→ Un cri

Le paysage de la Lande des Brumes a décidément bien changé.
Une végétation grasse et épaisse recouvre entièrement le territoire. Il est impossible de distinguer la couleur de la terre sous cette masse de plantes, lianes et ronces entremêlées. Par endroits, ce ne sont plus des tas, mais des monticules de mousse qui s'élèvent jusqu'aux branches des arbres, recouverts par des insectes énormes, tels que personne n'en a jamais vu ici. Le vrombissement de leurs ailes remplit le silence.

Il est quasiment impossible de progresser en sécurité ici, désormais. Personne ne sait quel effet les plantes, la mousse, et tous les éléments de cette nouvelle flore peut avoir sur les êtres vivants. En tout cas, une chose est sûre, la plupart des proies ont disparu dans les zones infestées. Du moins, c'est ce que vous êtes porté à croire. En observant le territoire devant vous, vous vous sentez dépassé. Mais une petite voix dans votre esprit vous souffle de ne pas vous laisser abattre. Il doit y avoir un moyen d'enrayer ce mal. Seulement, il va falloir faire vite : la croissance s'étend déjà ailleurs. Elle a commencé, aux quatre points cardinaux de l'île, et ne reculera pas si vous n'agissez pas.

Soudain, un cri stoppe votre réflexion, et votre pelage se hérisse de crainte.
C'était plus un hurlement de terreur et de désespoir qu'un simple cri. Il venait de l'est.
Vous ne réfléchissez qu'une demie seconde et progressez autant que possible, avant d'être arrêté net par la taille des plantes qui s'agitent sous le vent.

Ou plutôt ...
Se retournent. S'étendent. S'ouvrent. Se déploient. Et vous font face.
Les pétales rouges des immenses fleurs dévoilent deux rangées de crocs acérés et dégoulinant d'une sève épaisse et bouillonantes. Des lianes s'agitent, mais vous bondissez hors de portée. Alors que vous reculez, le cri retentit une nouvelle fois, plus pressant encore.

Par-dessus le barrage de plantes, vous l'apercevez.
Un très jeune loup, qui ne doit pas avoir un an, est suspendu dans le vide par des lianes. En dessous, trois monstres de feuilles et de pétales s'apprêtent à le lâcher pour le dévorer. A son cou scintille un glowstick jaune. Mais de là, difficile de distinguer s'il s'agit d'un Brethen ou d'un Séide.

Qu'allez-vous faire ?
Le sauver ?
Le laisser mourir ?
Vous entraider ?
Agir seul ?

Il n'y a que vous qui pouvez le décider.
Une chose est sûre, si vous voulez essayer de le sauver, vous allez devoir traverser la croissance sauvage. Et la coopération ne sera pas une arme de trop dans cet environnement inconnu et dangereux.

Glace.

Lorsque River Song se rendait à la Lande des Brumes, elle se sentait légère. Cet endroit mystérieux l’attirait étrangement et, il faut dire, le paysage la réconfortait. Un paysage de glace l’hiver, recouvert de brume…
Mais en cette journée étrange, tout semblait différent. Lorsque River posa une patte sur ce sol, elle fut comme électrifiée. Le sol semblait… Mourir ?

En se frayant un passage dans les massifs qui avaient poussés un peu partout, elle découvrit une végétation rebelle et hostile. Le paysage était effrayant.
La vieille louve ne savait pas de quel genre de phénomène il s’agissait. Elle décida donc de jouer la carte de prudence. Qu’allait-il arriver maintenant ?

Cri.

Strident. Et qui cassait légèrement les tympans. Même étant une vieille louve, River Song fit volte-face en la direction du cri et tenta d’y trouver la source. Elle savait juste que ça venait d’un loup. Cependant, la végétation ne semblait pas être d’accord avec la bonne volonté de notre mamie. Grognant, elle fouilla le paysage du regard. Mais celui-ci… Semblait presque l’attaquer ! La nature semblait grandir, s’épanouir et envelopper notre louve qui se retrouva bientôt prise au piège. Elle faillit même se piquer à une de ces épines très suspectes…

Cri perçant.

Une nouvelle fois. Cette fois, elle voulait vraiment découvrir de quoi s’agissait tout ce raffut. Parmi les espaces qu’offraient nos méchantes verdures, elle réussit à le voir.
Un très jeune loup était dans un bien pire pétrin qu’elle. Son instinct maternel se réveilla, il était hors de question de le laisser là. Elle regarda autour d’elle, chercha un moyen de rejoindre le prisonnier en détresse.

