Comme un trèfle ♥ Crystal

Comme un trèfle

▬ ft. Crystal

Été 2019.
Bébé.

« [...] On dit que les amis, c'est un peu comme des trèfles à quatre feuilles : dur d'en trouver un, chanceux de l'avoir.
- Un trèfle... »

C'est parce que tu as voulu mordre, encore, que mes DeuxCornes te dit ça. Celui que sa meute appelait Teddy, prénom qui ne veut rien dire et que tu substituais tantôt à ce sobriquet qui me fus cher, tantôt par ce mot Papa qui le fait frémir et dont tu abuses pour plus rapidement le voir te laisser tranquille, darde sur toi ses yeux violets. Ceux avec lesquels il ne cesse de te dévorer. Il t'a toujours à l’œil, comme il a toujours un mot à te dire. Il ne cesse de te reprendre. Tout ce que tu fais vaut réprimande, explications, conseils pour t'améliorer et devenir une meilleure personne.
Tu n'y peux rien. Toi, tu réponds à tes instincts. Ceux que je t'ai soufflé, à ta naissance. Ceux qu'Augure, jolie mante logeant dans l'orbite d'un crâne, entretient. Ceux que tu t'inventes, aussi, dans une fierté qui noie mon cœur de mère.
Alors oui. Tu as essayé de le mordre, ce louveteau qui voulait devenir ton ami. Il s'était mis en une position étrange. Les deux pattes avants au sol, l'arrière-main relevé avec satisfaction. Tu avais prévu son attaque. Avait renchéri en claquant si proche tes dents de son œil que s'était ouverte sa paupière : blessures superficielles qui ne le rendrait borgne, mais qui te valait quelques regards incommodants par ces loups que tu ne respectais pas.
Ils ne comprenaient pas ! Tu étais une fille Oracle : il te fallait vivre bien plus qu'après ma mort, celle qui s’annonçait dans un proche future. Alors, tu te défendais. Avec tant de hargne !

Ta première approche, avec ce fils de catin, comme l'était la plupart des enfants de ce clan, ne s'était donc bien déroulé. C'est sans doute pour ça, qu'il ne t'avait exhibé, qu'il te conservait comme sa petite pierre précieuse : celle si tranchante qu'elle serait venu ébrécher les autres. Il te fallait désormais trouver un trèfle, une amie, pour montrer aux DeuxCornes que tu pouvais bien t'y faire, à cette vie de clan. C'était après tout pour ça, que je t'avais confié à lui : pour sauver ta peau, et même ta propre vie, en te protégeant des malédictions qui te pesaient. Ici, tu serais protégé.
Et, pourquoi pas, de nettoyer un jour tout ce sang souillé qui constituait les porteurs de lumière.
Il te parle encore, mais tu ne l'écoutes déjà plus.
Tu regardes vers l'extérieur, tu attends qu'il te lâche. Il finira par le faire : en s'occupant de Mésange, ou en cédant au sommeil qui creuse en carence ses yeux.
C'est ce dernier qui finit par avoir sa raison.

Et toi, tu t'échappes.

Oh, tu ne sèmeras plus de chaos aujourd'hui. C'est de bonne foi, que tu t'en vas : tu vas le trouver, ton trèfle, celui que tu pourras lui montrer. En échange, il te donnera son amulette : tu la veux tellement, c'est pour ça que tu as cessé de pincer ses pattes en sang. Il faut être une bonne fille, continuer de le nommer Papa : ainsi, tu obtiendras l'avantage, tu le sais. Tu veux être monstre sur ces terres, régner plus longtemps que moi : tu as bien raison, soit ambitieuse.
Sur ces terres Lazulis où tombent le crépuscule, tu cherches donc celui aux quatre feuilles. Tu veux que ce soit une fille, ton trèfle : les garçons poussent un peu plus tes vices. Une fille de ton âge, qui soit fille de vénérable reine.
Il n'en existe pas, souffle Augure.
Mais regarde : invente un trèfle avec celle-là.

