Aux frontières d'une nouvelle ère [RP de meute à garder]

Quelque chose n'allait pas et Quartz s'avéra être finalement très mauvais menteur. N'importe qui pouvant le voir aurait pu croire que s'il n'était pas déjà fantôme, il en avait vu un tant son visage reflétait l'inquiétude. Habituellement, dans ce genre de rassemblement, il fuyait la foule, celle-ci, n'hésitant à le traverser quand elle était trop dense, Quartz avait toujours haït ce genre de rassemblement pour cette raison. Pourtant cette fois-ci il semblait fuir les regards eux même alors qu'il s'était toujours plains qu'on ne le voyait pas, pour aller se réfugier quelque part  entre des rochers sur le côté, pouvant ainsi voir les chefs lazulis ainsi que les entendre sans pour autant être forcément vu. Il n'y avait rien pourtant qui semblait avoir changer chez lui, ça ne l'avait pas empêcher de s'enfuir en rase-motte jusqu'à ses cailloux. Il avait d'ailleurs fui encore plus vite lorsque le regard d'Anianka s'accrocha sur le siens, il lui avait à peine rendu son sourire.

S'allongeant, il posa sa tête sur ses pattes avant, attendant que le discours se fasse sans vraiment s'y intéresser pour ne pas dire qu'il n'écouta rien. Encore une fois, rien d'inhabituel mis à part que cette fois-ci, ce n'était pas sa mauvaise foi qui était à l'oeuvre mais plus l'inquiétude qui l'avait saisi. Le mâle comprit vaguement qu'il y avait de nouveaux rangs mais comme il ne comptait pas changer le sien, l'information rentra dans une oreille pour en ressortir par l'autre.
Ses oreilles se dressèrent par contre sur l'officialisation de la disparition de Neït. Il était au courant, il en avait entendu parlé mais il avait fortement espéré qu'on réussirait à retrouver sa cousine. La nomination d'un nouveau prêtre, un petit jeune qu'il ne connaissait que parce qu'ils vivaient dans la même meute, comme on reconnaît le gamin d'un voisin à qui on ne parle jamais, confirmait que jamais elle ne reviendrait. Ça l'embêtait fortement, pas parce qu'il avait quelconque attache affective avec la louve mais parce qu'elle était prêtresse de la même déesse que lui et qu'il devait absolument lui poser quelques questions, le fait qu'ils étaient cousins l'arrangeant énormément. L'intérêt était perdu avec le gamin, il n'avait même pas l'expérience pour rattraper. Tant pis, il irait voir Aninaka, elle servait peut-être la Tigresse et non la Dragonne mais elle était prêtresse aussi. Oui, il irait lui demander à elle... mais pas tout de suite, fidèle à elle même, elle s'affichait en ouvrant un débat dont le seul intérêt était probablement de testé et d'entendre les réponses des autres mais surtout des alphas.
Ce n'était pas grave, il  attendrait la fin du rassemblement, lui, tout ces trucs de politique et de décision, ça ne l'intéressait pas, surtout si ça ne le concernait pas plus que ça.

Le fantôme souffla par la truffe, il espéra que ça ne soit pas trop long.

TOWER

Allongé au milieu des pierres et des talismans, ton regard se perd. Tu penses aux secondes qui passent et au pouvoir qui grandit, chez les meutes, dans les coeurs, ailleurs. Le temps, indomptable, méprisable. Puis l’appel des meneurs. Comme contrôlé par un pantin, les fils se tirent et le corps se lève. Avalon sort de son entre et s’approche de l’assemblée. Ses iris dépareillées se rivent sur les Alphas, il s’assoit et attend. Un frôlement d’épaule, un sourire, Anaël venait lui aussi d’arriver. Son odeur du printemps le trahis. Le prêtre répond à son parent par un petit hochement de tête et se reconcentre.
L’ailé lui, est quelque peu perdu. C’est son premier rassemblement chez les Lazulis, c’est moins martial que sa famille et pourtant ça semble plus dur. Il cherche du regard un instant son amant et le trouve, cette image lui arrache un petit rire. Parce que Lieutenant tu fixes les meneurs avec tant d’intensité, une intensité morbide, comme si tu avais regardé ce spectacle des dizaines de fois. Parce que Lieutenant tu sembles si fatigué; fatigué car tu connais les mots par coeur, les démarches, tout. Tu l’as déjà vécu et tu le vivras encore. Heureusement cette fois tu n’as pas envie de tuer le meneur. Anaël te regarde, ton visage s’adoucit. Puis le discours débute.

