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 [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine]

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O-Shana
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MessageSujet: [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine]   [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine] EmptyDim 05 Aoû 2018, 17:11

Tombe la pluie - Elaine



Je sentais la lassitude et l'épuisement liés à tous les événements qui avaient secoué les terres de Punk Wolf apposer leur poids sur ma carcasse usée. Le poids des années commençait doucement mais surement à s'insinuer dans mes muscles, et je ne pouvais plus prier que Kiro pour que les choses s'apaisent et reviennent à la normale pour ménager mon corps vieillissant. Loin de la chaleur, du manque d'eau et de nourriture. Si la chute du cerf de la Corneille laissait présager une amélioration, nous étions tous trop habitués aux drames pour nous réjouir en avance.
D'autant plus qu'elle avait été blessée. Si je l'avais perdu, que serai-je devenu ? L'ombre de moi-même au mieux, ou dans le cas le plus atroce j'aurai potentiellement pu laisser la folie inscrite dans mes gênes me faire oublier la douleur. Je revoyais mon cœur louper un battement, la terreur et l'horreur serrer ma gorge et anéantir toutes mes forces en l'espace d'un instant lorsqu'elle s'était prise le coup. J'aurai pu tout laisser tomber pour Joli cœur, loin était le temps où nous nous tournions autour comme deux farouches innocents. Nous n'étions plus qu'un, une âme et un souffle, une pensée et un cœur. Et si la vie passait sans nous laisser le temps de souffler, plus un instant ne pouvait se passer dans que nous ne sachions que l'autre était indispensable à la survie de l'autre. Même si elle continuait à être parfaitement insupportable à vouloir contredire ma parole suprême, je savais qu'elle équilibrait parfaitement mon impulsivité et mon caractère d'ours. J'étais apaisé, aussi simple que cela puisse paraître.
Alors la savoir blessée m'avait chamboulé. Je n'avais même pas eu beaucoup d'occasions de rester à ses côtés puisque la meute avait besoin qu'au moins un de leur supérieur parvienne à prendre les décisions qui s'imposaient. Comment appréhender les événements récents ? La cohésion qui avait pu naître de l'ensemble des lupins de ces terres, loin du cadre strict des meutes existantes pour lutter face à l'ennemi commun ? Je doutais d'une possible entente maintenant que le chaos avait en partie disparu. A vrai dire je n'avais moi-même que peu d'envie de voir les choses évoluer en ce sens, et je m'imaginais encore moins me débarrasser de ma méfiance à leurs égards. Je soupirai bruyamment devant la fontaine de l'Anaconda, figure vers laquelle j'avais décidé de me réfugier en cette fin de journée encore chaude. Les rares averses nocturnes, même si elles étaient salvatrices, n'avaient pas encore permis à Mère Nature de reprendre ses droits en certains territoires. Je m'étire une dernière fois avant de me détourner du lieu de prière et prends la direction de la surface.

Les ombres rougeâtres du soleil descendant éclairent la terre encore zébrée du marais où les nombreux princes de ces lieux ont quasiment tous disparus, morts à la suite de la désertification, ou simplement évaporés sans que l'ont ne sache où ils ont bien pu aller trouver refuge. Là encore, mon esprit divague, espérant le retour à l'ancien temps, lorsque les choses étaient tournées vers la reconstruction des nouvelles meutes. Retrouvera-t-on un jour ce que nous avons perdu à la suite de l'assèchement ? La beauté de nos terres s'est effritée, en rythme avec les sillons qui ont creusé la terre desséchée. Il faudra du temps, et bien plus que quelques averses pour permettre à la nature de se régénérer. Qu'allons-nous laisser aux générations futures, si ce n'est des vestiges et des contes sur les grandes étendues verdoyantes ? Une fois de plus, je prie Kiro d'être clément et les dieux de nous apporter une solution. D'ici là, nous travaillerons à notre échelle pour faire resplendir les terres Etelkrus. Je me mets à avancer d'un pas lent, balayant l'horizon du regard, et laissant la poussière voleter énergiquement autour de mes pattes, outrée que je vienne perturber son repos.

C'est à ce moment que je ressens sa présence, que je sais que mon âme va être pansée et ma matière grise apaisée. J'avance, vers cette silhouette que j'apprécie tant, tel un insecte attiré par la plus belle des lumières. Je me fais vieux, je deviens sentimental et l'admettre pique mon ego, mais après tant d'aventures pourquoi m'obstiner à faire celui qui n'est qu'une coquille vide ? J'ai besoin de ma femelle. Alors je la rejoints, et fourre ma truffe dans le pelage dru de son cou. En fermant les yeux, et en m'imprégnant de cette odeur, je pourrai presque omettre tout ce qui nous attends aux prochaines lueurs de l'aube. Presque.
Avec les derniers rayons, je sens également les premières gouttes régénératrices être délivrées par le léger amas de nuages qui trônent haut au-dessus de nos têtes. Le silence est brisé par le bruit des fines gouttes qui commencent à jalonner le sol et à teinter la terre d'une couleur plus marquée. La poussière a cessé de s'alarmer, collée au sol par les larmes de Mère Nature. Et je reste là, attendant que ma douce Elaine daigne me prouver qu'elle va bien, que sa blessure n'était que bénine, et que notre avenir sera bien plus beau et heureux que ces mois passés.


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Dernière édition par O-Shana le Sam 20 Oct 2018, 18:34, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine]   [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine] EmptyDim 05 Aoû 2018, 19:49


