Source de Vie - Libre + Ao ?

C'était une ambiance étrange. Le silence, lourd, pesant, d'un hiver rigoureux, brisé par le tumulte d'une cascade fraîche et revigorante. L'immobilité de la vie, emportée dans un lourd sommeil, étriquée dans un vrombissement d'eau et de buée. Le chemin lui avait semblé court, découvrant, redécouvrant peut-être, les lieux avec cette éternelle lumière d'émerveillement qu'ont les loups face à la puissance de mère Nature. Il ne savait pas où il était, mais il savait où il allait. Ses pattes le guidaient comme la plus fidèle des cartes, allant, venant, grimpant parmi les arbres et les rochers, parmi la neige et les vivants.

Et pourtant.
Pourtant. Il se sentait si impuissant face à l'immense vide de ce monde.
Comme un monstre aux doigts crochus, qui vous pourchasse, vous menace. Vous enferme entre ses crocs, vous relâchant, vous malaxant, vous rattrapant. Tapis dans l'ombre, jouant de la lumière et des sons. Invisible. Palpable. Insoutenable. Prêt a le broyer. A les broyer.

Il frémit, cherchant à se ressaisir. La situation ne se prêtait pas aux sombres pensées. Il fallait tenir. Droit. Fier. Jauger du regard cette bête immonde. Et la combattre. Les dieux, probablement, avaient une réponse à donner à ce silence. Ou bien étaient-ils eux aussi dans les bras de Morphée ?

D'un pas souple, glissant sur le sol, Joshua pénétra par delà la cascade, ne prenant même pas gare à la contourner. Après tout, il n'avait plus peur d'être mouillé. Il n'avait plus peur de grand chose. Sauf peut être de ce néant, qui embrassait la vie comme Aeva roucoule devant un sushi.

Il ne lui fallut que quelques pas pour atteindre la pièce centrale, traversant le paysage tel un feu follet.
La fontaine était là, au détour d'un large corridor, reflétant sa douce lumière bleuâtre sur les cristaux. Le silence était de mise, à peine perturbé par la lente respiration des petits corps endormis.

- Ao, déesse des esprits forts et libres ; reine dragon, entendez ma prière !

Sa voix résonna un bref instant. Il sentait, quelque part, son cœur battre dans ses tempes. Pourtant, la mimique de vie qu'il possédait ne faisait de ce sentiment qu'un bref souvenir. Un souvenir... lointain. Flou. Qui semblait se perdre dans les méandres de son esprit.
Il s'ébroua.

- Vous dont la couleur est celle des cieux et de l'eau ; vous dont la fontaine prend sa source dans la cascade, dont les bras embrasse les terres et les mers ; vous qui êtes l'origine de la vie, entendez moi ! Les vivants s'endorment et les morts s'éveillent ! Nous sommes perdus. Esseulés...

Il ouvrit la bouche comme pour continuer son monologue, mais se retint, réprimant un hoquet. Ses yeux se baissèrent sur ses pattes, cherchant, au creux de son être, une raison, une flamme, qui pourrait faire revivre celle des endormis.

- Dame Ao. Puisque je n'ai plus de corps, seul mon esprit peut encore vous servir. Donnez moi la force de comprendre. Donnez moi la force d'essayer de les sauver. Tous...

Il trembla un bref instant, perdu.
Sa tête, désormais si basse que sa truffe semblait toucher le sol graveleux, émis une brève inspiration, un hoquet.

- Aidez moi. Aidez nous...

(ps : si vous venez juste pour péchoter des perles, barrez-vous merci)

EVENT - Source de Vie

▬ ft. Joshua

Sleeping Beauties - Hiver 2018.
Revenue à 5ans.

