(ARCHIVES) Allons voir la vue

Allons voir la vue

Libre

Elle se trouvait au bas des sentiers menant sur les hauteurs des larges falaises. C’était là que se trouvait le nouveau temple de la déesse qu’elle avait choisit, ou plutôt était-ce la déesse qui l’avait choisit. Elle ne savait pas trop. C’était un peu des deux en fin de compte. Churro n’était pas une grande pratiquante, mais Dairo restait l’entité qui veillait sur elle depuis qu’elle avait relevé son épreuve une lune et demie auparavant. Elle respectait son enseignement, en rechignant certes assez souvent, mais sans cela, ce n’aurait pas été elle. Un sourire furtif étira les babines de la rouquine à l’évocation de ses souvenirs et de sa déesse. Elle avait quand même bien choisit et son pouvoir lui convenait parfaitement.
Et tien ! Puisqu’elle était là, pourquoi ne pas aller lui rendre visite, enfin au moins aller voir la vue de là haut d'abord aussi. Elle avait entendu dire qu’elle était magnifique, mais elle ne saurait pas tant qu’elle n’y serait pas aller d’elle même.

Le vent soufflait fort déjà, pourtant Churro n’avait même pas encore commencer l’ascension. Ses cheveux ondulaient tranquillement, à l’exception de son chignon et sa tresse qui retombait par son poids le long de son épaule. La belle, levant le nez vers les hauteurs du plateau rocheux observa le chemin qu’elle avait à faire. Elle restât là un court instant, puis se secoua les puces. Reprenant son air indiffèrent, elle s’activa et gravit les premier pas de ce chemin. Le museau toujours levé vers le sommet, elle songea que cela prendrait quelques temps d’atteindre son but. Soupirant d’avance, elle continua tout de même en se disant que le jeu en vaudrait la chandelle.

Le temps passa, le vent s’intensifiant au fil de sa progression. Mais l’Etelkrus finit par atteindre le haut de la falaise. S’arrêtant alors quelque instant, elle laissa échapper une exclamation victorieuse. Elle s’ébroua ensuite tranquillement, même si cela ne servait pas à grand-chose avec ses bourrasques violentes qui malmenaient son poil d’habitude luisant. Elle respira un grand coup tout cet air frais et salin qui lui arrivait à la figure. C’était bon d’être arrivée.

Elle s’apprêtait à se diriger vers le bord du promontoire rocheux pour profiter de la fameuse vue, lorsqu’une silhouette sur le coté l’interpela. Elle ne s’attendait pas à trouver quelqu’un ici, mais après tout l’endroit ne lui était pas réservé. La rouquine étouffa un grommellement, puis, haussant les épaules, se dirigea vers la silhouette. Elle ne prononça qu’un seul mot pour s’annoncer.

« Hey! »

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N'est-ce pas une indésirable?

Avec Nazama

Churro fronça le museau. Elle resta silencieuse un moment. Quelque chose l’intriguait dans l’odeur de l’inconnue, comme si elle avait appartenue à la meute, mais n’en faisait maintenant plus partie. Son regard se teinta alors d’une once de mépris envers la femelle brune. Peut-être avait-elle déserté… En se cas elle n’avait normalement rien à faire là. Il était de son devoir de lui faire remarquer. Mais d’autres choses interpelèrent plus avant la rouquine lorsqu’elle jaugea l’étrangère. Un rampant reptile l’accompagnait et dardait sur elle son regard sanglant, et son interlocutrice future portait un bandeau sur les yeux. Une aveugle très certainement. Son regard de glasse s’attendrit imperceptiblement. Elle dévisagea alors un instant le serpent en souriant et lui tira la langue avec malice avant de s’approcher plus près de l’anonyme à la vue obstruée.

