Assignation [Gloriel][Ne pas archiver]

Anianka & Rhaegar

Du coin de ses yeux, elle darda sur son fils un regard noir qui le foudroya sur place. Il ne fit pas attention à celui-ci et se contenta de plisser le museau, insolent, les yeux rivés ailleurs. Après un long silence pesant où ils soupirèrent chacun leur tour, le mâle sombre finit par rabattre ses oreilles sur son crâne et baissa son museau pour frôler celui de sa mère, plus fin et plus délicat. Ce geste de tendresse était une excuse qu'Anianka ne pouvait ignorer, elle céda encore une fois et lui lécha le front.
Un bruit s'entendit derrière eux et Rhaegar se leva et fit volte face à une vitesse déconcertante, prêt à bondir à la première seconde. Son attitude agressive disparut rapidement lorsqu'il s'aperçut qu'il s'agissait de son alpha, Gloriel. Anianka n'avait pas bougé d'un poil, elle se contenta de tourner la tête pour lui jeter un regard mielleux par dessus son épaule arrondie. Un sourire l'accueillit et elle se  leva doucement pour se coucher aussitôt sur le flanc, face au mâle. Elle tendit une patte devant elle et croisa l'autre par dessus, puis invita le grand guerrier à s'approcher d'un geste simple du museau et pourtant remplit de grâce. Son visage avait adopté une expression totalement différente qui n'étonna absolument pas Rhaegar. Le mâle sombre se détendit et posa son arrière train au sol à côté de sa mère, fixant son alpha d'un regard neutre.

Gloriel, je suis heureuse de te revoir. Salua Anianka de sa douce voix suave qui porta jusqu'aux oreilles de l'alpha comme une caresse enchanteresse.

La prêtresse jeta un regard courroucé à son fils en voyant son impolitesse, qui finit par incliner la tête et marmonner :

Alpha Gloriel.

Rhaegar redoutait le regard de son alpha, il savait parfaitement que celui-ci le regarderait avec critique. Il avait dû en entendre des plaintes lui aussi, avec toutes ses conneries.. Rhaegar volait dans les réserves et dépassait les rations autorisées, il volait dans les tanières, il se battait contre les autres et cassait de nombreuses choses. La dernière fois Anianka avait dû répondre des actes de son fils devant toute une troupe de membres furieux parce que Rhaé avait ramené un ours enragé sur le territoire et avait mis en danger l'un des enfants d'une des mères présentes. Heureusement, la prêtresse avait toujours le mot qu'il fallait pour les envoyer tous chier, beaucoup la craignaient avec ses pouvoirs.. Elle était sournoise et son allure féline-dominante-sûre-d-elle donnait une impression dangereuse et menaçante, à la fois séduisante et diabolique pour ceux qui lui voulaient du tort.

Devant Gloriel, Anianka était différente. Il était charismatique, musclé et surtout il avait le respect de tous avec son statut de meneur, alors elle se contentait de rester digne. Sa petite scène lors de l'attaque d'Alys avait été assez pathétique et étonnante, elle n'en était pas très fière. En voyant Rhaegar aujourd'hui, elle savait pourquoi elle avait été aussi.. émotive. Il est son sang, il est sa chair, il fait partie d'elle, et pour la première fois depuis sa métamorphose elle pensait à quelqu'un autant qu'à elle.

Neit a disparu Gloriel, Koellya aussi, le savais-tu ? On me rapporte que des enlèvements ont lieu un peu partout, allons-nous agir ?

Anianka entendait beaucoup de choses, et c'était là l'occasion de prouver sa bonne volonté. Elle voulait aider la meute, la protéger. Les autres se plaignent beaucoup mais n'agissent pas, cela la déconcertait.

Je sais que Rhaegar a fait naître beaucoup de tensions sur le territoire.. et je voulais m'en excuser.

Elle posa sur le grand mâle aux cheveux blanc un regard tendre et désolé. Elle redoutait l'exclusion de son fils et était prêtre à tout pour éviter cela.

