Zombie | Ft. Zeno

Zeno se faisait plus vieux de jour en jour et même si pour un papy, il avait quand même la forme, il sentait bien qu'il n'avait plus la fringante vigueur de ses plus jeunes années, ça il l'avait compris avec sa deuxième portée. Quatre louveteaux turbulents à dix ans, même s'ils étaient d'adorables boules de cute, c'est quand même fatiguant à gérer et certain de ses poils blancs étaient probablement apparus à cause de cette période là. Maintenant il en avait tout une collection, une bonne partie de son museau avait perdu l'ancienne couleur chocolat et ses parties noires avaient viré au gris foncé, l'oeil n'était plus aussi vif, le poil était un peu plus rêche (même s'il restait doux quand même, il en faisait attention), les babines étaient majoritairement et les dents un peu plus jaunies. Bref, un vieux loup et encore, l'année et demi que son cher et tendre Aeon avait de plus que lui se voyait chez lui, le brun craignait énormément que son bleuté allait disparaître dans un futur bien trop proche pour lui.
Autre problème avec toute cette vieillerie en soit, on avait un peu plus de mal avec les températures trop hautes ou trop basse. Zeno était le genre de tête de mule qui lorsqu'il avait une idée en tête, il ne l'avait pas autre part. Sa fille avec son rang d'alpha était un peu passé chef de famille avec son frère Reno, décidant de s'occuper de leurs parents comme le font tout les enfants lorsque ceux qui les ont élevé deviennent trop vieux et de ce fait, elle avait insisté pour que son papa reste à la tanière et que même s'il se plaignait, il y faisait quand même frai. Cependant, notre brun voulait en plus de se rafraîchir, se balader un peu et malgré ses poils blancs, ça restait lui le papa alors s'il voulait aller se promener, il le faisait.

Zeno s'était donc rendu à la Forêt pluviale, là où les cascade gardait la terre humide, laissant l'ombre des arbres vivable contrairement à d'autres territoire. En été, la bruine constante était fortement apprécier contrairement à l'hiver où elle avait tendance à être crains. Le glougloutement de l'eau sur les rochers étaient apaisant, enfin, il fallait bien choisir son endroit, les grosses chutes avaient tendance à donner la migraine avec le bruit assourdissant mais le brun connaissait les coins agréables, il avait passé sa vie entière à les chercher pendant que les autres loups se frittaient entre eux et déprimaient les uns après les autres. Notre séide s'était donc installé contre un saule dont les branche descendaient si basse qu'elles le cachaient presque totalement, le coupant du monde. Allongé, la tête posé sur le seul, il voyait tout juste la surface d'une petite étendue d'eau devant lui.
Il se croyait seul, comme le pensait probablement l'animal sous l'eau, ils avaient tout les deux tort. Alors que le vieux loup brun commençait à s'endormir paisiblement, grand fracas d'eau lui réveilla l'esprit, dressant ses oreilles sur la tête, en direction du bruit même s'il n'ouvrit pas la yeux. Ça aurait pu être un oiseau d'eau, c'est la théorie qu'il se fit au début mais lorsque l'eau se calma, une respiration haletante l'alerta, l'obligea à ouvrir les yeux et même relever la tête. Là entre les branches du saule, il voyait un loup brun (un poil plus clair que lui dans ses jeunes années) qui se traînait sur la plage. Si on reprochait toujours à l'ancien oméga de n'avoir rien fait dans sa vie, celui-ci n'avait jamais laissé un compagnon d'espèce dans le besoin et celui-ci ne devait pas aller très bien à entendre les sifflements de sa respiration et sa toux. Zeno s'approcha à pas lent, son instinct le poussant à se méfier et il finit par passer la tête entre les branches tombantes (et collante) de son arbre.

Il reconnut le bestiaux. C'était ku il ne savait plus trop quoi, il n'avait jamais retenu les prénoms et on prenait depuis longtemps un malin plaisir à oublier le sien même si depuis ses premiers gosses, il était devenu une petite célébrité pour avoir eu des petits avec un autre mâle et parce que les-dits petits étaient intenables (aka approuvera). Un loup qui avait choisi la voie des solitaire depuis peu, sacrifiant son glowstick pour ça. Zeno ne le blâmait pas pour ça, il avait failli plus d'une fois choisir ce chemin là et au final, il aura été séide toute sa longue vie.
Le semi noyé finit par voir sa tout se calmer, ce qui incita au vieux loup à se rapprocher un peu plus avant de se tenir un peu au dessus de lui. Il était dans un sale état le bougre, la vie en solo, ça ne pardonnait pas au final, aurait-il eu le même air s'il avait lui aussi quitté sa meute dans ses jeunes années.

« Hey, ça va mon gars ? »

L'autre marron se mit à le fixer, cherchant probablement à remettre un nom sur le loup qu'il était. Pendant ce laps de temps, Zeno lui pouvait voir les ravages que la rang de solitaire pouvait faire à un non initié. L'ancien séide était maigre, il était certain qu'il ne mangeait pas assez mais ça d'un autre côté, c'était le plus évident à prévoir lorsqu'on quittait le cocon confortable d'une meute. Son pelage était terne, il manquait à l'évidence de vitalité, d'énormes cernes le défigurait presque et la toux qui avait pris du temps à se calmer trahissait un début de maladie (ou un état plus avancé, même s'il aurait dû l'être, Zeno n'avait jamais été savant). D'un seul coup, l'oeil de l'autre loupiot devint plus vif, il avait certainement reconnu le petit papy qui se tenait devant lui mais cet éclairement était le même que celui d'une proie qui vient de reconnaître un chasseur, tout le comportement qui s'ensuivit, respectant cette impression. Respiration qui s'accélère, mine horrifiée, tentative de fuite et une sale odeur d'animal stressé qui commençait à envahir ce lieu serein. Le nouveau solitaire se mit à hurler, ce qui eut pour effet de rabaisser ses oreilles en arrière à Zeno, qui secoua la tête, visiblement ne s'attendant pas à un cette élévation de voix.

« Hé, calmes toi l'ami, personne ne te suit, personne ne te pourchasse. J'étais juste ici pour profiter un peu du frais, le hasard a simplement fait qu'on ait eu la même idée au même moment. »

Tout en parlant, le vieux loup avait entreprit de s'étirer un peu, faisant craquer toutes ses vieilles articulations et non sans finir par un bâillement bruyant, histoire de se réveiller un peu. Il était certain qu'il ne risquait plus de faire une petite sieste tranquille ici maintenant qu'il y avait l'autre qui paniquait complètement à côté.

« Et puis honnêtement, je pense que les séides ont d'autres chats à fouetter, qu'est-ce qu'ils feraient d'un ancien copain qui a décidé de faire bande à part ? Tu peux te détendre et profiter tranquillement de ta nouvelle vie, t'aurais bien meilleure mine. »

Il avait un ton plutôt joyeux, riant pour ses propres paroles. Zeno n'avait jamais respiré la méchanceté et maintenant qu'il avait presque plus de poils blancs que de poils noirs, c'était encore plus vrai. Il ressemblait plus à ce petit grand père qui se moque gentiment d'un comparse qui ne fait que de se plaindre d'une vie difficile et douloureuse et qui au final vieillissait plus vite à cause de ça. Les personnes aigries vivaient moins longtemps mais c'était normal aussi, elles se tuaient elles même en se pensant malades quand elles ne l'étaient pas, Zeno comptait vivre un peu plus longtemps en supportant au mieux qu'il le pouvait le poids de la vie.