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 Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy

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Liliandr!l
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MessageSujet: Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy   Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy EmptyLun 12 Sep 2016, 19:47



Maisie

Elle était venue ici, une fois, lorsque le soleil montait, et la marée descendait, et était tombée amoureuse de l’endroit, du défi qu’il fallait relever, en sachant quand il serait temps de partir, de la motivation inquiétante de savoir qu’elle ne pourrait échapper aux vagues, si elle traînait trop. Toute cette énergie, qui était celle de l’eau l’enchantait. Elle aimait voir que la nature était toujours libre, que quoique les loups fassent, celle-ci reprenait le dessus.
Et bizarrement, bien que souvent fortement indépendante, elle aimait étrangement se sentir un peu inférieur, même si elle préférait savoir que quelqu’un était là pour la protéger.
Mais ça, personne ne le savait, à toutes les apparences, elle pouvait s’occuper d’elle-même.
Et de Ronaldo.

D’ailleurs, où était-il ??
Elle se retourna, étant debout sur une pierre, et avisa son frère, avec qui elle était partie se balader, et qui était suivi par son fier coq brun hésitant sur le doré, rouge et vert.Ronaldo del Pujito. Elle l’avait trouvé tout petit poussin, et avait pris des heures à convaincre ses parents, surtout son père, qu’il serait cool de le garder, et ne pas le mettre sur la pile de gibier vite fait. En effet, la petite boule de plumes dorés n’aurait fourni qu’une bouchée pleine d’os, et puis, depuis, elle le gardait à ses propres frais.
Bien qu’il ne lui en occasionnait pas, sauf en hiver, où il fallait lui trouver des graines, où il irait en piquer dans la réserve des savants, ce qui lui avait valu de nombreuses réprimandassions de la part de maman. Mais il trouvait sa propre nourriture, la plupart du temps, et essayant toujours de l’aider, même si il rapportait souvent une seule branche, lors des expéditions pour aller chercher des provisions. Et que souvent, c’était juste un petit morceau de bois qu’il avait trouvé par terre.
Mais il portait quand même son petit bout de bois au clan, ou au mines, sans se plaindre, et, puisqu’il avait le bec plein, sans faire de bruit.
Ce qui était un miracle en soi même, puisque le poulet avait l’habitude de crier lorsqu’il n’était vraiment, vraiment, VRAIMENT pas le bon moment.
Ce qui lui avait causé de nombreuses frayeurs dans le passé.
Et d’ailleurs, continuait à lui en provoquer !

Il suivait son frère, parce que, à part elle, celui qu’il aimait le plus, c’était bien Roy ! Souvent à la profonde horreur de son frère, surtout lorsque le poulet venait lui crier le bonjour à 4heures du matin, en guise de réveil d’adoration. Et le petit oiseau ... Petit ? Non non, de plus en plus gros oiseau ne pouvait s’empêcher d’essayer de dormir sur son frère blanc aux longs cheveux, se cachant dans le poil lustré couleur neige de son pauvre frangin.
Mais le fait que Ronaldo avait toujours la plupart de ses plumes, et Roy la plupart de ses poils confirmait qu’aucune grande guerre ne s’était déclarée durant la nuit. Et de plus en plus, le plumu essayant de rester avec Roy, qui sortait moins souvent sous le nez des barbares plantes qui lui flanquaient une peur bleue. Donc leur cohabitation, en ces temps des plus tendus se résumaient à Roy, se trimbalant une poule mouillée, qui se retrouvait toujours entre ses pattes, à chouiner d’une façon toute à fait étrange, pour un coq qui semblait si fier aux premiers abords.

Tout comme sa maîtresse, il n’était pas ce qu’on voyait au premier coup d’œil.

Mais cette pause dans leur travail, pour pouvoir se balader –se balader loiiiiin des plantes qui causaient la quantité abominable de travail qui submergeait les deux jeunes savants, mais une balade quand même- leur permettait enfin de pouvoir se parler en dehors du travail. Finalement, alors qu’elle croyait qu’elle allait passer plusieurs heures à râler sur son nouveau travail de messager à plantes et à ressources pour les savants surmenés, Maisie se sentait incroyablement contentée de son travail. Elle avait le temps de chercher quelques pierres rares, pour ses travaux de forgeronne, le temps de se balader, ne pas rester enfermée dans une salle, avec plein de gens malades qui ne guérissaient pas…
Le pire c’était de passer la couchette de leur mère.
Elle ne pouvait plus supporter tout ce malheur, enfermé dans un seul endroit. Elle voulait bien aider les autres, puisqu’elle avait pris le même travail que sa mère et son frère, sa devait être dans son sang, non ? Et pourtant, elle voulait être dehors, explorer, voir la croissance Everbloom de ses vrais yeux, pas s’occuper des dommages qu’elle causait. Elle revenait avec les informations, les choses dont elle avait besoin, et rencontrait des loups, lors de ses expéditions, alors vraiment, elle ne pouvait pas être plus satisfaite de son travail.
Surtout que la plupart des loups qu’elle rencontrait étaient de beaux mâles.
*ahem*
Elle se secoua et sortit ses ailes, et sourit à son frangin.

Si elle n’avait pas été sa sœur, elle l’aurait surement trouvé beau, avec son air calme, intelligent, ses longs cheveux nattés, et ses yeux clairs. Avec sa certitude dans ce qu’il faisait, surtout lorsqu’il s’occupait d’un patient …. Mais elle ne l’aurait jamais aimé.
Berk, c’était son frère, eh oh ! Et puis entre frères et sœurs, il n’était pas toujours aussi calme et posé !

Mais surtout parce qu’elle était en constante recherche de l’aventure, ne tenait pas en place, voulait rire, jouer, s’amuser. Et surtout, déconner. Très souvent. Bien qu’elle pouvait être très sérieuse, surtout en abordant des questions philosophiques, mais elle … voulait autre chose de la vie. Quelque chose qu’elle ne cherchait pas depuis longtemps. Et elle restait dans la certitude que sur ce territoire, il y aurait bien un loup, qui lui irait à elle, comme son père aimait sa mère.

Elle sentait le vent qui faisait bruisser ses plumes, passant sous ses ailes, et regretta pour la énième fois le fais qu’elle ne pouvait pas voler. Elle aurait adoré pouvoir se décrocher sur sol, pouvoir voler, loin au dessus de la terre, voir tout en très petit, virevolter entre les nuages …. Elle ferma ses ailes.
Mais c’était impossible.
Ronaldo s’exclama.
« Ca va bro' ? » demanda t’elle, réprimant un rire, puisque son poulet venait de rentrer dans les pattes de son frère en courant, essayant de le dépasser, avant de se rendre compte qu’il y avait beaucoup d’eau devant, et de revenir en criant d’horreur se cacher entre les pattes de son frère blanc.
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Ehnala
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MessageSujet: Re: Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy   Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy EmptyMer 14 Sep 2016, 07:45

    Leur petite troupe avait une bien étrange allure. Enfin, pas tant que cela si l'on n'y regardait pas de trop trop près - avec une exception pour la créature plumeuse qui les suivait à la trace, ce qui, en soi, pour des loups, n'était non plus le summum de la normalité. En ce tout début de matinée, Maisie et lui avaient décidé d'un commun accord d'aller s'échapper quelques instants de l'ambiance oppressante qui régnait dans le camp et les Mines, seuls lieux où il mettait les pattes depuis la véritable déclaration de la maladie. Être Savant avait ses avantages et ses inconvénients. Il avait l'impression que les jours qui passaient se ressemblaient tous. Il faisait des allers et retours entre le Creux aux Loups et la salle souterraine dans laquelle on avait installé les malades. Il ramenait des plantes, revenait avec de nouvelles idées ou des ordres, en donnait aussi parfois, vérifiait soigneusement chaque soit qu'il n'avait lui-même aucun symptôme. Et, la pire des choses, aucun malade ne semblait aller mieux. Aucun. Chacun avait beau se décarcasser comme il le pouvait, les patients ne montraient pas vraiment d'amélioration pour le moment. Oh, il n'était pas du genre impatient et encore moins dans son métier. Mais le danger qui les entourait à cause d'Everbloom mettait une terrible pression sur le dos de tous ceux qui tentaient de l'enrayer, et il doutait d'être le seul à ressentir cette espèce d'épuisante frustration en voyant que malgré leurs efforts, rien ne changeait. Pire, que les choses devenaient pour la plupart des malades de moins en moins belles à voir. Même si cela pouvait sembler bien égoïste aux yeux de certains et même une sorte de trahison de tout un package de valeurs familiales, il s'était résolu à rester loin de sa mère. Parce qu'il avait besoin de toute son énergie et de toute sa concentration à chaque instant, et les quelques visions qu'il avait eu de son état l'avaient sérieusement ébranlé. Elle était entre les pattes de leur oncle Améthyste, qu'il savait compétent et sage. Alors il préférait se concentrer sur d'autres loups.