En l'absence d'un exemple paternel, il se disperse et je ne peux être toujours là pour le surveiller.

Elle jeta un regard sur son fils qui baissa les yeux, repliant ses babines en des grimaces d'indignations.

Je souhaiterai que tu le prennes sous ton aile, Gloriel. Il est fort, il est intelligent, il a du potentiel. Ce n'est qu'un enfant.. Il a besoin d'être guidé.

Ses prunelles scintillantes passèrent de son fils au guerrier dont la froideur lui emballa le coeur. Il avait un effet sur elle qu'elle adorait, il était si sérieux derrière ses grands yeux bleus.

Anianka & Rhaegar

Il était donc au courant, mais peut-être pas assez pour engager une réunion et alerter toute la meute. Les autres en savaient sûrement plus, c'était justement le bon moment pour faire une réunion, il n'y en avait eu aucune depuis leur ascension. Les minces pupilles d'Anianka fixaient le guerrier avec un sérieux indéniable.

Je n'ai plus beaucoup de nouvelles des Etelkrus depuis l'intrusion d'Alys ici. Il me semble que ce soit très tendu là bas. Révéla-t-elle d'une voix plus ferme.

Les Nakhus sont discrets et peu nombreux, je n'ai pas connaissance d'un enlèvement chez eux.

Anianka s'intéressait davantage aux Etelkrus et aux solitaires qu'aux Nakhus, ces adorateurs de Yuhai sont beaucoup trop renfermés et neutres pour attirer son attention.

Sache que je serais à tes côtés, quoi que tu décides Gloriel. Promis la prêtresse en inclinant son museau avec respect. Même si elle était fragile d'apparence, Anianka était vive et tranchante et son pouvoir faisait d'elle une enchanteresse redoutable qu'il valait mieux avoir dans son camp.

Elle tourna ses prunelles sur son fils, le sujet de cette conversation qui était probablement aussi un prétexte pour revoir le guerrier. Rhaegar releva ses yeux brillants sur sa mère, puis sur son alpha avec plus d'ardeur. Il semblait irrité à en juger les rides sur son museau et les mouvements incessants de sa queue. Il ne répondit rien car il savait qu'il n'avait aucune excuse, c'était une brute, rien de plus. Il aimait faire chier les autres, cela l'amusait voilà tout, et ses fréquentations n'arrangeaient rien.
Son regard de braise allait et venait entre le guerrier et sa mère qui le dévisageait avec une lueur menaçante. Rhaé n'avait aucunement envie d'être tenu en laisse et d'avoir des devoirs, il était bien comme il était, et puis si il le voulait, il pouvait l'écraser cet alpha et prendre sa place. D'un tempérament fougueux, il se contenait de gronder pour les envoyer chier, car il savait qu'il risquait sa place et que c'était une chance pour lui de rester dans la meute auprès de sa mère.

Il n'a pas le choix, c'est soit il fait des efforts, soit il est exilé. Lança Anianka pour briser ce silence trop long, son regard froid rivé sur son fils qui la dévisageait avec étonnement et fureur.

Tu es le seul en qui va ma confiance Gloriel, c'est pour cela que je te confis l'éducation de mon fils. Sache que jamais je n'aurai pensé faire cela un jour, tu me connais assez pour savoir que je n'aime pas dépendre des autres. Tu as gagné mon respect au fil des années, et c'est pour cela que je suis prêtre à faire cette concession. Rajouta la prêtresse, plongeant son regard dans les profondeurs les plus intimes des pupilles de l'alpha.

