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Sujet: You'll be in my heart | Dairo si possible, libre Dim 14 Jan 2018 - 22:10
Une forme brune se glissa entre les tours de garde des Etelkrus. Elle avait observé pendant deux semaines leurs tours, et avait choisi le meilleur moment pour pénétrer sur le territoire sans qu’on la voit. C’était au moment ou les gardes échangeaient de place, et discutaient brièvement de ce qu’il s’était passé au tour précédent. A ce moment-là, elle c’était glissée, en aval du vent, s’étant, par mesure de sécurité, cachée dans les fourrés. Angelica avait pensé à ça depuis sa rencontre avec l’Etelkrus sombre avec des plumes, qui était disciple de Dairo. Il n’y avait pas longtemps, Pontos, le dieu crabe, avait maudit sa famille alors qu’elle n’était pas là, et elle se doutait que cette malédiction s’appliquait à elle aussi. Mais pourtant, elle avait aucun mal à quitter l’île qui leur servait de sanctuaire forcé, et du coup elle se demandait quand ça allait prendre effet. Elle était donc venue ici. Un jour, elle ne pourrait plus, et elle devrait rester toute sa vie sur une petite île, loin du monde, alors, avant qu’elle soit prisonnière du surimi, il y avait quelque chose qu’elle voulait faire.
Elle se glissa sur l’imposant escalier qui surplombait le vide et la mort, et se glissa comme une ombre à plumes vers la bâtisse, sa longue queue de mèches épaisses trainant derrière elle. Elle s’était attachée les cheveux pour éviter de perdre des cheveux qui révèleraient sa présence. En plus, elle s’était roulée dans une zone de perce neige, pour masquer le plus longtemps possible l’odeur salée de la mer qui l’entourait, et pour passer le plus inaperçue possible.
Elle avait enfin sa taille adulte, malgré qu’elle ne se sentait pas complètement grande, et une légère odeur sucrée de ses première chaleurs avait été presque impossible à camoufler sur sa pelisse. Mais elle avait tenté beaucoup de plantes odorantes, et maintenant, elle avait l’odeur d’une forêt ambulante, mais pas d’une pirate Raeder maudite.
Elle regarda autour d’elle en pénétrant le lieu divin, s’attendant à ce qu’on lui saute dessus, un couteau dissimulé dans son chignon, sous son bandeau, prêt à l’utilisation. Elle était peut-être encore jeune, mais pas naïve. Ou du moins, c’était ce qu’elle pensait. Elle se glissa entre les façades gravées, son museau entrouvert l’espace d’un instant, alors qu’elle admirait les formes qui avait été incrustés dans la pierre. Elle regarda autour d’elle alors qu’elle traversait le temps, admirant les beaux murs. Elle ne pouvait s’empêcher de se demander si elle ne pouvait pas chopper un petit bout de cette belle décoration pour la ramener chez elle, et jamais oublier ce lieu si beau, même quand elle serait vieille, et que les couleurs se perdraient dans ses souvenirs. Alors que la jeune louve brune à longues ailes marchait dans le temple, son regard s’emplit d’admiration.
Qu’est ce qu’elle aimerait venir ici, en sachant qu’elle avait le droit de demander de passer l’épreuve du glowstick de Dairo …. Mais elle ne pouvait pas. Son regard se fit un peu plus triste et résigné alors qu’elle s’approchait de la fontaine de liquide orange brillant. Elle avait un petit flacon d’eau glissé sous son aile dans un petit sac qu’elle cachait avec ses ailes. La tentation de le vider de son eau, pour y recueillir un peu du liquide de ses rêves était tellement grande, mais elle avait bien peur que Dairo serait fâchée si elle faisait ça.
Elle leva donc son fin museau brun vers la statue, ses yeux d’améthyste reflétant la lumière d’ambre de la fontaine de la déesse. C’était donc elle, la déesse. C’était une statue, mais ça devait être elle, c’était sur. La jeune louve regarda la statue avec un admiration qu’elle n’avait jamais révélée avant. C’était pas par avidité qu’elle était ici, mais pour son rêve.
« Bonjour madame déesse Dairo, dit-elle dans le silence à la grande statue de louve, je m’appelle Angelica »
C’était un peu bête de dire ça, la déesse le savait probablement déjà.
« Je viens des Raeder, qui ont été maudits par un crabe, Pontos. Nous n’avons pas de dieux, mais ma mère m’as parlé de vous, et un Etelkrus aussi. » avoua-elle à la statue de pierre en faisant la moue. Elle aurait bien aimé qu’ils aient des dieux aussi. C’était presque comme si les dieux ne les aimaient pas, pour une raison que la jeune brune ne connaissait pas. « A cause de la malédiction, un jour je ne pourrais plus jamais venir ici, parce que les pirates sont confinés à l’île » dit-elle encore, baissant le regard. Cela la rendait très triste. Elle était aventureuse, et l’idée que son monde se restreigne aux possibilités d’une petite île était désespérant.
Elle releva donc la tête. Elle avait toujours rêvé de venir ici, parce qu’elle pensait qu’elle devait pas être si différente des jeunes Etelkrus, et eux, ils avaient le droit de parler aux dieux, alors pourquoi pas elle ? Après tout, elle était comme eux, peut être même mieux, plus forte de ses courses sur le sable, plus dures que les courses sur la terre. Plus agile de ses bonds sur les rochers trempés. Plus rusés par les babioles qu’elle avait dérobées. Mais bon. Sa mère lui avait déjà expliqué que malgré tout ça, elle ne serait jamais assez bien pour les dieux, parce que sa famille et elle étaient pas dans un clan.