On félicite Avalon et il se contente d’hocher la tête en signe de remerciement. Puis on annonce un conseil, et son père est nommé. Le prêtre tourne la tête vers le concerné, légèrement… surpris. Non, plus que ça, inquiet. Il sait ô combien Lieutenant est un stratège, nombre de plans qu’il a planifié, de guerre qu’il a chanté, de trahisons qu’il a dévié. Et voilà que tout recommence ?
Le borgne ne bronche pas. Au fond de lui, quelque chose tremble. Anaël tu le ressens aussi.

— J’accepte.

Pourquoi ne refuse t-il pas ? Parce que ce serait comme demander à un poisson d’arrêter de nager. Erèbe Amans Lieutenant, tu es ici en ce bas monde pour être les pensées des soldats qui tiennent les épées.
L’annonce des nouveaux rangs étaient appropriés selon le borgne, plus doux qu’à son temps cependant, les assassins ne sont pas encore au rendez-vous. Cela ne saurait tarder, les tensions grimpent entre les meutes.

Puis un nouveau meneur. Tout du moins, l’annonce d’un nouveau meneur. Un frisson parcourt le corps d’Avalon. Il se demande qui aura le courage de succéder un Alpha, il se demande qui se voit aussi pur que la justice.

— N’est-ce pas un peu rustre de penser ainsi ?

Ce n’est plus un frisson mais un sursaut. A ses côtés, son parent venait de prendre la parole, faisant claquer ses ailes dans son dos tout en levant la gueule. Il n’y avait aucune moquerie dans sa voix, aucune confrontation, de la simple douceur et du calme.

— Père …
— Laisse moi finir Avalon. Je ne suis que nouveau ici, j’apprend encore à m’adapter à votre hiérarchie, là d’où je viens nous n’étions que des chevaliers sans roi.
Il fait une légère pause.
— J’espère ne blesser personne en relevant cela mais, vous parlez de défense, de légions, d’espion et de renforcer vos frontières… comme si vous prépariez une guerre. Comme si vous alliez sacrifier la vie de vos loups. Êtes vous allez voir les meneurs des autres meutes, pour trouver réponses à ces crimes ? Avez vous cherché à discuter avant de fermer vos murs comme cela ? Des suspections, ce sont avec des suspections qu’on fait couler le sang. Vous semblez si effrayé par les autres meutes, je me demande encore même pourquoi elles sont là. Vous êtes sous les ordres des mêmes dieux, des mêmes croyances, vos terres sont vastes, pourquoi un changement vous effraie ?

Anael reprend un instant son souffle, son regard bien trop tendre pour ce genre de propos est toujours posé sur les deux meneurs.

— Peut-être qu'une simple discussion entre meneurs des autres meutes aurait été préférable avant d'hurler aux préparations martial. Les Lazulis possède de nombreux guerriers mais aussi de nombreux jeunes nés et jeunes adultes, inquiéter les mœurs avant d'avoir de preuves solides me semble déplacé.

Le prêtre baisse légèrement les oreilles et pose une patte devant l’ailé, comme s’il craignait qu’à tout moment on l’attaque. Ses pensées sont bien trop différentes, ici ils ne réfléchissent pas ainsi, ils ne parlent pas ainsi. Ici c’est différent et on va lui arracher les plumes pour cet écart.

Avalon avait rivé tout son intéret sur son parent, mais la voix de l’autre prêtresse le fit grincer des crocs. Comment un esprit peut-il être aussi étroit en étant prêtre ?

— Allons Anianka, nous ne te demandons pas de forger des enfants à partir de rien, on nous demande de simplement les guider et de ne pas les laisser dans l’ombre.

Premier rassemblement.

Cela semblait encore plus terrible que ce à quoi Leikn aurait pu s’attendre. Mal à l’aise, Leikn tenta toutefois de rester calme aux côtés de Teddy. Ce dernier n’avait pas très bonne mine, ses traits creusés et ses pattes bandées emplirent l’esprit de la louve de questions. Toutefois, ils étaient bien trop entourés pour que l’ancienne solitaire se permette de le questionner en public. Après tout, Mister Bélier ne voudrait pas que tout le monde le prenne pour un loup qui se plaint de la douleur. Aussi, la Licorne demeura calme, écoutant les propos des alphas. Le nom de Teddy se fit entendre, suivit du sien, faisant monter une vague de méfiance chez la louve en sentant des regards peser sur elle. Le fonctionnement du clan sembla alors basculer, sans pour autant que Leikn en comprenne les enjeux. Son intégration était encore bien trop récente pour comprendre parfaitement ce qu’il se passait.

