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Sujet: Maybe ... | Mayuri Sam 20 Jan 2018, 13:21
Volstein
Il était assis au bord de l’eau. Deux ou trois mètres au-dessus du bord, pour être exact. Mais objectivement, c’était toujours le bord de l’eau. Du des rochers, secs, que la mer n’avait jamais encore atteints, il observait les flots, allongé sur le ventre, sa tête posée sur ses pattes avant. Cela faisait quelques jours qu’il était rentré chez les Nakhus, et après une absence de plusieurs mois inexpliquée, dans une meute si petite, il s’était attendu à peut être un peu d’attention, de questions de la part de ses camarades disciples de Yurai.
Mais non. Il semblait que la disparition du loup blanc aux ailes de cristal, qui faisait des allés retours si réguliers entre son antre de forgeron en bas des collines qui encerclaient la vallée des murmures, n’avait pas été remarqué ni questionnée. Il savait les membres de sa meutes individuels, en ancrés dans leur propre bulle et leur idée de ce que devrait être la sagesse optimale, mais il se sentait délaissé. Il était passé de petit frère d’un Alpha dont le père et mort et la mère aveugle, à amant ignoré, à copain prisonnier, puis à Nakhu invisible. Et durant tout ce temps, la louve de sa vie, sa Heever, lui avait échappé. Encore et encore, l’univers se penchait sur leur cas, pour les séparer avec adresse, et lui infliger de la peine, et maintenant, c’était un crabe géant divin qui avait maudit sa chérie, et l’avait confinée à une petite île isolée, à l’autre bout du territoire, ou les loups étrangers n’avaient le droit de poser la patte. De plus, il doutait que ses relations seraient très cordiales, comme ex-prisonnier, s’il venait voir sa belle. Mais plus que tout, ce qui l’empêchait de partir de ce pas voir sa chérie, c’était lui. Lui qui se sentait abandonné. Lui qui se sentait malheureux. Lui qui avait si souvent offert un grand sourire et un chaleureux calin au monde, pour se faire rembarrer avec violence. Lui qui en avait marre de toujours essayer, tenter, faire face aux adversités, pour ensuite se faire ratatiner, oublier, ignoré.
Les oreilles basses, à plusieurs mètres du chemin qui menait à la bibliothèque, il restait là, sur ses rochers, à contempler à quel point la louve qu’il aimait lui était inaccessible, dans la brume de son abandon, alors que son glowstick pourpre l’illuminait, ce matin de nuages gris à l’odeur de pluie.
O-Shana » Habitué'
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Sujet: Re: Maybe ... | Mayuri Dim 21 Jan 2018, 19:03
MAYURI
La bruine s’était imposée durant la nuit, silencieuse et fourbe, recouvrant mon univers d’une pellicule humide. L’hiver refusait encore se céder un peu de marge au printemps, et l’air frais se complaisait à assaillir jour après jour les territoires des Nakhus. Autant vous dire que je n’aimais que peu ce temps fade, mais la richesse des odeurs que la pluie des derniers jours avait apportée n’était pas pour déplaire à ma truffe si sensible. Aussi avais-je décidé qu’en cette matinée grisâtre, j’allais dégourdir un peu ma carcasse frêle et retrouver la joie de l’exploration. J’avais beau avoir grandi, mon bonheur et mon excitation à chaque nouvelle expédition étaient aussi intactes que la première fois. Je me surprenais chaque jour à avoir la même énergie et le même état d’esprit que plus jeune lorsque j’avais pris la décision de ne pas laisser la cécité dicter ma vie. Je savais que je devais cette joie de vivre en grande partie à la Corneille, m’obstinant à suivre sa voie et son leitmotiv.
Me levant, je m’ébrouais violement pour éjecter au maximum la couche poisseuse qui s’était agglutinée dans mon court duvet de poils. Un sourire étira mes babines à la perspective de partir fureter dans nos terres. Secouant vivement ma queue d’un mouvement de balancier, j’entrepris d’avancer. Evidemment déséquilibrée par mon impatience je trébuchais quelques fois avant de trouver un rythme qui me permettait d’avancer sans trop de heurt, mais exceptionnellement je ne tombais pas. Mes joues frôlaient occasionnellement un feuillage, dernier vestige des autres saisons. Globalement mes pattes me menèrent surtout dans des branchages et épines peu agréables. Vile saison que tu es Hiver. Je lâchais un petit renâclement en souvenir de l’époque où j’étais assez petite pour me faufiler partout sans me retrouver prise au piège par un buisson en quête de réconfort.
Mais évidemment, cette pensée resta fugace et bien vite ma bonne humeur naturelle se rappela à moi. Je sentis l’ambiance et l’air changer autour de moi, devenant plus moite et épais. Des odeurs de vestiges anciens me turlupinèrent, et le doux bruit de l’eau me parvint tel un murmure à mes oreilles. A n’en pas douter, mes divagations m’avaient conduite à l’île fantôme. Cet endroit était perturbant par bien des aspects, mais la seule fois où mes paupières s’étaient ouvertes sur mes yeux laiteux je n’y avais perçu aucune nuance. Pas une trace de couleur criarde et floue dans tout cet environnement. Je n’avais pas réitéré l’expérience depuis mais je me doutais qu’aujourd’hui j’y constaterai le même phénomène. Alors je préfère laisser mon corps trottiner en toute insouciance les traits détendus. Une odeur salée commence à venir flatter mon odorat et je repars une fois de plus, plusieurs années en arrière lorsque que j’ai rencontré cette louve merveilleuse qui m’a donné de l’amour et une famille. Quelle joie cela avait-il été de savoir que mère et père m’avaient suivi chez les Nakhus soit dit en passant !