Anianka & Rhaegar

Ces mots avaient été sincère, son coeur avait parlé et le coeur du guerrier avait entendu. Il colla son front contre le sien et ce geste donna un frisson à la douce Anianka. Pendant ce court instant, elle sentit son souffle chaud caresser sa truffe, son odeur masculine se mêler à la sienne plus délicate. Ce contact était pourtant simple, mais non sans un sentiment profond de connexion. Alors qu'il recula son visage du sien, elle releva doucement le museau en effleurant le sien et lui souleva une mèche de sa belle chevelure blanche qui lui tombait sur les yeux.
Elle resta quelques longues secondes à le fixer avec un sourire satisfait, puis elle dévia ses prunelles envoutantes sur son fils qui griffait nerveusement le sol avec ses pattes. Elle haussa un sourcil, attendant de lui qu'il daigne répondre à son alpha, son visage s'étant refroidi radicalement.

Je ferai ce qui est nécessaire pour le bien et la sécurité de la meute, Alpha Gloriel. Répondit Rhaegar avec sa grosse voix, accentuant ses paroles d'un léger mouvement de la tête en direction du chevalier.

Il soupira grossièrement entre ses naseaux et pivota son regard dur sur sa mère, qui avait détendu son visage avec un sourire rassuré et espiègle. La prêtresse se releva et secoua lentement le haut de son corps pour se débarrasser d'une quelconque saleté qui aurait pu se poser sur son beau pelage. Elle avança d'un pas, roulant de ses épaules avec sensualité.

Je crois que l'affaire est entendue. Conclut-t-elle avec plus de sérieux, la mine un peu plus critique.

Elle lança un regard en biais à Rhaé qui comprit aussitôt ce qu'il avait à faire. Sans tarder, il se leva à son tour et après une dernière salutation, il leur tourna le dos et s'en alla d'une démarche similaire à celle d'un ours, les pattes lourdes, la gueule basse et l'échine relevée. La fille de Morrow l'observa s'éloigner et lorsqu'il fut assez loin, elle tourna son attention sur le Roi.

Veux-tu marcher un peu ? Proposa-t-elle d'une voix doucereuse en battant lentement des cils.

Anianka

Ses pas étaient alanguis, son corps se mouvait avec légèreté et poésie. A côté d'elle, le chevalier semblait plus fatiguée et tendu, il marchait comme si il traînait derrière lui un poids douloureux.
Elle fixait avec sérénité le chemin qui s'offrait en face d'eux, chemin de pierres tracé entre les roses et les dunes. Quelques rayons parvenaient à se faufiler entre les nuages bas à l'horizon, dardant des traits de lumières par ci et par là dans l'obscurité de cette atmosphère chargée. Un sourire plaisant égayait le visage encore jeune de la prêtresse.

Tu sembles fatigué, es-tu sûr que tout va bien ? S'enquit-elle en tournant ses prunelles chaudes sur l'alpha.

Un silence apaisant s'installa et elle le savoura avec douceur, c'était agréable de marcher simplement aux côtés du mâle balafré. Il avait dû en vivre des aventures et des violences, le calme devait probablement le reposer aussi. Le paysage n'était pas ce qu'il y avait de plus beau, le ciel était gris, une chaleur encore lourde tombait sur leurs épaules, mais les oiseaux chantaient toujours, les roses continuaient de rependre leur doux parfums affriolants.

Tu n'es pas seul. Souffla la prêtresse rose en clignant que d'une paupière, un sourire amusée dévoilant sa magnifique dentition blanche un court instant.

Elle dévia le regard d'un air un peu gêné, elle ne souriait pas toujours comme cela. C'était pourtant son sourire le plus sincère et le plus délicieux. Voulant écarter ce passage, elle lui donna un coup d'épaule et se mit à trottiner souplement, ses pattes frôlant le sol à la manière d'un renard. Elle lança un regard taquin par dessus son épaule, sa queue relevée à la verticale dévoilant ses cuisses touffues avec provocation.

Eh bien, serais-tu trop vieux pour me rattraper, Alpha Gloriel ? Défia -t-elle avec malice en tirant la langue, découvrant son petit piercing.