Il y a une louvette de ton âge, non respectable mais que tu te forces à ne pas attaquer. Mes DeuxCornes serait fier de voir ce progrès forcé, cet auto-contrôle qui ne fait que lever une babine sur une canine au lieu de dents toutes déployées. Si tu la fixes de tes yeux étranges, tu restes pour autant à bonne distance : tu ne veux pas qu'elle te touche. Pas du tout.
Ta queue marque un petit balancement, de gauche à droite. Tu hésites à imposer ta parole, mais une question vient égratigner ta bouche. De ça aussi, il serait fier.

« Tu veux être mon trèfle ? »

Elle, la petite louve à l'odeur de sel, celui des larmes et non de la mer.

La petite trottinait doucement loin de chez elles, heureuse mais aussi très inquiète d'être partie seule. N'arrivant pas à comprendre sa mère qui semblait vouloir la garder pour elle, mais la repoussait en même temps, la petite ne savait plus sur quel patte danser. Sa réaction pouvait passer de l'énervement total à un silence lourd et pesant. Lorsque Crystal était partie, celle-ci l'avait laissé filé, la regardant de ses yeux froids et triste.

La petite avait donc profité de son escapade pour respirer les fleurs quels trouvaient, boirent de l'eau, se rouler dans l'herbe. Bref, rendre sa journée un peu plus joyeuse que le silence quotidien de sa maman. Peut être qu'elle pourrait aller voir les autres louveteaux en revenant? Ils avaient toujours un peu de temps pour jouer avec la louvette et celle-ci pourrait en profiter pour se détendre un peu avant de rejoindre sa mère, qui tenait à ce qu'elle soit présente. Se serait une bonne façon de terminer la journée!

Ayant laisser ses pattes la guider pendant qu'elle s'imaginait avec sa grande tante, celle-ci remarqua que bien tardivement le changement de paysage. Lorsque la grise s'en rendit compte, celle-ci s'arreta un instant, voulant contempler ce nouveau lieu mystérieux. La journée passe donc bien rapidement la Crystal, qui prit le temps d'explorer chaque recoin, admirant les plantes, admirant le ciel ou même encore les petits animaux qui passaient devant elle. La grise ne se rendit pas compte que le soleil commençait à se coucher, se concentrant sur le vent qui soufflait dans sa fourrure. Ce n'est que lorsqu'une voix lui parla, que la petite porta son attention sur l'autre femelle.

Instantanément, Crystal pencha la tête légèrement sur le coter, ce demandant ce que l'inconnue voulait dire. C'est quoi devenir un trèfle? Ça fait quoi dans la vie? On le devient en disant oui? Les oreilles de la jeune femelle tressauta alos que ses yeux remplies d'innocence se posèrent sur les pupilles étranges de l'autre. Il lui fallut un instant pour répondre, instant qui lui permit de formuler une question a peu près potable.

-Oui d'accord, mais c'est quoi être un trèfle? On le devient si facilement?

Les yeux de la louvette brillèrent de larmes alors que son cerveau enregistrait une information. Un trèfle, c'est supposé être précieux non? Comme les plantes? Une louve lui avait bien mentionné quelque chose dans ce genre la il y a quelque jours. Cela voudrait donc dire qu'elle deviendrait une personne précieuse à ses yeux?

Comme un trèfle

▬ ft. Crystal

Été 2019.
Bébé.

