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  ღ Echec & Mat - Nephthys [Témoin : Elaine]

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MessageSujet: ღ Echec & Mat - Nephthys [Témoin : Elaine]     ღ Echec & Mat - Nephthys [Témoin : Elaine]  EmptySam 18 Aoû 2018, 22:23


NEPHTHYS


Elle rampe, le corps tremblotant et le ventre frôlant d'un mouvement habitué l'herbe brûlée par la désertification. Sa mâchoire claque par intermittence, sans que vraiment l'on ne puisse comprendre la raison de ce spasme incontrôlable pour la louve sombre. Voûtée par les dernières années passées à avancer ventre à terre, il est désormais difficile de reconnaître la louve au port altier et fière descendante de Nout. Car depuis ce sombre jour d'hiver dernier, sa vie avait été chamboulée pour ne jamais revenir à la normale. Elle avait laissé dans le souffle du vent des hautes falaises une partie d'elle-même, un morceau de son âme celle qui permet à tout être de conserver un équilibre mental. Les guérisseurs s'y étaient attelés, ses connaissances avaient tenté, et tous les membres de sa meutes avaient maladroitement essayé de résoudre le problème de son traumatisme.
Mais rien n'y avait fait, la mort ayant d'ores et déjà pactisé avec son être. La louve à la chevelure immaculée était souillée, une ombre parmi les vivants. Ses activités avaient cessé, et la jeunette n'avait que pour seule occupation le marmonnement perpétuel que sa gueule déversait. Injures sur ce monde vil et perfide, haine sur ce soit disant Dieu bienveillant qui ne lui avait montré que la mort au bout du chemin, et vision venimeuse de tous ceux qui se permettaient encore de sortir malgré la dangerosité de ce monde violent.

Elle avait à moult reprise tenté de convaincre les autres de ne pas s'aventurer hors des contreforts rassurants de la tanière. Mais pensez-vous qu'ils avaient pris en compte ses avertissements ? Non, bien sur que non, ils s'étaient contentés de la regarder avec cette lumière de pitié réservée aux déjantés. Et cet alpha, le noiraud ingrat, ce grossier personnage indigne qui laissait traîner dans son sillage une odeur nauséabonde de machisme à sa douce truffe... Il avait osé ricaner lorsqu'elle lui avait fait part de son avis sur la manière de gérer la meute et d'augmenter leurs chances de survie en restant dans les parages. A cette pensée elle grogna, moitié crachant moitié bavant, extériorisant le dégoût que lui inspirait Ezhekiel.

Tous fous. Fous à lier. Ils ne comprenaient pas, que ces terres n'étaient pas faites pour eux, que les Dieux se contentaient de rire en percutant les pièces d'échiquier qu'ils représentaient. Simple pions dans ce monde avili, perverti et malaisant. Tous fous.    

Aussi, lors de la désertification, Nephthys avait bien ri. De ce rire aigu qui perturbait ses congénères. Car ces imbéciles aux cervelles désaxées et malmenées par ces soit disant Dieux n'avaient pas voulu l'écouter. Alors tandis qu'ils désespéraient de l'avenir et partaient au casse pipe contre un cerf de la Corneille, la louve au pelage noir s'esclaffait. Elle s'était bien abstenue de participer et s'était planquée, son moignon de queue entre les pattes et le corps agité de spasmes, seule avec elle-même et ses nombreux dialogues intérieurs. Puis certains étaient rentrés, d'autres avaient péri au bon gré des forces supérieures. Mais ils ne l'auraient pas de cette manière, pas elle, pas cette brebis noire qui ne suit plus le troupeau. Elle ricane alors bruyamment, renâclant au passage à la manière d'un petit porc.