La solitaire répondit à son salut avec une politesse notable, Et même si elle pouvait avoir un peu de sympathie pour elle et surtout sa condition, elle n’échapperait pas pour autant à quelques sarcasmes de notre gardienne Etelkrus. Elle s’installa d’abord à ses cotés et prit ensuite le temps d’un regard sur la grande étendue d’eau salée. Elle était venue pour ça après tout et ce n’est pas une étrangère amblyope qui l’empêcherait de profiter de la vue. Elle la laissa encore un peu poireauter, inspirant l’aire iodé qui parvenait jusqu’aux hauteurs avant de reprendre la parole se parant de quelque mots tranchant appuyant dans un premier temps sur la cécité et sur la non bienvenu de cette personne en ses lieux si elle ne faisait plus partie du clan.


« Non-voyante, il me semble que votre présence ici ne soit pas vraiment tolérée… bien que je comprenne le charme que puisse avoir ce lieu… »

Elle se demanda comment une aveugle pouvait apprécier cet endroit, sans le voir et se demanda si la sensation du vent amplifiée de sentir son corps tanguer était si agréable. La belle agita ses oreilles, enroula sa queue sur ses pattes et penchant sa tête vers la brune. Elle posa sa question sans cérémonie.


« C’est comment quand on ne voit plus comme vous ? N’est-ce pas désagréable ? »

Elle n’avait pas encore pensé à se présenter, mais en même temps était-on censé se présenter à une indésirable ? Elle pensait que non. Et si elle devait se présenter cela viendrait bien plus tard, après tout il n’y avait pas le feu.

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Allons voir la vue

Nazama avait deviné l’odeur si familière que la louve portait. Elle faisait partis de la meute d’Etelkrus. Elle devina rapidement qu’elle posait un regard méprisable sur elle, et la jeune louve aveugle l’accepta. Elle comprenait qu’on pouvait facilement la pointer du doigt, mais elle pensait sincèrement avoir rendue service à la meute. Elle se considérer comme étant une moins que rien. Elle ne se voyait que comme un fardeau pour sa meute, c’était la raison qui avait fait son départ. Elle baissa lentement la tête, se sentant alors légèrement coupable. Elle sentit l’odeur salé transporter par le vent venant de l’étendue sous la falaise. Elle sentit alors Kyo se tendre autour de son cou, quand il faisait cela s’était que l’interlocuteur était en train de le regarder. Elle grogna légèrement à l’attention du serpent pour lui faire comprendre qu’il n’avait rien à craindre. Kyo, fixant la belle louve rousse tira également la langue en la regardant. Bien que se soit un reptile, il avait appris à comprendre la langue des loups et pouvait avoir une discussion silencieuse avec la Nazama seulement en sifflant.

La louve solitaire entendit alors les pas de la louve d’Etelkrus qui se rapprochait d’elle. Nazama ne bougea absolument pas, confiante elle rester alors assise calmement au bord de la falaise. Elle n’aimait pas réellement revenir sur les terres de son ancienne meute, de peur de tomber sur un loup de la meute qui ne serait pas très enclin à croiser un solitaire ayant appartenue aux Etelkrus. Elle étira un sourire en sentant de nouveau l’odeur salé de l’eau. Etant privé de vue elle aimait sentir des sensations corporels, cela servait pour elle de vision. Grognant doucement elle secoua la tête, ses cheveux au vent elle déguster cette sensation. Elle leva rapidement les oreilles en entendant la voie de la louve et soupira lentement. Elle avait totalement raison, elle n’avait rien à faire ici et sa présence n’était certainement pas voulue. Elle resta cependant assise puisqu’elle ne sentis aucun danger et Kyo restait calme. Elle leva légèrement le museau afin de tourner la tête vers la louve :

« Vous avez tout à fait raison, mais je ne me suis rendue compte où j’étais quand il était trop tard. Kyo ma emmener ici … »