    Élaine

    Il pleut. Le Château naturel est plongé sous une averse démente, rendant la roche rendue sèche et acérée par la sécheresse brillante et sombre, et une fine couche de mousse apparaît peu à peu. Les longs dédales desservant les grottes individuels sont plongés dans une ambiance lourde, propice à la guérison et au silence blessé. Un clapotis régulier résonne, des gouttes s'écrasent dans une flaque d'eau, autorisées par les pierres protectrices. Dans une des grottes, la plus-si-jeune Élaine panse ses plaies. Elle n'a pas été touché de façon sévère, une griffure par-ci, un hématome par-là, et une atroce sensation de pression sur ses côtes. Sinon, elle s'en tire plutôt bien. Elle rit doucement, lui arrachant une douleur au passage, en se disant qu'à chaque rencontre avec un cerf, fou ou non, ses côtes sont toujours frappées d'une façon ou d'une autre. Elle repense alors à la dernière rencontre avec un des rois de la forêt, enneigée à l'époque, et du combat sanglant qu'avaient mené Ezhekiel et Élaine. Elle sourit d'une façon béate tout en massant d'une patte experte sa cuisse avec des plantes, et mâche en même temps une feuille de camomille pour se détendre. Elle se mordille la babine inférieure en repensant à l'après-combat, quand le cerf gisait sur le sol, son sang colorant la neige d'une teinte carmin divine. Elle et lui s'étaient unis, il l'avait prise, mais pas seulement son corps, il lui avait pris son esprit, ses pensées, son cœur. Elle sent une chaleur se diffuser dans ses joues et dans son bas-ventre. Ezhekiel est devenu si important à ses yeux, alors qu'au début, tout semblait les diviser. Mais à présent, elle est accro à lui, à son odeur et son haleine chaude, ses yeux ténébreux et doux à la fois, son pelage aux reflets de cornaline, ses railleries incessantes et son air taquin. Il est devenu son tout. Elle baisse la tête, triste de ne pas pouvoir présenter son cher et tendre à ses parents. Un messager les avait retrouvé, sur la Grève Gelée, enlacés et pris dans la glace. Leurs corps étaient intacts, et elle avait pu voir de ses propres yeux l'expression sereine de ses deux parents. Entre les longs cheveux blancs de sa mère, Salazar s'était lui-même abandonné à la mort. Une larme perle aux cils d'Élaine, elle renifle pour la chasser et secoue la tête. Elle ne doit pas penser à ça, pas maintenant. Elle se réserve le droit de pleurer ses parents quand il n'y aura plus aucun problème au sein des siens. Ses longs cheveux frisés sont secs et rebelles, et son corps tout entier semble avoir subi les effets de la sécheresse. Svelte de nature, la belle Élaine n'a plus que la fourrure, la peau et les os. Ses articulations, ses tendons et ses os sont saillants. Ses épaulettes d'or, autrefois rutilantes, sont couvertes d'une fine pellicule de poussière, ses bracelets ne tiennent aussi correctement qu'avant et elle doit faire attention de ne pas les perdre. Elle laisse son esprit vagabonder, elle repense aux siens qui se sont battus avec bravoure.Le combat avec le Cerf Fou de Yurai a été rude, long et particulièrement dur à suivre dans un aussi petit espace que le temple de Yurai. Malgré tout, les Etelkrus se sont battus avec force, portant la fierté de leur meneuse au plus haut point dans son cœur. Elle repense à Lucie, si jeune et déjà si courageuse, et elle note mentalement d'aller la féliciter de ses actes guerriers.

    Ses pensées divaguent à nouveau vers Ezhekiel et alors qu'elle finit de s'appliquer la sève d'une écorce miraculeusement épargnée par la sécheresse, elle se décide à aller le trouver. Elle sort de sa grotte avec rapidité, ignorant le ploc-ploc qui résonne toujours dans le couloir. D'une démarche chaloupée et élégante, elle descend vers la cour intérieure pour sortir et rejoindre là où elle sent qu'il est. Au temple de Kiro. Bien qu'Ezhekiel soit un rustre par instant, elle sait qu'il est pieux et respecte son dieu, ce qui fait de lui le parfait alpha, à ses yeux. Elle salue au passage quelques loups, puis prend la direction du Marais. Il ne pleut plus, l'air est lourd et chargé d'électricité. Un orage semble se présenter. Elle lève la truffe vers le ciel gris et les nuages pesants semblent confirmer son pressentiment. La nature reprend peu à peu ses droits, à commencer par le ciel et la pluie. Une odeur nauséabonde lui confirme qu'elle arrive près du temple. Les marais ont été asséchés, quelques carcasses de crocodiles trônent au milieu des lianes devenues cordes sèches. Les insectes volent en nuées, les moustiques barbotent à la recherche de sang frais. Elle se faufile, évitant tous les pièges marécageux puis se trouve devant l'entrée du temple. Elle attend, hume l'air et son cœur s'agite. Il est là, son odeur est ancré dans l'air. Elle s'assoit et attend. Elle ne voudrait pas le déranger en pleine prière, ou en pleine confession.

    Et puis, un ange apparaît. Elle sourit, attendant qu'il la voit et elle se rend compte d'un coup qu'il la sentit. Pas avec sa truffe, mais avec son cœur, avec son âme. Elle sourit encore plus quand il lève la tête et se blottit contre elle, sa tête dans son cou, et elle sent le pendentif en forme de lune qui porte le liquide orange de Dairo briller d'une lueur plus forte. Elle dépose une tendre lèche sur l'oreille de son partenaire, et plonge sa tête dans le cou d'Ezhekiel. Un frisson parcourt son corps maigre, et elle se sent à sa place. Un clapotis familier retentit à nouveau, alors que la pluie commence à tomber doucement, à la manière timide d'une averse estivale. Bientôt, elle labourera la terre d'une violence inouïe mais la pluie elle-même semble savoir que la violence est la dernière chose qu'il faut au couple d'alpha. Doucement, elle se dégage de son étreinte et dépose un baiser sur la truffe de son bien-aimé. Elle sourit d'une manière qui veut dire « tout va bien ». Et ses yeux se bordent de larmes. Dans un élan d'émotion, elle se jette sur lui et se blottit tout contre lui, jusqu'à ce que ses poils beiges et blancs se mêlent aux siens cendrés. Elle le regarde à nouveau et sa voix transperce l'épais marais.« Tu m'as manqué, tu sais. Et je vais bien, ne me regarde pas comme si j'étais une revenante. »Un rire cristallin sort de sa gorge, le premier depuis bien des lunes. Elle sourit, heureuse d'être auprès de celui qu'elle aime. Qui aurait cru que ce rustre misogyne finirait par devenir l'être le plus important à ses yeux ? En tout cas, pas elle.
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MessageSujet: Re: [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine]   [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine] EmptyLun 06 Aoû 2018, 22:05

Tombe la pluie - Elaine




Je profite de son contact sans honte ni vergogne. J'aurais aimé que l'instant perdure, que nous ayons la possibilité de rester ainsi sans avoir à s'interroger sur l'avenir. Mais évidemment l'un comme l'autre savons que ce rêve un peu fou ne pourra voir le jour qu'à notre trépas. Alors j'accepte le fait qu'elle s'éloigne, que le contact soit rompu et l'étreinte brisée. Son sourire me fait bien vite oublier cette étincelle de tristesse qui tentait de me saisir. Je ne trouve pas les mots, la laissant me baver sur la truffe affectueusement. Ma gorge est nouée tandis que mon cerveau a du mal à accepter que nous sommes sains et saufs tous les deux. Elle est tellement radieuse ma guerrière de potiche. Je la revois encore en ce jour d'hiver ou seule la couleur de la pureté avait envahi ses traits délicats. Et si même dénuée de toute marque distinctive elle trouvait grâce à mes yeux, la singularité de son tatouage, de la couleur de jais de sa chevelure qui mettait en avant ses yeux de glace et plus généralement tout ce qui faisait que Joli Cœur était Joli Cœur revêtait de la valeur à mon sens.

Je ne sais ce qu'elle parvient à décrypter dans mon attitude, mon regard ou ma posture. Épuisement ? Stress ? Peur ? Peut-être tout cela à la fois. Le fait est que je vois ses yeux si bleus s'embuer avant qu'elle ne se jette à mon cou. Le timbre délicat et plein d'émotion de la belle résonne dans cette terre malmenée, rayon d'espoir dans une plaine asséchée et dans le cœur d'un vieux loup. Je laisse ce son envahir mes oreilles, mon cerveau et mon être avant de répondre d'une voix rauque.

