Les berges boueuse [PV Mozarthamès]

Les berges boueuses. ft Mozarthamès.

Les oiseaux piaillaient leurs chansons en grande pompes sous le soleil radieux qui illuminait de sa douce chaleur les abords du fleuve. Tris soupira, ses oreilles s’agitant dans tous les sens à la cherche d’un bruit suspect qui se distinguerait du jacassement incessant des volatiles. En soit, elle devait l’avouer, le chant des oiseaux avaient quelques choses d’apaisant et les berges du Fleuve Chantant dressait un tableau agréable dont elle ne se laissait pas, mais la louve ne pouvait s’empêcher de se dire qu’elle se trouvait sur un lieu de passage où les Lazulis se plaisaient à patrouiller et à chasser si elle en jugeait par le nombre incalculable de traces de pas dans la boue.

Tris grimaça quand sa patte s’enfonça dans le vaste dissimuler sur une touffe d’herbe. Elle jura et s’essuya la patte sur une pierre un peu plus loin. Il fallait bien qu’approcher le fleuve, dont l’eau cristalline accentuait sa soif, soit un défi. Elle aurait préféré ne pas se tacher, elle avait réussi cet exploit jusqu’à présent et, les rares fois où son pelage clair c’était vu bafoué par la présence de terre ou de branchage. Dans le cas contraire, elle avait pris de longues heures pour les faire disparaître et apprécier, avec un large sourire, de redécouvrir son reflet dans le reflet de l’eau d’une flaque noire. Elle se trouvait jolie, cela lui remontait le moral et lui permettait de continuer son chemin.

Lapant lentement l’eau par longues gorgés, Tris surveillait les alentours par de vifs coups d’œil inquiets. Il ne manquerait plus qu’on la repère et qu’on vienne lui chercher des ennemis. Loin de fuir, elle se battrai pour son honneur et sa peau, c’était évidemment, cela dit elle n’aimait pas les choses inutiles. Sur ses gardes, les oreilles de la louve se tournèrent directement vers l’arrière quand le son d’une branche que l’on brise raisonna dans le bois qui se trouvait dans son dos. Instantanément, la louve arrêta de boire et se tourna, cramper sur ses positions, vers la source du bruit.

- Qui va là ? – fit-elle d’une voix ferme, fixant de son regard acérer les ombres du bois.

Mozarthamès

C’était terrible. Cette sensation que quelque chose d’horrible était arrivé, sans que l’on puisse faire quoique ce soit. L’estomac de Mozarthamès était noué depuis plusieurs jours, sa mère, Neït avait disparu, ne donnant plus aucun signe de vie. Ce n’était pas dans ses habitudes, loin de là, elle qui rentrait toujours le plus vite possible pour être auprès de ses louveteaux. Alors, dans un énième espoir, le Lazulis s’était rendu à l’ancien antre de fortune de sa mère, non loin du temple d’Ao, malgré les mises en gardes de Vivaldi. Mais il devait savoir, comprendre où donc l’empoisonneuse avait bien pu passé. Jamais elle ne les aurait abandonné ainsi, pas sa famille. Nan, le gamin ne pouvait s’y résoudre, il ne voulait pas s’y résoudre.

« — M’man ? »

La voix du jeune mâle raisonna et seul le vide lui répondit. Sa truffe bleue retourna les restes de plantes séchées que la tanière abritait encore. Cela faisait bien longtemps que Neït n’était pas venue ici. Son odeur commençait même à disparaître. Au final, Vivaldi avait peut-être raison, Neït avait dû partir chercher des ingrédients étranges pour ses mixtures… mais c’était tellement inconcevable. Un soupir s’échappa de la gueule de l’adolescent qui ressortit bredouille, décidant de se rendre auprès de la statue d’Ao, cette déesse à laquelle sa mère avait tant consacré de temps.

Toutefois, une odeur étrangère vint titiller les sens du jeune mâle. Méfiant, il dévoila légèrement ses crocs, tandis qu’il s’approchait de l’intrus en se dissimulant derrière les buissons. Peut-être savait-il ce qu’il était arrivé à Neït ? Après tout, sa mère s’occupait de toute sorte de patients avec ses compétences… Mais le gamin manquait encore d’entraînement et ne fut pas suffisamment vigilant car une branche se brisa sous son poids. Merde ! Sa cachette de fortune ne lui était plus d’aucune utilité. Agacé, l’adolescent se dévoila, toisant avec méfiance la louve qui lui faisait face. Il était bien trop occupé par la disparition de sa mère pour s’attarder sur son physique.