Cependant elle coucha lentement les oreilles en entendant la suite des paroles de la louve. Elle grogna lentement mais pas de façon méchante, seulement de façon … Plutôt déçue qu’elle pose cette question. Elle enroula lentement sa queue brune sur ses pattes en souriant doucement, le museau toujours pointer vers la louve. Elle n’allait pas lui dire la façon dont elle l’a perdu :

« J’ai perdue la vue à ma naissance … Je ne sais donc pas à quoi ressemble le monde et ce qu’est réellement la vue. Mais je vous envie beaucoup … Vous pouvez voir le ciel … Voir vos proches, voir le sourire des gens quand vous leurs parler … Mais la blessure de mes yeux ne seront jamais guérie … Vous pouvez être indispensable à une meute. Je vis en solitaire car je suis aveugle, et c’est mieux ainsi. Mais être sans vue n’est pas désagréable, puisque je connais que ça. »

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On doute de ses capacités?

Avec Nazama

Elle aurait très bien pu la faire tomber l’air de rien, mais Churro préférait les joutes verbales à la violence gratuite et non justifiée. L’étrangère était effectivement solitaire, l’odeur ne trompait pas. Elle se demandait seulement pourquoi elle portait comme une infime trace du clan. Cependant elle se retint de poser toutes ces questions pour le moment. Apprenons en déjà un peu plus sur l’aveugle ce serait plus intelligent que de la braquer dès maintenant.

La brise amena de nouvelles bourrasques d’embrun salé dont elle s’imprégna au même titre que sa congénère. Le serpent avait répondu à sa langue tirée comme si elle l’avait vexé ce qui amusait grandement l’Etelkrus. La rouquine ignora simplement les quelques grognements et l’agitation de son vis-à-vis et l’observa sans aucune gêne. Ses oreilles remuèrent, et ses babine s’étirèrent en un fin sourire en entendant l’intruse reconnaître ses tors. C’était au moins un bon point. Elle glissa quelques mots de mise en garde à la neutre tout de même jouant son rôle. Mais s'interrogea tout d'abord sur le propriétaire du nom qu'elle avait prononcé. Qui était-il pour amener une inconnu ici? Ce nom ne lui disait rien pourtant.

«Kyo? Peut importe... Je veux bien laisser passer pour cette fois, mais si je vous revoie sur nos terres, pensez bien que je ne me gênerai pas pour vous chasser comme il se doit »

Ce n’était pas exactement son rôle de chasser les intrus, cela convenait d’avantage au rôle de guerrier comme son frère, mais après tout elle avait également le devoir de protéger les terres de son clan.

Elle ne perdit pas son sourire face au changement d’attitude de la brune face à ça dernière question. Elle ne se sentait pas coupable d’avoir poser une question relevant de l’innocence d’un enfant, et pouvait même se délecter de l’agacement obtenu. Sa cécité semblait rester un sujet sensible, elle l’écoutât alors en parler avec attention. Elle ne loupa pas le moment où elle parla de sa vie de solitaire, supposant qu’elle l’avait choisie et sous entendant également une faible estime d’elle même et de ses capacités.

Churro plissa les yeux légèrement, et souffla longuement avant de reprendre la parole passant la partie de la réponse la moins intéressante aux oubliettes. Elle passa naturellement du vouvoiement au tutoiement:

« Alors pathétique petite non-voyante, tu t’estimes si inutile et indigne d’un clan à cause d’une pauvre infirmité ? Ton handicap n’est il pas un cadeau pour développer tes autres sens ? Je pensais pourtant que c’était le cas. A moins que je me fourvoie dis moi ? »

Elle fit une courte pause, le sarcasme emplissant sa gueule comme à l’accoutumée. Elle ne pouvait simplement pas s’en empêcher. Méchante et acerbe à enfoncé le clou , ses paroles étaient tintée d’une bienveillance caché. Derrière cela se cachait l’envie de secouer cette pauvre prune pour qu’elle arrête de s’apitoyer ainsi sur son sort et qu’elle s’affirme un peu plus.

