La lumière · Épreuve · Mido

Vert.
Vert comme ses yeux. Vert comme ceux de Sobieski. Comme une part de ceux d'Edmound. Comme ceux d'Anastasia. Comme le trèfle, conservé en mémoire de la leçon de Quartz. Elle se sentait bien, dans le vert, la couleur lui rappelait beaucoup de choses qu'elle appréciait.

Peut-être l'aurait-on mise dans le bleu pour son caractère semblable à la dragonne. Ou dans le rose, pour sa beauté et son goût pour l'esthétisme frisant un peu le superficiel parfois. Et pourtant... Nocera se sentait bien chez Mido, pour l'ingelligence logique qu'elle se pensait posséder. C'était le dieu de la Vivacité d'Esprit qu'elle avait eu envie d'aller voir, auquel elle s'était senti liée. Elle qui pourtant portait les teintes des deux autres sur son pelage en plus d'en avoir eu les stéréotypes, c'était chez le Raptor qu'elle s'était rendue, au matin, après être partie avec Sobieski pour leurs épreuves.

Frère qu'elle retrouverait sans doutes après, pour attester de sa réussite ou non, et cas échéant pour elle lui montrer ce qu'elle aurait accomplie aussi.

Dans la tanière, baignée non pas dans la source toxique mais dans la lumière émise de celle-ci, Nocera se sentait relativement bien, confortable, comme dans un cocon. Un endroit propice à la réflexion avec son ambiance silencieuse, les bruits de l'extérieur étouffés. En paix, seule face à sa déité désirée, sans autres, sur lesquels elle posait le plus souvent un regard indifférent, parfois frustré.

Elle posa ses prunelles sur la statue, et lâcha son offrande, un rongeur. Elle n'était pas exactement forte à la chasse, elle compenserait avec son esprit.

Et elle ne se fatigua pas à énoncer l'inutile, l'évident. Elle était prête, et attendrait de voir si le dieu lui accorderait la grâce de sa présence.

Vert.
Vert il était, brillant de sa lueur vive, au-dessus d'elle, la couvant d'un regard patient mais affûté. Massif, il était, de sa grandeur divine et de son aura de puissance. Nocera se sentit déglutir, légèrement, impressionnée par l'apparition plus que ce qu'elle n'aurait voulu l'admettre. Mais elle se sentit prête dès l'instant où il salua son nom, sa demande d'être attentive la plongeant immédiatement ensuite dans un état de concentration avancé.

Les énigmes vinrent, se suivirent, et Nocera écouta.
Elle hocha la tête plusieurs fois, après chaque énoncé, pour montrer qu'elle avait retenu les phrases. Une fois qu'elle eu tout, elle inspira et opina à nouveau pour signifier qu'elle réfléchissait, désormais. Et ses méninges se mirent à tourner dès lors.

La première énigme lui apparut après un peu de temps, et ce fut la dernière phrase qui donna le sens à la première, et qui lui révéla l'information ; car elle avait juré face à son frère maintes fois alors elle la lui donnait, se rappela les débats entre les adultes qui s'échinaient quelque fois à se la limiter entre eux pour pouvoir chacun intervenir, et en obtenir donc le droit. Le reste fit sens une fois qu'elle eu la réponse, qu'elle délivra à voix haute. "La parole."

La seconde, elle en connaissait déjà la réponse, car il n'y avait que cela pour être ainsi problématiquement mis en danger s'il était partagé entre de multiples détenteurs. Une personne de plus à l'avoir était une personne de plus à potentiellement le partager. "Un secret."

La dernière lui posa un peu plus de soucis, si bien qu'elle en eu une moue, les rouages virtuels de son esprit s'agitant plus vite, avec plus de grincements. Elle pensa initialement à une âme s'envolant aux cieux, mais écarta cela bien vite, trop littéral et illogique. Les choses immobiles et vivantes qu'elle connaissait furent les plantes, mais aucune ne s'envolait, elles tombaient ou fanaient. Sauf... et ce fut là qu'elle comprit. "Oh... une feuille, au vent." conclut-elle, dans un murmure.

Elle reposa son regard clair sur Mido, et se laissa un instant l'admirer encore, et finalement salua respectueusement avec un signe de tête et un autre soupir un peu transfixé. "Merci, Dieu Mido."

D'avoir autorisé à passer l'épreuve, d'être venu.

Un problème.
Elle s'était visiblement trompée, puis-ce que le dieu s'adressa à elle, transformant élégamment une possibilité de rattrapage en une nouvelle épreuve. L'exigence mordit un coeur, lui injectant de la déception. Envers elle-même. La jeune défaillit un peu et se se ramassa sur elle-même, perdant de sa hauteur et courbant son cou rempli de cheveux. Les paupières fermées lourdement, il passa une seconde pour respirer et reprendre un peu d'air.

La plus longue et la plus cryptique avait été la première, la probabilité qu'elle s'y soit trompée était plus forte, dans ce cas. Si ce n'était la parole, il s'agirait d'un autre mot féminin, qui serait donné par la personne à l'oral si c'était ainsi nommé. Parfois rendue dans un temps limité, donc à être donné rapidement selon le contexte.
Et illumination.
Lors d'une interrogation, le temps pouvait presser, ou lors d'un jeu de rapidité et de savoir. Le droit de rendre à quelqu'un nous ayant parlé, et son absence pouvait effectivement causer le doute car ne laissant comme sa mauvaise réponse que le silence. Nocera comprit, elle put se corriger. Tout faisait sens, et elle comprit qu'elle n'avait à être déçue d'elle-même, car même son erreur avait répondu à la logique. Même si préférence de la Lazuli aurait été de trouver du premier coup.

"La première, la parole. Il fallait dire 'Une réponse'." put-elle enfin délivrer, comme l'avait annoncé l'énigme elle-même.

Elle dressa les oreilles, et s'inclina humblement à nouveau.