, et pourquoi pas un jeune chevreuil ?? Elle aurait adoré manger un castor, là, tout de suite, mais l’endroit n’était pas vraiment bien choisi pour ce type de repas. Mais un chevreuil la faisait déjà saliver, qu’elle en oublia les règles de chasse. S’étant laissée distraire par ses pensées excitantes, elle fut bien surprise de voir s’avancer droit vers elle, un très grand cerf qui ne semblait pas content… DU TOUT. Elle fut projetée en arrière, ayant senti s’enfoncer dans son estomac un des bois de l’animal. Elle faillit rendre le déjeuner de la veille, mais elle se retint en passant un regard noir à sa proie. Mais qui était la proie, maintenant ? Elle se le demanda, et la peur commença à prendre le dessus quand elle se jeta sur l’animal et qu’il l’esquiva sans peine. C’était bien la première fois qu’elle voyait un cerf se défendre comme ça. Sans qu’elle s’en rende compte, la peur d’Azura activa son glowstick bleu accroché à son cou, provoquant des rafales de vent incontrôlables, contre le cerf, mais également contre elle. Elle tenta de planter ses crocs dans la patte avant de l’animal qui luttait contre le vent puissant, mais celui-ci la leva…

Et l’écrasa sur le dos de la louve beige. Dans un cri de douleur, elle provoqua une bourrasque cette fois-ci. Une bourrasque de vent très puissante qui projeta le cerf, qui allait au passage planter ses bois dans les flancs d’Azura si son pouvoir n’était pas intervenu, contre un rocher en lévitation. Le choc provoqua la rupture de la nuque de l’animal, et celui-ci, sans un bruit, s’écroula au sol, tandis que le vent se stoppa d’un seul coup, comme s’il n’y avait rien eu du tout.
Azura, à bout de souffle et blessée, ne savait plus si elle devait se lever, ou attendre qu’on la trouve.

Quelle idée, cette chasse nocturne…

Ne trouvant pas le sommeil, Romance s'était décidée à une petite promenade nocturne. Même si les soucis qui autrefois la gardaient éveillée de longues heures durant s'étaient pour la plupart doucement évaporés au fil des choses qu'elle avait vécues, elle demeurait parfois incapable de dormir des heures durant bien après le coucher du soleil. Alors, forte de son nouveau rôle de au sein de la meute, elle laissait Aristote à un sommeil profond et s'en allait en quête de plantes de remèdes que le printemps faisait doucement sortir de la terre. Le glowstick lumineux, accompagnée de la silhouette éthérée qui la suivait désormais partout, elle s'était cette fois-ci dirigée vers les Terres Libres et ses pas l'avaient guidée, au rythme de ses pensées, jusqu'à l'Ecueil Magnétique. Elle ne s'y serait sans doute pas arrêtée si un bruit tout à fait anormal pour un milieu de nuit n'y avait pas attiré son attention. Elle s'aventura donc sous les énormes blocs de roches qui lévitaient au-dessus d'elle, jusqu'à apercevoir la silhouette claire d'une louve étendue au sol. Non loin, la carcasse d'un cerf gisait elle aussi. Cela sentait fortement la rencontre inattendue ou la partie de chasse qui avait mal tourné.

En quelques bonds, elle s'approcha de sa congénère, détectant l'odeur des Brethens sur son pelage. Elle s'avança avec prudence et s'arrêta à quelques pas. L'autre semblait légèrement sonnée, et une plaie striait le pelage crème de son dos. Elle avait le crâne orné d'une tignasse brune que l'action toute récente avait sans doute entremêlée au vu de son état, et des yeux bleus.

"Bonsoir." Lança-t-elle doucement, au cas où se présence n'aurait pas été détectée.

Elle ne savait trop si ce qu'elle faisait entrait dans les nouvelles règles de la meute. Les Séides interdisaient aux Brethens et aux solitaires de pénétrer sur leurs terres, mais il ne lui semblait pas qu'une conversation courtoise avec éventuellement sauvetage de vie ne soit défendue. Et elle avait une sorte de... dette envers cette meute qui n'était pas la sienne. Bien des années auparavant, lorsqu'elle était arrivée sur le continent enfant et gravement malade, c'était une Brethen qui l'avait trouvée et s'en était occupée avant qu'Anthem ne revienne avec une Séide pour la ramener au camp. Elle n'avait jamais retrouvé la louve qui lui avait peut-être sauvé la vie, mais n'avait de ce fait pas de haine envers leur peuple. Et même cette impression de leur être toujours redevable.

