Génèse - Libre

Couché dans le blizzard, le corps inerte depuis des heures. Le corps couché dans la poudreuse qui avait finit par le recouvrir en parti. Loin du tumulte de la meute et du reste du monde, les oreilles dressées et le museau pointé vers le ciel. Le cœur du loup battait à un rythme si lent qu’il n’était même pas possible de le sentir. L’état de léthargie dans lequel était le mâle était tout à fait fréquent. Ses yeux d’ordinaires rouges étaient devenus blancs nacrés et vide de toute vie. De temps à autre le vent glacé secoué son sombre pelage et sa chevelure d’ébène. Ses ailes étendues dans la neige était recouvertes par la poudreuse. Dans son dos ses pas avaient disparu pendant des heures.

Là haut, dans le ciel, loin de la terre et des loups. Une corneille volait au dessus du blizzard. Ses trois yeux fixant le sol qu’elle survolait. Aro avait vue une silhouette entrée dans l’océan de glace et de brume. C’était une femelle d’après sa silhouette et sa grâce naturelle. Il descendit un peu son vol mais resta tout de même loin d’elle, sait on jamais. Une solitaire à première vue. Pas de glowstik, rien, elle était peut être un danger. Son battement d’aile silencieux dans le vent, il planait au dessus d’elle. Il l’avait observé penser longuement et écraser un pauvre insecte inoffensif. Puis elle se retourna, l’avait-elle sentit ? Non, il était trop loin, son odeur avait disparu dans le vent, dans le froid et dans la neige. Les bruits ? Il n’en faisait pas, il était comme mort. Pourtant elle parla.

Sa voix fut emportée par le vent, mais c’était une voix assez dur et hautaine. Une voix supérieure emprunte d’arrogance. Une voix qui ne disait rien de bon au mâle brun qui dormait encore loin là bas dans la poudreuse. Un croasse lui échappa et il s’éleva plus haut avant de quitter le corps de son oiseau. Quand il retrouva le sien, il souleva lentement les paupières et détailla l’océan de neige qui s’étendait à perte de vue. Un environnement sauvage et glacé qu’il aurait aimé fouler en tant que loup libre. Mais il ne l’était plus, il avait trop besoin des autres. Finalement, il leva son corps puissant et musclé et secoua son pelage brun couvert de neige qui s’éleva autour de lui. Puis il se mit en marche pour aller à la rencontre de la femelle qui avait parlé.

« Un corbeau » répondit-il avec amusement.

L’ombre qui habitait son âme mais qu’il avait refoulé était ressorti. Ses frères et sœur ne s’étaient pas amusés à l’appeler Vol de Corbeau pour le plaisir de lui trouver un surnom. Non, il avait mérité cette appellation. Comme le vol d’un corbeau il était silencieux, et comme les charognards, il était un profiteur. Mais il refoulait ses instincts primitifs dans la meute. Mais là, il n’était pas dans la meute. Face à elle il était un loup comme un autre. Un étranger, et un inconnu. Il était aussi et surement un ennemi, mais de ça il ne se souciait pas vraiment. Allié, ennemi, tout cela n'avait pas de signification pour lui. Il ne voyait même pas les Brethens comme des ennemis, alors une solitaire encore moins. Pourtant, malgré cette absence d’animosité dans l'esprit du mâle. Il avait regard dénué de toutes expressions. Toutes pensées sages et rationnelles avaient quitté son esprit. Dans son corps courait le sang qui faisait monter l’adrénaline créer par la curiosité. Dans le fond de ses oreilles croassaient les milliers d'oiseaux noirs avec lesquels il avait grandit. Et dans ses yeux c'était gravé l'image de la corneille à trois yeux. Elle qui voyait tout, et qui n'était ni gentille ni méchante. Elle qui était sauvage et indomptable, comme lui quand il se sentait vraiment lui même.

Il s'arrêta à quelques mètres d'elle. Il l'observa de son regard vide et rouge. Elle était grande, mais plus petite que lui. Il devait probablement avoir une tête de plus qu'elle. Elle était musclée, mais pourtant tout en élégance et en finesse. Lui était massif, et imposant, comme il l'était depuis toujours. Elle n'avait pas d'ailes, mais un épais pelage gris et soyeux qui était secoué par le vent de la marrée. Des cheveux rouges et blancs, et une queue don la pointe était rouge également. Des yeux bleus, des marques sur le visages et les cuisses.Des boucles d'oreilles, et des d'autres parures. Aux yeux de Aro, c'était une femelle ordinaire. Pourtant, dans les yeux de la femelle brillait une lumière que lui ne connaissait pas.