Tu avais entendus des échos, des rumeurs lointaines, comme quoi des Éveillés se tournaient dors et déjà vers les Dieux.
Les Dieux, ces dieux qui souvent s'étaient élevés comme une solution. Non, pas qu'une solution : la solution. Eux qui avaient réponses à tous les maux des mortels, lorsqu'ils n'en étaient pas eux-même responsables.
Tu plisses tes yeux, souffle un peu de brume dans l'air froid de novembre.
Tu avais cru aux dieux, toi aussi. Assez pour qu'enfant, tu eus envie de prétendre au glowstick vert. Pourtant, la souffrance avait fait son chemin, et la déraison qu'elle t'avait provoqué t'avait fait oublier ses envies de foi. Tu aurais sans doute réussi son épreuve, réaliste sur tes capacités, mais la vie t'avait appelé ailleurs. Aujourd'hui, ce n'est pas vers lui que tu tournais.
A vrai dire, tu ne cherchais à te tourner vers personne en particulier : tu désirais juste des réponses, qu'importe celui ou celle qui te les donnerait.
C'était au premier temple que tu trouverais sur tes pas, toi qui ne faisais qu'errer, petite âme bien moins en peine qu'elle ne le fut de son vivant.

Ce fut celui d'Ao, là où rentrait quelques instants avant toi un mâle inconnu.
Toi qui ne cherchais ces perles de songe, n'en soupçonnant pas même l'existence et n'y portant encore qu'un intérêt incertain, tu étais ici la bienvenue. Mais d'abord, il te vint en tête l'idée d'apporter une offrande à la déesse. Avec Mido, elle représentait à tes yeux l'excellence du panthéon. L'intelligence et la vivacité d'esprit était des valeurs que tu portais en haute estime. Si, enfant, tu étais resté parmi les Acids, sans doute était-ce au bleu que tu aurais aimé prétendre.
Alors, tu fouilles les environs, petite Capricorne. Ton nez repousse les buissons, se perd entre les branches. Tout ce que tu pouvais toucher, oui, ce vivant végétal, lorsque les animaux ne pouvaient vous accorder moindre attention.
Pour Ao, tu cueillis la plus belle branche d'aubépine qu'il t'eut été permis un jour de voir.

Une longue branche, dont les piquants ne venaient meurtrir ta langue. Elle portait tantôt les fruits, tantôt les fleurs. Ces petites fleurs blanches, qu'elle n'aurait encore dû avoir : raison d'un printemps venu à l'automne, après une sécheresse trop importante, ayant bousculé autant les loups que la végétation.
Tu emportas donc la plante du cœur vers le temple. Elle qui symbolisait tant les vivants, par le battant encore vibrant, que les morts, par l'arrêt du cardiaque. Ce cœur qui s'emballait sous les émotions, qui se serrait, qui s'accélérait. Pour toi, qui dû toujours être tenu constant, sous peine de perdre patte, de finir folle.
Allons, allons.
Tout était fini, désormais : ton coeur à jamais resterait calme, et toi sereine, ma petite Capricorne.

Tu te glisses jusqu'au temple, écoute la prière du loup surpris du coin de l’œil quelques instants plus tôt, avant que toi aussi tu ne te décides à le rejoindre. Il requérait son aide, pour vous, pour eux, pour ces enfants de vos enfants. Il voulait comprendre, comme toi.
Devant la noble statut, tu allas déposer ton présent, cette belle branche, seule chose que tu pouvais présenter.

« Les prières sont toujours mieux entendues accompagnée d'une offrande. »

Qu'on ne s'en fasse pas : il n'y aurait ici d'oeil arraché, de vilains mots. Il n'y aurait que la recherche d'une compréhension, celle de votre actuelle situation. Tu regardes longuement la représentation divine, prends à nouveau la parole pour t'adresser autant à Elle qu'à lui.

« Peut-être somme-nous là pour protéger les vivants d'un Mal à venir, pour les en épargner. Peut-être sommes-nous là parce que notre vie passée n'a pas été à la hauteur des divines attentes. Que vos mots soient entendus, je recherche moi-aussi la compréhension. »

D'époques et de cultures différentes, vous vous joigniez au même combat : celui de comprendre.