Elle allait anticiper leur prochain coup, elle savait comment leur proposer un échec et mat digne de la fin de leur partie vicieuse et malsaine. C'est la raison pour laquelle en cette nuit d'été, Nephthys était sortie des remparts réconfortants de sa maisonnée pour affronter l'herbe jaunie, les fruits pourris au sol et la brise qui n'était pas assez violente pour venir ébouriffer ses cours poils. Même en ce jour de gloire, elle ne parvint pas à apprécier son physique qui la différenciait tant du reste de sa fratrie. Vilain petit canard, voilà comment son complexe lui faisait percevoir les choses malgré le fait que jamais personne dans sa famille ne se soit comporté étrangement ou d'une manière stigmatisante à son égard. Mais la jalousie et le dégoût de soi-même est un piège bien cruel pour les esprits faibles ne pensez-vous pas ?

Le bruit d'une goutte tombant d'une feuille et venant projeter une minuscule particule sur la louve perturbée la fit glapir et s'écarter d'un bond, perturbant la trajectoire initiale qu'elle avait envisagée. Elle était sortie de son plan initial, ses pattes ne s'étaient pas posées à l'endroit qu'elle avait imaginé en voyant le chemin, et la panique la saisit à la gorge lui broyant le peu d'air qu'elle avait emmagasiné dans les poumons et la fit s'écraser ventre au sol. Elle resta prostrée là, le temps que son souffle saccadé retrouve un semblant de rythme. Et ce fut les yeux encore exorbités, et son esprit maudissant les géants qui la mettaient à l'épreuve, qu'elle reprit sa lente ascension à la manière de certains lézards, mi-rampante mi-traînante. Malgré tous les tours du malin, elle parviendrait à clouer le museau de tous ces loups bio-luminescents qui se prenaient pour des Dieux. Alors elle avance, encore et malgré tout l'émoi que peut lui provoquer cette traversée des terres Etelkrus. Peu à peu elle le sent, ce murmure grossier et harcelant que souffle le vent, preuve de son arrivée prochaine aux falaises.

Son ascension arrive à sa fin, lorsque se dessine les vestiges de cet îlot qui fut autrefois son jardin secret, son lieu de confidence et de détente. Le panorama a cependant bien changé, et la verdure environnante n'a laissé place qu'à la mort. Les arbres malmenés par l'absence d'eau ne présentaient plus que des troncs agonisants, parfois même calcinés par la chaleur des terres. Le doux paillasson de vert, si doux à ses coussinets n'était plus que terre sèche, parsemée de rares touffes jaunâtres. Et c'est dans ce paysage dévasté que résonna l'écho d'un rire. Alors que les miasmes du passé lui renvoyaient les échos des nombreuses chansons qu'elle avait vocalisées sur ce recoin de terre perdue, aujourd'hui seul un ricanement convulsif et névrosé résonna. Mais bien vite il se mourut et laissa place au centre de cette parcelle à la silhouette émaciée et décharnée de la louve psychotique. Les flash-backs la figèrent un instant, tandis que l'assaillaient des souvenirs désormais dénués de logique à ses yeux. Une danse, un sourire à gros bêta, une chanson, une roulade, le mouvement de l'herbe sur son pelage alors qu'elle se prélasse... Puis l'horreur, l'angoisse, la certitude d'une mort violente, le froid, la douleur, le sol qui se dérobe...  Des convulsions la saisissent, plus violentes que celles qu'elle avait depuis plusieurs mois. Les souvenirs lui violèrent les maigres barrières mentales qu'elle n'avait que partiellement réussi à dresser, la molestèrent intérieurement aussi sûrement que les vagues mugissaient en s'écrasant au bas de la falaise.