« Tu peux très bien vivre en étant aveugle de ce que tu me dis. Alors pourquoi diable t’apitoies tu sur ton sors de la sorte en te réduisant comme ça ? J’avoue ne pas bien comprendre… »

Son regard glacé était posé sur la brune avec un sérieux véritable, une interrogation sincère brillant en son fond. Même si après reflexion ce n'était pas son problème...

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Allons voir la vue

Nazama était au courant que les loups de meute n’acceptaient que très peu que des loups solitaires pénètrent dans leurs terres. Pourtant l’aveugle n’était pas vraiment du genre à faire des « bêtises » au sein des terres qui n’était pas les siennes. Elle était au courant que les loups étaient possessifs, que peu pouvait regarder calmement un loup passer sur les terres. La louve brune n’était pas dangereuse mais elle avait conscience de cela et elle aurait dut faire attention. Elle ne faisait guère attention à l’odeur de la louve étant donner qu’elle était consciente que la louve était des Etelkrus, et cela la dérangeait légèrement mais elle était sur leurs terres et elle aurait dut faire attention.
En tant normal elle faisait toujours attention à l’endroit où elle se rendait, elle était respectueuse et elle comprenait parfaitement qu’on ne veut pas d’elle. Peu de loups pouvaient comprendre qu’une louve faisant parties d’une meute, la quitte de son propre choix. Mais la louve brune avait fait ce choix non pour sa meute mais pour sa mère. Elle ne voulait vraiment pas ressentir de nouveau le triste regard de sa mère. Elle écouta sans bruit les paroles de la louve rousse et ne pus s’empêcher de grogner légèrement. Elle voulait la chasser ? Ce pourrait-il qu’une louve est peur d’une autre louve de plus aveugle ? Nazama pouvait très bien comprendre le fait qu’elle voulait protéger sa meute, mais vraiment elle ne voulait ne faire mal à personne.

Elle ferma lentement les yeux en sentant l’odeur salé que ramener l’eau en contrebas et secoua lentement la tête. Elle aimait beaucoup cette odeur, cela lui faisait remonter des souvenirs agréables partagés avec sa mère. Elle ne voulait pas les oublier.

Cependant elle ne pus s’empêcher de grogner en entendant les autres paroles de la louve rousse. Elle ne pouvait que très peu supporter le fait qu’ont la juge car elle n’accepte pas son cas d’aveugle. Seules les personnes étant aveugle peuvent comprendre ce qu’elle peu ressentir. Cela est peut être triste mais elle aimerait voir la couleur du ciel, les loups et les louves qu’elle rencontre, elle aurait voulus voir le visage de sa mère afin de pouvoir se mettre son image dans sa tête. Elle aurait également voulus voir les forêts, la mer, les paysages qui l’entourait. Une voyante ne pouvait pas comprendre ce que Nazama pouvait ressentir. Elle grogna doucement en tournant la tête vers la louve Rousse des Etelkrus :

« Je ne vous permets pas de me jugez sur mes choix et sur ce que je pense de moi. Une voyante ne peut pas comprendre ce que je ressens. »

Elle avait dit cela d’un ton acerbes, elle refuser catégoriquement que des loups ou des louves discutent ses choix. Elle avait choisit sa vie et elle l’assumait totalement. Elle grogna de nouveau en entendant les paroles de la louve et soupira. Pourquoi elle s’apitoyer sur son cas ? Premièrement elle ne s’apitoyer pas vraiment et deuxièmement elle détester simplement la personne qui l’avait rendue aveugle et qui avait également tués son frère et sa sœur. Elle leva le museau dans le ciel afin de sentir l’odeur salé et grogna :

« Je ne m’apitoie pas sur mon sort. J’accepte ma condition d’aveugle et je l’assume. Mais j’aurais aimé être voyante pour pouvoir reconnaitre mon père et le tuait. C’est à cause de lui que je ne vois pas. Il a fait trop de mal à ma mère. Si j’aurais ma vue, je pourrais me venger. »