Elle ne semblait pas te comprendre, la petite fille à l'odeur de sel. Elle penchait la tête sur le côté, te regardais avec des yeux qui ne répondait pas à ta question. Peut-être ne parlait-elle pas ta langue, mais celle des sirènes ? Peut-être l'effrayais-tu. Le louveteau à qui tu t'en étais pris ne parlaient plus, en face de toi : il gonflait le poil et s'éloignait d'un vif pas, comme s'il avait le mal à ses trousses. Il avait bien raison. Tu préférais qu'on te fuit, plutôt qu'on cherche à te rapprocher.
Voir la crainte marquer le regard, c'était l'assurance d'une tranquillité gagnée. Celle où personne n'interférait dans la journée que tu menais, celle où tu étais seule et libre de mener ton combat contre eux.
A continuer à les observer, à apprendre du moindre de leur pas. A chercher le point faible pour mieux les piéger lorsque tu serais plus grande, et que ton désamour pour ce peuple aurait grandit un peu plus.
Mais peut-être finirais-tu par t'y faire, aux Lazulis ?
Il aurait fallu quelqu'un pour te reprendre plus que ce Papa. Ce n'était pas le cas, ça ne le serait peut-être jamais.

Alors, tu grandirais avec ton cœur noir et ton faux sourire, celui où se cachait ses dents dévastatrices.

Celles que tu gardais cachées, pour le moment : interdit de mordre celle qui devait devenir ton trèfle, parce que tu avais besoin d'elle. Elle ne t'évoquait aucune sympathie, juste un peu de curiosité. Si tu n'avais eu les souhaits de Papa en tête, peut-être aurais tu forcé un contact violent, au lieu de rester si calme, si immobile.
A la fixer, de tes yeux si étranges, alors qu'elle gardait le silence.
Elle réfléchissait encore. Tu voyais ses oreilles bouger, ses narines frémir.
Elle finit par te parler, et tu es un peu déstabilisé. Tu pensais qu'elle te dirait oui, et que tout serait finit : il te faudrait encore rester un peu, car à sa phrase elle ajoute bien des choses.

« Un trèfle, c'est comme un ami. Mais il ne m'a pas dit, si c'était facile de le devenir. Rare, ça peut être facile ? »

Ce sont des bonnes questions. DeuxCornes devrait t'en apprendre plus, la prochaine fois. Aujourd'hui ne serait-ce que l'ébauche d'un trèfle, alors...

La réponse de l'étrange louvette surprend Crystal qui la fixe un moment, incertaine. Un trèfle voulait donc dire être amie. Ohhhh génial alors! Crystal aurait sa première amie. Juste comme ç... ah? C'est rare? La suite rend la jeune louve un peu plus perplexe, mais elle répond rapidement par un sourire, sautillant presque sur place.

-J'ai pas d'amie! Alors on pourrait faire ça facilement? On a qu'à jouer un peu ensemble et on deviendra amie? Je crois?

La grise secoua légèrement la tête, faisant balancer ses cheveux or et rouge. Elle n'avait aucune réponse et ne savait pas du tout comment réagir. Être amie c'est une bonne chose, mais comment fait-on pour être vraiment amie? Peut-on devenir amie juste en le demandant et en disant oui? Était-ce si facile? Ne connaissant aucune réponse, la petite Lazulis sentit une étrange émotion l'envahir. Celle-ci eut une brusque envie de taper sur le sol, de mordre dans une patte ou dans un morceau de bois. Pourtant, la petite se retint, cachant avec une faicilité déconcertante pour son âge l'émotion qui s'agitait en elle tel un petit volcan qui voulait entrer en irruption.

-Faut faire quoi quand on joue? On peut jouer comment? demanda une nouvelle fois l'enfant en pointant les oreilles vers sa camarade. On peut jouer à quoi?

Crystal se força à se taire, voulant laisser une chance à l'autre petite de lui répondre. Après tout, si elle se lachait et nommait toute les questions qu'elle avait en tête, cela ne finirait pu. Elle en aurait sans doute pour 100 ans a poser toute les questions qui lui trottait dans la tête! Ohhhh que se serait génial de poser assouvir sa curiosité, de comprendre ce que maman ne lui avait jamais enseigné. Hm... Est-ce que les autres en savaient plus qu'elle? Peuvent-ils lui apprendre? Qu'ont-il à lui apprendre?

