Aveu | Sekmêt

Plusieurs longues semaines s'étaient écoulées. La femelle chocolat n'avait en rien changé son quotidien, passant son temps à parasiter les Séides, c'est à dire faire tout ce qu'elle pouvait pour ne pas vivre en leur présence tout en ramenant du gibier de temps à autre, histoire qu'on la foute pas dehors des terres. Cela lui avait permis aussi, de chercher des yeux une certaine silhouette blanche qui la rendait nerveuse et étrangement guillerette. Elle l'avait vu quelques fois, de loin. Mais n'avait pas chercher à lui indiquer sa présence. Après tout c'était à lui de la retrouver non ? Elle avait souvent sourit, seule, en pensant à lui et à ce petit jeu de dupe auquel ils avaient participé. Jusqu'à ce qu'elle comprenne que le Zélote lui avait laissé un petit cadeau empoisonné. Elle avait vu son ventre s'arrondirent jour après jour et avait réalisé leur erreur. Elle n'était pas faite pour ça, elle ne pouvait simplement pas. Elle ne le voulait pas. Et puis finalement, elle s'était habitué a cette idée. La maternité lui devenait moins angoissante. Peut-être envisageable. Elle ne savait plus. Both avait remis en question tout les principes qu'elle avait choisis d'ancrer dans sa vie.
Alors Sekmêt avait fuit la meute plus encore. Elle l'avait fuit lui. Au cas où.
Parce que ce n'était pas prévu et qu'elle n'imaginait pas devoir lui demander de l'aide.
Et la brune avait eu peur. Aussi. Un peu.

Sekmêt était confuse, inquiète, et en colère. Encore une fois.
Alors elle était allé parler à un guérisseur pour savoir quoi faire, pour savoir comment régler le problème sans douleur. Il lui avait alors fait part d'une méthode naturelle, facile et comme demandée, indolore. Du moins pour elle. Le reste il n'en savait pas plus. La spécialisé du Savant était de donner la vie. Pas de la prendre. Alors l'Ex-Brethen s'était trouvée là. Assise devant un plant à l'odeur doucereuse. Devant ces tiges végétales censées supprimer les inconvénients indésirables d'une histoire d'un soir. Enfin, c'était même pas sûr de fonctionner. Figée devant la fleur, Sekmêt pesait une enième fois le pour et le contre. Elle ne voulait plus bouffer cette saloperie. Mais elle ne savait pas comment elle pourrait gérer le futur avec des petits. Trop fière et orgueilleuse, elle ne pouvait pas demander d'aide. A personne. Elle n'avait personne de toute façon. Noximilien, son frère, avait refait sa vie parmi les Séides, sans elle. Et le mâle blanc avait déjà une compagne, donc une moitié de famille ou une famille en devenir. Donc elle n'allait pas aller le voir. Quoi que pourrir la vie de l'autre femelle aurait été une joie, en lui exhibant avec une joie toute malsaine des lardons de son chéri avec une autre. La louve aux yeux turquoise sourit. Même absent, elle se sentait moins orageuse rien qu'en l'évoquant par pensée. Que diable avait bien pu lui faire Both pour calmer la violence et la rage de son coeur ? Pour apaiser l'ouragan de ses sentiments ?

Quant la voix du Zélote la tira de ses pensées, la femelle couturée focaliser ses prunelles sur la plante à ses pattes. Elle entendit le loup s'approcher. Dans une pulsion irrationnelle, la louve aux cheveux noir et blanc piétina la fleur mortelle et se décala légèrement pour s'allonger dessus. Il n'était pas question que Both puisse imaginer ce qu'elle avait projeté de faire, même si elle n'en avait jamais été convaincue. La louve se plaça de sorte à ce que son ventre rebondie ne soit pas trop visible, pour que ça ne saute pas aux yeux. Sa longue queue vint parfaire cette position trompe-l'oeil en recouvrant une partie de son flanc. Puis elle tourna la museau vers le mâle et planta ses iris bleue comme les mers exotiques dans celle de son amant d'une journée.