De nombreuses disparitions étaient à déplorer, datant d’avant l’arrivée de la louve dans le clan. Astaroth annonça également sa démission, laissant un poste d’alpha libre. Leikn lança un coup d’oeil à Teddy, tenterait-il de prétendre à ce poste ? Ou préférait-il conserver sa liberté ? Arriva alors Anianka, une des trois prêtresse dont la présence procura un frisson à la louve qui ne put détourner le regard. La prêtresse porta alors son attention sur Leikn qui affronta son regard avec défi. Pourtant, on pouvait remarquer que la louve était loin d’être tranquille. Pour tout dire, cette louve l’effrayait. L’ancienne solitaire avait une dette à son regard et cela ne la rassurait pas du tout, son instinct lui disait de se méfier d’Anianka, un pré-sentiment qui commençait de plus en plus à la rendre parano.

Anianka prit alors la parole, tandis que les oreilles de Leikn se couchaient sur son crâne. Ce fut le coup d’épaule que lui fit Teddy qui la sortit de son observation. La louve lui adressa un sourire, tentant de sortir Anianka de sa tête, se détournant des nombreuses interventions.

« — Hé oui, la vassale des îles fait enfin parti officiellement de ta meute !»

Pour autant, cela permettrait-il à la louve de se sentir plus en confiance ? Moins tourmentée ? Rien n’était encore moins sûr de ce côté… Désormais il était question d’ennemis, d’affrontement… Des mots qui ne disaient rien qui vaillent à la louve qui savait ô combien les guerres pouvaient être dévastatrices.

En retrait, Mozarthamès assistait au rassemblement.

Ce n’était que par courtoisie à l’égard de Gloriel qu’il avait répondu à l’appel qui sonnait comme vide d’intérêt à ses oreilles. Plus rien en l’intéressait ces derniers temps. L’on évoqua la disparition de Neït, ce qui raviva un peu plus sa douleur et sa colère. Les meneurs discutaient, mais qu’attendaient-ils pour agir ? Son regard glacial se posa avec dégoût sur tous ces porteurs de glowstick. Comment pouvaient-ils croire encore en ces dieux perfides ?! Certains murmures montèrent, on lança quelques regardes aux membres de la famille de Neït dispersés par-ci et par-là.

Par la suite, Mo’ ne suivit que d’un vague intérêt les multiples interventions. Tout cela l’indifférait. Froid, le païen se détourna avant de quitter les lieux, rejoignant sa tanière dans laquelle il se sentait plus à l’aise. Ces rassemblements n’étaient que gâchis, écouter tous ces loups ne représentait que futilité à ses yeux. L’ancien disciple d’Ao regrettait le temps où il pouvait se blottir contre ses mères et ses soeurs en cas de problèmes, maintenant, il n’y avait que le froid et la solitude pour le bercer.

Guerre ou pas guerre, Mo’ trouverait bien le moyen d’obtenir sa vengeance, car ici il n’était plus question de justice, uniquement de verser le sang en dédommagement de celui qui avait été versé. Oui, Mozarthamès prévoyait d’emprunter un sentir qui n’aurait probablement pas de fin, un sentier sans justice, sans notion de bien du mal, mais qu’importe ? Il était temps pour lui de trouver un sens à sa vie, avec ou sans lien avec sa meute.

Anianka

Anianka écouta avec une attention particulière les paroles de chacun, ses yeux observaient également les réactions dans la foule, des réactions qui lui fit rapidement bouillir le sang. La prêtresse rose darda son regard noir sur certains, gardant le silence avec impatience. Elle passa sur cette histoire de gamins à éduquer, car après tout ils soulignaient simplement quelque chose que les prêtres appliquaient déjà. Ses yeux roulèrent en direction du jeune fils de Neit qui s'en allait de la foule, elle le suivit un instant, une oreille toujours tendue sur les conversations. Elle irait très certainement toucher quelques mots avec ce jeune mâle, elle lisait en lui une âme perdue qui avait besoin d'un guide. La mort de Neït était désormais officielle et que la meute soit si indifférente était scandaleux, le fils de Neït avait toutes les raisons pour vouloir se venger et Anianka le comprenait mieux que personne.