« — Qu’est-ce que tu fais là toi ? »

Tris grimaça, ses fins sourcils formant une ligne au-dessus de ses yeux clairs renfrognant d’avantage son air féroce. Un gamin. De toute la meute des Lazulis, il fallait que ce soit un morveux qui lui mette la patte dessus avec, sur sa face juvénile, un air agacé, presque impérieux, de voir un intrus sur le territoire de ses ancêtres. La louve agita ses oreilles, saouler par avance de devoir s’expliquer à « Jeunot des Bien-sympathique » ce qu’elle foutait là.

- Qu’est-ce que ça peut te faire, Lardon ?

Elle l’inspecta d’un œil critique, s’appliqua à mémoriser la teinte de son pelage, la couleur de ses marques, mais aussi à quelle vitesse se soulevait ses flancs, la vivacité de son regard et la posture qu’il prenait en réponse à ses paroles acerbes.
Se détournant de puis, mais gardant toujours un regard tourner en sa direction, la louve rassembla sa longue chevelure dans son dos et plongea le bout de ses pattes dans l’eau du fleuve où elle y plongea le museau pour boire encore quelques gorgées salvatrices. Elle essuya ses lèvres dégoulinantes d’eau sur son épaule avant de sortir nonchalamment de l’eau. Elle obligea, légèrement vers la gauche, pour remonter le fleuve qu’elle avait retrouver après des jours d’errance sans quitter le marmot des yeux.

- Qu’est-ce que tu fais là ? Hm ? Un jeune comme toi devrait plutôt être accompagner par un adulte.

Peut importe la politique de la meute, c’était quelque chose de logique. On ne laissait pas un louveteau, qu’importe son âge, gambader sur une terre hostile où il lui serrait possible de trouver des prédateurs six fois plus gros que lui.

- Tu vas t’attirer des ennuis, gamin.

Mozarthamès

Bon, clairement la demoiselle semblait pas ultra commode. Mozarthamès fronça les sourcils en entendant se réponse et fut bien surprit de l’entendre l’appeler « lardon ». Neït s’adressait souvent à ses enfants en les nommant de la sorte, c’était une sorte de mot affectueux venant d’elle, enfin quant l’empoisonneuse n’était pas en pétard…L’étrange queue du Lazulis remua doucement, signe d’agacement et de malaise chez lui. Dire qu’il était venu chercher sa mère et qu’il se retrouvait à perdre son temps avec une étrangère.

« — T’es sur le territoire des Lazulis, alors ça me fait que tu devrais vite poser tes fesses ailleurs avant que quelqu’un te surprenne.»

Non parce que lui, n’en avait strictement rien à faire. La louve pouvait fort bien circuler où cela l’entendait, Mo voulait surtout retrouver sa mère. Il jeta un regard noir à la solitaire en entendant sa question, qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire d’abord à elle ? Pfff… et puis quoi encore, lui, accompagné d’un adulte ? Si elle avait su le nombre d’escapades que s’offrait sa soeur en douce sans se faire accompagner… Faudrait peut-elle qu’il lui demande quelques tuyaux, notamment pour ne croiser personne.

« — Ça te regardes pas… »

Puis les ennuies cela ne l’effrayait pas des masses, rien n’était pire que les punitions de Neït qui vous faisait boire une étrange mixture créée de toute pièce dont les effets pouvaient être aussi désagréables qu’indésirables. Cependant se rappela que s’était à une solitaire qu’il s’adressait et que sa mère avait tendance à aider un peu tout le monde… aussi était-il possible que cette étrangère soit en mesure de l’aider ? Hum. Possible, après tout qui ne tente rien, n’a rien. Fronçant les sourcils, le gamin pencha légèrement la tête sur le côté en répondant finalement à la question de la louve.

« — Je cherche quelqu’un. »

Et voilà que ça recommençait. Des jérémiades, des plaintes parce qu’elle avait posé les pattes sur leur territoires chéris. Bordel à cul, si jamais ils ne voulaient pas qu’elle rentrer, il n’avait cas ériger des murs de pierres qui encroutaient leurs terrains de chasse ! Tris haussa négligemment les épaules, ce n’était pas ce morveux qui allait la faire rebrousser chemin, encore moins s’il lui adressait la parole sur ce ton.

