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| | Les plaies du coeur [Horus] |  |
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Plume Blanche
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| | Sujet: Les plaies du coeur [Horus] Sam 12 Oct 2019, 23:48 | |
| Je marche sans arrêt depuis le coucher du soleil. Contrairement à mon habitude, je n’ai pas levée les yeux pour l’admirer. Je n’ai fais que m’éloigner en silence, la tête torturer par mille et une pensée. Des pensées sur mon avenir, mon futur, ma place, ma famille. Je me remettais entièrement en question. Je sais que mon père m’a dis que j’avais de l’importance, qu’il ne fallait pas que je me fis à cette lettre, mais une part de moi était rongée par le doute et le désespoir.
Je m’arrêtai sans vraiment m’en rendre compte, portant un regard rempli de tristesse vers le soleil couchant. Comment pourrais-je vivre avec cette terrible vérité? Pourquoi ne pas avoir mis fin à ma vie alors qu’elle venait d’apprendre qu’elle m’attendait. Que lui était-il passer par la tête? Étais-je née d’un mensonge? Étais-je réellement née de parole en l’air? De violence?
De viol
Je détournai le regard du coucher du soleil à la pensée de ces mots, dégoutée, attristée, mon cœur se serrant à la pensée que je n’étais pas une enfant voulue. Il y avait des façons pour se débarrasser d’un enfant qu’on ne voulait pas. Celle qui avait été choisis n’était pas la meilleure, au contraire. C’était la pire selon moi. Apprendre une telle vérité ne faisait que nous remettre en question, surtout avec un tel passer. Que c’était-il passer? Comment? Pourquoi?
Je me remis à marcher sans réellement en avoir conscience. Je voulais simplement m’éloigner, fuir mes responsabilités, fuir ma vie ne serait-ce qu’un instant. Je voulais comprendre aussi et me chercher. Mon père était gentil, j’avais bien apprécié son aide, mais maintenant je me devais d’être seule et de réfléchir. Réfléchir à quoi au juste? Au sort qui m’attend? À un futur possible? À la possibilité d’obtenir un glow? À la possibilité de rejoindre l’Île de mon père? Renié ma famille et mes amis?
Je secouai la tête. La décision était trop dur. Je ne pouvais pas me le permettre. Surtout qu’en ce moment je n’arrivais pas à réfléchir comme il se devait. Normal après tout, cette histoire m’avais fais un si grand choc que je ne savais plus comment réagir, fuyant à la moindre occasion pour… pour quoi au juste? Tenter de trouver une vérité loin de chez moi? Est-ce que ça allait me donner une réponse? Certainement pas, mais au moins je pourrais réfléchir en paix.
J’avais donc laissé mes pattes m’emmener le plus loin possible de la maison, laissant mes pensées, mes doutes et mes émotions m’envahir complètement. Je ne me contrôlais pas, laissant mon esprit flotter dans ses pensées sauvage et volatile qui ne cessait de me provoquer moultes maux.
Je ne m’arrêtai que bien plus tard, mon corps s’effondrant de lui-même au sol, incapable de retenir la lourdeur que je ressentais depuis ce moment. Depuis ce terrible matin qui avait transformé mon innocence en une conscience extrême de ce que les autres pensaient. Ce n’était pas mon genre, ça ne l’avait pas jamais été, mais j’avais écouté les paroles d’une louve prise de folie et de douleur. Pourquoi ai-je permis cela? Pourquoi ai-je permis le doute d’entrer en moi et de me faire questionner sur absolument tout? Pourquoi? Qu’ai-je fais?
Un larme coule le long de mon visage, me faisant réaliser que je n’en peux plus de tout ces questionnements, que je ne sais plus ou j’en suis rendue. J’aimerais ne pas douter, trouver ma voix tout de suite, mais je n’y arrive pas. Cette pensée me fait trembler d’effroi. Je veux faire les efforts qu’il faut, mais je n’y arrive pas. Mon cerveau s’est complètement déconnecté de la réalité, repassant en boucle les événements d’il y a quelques jours. Il ne pouvait plus s’arrêter, il n’y arrivait pas. Tout n’était que violence, tristesse, désespoir, découragement. Ses pensées m’obsédaient, me forçant à m’éloigner des autres, me forçant à tenter de trouver le calme dans un vain espoir de paix.