« À l’aide !! Loups ! »

Elle s’époumona comme elle put de sa faible voix rauque et vieille. Elle espérait au plus profond d’elle que quelqu’un se trouvait là, peu importe le clan. Heureusement, nous nous trouvions en terres libres. Ainsi, tout clan – ou pas clan – pouvait passer par ici…
En attendant, la louve tenta le tout pour le tout et se fit toute fine pour passer au travers les mailles du filet pour aider le jeunot téméraire.

Mamie Song fut fort soulagée à l’arrivée de deux loups qui empestaient le Séide à plein nez. D’un geste subtil, la femelle lui indiqua qu’elle allait venir l’aider. A ce qu’elle en avait entendu, la louve correspondait exactement à la description de l’actuelle femelle Alpha des séides, justement. Haussant un sourcil (s’il existe bien des sourcils chez les lupins), elle écouta la suggestion de la nouvelle venue. Où était passé l’autre loup qui l’accompagnait, déjà ?
D’un œil vif, elle repéra aisément la racine de la plante qui retenait dans les airs le pauvre jeunot.

« Ça marche. »

Elle se faufila comme elle put jusqu’aux trois monstres pas très sympa ressemblant à des fleurs mutantes, s’enfilant trois ou quatre épines dans le dos au passage, et des griffures et frottements par la même occasion. C’était fort chouette, étant donné qu’elle commençait déjà à perdre des poils, il manquait plus que ça. Cependant, sa vie était bientôt finie, et celle du jeunot venait à peine de commencer. Il était plus important qu’elle. Ou pas ?
Toujours était-il que notre River prit toute l’impulsion qu’elle put pour sauter sur une plante gluante à peine moins haute que l’un des monstres le plus proche. Elle glissa un peu, mais se concentra sur les lianes. Elle devait trouver un moyen de les atteindre pour les couper. Mais c’était encore trop loin… Et le temps de réflexion et River pouvait tomber de son étrange perchoir. Elle se tortura l’esprit quand une bourrasque de vent – de vent ?? – la fit presque tomber.
Elle se retourna face à lui et y découvrit une silhouette caramel…

Azura venait d’arriver, tant bien que mal, jusque-là. L’humeur du jour ? Stressée. Aujourd’hui, ‘valait mieux pas la faire chier. Sauf que, Azura reste Azura. Elle a entendu ce cri et maintenant qu’elle voit d’où vient ce dernier, elle n’a qu’une envie : venir en aide. Le vent autour d’elle s’activa, incapable de définir si elle avait peur ou si elle était simplement angoissée, ou même en colère. Le seul truc chiant c’est qu’elle ne maîtrisait rien, et que ce vent qui pourrait aider tout le monde avait failli faire basculer une mamie blanche.

« Désolée... Je viens aider. Comme je peux. »

La louve blanche la regarda d’un œil analysant, puis perdit encore l’équilibre. Bon. Cette fois, fallait faire un truc. Apparemment, il fallait briser ces lianes.
Elle se concentra sur le jeune loup, et se sentit tellement triste et apeurée par sa situation qu’elle fit tomber une pluie fine. Aussi, le vent fut de plus en plus violent.

« Stoooooooooop je ne contrôle absolument rien… Attention à vous !! »

Le vent dans son dos la poussait vers les monstres. Comment l’utiliser à son avantage ?

Un coup d'épaule heurta soudain la louve beige, avec la claire intention de la bousculer assez pour la dégager de l'emprise des violents courants d'air et de l'éloigner des mâchoires baveuses des grands végétaux non loin. Romance était venue elle aussi à la Lande, parce qu'on en parlait beaucoup et pas en bien. Comme d'autres Savants, elle avait tout d'abord vu le développement de nouveaux végétaux avec positivité - de nouvelles découvertes, de nouveaux remèdes peut-être -, du moins jusqu'à ce qu'Anthem ne revienne au camp avec Améthyste et Vulkain, et porteur de nouvelles bien moins optimistes. La végétation s'était développée à une vitesse considérables, recouvrant entièrement deux pans de territoires du continent déjà. Elle avait donc décidé d'aller voir cela de ses propres yeux, et était tombée au milieu d'un beau bazar. Des voix et des cris qui résonnaient à travers la végétation dense et frémissante l'avait convaincue de s'y engouffrer elle aussi, et elle avait trouvé là une situation totalement loufoque. Il y avait Paprika, qui tentait de libérer un loup qu'elle n'avait jamais vu, pris au piège des énormes plantes. Une louve blanche Brethen semblait également tenter de l'aider mais se trouvait en équilibre instable sur la tête d'une plante carnivore, et au sol se trouvait une louve qu'elle avait déjà croisée, Azura, qui contemplait la scène avec une panique visible. Ajoutez au tout un courant d'air fou qui agitait tout ce petit monde dans tous les sens, de la puie qui tombait mais uniquement sur la zone où se trouvaient la blanche et le jeune prisonnier, mélangez, et vous obtenez un bon aperçu de la scène au milieu de laquelle tomba la grise.

