Le temps s'était couvert depuis l'aube. Sarcan avait fait son office et rentrait aux terres Séides, l'esprit calme. Il avait déposé une proie à l'autel de chaque dieux, accordé dix minutes de son existence à chacun pour de gracieuses et honnêtes prières. Il espérait que les déités les aient entendues et qu'aujourd'hui serait un jour favorable. Malgré la mauvaise météo, le zélote se demandait si le ciel se dégagerait. Il aimait voir l'azur céleste, ne se lassant de marcher sous son étendue bleue.
L'air humide enrayait davantage la voix du canin qui ne cessait de se racler la gorge. Il n'était guère la discrétion incarnée. Normalement, il ne craignait plus rien sur les terres de son Clan, mais il restait prudent, les sens en alerte. Il n'aimait être surpris, dérangé sans qu'il n'est entendu qui que ce soit s'approcher de lui. Il avait besoin de se préparer en entendant des pas plutôt que de se retrouver direct confronter à un autre être vivant sans y avoir été prévenu.
Sarcan marchait encore. Il se mettait de temps en temps à trottiner mais la douleur de sa gorge le forçait souvent à ralentir l'allure. Il maudissait parfois la Nature d'avoir ainsi brisée sa voix. Une odeur lui vint. Un Séide n'était pas très loin et le mâle allait droit sur lui. Le sentier qu'il empruntait lui permis de se situer. Il gambadait non loin de la Mine. Un malheureux lapin passa devant lui et d'un coup rapide, le zélote l'acheva. Il prit la direction de la prison Séide, sa proie pendouillant de sa gueule. Il ramenait de quoi manger à un soldat qui devait être de garde.