Dans un mouvement impulsif, je rejetai la tête en arrière et laisser sortir un long hurlement qui démontrait ma détresse, mes peurs, mes doutes. Absolument toute ma gamme d’émotion y passa. Je ne fermai la gueule que lorsque ma voix se cassa, provoquant une quinte de toux qui se transforma rapidement en gémissement. Puis vint la pluie qui s’écrasa sans douceur sur mon corps. Pourtant, je ne réagis pas, laissant les gouttelettes tremper mon pelage.
Il faisait maintenant entièrement noir, me cachant de ce monde remplie de colère, de traitrise et de mensonge.
Je fermai les yeux, laissant mon corps se faire totalement tremper, me disant silencieusement que c’était peut-être ma vie, ce que je devais faire. J’étais perdue, je ne savais pas ce qui allait se passer. Maintenant que je connaissais la vérité et que je la racontais aux autres, allaient-ils m’abandonner comme cette louve qui m’a donné naissance? Allaient-ils fuirent ce que j’étais? Allaient-ils encore m’aimer? Être amis avec moi? Est-ce que Raison allait me fuir? Ses paroles étaient-ils vraie ou n’était-ce qu’un moyen de me jouer dans le dos plus tard? Que faire? Comment savoir ce qui allait se passer?
Je connaissais la réponse, mais j’étais terrifiée. Je ne voulais pas que l’on m’abandonne. Pas encore non. Je ne voulais plus vivre ça. C’était horrible et tellement douloureux. Comment pouvait-on faire ça aux autres? Comment? Ce n’était pas une chose qui ce faisait sans conséquence. Au contraire. Elle nous marque à vie et nous fais douter de tout. Absolument tout. La plus terrible des conséquences est le doute de soi. Tout s’effondre autour de toi lorsque tu comprends, lorsque tu sais ce qui va se passer. Ensuite, tu t’enferme dans un cocon pour te protéger et tu n’ose plus en sortir. Tu repousse tout ceux qui entre d’y entrer. La peur s’installant dans notre corps comme un poison nocif.
La peur
Elle nous en fait faire beaucoup. Nous craignons tout, nous doutons de tout, nous doutons de nous. Tout, absolument tout est à remettre en question, de se questionner dès qu’on en a la chance et voila que je fais de même. Je me questionne, je doute, je me protège et je fuis. J’aimerais bien, mais je ne peux pas.
Je laisse ma tête retomber mollement sur le sol jonché de débris d’une ancienne guerre, des larmes coulant à flots de mes yeux, des hoquets mélangeant douleur et tristesse sortant de ma gueule. Cet endroit me pousse à pleurer, à disparaitre sous cette pluie qui me frappe sans répit.
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| | | | Cro
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| | Sujet: Re: Les plaies du coeur [Horus] Dim 13 Oct 2019, 13:26 | |
| < Horus ; 2 ans ;
Il y avait dans la tête du jeune loup bien trop de doutes et de questions. Une boucle infernale qui commençait doucement à rendre son sommeil agité. Horus était pourtant sûr d'une chose : il était passionné et aimait plus que tout son travail auprès du Croque-mort. Avant même son père et son frère, le massif loup beige était son modèle de vie. Ce n'était pas pour rien qu'il était heureux d'avoir été son élève durant cette année et demi écoulée. Il avait apprit de Clou la patience, l'amour du travail lent et bien fait, tout comme il avait pioché dans son caractère quelques traits comme la détermination et un brin d'impulsivité qu'il combattait régulièrement pour rester aussi sous couvert des enseignements de ses parents : bienséance, confiance, loyauté, fierté. Forcément ces deux parties de lui s'écharpaient souvent entre son envie de rendre fiers ses géniteurs, et celle de trouver un chemin non tracé à l'avance pour lui. Il avait déjà bien divagué des attentes de Geb en devenant le potentiel futur fossoyeur, qui avait plutôt espérer un fils guerrier et fort comme Thalion. Néanmoins, Horus ne se sentait pas coupable de ça, il n'avait pas la carrure d'un soldat, il avait l'esprit trop libre et le coeur trop tendre. Ce qui était la base du problème en fait était qu'avec ce mélange, il n'était pas apte à se ranger dans une des cases que les Etelkrus prévoyaient : il avait le courage mais pas la force physique donc ne pouvait prétendre à être disciple du Grizzli. Il possédait l'agilité d'un artisan travaillant son art mais pas la vivacité de corps que prônaient les fils de Kiro, et donc malgré cette belle couleur solaire qu'il admirait tant, il ne s'en sentait pas digne. Et puis il y avait cette part de lui un peu volubile et créative qui aurait pu correspondre à la Renarde, mais il ne se pensait pas assez ingénieux ou réfléchi pour aller la voir. Il se pensait manquer de recul pour être réellement malin.