Elle tourna son museau vers les Alphas lorsqu'ils répondirent à toutes ces agitations, le visage glacial, puis ses prunelles allèrent vers cette foule peureuse.

Je suis pour le Conseil, tant que les alphas gardent le pouvoir de le diriger. Lança-t-elle d'une voix suffisamment audible don le ton était solennel.

Elle marqua une pause, elle s'était relevée pour marcher doucement, longeant la foule sur le côté. Son ventre arrondi était parfaitement visible, sa grossesse avait déjà bien commencé et elle savait pertinemment que personne n'oserait l'attaquer dans ces conditions.

Vous parlez comme si vous étiez des gosses apeurés. Non mais regardez vous la queue entre les cuisses ! Dit-elle avec indignation, sa voix accusatrice s'élevant davantage.

Vous dites vouloir des preuves alors que trois de nos membres ont disparu, tandis que l'une de vos prêtresses se faisait assassiner, une autre se faisait agresser sur son propre territoire par l'alpha des Etelkrus, Alys. Quelles autres preuves voulez-vous de plus ? Ses yeux lancèrent des éclairs sur tous ceux qui croisèrent son regard tandis que sa voix pestait.

Cette guerre que vous cherchez tant à esquiver est déjà lancée, cette guerre ce sont eux qui l'ont commencé en venant tuer et agresser les vôtres ! Parce que cela ne vous touche pas personnellement alors vous vous soumettez ? Et si c'était l'un de vos enfants le prochain à être enlever, l'une de vos soeurs qui se faisait agresser ?

Elle arrêta sa marche non loin des deux alphas. Elle planta son regard, devenu plus neutre, dans chacun de leurs yeux. Sa voix se fit plus calme, plus douce :

On m'a dit lorsque je suis arrivée pour la première fois ici, que au délà d'être un clan aux liens hiérarchiques définis, nous étions une famille.

Elle tourna la tête face aux autres membres de la meute, son regard s'arrêta sur Koellya, la revenante qu'elle vit fuir la foule aux talons du jeune Mo'.

Une famille se doit de se protéger, de se soutenir et d'être unie. Neït n'est plus, Saitan est peut-être toujours en vie et nous nous devons de la secourir, de respecter les valeurs de notre meute, à savoir l'une d'entre elles : la protection.

Elle fit une courte pause, ses oreilles étaient droites, sa queue fouettait l'air derrière elle, plus basse que d'ordinaire en présence des alphas.

Koellya est la seule à être revenue, peut-être est-t-il encore temps de vous montrer courageux pour qu'elle se sente en sécurité et qu'elle nous révèle ce qu'elle a vécu.

Sinon, ce qu'elle déclarera n'aura aucune utilité.. et elle se sera mise en danger pour rien.

« Aux Frontières d'une Nouvelle Ère

« Spleen & Queen


Spleen restait relativement silencieuse, discrète, et écoutait en pensant maintenant complètement à autre chose. Son esprit était accaparée par les trois petites boules de poil qu'elle avait laissé dans sa tanière et qui dormait paisiblement depuis bien trop longtemps déjà. C'était étonnant... En fait, c'était inquiétant... Elle espéra qu'ils ne soient pas sortis faire une bêtise dans son dos, ou pire, parti retrouver seuls leur père adoré qu'ils ne voyaient pas assez à leur goût. Le sourire vague de la blanche se crispa alors qu'un élan de manque lui serra le coeur. Si seulement elle pouvait former une famille normale, complète... Avec Sly à ses côtés. Mais l'un comme l'autre ne pouvait quitter leur meute ainsi... Heureusement elle avait pu cacher sa maternité jusqu'au bout de la grossesse et l'existence de ses loupiots qui sortaient encore très peu du fond de sa grotte restait peu connue. Elle craignait le moment où l'on viendrait lui demander des comptes, où l'on questionnerait sur le père des beaux louveteaux qui ne semblaient ressembler à personne d'ici. Combien de temps tiendraient ses mensonges avant qu'on ne comprenne que son compagnon était d'un clan adverse ? Elle l'ignorait, mais priait Mido pour que quoi qu'il en soit ses louveteaux n'ai jamais à payer le prix de leur amour. Elle ne voulait pas de se genre d'injustice pour eux. Lorsque la conversation augmentant d'un volume de décibel, les oreilles de la Prêtresse tiquèrent et elle reporta son attention sur Anianka. Fille de deux clans, héritières de deux louves que tous opposaient... Ce n'était un secret pour personne. Peut-être Banhir, Queen et Nyoka auraient une vie aussi stable et prospère...