Une nouvelle explosion de questions dansent dans le cerveau de la petite Lazulis. Elles effleurent ses babines, tentent de se faire un chemin entre ses crocs. Elles veulent sortir, mais Crystal tient bon. Il n'y a qu'une lueur curieuse qui danse dans son regard ainsi que des yeux qui brillent de larmes. Des larmes de tristesse, de joie, d'incertitude? Rien n'est moins sur. La petite grise ne serait même pas capable de le nommer, tant le concept était étrange pour elle. Tout ce qu'elle connaissait était la peur et la tristesse. Le reste... Ça ne faisait même pas partie de son vocaubulaire. Ça n'existe pas. C'est sans doute pour ça qu'il y a tant de question dans sa petite tête. Comment le savoir? Devrait-elle lui demande ce qu'elle ne sait pas? Que peut-elle lui apprendre? Peut-on apprendre quelque chose? Qu'est-ce qui se passe lorsque l'on pose ce genre de question? comment va réagir cette...amie lorsque la grise va lui poser des questions. Que...

-Je suis Crystal! Dit-elle pour faire taire toute les questions qui se bousculaient dans son encéphale.

Comme un trèfle

▬ ft. Crystal

Été 2019.
Bébé.

Elle non plus, elle ne semblait renseigner sur ce que c'était, qu'une amie. Tu soupires, discrètement : c'était un savoir que seul semblait détenir les adultes, en venais-tu à penser. Pourquoi les DeuxCornes étaient-ils resté flou, à ce sujet ? Était-ce quelque chose de si compliqué, à expliquer ?
C'était parce que cela se basait sur des ressentis, des sentiments, te dirait-il. Ces choses que tu peinais à avoir, toi, la fille d'une effluve et d'une ruine d'oiseau. Toi, l’ersatz d'une folie grandissante, porteuse des rêves et des envies de tes deux créateurs.
Tes paupières se plissent, tes longs cils viennent un peu plus cacher tes yeux trop colorés parmi le noir de ta sclère.
Elle voulait que vous jouiez à un jeu.
Un jeu ?
Tu aimais bien jouer. Plus encore, te jouer des autres, avec en première victime ce loup qui t'éduquait (ou le tentait, du moins). Des gestes, des paroles, pour éveiller chez l'autre une réaction. L’étudier ensuite : ce que l'on te répondait, le faciès qui se tordait, les gestes qui pouvaient se précipiter si on feignait de s'étouffer.
C'était drôle. Ça t'amusait : n'était-ce pas ça, la base d'un jeu ?
Tu veux lui proposer ça, oui.

Mais avant que tu puisses le lui dire, voilà qu'elle s'agite. Ou plutôt, cogite : tant de choses semblent se dérouler, dans la tête de cette enfant. Toi, tu restes calmes, impassible. Immobile, là.
Elle te dit qu'elle s'appelle Crystal. Comme le cristal.

« Enfin un beau nom. »

Dis-tu pour toi-même, quand l'autre peut le prendre comme un compliment.
Un nom qui existait, un nom que tu retiendrais : peut-être serait-elle la seule que tu nommerais par son véritable patronyme, car elle se rattachait à quelque chose de réel. Crystal. Oui, c'est beau. Tu le claques sur ta langue sans te demander d'où viendrait le mot.
Et toi, alors ? Tu sais que la coutume est de donner ton prénom, lorsqu'on donne le sien.

« Je suis Méluciole. »

Tu reprendras la même tournure de phrase. La même intonation, la même feinte d'expression. C'est bien, comme ça : tu commences le jeu, faut-il croire.
Ah, oui. Le jeu.