Son premier réflexe fut de dégager Azura de a situation périlleuse dans laquelle elle se trouvait - avec plus ou moins d'efficacité, mais c'était toujours ça de gagné. Son glowstick étincela et la silhouette éthérée qu'elle pouvait matérialiser apparut à ses côtés. Elle n'avait toujours pas réussi à déterminer si cette compagne avait une sorte de volonté propre, quelque-chose de plus vivant qu'une simple projection qui obéissait aux ordres. Elle pouvait toucher les objets, les loups, tout ce qui avait corps, porter des charges et obéissait docilement. Mais elle se comportait pas de manière spontanément utile. Peut-être songerait-elle à lui trouver un nom. mais ce n'était pas la question, ou en tout cas pas pour le moment. Elle envoyait la forme lucide translucide grimper en renfort auprès de la vieille louve blanche. Elle n'avait pas vraiment de poids, mais pouvait toujours la soutenir pour l'aider à garder son équilibre.

Son regard papillonna, et tomba sur les trois grandes plantes - au pied desquelles se trouvait.... une fleur ? Il était presque étrange de trouver un végétal de la sorte ici - qui s'agitaient lentement en direction de l'Alpha, qui semblait bine occupée avec une autre déjà.

"Paprika, attention derrière toi !" Cria la grise en bondissant dans cette direction.

Elle avait déjà combattu pour sa meute, aussi n'hésita-t-elle pas. Elle se ramassa sur elle-même, se jeta vers la plante la plus proche - une sorte de fleur allongée au bout hérissé de... dents ? - et lui asséna un violent coup de patte. Cette dernière fut mollement envoyée sur le côté, heurtant sans violence sa voisine. Cela eut la moitié de l'effet escompté. Elle ne semblait pas le moins du monde avoir été blessée, par contre son attention n'était désormais plus attirée par la brune. Romance se réceptionna au sol et, le temps de se retourner, une mâchoire dégoulinante lui faisait face.

Vous voyez l'expression du loup changer.
Il suit vos efforts avec la plus grande attention et ses yeux luisent d'un espoir sans borne.
Jusqu'à ce que son visage ne soit empreint de la plus grande expression de terreur.

Les lianes le précipitent vers l'avant et la gueule béante de la plante en dessous de lui s'ouvre en grand. Il en surgit une langue baveuse luisante d'une bave épaisse et visqueuse. A nouveau, le malheureux pousse un hurlement.

Il ne vous reste que très peu de temps.

Vulkain ~
Le magmatique...

Tout avait dégénéré à la Lande de Brume, Anthem, Améthyste et lui-même avaient décidé de retourner rapidement au camp pour informer de ce qui se passer sur le territoire de la Dragonne. Une mystérieuse mousse recouvrait tout, pierre, terre, arbre, touts y passer sans exception... De plus, de gros amas de mousses s'étaient formé et d'étranges insectes venaient par milles si installer. Voilà à quoi ressemblait la Lande à son départ.

Une fois arriver au camp et la meute avertit, Vulkain ne suivit pas le groupe de loups qui partaient pour la Lande des Brumes. Non, lui resta un petit moment pour se reposer. Mine de rien il fallait se les taper tout ses kilomètres et en plus de ça y retourner. Monsieur s'assit donc un petit moment à l'ombre d'un arbre et entreprit un petit brin de toilette. Le zélote n'aimait vraiment pas avoir les pattes couvertes de boues et le pelage ébouriffer. C'est qu'ils s'étaient dépêché de revenir au camp et donc il ni avait pas le temps pour faire des chichis avec les ronces en travers du chemin. C'est une fois son pouponnage finit que le loup crème décida de repartir. Il se sentait quelque peu forcé de faire acte de présence, car celui-ci n'avait pas monté signe de vie face à la menace venue de la mer. Enfin, c'était surtout pour que Paprika sache qu'il était là. Après, tant qu'il fasse acte de présence rien ne le forcer à faire grand effort surtout si cette dernière n'était pas là. Autant s'épargner des efforts inutiles.

C'est sans grande précipitation que le Zélote quitta le Creux aux Loups pour retourner à la Lande des Brumes.