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Les conséquences d'une triste histoire

Avec Nazama

De la peur ? Non, non… Churro n’avait aucunement peur de la brune. Simplement, elle la prévenait des risques qu’elle encourait s’il elle osait s’attarder d’avantage sur des terres qui n’était nullement les siennes et surtout où elle n’avait pas été invitée. Peut-lui importait son coté pacifique ou non. Elle était déjà bien aimable de l’avoir prévenue et de ne pas l’avoir reconduite de ce pas à la frontière non ? Peut-être que l’aveugle n’était pas de cette avis, mais ceci n’était pas son problème. Après tout l’Etelkrus ne faisait que son devoir. Ce que la brune ferait de ses mises en gardes ne la regardait pas, la suite dépendrait seulement de ses actes.

La rouquine soupira blasée devant les multiples grognements de la solitaire, laissant le reste lui passer complètement au dessus… Elle ne remettait pas en cause la bonne volonté de l’étrangère… Et malgré les apparences, elle ne souhaitait pas descendre d’avantage la non voyante. Elle posait seulement des questions après tout. Elle ne la connaissait pas, mais elle cherchait à s’informer, sans aucun tact certainement, mais ce n’était pas malveillant. Tentant de faire connaissance, et de comprendre un être qu’elle ne comprenait pas, derrière les sarcasmes elle voulait réellement réveiller l’autre : lui secouer un peu le cocotier, qu’elle retrouve confiance, qu’elle se décoince que qu’elle chose se passe quoi… En aucun cas par contre elle ne la jugeait bien au contraire… après tout n’ignorait-elle pas tout de cette personne ?

Mais les mots sont tranchants et blessants, et la disciple de la renarde n’était pas connue pour sa diplomatie. Elle était même plutôt d’une indécence désinvolte voire mutine. Elle l’avait peut-être cherché, mais elle n’était pas d’accord avec ce que venait de sortir la brune de son petit minois délicat. Elle n’apprécia pas non plus le ton condescendant qu’elle avait employée et lui rétorqua quelque peu vexée et cachant un brun de colère en abaissant a peine les oreilles :

«Vous vous méprenez petit balai aveugle ! Dites moi donc où se trouve le jugement dans mes propos ? Je n’ai fais que poser des questions me semble-t-il. Je ne sais rien de vos choix. Mais comment pouvez vous savoir si je comprends ou non ? Je ne suis pas dans votre tête certes, mais vous n’êtes pas dans la mienne non plus. Non n’avons pas vécu les même choses c’est certain, mais si vous ne laisser même pas les autres essayer de vous comprendre c’est sur que nous n’avancerons pas …»

Churro ne se laissait pas facilement marché sur les pattes non plus après tout. Elle n’était cependant pas mécontente d’avoir toucher un point sensible cela incita la brune à se révéler un petit peu. Des bribes d’informations plus intéressantes lui avaient échappées. La rousse plissa les yeux avec satisfaction se calmant, retrouvant sa neutralité naturelle. Elle écoutât et restât silencieuse un moment. Son père lui avait fait cela à la naissance hein ? Cela pouvait expliquer certaines choses, mais elle ne comprenait pas tout. Elle n’avait pas toutes les pièces du puzzle après tout. Mais elle comprenait déjà un petit peu mieux.

Elle reprit la parole après quelques temps, des paroles peut-être bien plus sages que tout ce qu’elle avait pu dire jusqu’ici.