Un souffle, une odeur. Je m’arrête alors, aussi silencieuse que gracile dans ce décor en dégradé de gris. J’ai déjà perçu cette fragrance, légèrement comme si elle était vieille et lointaine, au fil de mes sorties. Je penche doucement la tête sur le côté, cherchant dans les méandres de ma mémoire à associer cette odeur à un lieu ou un individu. Mais rien n’y fait, je me rappelle uniquement l’avoir humée au détour d’un chemin. Peu importe, ma curiosité est attisée et je sais déjà qu’il va falloir que je me rende sur le lieu de l’intrigue.
Alors je m’avance tranquillement, laissant ma présence investir le lieu. Enfin, si ce dernier acceptait de prévenir les alentour de mon existence mais rien n’était moins sûr. Et je finis par arriver jusqu’à l’entité qui a réussi à m’interpeller. Une odeur de mâle se mêle à cette plus prenante et puissante de la mer. Je lui laisse de l’espace, ne pouvant me fier qu’à mes instincts pour savoir s’il allait faire preuve d’hostilité ou non. J’adresse un sourire dans une direction aléatoire, espérant que je ne viens pas de saluer son arrière-train plutôt que sa truffe… Les aléas de la malvoyance les amis que voulez-vous on s’adapte et on apprend à rire de ce genre de petites situations cocasses !
« Bonjour très cher. Je me présente, je suis Mayuri disciple de notre tant aimée Corneille. Auriez-vous l’amabilité d’accepter que je vienne interrompre votre réflexion pour profiter de la joie d’une rencontre imprévue ? Non pas que je veuille vous imposer ma présence, mais la tentation et la joie de croiser une âme dans les parages est plutôt alléchante aux yeux clos d’une jeune aventurière voyez-vous ! »
Ma voix est douce, et révèle malgré tout la bienveillance et la joie qui me caractérise. Du moins est-ce que mère a pu me répéter lors de petites discussions posées. J’espérai que c’était le cas, j’avais grande envie de faire causette et l’optique de me faire rabrouée et expulser ne m’inspirait que peu !
Liliandr!l » Accro'
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Sujet: Re: Maybe ... | Mayuri Sam 27 Jan 2018, 17:22
Volstein
Il ne l’entendit même pas arriver, perdu dans ses pensées comme il l’était, ses oreilles baissées tellement qu’elles étaient plaquées contre son épaisse fourrure, alors sa voix l’interpella, et il leva ses oreilles et retourna la tête, pour tomber sur une figure pâle aux yeux vitreux, et aux longs cheveux roses. Il la connaissait. Il se secoua, l’écoutant parlant, légèrement surpris. Généralement on laissait les gens tranquilles quand on ne les connaissait pas, quelque chose qu’il n’avait jamais vraiment compris, et avec quoi il n’avait jamais vraiment été d’accord, mais à force de le voir appliqué, il s’y était habitué, et la voix bienveillante de la louve aux couleurs pastel lui faisait un effet très bizarre.
Il se sentait presque touché que quelqu’un l’ait remarqué, seul ici, dans son état de tristesse et de dépression. Il aurait cru que dans ces moments, une présence l’aurait dérangé, comme il n’aimait pas imposer son malheur sur les autres, mais son arrivée si incongrue et sa gentillesse apparente faisaient d’elle bien autre chose qu’un élément perturbateur.
Elle avait de très grandes oreilles, en forme de plumes, ou d’écailles et elle portait des bracelets, des colliers, d’ont l’un portait la lumière de Yurai.
Il eut un déclic, et pointa ses oreilles vers la louve. Mais oui, elle était une Nakhu, il l’avait déjà vue dans le labyrinthe, peut être vite fait croisée, il y avait quelques mois de cela. Il chercha son prénom avec malaise, sachant qu’il devrait le connaître, et pourtant il lui échappait. Le loup blanc et noir bougea un peu ses ailes en se redressant, tendant ses pattes avant, assis plus proprement, avec un petit bruit cristallin de la part de ses appendices bleu clairs et or.
« Je… Je vois. Ce n’est pas un problème, de toute manière je ne suis pas vraiment occupé… » avoua-il. A part me lamenter sur ma vie.
Il baissa ses oreilles. « Mais je ne crois pas que vous joindre à moi serait une bonne idée, vous voyez, j’ai peur de faire tâche sur votre bonne humeur. » dit-il avec un soupir, en se retournant vers la mer. La mer lui rappelait Heever avec ses couleurs tantôt bleues, tantôt vertes. Les étincelles sur les bords des vagues lui rappelaient la lueur qui brillait dans les yeux de la louve cendrée. Non, il ne pouvait pas s’empêcher de l’aimer, de la trouver belle et de l’admirer. Il doutait qu’un jour ce sentiment de douceur et d’amour partirait quand il pensait à elle… Mais quelque chose de froid et de douloureux tranchait ses pensées. Il y avait des choses, des endroits où il ne pourrait jamais aller avec la louve de sa vie. Elle avait fait des choses qui étaient trop profondément blessantes, qu’il ne pouvait pas oublier. Il avait essayé, vraiment, de la pardonner, de passer à autre chose… Mais c’était tellement dur. Comment passait-on à autre chose, quand ta copine avait un enfant avec ton propre frère ?
Il se rendit compte qu’il avait un peu laissé sa camarade Nakhu en plan, et se retourna vers elle. « Je suis désolé, je n’arrive même pas à me souvenir de votre prénom, pourtant, je vous ai déjà croisés dans le labyrinthe » dit-il en baissant ses oreilles, sa voix empreinte d’excuses.
Dieux qu’il était pathétique quand il était triste.
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Maybe ... | Mayuri
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