Elle roula des yeux et sorti de l’eau qui lui caressait les coussinets, plantant son regard céruléen dans les prunelles pétillantes de l’enfant qui, sous la colère, semblait aux abois. Rêvait-elle ? La faiblesse, c’était la chose que Tris savait repérer le plus facilement sur cette terre. Parce que pour chasser cela lui était nécessaire, parce que pour amadouer cela était pratique, parce que pour tuer cela était essentiels. Elle se passa la langue sur les lèvres pour en chasser les gouttes d’eau résiduel et se détourna du marmot en bondissant sur une pierre qui se trouvait à distance raisonnable de la boue et du Lazulis.

- Bien. Et bah, dans ce cas on a rien à se dire, Lardon.
- Je cherche quelqu’un.

Tris se stoppa, jucher sur sa pierre et tourna un regard oblique vers le jeune loup qui la dévisageait, la tête pencher sur le côté. Il avait l’air stupide comme ça.

- Ah oui ?

La solitaire n’était pas particulièrement altière, dans un monde où elle ne pouvait compter que sur elle-même elle avait vite arrêté d’être généreuse pour devenir égoïste. C’était ce qui lui avait permis de survivre. Ainsi, n’avait-elle pas spécialement envie de proposer son aide à un gosse lambda, mais lui proposer un marcher était une idée bien plus alléchante et rentable.

- Qui donc ? Dit moi.

Ah décidément, les deux lupins ne semblaient pas être fais pour s’entendre. Puis elle recommençait à l’appeler Lardon, à croire que c’était fait exprès, comme si quelqu’un lui avait soufflé… Mozarthamès se retenait presque de lui poser la question histoire d’en être sûr, mais bon, elle l’enverrait probablement sur les roses… encore. La solitaire bondit sur une roche, visiblement décidée à se faire la poudre d’escampette, mais visiblement la réponse de l’adolescent l’avait intéressé. AH ! Curieuses dit donc pour une louve errante… Peut-être qu’elle en savait bien plus qu’elle ne voulait l’avouer… D’ailleurs, elle finit même par demander au Lazulis qui dont il recherchait.

Maintenant que le sujet était lancé, le gamin se devait d’aller jusqu’au bout, après tout, qui sait ce qu’une âme errante tel que la beige pouvait avoir comme information ?

« — Une de mes mères, Neït. »

Bah ouais, avoir deux mamans c’était quand même ultra classe, fallait pas se le cacher. Bon par contre, entre deux mamans et une soeur, on se sentait vite envahit par la gente féminine… Redirigeant son attention sur son interlocutrice, le bleu redressa la tête, se demandant si réellement cette louve pouvait l’aider ou lui faisait perdre son temps.

« — Elle est souvent grincheuse, aime bien concocter des poisons et a un glowstick bleu sur la langue. Ça te dit un truc ?»

Ce nom ne lui dit rien. Elle grimaça légèrement, tendant ses lèvres dans une moue dubitative, tout en continuant à regarder le regard azuré du gamin. Il avait un regard déterminé que l’anxiété rendait encore plus acérée qu’il ne devait l’être, maintenant une posture haute, audacieuse, face à une solitaire.

Entièrement déprécié par ses pairs vivant en meute, ils en oubliaient souvent que les gens comme elle développait des capacités innées pour la survie et le combat. On ne se promenait pas aisément sur les terres sauvages sans un minimum de bagage. Tris était sûre de sa force, parce qu’elle se l’était à de nombreuse fois montrer et arrivait, encore aujourd’hui, à se pavaner sans une seule forme de cicatrice.

- ça ne me dit rien. - Dit-elle d’un ton froid. - Mais si tu veux, je peux faire quelques recherches.

Devant l’expression du marmot, elle ajouta en haussa les épaules.

- Vous, les loups de meute, vous êtes trop sédentaire pour mener une enquête. Ose me dire le contraire, lardon, je parie qu’aucune patrouille n’a posé les pattes au delà des frontières ou timidement.

Elle n’avait jamais entendu parler d’un loup enquêteur de surcroît. Pour ce genre de travail, les solitaires étaient une petite pépites. Sans attache, sans affiliation, de parfait mercenaire !

- Je disais donc, je peux aller chercher sa trace si tu veux. Cependant… Je ne donne pas mes services gratuitement.

Tris glissa de son promontoire, esquiva quelques flaques de boues trop glissantes et se rapprocha, tel un serpent, du gamin à qui elle entendait bien ravir quelque chose d’intéressant.