Attendant la réaction de la louve - elle ne tenait pas à se prendre un coup de crocs dans le museau, certains étaient vraiment entêtés en ce qui concernaient les blessures - elle jaugea rapidement l'estafilade qui se trouvait sur son dos. Ce n'était pas bien profond, mais long et comme toutes les plaies ouvertes, risquait de s'infecter si on ne faisait rien.

"Je ne te veux pas de mal." Ajouta-t-elle, se doutant que l'autre avait reconnu l'odeur de sa meute avec la proximité.

On était jamais trop prudent.

Douleur.
Et peur.

Azura se sentait comme dans une impasse.
Derrière elle, une éventuelle possibilité de fuite. Devant elle, une Séide qui s’approchait à pas lents.

Sa loyauté envers sa meute, les Brethen, était sans faille, mais cette louve n’avait pas l’air méchante. Elle ne savait que faire, comment réagir. Sa confusion brouilla sa vue, et l’odeur de la Séide était bien présente, si ce n’était trop – comme pour lui rappeler qu’elles n’étaient pas censées se fréquenter. Un léger bruissement de feuilles. Le vent.
Azura avait de nouveau levé le vent, aussi affaiblie soit-elle, de par sa confusion et son hésitation. Elle ne pouvait fuir en son état, une douleur piquante le lui rappelant à chaque sursaut involontaire. La brune scruta la femelle qui s’annonça : « Bonsoir. » La panique dans les yeux bleus de la lanterne devait sûrement se voir. Le vent commença à s’énerver autour d’elle. Ce qui la stressait davantage et, du coup, commençait à faire un cercle vicieux.

« Je ne te veux pas de mal. »

Elle soupira, cédant alors.
La louve était très jolie. Grise, avec une longue chevelure blanche et ondulée qui retombait sur son échine, sa tête ornée d’une couronne de piques ressemblant à des diamants. Elle crut voir sur ses épaules des ailes marquées sur son pelage.
Et ses yeux étaient couleur d’or.

« Que veux-tu ? Que fais-tu là ? »

Azura avait besoin qu’on la rassure. Azura avait toujours peur, et était épuisée par ces émotions qui activaient son pouvoir et l’affaiblissait davantage. Azura voulait fermer les paupières et s’endormir, mais avait bien trop peur de le faire, d’autant plus qu’une parfaite inconnue se tenait en face d’elle – non pas qu’elle n’appréciait pas les inconnues, au contraire, mais elle était une Séide tout de même – et Azura était une Brethen. Comme sa sœur et son père, une Brethen pure et dure.

Elle se tortilla, et se crispa de douleur, tout en fixant la louve.

« Qui es-tu ? »

[ HRP : Désolée, un peu court pour une réponse aussi tardive :/ ]

Elle avait visiblement eu raison de se méfier un peu, car l'autre ne paraissait pas franchement rassurée de sa compagnie. Romance comprit que, probablement, de son point de vue elle était une ennemie qui venait de la trouver dans une position de faiblesse. Certes, les Séides avaient un gouvernement plus dur que celui des Brethens, mais elle se demanda si l'autre meute s'était forgée une sorte de cliché des loups du Creux, bêtes féroces et assoiffées de sang, sous l'autorité d'un chef sanguinaire. Une bêtise de ce genre. Après les quelques paroles de la grise, l'autre ne sembla pas rassurée pour autant, et une lueur de peur flottait dans ses yeux azur. Elle lui posa des questions, avec ce ton précipité empli de méfiance. Romance décida de ne pas l'approcher d'avantage pour le moment, histoire qu'elle n'essaie pas de détaler ou qu'elle ne l'attaque pas désespérément. Elle n'avait aucune envie de risquer la moindre blessure, surtout en ce moment. La nature se montrait capricieuse avec elle, et elle se demandait si un évènement en rapport avec sa nouvelle alliance avec Aristote ne serait pas pour bientôt. Mais elle n'en était pas sûre encore. Un frisson la parcourut à cette pensée, sans qu'elle ne sache s'il s'agissait de quelque-chose de positif. Elle n'en avait encore parlé à personne de toute façon.

"Je m'appelle Romance, je suis Savante chez les Séides." Répondit-elle en commençant volontairement parla dernière des questions que lui avait posé son interlocutrice.

Elle remarqua que la plaie de cette dernière devait être douloureuse car celle-ci semblait réprimer à grand mal un tortillement. Son regard revint chercher celui de l'autre.

"Je me promenais, je n'arrivais pas à dormir." Continua-t-elle avec sincérité.

Elle eut une petit hésitation sur comment formuler la suite sans paraître trop entreprenante, car elle avait l'impression d'être face à une sorte de chat sauvage apeuré, qui la gratifierait d'un coup de griffes sur le museau si elle s'avisait de faire ne serait-ce qu'un pas en trop dans sa direction.

