McIntosh » New'
» Nombre de messages : 33 » Age : 25 » PUF : Mcfly/Macmouche/Mac » Date d'inscription : 06/06/2016 » Personnages :
David
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Anniversaire : 10 ans [15/07/14]
État civil : Célibataire
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Robyn
Sexe : ♀
Anniversaire : 11 an [05/08/14]
Ethnie : Irlando-québécoise.
Langue parlée : Français québécois
État civil : Célibataire
#c27e41
» Feuille de perso' » Points: 100
| Sujet: Sans maître-autel [Rorschach] Mar 14 Juin 2016, 00:16 | |
| D’ordinaire, la solitude lui sied plutôt bien, mais l’ennui lui est souvent subséquent et il peut se révéler tenace une fois bien installé. Ses pas l’avaient mené sur le parvis du palais au style architectural vraisemblablement gothique. L’air était frisquet et le temps couvert laissait planer la menace de possibles précipitations. Elle gravit les escalier quatre à quatre et appuya son épaule contre la porte en bois d’ipre, laquelle tourna sur ses gonds dans un vrombissement sourd et l’air s’engouffra à l’intérieur par l’embrasure. Le déplacement d’air l’ébouriffa et fit danser les mèches rebelles de sa crête frisée négligée. Le bâtiment était accueillant et chaleureux malgré qu’il n’y ait pas d’âtres visibles tout comme il semblait désert.
Les bifores laissaient filtrer la lumière crue à travers leurs vitraux, projetant une mosaïque colorée sur le carrelage moucheté de gris. L’azure, le vert bouteille et l’orangé épousait les courbes voluptueuses des cariatides, dessinant les pourtours des bas-reliefs et des cimaises. Toute la finesse de la maçonnerie témoignait du savoir-faire évident des maçons ayant œuvrés à leur élaboration. De massifs stylobates soutenaient les colonnes de marbre aux cannelures profondes, lesquelles montées d’un abaque et d’une échine recevaient l’arc boutant dans un équilibre parfait ; la justesse de leur courbe conférait toute sa majesté à ses lieux. Comme l’œil ne pouvait ignorer la cambrure de l’arc, il se posait inexorablement sur les chapes faisant office de coiffe aux voûtes. On aurait donné tout Monet, tout Michel-Ange, tout Van Gogh pour en obtenir de si belle fresques. Si les scènes présentées étaient résolument pieuses, il était curieux de remarquer que l’autel brillait par son absence : le ciborium trônait seul dans l’enceinte. Sur le promontoire d’un coussiège aménagé dans l’embrasure d’une fenêtre et intégré à la maçonnerie, Robyn s’allongea lentement, goûtant à la quiétude régnant en ses lieux. Un violent frisson la secoua, remonta le long de son échine suivant le pincement glacé dû au contact de la peau nue et de la pierre. L’enfilage des colonnes guidait les curieux vers l’abside cintrée et polygonale bâtie au-delà du transep faisait face à l’est, formant l’extrémité du cœur et situant le maître-autel. L’écho des pas emplir l’enceinte, l’acoustique de la cathédrale perpétua les sons jusqu’à ce qu’ils s’évanouissent. Quelqu’un approchait et bientôt, une ombre s’étirait dans l’allée et laissait deviner une silhouette imposante. L’individu apparu à l’autre extrémité de l’abside, faisant face au chœur et à l’endroit où aurait dû siéger le maître-autel. Une voix s’éleva, Robyn invita alors son interlocuteur aux présentations.
« Bonjour e’l jeune ! »
Son accent ne s’était en rien adoucit, il était toujours aussi pointu ; pas même les longues années passées loin de sa mère patrie n’avait émoussé le fil de sa langue cauteleuse. |
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