    Alors qu'ils avançaient, il jeta un regard en biais à sa soeur, qui ne le regardait pas mais semblait pleinement profiter de l'air pur que l'on respirait aux abords des Criques. Il redoutait parfois qu'elle lui en veuille pour cette décision. Ou plutôt, il se redoutait qu'elle ne lui en veuille terriblement si le pire venait à arriver. Mais il ne fallait pas penser à cela encore. Même si l'état des malades n'allait franchement pas en s'améliorant, aucun pronostic vital n'avait été engagé encore, ils gardaient donc tous le secret espoir que le mal ne soit pas léthal. Il reporta le regard sur la mer qui commençait à se dessiner en face d'eux et inspira profondément, emplissant ses poumons des odeurs fraîches du matin auxquelles se mêlaient les embruns. Il n'y avait pas à dire, cela faisait quand même un bien fou de s'extirper un peu de toute cette angoisse qui flottait partout autour de lui depuis quelques temps. Et puis c'était une bonne occasion pour Maisie et lui de se retrouver ailleurs aussi. Il avait rapidement constaté qu'elle ne semblait pas du tout à son aise au milieu de tous les corps fiévreux et des mines consternés, aussi l'avait-il plutôt incitée à utiliser ses connaissances des plantes et des remèdes pour fournir ceux qui trimaient dans les Mines, leur enlevant une bonne épine de la patte. Même si cela impliquait qu'ils ne se voyaient que très peu désormais et qu'il subissait ponctuellement quelques râlements de sa part, la situation était sans doute mieux comme ça. Il ralentit l'allure quand la terre se changea progressivement en sable sous ses coussinets. Maisie était quelques foulées devant, cheveux au vent. Il émanait d'elle une fragrance légère et plus marquée que son odeur ordinaire, qu'il avait identifiée comme étant le signe de ses premières chaleurs. Idée qui ne lui avait pas particulièrement plu. Même s'il était légèrement plus petit qu'elle - étant plus musclé, la différence de silhouette n'était visible quasiment que lorsqu'ils étaient collés côtes à côtes - il s'était toujours sentit une sorte de devoir de protection envers elle. La connaissance de ce que cette... maturité allait certainement avoir un jour comme conséquence dans sa vie le faisait autant grincer intérieurement des dents que s'il avait été son père. A peu de choses près. Il s'efforçait de ne pas trop le montrer, sachant qu'elle n'apprécierait sans doute pas du tout ce genre de comportement - et, au fond, il n'aurait sans doute pas apprécié que l'on fasse de même avec lui, donc il comprenait.

    Un choc le long d'une de ses pattes le surprit et l'arracha de ses pensées. Il baissa la tête, pour constater que le coq de compagnie de Maisie venait de se fourrer entre ses pattes avec une expression terrifiée - autant qu'il était possible pour un volatile d'en avoir une bien-sûr - et avec force gloussements étouffés. Il lui jeta un regard dubitatif, avant de relever la tête vers sa soeur, qui riait aux éclats en s'enquérant de son état. C'était étrange comme le poulet avait décidé de le coller ces derniers temps. Enfin étrange. Son instinct d'escalope devait sans doute lui souffler aux oreilles - il avait des oreilles, tiens ? - qu'aller traîner ses plumes près de plantes faisant quatre fois sa taille et capable de manger, contaminer, frapper, et autres choses désagréables en -er des loups ne devait pas être l'idée du siècle. Même pour un poulet. Cela expliuait sans doute au moins en partie pourquoi le plumeau restait sans cesse non loin de lui, caquetant discrètement et lui piquant parfois sans raison apparente les pattes d'un petit coup de bec. Roy était bien trop occupé pour relever, et il se contentait d'attendre que sa soeur revienne, ce qui le débarrassait immédiatement de cette ombre à crête qui le suivait partout.

    "Mieux que lui, on dirait." Répondit-il en désignant Ronaldo du museau.

    Il continua à avancer jusqu'à se trouver au bord de l'eau. Les vagues, peu puissantes ce matin-là, vinrent lécher ses griffes avec un bruit mouillé. Il ferma un instant les yeux, s'accordant un infime moment à ne rien penser du tout. Il sentait l'air salé gonfler son poitrail, comme pour le purifier de toute trace de la maladie. Lorsqu'il rouvrit les yeux, à peine quelques secondes plus tard, il se sentait déjà bien plus apaisé. Il tourna la tête vers Maisie, dans un mouvement de cheveux de neige.

    "Et toi, ça va ?"

    Sa question à lui avat d'avantage d'accents sérieux - mais après tout, ils avaient toujours été ainsi tous les deux, son côté bout-en-train étant totalement inexistant, c'était Maisie qui avait endossé ce rôle dans leur petite fratrie. Le rôle de la festive, de l'enjouée, de celle qui n'a pas froid aux yeux. Tandis que lui était d'avantage un fantôme, quelqu'un qu'on remarquait peu. Mais il n'avait jamais souffert encore de cette différence. Et puis, elle faisait parfois office de lien social entre lui et certains autres loups, il s'était fait quelques connaissances grâce à elle lorsqu'ils étaient plus jeunes. Sa question donc, à lui, était vraiment portée sur son sens. Il avait peur qu'elle s'épuise à arpenter le territoire, même si d'un côté cela lui évitait de côtoyer les malades et donc de risquer d'être contaminée. Il y avait suffisamment de Romance dans les loups touchés, il redoutait d'y voir un autre membre de sa famille y poindre le museau. Il posa son regard clair, si clair, sur elle, sans animosité et en s'efforçant d'ignorer les jérémiades du poulet qui ne semblait pas vouloir les rejoindre si près de l'eau
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Liliandr!l
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MessageSujet: Re: Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy   Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy EmptyMer 14 Sep 2016, 20:39

La jeune louve sourit à son frère, touchée qu’il s’inquiète un peu pour elle. Malgré ses réticences du début, elle lui en devait, de l’avoir laissée sortir, sinon elle aurait passé ses journées entre les malades. Elle lui devait ce petit morceau de liberté. De plus, maintenant que son père, souvent trop inquiet, ne la retenait plus, elle s’envolait.
Figure de style, évidement.
Ca ne fonctionnait pas très bien physiquement.
Et puis, ça lui avait permis de mieux se connaître elle-même. Elle se savait plutôt intelligente.
Et très têtue.
Alors, n’ayant d’autre idée d’où aller, était devenu savante. Mais elle se rendait bien compte que le travail qu’elle faisait lui allait mieux, et surtout, lui laissait du temps pour ses habitudes de forgeronne, elle pensait même commencer à accepter les demandes des autres loups, maintenant qu’elle s’était perfectionnée. Surtout la dernière fois qu’un inconnu lui avait demandé d’où venait son bracelet. Elle avait été toute fière, et c’était dit : Mais pourquoi ne pas en faire mon travail à mi-temps ?
Faire quelque chose qu’elle aimait vraiment. Voilà qui la rendrait vraiment heureuse. Autre que quelqu’un avec qui partager sa joie. Elle était très jeune, elle le savait, et préférait encore attendre quelques années avant de se lancer dans une famille, des choses comme ça. Mais on n’est jamais trop jeune pour aimer, se disait elle aussi. Et l’amour, depuis que son père parcourait des ouvrages tout la journée, que son frère bossait presque non-stop sur des malades, et qu’elle n’avait pas le courage de regarder sa mère en face … Eh bien, l’amour n’y était plus, dans sa vie.
Peut être un peu pour Ronaldo, qui lui dévouait beaucoup d’affection. Mais, il n’était plus souvent avec elle, et parfois, elle se sentait très seule, raison pour laquelle elle était encore plus heureuse quand elle rencontrait un loup ou une louve sur une de ses tournées.