« Tu as été long. »

Feindre le contrôle, la confiance, la domination. Trois choses qu'il ébranlait en elle par sa présence. Pour ne pas qu'il sache qu'elle avait réellement espérer qu'il revienne la voir tout en étant angoissée de ne jamais le revoir. Sans compter tout le reste. Sekmêt sourit, légèrement narquoise. Ne pas se montrer trop contente. Ne pas lui montrer avec quelle ardeur elle avait espérer qu'il vienne à elle. Un sentiment de fission lui brûla l'abdomen. Elle perdait ses repères, sa détermination à ne vouloir ressentir que de la haine et du mépris. Et il n'avait fait que dire son nom. Elle avait pourtant juré que jamais plus elle ne laisserait quiconque l'atteindre. Jamais.

Devait-elle lui mentir ? Le pouvait-elle d'ailleurs ? La résistance de son armure s'atténuait à mesure qu'il avançait vers elle. A chaque pas qu'il faisait, une lézarde plus grande que la précédente venait fendre son rempart un peu plus. Et pourtant Sekmêt cherchait à garder pour elle ce déluge d'émotion. Entre la colère, le doute, la peur, le désir et une certaine forme de tendresse, la femelle ne savait plus trop comment interpréter l'orage grondant dans sa poitrine. Et explosa quand les deux truffes bleutés s'effleurèrent. L'Ex-Brethen se redressa d'un bond comme si une décharge électrique l'avait piquée. Elle aurait voulu fuir, loin et vite. Mais elle aurait aussi voulu se jeter sur lui pour rouler contre lui dans le manteau givré que l'hiver tentait de mettre en place dans la clairière. De tout ça elle ne fit rien, figée. La brune fixait son mâle, -il lui appartenait non ? Après tout, il l'avait engrossée !-, plantant ses prunelles brûlantes malgré leur couleur froide dans celle du blanc. Sekmêt avait le dos légèrement voûté, volontairement arquée pour rentrer le ventre au maximum. Instinctivement, la future mère cachait sa grossesse. Etait-ce un manque de confiance ? Non, pas vraiment. Peut-être. Après tout, elle ne savait de lui que ce qu'il avait montré, que ce qu'elle ressentait aussi. Une valse de tentation, de convoitise, de caprice peut-être ? Il était moqueur, narquois, mais aussi attentionné, tendre, un petit peu. Et elle avait adoré tout ça. Surtout que pour sa part elle avait répondu avec les mêmes armes, la même ferveur, la même exigence. Jamais elle n'aurait cru, en fin de compte, retrouvé un mâle qu'elle accepterait de hisser à son niveau, tel un -quasi- égal. Jamais Sekmêt n'aurait espérer retrouver quelqu'un avec qui elle voudrait, vraiment, plus que tout au monde, passer du temps. Et pas forcément que du bon...

« J'ai peur... »

Le ton de la louve chocolat était neutre, sa voix n'exprimait pas le sens de ses mots. Et ses yeux turquoise comme les eaux tropicales restaient insondables. En vrai elle ne ressentait aucune crainte réelle. Mais lui avouer avoir une certaine appréhension était un premier pas vers la vérité non ? Celle qu'elle avait essayé de se cacher à elle-même. Celle la même qu'il l'avait mise dans cette situation épouvantable et incertaine de la maternité. Non. Elle ne lui offrirait pas sur un plateau d'argent l'affection qu'elle acceptait de ressentir pour lui. Cet abruti, ce coureur de jupon, ce loup railleur et égoïste... Qui l'avait cherchée, pistée et finalement retrouvée. Il tenait à elle. Aussi accro aux doux plaisir de la vie que puisse l'être le Zélote, Sekmêt n'imaginait pas qu'il ne l'ai débusquée ici que pour ça. C'est quand même l'auto-défense qui prit le dessus et la femelle aux longs cheveux noirs rayés de blanc se ravisa. Elle inspira profondément et céda à la tension qu'il exerçait en étant si proche d'elle. La louve se glissa contre le poitrail blanc avant de se couler de l'autre côté et de rompre le contact physique. Elle aimait cette promiscuité avec lui, cette impression de confiance et de compréhension. Ils étaient pareils... Au moins un peu. Peu à peu, la chasseuse se détendit, sortant la tête des épaules et forcément, laissait entrevoir le ou les polichinelles qui se cachaient dans le tiroir. Elle avait le ventre bien rond quand même. Ce devait être une sacrée portée que Both avait conçu la dedans. Sekmêt se sentait si détachée et étrangère ce phénomène et cependant, elle se sentait responsable et protectrice de ces petits à naître. En conclusion, la décision de les garder s'était imposée lorsque le mâle blanc était apparu à ses côtés. Sans même qu'elle ne s'en rende compte.