Quittant son antre quotidienne et donc les abords du cimetière ce soir-là, pour rejoindre le campement des loups de sa meute et saluer sa tribu familial, Horus était de passage forcé par la Plaie du Monde. Ce territoire triste et austère forçait à la méditation à chaque fois qu'il le traversait. Derniers vestiges d'un autre temps, ruines d'une époque définitivement révolue, et pourtant traces présentes de ce qui a, un jour, été. C'était à la fois un rappel constant que chaque nouvelle journée était bâtie sur les précédentes, et à la fois la certitude que rien ne duré toujours. Chaque période, chaque empire, chaque meute, chaque loup, naissait, grandissait, s'épanouissait, avant de s'éteindre inexorablement après un compte à rebours semblant aléatoire aux yeux des simples mortels parcourant ce monde. Le Panthéon lui-même avait-il une conscience aigu de l'avenir ou, était-il soumis, à son échelle bien sûr, au même genre de date de péremption ? Après tout, les livres de la Bibliothèques parlaient de nombreuses civilisations aux croyances disparues. Leurs Dieux s'étaient-ils également évaporés ou bien œuvraient-ils dans l'ombre en attendant d'être connus de nouveau ? Peut-être s'étaient-ils trouvés d'autres peuplades actuelles ou d'autres mondes pour y gouverner ? L'imagination du jeune mâle beige ne connaissait de limites lorsqu'il venait à se perdre ainsi dans les méandres des grandes inconnues de l'existence lupine. Cela ne l'empêchait pas de croire et d'évoluer, de slalomer entre les différents rites dont il prenait connaissance à mesure qu'il s'enquérait des différentes façons de s'occuper des défunts. Et bien entendu, sa foi en Aka, Dairo et Kiro n'aurait su non plus en faiblir. Ce qui le retenait aussi un peu...
Après tout, pourquoi quitter définitivement tout ce qu'il avait connu, même si sa place ne lui semblait pas évidente, au profit de l'aventure et de l'incertitude de l'inconnu ? Il s'était beaucoup renseigné sur les Nakhus, mais ne parvenait pas à envisager sérieusement de partir de chez lui, de chez Korra et Geb, ses parents aimants et tendres, de son frère joueur et ses sœurs complices. Et puis qu'en penserait son mentor ? Se sentirait-il trahi autant que le serait la meute et son géniteur ? Il ne doutait pas que sa mère en serait fort attristée, mais sûrement fort heureuse de le voir enfin prendre une décision. Mais ce choix qu'il s'imaginait devoir prendre était-il réellement le bon ? Horus ne pouvait en parler à sa famille. Il avait questionné la Prêtresse de Kiro, de longue lune auparavant sans que cela n'ai assez éclairé sa lanterne. Dans un soupir, le jeune adulte décida qu'après tout, une telle discussion incombait néanmoins avec l'un de ses proches. Et n'était pas aussi le rôle du tuteur que de guider son élève sur le chemin que cherchait son coeur ? Oui. Il allait aller voir directement Clou en revenant le jour suivant. Il ne voulait pas cacher à son mentor ses tourments d'adolescents immatures qui ne parvenaient à s'émanciper et grandir enfin. Et puis, l'idée que ses doutes étaient directement liés aux troubles auxquels devaient faire encore face les Etelkrus venaient aussi l'effleurer de temps en temps... Après tout, le retour de la solitaire étrangère et à la cruauté sans égal ne l'avait pas laisser sans crainte. Il se rappelait sa coiffe majestueuse et ses yeux fou de cruauté lorsqu'il l'avait vu au cimetière, se battre contre Thalion, Geb et l'Alpha bleue...