« Es-tu sûre de ne pas être une revenante ? N'est-il point envisageable que ce minois soit celui d'un ange venu me châtier ? » Je lui lance un regard taquin, et esquisse un sourire malicieux, fier de ma pointe d'humour. Ma patte passe par-dessus son cou, l'attirant au plus proche de moi, puis je colle ma truffe sur le sommet de son crâne. « Tu m'as manqué également Joli Cœur, à me demander si nous finirions par profiter d'un temps ensemble bien mérité. Que dirais-tu d'une virée sous la pluie ? Je ne me souviens même plus de l'effet que cela peut produire, la boue autour de nos pattes, le poil lourd et humide... Voyons avec quelle rapidité tu te plaindras ! »

Je ricane, certain qu'elle tentera de se venger de ma petite remarque d'une manière ou d'une autre. Les dés étaient jetés, j'allais devoir surveiller mes arrières si je ne voulais pas finir avec de la gadoue dans les oreilles ! Je la libère d'un œil rieur et commence à m'ébrouer tel le cabot de bas étage que j'étais à l'origine. Nos cœurs au diapason, je sais que la nuit sera bonne et l'esprit ragaillardi par notre petite sortie. Savoir que nous allions passer du temps ensemble, seuls, faisait un bien fou. La dernière fois où nous avions pu nous retrouver de la sorte était lors de notre combat face au roi de la forêt. Et tous savaient ce qu'il s'en était suivi d'ailleurs. Mes babines se retroussèrent sur un sourire fier et machiste.

Je me mets à lui tourner autour en trottinant. Autant pour l'inciter à bouger, que pour laisser nos fourrures se frôler. Mais aussi et surtout, pour l'énerver un peu, parce que c'est quand même rudement sympathique de titiller de la femelle. De sa femelle, la sienne, à soi et à aucun autre.

Allons-y ma douce, dansons. Valsons au rythme de la pluie et du cycle de la vie qui ne cesse de nous faire virevolter. Profitons. Ensemble, encore et encore sans que jamais la mélodie ne s'éteigne.

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MessageSujet: Re: [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine]   [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine] EmptyDim 12 Aoû 2018, 22:54


    Élaine

    Élaine ne peut pas, ne veut pas, quitter Ezhekiel du regard. Ses prunelles si chaudes, si douces et si brûlantes en même temps. Elle voit en lui tout ce qu'elle n'est pas, une puissance exquise, une maîtrise de soi-même et surtout, une capacité à prendre du recul, à vivre les choses sans se poser de questions, sans se trucider l'esprit. Mais elle aperçoit aussi une faiblesse, une faille adroitement camouflée, et c'est cette petite étincelle qui la rend folle de lui. Si fort, et si doux, si courageux, et pourtant si blessé dans son âme. Elle sourit, bêtement quand il la taquine. Il attrape son cou et la traite comme elle traite les louveteaux. Elle rit, encore, et fait mine de se débattre avec très peu de motivation. Elle aime qu'il la taquine. Elle hoche la tête, acquiesçant ses paroles et quand il lance un défi, elle sent un frisson d'adrénaline lui parcourir l'échine. Elle rit, encore une fois, et son ricanement lui donne envie de le mordre avec une bêtise réservée aux jeunes.

    « On verra si tu tiens le coup, papi. »

    Elle sourit en le voyant s'étirer, puis elle le suit des yeux, tout d'abord presque ignorante, puis peu à peu, un sourire carnassier se dessine sur ses babines, il l'asticote, l'embête et lui tourne autour comme une guêpe envahissante. Elle donne des coups de gueule dans le vide, comme pour le chasser, puis grogne doucement, pour l'énerver, lui aussi. Elle secoue son corps fluet et élancé puis profite qu'il passe derrière elle pour bondir en avant. Elle se met à courir à corps perdu, langue pendue pour réguler sa température. Le Marais n'était pas le meilleur parcours pour ce genre de jeux, mais il rajoutait du piment. Il faut éviter les arbres aux racines apparentes, les flaques de boues, les carcasses de crocodiles, les lianes, l'eau stagnante croupissant et abritant une nuée de moustiques. Elle sourit, et lance un regard derrière elle pour être sûre que son vieux compagnon la suit. Elle tremble un peu, grisée par le plaisir de s'amuser, après toutes ces épreuves qu'ils venaient de traverser. Elle saute au-dessus d'une racine, puis passe en-dessous d'un tronc d'arbre tombé. Elle sent l'acide lactique se répandre dans ses muscles, les engourdissant, elle sent les picotements de l'effort sur son corps trop peu hydraté. Mais elle s'en fiche, dans cette immense terre qui est la leur, celle des Dieux, seuls les deux alphas comptent.

    Seuls les deux louveteaux aux corps d'adultes comptent, à jouer à chat, avec une faim de loup l'un pour l'autre, l'une proie, l'autre prédateur. Pour s'amuser, elle regarde derrière elle et ne voit plus son compagnon. Elle se stoppe, regarde autour d'elle à la recherche de son loup d'ébène mais elle ne voit rien d'autres que des lianes sèches, et des immenses cimes d'arbres, aux multiples branches. La pluie s'abat sur sa peau, une certaine inquiétude s'empare d'elle, et elle sent son chignon glisser à cause de l'eau. Elle va friser quand elle va rentrer au bercail. Elle regarde partout et d'une voix peureuse, elle lance :

    « Chéri ? Ezhek ? EZHEKIEL ? »

    Mais sa voix ne rencontre qu'un écho étouffé. Elle se recule, bute sur un tas d'os qui traîne là. Elle se retourne et voit que c'est la carcasse d'un loup, un des siens. Un frisson terrible lui prend la gorge, et le sentiment d'être en danger l'assaille. Pourtant, elle était sûre de ne pas être allée trop loin, ni trop vite. Non, vraiment. L'alpha se perdrait-elle sur ses propres terres ?

    Mais où est ce loup aux reflets de cornaline, à la fin ?
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MessageSujet: Re: [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine]   [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine] EmptyMar 14 Aoû 2018, 18:36

Tombe la pluie - Elaine




Cette voix, cette innocence et la pureté simple et pourtant si belles contenues dans son rire m'arrachent un sourire heureux. Sa joie de vivre était le baume dont je nécessitais l'application régulière pour oublier ma morosité et ma négativité. Ce rire donnait un sens à tous ces matins où l’hésitation se faisait ressentir quant au fait de sortir de notre tanière. Malgré tout, je sens les bords de mes babines retomber en une grimace de dédain, touché dans mon amour propre par sa remarque. Papi. Papi. Et comme ces deux fois ne suffisaient pas à exprimer clairement la piqûre faite à mon ego je rajoutais d'une voix outrée :

"Papi ?! Prends garde à toi la jeunette !"