« J'espère que tu as hâte qu'on devienne une famille. »

C'était le moyen le plus doux et le moins ironique dont pouvait faire preuve Sekmêt. Et surtout, cela lui permettait de passer au dessus du trouble qu'il provoquait dans son rythme cardiaque en lui donnant une suée froide à lui. Sympatique non ?

Sekmêt s'était attendu à tout, sauf à ça. Elle ne l'avait pas vu comme un loup réellement... Responsable. Ni fiable. Hors tout dans son attitude montrait une certaine... résolution. De la confiance. Il ne hurla pas. Ne l'insulta pas. Ne lui cracha pas des mots venimeux qu'elle aurait sûrement mérité -ne venait-elle pas de réduire en miette ses éventuels espoirs de petite famille tranquille et simple avec sa copine ?- ; aucune émotion vraiment négative ne vint assombrir les beaux yeux du blanc. Il y avait bien quelque chose, que la louve chocolat n'arrivait pas à définir. Mais ça ne semblait pas mauvais. Ses prunelles turquoise ancrées à celles de son amant d'une après-midi, la femelle attendait encore un éclat de colère ou de frustration. Mais cela ne vint pas. Au lieu de la violence, verbale ou physique, qu'elle s'imaginait, Both s'approcha et posa une patte presque... rassurante sur son épaule, avant de l'attirer contre lui tendrement. Elle lisait dans ses yeux ce soudain besoin de contact et cela la soulagea réellement. Alors elle se laissa fondre contre lui, inspirant l'odeur de son pelage avec envie. Enfin la voix suave du Zélote vibra dans les tympans de Sekmêt et elle releva le museau vers le sien. Qu'est-ce qu'il était grand, quand même, par rapport à elle !

« Peut-être ? »

Une certaine méfiance s'installa dans les prunelles de la brune, qui se rendit compte qu'elle devait à tout prix protéger ses intentions premières et de les sceller loin dans un coin de son esprit pour que jamais il n'apprenne ce qu'elle avait failli faire juste avant qu'il ne la retrouve. Si Both acceptait si bien la nouvelle, alors sûrement qu'il n'aurait pas apprécier le choix qu'elle avait fait. Elle fût presque contente de ne pas avoir bouffer cette plante finalement. C'était assez ironique et amusant la façon qu'il avait de lui retourner la tête par sa simple présence. C'était aussi agréable que déroutant et... dérangeant. Il avait un ascendant bien trop important sur elle, et elle ne pouvait même pas contrôler ça ! Lorsqu'il assura qu'il serait le père de ses petits -encore heureux, il les avait engendrés non ?!-, Sekmêt esquissa un sourire mi figue mi raisin entre l'ironie et la satisfaction. Au fois il serait là. Pour les lardons. Elle ne serait pas seule dans cette épreuve à venir. Et quelque chose la frappa : elle reproduisait à très peu de chose près le schéma maternelle. Mâat avait eu une histoire d'un soir avec Cassiopée, et ils étaient resté ensemble pour les gamins, sans malheureusement être des parents idéaux. Alors certes ils avaient fini par s'aimer et même avoir une autre portée, d'où son existence, m'enfin son père avait fini par se trouver une autre meuf alors que sa mère avait fuit dans une autre meute... Non. Sekmêt ne souhaitait pas vivre ça, elle ne voulait surtout pas ressembler à cette mère qu'elle haïssait plus que tout. Donc elle ne pouvait simplement pas accepter la présence de Both. Au cas où. rester ensemble pour les morveux n'étaient pas la solution.

La chasseuse recula d'un pas au moment où le blanc murmurait quelque chose. Sekmêt se figea dans son geste, la respiration suspendue. Elle avait du mal à y croire. Enfin. A moitié, parce que s'ils s'étaient mutuellement séduit pour un jour, forcément, c'est qu'ils se plaisait. Mais une alarme virulente incendiait son esprit et l'empêchait d'accepter ce qui ressemblait presque à la naissance d'un sentiment sincère. En elle, tout son être grondait comme un orage. La peur d'être rejeter encore, celle d'être trahie, abandonnée se battait contre l'envie pressante de retrouver finalement un lien puissant reliant deux êtres par la tendresse, la confiance, le bien-être et l'apaisement qu'on pouvait s'apporter mutuellement. Sekmêt recula d'un second pas, baissant le museau. Elle ne savait de lui que trois choses : il était coureur de jupon et infidèle -ce qu'elle pouvait se targuer d'avoir vérifié d'ailleurs-, il était charmeur et diaboliquement sexy, et il acceptait leurs petits à naître sans condition. Cela pouvait suffire pour lui donner une chance non ? Elle ne savait pas. Elle ne savait plus. Ni ce qu'elle devait faire, ni ce qu'elle désirait. La tête toujours basse, la femelle chocolat releva le regard vers le Zélote et y croisa de... L'affection ? Était-ce réel ? Son esprit jaloux et coléreux refusait d'y croire. Forcément, ça ne pouvait petre qu'n mensonge. D'autant plus qu'il avait déjà une compagne.