Vous voyez luire les yeux de l'imposante statue à l'effigie de la Dragonne dans l'obscurité. A ceux qui ont déjà croisé le chemin d'un dieu, cela rappellera un instant familier : celui qui précède la grande lumière dans laquelle apparaissent les divins aux mortels.
Mais cette fois-ci, il ne se passe rien.
Ou presque.

Vous sentez une présence froide et autoritaire qui frôle vos consciences.
La Dragonne serait-elle là, comme derrière un voile, dans une réalité de laquelle la mort vous a arrachée et au travers de laquelle elle ne peut plus vous atteindre ?

Vous ne voyez ni n'entendez rien. Vous êtes les premiers Eveillés à être arrivés à un temple et à vous êtes adressés à un Dieu.
Les premiers à constater ce qui se passe lorsque l'on essaye...

Mais votre tentative n'est pas vaine, vous qui n'êtes plus mortels désormais.
Une image très brève traverse vos esprits.
Quelque-chose comme de hautes tours. Le vent salé dans vos truffes. Les embruns sur votre pelage.

Et aussitôt le temple vide revient devant vos yeux.
Les prunelles de la déesse s'éteignent, la présence s'en va.
Quelque-chose s'est passé... mais comprendrez-vous quoi ?

Quelque chose s'insinua derrière lui, trop préoccupé par ses pensées, ses prières, son désespoir battant follement dans le noir comme une braise sous la cendre. Quelque chose. Ou quelqu'un. D'un mouvement brusque, il recula, montrant les crocs ; mais bien vite il s'apaisa, voyant l'offrande que le cornu déposait aux pieds de l'icône.

« Les prières sont toujours mieux entendues accompagnée d'une offrande. »

Oui. Quel idiot il avait été. Comment demander de l'aide à un dieu s'il n'était même pas capable de le remercier correctement. Lui, pauvre mortel, enfin immortel on va dire, qui venait ainsi gémir comme un enfant sans même penser un seul instant à l'être suprême.

« Peut-être somme-nous là pour protéger les vivants d'un Mal à venir, pour les en épargner. Peut-être sommes-nous là parce que notre vie passée n'a pas été à la hauteur des divines attentes. Que vos mots soient entendus, je recherche moi-aussi la compréhension. »
-Peut-être oui, fit il entre ses crocs, déposant son regard sur la statue, inerte.

Sa vie n'avait pas été à la hauteur des attentes de la force d'esprit qui devait l'animer. Qui était censé l'animer. Il le savait. Il le sentait. Il était une déception parmi tant d'autres. Pas unique. Pas la pire. Juste un nom dans le vide. Un rien dans un grand tout. Une étoile parmi tant d'autres, communes. Ordinaire.
Oubliable.

Et puis soudain, une douce leur nacrée ponctua la scène, l'éveillant de ses sombres pensées. Il n'eut pas le temps de comprendre qu'une vague de pensée le submergèrent. L'océan déchainé et sa senteur marine. Une tour ébranlée dans les sombres nuages. Le vent. Le hurlement. La peine. Le sel. Ah non ça c'est moi pardon, je suis trop proche de l'écran.

Il inspira profondément, comme s'il venait de sortir de cette même eau glacée qui inondait ses pensées, surpris. Une vision. Quelque chose. Une aide.
Mais pas de dieu.

Il planta son regard ahuri dans celui de son comparse de tombe, persuadé que lui aussi avait eu cette révélation.

- Un paysage désolé, la mer déchainé, et un vieux fort... serait-ce ... ?

La Bretagne.