- Si tu tiens autant à ta mère, qu’as-tu à me proposer en échange ?

Mozarthamès

Surprenant… Qui aurait cru qu’une solitaire, s’avérant être une parfaite inconnue, puisse proposer son aide à un Lardon tel que Mo’ ? Pas lui en tout cas… Un soupir s’échappa de la gueule d’une jeune loup qui passa la patte sur son front, quelque peu éreinté de toutes ces recherches.

« — C’est-à-dire que ma mère a tendance à s’absenter de temps à autre sans prévenir quiconque… même si elle avait arrêté ce genre de choses lorsque ma soeur et moi étions nés. »

Faut dire qu’elle en avait arrêté des choses Neït à la venue de ses enfants, c’est d’ailleurs pour que Mo’ était tellement inquiet à l’idée que sa mère ait disparu sans raison apparente. Quelque chose ou quelqu’un avait du la retenir ailleurs, en espérant que cela ne soit pour de sombres raisons. Mais après tout, qu’importe où elle se trouvait, la déesse Ao veillerait sur elle, n’est-ce pas ? Après tout, Neït était sa prêtresse et la servait si fidèlement… Oui, Mozarthamès espérait que où que sa mère soit, la déesse bleue lui accorderait son regard et l’aiderait du mieux que possible.

La solitaire avait piqué la curiosité du jeune loup qui haussa un sourcil en entendant sa question.

« — Qu’espères-tu donc en échange ? »

La créole de son oreille tinta quand la solitaire les bougea d’avant en arrière, à la fois attiré par le bruit d’un oiseau qui s’envolait dans son dos et déçut du chemin facile qu’empruntait le gosse. Elle aurait préféré qu’il lui propose quelque chose de concret, de palpable, mais s’il lui laissait l’entière disponibilité de ses vœux alors elle n’allait pas cracher dessus.

- Retrouver une personne disparue, sur cette terre, ce n’est pas une mince affaire. – Laissa-t-elle entendre - Cela peut prendre du temps et beaucoup de travail.

Il lui faudrait un portrait précis de la louve, savoir ses habitudes, passés par les chemins qu’elle avait l’habitude de prendre pour espérer pouvoir détecter son odeur parmi les milliards d’autres qui se superposait, interroger des loups peu sympathiques et tout cela en devant chasser et survivre. Le prix allait être cher.

- Si je pars à la recherche de ta mère, Lardon, je veux que le prix soit à la hauteur de mes efforts et … je pense que ton premier glowstick sera une récompense adapter.

Ne faisant partie d’aucune meute, Tris n’avait pas ce petit bijou lumineux qui donnait un pouvoir et puis, comme le morveux lui avait laisser le champ libre elle n’allait pas se gêner pour essayer d’en obtenir un.

Mozarthamès

Il est vrai qu’une recherche demandait du temps et de l’investissement. Mo’ avait déjà entendu dire que la vie des solitaires était loin d’être simple, aussi, en lâchant un soupir il finit par abandonner.

« — Bah laisses tomber… La vie de solitaire est suffisamment dure comme ça je pense. »

Après tout, c’était à lui que revenait la tâche de s’occuper de la disparition de sa mère. Entendant la demande de la solitaire, le fils de la prêtresse fut surpris. Un… glowstick ? Mo’ fronça ses sourcils, bon sang depuis quand les solitaires exigeaient-ils des glowstick ? C’était réellement tordu, surtout qu’en soit cela ne leur serait d’aucune utilité. Non franchement, c’était vraiment bien trop tordu comme demande, la gamin n’en revenait pas. Que dirait ses mères en apprenant qu’il a donné son glowstick, symbole de fidélité à un dieu, à une solitaire qui n’en aurait aucune utilité ? Puis bon, le Lazulis était encore loin de se sentir prêt à passer son épreuve, cela occasionnerait trop de responsabilités.

« — Un glowstick ne se donne pas, tu n’en auras aucune utilité qui plus est, il ne reconnaît que son possesseur. Si tu veux un glowstick, solitaire, rejoins un clan. »

C’était la solution la plus simple et la plus efficace pour obtenir un de ces tubes colorés. Mozarthamès aurait pu coupé court à cette discussion, mais cela lui changeait les idées, le distrayait de ses inquiétudes et doutes. Aussi, l’adolescent décida de poursuivre cette conversation, en espérant que la solitaire ne serait pas offusquée par ses propros précédents.

« — pourquoi tu ne le fais pas d’ailleurs ? »

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