« C'est aussi ce que tu as dit à Drakharis ? »

Tu vois j'ai eu le temps de me renseigner un peu. Et elle savait qu'il allait déjà être père avec sa pouf. Alors au fond, était-il sincère avec elle ? Plus qu'avec l'autre ? Les doutes assaillaient Sekmêt. Elle finit par se redresser fièrement et poser la question qui lui brûlait les babines. Au moins elle serait fixée, estimant que s'il mentait, elle le verrait tout de suite. Après tout, une femelle jalouse enquêtait mieux que n'importe quel soldat ou espion.

« Comment compte-tu allier tes deux familles ? »

Histoire de comprendre ce qui le motivait vraiment, s'il tenait réellement à elle, ou si il se sentait simplement obligé, par principe.

Sekmêt esquissa un sourire. C'est tout ce qu'elle voulait entendre. Il les assumerait. Dans le pire des cas, il les élèverait. Non parce que même si elle ne voulait pas reproduire le schéma maternel, la brune avait peur de ne pas être apte, ou capable, d'être là pour leurs progénitures. Elle avait peur d'être une mauvaise mère. Et d'un autre côté, elle avait peur de ne plus être que ça. Il était hors de question de perdre son statut de fière chasseuse et de louve, au profit de celui de maman. Non vraiment ce n'était pas le genre de Sekmêt de se mettre au dernier plan ou de se plier en quatre pour quelqu'un d'autre. Autrefois oui, quand elle était encore faible et naïve. Avant qu'elle n’apprenne a se protéger et à penser pour elle-même. Avant que l'autre salaud ne l’abandonne comme une vielle chaussette sale. Avant que Mâat ne se casse sans un mot et sans un remord pour pondre des mioches ailleurs. Ces gamins-là, même s'ils n'étaient pas attendus avec impatience et trop d'amour étouffant, ils auraient au moins une famille et des parents présents. C'était au moins ça de gagné. Sekmêt s'approcha de Both pour venir lui mordiller l'oreille.

« T'en fais pas. On trouvera bien une grotte assez grande pour tout le monde. »

La louve aux prunelles turquoises sourit, narquoise.

« Sauf pour ton autre pouf. »

Histoire de bien mettre les points sur les I. Ne t'attend pas à ce que je l'apprécie. Ne t'attend pas à pouvoir allier tes deux familles. Tu es à moi maintenant. Et je ne te laisserais avoir d'attache avec personne d'autres.

« Et puis tu seras mieux sans elle. »

Sekmêt tira la langue avant de sautiller pour s'éloigner tranquillement, le plus naturellement du monde.

Sekmêt se sentit soulagée et presque heureuse. Il jouait son jeu, il la suivait et répondait à ses gestes presque tendres. Et puis elle aimait bien son rire. C'était agréable. Sekmêt osa un sourire plus franc, plus vrai. Dans son esprit d'habitude de si mauvais poil se profilait une possibilité de vie plus... Non, plutôt moins dur, et moins affreuse.

« Pas de problème, tant qu'ils ne lui ressemble pas trop. Jveux pas de mocheté dans ma famille. »

Toujours ce ton entre le rire et le sérieux. Parce que faire passer ça comme une plaisanterie, forcément, ça choquait moins. Bon, elle aurait pas laisser des mioches tout seuls mais techniquement il aurait une mère donc, c'était pas genre criminel de les rejeter s'ils étaient laids non ? Puis bon, elle avait le droit de pas vouloir des lardons d'une autre. Même si l'autre était, techniquement plus légitime. Enfin non. Parce qu'elle était solitaire, si la brune se rappelait bien, ce qui faisait de Both un traître si ça venait à trop se savoir... Les babines de la chasseuse se muèrent en rictus. Elle avait un moyen de pression sur lui pour être sûre qu'il ne retourne pas voir l'autre grognasse. Sekmêt était persuadée que jamais le zélote ne risquerait de perdre son glowstick... Bon, en vrai, le louve aux yeux turquoises n'en avait rien à taper de l'autre femelle, mais c'était drôle de jouer les méchantes. La pseudo-séide étira le cou lorsque son compagnon d'un jour -un peu plus maintenant, deux jours même que !-, la rejoignit, lui offrit tout le loisir de souffler dans son cou. La louve chocolat soupira lorsqu'un doux frisson parcourut son dos.