« Oui, ça va, vraiment. Merci beaucoup pour le travail, d’ailleurs ! Je sais que j’ai beaucoup râlé au début, mais hein, quand est ce que je ne râle pas ? » Demanda t’elle avec un clin d’œil, alors que le vent faisait flotter ses cheveux.
« Mais réellement, ça aide de pouvoir sortir, en ce moment tout le monde est si sérieux et inquiet, que l’atmosphère est parfois lourde à supporter... » Dit elle, avant de souffler sur une de ses mèches, qui lui était venu sur le museau.
« Et puis c’est tellement sympa de pouvoir découvrir de soi même ! Je veux dire, il y a tellement de choses uniques à vivre dans le monde, tellement de questions auxquelles il faut trouver une réponse … Il y a tellement de choses à voir dehors. Et le monde est si grand, si je pouvais, je passerai mes journées à découvrir chaque coin du territoire ! Bon, en ce moment c’est pas une hyper bonne idée, maiiis … »
Elle laissa la voix trainer, puis s’envoler avec le vent. Avant de regarder vers l’horizon, en s’asseyant, enroulant sa queue autour de ses pattes, bien qu’elle ne fût pas assez longue pour tout couvrir. Et soupira, avant de tourner la tête vers son frère, de nouveau, sa voix plus calme, moins joyeuse, plus sérieuse.
« Tu sais que je ne serais jamais une bonne savante. Même si j’y travaille de tout mon cœur. J’aime aider, j’aime voir les gens heureux, en bonne santé, mais ce n’est pas ça qui me passionne. Alors je pense que je peux être la plus utile au clan de la façon à laquelle tu as pensé toi. J’aimerai bien être la ‘chercheuse de provisions ‘. Je préfère largement ça, et entre missions, ça me laisse le temps d’exercer mes capacités de forgeronne …. »
Elle plissa son fin museau en une petite grimace.
« Oui, je sais, papa aurait préféré que je sois savante, comme toi et maman, parce qu’il voit plus d’avenir dans ce domaine là, pour moi. Mais ce n’est pas ce pour quoi j’ai été faite. J’ai pas suffisamment d’ailes mais je dois voler. » Soupira t’elle.

« Je ne te demande pas la permission. » lui rappela t’elle avec une petite moue pour s’excuser. « Ce choix, c’est le mien, bien sur, si vous avez besoin d’aide, je serais toujours un peu une savante, mais je ne serais jamais aussi douée que toi alors.. Voilà. »

Elle regarda l’horizon, et son sourire revint.
« Mais faudrait pas que aies peur de me demander des trucs, t’es mon frère, pas mon supérieur, mais je ferais n’importe quoi pour toi ! Et tu le sais. Mais si tu veux m’ennoyer loin, aussi, ne te retiens pas ! J’adorerai aller autre part, découvrir de nouvelles choses…. »
Elle cligna des cils, ses yeux bicolore si doux, mais si inhabituels posés sur un petit lapin, surement un lapereau, qui suivait ses parents, dans l’herbe non loin de la crique. Et elle soupira de nouveau. Il y avait quelque chose du manque dans ses prunelles tristes. Elle voulait trouver quelqu’un, et elle le savait. Elle était trop réfléchie pour son âge, malgré les apparences, et ses questions existentielles la mettaient au fond d’un abîme de solitude, et elle avait besoin de quelqu’un qui pourrait la supporter et l’aimer. Elle commença à se sentir un peu triste, et se leva, pour venir faire à câlin à son frère, cachant sa tête dans la chevelure de son frère.

C’était surement les hormones qui la rendaient aussi sentimentale, qu’un petit lapin tout moche la mette dans cet état là. Mais tout de même, et frotta sa tête contre son frère, et quelque chose lui revint à l’esprit.
« Tu te rappelles de quand on faisait des courses pour avoir le premier câlin de maman quand elle revenait du travail ? Le soir ? » Dit elle avec un léger rire amusé.
Et ça y est, le jeu du ‘tu te rappelles ?’ était lancé. C’était quelque chose qui lui arrivait parfois, ramener les plus mignons souvenirs de leur enfance, pour se rappeler qu’il y avait de la douceur dans ce monde de … plantes. Mais s’en était un peu pire, de s’être rappelé ça. Et les larmes lui montèrent aux yeux.
Et si leur mère mourrait de ce mal qui consumait tant de loups, qui faisait que chaque fois qu’elle pouvait, elle se contrôlait pour les symptômes, dans la peur d’avoir attrapé le mal elle-même ? Il n’y aurait plus jamais de courses pour faire des câlins à maman.
Il n’y aurait plus de maman.
Comme le monde semblerait vide, sans sa mère, si douce, gentille, compréhensive, pour la guider, pour l’écouter, pour la rassurer quand ça n’allait pas.
« Tu te rappelles… » Dit-elle d’un voix un peu cassée, puis s’interrompit, n’arrivant plus à voir le bien du monde, elle cherchait une lumière qui s’éteignait, loin d’elle, qu’elle ne pourrait peut être pas sauver. Elle arrêta de parler, le silence pesant sur eux, alors qu’elle étouffait ses larmes.
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MessageSujet: Re: Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy   Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy EmptyJeu 15 Sep 2016, 08:36

    Il eut un sourire lorsque la louve lui répondit. Effectivement, si des deux elle était celle qui riait le plus, elle était aussi celle qui grommelait en premier contre ce qui lui déplaisait. Il avait souvent eu l'impression d'être une peluche à la plus parfaite neutralité à côté d'elle, dans certaines situations. Même si son stoïcisme n'atteignait bien-sûr pas l'espèce de froide indifférence qui caractérisait leur grand-père Anthem. Il nota dans un coin de son esprit de lui rendre visite ce jour-là, si personne d'autre ne l'avait fait. Avec son âge avancé, il était d'autant plus vulnérable, on et n'était pas encore bien sûrs de la manière dont se transmettait la maladie. Cependant, tous ceux qui avaient été en contact avec les plantes avaient plus ou moins été atteints, et pourtant aucun guérisseur ne l'était. Cela donnait bon espoir que respirer le même air ne condamne pas, ce qui serait déjà une très bonne chose relativement à la situation actuelle. C'en était presque ironique de se réjouir d'un si infime détail, tandis que tout le reste était une catastrophe sans nom. Maisie marqua un nouveau point sur l'ambiance qui régnait et il ne s'étonna pas qu'elle préfère en effet de loin aller se promener à l'extérieur plutôt que de rester au milieu de la salle des Mines où ça toussait, s'enfiévrait et perdait son pelage à qui mieux mieux. Le spectacle n'était vraiment pas beau à voir.

    "Fais simplement attention à toi, avec toutes ces saletés de plantes qui traînent." Répondit-il à sa première tirade. "Je préférerai que tu restes du bon côté des paillasses."

    Il écouta sans l'interrompre ce qu'elle lui confia ensuite. Elle se cherchait, de toute évidence, encore une place au sein du camp. Lui avait presque été prédestiné, avec le pouvoir que les dieux lui avaient offert. Il avait eu assez peu de questions à se poser à ce sujet. Mais Maisie n'avait pas la même assiduité que lui dans le travail, elle était plus libre et plus volage aussi. Pourtant, il savait qu'elle était déjà une Savante honorable, même si elle ne semblait pas s'en rendre tout à fait compte. Il s'approcha d'elle, inclinant légèrement la tête sur le côté - le poulet s'était tu, mais il n'y prêta guère attention sur le coup -, les oreilles pointées en avant.

    "Tu sais, le travail que tu fais est celui d'un Savant." Lui dit-il finalement après un instant de réflexion. "Si tu souhaites continuer d'avantage dans ce que tu fais, tu devrais demander à Ether de t'en apprendre d'avantage sur les plantes. C'est lui qui en sait le plus il me semble. Comme ça tu pourrais organiser tes propres expéditions en ramenant ce qui nous manque sans être sous la tutelle des autres guérisseurs ?"

    Le loup blanc était en effet l'herboriste des Séides. Même si le moment n'était sans doute pas exactement choisi pour aller lui parler de prendre une apprentie avec la montagne de travail qu'il devait avoir, une fois que l'everbloom serait passé, cela pourrait ouvrir de nouveaux chemins à la grise. Ils avaient autant besoin des loups qui arpentaient les terres que de ceux qui restaient au camp et, sur ce point, le frère et la soeur se complétaient à la perfection.

    "N'oublie pas de nous revenir lorsque tu te seras découverte pleinement dans tes longs voyages." Lança-t-il d'un ton léger.