Alors nous continuons à laisser notre côté enfantin s'exprimer. Je lui tourne autour et elle claque des mâchoires, je la frôle tandis qu'elle grogne, et dans nos yeux brillent cette lumière candide des petits plaisirs simples qui nous rappellent la chance que nous avons de vivre. Puis l'espace d'un instant suffit, elle s'élance, balançant les gracieuses courbes de son corps pour se mouvoir dans un rythme effréné mais pas moins disgracieux. Je perds bêtement quelques secondes à la contempler béatement et, avouons-le, un peu fièrement. Je me reprends, et mobilise mes muscles pour me propulser rapidement en avant, laissant la douce brise nocturne faire osciller mon poil noir de jais. Je sais mes yeux brillants dans la noirceur qui envahit la soirée, points luisants révélateurs de mes intentions envers Joli Cœur. Je me rapproche d'elle, bien trop lentement à mon goût, et je suis simplement grisé par cette activité imprévue. L'amusement écarte les responsabilités, ne laissant que nos corps suants dans l'effort et nos souffles hachurés perturber le calme ambiant. J'évite une souche au dernier moment, détourne les yeux de mon objectif initial pour zigzaguer entre deux flaques de boue qui commencent à se former. Mais lorsque mon regard se relève pour la poursuivre de plus belle mon cœur loupe un battement, accentuant un peu plus le son de mes halètements.

Le ciel assombri et lourd de pluie ricane, rie à en pleurer de plus en plus fort. Et je suis là, statique sous les gouttes qui ruissellent sur mon pelage, collant ce dernier à ma peau brûlante. Je sais qu'elle n'a pas pu me distancer aussi vite d'un coup, elle me considère peut-être comme une vieille carcasse qui a fait son dépôt de bilan, mais mine de rien j'avais encore de la ressource. Alors pourquoi ? Pourquoi ne la voyais-je plus?.
Je me mets à avancer sans trop savoir quelle direction prendre, et sens l'angoisse montante faire pulser le sang dans mes oreilles. La zone s'embourbe peu à peu, et un glapissement s'échappe de mon gosier serré car dans la pénombre prononcée, aucune trace de Joli Cœur. Son odeur flotte encore dans les airs, et je prends le pas de fermer les yeux pour me concentrer sur mes autres sens. Je me fie à ma confiance et à mon corps pour me diriger, butant tantôt sur une racine, m'enfonçant tantôt dans une flaque. Mais peu à peu je me convaincs de tenir une piste, sa piste. Alors j'accélère la cadence, mon poil devient hirsute et mes crocs apparaissent réfléchissant un éclat de lune. Car si les essences que j'associe à Elaine sont là, je décèle autre chose de plus sombre, plus froid. Un grondement continu ne cesse d'être émis par mes propres cordes vocales en réponse à l'appréhension et à la menace perçue.

Je dépasse un bosquet de ronces et de racines, et soudain une nuit noire, totale, s'abat autour de moi. Je freine ma progression, perturbé par ce revirement. Quelque part non loin, une chose malsaine m'observe, incarnation du malin blottie dans les ombres. Alors je me fais discret, posant les pattes avec délicatesse et méfiance et contenant les sons qui cherchent à suinter de ma gueule, prêt à subir un énième événement sale et violent. Une seule idée m'obsède alors : la retrouver avant qu'[il]il[/il] ne la trouve. Dans le silence pensant, un craquement retenti. Je baisse les yeux et distingue vaguement un reflet de lumière sur ce que j'identifie être un os. Ou plus précisément un tas d'ossement... Par les Dieux, Kiro dis-moi que ce n'est pas ce que je m'imagine en cet instant, que ce n'est pas la décharge des restes grignotés par une atrocité. Dis-moi qu'il ne s'agit pas d'un cimetière improvisé au fil des repas d'un être présent actuellement. Ma gorge se serre et je ferme les paupières pour souffler. Et à l'inspiration suivante je la sens. Cette odeur malsaine, pleine de vice  sur un fond nauséabond qui semble murmurer à mes tympans les idées de ce qui peut se tramer dans l'antre du bourreau qui règne en ce lieu.
Un frisson me parcours l'échine tandis que crissent et se brisent les petits os sur lesquels je me mouve désormais. A la pensée que ma douce guerrière se retrouve seule dans cet endroit fétide et inquiétant je me convaincs d'avancer en me fiant à mon flair. Et c'est alors que je sens sa fragrance toute proche que retentit un ricanement digne des loups les plus atteints mentalement. Alors je lève la tête au ciel, déploie mon cou, et je hurle. Chant de guerre tant poussé au cours de mon existence, cri de hargne tant ressentie au fil des événements, sommation et menace mêlée. Que le mal s'intéresse et se tourne exclusivement vers moi. Car la noirceur est mon élément, que les ombres sont mon manteau, que c'est dans l'obscurité que j'évolue depuis toujours, je l'appelle à moi. Et les caquètements se multiplient, s'éveillant en cadence au gré de mon hurlement. Et si je ne les distingue pas vraiment, je sens des formes ébranler l'immobilité de ce nouvel espace.

Et dans le chaos qui pointe son nez, une question me taraude. A quel moment le mal s'est-il emparé d'une parcelle de mes terres sans que je ne m'en rende compte ? La quasi disparition des seigneurs des marais, la désertification, la concentration sur la menace imminente nous avait rendu négligents semblait-il. Mais alors à quoi devions-nous nous attendre ici et ailleurs ? Jusqu'où le vice s'étendait-il, et quelles formes avait-il revêtu ? Fatigant. Terminez-en avec un problème et trois autres suivront, c'est sans fin.

Mais les masses inconnues ne me laissent pas le temps de m'interroger plus sur la finalité des derniers événements. Des petites lumières jaunes s'illuminent révélant un certain nombre de pupilles topaze, brillantes et avides. J'en dénombre au moins trois paires, mais rien ne me dit que d'autres, plus fourbes encore, se tapissent en attendant leur tour. Puis c'est l'instant critique, celui où le cerveau n'a pas le temps de transmettre l'information assez rapidement au corps. Celui où le coin de l’œil repère mais ne peut anticiper l'acte suivant. Levée de rideau, l'impact m'atteint en plein flanc et je me sens glisser dans la boue. La gravité se rappelle à moi et au poids qui force contre mes côtes, souhaitant me tourmenter un peu plus encore. Mon corps s'enfonce dans la boue, et si le choc est présent il est néanmoins amorti par la terre boueuse de ces lieues. Je balance ma patte, et la sens percuter une mâchoire. Mes crocs sortis et prêts à faire acte de générosité,je tente de les lancer en direction de la masse que ma patte a touchée. Mais seul le vide répond à mon appel tandis que l'ombre évite ce coup mortel.