Tiens d'ailleurs... La Prêtresse de Moiro semblait attendre le même genre d'heureux événements qu'elle avait eu la chance de vivre tout récemment... Ce serait le comble que son compagnon soit également d'ailleurs... Spleen sourit pour elle même en imaginant les Lazulis à la mine déconfites en apprenant que leurs Prêtresses allaient voir ailleurs par manque de mâle... Intéressants. Les prunelles froides de la louve se tournèrent vers l'entrée des grottes et ses yeux s'arrondirent de surpris et d'inquiètude en voyant une queue rayée de bleu disparaître derrière une roche. Ce n'était ni le lieu ni le moment de présenter à tous le monde les jeunes louveteaux qui venaient agrandir leurs rangs. Ce n'était vraiment... Vraiment pas le moment. Et c'est évidemment maintenant que Queen apparue entre deux membres des Lazulis, comme si de rien n'était et comme si elle était tout à fait à sa place et déclara de sa voix fluette de louvette :

« Jveux bien être Alpha moi ! J'ai plein d'idées Chef Gloriel ! »

Triomphante, conquérante, la gamine s'avança un peu avant de s'asseoir fièrement et la queue haute au milieu des loups qui regardaient tous dans la direction de Koellya. Petite miraculée revenue d'on ne savait où, mais probablement de là où Neït avait périt. Spleen déglutit en faisant les gros yeux à sa fille, tout en cherchant désespéramment ses deux fils dans l'assemblée. Avaient-ils suivis leur soeur ?

« Hé ! Ecoutez-moi ! Vous voyez bien qu'elle a rien à dire, elle !    »

Râla la loupiote blanche et grise.

Tu étais figé. Coupé de toutes paroles. Le cœur battant à t'en rompre les côtes. Il y eut d'abord la peur. La peur de ne pas être à la hauteur, la peur de ne pas être celui qu'il fallait pour un rôle aussi important. Tu n'arriva pas à répondre lorsque l'on nomma ton nom. Figé, terrorisé comme un chevreuil devant des phares de voiture. Tu vivais de loisirs, d'émerveillement, de douces conversations, d'amourettes. Les responsabilités, ce n'étais pas pour toi. Tu avais peur, peur d'être forcé de changer, peur de te faire reprocher de ne pas prendre un rôle qui ne t'allais pas.
Ton regard rouge se tourna vers le sol, honteux. Les oreilles basses, tu n'arrives pas à prononcer un seul mot.

Tu te vois rapidement soulagé que l'attention n'est pas sur la nomination. Les discussions fusent en tout sens. Les attaques verbales, aussi.
Puis vint ce que tu craignait au plus haut point.
L'annonce d'une guerre.

Tu jeta un regard inquiet vers ton frère. Il avais l'air déçu, lui aussi.
Tu n'en croyais pas tes oreilles. Où étaient passées les valeurs fondamentales des Lazulis ? L'entraide, le refuge pour les plus faible, l'acceptation de tous ? Ils ne pouvaient pas se permettre une guerre. La meute était plus fragile que jamais, composée en majorité d'enfants, les adultes tous occupés avec leur éducation. Tes yeux se remplirent d'eau, ta gorge se serra. Ce fût plus fort que toi. Ta voix douce s'érailla en s'élevant à l'attention de l'alpha.

« On dirait entendre un Etelkru. »

Les larmes coulaient désormais sans gêne sur tes joues immaculées.

« Que diraient nos ancêtres s'ils nous voyaient maintenant ? Les Brethens, eux qui avait fondé une meute basée sur l'égalité, le respect, un refuge pour les plus faibles dont personne ne voulait jadis. Que diraient-t-ils en voyant que leurs descendants se sont transformé en une meute de meurtriers discriminatoires ? Nous ne valons rien si nous nous abaissons au niveau de ceux qui nous ont fait du mal. Une famille n'abandonne pas ses membres, faibles ou pas. »

Tu détourna le regard de l'alpha. Blessé au plus profond de ton être.
Ta truffe se remis à saigner, ton corps ne supportant pas le stress immense auquel tu étais confronté.
Si les Lazulis prenaient réellement cette voie, tu ne savais pas si tu resterais.
Un avenir bien sombre se profilait pour la meute.