    Si la phrase se voulait taquine, elle avait aussi une signification bien plus profonde. Il ne savait pas trop quelle était la nature d'un lien normal entre une fratrie, mais il se savait très attaché à sa jumelle et était sincère en disant qu'il espérait qu'elle reste près d'eux. Paradoxal, peut-être, de la part d'un loup qui l'envoyait chaque jour aller risquer ses coussinets dans des endroits où, peu à peu, Everbloom devenait maître des lieux. Il posa le regard sur elle et remarqua qu'elle ne parlait plus - et peut-être ne l'avait-elle même pas écouté d'ailleurs -, son regard bicolore perdu dans le lointain. Il lui sembla même y distinguer une once de tristesse. Il jeta un regard sur le côté. La silhouette de Ronaldo était en boule sur la place, les plumes ébouriffées mais dans un respectable silence. Progrès considérable, nota le blanc.

    Quand Maisie vint chercher son contact, il lui rendit son étreinte avec chaleur. Alors qu'elle parlait, évoquant des souvenirs qui étaient à la fois réconfortants et douloureux, au vu de la situation actuelle, il pouvait presque suivre le fil de ses pensées tant il était limpide. Il devina à sa voix qui se brisait et à la légère crispation de ses épaules qu'elle retenait ses sanglots. Il posa une patte sur son dos et colla sa tête contre celle de Maisie avec douceur, dans un geste réconfortant. Bien-sur qu'il se souvenait les joyeux moments de leur enfance. Ils lui revenaient par dizaines, des petits flash de joie diluée de nostalgie désormais, qui clignotaient devant ses yeux comme pour veiller à ce qu'il ne les oublie pas. Il s'appuya contre sa soeur, un sourire triste sur le museau et ferma les yeux.

    "Je me rappelle oui." Murmura-t-il. "Et toi, tu te souviens du jour où tu as du me consoler car j'avais tenter de toucher le feu et que je m'étais brûlé la patte ? Papa et maman trouvaient ça ridicule, tu étais la seule à me dire que c'était courageux. Et tu te rappelles de ce vieux lapin qui traînait sans cesse près du camp, que personne ne chassait et à qui tu voulais faire un collier ? Et du jour où tu as ramené Ronaldo à la maison et qu'il a renversé la réserve de Lavande de Maman ?"

    Il serra un peu plus sa soeur contre lui. Ils avaient construit leur vie sur une enfance pleine de joie, d'aventures de louveteaux, mais aussi de petits moments qu'ils partageaient uniquement tous les deux. Sur leur complicité qu'il ne souhaitait pour rien au monde voir disparaître un jour.

    "Maman va s'en sortir." Souffla-t-il. "J'en suis sûr."

    Il s'écarta un peu d'elle pour chercher son regard et lança avec un brin de malice :

    "Et le jour où elle sera guérie, je suis sûre que tu gagneras la course au câlin."

    Il passa la patte dans les cheveux blancs de sa soeur pour les ébouriffer, puis lui lança un sourire. Même s'il était profondément triste lui aussi de ce qui arrivait et que leur famille soit touchée, ces quelques instants près de Maisie lui semblaient plus précieux que jamais. Il avait la sensation que, derrière la nostalgie et la crainte de l'avenir qui venaient parasiter le présent, en parler ouvertement lui avait réchauffé le coeur et redonner une once d'espoir. Il ne saurait sans doute jamais assez la remercier pour ça.
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MessageSujet: Re: Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy   Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy EmptyJeu 15 Sep 2016, 20:08

Maisie

Elle sourit, tristement, mais elle souriait. C’était là de beaux souvenirs, et comme une petite flamme, la chaleur dans son cœur la réchauffa, semblant chasser des larmes et la tristesse, et ses yeux perdirent leur humidité, alors qu’elle recula en même temps que ton frère ; pour le regarder avec affection. Malgré leurs énormes différences, ils avaient toujours été là pour elle, et l’avait toujours supporté, malgré ses quelques crises dues à sa jeunesse, et son tempérament fort. Et son frère était la personne plus plus proche d’elle qu’elle n’ait jamais connue. Et comme il le disait, ils avaient tellement de souvenirs en commun, tellement de beaux moments.

Elle se souvenait bien de la fois où il avait mit sa patte dans le feu, en essayant de le toucher. Elle aussi, c’était demandé si on pouvait toucher le feu, si in avait quelque chose de palpable, mais n’avait jamais eu le courage, parce que c’était trop chaud. Mais lui, il avait essayé, et elle avait, en effet, trouvé ça tellement courageux. Surtout en le comparant à elle même, qui avait trop peur de se faire mal, et qui n’osait donc pas.
Le lapin, elle s’en souvenait aussi à présent. Il avait été si vieux, d’un si joli gris bleuté, et elle avait si souvent cherché à l’approcher, mais il fuyait toujours. Il restait jusqu’à la dernière seconde, où elle pensait vraiment qu’elle pourrait le câliner, petite bestiole mignonne qu’il était, mais lui échappait sans cesse. Alors elle avait eu le dessin de lui faire un collier, parce que, d’une façon ou d’une autre, avec ce collier, il serait à elle. Mais il avait disparu, le jour où elle avait fini le collier.
Soit, c’était quelques bouts de pierres ferreux qu’elle avait collés ensemble en les faisant fondre, mais quand même, elle en avait été vraiment fière. Du coup elle l’avait donné à Ronaldo.
Et Ronaldo l’avait perdue.
Évidement.

Et finalement, Ronaldo entrain de faire l’abruti. Bizarrement, elle avait beaucoup de souvenirs de Ronaldo entrain de faire des bêtises.
Genre, BEAUCOUP.
Mais cette fois ci avait été mémorable. Ronaldo, entrain de fuir Maisie, qui fuyait Maman, et Papa qui courait derrière avec Roy, parce que pourquoi pas ?
Elle avait vraiment rigolé en y repensant, bien qu’à l’époque, elle avait été plus paniqué et fâchée avec Ronaldo qu’autre chose.
Bien qu’on ne pouvait pas demeurer fâché avec le poulet très longtemps, il avait sa façon toute à lui d’être vraiment trop mignon au bon moment. Bien que là il était très silencieux, alors elle lui jeta un coup d’œil, mais il dormait en boule. Puis elle agita les oreilles, son sourire triste caressant toujours les coins de sa bouche.
« J’en doute, t’es pas encore un petit savant tout rapetissé ! Tu pourrais toujours gagner, tu sais ! » Puis elle se détacha de lui, après un dernier câlin.

« Tu sais, t’as raison, si on s’en sort de tout ça, j’irais voir Ether. Et je lui demanderai de me prendre comme apprentie. » Dit elle, résolue.
Elle ne s’était jamais considérée belle, mais en vérité, elle était plutôt jolie, avec ses longs cheveux, sa figure svelte, et son grand chapeau, qui lui cachait un peu ses brillants yeux, quelle devait parfois repousser en arrière, pour voir. Elle était aussi mignonne quand elle s’y mettait, son visage pouvant assumer les plus mignons airs, les plus ravissants sourires … Elle avait naturellement les commissures de la gueule qui se relevaient, lui donnant un aspect joyeuse même au premier regard. Ses cheveux, lorsqu’ils étaient complètement relâchés touchaient presque le sol. Ils avaient beaucoup pris en longueur ces derniers mois. Mais le plus surprenant, c’était quand même quand elle ôtait son chapeau, elle avait alors quelque chose de plus sérieux, plus érudit dans son apparence. En fait, elle ressemblait plus à son frère, pelage blanc et gris, et cheveux blancs.
Tout était donc dans le chapeau.
Ou presque.