"Veux-tu que j'examine ta blessure ?" Demanda-t-elle d'une voix douce. "Je m'y connais un peu, je peux peut-être t'aider."

« Je m’appelle Romance, je suis Savante chez les Séides »

Elle s’en serait doutée, bien-sûr.
Puisqu’elle sentait la Séide de très loin. D’ailleurs, Azura avait toujours trouvé que les Séides sentaient vraiment fort… Le Séide. On devrait même en faire un parfum « Séide perfume », ou quelque chose qui ressemble. Pas qu’ils sentaient mauvais ou quoi que ce soit, simplement la femelle n’assimilait pas cette odeur avec la confiance.

« Je me promenais, je n’arrivais pas à dormir. »

Ah bon… Elles étaient deux dans ce cas, alors.

« Veux-tu que j’examine ta blessure ? Je m’y connais un peu, je peux peut-être t’aider. »

La Séide semblait hésitante quant à la façon dont s’y prendre. Elle devait sans doute avoir deviné la méfiance de la part de notre jeune louve claire.

« Azura. »

Elle passa le fait qu’elle était une Lanterne Brethen et qu’elle aimerait se spécialiser dans la branche des guérisseurs. Mais sa garde se baissa un peu. Dans la tête d’Azura, ça ne ressemblait pas à grand-chose, en ce moment même – comme beaucoup d’autres fois d’ailleurs. Le vent traduisit ce qu’elle ressentait, et une brume épaisse s’installa autour des deux louves, ou brillait le glowstick bleu de notre louve. Voici un extrait du courant de ses pensées :

« Elle s’appelle Romance. Elle est très belle j’ai envie de l’apprécier – mais non elle est séide on ne fait pas confiance aux séides… Mais c’est une louve tous les loups sont pareils peu importe le clan – mais non pas du tout nous n’avons pas du tout les mêmes valeurs et idéologies – pour ça d’ailleurs que deux clans se sont formés… Mais puis-je faire confiance à cette Romance qui semble si douce et gentille ? Quoi ? Que dis-je ? J’ai envie de l’apprécier et la laisser m’aider, mais pourquoi ai-je cette envie ? Je ne comprends rien à ce que je dois faire, ou ce que je ressens MAIS JE SUIS TROP BIZARRE – … »

La brune regarda longuement Romance dans les yeux.

Dans un soupir, elle céda, se retrouvant de toute façon obligée de se laisser aider.

« Merci… Romance. »

Et ainsi, Azura se renfrogna sur elle-même, crispant un peu de douleur – et d’incompréhension.

L'autre sembla en proie à une profonde hésitation - et sans doute compréhensible, vu les relations tendues entre les deux clans et l'odeur Brethen qu'elle pouvait sentir sur son pelage taché - mais finit tout de même par lui révéler son nom et accepter qu'elle ne l'ausculte. Même si, il fallait l'avouer, cela n'avait pas l'être d'être totalement de bon coeur. Mais au moins, elle rentrerait chez elle saine et sauve. Et puis personne ne le saura, si c'était son honneur de Brethen pour lequel elle avait peur. La grise hocha doucement la tête pour lui indiquer que c'était normal, elle n'avait pas à la remercier. Puis elle s'approcha de la louve crème. La blessure était récente, mais elle vérifia tout de même la température de ses coussinets. On n'est jamais trop prudent. Pas de fièvre, parfait. Une bonne désinfection et un bandage, et sa patiente temporaire serait de nouveau sur pied, au moins pour rentrer jusqu'au camp de son clan pour qu'un guérisseur la prenne en charge.

"C'est une belle blessure, mais rien d'impossible à guérir." Lança-t-elle pour rassurer Azura.

Elle se redressa et fit apparaître un peu plus loin la silhouette translucide qui l'accompagnait en silence. Elle jugeait nécessaire de ne pas provoquer de surprise supplémentaire à la louve crème, son pouvoir étant parfois un peu surprenant. L'un des loups du clan avait cru, la première fois qu'elle l'avait matérialisée au Creux aux Loups, qu'il s'agissait d'un dieu ou d'un esprit venu leur transmettre un message. Elle se montrait un peu plus prudente désormais. En quelques pas, elle rejoignit la louve éthérée qui portait sa sacoche et fouilla à l'intérieur. Elle avait laissé sa décoction à base d'ail, qui lui servait à laver les plaies, à sa tanière, n'ayant pas prévu spécialement d'aller guérir quelqu'un en pleine nuit. Mais après quelques instants, elle parvint à extirper de la sacoche des feuilles de soucis et un rouleau de toiles d'araignées, ce qui ferait amplement l'affaire.