La pluie continue de s'abattre, les gouttes dégoulinent jusque dans mes yeux, tandis que continue de retentir le son crissant des ricanements. Musique peu plaisante et pas moins énervante. Je me trouve là, sur le dos coincé sous le poids du monstre quand ce dernier se penche vers moi.Et alors je sais. Et alors je vois. Et alors je comprends. A quoi ces ricanements peuvent être associés, à quoi ces formes de loin similaires aux nôtres peuvent être reliées. Sa gueule proche de la mienne, un rire cassé et rauque s'échappe de sa gueule et de celle de ses congénères, ses yeux jaunes et fous me fixent.

Des hyènes.

Alors mon glowstick se met à briller vivement, éclairant l'espace d'une seconde cette scène macabre dans laquelle j'étais devenu acteur principal. Ce tableau glauque et oppressant qui pouvait devenir mon tombeau, nôtre tombeau à moi et à ma belle. Puis la lumière disparaît, en même temps que mon corps se fond dans le sol. Mon élément. Mon territoire. Notre vie. Autant d'éléments qui font que je ne resterai pas la gorge offerte à ces immondices. Et pourtant le tombé de rideau de l'acte final ne semblait pas se profiler positivement pour moi. Et merde.





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MessageSujet: Re: [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine]   [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine] EmptyVen 17 Aoû 2018, 21:36


    Élaine

    Perdue. Perdue sur ses propres terres. La jeune brunette se retourne, observe un instant les tas d'ossements sur lesquels elle a failli tomber. Élaine ne comprend pas, depuis que les rois des marais ont disparu, il n'y a presque plus aucune menace sur cette parcelle de terre impraticable. Elle continue sa progression, errant au hasard, la truffe collée au sol en tachant d'éviter de se recouvrir le museau de boue. La pluie continue de s'abattre avec rage, ses poils lui collent à la peau, et elle se sent poisseuse, moite. Elle frissonne, l'adrénaline qu'elle vient de ressentir redescend, son sourire s'est éteint, ses yeux sont redevenus soucieux et inquiets. Puis d'un coup, un ricanement au loin, plusieurs rires. Elle se fige en chien de fusil, la patte en l'air, stoppée dans son élan. Les oreilles dressées sur son crâne, elle se concentre et écoute. Le clapotis d'une goutte qui s'acharne à se glisser sur cette feuille fragile, les flaques battues à blanc, dans un tintement clair, et ces rires. Elle sent son échine se redresser, ses poils hérissés, une idée anxiogène la prend à la gorge. Et si Ezhekiel était tombé sur des brutes qui le maltraitaient ? Non. Il se défendrait. Et d'un coup, un hurlement proche lui parvient. Son mâle n'est pas stupide, il l'appelle à lui, et elle bondit, sans réfléchir à ces ricanements qu'elle a entendu. Elle court à travers le marais pour retrouver son bien-aimé, esquivant racines et lianes. Elle saute au-dessus d'un crâne immense de crocodile, et frissonne en pensant à ces pauvres reptiles qui n'ont pas survécu.

    L'odeur d'Ezhekiel lui revint dans les narines, elle s'arrête, la langue pendante, le souffle court et le cœur battant à tout rompre. Il est là, elle le voit de dos. Mais avant même de sortir de l'ombre et d'accéder à cette petite orée des bois marécageux, elle est témoin de l'attaque. Les rires ont redoublé, et alors qu'elle ne comprend rien, elle voit ces bêtes au dos courbé, aux mâchoires puissantes et au museau court. Leurs crêtes leur donnent un air de punk, elle se sent prise d'une angoisse inexplicable. Elle n'avait jamais vu ces créatures. Un gros fond sur son mâle, le plaque au sol et elle tressaillit. Une rage sans précédent s'empare d'elle. Personne ne touche à son mâle, personne. Elle bondit et saute sur le dos d'une des créatures ricaneuses. Elle plante ses crocs dans sa nuque, et son odeur lui donne la nausée instantanément. Quelle horreur ! On dirait qu'une multitude de bêtes mortes forment son pelage. Secouée, elle ne se laisse pas désarçonnée. Un rapide coup d'œil vers Ezhekiel la fait lâcher sa prise. Il n'est plus là. Elle saute sur le côté, évitant un coup de gueule énervé. Elle évalue rapidement le temps qu'il lui reste pour chercher le ténébreux des yeux. Juste une flaque de boue règne en maîtresse sur le sol. Elle frémit et n'a plus le temps de s'inquiéter pour son mâle. Les rires ont redoublé, elle se sent humiliée, encerclée par des bécasses baveuses et bouchées. Sont-ils des loups qui ont muté ? Ou alors des bêtes créées par les Dieux ? Elle bondit au-dessus d'une des créatures et se retourne vivement pour lui arracher une touffe de poils sur sa petite queue étrange. Elle recrache les filaments, et le goût du sel et du sang se dépose sur sa langue. En plus d'être moches, ces bêtes sentent affreusement la charogne. Elle se secoue pour se débarrasser de l'odeur, mais seules quelques gouttes s'échappent de ses poils. Sous la pluie battante, elle plisse les yeux pour essayer de voir où est son ennemie, mais d'un coup, c'est une dizaine de chimères putrides qui s'approchent d'elle en cercle. Leurs yeux jaunes suintent d'une lueur malsaine qui effrait la belle Élaine. Elle se sent petite, et un rire à sa gauche lui fait tourner la tête. Erreur de débutante, pense-t-elle, alors qu'une patte griffue lui gifle la joue. Elle sent son esprit tourner, et dans la violence, elle se mord la langue. Le goût du fer redouble, tandis que le sang coule de ses narines. Elle se retourne, ses cheveux se sont défaits de son chignon soigné, et avec ses poils collés à sa peau rose, elle paraît démunie. Elle sent son pouls s'accélérer, elle donne un coup de griffes dans le vide, suivi d'une morsure inutile. Ses crocs claquent. Puis une autre gifle violente l'atteint. Elles sont plusieurs, seulement une dizaine, mais elle en voit mille, rapides et fourbes.

    La jeune alpha se met à grogner plus fort, et ses idées se remettent en place. Elle bondit loin de cette bande d'infectes créatures et en profite pour en attraper une pour lui planter ses crocs dans les meules. Elle sert si fort ses mâchoires qu'une douleur pointe au niveau de ses gencives, puis avec force, elle arrache un morceau de chaire aussi gros que son épaulière dorée. Le sang coule le long de la cuisse du loup au dos courbé, il se retourne et un jappement de douleur s'échappe de sa gueule. Elle prend la fuite, boitant comme un chien blessé, tandis que les autres s'approchent d'Élaine avec une hargne semblable à celle des fous à lier. Pendant qu'elles se rapprochent, la brunette se recule peu à peu, essayant d'établir une stratégie inventive, quelque chose pour les occuper le temps qu'Ezhekiel réapparaisse, et qu'elle puisse leur botter leurs culs puants avec son mâle. Un instant, une micro-seconde, elle sent une sensation dans son bas-ventre en pensant à la rage qu'elle verrait dans les yeux de son compagnon. Elle l'aime tant quand il est peste noire, quand il se déchaîne comme un animal sanguinaire et prédateur. Elle sourit, puis retrouve son sérieux le temps d'esquiver un coup de crocs. Les ricanements continuent, et elle craint de devenir folle si elle continue d'entendre ces rires sinistres. Qu'ils ferment leurs gueules, putain. Elle bondit encore, rebondit sur un tronc d'arbre et attrape une liane qui pendait là. Elle se hisse à la force de ses crocs et vole au-dessus des bêtes qui font claquer leurs mâchoires. La liane craque, puis elle lâche pour retomber sur ses pattes. Son poids a affaibli le tronc d'arbre déjà asséché par la sécheresse, et dans un craquement, elle regarde l'arbre tomber avec lenteur sur une des créatures démoniaques. La bête est trop lente, et se fait piéger. Un couinement de douleur retentit à ses oreilles, plus agréable que son rire stupide.