Elle se leva, et regarda son poulet, qui venait de se rendre compte que quelque chose se passait, et tournait la tête d’elle à Roy, en remuant les ailes, comme si il se demandait sur qui il devrait se jeter en premier. Elle se mit à sourire, franchement, en le voyant tourner la tête avec des gros yeux, en mode « Hummmmmmmmmmmmmmm ».
Puis il sembla se décider, et vint se jeter sur sa maîtresse.
Enfin, se ‘jeter’ .
Il sauta vers elle, en piaillant pour frotter sa tête contre sa patte avant. Puis il tourna la tête vers Roy, et cotcota, comme si il rouspétait de la jalousie du loup blanc. Avant de sauter en l’air en battant des ailes - parce qu’on ne pouvait pas dire voler, vraiment. Sauter en l’air en battant des ailes, c’était plus réaliste- pour venir se poser sur le dos grisé de la jeune louve, se faisant une place entre ses ailes, avant de pousser un petit bruit contenté, et de regarder la loups, comme si il se demandait « bon, alors on va où ? »
La jeune le laissa s’installer, amusée, avant de regarder son frère, si bien que le « on fait quoi là ? » se voyait dans les deux paires d’yeux qui étaient posés sur lui.
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Ehnala
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MessageSujet: Re: Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy   Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy EmptyVen 16 Sep 2016, 14:55

    Le blanc observa sans mot dire, un léger sourire aux babines, le volatile s'approcha de sa soeur puis sembler le réprimander avec force caquètement, avant de finalement se résoudre à aller donner une deuxième paire d'ailes à la louve. Quel étrange duo ils formaient. Même si cela était, avec le temps, devenu parfaitement normal pour la petite famille d'avoir toujours dans les pattes la silhouette d'abord duveteuse et gazouillante puis plumeuse et chantante du poulet - tant bien que mal, il fallait l'avouer. Il contempla les deux amis durant l'intervalle de temps qui leur fallut pour communiquer avant de se mettre à le regarder fixement. Sa soeur était devenue une jolie louve - bon, certes, il n'était pas du tout objectif sur la question mais tout de même - et trouverait certainement nombre de prétendants, surtout en allant batifoler comme elle le faisait aux quatre coins de leur monde. On trouvait tant de choses au-dehors - c'était d'ailleurs ce qu'elle lui avait dit quelques instants auparavant. Il se demanda pourquoi lui n'était pas si attiré et dépendant de cette espèce de liberté qu'elle semblait clamer. Il ne voyait pas comme une contrainte - pas trop, même si ces derniers temps c'était un peu différent - de devoir passer de longues heures, de longs jours parfois sans sortir des limites du Creux au Loup, tour à tour le nez plongé dans des remèdes à concocter et trier, puis au chevet des malades pour les soigner, leur parler et les réconforter. Pour parler à leur famille aussi, rassurer les mères des louveteaux qui avaient attrapé la toux ou s'étaient coupé un coussinet, rassurer les compagnons des louves pleines ou en gésine, les enfants des vieux loups que l'hiver rendaient tremblants et affaiblis. Il inspira doucement. Il avait trouvé de belles choses à faire de son côté aussi, suivant sans le savoir les traces de sa mère. Il ne possédait pas la douceur et la gentillesse de Romance, qui s'attira spontanément l'amitié des autres loups, mais tâchait de redonner confiances à ses congénères au mieux. Il savait qu'il ne charmerait personne par son physique - cela ne faisait pas rêver, un petit loup blanc à la santé fragile et qui passait ses journées entre les étagères et les paillasses des loups souffrants - mais peut-être finirait-on par l'apprécier pour les services qu'il rendait. Au fond, ce serait sans doute la plus belle des formes de reconnaissance.

    Il s'arracha à ses songes en constatant qu'un silence léger s'était posé sur le groupe, et en sentant posé sur lui le regard bicolore de Maisie - et les petits yeux noirs de Ronaldo aussi, mais ça avait quand même nettement moins d'effet. Il crut y voir une lueur interrogatrice, comme si elle lui laissait le choix de ce qu'ils feraient, de la direction qu'ils prendraient pour continuer leur promenade. D'un signe de tête, il l'invita à une marche revivifiante sur le bord de l'eau, aux lueurs du soleil matinal. Les embruns battaient dans ses cheveux, les soulevant parfois en un voile épais, qui retombait ensuite sans bruit sur son pelage de neige. Il garda le silence quelques instants, appréciant le calme seulement rompu par le bruit de la mer, après tous ces jours passés à entendre les toux et les plaintes, que la caverne au coeur de la Mine faisait résonner en mille échos qui lui vrillaient le crâne, à la longue. Ici tout était vaste et sans bruit de souffrance. Ses griffes crissaient agréablement sur le sable mouillé. Son regard balaya le paysage qui s'étendait à leur droite, par delà les plages. Un petit bout de forêt ou de jungle, il ne savait pas trop, une bande végétale séparait les plages où ils se trouvaient des grandes étendues de plaines qui joignaient les autres terres. Il eut un petit sourire.

    "Nous sommes nés ici." Dit-il simplement.

    Il ne se souvenait plus si Romance lui avait simplement raconté à lui, tandis qu'elle le prenait sous son aile pour le former alors Maisie et Ronaldo allaient batifoler dehors, ou si la grise était là lorsque cela s'était dit. Lui le savait en tout cas. Sa mère lui avait raconté comme le soir de leur naissance, alors que le jour tombait, elle avait tiré des flots Améthyste alors petit, et n'avait pas pu revenir au camp. La vie avait décidé d'être malicieuse et de faire respirer au petits poumons de ses enfants l'air salé des environs de la mer. Ils avaient vu le jour dans la plaine qui jouxtait l'endroit où ils se trouvaient, sous le regard de leurs parents et d'un autre Savant dont il ne se rappelait plus le nom. Il aimait bien cette histoire. Elle différait des mises bas classiques au camp, dans la tanière sécurisée qui servait à cela. Leur histoire a eu avait une petite saveur d'aventure en plus. Il baissa le regard vers Maisie.

    "Je suis certain que tu as profité de ma distraction d'alors pour me prendre un peu de croissance." Lança-t-il en riant doucement.

    Quand ils marchaient l'un à côté de l'autre, la différence de taille était visible. Avec des loups moins chevelus, il avait parfois sa tignasse pour donner une fausse impression de grandeur, mais là, c'était grillé. La grise avait quasiment la même épaisseur de lourdes mèches blanches - quoi qu'un tout petit peu moins épais et peut-être moins longs,mais il 'en était pas certain. Il lui vint soudain à l'esprit que cela faisait des jours qu'il n'avait pas défait la natte plus serrée que d'ordinaire qui enserrait ses cheveux près de son cou pour qu'ils ne traînent pas dans ses ouvrages ou trop près des malades. Il se ramassa légèrement son arrière-train, tordit le coup et d'un coup de griffe adroit, détacha la petite ficelle usée qui en retenait le bout. En quelques coups de patte, il libéra le grand voile de ses mèches immaculées, avec une sensation de libération. Il secoua la tête, satisfait. Le bout de ses cheveux se prit dans le vent et se mit à flotter autour de lui en ondulant, les plus longues mèches allant frôler la surface mouvante de l'eau.
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MessageSujet: Re: Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy   Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy EmptySam 17 Sep 2016, 17:15

Elle marcha à côté de son frère, son poulet sur le dos, avant de regarder au loin, comme lui. Oui, ils étaient nés ici. Elle avait entendu maman en parler avec lui, une fois, alors qu’elle rentrait de sa course après son petit Ronaldo, qui était, à l’époque, qu’un jeune poulet, qui avait réveillé quelque loup, à qui elle avait dû s’excuser. Elle avait entendu maman le raconter à Roy. Elle avait toujours été un peu jalouse de la relation maman-roy. Non pas qu’elle préférait son fils à sa fille ! Mais que Roy avait les mêmes aptitudes que Romance, bien que sans la chaleureuse gentillesse, et elle pouvait facilement lui apprendre à être savant, alors qu’avec sa fille, il avait fallu plus de patience. Petite, toujours distraite, elle était toujours entrain de penser à autre chose, et ne suivait pas bien.
Mais oui, elle avait entendu l’histoire. Ca lui semblait un peu stressant, elle ne sait pas si elle aurait aimé, loin du confort d’une couchette, bien qu’avec son mâle, elle aurait paniqué, à l’idée que quelque chose puisse mal se passer, et que le temps que ca prendrait pour qu’on aille chercher des provisions pour le savant, s’il n’avait pas tout ce qu’il fallait, elle pourrait être morte et l’enfant aussi. Mais c’était quand même une belle histoire.
Elle rigola, quand son frère lui parla de voler la croissance. En effet, elle était à présent plus grande que son frère, et elle ne le regrettait pas ! C’était le sujet de la plupart de ses taquineries, quand Roy venait lui aire coucou, et qu’elle regardait au dessus de sa tête, avec l’expression de la consternation, en demandant

« Mais où est Roy ? »

Mais à présent il lâchait ses cheveux, et c’était à son tour de devenir verte. Il avait des cheveux biens plus beaux que les siens. C’était rageant.
Très très très.
Mais elle n’allait pas lui montrer !

« Ouuuuh » fit Maisie, en faisant sa petite troll-face, en le regardant avec des gros yeux exorbitants.