« Aux Frontières d'une Nouvelle Ère

« Spleen & Queen


La louve blanche gronda face à l'agitation soudaine. Le comportement pourtant habituellement calme de leur Alpha Astaroth devint instable, chaotique. Elle sentit la colère et la peine qui se mêlait  alors dans son cœur et formait ce tourbillon violent en lui. La Prêtresse posa un regard inquiet sur le mâle sombre avant de chercher sa fille dans la foule. Queen avait été rejointe par Vahnir, ce qui, à la fois soulageait la jeune mère parce qu'ainsi ils seraient soudés dans l'adversité mais aussi l'angoissa davantage car deux de ses petits étaient à découvert et elle ne pouvait deviner où se cachait le dernier. Elle allait les rejoindre quand les paroles du Meneur en cours de passation de pouvoir revint à la charge avec des mots durs et impitoyables. Le pelage de Spleen se gonfla d'un coup, elle était interloquée par les mots violents du mâle à l'écharpe. Lysandre répondit quelques mots qui résonnèrent étrangement avec ce qu’elle pensait en cet instant, bien qu’elle n'ai connu l’histoire de la meute que par ce qu’elle en avait vaguement entendu à son arrivée. Et puis, les Raeders étaient sa famille de sang et de cœur, et bien que certains actes étaient affreux et condamnables, tous les pirates n'étaient pas à mettre dans le même sac. Un grognement rauque franchit les crocs de la Prêtresse. Elle pensait à Ajani et Limule, les enfants de Bree qui ne méritaient certainement pas d'être écorchés vifs sur de simples présomptions !

« Condamner à mort tout un groupe de loup, dont des enfants, pour les actes de certains d'entre eux n'est que barbarie ! Vous n'avez pas eu le même discours lorsque l'Alpha Etelkru s'en est prit à Anianka en nos terres. »

Cette histoire avait vite fait le tour des Lazulis, de manière plus ou moins réaliste, plus ou moins déformé. Mais là n'était pas le sujet principal. La femelle était prête à répliquer quand elle entendit son fils japper de peur. Instinctivement elle le chercha, angoissée. Lorsqu'elle le vit courir en direction des tanières, elle bondit en avant pour se placer au dessus de Queen.

« Il y a toujours eu d'autres choix que la guerre pour ceux qui réfléchisse un minimum. Puisque vous considérez faible tout ceux qui prône la paix, alors j’accueillerais avec plaisir tous ces loups dans le temple de Mido, le temps qu'il faudra pour trouver un second chef digne de ce nom capable de nous diriger avec sagesse, droiture et compassion. »

Cracha la blanche. Ses yeux de givre lançant un regard glaciale à Astaroth.

« Et cela ne fait pas de nous des faibles de pouvoir préserver l'équilibre de la paix, au contraire, cela fait de nous des loups meilleurs. »

Sur ces mots, Spleen poussa sa fille de la patte pour qu'elle avance et lança un dernier avertissement, en posant ses prunelles glacées sur chacun des loups présents :

« Une vaste Bibliothèque détruite sous les flammes.
Un concert de hurlements dans le noir d'une nuit.
Une rose tâchée de sang.
Tel est le songe que le Seigneur Raptor m'a offert. Il ne tient qu'à vous de réaliser ou non ce sombre avenir qui s'annonce. »

Puis elle rejoignit ses fils dans leur tanière, persuadée que la gamine blanche la suivrait.

Cependant c'était mal connaître l'enfant qui avait écouté avec attention malgré l’interruption de son frère. Elle fit quelques pas oui, pour donner l'impression a sa mère de suivre le mouvement, mais s'arrêta vite pour rester au milieu de l'agitation. Cette effervescence plaisait à la petite qui fixait les grands, un sourire en coin scotché aux babines. Elle ne s'était pas le moins du monde sentie rabrouée ou découragée par la réponse d'Astaroth, au contraire.