« On peut jouer à faire semblant. »

Comme faire semblant d'être malade, quand elle pourrait faire semblant de te soigner, comme DeuxCornes. Même si lui ne jouait pas, à chaque fois : il prenait toujours tout trop sérieusement. Les adultes ne pouvaient pas comprendre, les enfants. Alors tu arques ton dos, ta tête rivée vers le bas. Et la gueule grande ouverte, sur tes crocs épais qui souvent te font mal en poussant (courage, cela durerait encore jusqu'à tes huit mois...), tu craches, puis tu sembles bloquer ton souffle.
Comme si tu voulais vomir.
Ou comme si quelque chose se retrouvait bloqué dans ta gorge, incapable d'y passer.
C'est troublant. De loin, sans tes mots, on aurait pu te penser à l'agonie, t'étouffant devant cette enfant...

Sujet: Re: Comme un trèfle ♥ Crystal Jeu 26 Sep 2019, 18:31

Le compliment de l’étrange louve parvint aux oreilles de la petite comme si c’était des mots lointains, sans réelle signification. Qu’est-ce que cela voulait dire? Pourquoi disait-elle que c’était un joli nom? Devait-elle réagir à cette phrase? Devait-elle répliquer? La louvette n’en savait rien, regardant avec incompréhension la Lazulis. Pourtant, Crystal décida de ne pas s’en préoccuper. Après tout, lorsque la petite posait des questions à sa maman, celle-ci se mettait à lui grogner dessus et même la mordre. Bien que la grise douta que l’autre fasse de même, celle-ci avait un peu peur de sa réaction.

De toute façon, Crystal n’a pas le temps d’y réfléchir longtemps, car l’autre louvette se nomme. Méluciole. Crystal trouva le nom étrange, mais aussi très intéressant. Curieux même. C’était original. La louvette hocha la tête lorsque Méluciole hocha la tête, mais pencha rapidement celle-ci en entendant le nom du jeu. Faire semblant? Qu’est-ce que c’était? C’était la première fois que la Lazulis entendait ce mot. C’était nouveaux, mystérieux, étrange et…

Méluciole venait de prendre une position étrange, la gueule ouverte, comme si elle s’étouffait ou qu’elle avait mal au cœur. La vue de cette position et de ses dents aussi pointues lui arracha un cri de peur. La jeune recula de quelques pas, secouant la tête, les yeux grands ouvert par l’émotion. Que se passait-il? Est-ce que c’était cela jouer à faire semblant? Avoir l’air effrayante en s’étouffant ou en voulant vomir? Il fallait faire quoi? C’est vraiment un jeu?

La grise le trouvait effrayant ce jeu et pas du tout intéressant. Les autres louveteaux aimaient jouer à sa? Le dégoût s’empara d’elle et la força à faire un nouveau pas vers l’arrière, des larmes sur le coin des yeux. La petite était à deux poils de pleurer. Son estomac choisit se moment-là pour se manifester et lui donner envie de rendre le peu de viande qu’elle avait ingurgitée. La jeune détourna rapidement le regard tout en ferma ses paupières, laissant tomber librement les larmes de peur et de tristesse. Son encéphale lui fit brusquement remonter un souvenir, qui la fit pencher en deux et vomir son repas.

Crystal fit quelque pas en arrière, tremblante alors que son regard se posait sur l’étrange louvette. Celle-ci détourna presque aussitôt la tête, éclatant en sanglot devant cette image beaucoup trop horrible pour elle.

Non, décidément, ce n’était pas un jeu amusant. Il était effrayant ce jeu. La Lazulis ne voulait plus jamais y jouer, ni voir cette expression sur Méluciole. Ces dents aussi. Surtout ses grandes dents qui avaient l’air de faire très mal.

Sujet: Re: Comme un trèfle ♥ Crystal Mer 09 Oct 2019, 23:43

Comme un trèfle

▬ ft. Crystal

Été 2019.
Bébé.

Tu continues, Méluciole.
Plus encore : tu insistes ! Avec ton estomac qui se tord, qui se parcoure de spasmes alors que tu bloques encore cette respiration. Il sort de ta gueule des bruits sourds, lorsque tes yeux prennent cette lueur amusée.
En ton fond intérieur, tu ris.