« Quel beauw-gosse que voilà ! » S’exclama t’elle, d’un rire tout doux, en accordance avec sa voix mélodieuse, avant de sauter devant lui, et d’utiliser sa patte pour lui jeter ses propres cheveux tous beaux dans la figure, et fuir en riant, réveillant Ronaldo, qui protesta comme un fou contre ces perturbations.
Avant de secouer violemment la tête, se débarrassant de son chapeau qu’elle attrapa au vol, et du petit bracelet à piques qui tenait ses cheveux, qui finit autour du cou de Ronaldo, qui cligna un instant des yeux, avant remuer ses plumes, se sentant beau.
Elle rigola, et regarda son frère, son chapeau tenu délicatement entre ses crocs, et gloussa, ce qui fit tourner la tête de Ronaldo vers elle avec curiosité.
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Ehnala
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MessageSujet: Re: Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy   Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy EmptyLun 19 Sep 2016, 13:33

    Roy eut un petit rire en voyant le poulet décontenancé par son ornement imprévu, et en croisant le regard malicieux de sa soeur. Leur ressemblance était plus visible maintenant qu'ils étaient dépourvus de tout ce qui tenait leurs cheveux. Une ressemblance subtile et qui était autant dans l'allure que dans quelques-uns de leurs traits. Maisie aussi possédait un long voile de mèche de neiges, qui vinrent lui chatouiller le museau lorsqu'elle les fit volontairement. Il détourna la tête avec un amusement non masqué, le coeur gonflé d'une joie qu'il n'avait pas éprouvé depuis un moment déjà. Une joie toute simple pourtant, qui répandait une chaleur réconfortante à travers son poitrail et jetait hors de son esprit les préoccupations qui avaient une fâcheuse tendance à s'y amasser ces derniers temps. Il inspira profondément de nouveau, un sourire aux babines et les yeux mi-clos. Alors qu'il se laissait envahir et emplir par l'air salé, une pensée mutine lui vint. Il n'avait ce genre d'idées que si rarement et uniquement lorsqu'il se trouvait avec sa famille que l'idée lui parut tout d'abord déraisonnable et loufoque. Fort heureusement, il y avait encore dans son esprit une jeunesse qui eut tôt fait d'allumer dans son regard une étincelle malicieuse en repoussant toutes ce qui s'y opposait. Il secoua la tête, l'air de rien - et aussi parce qu'il fallait l'avouer, sentir ses longs cheveux flotter autour de lui était une sensation qui lui plaisait - puis sans prévenir, il attrapa entre ses crocs le chapeau de sa soeur, lui arrachant sans difficultés ni dégâts puisqu'elle ne semblait pas du tout s'y attendre, et fila le long de la mer avec son butin.

    Baissant légèrement la tête, il accéléra autant qu'il put, sentant avec plaisir l'air siffler de plus en plus fort autour de ses oreilles et dans son pelage, faire plisser ses yeux et se rabattre ses oreilles. Lorsqu'il s’entraînait, c'était toujours le moment qu'il préférait. Cette bouffée soudaine de liberté, la sensation de vitesse, de voler au-dessus du sol. Ses pattes martelaient le sable mouillé à une cadence de plus en plus rapide, de plus en plus folle. Il semblait une comète blanche qui filait sur le bord de l'eau. Son souffle s'accéléra lui aussi, mais il n'en avait cure. Connaissant Maisie, elle se serait prise au jeu et était certainement sur ses talons. Il inclina légèrement la tête sur le côté pour vérifier. Erreur fatale. Certes, la probabilité que sa décision de regarder derrière lui - et donc de ne plus prêter attention à ce qui se passait sous ses coussinets dans l'immédiat - se fasse exactement au moment où un crabe se décidait à sortir sa carapace luisante et glissante hors du sable était extrêmement faible. Et pourtant. En se sentant partir soudainement sur le côté, il réalisa que cela pouvait tout de même arriver.

    La casquette lui échappa et alla sagement atterrir sur le sable doré de la Crique,tandis que lui partait dans un roulé boulé ridicule dans l'eau. Du sable entre les dents, il se redressa. Au-même moment, une vague s'abattit sur sa tête et, déjà en équilibre instable à cause d'un courant particulièrement fort qui courait entre ses pattes en tentant de l'attirer vers le large, il s'écroula de nouveau et fut quitte pour boire une bonne tasse. Lorsqu'il parvint enfin à crever la surface, trouver un appui stable et sortir de l'eau jusqu'au épaules, il inspira tel un noyé, crachant du sable et de l'eau salée. Son regard se releva vers la plage où trouvait la casquette de Maisie, et il fut pris d'un éclat de rire tant la situation lui paraissait cocasse.

    "Une petite baignade ?" Lança-t-il à la grise d'un air innocent.

    Tant qu'on y est.
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MessageSujet: Re: Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy   Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy EmptyLun 19 Sep 2016, 20:41



Maisie

Alors là il sprintait !
Elle se jeta après son frère avec un cri de « MON CHAPEAUUUUUUUUUUUUUUUUU » caractéristique. Ce n’est pas que, jeunes, il le lui avait déjà piqué pour fuir avec a toute allure, mais si en fait. Si. Donc elle se jeta après lui, sur ses talons. Soit, son frère était plus musclé, mais elle, avait de plus longues pattes, et elle allongea son sprint, à un tel point qu’elle savait qu’elle pourrait le dépasser, que c’était possible, qu’elle le pouvait. Ses cheveux, libres, comme ceux de son frère, happés par le vent, volaient derrière elle, claquant dans la figure de son gros poulet doré et vert, le renversant dans le sable mouillé. Malheureusement pour ce dernier, le collier était un peu lourd pour le soulever. Et il tombât sur le coté, les piques se fichant dans le sable humide, qui formait presque un ciment. Il eut un petit moment d’incompréhension, quand il ne réussit pas à se lever, avant de se rendre compte que son joyau et collier royal, légué à lui –il n’avait aucun doute là-dessus - par sa maîtresse, ne voulait pas le laisser se lever. Il essaya de nouveau, sans résultat, puis grogna, et y jeta tout son poids et ses muscles.
Alors le collier se détacha de sol, le laissant en équilibre un instant, avant la gravité le rappelle de son autre côté, et qu’il retomba avec un cri d’horreur.
Il se débattit quelques instants, ne voulant absolument pas laisser le joli collier là, en cocotant.

Pendant ce temps, Maisie rattrapait son frère, elle voyait les mètres les séparant devenir des centimètres, devenir des millimètres, devenir des …
Hop, mais où était il passé ?
Son frère blanc semblait avoir ... disparu !
Elle freina, faisant quatre larges digues digues dans le sol de sable mouillé, et tourna la tête.

Il était dans l’eau.

Et se débattait sans son raffinement ni sa dignité noble et habituelle, pour sortir la tête de l’eau avec une inspiration bruyante en toussant du sable, qui resta pendu sur sa petite barbichette, lui donnant un air tout à fait comique qui envoya sa sœur grise rouler sur le sable, en proie à une crise de fou rire, à regarder son frère, ayant oublié que celui-ci lui avait volé son chapi-chapo-chapi-chapo, son rire résonnant de son timbre clair.
Elle roula sur le ventre en soufflant.
« Houhouuuuuu »
Elle lui lança un sourire ravi, avant d’entendre son invitation. Un énorme sourire s’imprégna sur le visage blanc de la jeune, alors qu’elle se préparait à bondir, remuant les fesses comme un félin.
« Tu l’auras demandééééééééééééééééééééé » s’écria t’elle, en se jetant dans l’eau, le rejoignant en quelques bons, en éclaboussant l'eau autour d'elle, en enfonçant ses pattes violemment dans l'eau de mer, sur la bonne voie pour lui enfoncer sa tête blanche sous la flotte … Quand elle sentit pas le sable sous ses pattes avant.

Il y avait un trou dans le sol.

Avec un visage qui disait très clairement « oh crotte » elle s’enfonça hors de vue, dans l’eau.
Plus rien ne bougea pendant quelques secondes, et dans l’eau alourdie par le sable en suspension, elle était invisible aux yeux de son frangin.
Il y eut un silence de mort, qui s’abattit sur la crique, ponctué des cris de quelques oiseaux.
Et soudain, la figure grise se jeta hors de l’eau, derrière son frère. Elle avait approximé, sous l’eau, l’emplacement de son frère, et l’avait contourné, en retenant sa respiration, espérant passer inaperçue, avant de reprendre surface derrière lui, les yeux fermés contre l’eau salée qui les piquait, sur ce qu’elle espérait être le dos de son frère.
« Hyaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah » s’exclama t’elle, en plein vol, ne sachant pas trop si elle s’était loupée, et si elle aller crasher dans de l’eau piteusement, bien que normalement, elle devrait crasher sur le dos de son frère.