« Ce que je vois c'est que vous avez personne de mieux que moi pour vous remplacer. Personne d'autres ne veut être chef. Et un chef tout seul fait toujours des bêtises... »

Un large sourire fendit la poire de la louvette blanche. C'était pas vrai peut-être ? Elle était pas leur seul choix la tout de suite ? Maman disait toujours qu'un enfant seul faisait des bêtises, ou même qu'un loup trop solitaire finissait toujours par en faire aussi, alors pourquoi ce serait différent avec un Alpha ?

TOWER

Ca explosait de tout côtés, mais surtout dans l’âmes de l’alpha. Vieux, il se faisait vieux. Faibles, il nous traîte de faibles. Mais n’est-ce pas un acte de faiblesse, de gronder à la guerre avant de comprendre, d’anticiper, de réfléchir ? Il est le prêtre de la dragonne, de la force d’esprit, du calme et de la logique. Les langues claquent pour cracher des propos outrageants, les oreilles sifflent pour écouter des phrases blessantes. C’est une famille oui, mais au passé. C’était une famille. Maintenant, au présent, c’est une explosion.

Lieutenant a vu ça trop de fois, il s’approche d’Anaël et l’invite à quitter les lieux. Ce temps appartient à son fils, ses idées à lui sont trop vieilles et il ne veut pas s’impliquer dans un combat qui ne donnera rien, que de la cendre et des bleus. Le couple s’éloigne, quittant les lieux pour profiter de leurs derniers moments ensembles - mais ça ils l’’ignorent - .

Le prêtre ne peut pas laisser ça passer, suivant les pas de sa comparse Spleen le jeune mâle redresse la gueule pour prendre la parole.

— Je suis le porte parole d’Ao, je sais ce que faiblesse signifie, Astaroth, et ne pas vouloir provoquer une guerre n’est en rien de la faiblesse, bien au contraire c’est tout l’inverse. Il faut être fort pour vouloir protéger les plus démunies plutôt que de se jeter corps et âme sur un champ de bataille.

Il laisse son regard courir sur les loups en présences.

— N’oubliez pas, chers Lazulis, la faiblesse, la lâcheté, la traîtrise, tout ça est bien subjectif. Une mère sauvant son louveteau des crocs de son meneur pourrait être traité de lâche mais aussi renommé héro par son enfant. Alors pensez à deux fois avant de suivre aveuglément les ordres d’une pseudo justice basé sur la colère et le chagrin.

Avalon laisse ses iris se planter sur les deux meneurs.

— Et si les mots ne suffisent pas, si la guerre est inévitable, le temple d’Ao sera lui aussi ouvert pour le repos, la protection et le recueil.

Puis après un instant de pause, il reprend.


— Moi, prêtre d'Ao, m'oppose à une guerre et une mise en périls de notre nouvelle génération.

Anianka

Debout fièrement sur ses quatre pattes, la tête bien droite ainsi que la poitrine relevée avec dignité, la prêtresse de Moiro observa la foule réagir à ses propos avec un certain dégoût. Des faibles.. voilà ce qu'ils étaient, des pleurnichards. L'agitation monta au fur et à mesure que les mots coulaient de la gueule terrorisé de la jeune Koellya. Voilà une preuve bien concrète, ils étaient désormais fixés sur l'identité de leurs agresseurs.
Ses prunelles ardentes se posèrent sur Astralys qui la dévisageait sans crainte, questionnant sa grossesse du regard. Elle roula des yeux sur Gloriel, puis revint vers la vieille louve. Un sourire naquit sur les babines de l'inquisitrice, à la fois sombre et provocateur, une réponse clair à son interrogation.
Elle se détourna de cette puérilité pour écouter les paroles de l'Alpha Astaroth, des paroles brisées. Les paroles d'un faible.. Ou peut-être pas, son regard était emplit d'une colère vengeresse, d'une colère qu'elle ne connaissait que trop bien. Une colère qui vous donne des ailes et surtout, des armes.

Dans sa poitrine, son coeur se mit à battre plus fort, son sang bouillait dans ses veines. Elle retroussa sa babine supérieure, excitée par ce discours fougueux, son corps vibrait de la tête aux pieds et ses yeux luisaient. Le dominant finit par exploser, des larmes coulèrent sur son visage sombre avant qu'il ne déserte la réunion comme un lâche, comme un dominé.