Elle revint vers sa patiente et lui lança un sourire :

"Je vais t'appliquer des un cataplasme de soucis pour désinfecter ta plaie et l'aider à cicatriser, puis je te ferais un bandage avec les toiles, d'accord ? Il te faudra peut-être des soins pus travaillés ensuite, mais tu pourras rentrer chez toi et demander aux guérisseurs de ta meute."

Elle avait décidé de jouer la carte de la sincérité et même plus encore, afin de faire baisser cette méfiance qu'elle sentait encore poindre derrière le faciès nerveux de la louve crème. Sur une pierre plate, elle s'affaira à écraser les feuilles, mâchant les plus dures, pour préparer le cataplasme. Une fois cela fait, elle en recouvrit ses coussinets et s'approcha d'Azura.

"Ca peut piquer un peu, mais c'est normal." La rassura-t-elle.

Elle s'affaira ensuite à appliquer sa mixture. L'apparence n'était pas très ragoutante, mais elle savait par expérience que cela était très efficace, et que cela empêcherait au moins à la jeunette d'avoir le dos infecté lorsqu'elle reviendrait au repère Brethen. Alors qu'elle étalait le cataplasme sur la blessure et s'appliquait ensuite pour faire le bandage, Romance demanda doucement :

"C'est un animal qui t'a fait ça ?"

"C'est une belle blessure, mais rien d'impossible à guérir "

Azura observa attentivement les gestes précis de la louve claire qui s'occupait d'elle et, bizarrement, ses nerfs se détendirent. Elle ne savait pas bien si c'était parce qu'elle s'était tant mis de pression toute seule qu'elle avait finit par tout relâcher, ou bien même si elle avait tout d'un coup décidé de lui faire entièrement confiance, à cette louve Séide inconnue et très belle... Et très... Eh bien, Séide... L'odeur lui piqua presque le nez. Elle pensa que c'était peut-être parce qu'elle n'avait pas l'habitude de croiser les leurs.

"Je vais t'appliquer un cataplasme de soucis pour désinfecter ta plaie et l'aider à cicatriser, puis je te ferais un bandage avec les toiles, d'accord ? Il te faudra peut-être des soins pus travaillés ensuite, mais tu pourras rentrer chez toi et demander aux guérisseurs de ta meute."

Mmh. Ou bien elle pourrait même s'en occuper toute seule, puisque son but était d'en savoir plus sur les plantes et leurs vertus. Elle fut d'ailleurs presque jalouse de son inconnue séide. Elle avait l'air d'être très intelligente, en plus d'être très gentilles, et très jolie. Grmlezkpofjzoih !

Crispée de nouveau, elle acquiesça tout de même pour lui faire savoir qu'elle était toujours d'accord, qu'elle pouvait continuer. Même si notre pauvre jeune Brethen était littéralement paumée émotionnellement et qu'elle ne savait pas trop non plus ou elle en était. Mais, en la regardant à nouveau, en train de mâcher sa préparation, elle se demanda pourquoi elle faisait ça pour elle, alors qu'elles étaient censées être toutes deux ennemies de clan. Son regard s'adoucit ainsi de nouveau, et, cette fois, la brume s'affaissa complètement, laissant autour d'elles un paysage très clair, et bien net. Le regard bleu d'Azura s'attarda sur le cadavre de l'animal qu'elle venait de tuer avec son vent, sans la moindre émotion, bizarrement. Comme un peu trop concentrée par la dénommée Romance.

"Ca peut piquer un peu, mais c'est normal." La rassura-t-elle.

D'un geste de tête, elle reporta à nouveau son attention sur la Séide et acquiesça rapidement. Azura était fatiguée.
Elle attendit sagement que l'autre termina tranquillement son travail – qu'elle ne comprenait toujours pas, d'ailleurs, qu'elle faisait cela pour elle.
Lorsque sa voix résonnèrent au travers de son esprit absent.

"C'est un animal qui t'a fait ça ?"

Elle l'observa quelques secondes, come pour remettre son esprit, ses émotions et son corps en phase. Elle secoua vivement la tête.

"… Oui, oui..."

D'un geste de truffe, elle indiqua le rocher sur lequel l'animal s'était écrasé un peu plus tôt, avant qu'il ne la tue complètement.

"Juste derrière toi."

Elle n'attendit pas qu'elle regarde avant d'ajouter, enfin, la question qui la tracassait.

"Merci... Romance."

Elle redressa légèrement et faiblement l'échine, serrant un peu la mâchoire pour éteindre la douleur vive.

"Mais... Pourquoi ? Tu n'étais pas obligée. Nous ne sommes pas du même clan."

Voilà, c'était dit.