« Vous pouvez toujours le reconnaître même sans la vue, enfin j’imagine… Vous me parlez de vengeance, ce que je peux parfaitement comprendre. »

Faisant une courte pause, elle songea à son propre père suite à ces quelques mots. Cet odieux connard qui avait fait tellement souffrir celle qui les avait élevé, elle et sa fratrie. En plus, Nachos l’avait prit comme modèle. Un nouveau soupir pour elle-même puis elle reprit à l’intention de Nazama

« Mais méfiez-vous de cette envie de vengeance. L’accomplir n’effacera pas le mal qui a été fait. De plus cela pourrait avoir des conséquences plus néfastes, et rendre la situation encore plus complexe. Mais ce n’est que m’on avis. »

Peut-être même avait-elle déjà fait du mal sans le vouloir par son désir de vengeance, ou même en voulant bien faire. Elle fit une nouvelle pause et se rappela qu’elle ne connaissait toujours pas le nom de son vis à vis et ajouta doucement en finissant sur une touche de malice :

« Je comprend déjà un peu mieux vous voyez. Mais j’y pense vous avez bien un nom, non ? Que je le mettre sur ce visage et ces bribes d’histoire. Peut-être ne vous appellerai-je plus petit balai aveugle si vous me le donniez. Mais je ne vous garantit rien .»

Elle étouffa un rire léger, espérant détendre un peu l'atmosphère conflictuelle dans laquelle elles avaient démarrer la conversation. Les petits sobriquets ne disparaissaient pas si facilement de sa bouche et faisait son petit plaisir personnel.

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Allons voir la vue

La louve brune n’était pas réellement remonter contre la louve se trouvant à ses côtés, elle voulait simplement lui faire comprendre qu’une louve voyante ne pouvait pas comprendre ce que ressentait une louve aveugle. Bien entendue une louve aveugle ne peut également pas comprendre ce que ressent une louve voyante. D’ailleurs elle n’envier personne sur sa condition, elle assumer le fait d’être aveugle, cela ne l’empêcher pas de vivre. Cependant elle aurait beaucoup aimé voir le visage de sa mère ou même les paysages. Mais elle faisait avec et espéré secrètement recouvrer un jour la vue. Elle écoutait silencieusement les paroles de la louve à côté d’elle et grogna lentement.

Nazama comprit rapidement qu’elle avait dut répondre trop violemment et qu’elle aurait dut réfléchir plus sérieusement à ses paroles avant de dire des bêtises. Elle grogna lentement en continuant de l’écouter. C’est vrai, elle n’avait fait que poser des questions, mais la louve brune était très sensible à ce sujet et préféré faire rapidement comprendre à son interlocuteur que ce sujet était à éviter. Soupirant doucement elle secoua la tête pour elle-même. Elle devrait faire preuve de plus de maturé, heureusement que la louve ne semblait pas vraiment sanguine, sinon cela ferais bien longtemps qu’elle voudrait se battre, et Nazama détestait cela. La violence n’était pas pour elle et elle ne voulait vraiment pas ce battre. Pour elle la violence était stupide outre le fait qu’on doit parfois protéger sa famille, son territoire ou soi-même.
Elle continua d’écouter la louve et ne pus s’empêcher de sourire. Il est vrai qu’elle n’avait jamais vue son père (normal), qu’elle ne l’avait jamais connu, cependant elle avait pus sentir son odeur alors qu’elle grandissait. Car son odeur était ancrée dans la tanière et sur le corps de sa mère. Donc si elle croisait son père, elle pourrait très bien le reconnaitre part son odeur. Elle répondu, plus calme, ne préférant pas répondre aux dernières paroles de la louve afin de ne pas envenimer la situation :

« Je n’ai jamais connue mon père, mais je pourrait parfaitement le connaitre par son odeur. »

Nazama sourit également quand elle entendit la louve dire qu’elle pouvait comprendre le fait que l’on souhaite se venger. Beaucoup de loups voulaient un jour se venger de quelqu’un et ce fait était connu par la louve brune. Cependant les paroles qui suivirent firent disparaitre son sourire. Il est vrai qu’une vengeance peut être stupide, beaucoup de personne ne peuvent pas comprendre. Cependant, cela n’était pas son but de sa vie, c’était seulement quelque chose qu’elle devait accomplir dans sa vie avant de disparaitre. Elle, elle ne voulait pas gâcher sa vie à courir après un fantôme, elle voulait seulement retirer définitivement ce loup de sa vie et sa mort est certainement l’unique solution.