Anianka

Le chevalier n'hésita pas longtemps et s'élança vivement à ses trousses. Anianka accéléra l'allure d'un coup mais sa gestuelle était toujours aussi élégante. Elle sentit qu'il s'approchait et l'excitation monta dans sa poitrine. Elle était rapide et aussi souple qu'un félin, alors l'esquiver ne fut pas trop difficile, il l'avait probablement sous-estimer derrière son apparence fragile. Un doux rire cristallin résonna d'entre ses mâchoires ouvertes, qu'elle referma aussitôt pour peindre une expression farouche sur son visage. Son corps se pencha lestement et d'un bond sur le côté elle se jeta par surprise sur le chevalier, tombant avec lui dans une longue roulade. Ils déballèrent une légère pente ainsi, leurs corps mélangés, puis Anianka parvint à prendre appuis sur ses pattes et à stopper ce manège étourdissant, plaquant les épaules du guerrier au sol. A moitié sur lui, les pattes avant tendues, elle le dévisagea de ses grands yeux en amande, un sourire triomphant remontant en dessous ses yeux avec un charme délicat.

Vieux.. Et lent. Taquina-t-elle en haussant des sourcils.

Notre cher alpha aurait-il besoin qu'on lui masse les coussinets ? Rajouta la prêtresse d'une voix moqueuse dont la tonalité se voulait exagérément apitoyée.

Elle gloussa brièvement et se dégagea de son alpha, sa queue touffue vint se frotter contre son visage et y déposer une forte odeur de rose sensuelle.

Elle s'éloigna de quelques pas le temps qu'il se relève et se mit face à lui, sa queue haute sinuant derrière elle. La poitrine relevée ainsi que la tête droite, elle montrait une posture fière et dominante, une posture qui aurait été agressive si elle n'avait pas été aussi proche du bicolore.

Allez, je te laisse une dernière chance. Promis, je serais plus douce..

Un sourire, plus féroce cette fois-ci, vint accentuer la mine sauvage qu'elle se donna. Cette expression changeait beaucoup de celle qu'elle avait l'habitude d'afficher, cela lui donnait un petit air de femelle redoutable, de guerrière sexy.

Anianka

Il s'approchait, doucement, presque mielleusement et seul un idiot n'aurait pas pu prévoir une contre attaque de sa part. Son corps fut mis à terre rapidement et elle se retrouva à la place du chevalier quelques secondes plus tôt, allongée sur le dos. Elle posa une patte sur son épaisse poitrine balafrée et l'admira d'un air charmé, un sourire timide remonta sur ses pommettes rougies.

Uniquement parce que je me suis laissée faire. Son sourire s'agrandit sur son visage et bientôt ses babines se relevèrent tellement qu'elle montra, encore une fois, sa ravissante dentition.

Leurs truffes se frôlerent, elle sentit son souffle chaud et son corps se mit à frémir. Le désir de venir lui mordre le bout du nez était présent mais elle se retint, esclave de ce grand guerrier. Elle n'eut pas le temps de répondre à sa plaisanterie qu'il frotta son museau le long du sien dans une étreinte tendre et délicate. Elle se laissa emporter par ce geste et ses paupières se fermèrent pour savourer ce toucher sensible. Son cœur s'emporta dans sa poitrine, fort et rapide. Une aura particulière se dégagea de la femelle, son effluve sembla devenir plus forte, plus attrayante, alléchante même. Les chaleurs étaient encore présentes et ce simple geste avait suffit à réveiller tout un tas d'hormones, à faire entrer le sang de la belle en ébullition, à faire briller ses yeux d'un éclat unique.

Si elle pouvait ronronner, ce serait un chant merveilleux qui ferait vibrer son corps en cet instant. Elle se permit une léchouille sur sa joue, puis ses yeux fins le fixèrent avec délectation, les paupières basses. Elle était friande et bien que dominante, elle aimait aussi parfois qu'on la domine, c'est pourquoi elle se laissa faire sans montrer aucun rejet. Ses pattes avant longèrent le col du chevalier avec une douceur exquise, l'invitant à s'approcher encore un peu plus, afin qu'il puisse sentir son coeur battre contre le sien. Afin qu'ils puissent faire qu'un.