Il l'écouta et ses crocs blancs se dévoilèrent dans un rictus malsain. Il leva les yeux derrières elle alors que sa queue caressait calmement le sol. Ses oreilles légèrement vers l'arrière, il n'était absolument pas vexé par la femelle. Il la trouvait juste aussi mauvaise qu'un fantôme du passé. Mais ça ne le dérangeait pas plus que cela.

"Je ne parlais pas de moi, mais de lui" observa-t-il

Le croassement du corbeau dont il avait prit possession se fit entendre. L'animal ailé fonça sur la femelle et passa juste au dessus de ses oreilles avant de venir se poser sur le crâne du mâle aux cheveux noirs. Quand elle parla de ses ailes, il songea qu'il devrait peut être penser à les lustrer de temps à autres. Il ne le faisait jamais. Pour lui ses ailes étaient plus une gêne qu'un cadeau. Puis elle se retourna en lui agitant sa queue sous le museau, mais il s'en contre ficha et reprit sa marche tranquille.

Pourtant elle revint à la charge. Elle se frôla à lui et le couvrit de douces paroles. Il s'arrêta et leva les yeux vers le ciel gris. Puis il quand elle eut terminé de déblatérer des sottises, il soupira et secoua négativement la tête. Il l'observa d'un oeil froid et mauvais. Son regard trahissant cette haine et cette méfiance naturelle que le monde lui avait donné contre les membres de son espèce. Puis il se tourna vers l'Est et un sourire étira ses babines avant qu'il ne se tourne de trois quarts vers elle.

"Si tu cherches réellement une meute, amuse toi à traverser les montagnes mais fait attention aux avalanches. Ensuite traverse le désert brûlant tout en réussissant à te nourrir car les loups de Sables ne le feront pas. Fait attention à ne pas t'évanouir dans l'étendus brûlante du sable, sinon les loups prendront plaisir à te dévorer, ils sont cannibales et ils ont raisons. Continues ton chemin et traverse la forêt. Si Stargate t'acceptes dans sa meute, alors c'est que tu es une sage chienne soumise à un Alpha tyrannique"

Il l'observait d'un oeil moqueur. Amusé par l'idée de voir sa réaction. Elle n'avait pas l'odeur des Séides, et il ne faisait confiance à personne. Il avait déjà dû mal à faire confiance aux loups qui l'avaient accueilli, alors faire confiance à une étrangère ? Jamais. Il pouffa de rire, un rire noir et malsain, celui que Stargate lui avait apprit quand il lui avait apprit la méfiance, la méchanceté, la manipulation et le sadisme.

"Enfin, si tu es maligne tu n'iras pas là bas et tu préféreras ta liberté et ton orgueil. Si tant es que tu en possèdes" souligna-t-il

Lui se soumettre ? Entré dans le jeu d'une femelle ? Pas si elle change du tout au tout et qu'elle est aussi manipulatrice que sa soeur cadette. Il a trop de mauvais souvenir d'elle pour cela. Et puis il se souvient d'eux... Ceux qu'il a croisé qui on détruit toute sa confiance en son espèce. Jamais il ne ferait confiance à un individu qui change en quelques secondes... Pas quand l'extrême est inversé... Un loup timide qui devient agressif par crainte lui paraît normal. Un loup froid et moqueur qui devient doux et malheureux ? Assez improbable à ses yeux... Voir totalement impossible. Qu'elle attaque si elle le désir, il est prêt à lui répondre. Qu'elle continue de chercher à le manipuler, il continuera de jouer et d'être sur son côté froid et désagréable. ça ne le dérange pas, elle réveille les vieilles habitudes. Mauvaises ou bonnes ? A elle de voir. Lui il les trouve utiles.

"As-tu finis de me prendre pour un idiot ? Ou vas-tu continuer de te rendre ridicule ?"

Il voulait savoir. Parce qu'il la trouvait réellement ridicule à agir ainsi. Il l'aurait surement trouvé bien plus mature et maligne si elle avait commencé comme ça et qu'elle ne lui avait pas d'abord répondu froidement et agressivement. Mais elle c'était rendue totalement risible en changeant totalement d'attitude en une seconde. A moins qu'elle soit simplement double, il n'y croyait pas le moins du monde et trouvait cette façon d'agir assez ridicule. Il était même plus apte à lui répondre si elle avait gardé son caractère froid, plutôt que de chercher vainement à le manipuler.