Elle agita lentement sa queue, la faisant glisser sur le sol, ensemble de grosses mèches brunes et beiges. « Je sais que vous ne donnez pas des glowsticks aux louves comme moi, mais je voulais savoir si je pouvais quand même vous voir une fois, avant que ce soit impossible pour le reste de ma vie. » elle souffla un peu, son regard s’étant égaré de la statue, pour se reporter dessus.
« Je pourrais peut être jamais être une de vos disciples, mais ca m’empêchera pas de vivre selon les qualités que vous prisez tant chez les jeunes Etelkrus, et je croirais toujours en vous. » dit-elle à la statue.
Depuis qu’elle était toute petite, elle avait rêvé de passer l’épreuve de la Renarde, et d’être la meilleure et la plus rusées de toutes, mais elle avait rapidement compris que ça n’arriverait jamais, et qu’elle devrait se restreindre à regarder avec envie les Etelkrus ornés de la lumière de Dairo, et espérer qu’un jour la déesse se rendrait compte du petit nuage d’admiration et de ruse qui se trouvait dans le clan Raeder.
Mais maintenant que sa malédiction était tombée, elle ne pourrait jamais devenir une disciple de la rousse déesse, alors elle voulait juste la voir une fois, pourque, quand elle serait vieille, elle puisse dire aux jeunes Raeder à quel point la déesse était badass, et peut être que un jour, un de ces petits serait épargné de cette malédiction, et viendrait ici pour devenir à son tour un disciple de la déesse d’ambre.
Elle n'aurait jamais un glowstick à la lumière orange de la déesse qu'elle aimait, mais cela ne l'empêcherait jamais d'adorer cette déesse, et de se retrouver parmi ses disciples dans ses rêves.
Ehnala » Coriace
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Sujet: Re: You'll be in my heart | Dairo si possible, libre Dim 4 Mar 2018 - 12:14
Ce fut les effluves forts de plantes qui attirèrent en premier son attention. Et qui brisèrent la monotonie de cette énième patrouille au goût de déjà-vu si redondant qu'il en était presque écoeurant. Karigan était devenue un fantôme au coeur de sa meute. Si les événements bouleversants qui avaient secoué les loups quelques années avant lui avaient permis de prendre un peu plus d'assurance, elle s'était de nouveau enterrée dans une timidité maladive qui l'avait empêché d'aller chercher quelque contact que ce soi avec les autres. A l'exception peut-être de ce loup, Boite à Clou, qui tenait une place particulière pour elle. Elle lui souriait quand elle le croisait à Grand Castel, un sourire peu assuré mais qui traduisait le fait que la vision du croque-mort lui réchauffait le coeur. Le souvenir de leur rencontre, lorsqu'elle avait été sur la tombe de sa mère, était un bon souvenir. Elle s'était de nombreuses fois promise de retourner lui parler, pour prendre de ses nouvelles. Mais c'était... compliqué. Elle avait peur de mal faire, peur de paraître trop maladroite et trop futile. Alors elle n'avait pas encore osé franchir le pas. Son existence était devenue une routine monotone de patrouille le soir, de chasse au petit matin, de sorties solitaires dont elle ne rentrait qu'à la nuit tombée, pour ne croiser que les gardes qui guettaient les alentours du camp Etelkru. Elle était comme une ombre que personne ne regardait, et se doutait bien que certains ne devaient même pas connaître correctement son nom.
Cette piste aux odeurs fortes de plantes, dont le mélange était des plus particuliers, attira son attention alors qu'elle passait sur ce chemin qui était toujours le même, bordant les hautes Falaises Littorales. Elle était ténue, mais bien présente. Et, plus étrange encore, se dirigeait vers le temple de Dairo. Même si elle côtoyait peu les membres de son clan, Karigan humait leurs pistes à chaque fois qu'elle passait l'entrée. Elle n'aurait jamais pu passer à côté d'un parfum si marqué, même en le voulant. Elle brisa donc pour la première fois depuis bien des lunes le parcours de sa patrouille, pour prendre le chemin de la Crypte. La piste se confirmait, les lourds parfums de plante passant même par-dessus les embruns salés qui lui refroidissaient la truffe. L'odeur d'une louve se dessinait petit à petit, identifiable en cette période qu'étaient les chaleurs. Prudente, la grise s'arrêta à l'entrée du boyau qui menait à la fontaine de la Ruse. L'inconnue qui se trouvait ici n'avait visiblement pas simplement cherché un refuge contre le froid qui persistait puisqu'elle ne se trouvait pas dans l'entrée. Des échos de voix, presque inaudible, se faisaient entendre.
Les muscles tendus, Karigan reprit son avancée aussi silencieusement que possible. Elle se doutait que son odeur n pourrait la trahir au milieu de ces parfums capiteux qui avaient envahi les couloirs, aussi misait-elle également pour que le bruit de ses pas n'en soit pas responsable. Lorsqu'elle parvint dans la salle où se trouvait la fontaine lumineuse, elle constata que l'étrangère semblait... prier. Elle s'adressait à la Renarde, via son imposante statue, avec une déférence surprenante pour quelqu'un qui ne portait l'odeur d'aucune meute. Une solitaire, très certainement. La grise inspira en silence, puis fit entendre sa présence en se raclant la gorge. L'envie de faire demi-tour l'avait saisie, brièvement, mais son sens des responsabilités la rejeta. Elle devait protéger sa meute, c'était son devoir de Garde. Et elle s'accrochait à cette idée pour combattre les chimères qui, semblait-il, ne cesseraient jamais de la hanter. "Qui êtes-vous ?" Lança-t-elle d'une voix qui se voulait assurée. "Que faîtes-vous ici ?"
Une manière comme une autre de lui faire comprendre que les solitaires étaient loin d'être les bienvenus, et encore moins dans un lieu aussi sacré que celui-ci.