Plus encore lorsqu'elle réagit, le Cristal. Tes yeux colorés s'accrochent à elle, tu observes les émotions passer si vite sur son visage qui se déforme. Elle est choquée. Puis elle est triste.
Tu l'angoisses.
Le jeu n'en devient que plus amusant.
Tu la perdis davantage, et le dégout prit place. Elle recula, s'éloignant de ton abomination. Fuis, enfant. Fuis ! La mante saura te rattraper. Augure sait que ce sont tes dents, qui l'effraient : te prends alors l'idée d'arrêter d'ainsi faire, pour fermer la bouche.

Ne laissant voir que tes dents, si grandes !
Si effrayantes ! Bien que tu ne les pensais pas tant.

Elle recule encore, ton amie. Un soubresaut secoue tes épaules, en guise de rire. Tu te découvres un pouvoir. Celui de susciter la peur, de réveiller les peurs profondes. Il se frotte les mandibules d'Augure, dans une satisfaction qui est sienne. Tu fais alors un pas vers elle, la force à reculer, encore, encore. Tu regrettes de ne pas être proche d'une falaise, Méluciole.
C'est en ça que je te reconnais comme mon héritière, fille digne qui déclencherait pourtant le courroux des DeuxCornes en agissant ainsi.
Heureusement qu'il ne te voit pas, prendre en grippe cette fille aussi jeune que toi. Tu ne vas pourtant pas lui faire du mal. Seulement l'étudier, d'un peu plus près. Voir jusqu'où l'angoisse pouvait la saisir, comment elle pouvait trembler, si elle hurlerait encore une fois de terreur.

« Je vais te mordre. »

Ce sont des mots donnés sans émotions, dans un calme plat. Avec ce regard, toujours sur elle.
Méluciole, tu es curieuse. Tu veux juste voir, toi, ce que tes mots déclencheraient chez elle.
Pour rire, un peu plus silencieusement.

Sujet: Re: Comme un trèfle ♥ Crystal Dim 20 Oct 2019, 23:00

Crystal paniquait tellement qu'elle n'arrivait plus à bouger, regardant sans le vouloir les crocs de l'étrange louve. Elle ne pouvait rien y faire, son regard y étant désespéremment accroché. Pourtant, la louvette voulait fuir! Trouver un abri pour aller se cacher. Ce n'est qu'un moment après que la petite détourna enfin le regard tout en reculant une nouvelle fois. Crystal était certaine que c'en était finit, qu'elle allait disparaitre. Alors celle-ci recula encore, le corps se faisant le plus petit possible, ses yeux brillants de larmes mal contenue.

La peur. L'angoisse qu'elle ressentait l'empêchait de bien réagir. Ce ne fut que lorsque l'autre Lazulis lui dit qu'elle allait al mordre que la louvette réagit enfin. Un cri qui se transforma en grognement incompréhensible. Puis, la grise se détourna de l'étrange Lazulis. Il ne fallait surtout pas qu'elle la revoit. La grise la trouvait folle, beaucoup trop effrayante pour être son amie. Crystal ne savait pas ce que c'était, mais une chose était sûr. Ce n'était pas sa être ami. Ça, la fille de Koellya le compris très rapidement.

Sans attendre une quelconque réaction de Méluciole, Crystal s'éloigna en vitesse, jetant des regards effrayés sur la miss-grande-dent qui lui faisait si peur. Décidément, ce n'était pas sa journée et cela lui ôta l'envie de jouer à des jeux pour un bon moment. Après tout, les jeux étaient parfois très effrayant et celui-là en faisait partie. Jamais plus Crystal ne s'approcherait de nouveau de cette louvette. Plus jamais.

Ainsi donc, la grise sortit du territoire, le souffle court, allant dans sa cachette préférée qui se trouvait sur les côtes de nacre.

(Fin, Crystal a prit la fuite)

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