Pendant ce temps, un petit poulet avait décidé que ce collier, il était très joli, mais là, lui cassait les noisettes, allait s’extirper de sa prison pour aller rejoindre sa maîtresse. Ou au moins aller s’asseoir sur le chapeau délaissé de cette dernière, pour se réchauffer son ventre qui gargouillait.
Il enleva donc gracieusement sa tête pour laisser là le bijou noir et doré.
Si seulement.
Le fichu truc ne laissait pas passer sa tête. DU TOUT ! C’était un miracle qu’il était passé du premier coup. Le plumu, debout, le cou allongé, la tête passant par le joyau d’or et d’ébène, tirait de ton son cœur, son corps, son âme.
Il cria de rage et de frustration. Quel horrible cadeau.

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MessageSujet: Re: Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy   Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy EmptyMar 04 Oct 2016, 08:26

    Roy ferma les yeux quand la grise le rejoignit dans une grande gerbe d'eau salée. Il l'entendit plonger - plus ou moins volontairement - et sentit près de l'une de ses pattes des remous lui indiquant que même s'il ne la voyait plus elle était plus proche que jamais. Il devinait sans peine ce qu'elle comptait faire, mais il ne put l'esquiver totalement lorsqu'elle jaillit, crevant la surface, pour aller s'abattre sur son épaule et le déséquilibrer. Il l'entraîna dans sa chute et tous deux burent la tasse avec force éclats de rires. Roy se redressa, une lueur chaleureuse illuminant son regard clair. Il donna un coup de museau amical à sa soeur, puis remonta à petites foulées vers la plage. Le soleil montait lentement dans le ciel et baignait désormais les Criques d'une lueur chaude et dorée, qui sentait la fin de l'été. Pour l'instant, ils avaient eu de la chance et il avait fait relativement chaud, mais la fraîcheur grandissante des nuits indiquait sans doute possible la venue de l'hiver. S'ils parvenaient à repousser la plante et à éviter d'autres contagions d'ici là, peut-être les plantes mourraient-elles naturellement de froid aux premières gelées. Et pour une fois dans l'histoire, on serait contents de voir arriver le long hiver. Cette pensée était un peu absurde, mais tout ce qui pouvait donner de l'espoir était bon à prendre. Ils étaient encore si jeunes, ils en avaient tant besoin.

    Une fois les quatre pattes sur le sable, Roy s'ébroua. Ses mèches alourdies retombèrent en silence sur ses épaules. Les cheveux trempés et détachés,il n'avait plus exactement la même allure. Il semblait plus doux, comme si ses boucles réchauffaient un peu son regard froid et atténuaient son air sérieux. Il ressemblait à Maisie ainsi. Bien-sûr, il serait redevenu lui-même lorsqu'ils rentreraient au camp, puisqu'il y retrouverait la montagne de choses qu'il avait à faire et recommencerais une nouvelle journée de labeur. Préparer des remèdes, ausculter les malades pour noter leur évolution, vérifier que tous les loups sains qui étaient entrés dans la Mines ne présentaient pas de symptômes. S'il en avait la force, il irait certainement voir leur mère aussi, à la tombée de la nuit. Lorsqu'il n'y aura dans la Mines plus que les quelques loups charger de monter la garde, en cas d'urgence. Il ne savait pas s'ils pourraient parler où même si elle était consciente, mais il pourrait lui raconter cette matinée avec Maisie. Cela lui réchaufferait sans doute le coeur. Il ferma les yeux et inspira profondément, laissant le temps à sa malicieuse jumelle de le rejoindre.

    Son pelage clair reflétait la lumière du soleil de manière presque aveuglante - comme la neige qui fait plisser les yeux en hiver lors des jours gelés et ensoleillés à la fois. Il réchauffait doucement sa blanche pelisse, le préparant à reprendre le chemin de la maison. Il releva les paupières en croyant entendre un bruit dans les fourrés, non loin, mais personne n'en sortit. Un animal sans doute, quelque-chose dans ce genre. Il garda les prunelles fixées sur le buisson un long moment, laissant ses pensées voguer librement à travers le temps, les événements, ses espoirs et ses craintes. Mais il ne devait pas avoir peur. Il n'en avait pas le droit. C'était à lui qu'incombait le rôle de rassurer tous ces loups inquiets pour leurs proches, et ce rôle était plus crucial que jamais. Il y avait toujours la crainte que malgré leurs remèdes et malgré l'espoir qu'ils distribuaient, ils ne puissent rien faire. Personne n'avait évoqué cette hypothèse à voix haute encore, mais il la lisait dans le regard de tous ses collègues Savants.
    Mais ils devaient garder espoir coûte que coûte.

    Il tourna la tête vers sa soeur et lança :

    "Je pense qu'il est temps de revenir à la réalité, hélas."

    Ce qui était une retranscription parfaite de ses pensées. Le devoir les appelaient, et ils devaient refermer cette bulle de joie et d'innocence qu'ils avaient partagée, brève et sublime au milieu de la peur et du chagrin. Mais il savait que de tels souvenirs pouvaient lui apporter de la lumière au plus profond des ténèbres, et il ne regrettait en rien d'avoir sacrifié quelques heures de travail pour venir prendre une grande goulée d'air frais et d'amour fraternel.
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MessageSujet: Re: Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy   Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy EmptyMar 04 Oct 2016, 20:30

Ce fut une réussite. Une réussite couronnée de litres d’eau salée, mais une grosse réussite tout de même. Les vagues frappaient les pelages gris et neige, éclaboussaient les deux jeunes loups, et la joie de la jeunesse surfait sur les petites crêtes d’eau, se glissant sur les vagues, se jetant su le sable. De loin, les deux jeunes loups pouvaient être vus, un cri strident parfois porté par le vent jusqu’à Ronaldo le dégoûté, les deux formes claires sautant autour l’un de l’autre, longs cheveux claquant dans l’air. Alors que le poulet lui, enfoncé dans le sable, s’ennuyait réellement.

Mais sa maîtresse, hors de son champ de vision, finit par quitter l’eau salée de la mer, ses longs cheveux trempés rapatriés sur son dos, pour ne pas finir couverts de sable, ses yeux bicolores toujours brillants. Elle bondissait hors de l’eau, évitant les vaguelettes avec un rire joyeux, attrapant ses cheveux entre ses crocs, et s’ébrouant violemment, faisant voleter des gouttelettes autour d’elle, dans une fine pluie. Elle leva la tête, son pelage empli d’air lui donnant un aspect de grosse peluche, avant de remettre ses cheveux sur son dos, fermant les yeux, et humant l’air. Inspirant.
L’odeur du sel lui chatouillait les narines. C’était si bon, de sortir comme ceci, parfois. Bien qu’elle allait devoir rentrer pour ressortir, et travailler à sa manière. Mais tout de même, elle avait eu si peu de temps avec Roy depuis quelques mois que cette escapade elle ne risquait pas de l’oublier rapidement. Elle ouvrit les yeux, de nouveau, son regard se posant sur son frère, qui avait un l’air tellement plus détendu, comme ceci. Et pour une fois, en les regardant, comme ceci, l’un près de l’autre, personne ne pourrait douter qu’ils étaient frangins.
Elle s’approcha, agitant un peu ses pattes pour se débarrasser du sable mouillé qui lui collait un peu aux pattes, son pas lent devenant un trot décidé. Elle n’avait pas envie de briser cette bulle de joie qui se fissurait déjà, en revenant à la dure réalité de sa vie de chaque jour, de la triste et de l’inquiétude, de l’indécision, des poids que de jeunes loups comme eux ne devraient surement pas porter.
Elle agita ses oreilles en le voyant se retourner vers elle, notant dans sa coiffure cette surprenante ressemblance, avant qu’il ne lui lance :

"Je pense qu'il est temps de revenir à la réalité, hélas."