Au fur et à mesure des esprits qui s'échauffaient à savoir le pourquoi du comment de la situation actuelle, le cimetière, lieu de mort qui était pourtant celui de leur résurrection, s'était vidé de ses habitants, chacun partant explorer le monde, qu'ils le connaissent ou non. Il n'avait pas été le premier à partir, ni le dernier mais il ne savait trop quoi faire. Certains disaient vouloir se rendre à la bibliothèque, d'autres voulaient voir les dieux et les derniers simplement vérifier si le territoire complet avait bel et bien sombrer dans le sommeil. De cette situation compliqué, Sebastiane ne voulait qu'une chose : disparaître à nouveau de l'existence. Sombre objectif certes mais dans l'au-delà probablement l'attendait Bethléem ou tout simplement la faucheuse et ainsi peut-être pourrait-il fuir à nouveau certains souvenirs coriaces qui s'efforçaient à revenir le hanter lui, l'un des nouveaux hantant.
Il ne savait trop par quoi débuter pour résoudre ce qui s'affichait comme un problème et ce nouveau monde, il le connaissait bien trop mal pour ne pas s'y perdre alors de loin, il choisit un loup au hasard, un brun dont il semblait que le stress et la confusion avait tendance à rendre grognon. C'était un de ces loups qui s'étaient préoccupés un instant du sort des vivants. Le mâle gris se fichait bien des autres, il n'avait vu aucun visage suffisamment familier pour que son intérêt y soit porté mais ceux qui jouaient aux héros parfois obtenaient ce qu'ils désiraient alors sur un mal entendu, le brun pouvait servir. Sebastiane ne l'avait suivi que pour ça, restant suffisamment loin derrière pour ne pas à avoir à faire quelconque conversation. Il avait besoin de réfléchir lui même à ce qu'il se passait, à ce silence qui entourait ce monde qui devait être plein de vie et à ce que lui dans tout ça pouvait bien avoir à faire dans cette histoire.

Et pourtant, pourtant... il n'était pas rentré dans la grotte qui se cachait derrière la cascade, attendant quelques instant couché sur un rocher, regardant son reflet déformé dans l'eau de la rivière. C'était étrange, s'ils étaient bien mort, si cette sensation n'était pas un mensonge, le gris aurait plutôt pensé que son image aurait elle aussi été effacé. Une louve entra également derrière la cascade, ne semblant pas l'avoir remarqué non plus mais dans son regard, aussi fantomatique soit-il, elle semblai soucieuse. Et qu'est-ce qu'il y avait derrière cette cascade pour qu'à deux reprises les fantômes y entrent ? Ah ça il le savait, cette énergie, il la reconnaissait, celle d'un temple, celle d'un dieu et pas n'importe lequel, il reconnaissait Ao. Déesse bleu, dragonne de la détermination, elle avait été celle qui lui avait offert un glowstick. Il eut un léger rictus, quel piètre serviteur il faisait. Il avait déçu son père, l'assassinant avant de s'enfuir, il avait laissé Bethléem en mourant et la faucheuse en revenant. Quant à Ao... il ne se souvenait pas avoir été un excellent disciple, serviable et pieux comme il aurait probablement du être.

Bon il était temps d'être un bon petit fantôme serviable au destin au moins. Il se releva et entra à son tour, entrant dans la grotte pile au moment où une immense énergie la souffla, arrivant cependant sans doute trop tard pour la saisir alors que les morts puisque mortels ils l'avaient suffisamment été auparavant se regardaient en chiens de faïence au milieu d'une grotte redevenue vide de toute impression forte.

« Bien le bonsoir amis du cimetière. »

Il offrit un sourire poli, sans être autre chose au-delà de ça, ne l'accompagnant d'aucune émotion mis à part peut-être une fausse gêne pour ne pas avoir été à l'heure.

« Mes excuses, je crains être arrivé un peu tard. Je n'ai senti que le départ de ce qui devait probablement être Ao. Vous a-t-elle adressé la parole ? »

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▬ ft. Joshua

Sleeping Beauties - Hiver 2018.
Revenue à 5ans.

