Midnight sun - ft. Azul

La nuit couronnait le ciel de ses étoiles, l'enrobant de sa noirceur. Murmuraient à la brise de leurs douces voix les feuilles vertes des arbres, lui chuchotant de craindre le noir. Le ailes du roi des ténèbres émirent un son feutré en planant sur l'air, la bête se lançant à la poursuite d'une petite souris. Il s'agissait là du royaume dans lequel notre protagoniste évoluait avec plaisir, préférant se prélasser de jour lorsque les autres s'agitaient inlassablement, telles des fourmis sous une loupe. Dans la clairière, une ombre traversa en silence les puits de lumière lunaire que le couvert des arbres laissait filtrer. Les pols blancs, gris et noirs du loup s'illuminaient lorsque les rayons de lune les caressaient. Il ne s'agissait pas d'un simple jeu de lumière. Quelque chose brillait réellement, enroulée autours du loup comme une écharpe tissée à partir de l'éclat des étoiles. Le voile luminescent flottaient dans un vent imaginaire, tournoyant, ondulant avec grâce tout en accompagnant la bête dans sa virée nocturne. Le regard vermeil de celle-ci se tourna vers une ouverture dans la canopée, comme attiré par l'appel de l'astre lunaire, visible en partie. Le rubis rose sur sa patte luisait avec force. Le loup qui commençait à âger un peu, s'asseya au millieu de cette clairière enchanteresse, captivé par les petits bouts de ciel étoilés qu'il apercevait entre les branchages. Il se sentait bien.

Un peu plus tôt cette nuut-là, Curse avait peu s'abreuver de cette ambroisie divine qu'était l'hémoglobine canine. Avant cela, il avait pasé des semaines à se nourir au sang de cervidé, le manque de mort l'empêchant d'avoir accès à un repas plus goûteux. Mais la famine était pour lui terminée. Il avait trouvé le cadavre d'un Solitaire, un pauvre loup esseulé qui était décédé dont ne sait quoi. Tant bien que mal, il avait pu trainer le corps rigide du macchabé jusqu'à l'île fantôme, jusqu'au cimitierre sinitre où il passait le plus clair de son temps. Ce lieu était si différent du reste de Punk Wolf qu'il s'attendait toujours à ce que le firmament et ses étoiles en soient différent, mais ce n'était jamais le cas. Une fois abreuvé, ses réserves faites, et le corps ensevelis dans sa dernière demeure, le croque-mort avait repris la route de la maison, laissant cependant ses pattes le mener là où elles le désiraient. Et il était venu en ces lieux silencieux, mais plein de bruits, sombres mais éclairés, sinistres et magnifiques, qu'était les bois de l'oubli en pleine nuit. Un petit soupir s'échappa des babines de l'anthracite. Il était bien.

“ b a d b l o o d ”
« willow & curse. »

♫♪

» Un voile ténébreux s'était abattu sur une couverture azur quelques heures auparavant. La nuit, aussi sombre et morbide que les histoires d'horreurs qu'elle inspire, s'étendait à perte de vue sur Punk Wolf, parsemée de grains de lumière morts depuis huit années déjà mais qui, par un effet d'unité de lumière, continuaient à briller de leur sublime clarté.
Tandis qu'on entendait les murmures des cigales, les couinements des écureuils trop fêtards et le bruissement des feuilles face à Éole, Willow avait décidé de venir se balader. Malgré la puissance de Nyx, la chaleur persistait à coller, comme un vulgaire parasite, sur le poil épais de la demoiselle. En effet, pour toute fourrure, la séide arborait un manteau touffu suçant les maigres ressources de fraîcheur que la nuit aurait pu lui apporter. Ajoutons à cela une chaleur étouffante qui menait un combat vorace et acharné face à une brise légère mais capricieuse et guerrière.

Ainsi, la crinière au vent pleine de nœuds, le pelage ébouriffé de tous les côtés, une allure de clocharde écervelée, Willow marchait avec une lueur de bienveillance ancrée sur son visage enfantin dans le bois de l'Oubli. Endroit ciblé, elle s'arrangeait pour toujours être illuminée, soit par le satellite lunaire soit par les cadavres d'étoiles, de peur de se retrouver dévorée par les monstres effrayants des ténèbres macabres. Chose plutôt ardue à réaliser puisque la femelle, de son air enjoué, errait sous une cime d'arbre dont la densité était incroyable. Un petit ricanement digne des plus grands abrutis répertoriés dans le monde s'échappa de ses cordes vocales, vibrant dans la magnificence du lieu. La Soldate accomplissait une ronde pour deux raisons ; d'abord afin de s'assurer qu'aucun bougre solitaire ne traînasse dans le coin et en deuxième position ; tout simplement pour échapper aux cauchemars dus à sa trop grande – mais touchante – imagination.
Une bouffée d'oxygène lui souffla à la gueule, réarrangeant dans un désordre approximatif son épaisse tignasse sauvage mais peu sensuelle. Par une quelconque force inconnue, seule sa tresse où pendait son glowstick en forme de goutte d'eau demeurait lisse et épargnée par les fracas de la vie.

Willow passa sous plusieurs arbres gargantuesques, contourna une tripotée d'arbustes remplis de ronces urticantes et peu sympathiques, lors de sa course elle croisa un mammifère de type lupin – sans glowstick, probablement une charogne de solitaire – qui déjà officiait de festin pantagruélique pour les asticots. Une image de dégoût s'imprima sur le doux visage de l'adulte tout en fourrure rien qu'à la pensée de se faire becter par autrui. Chassant cette vision peu agréable, elle trottina, accélérant son allure et faisant mine de faire sa ronde, elle arriva dans un dortoir de somptuosité. Par-ci par-là, des lucioles vagabondaient gaiement autour d'une nuée de fleurs toutes plus charmantes les unes que les autres, Willow reconnut également le bzzbzz caractéristiques des abeilles, contrastant avec ce silence pesant mais paradoxalement rassurant qui cinglait en cette bouillante nuit d'été. Un sourire enjôleur se dessina sur ses lèvres, allant jusqu'à ses yeux rieurs et émerveillés, écarquillés par tant de beauté.

Ne sachant point que le Comte Sanglant l'avoisinait de toute sa noirceur...

» Midnight. | Morokei
» Gimme gimme gimme a man after midnight l P.V. Patrouille de l'extrême