Avant qu’elle ne puisse répondre, elle entendit de nouveau la voie de la louve qui lui disait cette fois-ci qu’elle ne connaissait pas son prénom, et il est vrai qu’elle n’avait pas pensé à ce présenté. Tournant la tête vers l’inconnu, elle parla calmement sans montrer quoique ce soit de mauvais :

« Je m’appelle Nazama, le serpent Kyo. Et toi ? »

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Allons voir la vue

Avec Nazama

La discussion prenait une meilleure direction étonnamment. Enfin la tension entre les deux louves s’était quelque peu amoindrie. Ce n’était pas pour déplaire à la rousse en fin de compte. Un fin sourire naquit d’ailleurs aux commissures de ses babines l’air de rien. Une nouvelle bourrasque de vent la frappa à ce moment là faisant virevolter quelques mèches détachées de son chignon. Elle crispa légèrement ses pattes sur le sol, ferma les yeux pour sentir les vibrations du vent contre son corps et reporta son attention sur l’inconnue.

Elle sentit que ses paroles avaient au moins eut le mérite de la faire réfléchir un peu. Elle en était satisfaite au fond d’elle même si son air blasée revenait comme une seconde peau coller à son visage. Elle la laissa assimiler ce qu’il y avait à assimiler, à encaisser et ou à réfléchir. Elle même ne faisant pas grand chose en attendant que cela se passe. La remarque que l’aveugle fit sur son père lui arracha un sourire ainsi qu’une petite exclamation victorieuse qu’elle ne put s’empêcher d’exprimer.

« Ah je le savais ! »

Elle ne connaissait pas grand chose d’elle. Mais en partageant et en la poussant un peu surtout, elle avait déjà appris que la cécité de l’intruse n’était pas naturelle. Elle avait en réalité été provoquée par un père surement violent qui avait aussi fait du mal à sa mère. C’était peut être peu, mais cela semblait être des éléments plutôt essentiel dans la vie de la brune des éléments qui avaient fortement contribuer à faire d’elle la louve qu’elle avait sous les yeux. Car cela l’avait amener à quitter un clan elle le savait. Pas mal pour la reine des sarcasmes non ? Peut-être pouvait-elle lui révéler un petit quelque chose sur son compte en échange se dit-elle .

« Mon père aussi est un sacré connard tu sais… Mais il reste mon père»

Fit elle en soufflant sa dernière phrase comme une fatalité. Peut-être n’était il pas si terrible que celui de son interlocutrice. Il n’avait pas infligé de violence physique ou pas tant que ça, mais la violence morale qu’il avait su infliger la révoltait toujours autant. Elle ne savait rien des plans de « vengeance » de l’autre et cela ne la regardait pas. Churro restait pourtant convaincu que ce n’était pas la solution. Même si la solitaire essayait de se convaincre que se n’était pas son but dans la vie, il en faisait pourtant parti. La disparition de l’être haïs aurait-il l’effet escompté ? L’etelkrus en doutait fortement. Elle laissa alors à nouveau les penser s’enfuir, retombant dans le calme, les délaissant. Encore une fois ce n’était pas son problème, mais cela lui donnait de quoi réfléchir comme souvent.

Elle tourna la tête et porta son regard gris-bleu sur l’horizon tandis que l’amblyope lui dévoilait enfin son nom. Elle comprit aussi enfin que Kyo était le nom de la créature écailleuse qui accompagnait donc la jeune Nazama. Elle hocha la tête, les mémorisant au passage. Elle remarqua que le soleil avait déjà pas mal avancé dans sa course, et ce dit qu’il faudrait qu’elle pense à reprendre sa ronde sous peu. Sa queue décrivit un demi cercle se repositionnant derrière elle. Elle prit alors la parole pour répondre, mais aussi amorcer la fin de cette première rencontre.