    Elle va leur clouer leur bec à ces oiseaux moqueurs.
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O-Shana
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MessageSujet: Re: [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine]   [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine] EmptySam 18 Aoû 2018, 18:03

Tombe la pluie - Elaine



Je réapparais brutalement dans le dos de la créature, quelques secondes après m'être fondu dans la noirceur environnante. Mes crocs émettent un léger éclat avant de claquer et d'enserrer tel un étau les fins tendons surplombants sa cheville. Et je secoue la tête, tel le cabot enragé que je suis au fond de moi. Déséquilibrée la bête s'étale et couine, abandonnant l'espace d'un instant son gloussement irritant. Elle tente de se retourner, et je me sens percuté par son postérieur encore libre. Alors je relâche, laissant une gerbe de sang éclabousser le sol et les poils de mon museau. L'odeur métallique de l'hémoglobine embaume mes synapses, excitant mes instincts primaires. Tandis qu'elle se relève avec difficulté, je harcèle cette hyène encore et encore. Je bondis, esquive, retourne à la charge inlassablement faisant étinceler son sang un peu plus à chaque attaque. Les formes mouvantes semblent être attirée par autre chose, souhaitent-elles attendre le meilleur moment pour se jeter dans la mêlée ? Ou bien attendre de voir comment l'individu avec lequel j'étais occupé allait gérer ? Si les nombreux livres de notre bibliothèque m'avaient permis d'associer l'image à la réalité, jamais je ne m'étais arrêté sur les paragraphes de l'ancien temps qui abordaient le comportement de ces êtres logiquement disparus. En même temps Kiro sérieusement, j'espère que tu te mares bien parce que qui aurait pu prédire que nous en viendrions à découvrir de telles bestioles dans nos contrées ? Je renâcle bruyamment, et me fonds dans mon élément pour la deuxième fois. Ma réapparition avait pour unique but de mettre en avant toute la malice et le manque d'honnêteté qui faisait de moi un si bon assassin du temps des Séides. Car lorsque j'émerge juste sous sa gorge et que je me propulse, ma gueule trouve sa jugulaire palpitante du premier coup, sans hésitation ou tremblement. Le jeu est fini, je suis las de cet être pitoyable et puant, les autres attendent que mon courroux abatte l'épée de Damoclès qui pèse sur leurs sales caboches crêtées. La blessure mortelle le laisse pisser du liquide rouge de ses veines sur ma figure, coulant dans mes yeux et repeignant ma couleur de corbeau d'éclats sanguinolents. Et si la femelle se débat comme elle peut, je reste pendu à son cou telle une tique appréciant son nouveau foyer.

Autour de nous le silence a disparu remplacé par un étourdissant brouhaha de glapissement, de rire et de grognement. Ces petites merdes ont compris me dis-je, que le sort de leur compatriote était des plus funeste et se détourne de l'élément qui semblait les occuper jusque là. Alors mues par la force d'une seule âme, elles s'avancent en bondissant, courant ou rampant pour converger vers moi. Mais je n'ai pas le temps d'anticiper mes actions suivantes, car soudain un craquement sonore retentit à la manière d'un orage d'été. Sec et violent, sans prévention ni avertissement. A mes oreilles aux aguets, parvint le doux bruit d'un gémissement ennemi : l'arbre mort avait fait mouche. Je décelai encore au moins quatre individus, qui avaient détournés la tête pour observer la tueuse qui me rendait si fière, et l'initiatrice de ce plan tordu. Je relâchais ma proie désormais inerte, en me disant que par moment elle était véritablement effrayante ma femelle. Un brin déjantée aussi, mais ça je pense que c'était un peu ma faute, j'ai du déteindre sur elle à un moment donné. Mais bon Dieu que ça la rendait excitante soit dit en passant. Et d'autant plus redoutable qu'elle me donnait l'impression qu'à nous deux nous étions invincibles, me donnant l'idée rassurante qu'elle pouvait se gérer sans que je n'ai à m'occuper d'elle. Autrement dit, j'étais libre de me déchaîner totalement sans qu'une quelconque bride ne me retienne.

Aussi, quand je vois une des hyène commencer à se diriger vers elle, je n'hésite pas un seul instant pour me laisser couler dans cette flaque visqueuse et si proche de mon âme que me permettait d'utiliser mon pouvoir. Je fonce, à l'état d'ombre, et ressors juste à côté du museau de ma belle pour me dresser sur les pattes arrières et dans l'impulsion de ma réapparition, balancer ma patte avant dans la joue de la créature. Sa tête part sur le côté, tandis que son corps et interrompu dans sa course le déséquilibrant. Mes yeux luisant d'une lumière malsaine et névrosée révèlent l'ampleur de ma folie à ma nouvelle cible. Elle recule alors, sa mâchoire un brin décalée et la traînée de mes griffes imprimée dans sa pommette. Le groupe restant commence à nous encercler, tournant tels des requins. Nous en avions eu un, coincé un second sous un tronc et blessé un troisième. Mais le nombre jouait contre nous et si nous avions pu profiter de l'effet de surprise des charognards, la donne changeait je le sentais. Elles étaient désormais plus méfiantes, agissaient en rythme et avec une lueur de conscience dans leurs yeux. Aussi, lorsque je m'élançais vers une pour interrompre leur ronde sordide, je ne fus que peu surpris de les voir se coordonner pour m'éviter et se regrouper rapidement pour attaquer de tous bords. Le nombre, c'était sur cela qu'elles allaient jouer et malheureusement nous ne pouvions pas y faire grand chose. Je n'ai que le temps de reculer le museau avant de sentir le sang couler sous mon œil droit. Je bondis en arrière, retournant au près de Joli Cœur en grognant. Un peu plus et je finissais borgne, peut-être fallait-il que je calme le dément en moi pour commencer à réfléchir.