Son excitation fut de courte durée lorsque d'autres voix se récrièrent dans l'assemblée. D'abord Lysandre, puis Teddy avec des paroles plus censées. Ses yeux plissés fixèrent lentement la fuite de certains petits, ainsi que le départ de Teddy et de Koellya, puis ils dévièrent avec furie sur la prêtresse verte. La queue de la jeune mère fouetta l'air derrière elle, impatiente. Mais elle n'avait pas tort sur un point, ils n'avaient rien fait pour élucider l'attaque d'Alys, pour la vanger. Le muscle de sa babine tressaillit, elle avait envie de réclamer son du et d'aller arracher la peau d'Alys sur son territoire.

Des loups meilleurs.. Les loups meilleurs sont ceux qui périssent les premiers. Elle se retint cependant de commenter, écoutant les paroles du troisième prêtre. Ses yeux s'écarquillèrent avec véhémence au fil de son discours pathétique.

Subjectif ? Répéta Anianka d'un ton cinglant, braquant ses iris froides sur le prêtre bleu.

Depuis quand la violation de nos règles et de nos valeurs est subjective, prêtre Avalon ? A vous entendre, vous prôneriez la traîtrise au même titre que la paix.

Vous parlez de nos ancêtres, vous parlez d'oeuvrer pour le bien, mais comment voulez que l'on survive dans un monde où les crimes sont impunis ? Nos ancêtres voulaient la paix, mais une paix nécessite aussi une justice équitable. Vous voulez vous barricader dans vos temples, et bah SOIT ! Allez vous enterrez et attendre que la guerre se passe. Vous prétendez défendre les Lazulis en promettant protection et accueil, mais là où il n'y a pas de justice, il n'y a aucune sécurité. En restant impassibles nous laissons les ennemis gagner du terrain !

Sa voix éclatait, sévère et intransigeante comme l'était celle de Morrow.
Elle se calma cependant lorsque Gloriel hurla, inspirant une grande bouffée par les naseaux. Elle l'écouta et attendit qu'il finisse pour reprendre.

Puisque vous vous entêtez à vouloir être inactifs, soyons le, suivons l'avis général et attentons de voir comment la situation évolue.

Elle était devenue étrangement neutre et compréhensive, peut-être grâce à Gloriel ? A vrai dire, elle savait pertinemment qu'argumenter n'amènerait aucune décision, alors elle misait sur le temps et la patience.

J'ai moi même vu ces images énoncées par Spleen, comme un avertissement de Moiro. Mon interprétation est cependant très différente. Nous verrons bien où cette paix nous mènera.

Elle fit quelque pas sur ces anciennes traces, s'apprêtant à partir.

Vous me trouvez probablement trop sévère, je ne demande pas à tuer tous les Readers, ni tous les Etelkrus pour la faute de quelques uns. Je demande une justice droite, de la compassion pour ceux qui ont perdu dans cette guerre, ainsi qu'assez de sagesse pour comprendre que la force réside dans l'union, et non dans la dispersion.

Son glowstick s'illumina sur sa poitrine, baignant son pelage d'un rose froid et séduisant.

Gloriel ne peut pas tout gérer seul, vous avez besoin d'un second guide pour vous unir, d'une Alpha qui soit à la fois intransigeante et juste. Vous avez besoin de courage pour surmonter vos peurs.

Un silence s'installa, très court.

Je me porte volontaire pour endosser ce rôle. Mais je refuse qu'un vote soit fait maintenant, je n'accepterais pas ce fardeau tant que vous n'aurez pas eu le déclic nécessaire.

Sur ces dernières paroles, elle tourna le dos à la foule et se dirigea vers l'Île aux roses.

Elle savait que ces paroles étaient durs, et surtout un peu choquantes. Une guerre est toujours quelque chose que l'on souhaite éviter, mais lorsqu'elle est à nos portes deux choix s'offrent à nous : se soumettre et encaisser les dégâts, ou se battre pour défendre ce que l'on a de plus chers.
En proposant ses services d'Alpha, Anianka savait que cela provoquerait des débats. Elle était déjà prêtresse et certains diront que c'est un rôle déjà trop important pour le cumuler à quelque chose d'autre. Mais n'a-t-on pas parlé de polyvalence ? Et quels autres choix ont-ils ? Anianka attendaient les enfants de Gloriel désormais, ils formaient un couple, et elle portait plus de couilles que la moitié de cette assemblée.
Elle est droite, elle est la justice incarnée.
Elle est la force dont ils ont besoin.