Elle soupira intérieurement. Roy sérieux revenait. Mais c’était mieux ainsi, c’était justement le fait qu’il soit sérieux, qui mettait en reliefs ces moments de jeune folie, qu’elle chérissait toujours, comme elle chérissait son frère. C’était son seul frère. Elle ne le changerait pour rien au monde.
Elle sourit donc en hochant la tête, ses yeux fermés de son sourire formant des accents circonflexes alors de des mèches de cheveux blancs, de leur libre arbitre, lui barraient le museau.
« Je sais ! »
Elle arriva a son niveau, puis d’un coup de museau, lui montra le chemin qui remontait la plage, en se lançant, à un pas calme et mesuré, attrapant par les plumes de son derrière le poulet brun, et le détachant de son collier, qu’elle passa autour de ses cheveux, ainsi que son chapeau, duquel elle s’aplatit les oreilles, avant de les caser entre la chaine d’or et le tissu. Alors qu’elle finissait de s’appareiller pour le publique, elle soupira et regarda les rochers, au loin, qui bravaient la mer, bien qu’elle essaie toujours de les battre, de les faire reculer. Ces rochers qui tenaient bon.
Il y avait tellement de choses, dans ce monde, pour lesquelles il était honorable de se battre. Il fallait qu’un jour, elle en choisisse un pour elle, une raison pour qu’on l’admire.

La grise, illuminée par le soleil, laissa son regard se perdre dans le vague, surprenant portrait de son frère sérieux, avec ses cheveux mouillés et blancs pendant d’un côté de son visage, semblant plus longs qu’à l’habituel. Ainsi, dans son sérieux passager, elle sourit doucement, et la joie de Maisie retrouva sa place sur un museau de blanc, avant qu’elle se retourne vers Roy.
« Alors tu t’es trouvé une copine ? »

C’était réellement son sujet favori. Elle aimait tellement l’embêter dessus, bien qu’elle savait qu’elle saurait un peu de mal si son frère l’oubliait au profit d’une autre louve, mais d’une certaine façon, ils seraient toujours frère et sœur, et elle ne perdrait jamais. Tout de même, elle attendait de la rencontrer, si un jour il en avait une, et là, c’était sur, elle lui raconterait tout ce que Roy-l’enfant avait fait comme bêtises, en détail, avec présence du criminel en bonus.
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Ehnala
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MessageSujet: Re: Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy   Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy EmptyMer 05 Oct 2016, 18:45

    Il emboîta le pas à Maisie lorsqu'elle reprit le chemin qui remontait doucement vers les plaines et, bien plus loin, l'Etang et les montagnes du Creux aux Loups. Il profita de la pause qu'elle fit pour rattacher ses cheveux et replacer son chapeau pour faire de même - le chapeau excepté - et rattacha rapidement sa tignasse humide en une tresse négligée. Il aurait tout le temps de retravailler sa coiffure une fois au camp, tout en réfléchissant à de nouvelles solutions pour de nouveaux problèmes qui se poseraient sans aucun doute. Ils reprirent leur chemin lorsque la grise eut récupéré son volatile - qui n'avait pas l'air franchement de bonne humeur mais était étrangement silencieux - et terminé d'achever sa toilette. Peu à peu, sous leurs pattes, le sable céda la place à la terre et ils passèrent le petit bois aux allures tropicales qui séparait les Criques du reste des terres. Comme s'ils franchissaient la barrière de leur monde rêveur et innocent pour aller s'embourber de nouveau dans la dure vie réelle. Roy baissait la tête pour passer sous les dernières grandes feuilles lorsque la voix de sa soeur retentit de nouveau, avec cette fameuse question qu'elle ne cessait de lui poser depuis qu'ils avaient atteint le stade adolescents. Allons bon. C'était amusant comme elle arborait cet air malicieux à chaque fois qu'elle décidait d'aborder ce sujet avec lui. Il n'était ni spécialement à l'aise, ni spécialement mal à l'aise sur ce terrain - puisque ledit terrain était totalement vide, ce qui laisse relativement peu de place aux événements potentiellement gênants. Et pourtant,même si sa réponse était toujours la même, elle ne cessait devenir l'asticoter à ce sujet. Que dirait-elle si elle apprenait qu'il avait croisé et consolé une de leurs congénères Séides en déprime à cause d'une épreuve de glowstick ratée ? Il se demandait d'ailleurs si elle ferait en sorte de lancer une sorte de ragot à son sujet ou si simplement... Cela l'amuserait de le taquiner sans cesse avec cela, tout en respectant cette part de leur intimité qu'ils partageaient uniquement entre eux.

    Il lui jeta un regard semi-amusé, comme il le faisait à chaque fois, entre ses mèches blanches.

    "Tu crois vraiment que j'aurais été capable de te cacher ça ?" Lança-t-il d'un ton léger.

    Il ne savait pas pourquoi mais il avait le sentiment que sa soeur détecterais immédiatement ce genre de changement dans sa... situation. Intuition très étrange, certes, d'ordinaire c'était plutôt aux mères ou pères que 'on attribuait ce genre de super-instinct qui leur indiquait que quelque-chose de type sentimental ou autre avait changé chez leur progéniture. Mais lui avait cette étrange certitude - qu'il cachait sous une sorte... d'humour, si tant était que l'on pouvait appeler ça ainsi - que la grise le percevrait immédiatement. Une sensibilité féminine peut-être, couplée à une grande complicité fraternelle. Il se demandait parfois si, dans la situation inverse, lui-même parviendrait à tilter que quelque-chose dans le coeur de sa jumelle avait changé. Serait-il jaloux ? Difficile à dire, en vérité. Il savait pertinemment qu'il n'avait absolument aucun droit d'être jaloux de ce genre de relation - déjà parce que dit comme ça, ça sonnait presque malsains, mais aussi - car cela ne briserait en rien celle entre sa soeur et lui. Il s'était plus ou moins préparé à cette éventualité de la voir s'envoler vers un autre pour qui elle aurait une sorte d'amour différent, et s'était convaincu qu'elle ne l'oublierait pas pour autant, même si les apparences venaient à lui prouver le contraire.

    "Et toi alors ? A part Ronaldo bien-sur."

    Parce qu'il avait bien dû développer une sorte de combine à ce sujet qu'elle lançait à tout va et qu'il avait fini un jour par rétorquer ça, et le souvenir de la tête qu'elle avait eue à cet instant pouvait encore lui arracher un sourire. Sourire qu'il lui fit, angélique, à cette remarque. La connaissant, il savait qu'elle réagirait, et prolongerait encore, sur ce chemin à la fin pourtant irrémédiable, ce moment de complicité et de taquineries.
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MessageSujet: Re: Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy   Le tyran, l'esclave, et la poule mouillée ~ft Roy EmptyVen 28 Oct 2016, 17:26

« Tu aurais pu essayer ! » s’exclama t’elle avec amusement, en balayant l’air de sa queue, avant de relever sa tête en feinte de fierté.

« Maiiiis tu aurais échoué ! Ahah ! On ne peut rien me cacher ! » Continua t’elle avec un clin d’œil en la direction de son frère, retournant la tête vers lui. Ses cheveux de blanc volèrent en un arc de cercle autour d’elle, à cause de son mouvement, lui donnant cet air joueur qu’elle avait si souvent eu durant sa jeunesse. Elle avait été si peu sérieuse, cherchant l’aventure, se souciant de si peu du danger, de ce qui pourrait lui arriver.
Elle continuait paisiblement sa route alors qu’il lui demanda si elle avait quelqu’un, elle ouvrit la gueule, esquissant un ‘non’ alors qu’il continua sur le sujet de Ronaldo.

Elle tourna tout d’un coup son visage vers lui, en tirant une tête qui semblait dire « aghhhh tu as oséééééééé » avant de faire la moue, semblant déçue.
« Tu sais … que n’avais pas eu le temps de te le dire avant mais … Moi et Ronaldo … »
Elle mima le visage du désespoir. et prit une grande inspiration, comme le ferait quelqu’un qui avait une terrible nouvelle à annoncer, et qui avait besoin de tout son courage.
« ... On n’est plus ensemble ! » Lui apprit t’elle, avec un hoquet, essayant de garder un visage sérieux, le coin de sa gueule essayant désespérément de ne pas monter cers ses oreilles.

Mais elle échoua, après avoir plongé son regard quelques secondes dans les prunelles bleus clairs de son frère, et se mit à rire. Elle avait vraiment perdu l’habitude de dire n’importe quoi en gardant un visage parfaitement sérieux, art qu’elle avait si bien maîtrisé, jeune, tout de même, son moment d’hilarité passé, elle sourit à son frère, puis secoua la tête.
« Non, je n’ai personne moi, mais peut être que ça se fera un jour …. Et que quelqu’un d’autre que toi arrivera à me supporter ! »
Sa voix, ayant commencée un peu rêveuse et perdue se métamorphosa, avec sa pointe d’humour, alors qu’elle regardait de nouveau au loin, la distance les séparant de leur destination devenant de moins en moins importante. Peut être bien qu’elle trouverait quelqu’un un jour. Elle ne pouvait qu’espérer.
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