Si elles étaient soudées, nous l'étions aussi. Cependant nous avions tendance à être impulsifs, et anticiper les actions entre nous relevait parfois de l'impossible. C'était probablement notre plus grande faiblesse, car en contre partie nous avons la force, l'endurance, et la rage de vaincre tout ce qui se dressait devant nous ou devant la meute. Mais face à nous, avions nous réellement la totalité des envahisseurs ? N'étaient-ils que six au total, ou d'autres allaient surgir d'un instant à l'autre ? Jusqu'où s'étendait leur cimetière, et où se trouvait donc leur tanière ? Trop de paramètres entraient en jeu, nous n'avions pas les cartes nécessaires pour nous permettre de foncer comme l'excitation dans mes veines m'incitait à le faire. D'autant plus que la douleur pulsait sous mon œil et dans le bas de ma colonne, là où un os m'était rentré dans la chaire lorsque je m'étais retrouvé au sol. Elaine avait quant à elle l'air d'être intacte pour le moment, et le soulagement me fit retrouver une respiration plus légère. Quelles étaient nos chances de parvenir à décimer l'ensemble du problème ?

Mes réflexions sont interrompues brutalement lorsque je me fais mordre au jarret. La mâchoire se décroche bien vite, mais emporte au passage un bout de ma chaire. Putain, ça m'apprendra à rêvasser et à calculer en pleine zone de combat. Il faut croire que je vieillissais pour me permettre de telles occupations. Mais la douleur pulsait, m'ancrant à jamais dans l'instant présent. Les guérisseurs allaient avoir du boulot quand nous rentrerions. Car nous retournerions auprès des nôtres, quoi qu'il advienne ici. Alors je laisse ma folie atténuer la douleur et éteindre ma matière grise, puis je me jette sur l'agresseur. Nous tombons ensemble, roulant dans la boue en échangeant alternativement les coups de crocs et les griffures. La douleur me saisit en de multiples endroits, mais je ne cherche pas à écouter les suppliques de mon corps vieillissant. Je m'acharne, encore et encore dans ce tête à tête morbide. Ce n'est pas propre, ce n'est pas beau, c'est violent et sale, et seul prône le règne de la force pure. Une deuxième hyène s'est jointe à notre cortège pour aider son compatriote, et c'est à mon tour d'être harcelé. Je me retrouve debout, tout comme le premier individu de notre trio et je décide d'abuser, de repousser les limites offertes par Kiro. Pour la troisième fois, mon corps se désagrège alors pour se déplacer dans l'ombre ambiante. Je bénis l'expérience, l'entraînement et la nuit qui couplées me permettent de décupler le pouvoir du don qui m'a été offert à l'origine. Et je ressors sous l'individu amoché, juste sous la chaire tendre de son ventre que je plante de mes griffes avant les faire éviscérer la bête impure. Et si mes armes ne sont pas assez longues pour permettre de transpercer les organes vitaux, la surprise mêlée à la douleur me laisse assez de temps pour me presser derrière lui et sauter sur son dos.

La bête s'affaissa sous le poids , collant la terre polluée contre sa blessure. S'il ne mourrait pas sous les coups, je lui souhaitais de toute mon âme de trépasser à la suite d'une infection putride. Et tandis que ma gueule arrachait les poils de la crête recouvrant sa colonne, je me sentis choir de mon perchoir quand une hyène me percuta. Tombant sur le flanc, la réalité me rattrapa au moment de l'impact. Je ne tiendrai pas, je n'avais plus les capacités de mes années passées et les événements récents ne m'avaient pas laissé le temps de me régénérer. La masse disparue sans que je ne comprenne pourquoi, et je tentais de me remettre maladroitement debout et de rejoindre Elaine en boitant. Mon sang perlant d'une multitude de blessures qui me murmuraient de me coucher et d'attendre paisiblement. L'envie de les écouter était puissante, et si Joli Cœur n'avait pas été de la partie peut-être me serai-je conduis jusqu'au bout comme le kamikaze que je savais parfois être. Mais nous étions deux dans cette partie, et je n'allais plus être capable d'assurer ma part des engagements.
Aussi l'interpellai-je, mettant dans ma voix autant d'interrogations que de rage, mon ego piqué au vif.

« Joli Cœur je crois qu'il va être temps de filer. »  

En cet instant l'esprit de ma guerrière m'était impénétrable. Qu'allait-elle décider ? S'entêter ou bien se raisonner pour concocter un de ses plans farfelus pour nous sortir de là ? Car si j'étais particulièrement doué pour rentrer dans le lard, je n'avais pas l'habitude de devoir penser à comment me replier. Aussi, je décidais d'attendre de voir ce qu'elle souhaitait faire, et je savais que si elle s'obstinait alors je la suivrai jusqu'à ce que nos soufflent s'unissent pour dévoiler l'acte final de cette macabre comédie.



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MessageSujet: Re: [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine]   [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine] EmptyDim 09 Sep 2018, 21:02


    Élaine

    Jamais elle n'avait remarqué que se battre contre des créatures inconnues était aussi dur. Les bestioles puent, ricanent et se battent avec acharnement. Elle évite des coups de pattes, esquive des coups de gueule, et jette parfois un regard sur son mâle. Admirative, elle profite de quelques instants de répit pour l'observer. Il se bat bien, ses muscles se lient, se délient dans un bal agréable à l'œil, et ses babines relevées sur ses crocs lui donnent envie de se jeter sur lui et de l'embrasser à pleine gueule. Elle secoue la tête, ce n'est pas le moment de fantasmer, surtout que les hyènes, elles, ne sont pas du tout disposées à mater Ezhekiel en douce. Elle tressaille quand des mâchoires se referment sur sa queue. Elle se retourne vivement et repart au combat, la hâte d'en finir l'assaille. Elle saute sur une hyène et lui inflige un coup de pattes bien placé, puis elle plante ses crocs dans son cou. Fini de jouer, maintenant, elles doivent mourir ou fuir. Elle saute plus loin et se bat avec hargne en un combat bien trop long et pourtant si rapide. Elle souffle, soupire, râle et gémit de douleur quand des crocs la titillent. Elle arrache des boules de poils, des crins de leurs crêtes ignobles. Une des bêtes s'approche trop près, et Élaine lui retourne une claque monumentale. Vexées, furibondes, les bêtes bondissent plus vite, semblant devenir multiples à chaque instant. Elle soupire, se recule, et en voyant Ezhekiel s'approcher, une peur fière la prend à la gorge. Elle ne veut pas abandonner, et quand il lui propose de prendre la poudre d'escampette, elle sent la vieille fierté de son père bouillir en elle. Elle grogne, pose son regard fou sur les hyènes qui se tiennent en ligne devant eux, le regard rouge, la bave aux babines. Elles ont l'air d'attendre, comme si elles savaient que les deux lupins allaient leur botter leurs culs de vipères. Elle frémit de rage, et pose son regard vert d'eau sur son noiraud. Il n'a peut-être pas tort, elles sont bien plus nombreuses qu'eux deux, il serait plus raisonnable de partir, de fuir et peut-être revenir avec des renforts. Mais en les voyant ricaner, elle sent qu'il est hors de question qu'elle les laisse là, sur leurs terres, si près du temple de l'Anaconda. Mais pendant un instant, la fureur de combattre lui rend sa vision, et en voyant Ezhekiel blessé, fatigué, même s'il ne l'avouera jamais, et ses propres plaies sanguinolentes, elle doit se rendre à l'évidence. Elle soupire, longuement, et se presse contre Ezhekiel, lentement pour ne pas attiser la haine des charognardes.

