Étudions pour mieux réussir. ○ libre !

« Etudions pour mieux réussir !

« Ptah & libre

Allongé sur le flanc avec nonchalance, sa longue queue reptilienne étirée en travers du tapis, Ptah était plongé dans l'un de ses livres favoris : les bases de la charpente. Ses pupilles verticales agrippaient les mots liteau, pinçon, chevrons, panne ou encore échantignole pour en graver les définitions et les diverses utilités dans sa mémoire. Assidu et passionnée, le jeune mâle gris adorait apprendre et surtout mettre en pratique ! Il s'imaginait déjà en train de dresser de grands chantiers qui permettraient d'améliorer la vie de ses pairs Etelkrus. Il avait commencé à réfléchir à l’élaboration d'un pont stable et large qui permettrait de traverser jusqu'aux îles sans se mouiller les pattes. Si lui adorait l'eau, il savait que beaucoup répugnait à tenter la traversée par peur d'un mauvais courant. Les loups dans ce cas là se privait alors d'aller rendre visite à la dernière demeure de leur proches disparus ou à venir s'instruire ici ! Et puis, on créant un pont, cela permettrait à ses congénères de pêcher dans des eaux plus profondes et donc plus riches en poissons. Hors il adorait le poisson ! Un large sourire fendit le museau du disciple de la Renarde et il releva lentement la tête de son livre. Moins concentré du coup, il sentit un long frisson lui glisser le long de l'épine dorsale : le feu dans son dos faiblissait. D'un seul mouvement fluide, l'hybride se releva pour récupérer une épaisse bûche de bois. Plantant ses larges crocs dans l'écorce sèche, il sentit le goût de la mousse inonder sa langue. Dans une moue embêtée, il lâcha le combustible au dessus des braises rouges mais sans flammes avant de souffler légèrement dessus. Avide et dévorant, le foyer se ralluma de grosses langues voraces. Un instant, Ptah contempla cet élément si dangereux et indomptable que les loups avaient pourtant réussis à enfermer dans une cheminée. Il attendit jusqu'à ce que les flammes lui s'étirent vers ses moustaches et il se recula de deux trois pas pour éviter de se faire roussir le museau. Le mouvement fit teinter ses bracelets. Encore quelques secondes à se perdre dans son imagination fertile avant de sa rallonger sur le ventre, bien droit cette fois-ci pour reprendre sa lecture. Tel un serpent, il déplaça sa queue de gavial jusqu'à l'âtre, le bout de ses écailles aussi prêt du foyer que possible, sans que la chaleur ne soit trop vive. Ainsi, lorsqu'il ne sentirait plus la légère morsure ardente contre le bout de sa queue de crocodile, il saurait qu'il faudrait raviver le feu d'une bûche ou deux. D'autant plus qu'il voyait la nuit tombée derrière les hautes fenêtres, et que bientôt, il n'y aurait de lumière que celles offerte par sa déesse accompagnée des reflets dansants des flammes.