« Je suis Churro. Et tu m’excuseras hein petit balai, ce n’est pas que notre discussion m’ennuie, mais je dois reprendre ma garde. »

Elle se redressa tranquillement sur ses mots emprunts de malice taquine et s’étirant avec allégresse elle continua :

« J’en sais un peu plus sur toi maintenant. J’te raccompagne pas j’imagine si ? »

Une nouvelle petite pose avant d’ajouter

« Oh ! Et la prochaine fois, tâchons de nous croiser en terrain plus neutre, j’aurai pas à te virer de là comme ça ! »

Elle ricana doucement, enfonçant un peu le clou encore une fois. Elle commença à se retourner tout doucement alors, attendant de voir quand même la dernière réponse de la non-voyante s'il y en avait une.
Elle était satisfaite de cette rencontre, de se partage même si quelque peu houleux. En même temps s’il n’avait pas été houleux ça n’aurait pas été elle, et ça aurait été largement moins intéressant aussi non ? Enfin cela finissait tout de même sur une note bien plus douce.

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Allons voir la vue

Nazama était consciente que malgré le fait que son père l’avait rendu aveugle et qu’il avait également tué son frère et sa sœur à peine nés, il restait son père. Mais elle ne pouvait pas s’empêcher de ne pas le considérer comme son père, il avait détruit sa famille et l’avait presque tuée. Elle ne voulait donc pas être considérer comme étant la fille de cette horrible énergumène. Elle était également consciente que des personnes avaient vécues la même chose qu’elle, voir même pire. C’est donc pour cela qu’elle s’était toujours dit qu’elle devait aimer la vie comme elle vient car elle ne savait pas quand elle allait cesser. De plus elle savait que ce que sont père avait fait avait contribué à la louve qu’elle était désormais.

Elle huma lentement l’odeur de la louve et pris conscience seulement à ce moment là qu’elle n’était pas si vilaine que ça. Dut moins intérieurement, la louve brune ne pouvait pas voir comme elle était physiquement et cela ne la dérange pas réellement. Enfin, il faut dire la vérité, elle était dérangée sur le fait qu’elle ne voyait jamais à quoi pouvait ressembler les autres loups. Elle ne s’était elle-même jamais vue et ne pouvait donc pas se faire une bonne idée de comment était les loups. Elle ne savait même pas à quoi pouvait ressembler Kyo, outre le fait qu’il n’avait pas de patte et qu’il était donc différent d’elle.
Grognant doucement, elle huma de nouveau l’air qui entourer son museau. Elle sentit rapidement que l’odeur avait légèrement changé ce qui démontrer que le soleil devait certainement commencer sa course vers le bas de la terre. Elle devait donc ne pas tarder à y aller si elle voulait arriver avant la nuit.

Elle dressa rapidement les oreilles pour écouter les paroles de la louve et étira un léger sourire. La louve se prénommait donc Churro, elle ne l’oublierais pas. Nazama n’oublier jamais les loups qu’elle rencontrer. Elle l’écouta ensuite dire qu’elle devait retourner faire sa ronde et qu’elle devait donc partir. La louve brune se redressa lentement et secoua sa fourrure en étirant doucement ses pattes, cela disait également qu’elle devait partir. Elle sentit Kyo glissait lentement sur le sol, chaque mouvement faisant cliqueter les clochettes accrocher à sa queue.
Elle souria à la jeune louve :

« Non ne vous inquiétez pas, je vais également rentrer. Je ne viendrais plus ici. »

Elle s’inclina légèrement afin de dire en revoir à Churro et suivit rapidement son ami reptilien qui allait la raccompagner jusqu’à la tanière qu’elle avait, dans les terres libres.

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