Elle ne compta pas le temps qu'il lui fallu pour redevenir un minimum maîtresse de son corps, ses repères et notions ayant été balayés par la puissance du paroxysme. Mais les premières lueurs de l'aube avaient percé le voile noir de la nuit, aussi plusieurs heures devaient s'être écoulées tandis qu'elle se perdait dans les méandres de sa mémoire. Et ce fut sous les premiers rayons de soleil qu'elle tenta de se redresser. Pour la première fois depuis l'événement plusieurs années plus tôt, Nephthys se tint aussi droite qu'elle le put. Sa colonne douloureuse semblait protester, tout comme ses pattes encore tremblantes. Mais elle avait décidé. Elle savait ce qu'elle devait faire. Son ultime objectif, sa seule option dans ce monde de fous. Elle devait gagner. Contre ces entités qui lui avaient tourné le dos, contre ces êtres qui refusaient de l'écouter, contre ces terres hostiles qui ne voulaient plus d'eux en ce bas-monde. Elle devait. Gagner. La partie.

Un sourire carnassier étira ses babines baveuses en échos à ses résolutions et au coup de maître qu'elle comptait réaliser en cette matinée d'été. Alors elle fit fis des jérémiades de son corps perclus de douleurs et avança vers son but. Et, contre tout attente, elle se mit à fredonner.


« ♫ ♪ ♫ We're on a bullet and were headed straight into god
Even he'd like to end it too
We take a pill, get a face, buy our ticket
And we hope heaven is true
I saw a cop beat a priest on the T. V.
And I know they killed our heroes too

♪ We sing the death song kids
Because we got no future
And we wanna be just like you
We wanna be just like you
We wanna be just like you
We sing the death song kids

♫ We light a candle on an earth we made into hell
And we pretend that we're in heaven
Each time we do we get the blind man's ticket
And we know that nothing is true
I saw a priest kill a cop on the tv
And I know they're our heroes too

♫♪ We sing the death song kids
Because we got no future
And we wanna be just like you
We wanna be just like you
We wanna be just like youuuu …. »


Et plus la chanson progressa, plus sa voix s'imposa sur la hauteur des montagne, révélant à la faune maltraitée la véritable délicatesse et profondeur de ses cordes vocales. Mélodieuse, elle s'accordait au sifflement irrégulier du vent, roulait sur le crissement des brindilles, et s'adaptait aux rares cris des corbeaux qui s'exprimaient. Prise par ce qu'elle laissait s'échapper, elle se mit au fur et à mesure des paroles à danser comme dans l'ancien temps, celui de l'innocence et de l'inconscience. Les paupières fermées, elle virevoltait avec une grâce depuis longtemps perdue, telle une danseuse tentant de revenir sur l'avant de la scène après une longue absence.

Et alors que les dernières notes retentissaient, alors que ses pas l'avaient portée là où elle le souhaitait, et  qu'une envolée d'oiseau sembla appréhender l'avenir, Nephthys abattit son ultime carte contre ce monde qu'elle avait appris à haïr de toute son âme.
Sur la dernière vibration de sa voix, et la dernière valse durant laquelle elle se mit sur les pattes arrières dos à la mer... La louve, au pelage noir et feu et à la chevelure d'un blanc immaculé, fille d'une longue et fière lignée, se jeta en arrière.

Dans ce regard doré un peu fou et ce sourire détraqué, les êtres qui les surveillaient d'en haut pouvaient probablement y voir la jubilation qui envahit la suicidaire. Elle avait réussi, elle allait être libérée de ce jeu puérile, de leurs misérables plans machiavéliques. Elle avait gagné la partie, elle les avait blousés, tout aussi puissants qu'ils se pensent : elle ne serait plus jamais sous leur joug. Et alors que son corps fendait l'air, le regard vers les nuages, elle ne put s'empêcher de s'époumoner une ultime fois.

« ECHEC ET MAT !! »

Nul ne saura jamais si elle eu la possibilité d'ajouter autre chose, car soudain Mère Nature récupéra cette enfant perdue dans ses bras. L'eau l'engloutie, envahit ses poumons qui avaient cessé de s'alimenter dès lors que ce petit corps avait percuté l'étendue bleue. Ce fut dans la lumière orangée de cette belle matinée d'été, que Nephthys, descendante de la grande Nout et du grand Darius, s'éteint au rythme de la mélodie incessante de la psychose, qui chantait dans esprit depuis bien trop longtemps...  


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