Alors que tu regardes la statue, sans jamais t'en détacher, que tu attends un signe de sa part, celui-ci vous vient.
Que vos mots soient entendus.
Que votre offrande prenne.
Que son nom soit sanctifié.
Un mouvement de recul te prend, lorsque la lumière jaillit des yeux de marbre. Elle t'éblouit, te rend momentanément aveugle. Tu fermes les yeux pour les protéger, du moins jusqu'à t’efforcer de les garder plisser. Tu ne dois rien louper de cet appel, tu veux comprendre le signe envoyé. Et alors que tu distingues la dragonne derrière un voile de blanc, que tu essayes de comprendre les mots qu'elle doit vous prononcer, ce n'est que le silence qui habite tes oreilles.
Elle ne pouvait vous communiquer. Sa voix restait muette, te vint un instant la peur de ne pouvoir compter sur personne d'autre que vous même.
Ce n'était sans compter la persévérance de la déesse, elle dont la vivacité d'esprit ne laisserait la barrière qui vous séparait persister plus longtemps. Qu'importe, que vous soyez morts revenus à la vie, ou ressuscité en quête d'un nouveau sommeil. Elle vous parlerait, à vous deux.
Et tu captas ses images, Capricorne.

Tu sentis le sel envahir ta bouche, plus encore que tous les goûts que tu avais pu capter jusqu'à présent. Ces goûts si peu ressenti, quand celui-ci t’enivrais tout entier. Tu sentis le sel venir gonfler ton poil, la brise marine t'envelopper. Tu fermas les yeux.
La mer.
Lorsque tu ouvres les yeux, c'est deux imposantes tours que tu observes. Et tout se connecte, dans son esprit. Une image qui persiste, alors que votre réalité revient à vos pattes.
L'image n'est plus.
N'en reste que ce fidèle souvenir.

Ton poil retombe, l'autorité divine n'est plus là pour le retenir dressé. Et alors que tu reprends ton souffle, louve revenue ici-bas, tu tournes ta tête vers ton compagnon d'infortune. Celui revenu à la vie, celui qui aura lui-aussi eu la chance de voir la vision de la déesse bleue. Il parle, tu achèves sa phrase.

« Le Fort Abyssal. »

Un souffle, certain.
Il n'y avait que ce fort, si prêt de la Mer, si loin de la terre. Ce lieu dont les couloirs cachaient de trop nombreux secrets. Tu tournas la tête vers le loup au chapeau haut-de-forme, votre nouveau camarade. Ce nouveau loup, ayant loupé l'unique séance de quelques malheureuses minutes. Vous accompagnera-t-il là-bas, là où la déesse bleue vous incite à vous rendre ? ~~Là où l'on mangeait des crêpes au caramel au beurre salée, où c'était d'ailleurs un endroit étrange où on salait le beurre.~~
Qu'importe : même seule, tu y serais allé. Ce n'est pas comme si tu pouvais rythmer tes journées avec la seule recherche d'une âme à jadis aimer (ou presque). Ta voix se fait entendre, avec parcimonie : tu ne prononces que des mots justes, juste ce qu'il faut.

« Elle n'a pu nous parler, les dieux ne semblent pouvoir s'adresser aux immortels. Mais elle nous a montré où nous rendre : là où se combine des hautes tours et la mer. »

L'on s'accorderait sans doute pour être de ton avis, non ? Tu ne voyais l'endroit qui reprendrait mieux ce qui vous avez été dévoilé là. Et si l'un d'eux émettait l'envie de s'y rendre, sans doute l'y suivrait-il sans perdre davantage de temps ici, maintenant que la déesse vous avez montré tout ce qu'elle avait été capable de vous transmettre en ce bref instant.