    « Tu as raison, rentrons, et revenons plus tard pour chasser ces bécasses baveuses et bouchées avec plusieurs des nôtres. »

    Parler à la première personne du pluriel lui faisait toujours le même effet qu'avant, ils étaient « nous », ils étaient un tout, et à deux, ils étaient le monde entier. Il était son univers, et elle imaginait qu'elle était une part de son monde. Elle lance un regard entendu à son compagnon, puis glisse ses yeux sur les hyènes, prêtes à attaquer. La pluie battante semble ne jamais faiblir. Après tant de sécheresse, le ciel veut se rattraper. Soudainement, elle a une idée. Ils ont un avantage qu'elles n'ont pas : la connaissance du territoire. La fière disciple de Dairo sent son imagination s'agiter, et avec un sourire malicieux, elle chuchote à Ezhekiel, doucement, « suis-moi ». Puis elle s'élance vers les hyènes, grognant et vrombissant. Elles se figent, prêtes à réceptionner l'alpha, mais cette dernière saute au-dessus de la troupe, puis continue sa course. Les hyènes, surprises et honteuses, se mettent à la poursuivre, tout croc dehors. Élaine court vite, zigzague entre les arbres, les lianes mortes qui pendent mollement. Son glowstick brille de mille feux, l'éclairant au milieu de l'obscurité de la pluie. Un sourire presque dément sur les babines, elle s'élance à toute allure vers une grande plaine lisse d'herbes grasses. Elle saute au-dessus de l'étendue, et s'arrête, se retourne doucement. Les hyènes arrivent, leurs langues pendent, et elles ont faim. Elles continuent de courir là où Élaine a sauté, et soudainement, c'est comme si elles s'étaient figées. Elle s'enfoncent dans le sol, un petit peu. Puis, de rage, elles s'ébattent, se secouent, et s'enfoncent encore plus. Alors que les marais les engloutissent peu à peu, Élaine s'approche, de la sorte de rive marécageuse. Elle sourit si fort que ses babines lui font mal. Les hyènes hurlent, crachent, claquent des mâchoires mais leur énergie les condamne. Alors qu'elles sont avalées jusqu'au cou, une lueur de désespoir s'allume dans leurs yeux, comme si elles venaient de comprendre le sombre manège de la louve. La lune autour de son collier de velours brille si fort qu'elle observe l'étrange spectacle de la nature dévorant les hyènes grâce à cette lueur orangée. Dairo doit vibrer de son imagination.

    Elle s'assoit, la pluie continue de battre sur son pelage. Ses longs cheveux bruns encerclent son visage, se collent à ses joues. Assise là, elle regarde Ezhekiel près d'elle. Son regard brûle d'adrénaline, d'excitation. Ils les ont eue. Elle s'approche de lui d'un pas chaloupé tandis que les hyènes couinent de peur. Elle se met à rire, d'un rire presque dément. Et se frotte lentement à son mâle, son roi si fort, si vaillant, si courageux. Elle l'aime, et comme souvent, elle veut lui montrer. L'adrénaline s'estompe pour laisser place à de l'endorphine carabinée. Elle se glisse entre les pattes avant d'Ezhekiel, puis se retourne pour lui laisser sa place de choix, celle qui est le seul à occuper. Et suppliante, elle se dandine contre lui, lui offrant sa nuque, sa croupe. Le chant des hyènes se joint au clapotis incessant de l'eau contre les feuilles, et dans ce décor apocalyptique, l'amour semble ne pas avoir place. Pourtant...
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O-Shana
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MessageSujet: Re: [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine]   [clos] † Tombe la pluie † [Ezhekiel - Elaine] EmptySam 06 Oct 2018, 14:14

Tombe la pluie - Elaine



L'espace d'un instant, je m'interroge véritablement sur la possibilité qu'elle choisisse de s'obstiner. Depuis quand serai-je devenu la voix de la raison de notre couple ? Puis ma respiration se débloque quelque peu au milieu de mes halètements lorsque j'entends sa réponse. Son contact me rassure, me redonne l'énergie de croire à une sortie victorieuse. Nous sommes deux éphémères sur cette terre, et pourtant nous n'avons besoin d'aucune lumière pour nous guider autre que nos présences respectives.
Son vocabulaire m'arrache un sourire en coin, et quand le doux murmure de sa voix délicate atteint mes tympans je n'ai que le temps de relever la tête pour la voir détaler. Toute trace de joie disparaît d'un coup de mon faciès alors qu'elle bondit dans la mêlée. Diantre était-elle devenue suicidaire en l'espace de quelques instants ? Mais peu importe la douleur et les questions, mon corps ne laisse le temps à mes neurones d'appréhender la situation : je suis déjà près d'elle et l'imite lorsqu'elle prend appuie et déploie son corps svelte au dessus des stupides créatures.

Je distingue la mare au travers des gouttes, et accompagnés des rires hystériques je ne peux que m'émerveiller devant la perspicacité et l'intelligence de Joli Cœur. Par les Dieux, Dairo avoue que pour une femelle elle sait se défendre. Et c'est ensemble que nous les regardons, ces êtres difformes, être avalés par la terre fourbe et meurtrière. Notre territoire rejetait ces vies inconnues, engloutissant ces âmes sans vergogne ni regret. La loi des marais était cruelle, mais tellement jouissive dans ce genre de situation. Je reste assis, me délectant de ces instants où la mort règne en maître.

Puis je sens son odeur changer, son attitude se modifier, et mes yeux ripent sur ma guerrière. Et même si je suis à deux griffes de m'effondrer, que mon sang suinte et dégouline en rythme avec la pluie, je sens l'excitation anesthésier mon minuscule côté raisonnable. Alors je lui offre, ou plutôt devrai-je dire que je nous offre ce dont nous avons pris coutume d'obtenir après une période de stress et de combat. L'odeur de notre combat, du sang, des chaleurs, en simple un cocktail olfactif face auquel je ne peux résister m'appelle. Et c'est sous la noirceur de la lune, le claquement de la pluie sur les rares plantes survivantes et les hurlements de nos ennemis que nous nous adonnâmes à nos pulsions primaires.
Je la couve d'un regard après nos efforts et lui murmure d'une voix épuisée mais profonde :

« Rentrons, sinon tu devras me traîner ou m'abandonner sur place Joli Cœur. »


Et c'est dans ces conditions assez particulières, que quelque chose venait peut-être de changer totalement la donne de l'avenir des Etelkrus. Le sien, celui de sa douce, et probablement celui de la meute même.





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