Quand Vulkain arriva le paysage ne ressemblait plus du tout à celui d'origine. Le mâle clair vadrouilla dans le coin en quête de ceux qui pouvaient se trouver ici. Il ne trouva personne. C'est alors que des cris se firent entendre bien plus loin. Le zélote se dirigea immédiatement vers eux et trouva une scène bien singulière. Des plantes carnivores géantes avaient fait prisonnier un jeune loup et tout autour une petite poignet de loups s'agiter pour aider le morveux. Le disciple de Mido les observa dans un coin à l'écart, ils allaient bien s'en sortir à cinq. Hum, non. Six. A sa grande surprise l'Alpha femelle était déjà dans le tas. Vulkain soupira, cela voulait dire pour lui qu'il devait faire plus qu'un acte de présence... Il bondit sur ses quartes pattes et se hâte de rejoindre les prétendu sauveur. Les entraves de la végétation ne lui pausaient gère de problème avec son pouvoir de débroussailleuse thermique. Enfaite, il s'en battait royalement les couilles. Le môme n'avait cas crever, il avait été faible de se faire attraper. Mais voilà, Paprika.

Le zélote arriva comme une fleur au milieux de ceux qui étaient le plus en arrière. Némésis et Paprika venaient de lancer un assaut et Eeno rampait comme un misérable vers de terre. Et les autres attendaient soit leur tour pour attaquer soit ne faisait pas grand chose. Le crème analysa la situation qui semblait soudainement s'aggraver, le mioche au Glow' jaune allait bientôt se retrouver à l'état de casse dalle. Il devait pouvoir bien s'en tirait avec son pouvoir de brulure contre ses plantes aux longues dents. Vulkain ne chercha pas plus longtemps et fonça dans le tas lui aussi, mais à contrario de ses deux camarades féminines, il s'engagea sur la même voie qu'Eeno. Il ne voulait pas faire le beau pour attirer l'attention de belles fleurs avides de viandes fraiches. Ses intentions étaient toutes autres, il cherchait davantage à se rapprocher des plantes plutôt que de s'en éloigner.

Il couru, il bondit, il slalomât et fini pars dépassait Eeno sans trop de problèmes. Le zélote crème se prenait tout un tas de trucs dans la tronche pas très agréable, mais s'il voulait réussir à passer entre les mâchoires il n'avait pas le choix. Dans quelques secondes s'il ne s'arrêtait pas, il finirait le premier dans l'estomac des plantes. Soudainement son corps s'écroula pour rouler jusqu'au pied de la plante qui convoitait de bouffer le môme.

"J'VAIS TE PISSER DESSUS, PUTAIN !"

Enfaite, il n'était clairement pas fière de se retrouver si près des plantes, mais bordel, il allait pouvoir uriner sur la plante aux yeux de tous pour la cramer. Et ça c'était putain de cool pour faire un malaise fun. Vulkain s'arrêta pile poils à la raine, de la vapeur se mis à sortir de sa gueule. Sa mâchoire dégoulinant de lave saisit une première fois le tronc qui commença à noircir à son contacte. Rien de bien fulgurant ne se passa, alors le mâle clair passa à l'étape suivante et mit sa menasse à exécution. Il lui unira dessus, chose promis chose dut. Ce qu'il fallait savoir c'était que Vulkain avait un système digestif bien différant grâce à son pouvoir. Il était fait de magma et tout ce qu'il produisait à partir de ses organes était de la lave. Le loup se soulagea donc au pied du tronc de manière naturelle. Elle ne brûla pas, sinon cela aurait été trop facile. Cela devrait largement suffire à empêcher la plante de bouffait le môme et de laisser un largue champ d'action aux attaquantes.

Faites vos jeux, car il ni aura pas un deuxième jet pour tout de suite !

{J'ai corrigée mes fautes au mieux, excusez moi. Si j'ai écris un truc qui va pas dite le moi, j'ai plus vraiment les yeux en face des trous, mais je voulais absolument placer le pipi spécial Vulkain }

Un énième gémissement de douleur vous vrille les oreilles.
Dans un claquement, les lianes qui entouraient le corps du pauvre animal cèdent, et le lâchent.

Votre coeur bondit de soulagement avant de se serrer d'horreur.
La plante a relâché le loup, pour pouvoir l'engloutir dans son immense gueule.
Il disparait, purement et simplement. Les mâchoires se referment et un abominable bruit de déglutissement vient couvrir les cris terrorisés du malheureux.

Toutes les plantes s'apaisent et se tapissent sur place.
Le calme est revenu, maintenant que la curée est terminée.

Vous n'avez pas réussi à le sauver.
Peut-être cet événement vous aidera t-il a comprendre la gravité de votre situation.

Ne restez pas là ... C'est terminé. Sauvez vous avant qu'elles ne se réveillent.