Immortels... Il fut parcouru d'un frisson d’effroi à ce mot. Oui immortels, pour avoir péri un jour ils l'étaient probablement. Sebastiane espérait que ce ne soit que temporaire ou alors qu'au dépit des croyances, les fantômes pouvaient encore être tués. L'immortalité n'avait pas cet enjeu que chaque pas pouvait amené à la disparition et comme un pari dont on sait toujours le résultat, il n'y avait plus aucun frisson. Ce qui était un don envié pour certains sonnait terriblement comme une malédiction pour le mâle gris.
Il pointa ses oreilles vers la louve violacée qui avait pris la peine de lui répondre. Si Ao n'avait pu leur parlé, elle ne les avait pas laissé sans indice, une énigme évidemment car ainsi s'exprimer les divinités. Et dans le regard de la gente demoiselle, l'envie de découvrir la signification de ces, même si aucun des deux mâles de la suivait, il était fort à parier qu'elle irait se rendre là où elle pensait qu'il fallait aller. Soit, Sebastiane l'aiderait, il était né pour servir et bien que les canins de cette grotte manquait de la noblesse de Bethléem... ou de sa famille de sang, leur quête avait le mérite de servir ses intérêts personnels.

« Bien alors dirigeons nous vers ce lieu quoi vous a été dévoilé »

Il avait été le dernier à entrer dans cette grotte qui servait de temple, il se décala donc de quelques pas sur le côté pour laisser la voie libre aux deux autres non sans oublié une légère révérence de politesse, respectant soigneusement la noble éducation qu'il avait eu.

« Je laisse à l'un de vous le soin d'ouvrir la marche, je n'ai malheureusement pas le savoir nécessaire pour être véritablement utile pour le moment »

Se redressant, son regard s'arrêta sur la statue divine posée sagement sur son socle, les yeux de pierre ne reflétait pas la moindre once de présence potentielle de la dragonne. Il l'avait définitivement raté, sa seule chance de ressentir quelque chose de familier dans ce monde qui n'était plus le sien. Mais la Dragonne aurait-elle suffit ? Elle n'était pas Bethléem après tout bien qu'elle est l'avantage d'être élevé au rang divin.

EVENT - Source de Vie

▬ ft. Joshua & Sebastiane

Sleeping Beauties - Hiver 2018.
Revenue à 5ans.

Tu hochas la tête, lorsque ce monsieur au haut de forme vous incita à vous rendre là où la vision vous envoyait. Que dire de plus, si ce n'était un Oui ? Tu préférais encore ce petit mouvement, ne voyant l'utilité de parler pour ne donner qu'une insignifiante réponse de ce type. Tu n'étais pas une grande bavarde, Capricorne, loin des trois endormis qui me servaient habituellement de personnages.
L'autre mâle se décala alors, vous laissant libre passage. Tu pris les devants, prête à ouvrir la marche comme il te le proposait, lui qui avouait ne pas bien savoir où se rendre. Mais toi, savais-tu mieux que lui ? De La-Haut, on pouvait observer le monde, les terres. En connaître la disposition, même si on ne les avait véritablement jamais vu. Oh, tu savais qu'il vous faudrait vous rendre sur une île, loin d'ici, laisser vos pattes courir sur les différentes terres qui vous en séparait. Mais vous y parviendrez vite, vous qui ne ressentiez ni fatigue, ni faim, ni soif qui vous aurez incité à prendre une pause.
Autant tirer tout avantage de sa morte condition.
Quoi qu'il en soit, tu la vivais très bien de ton côté, n'y voyant que toutes ces belles choses qu'elle t'apportait.

« Je prends donc les devants. »

Brève phrase, et tu te mis en marche sans un regard vers les deux autres mâles, avançant sans jamais te retourner. Ils auraient assez de jugeote pour te talonner de prêt, non ? Ce n'était là de mâles sans cervelle, tu le devinais bien. Tu gardas tes yeux droit devant toi, ne laissant des pensées autre que votre objectif s'immiscer dans ta tête, restant bien silencieuse dans votre progression.
Gagner l'île, trouver le fort, trouver les solutions.
Direction Morne-Oeil.

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