« C'est original et très bien pensé je trouve ! »

Répondit Sekmêt sur le même ton goguenard. Le regard du loup changea, il semblait plus songeur... Réfléchissait-il ? Il en était capable ? Un mec pouvant penser ? Étonnant ! Pourtant l'idée qui sortit du cerveau déjà en train de fumer du prêtre plû bien à son maîtresse d'un soir.

« C'est mignon. Nous aurons donc une petite poupée. »

Une adorable petite morveuse toute naïve. Bien sûr. Si seulement les futurs parents pouvaient se douter de ce qui les attendait...

« J'aime bien Widar, aussi. »

Le nom lui était venu assez simplement, alors que les histoires mythologiques racontées par Mâat, qui avait été archiviste dans sa première meute, revenaient en mémoire de la brune. Elle se remémora la légende du dieu d'un autre pays, loin au nord, dans les contrées froides. Le dieu de la vengeance et du silence portant ce nom là, Widar. Et Sekmêt sentit que ce nom là aurait une certaine force. Oui, son fils se nommerait ainsi. Pas moyen que ça se passe autrement. Quelque chose la gêna soudain et la femelle aux regard clair se figea, ne comprenant ce dont il s'agissait que lorsque cela recommença : les petits bougeaient !! L'étonnement se lut sur son museau tandis que les mots lui manquaient. Un étrange sentiment l'envahit, et elle posa ses yeux sur Both avec beaucoup trop d'amour pour une louve normalement si mesquine et mauvaise.

Sekmêt appréciait ce sourire. Elle adorait même ce sourire mutin. Il était a la fois séduisant et amusant. La fausse insulte la fit rire. Elle ? Une poupée ? Bien sûr. La plus douce et la plus fragile des poupées de chiffons. Conneries oui. Railleuse, la brune ne répondit pas, se contentant de rire en regardant le Zélote. Elle était satisfaire de le voir rejeter pour elle l'autre femelle. Bon ce n'était que des paroles, et elle verrait bien assez tôt s'il agissait réellement dans son sens ou non... Mais pour l'instant, bitcher sur la pouf de son amant était très agréable. Lorsqu'il redevint sérieux, et qu'instinctivement elle aussi, lorsqu'il la rejoignit pour frotter son msueau contre le sien, tendrement. Il releva la tête vers elle, elle planta son regard turquoise dans celui du mâle.

« Ils seront forts. »

Elle esquissa un très faible sourire. Un sourire doux et heureux, bien loin des rictus qui hantaient généralement son minois de louve désagréable et moqueuse. Un sourire réservé à sa progéniture à venir.

« Ils le sont déjà. Regarde ! »

Elle se laissait tomber devant le mâle, à ses pattes, allongée sur la flanc, et prit l'une des siennes pour la poser sur son ventre, en espérant qu'il sentirait aussi.

« Ne te fais pas d'illusions, c'est la seule fois où tu me verras à tes pattes, faible mâle. »

La sourire jobard de Sekmêt revint et puis elle attrapa le glowstick du blanc entre ses crocs pour l'attirer contre elle, pour le forcer à s'allonger aussi, prêt d'elle. Elle savait qu'elle jouait là sur une corde sensible, mais c'était un peu fait exprès. S'il était amené à devenir parents ensemble, ils allaient devoir se faire confiance. Il fallait donc qu'elle teste les limites de sa patience, et de la foi qu'il avait en elle. Evidemment, elle n'aurait jamais imaginer faire quoi que ce soit avec son glowstick, et de toute façon n'en avait pas le pouvoir. Mais jouer à l'embêter restait délicieux, et le forcer à se coucher pour elle l'était encore plus. Finalement, elle déposa un coup de langue sur la truffe bleu clair de Both avant de s'étirer tranquillement.