Un hurlement douloureux vibra soudain dans ses tympans. Parce qu'il avait la noblesse de coeur de ses modèles autant masculins que féminins, le jeune mâle n'hésita pas un instant à bifurquer et quitter sa route habituelle. Quelqu’un semblait avoir besoin d'une patte tendue. C'était idiot et dangereux évidemment, parce qu'il aurait pu faire toute sorte de mauvaise rencontre... D'autant plus qu'il était seul, pas le meilleur entraîné et en terres libres. Alors que l’inquiétude étreignait ses tripes quand à la situation danhs laquelle il allait se fourrer, l'apprenti du Croque-mort maudit intérieurement son impulsivité et sa trop grande confiance dans le monde extérieur. Ses yeux vert d'eau fouillèrent le paysage avec peu d'efficacité à cause du voile d'obscurité que posait la nuit sans étoiles sur l'immense plateau fendus de longues et traîtres failles. La pluie s'ajouta à cette atmosphère un peu lugubre et alourdit bien rapidement son épais poil clair. Un point positif pourtant égaya les pensées de l'Etelkru : le rideau d'eau faisait tomber momentanément les volutes de fumée blanchâtres qui s'échappaient du ventre de la terre. Ça ne durement pas cependant, car le brouillard viendrait ensuite s'en épaissir : le sol était encore tiède de l'été fini et la pluie bien froide promettant une saison prochaine bien fraîche. Heureusement, Horus fini par trouver à l'oreille la probable source du triste cri : une jeune louve qu'il reconnaissait bien. Il l'avait croisé louveteau à la Bibliothèque quelques fois. Alors adolescent, il avait prit le temps de jouer avec l'enfant esseulée. Lazuli s'il se rappelait bien. Sa peur tomba aussi subitement que la brume revint planer sur la lande, et il annonça sa présence d'un jappement joyeux :
« Crystal ? Tu vas bi... »
Sa voix mourut dans sa gorge alors qu'il réalisa dans quel état se trouvait l'adolescente. Il comprit que les reniflements et hoquets qui l'avaient guidé jusqu'à elle étaient des pleurs et que c'était ça qu'il avait entendu. Il s'en voulu de ne pas avoir eu plus de tact. Fronçant le museau, le jeune mâle beige s'avança jusqu'à son amie et se posa au dessus de son corps secoué de tremblements pour amoindrir l'impact de la pluie sur elle. Bon, son pelage mouillé gouttait sur elle, mais au moins, la majorité de l'eau coulait sur ses pattes jusqu'à la terre. Parce qu'il se remémora les quelques discussions échangées avec la petite Lazuli, régulièrement attrsitée par le comportement mesquin de sa génitrice. Il osa donc questionner d'une voix se voulant rassurante :
« C'est encore à cause de ta mère ? »
Comme cela faisait plusieurs lunes qu'il n'avait pas croisé la louvette aux cheveux flamboyant, il n'aurait jamais pu se douter de tous les changements auxquelles elle avait fait face. Si seulement tu avais été moins pris par ton travail, Horus, tu aurais peut-être pris plus de temps pour tes amis...
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| | Sujet: Re: Les plaies du coeur [Horus] Dim 13 Oct 2019, 22:23 | |
| Je remarquai à peine la présence d’Horus à mes cotés. Il faisait trop sombre et j’étais trop triste, trop enfermer dans mes pensées. Je me lamentais silencieusement, me maudissant presque d’avoir vu le jour. J’aurais dû mourir à ma naissance. Cela aurait éviter bien des maux à cette louve qui m’avais mis au monde et…
Une douce voix me tira de mes pensées, me faisant sursauter. Je me cognai contre le corps de mon ami qui se tenait au-dessus de moi, me protégeant légèrement de la pluie. Quelques gouttes de pluie me tombait dessus, amis cela ne me dérangeait pas. Rien ne me dérangeait en ce moment. Rien ou presque… Sa présence m’importais. Il m’avais souvent rassurer lorsque j’étais enfant et nous avions passés de bon moment à jouer ensemble. J’ouvris la gueule pour lui répondre, mais rien ne vint. Je restai alors la gueule légèrement entrouverte, la tête s’étant légèrement élever pour mieux le voir. Je me questionnais. Que devrais-je lui dire? Comment lui annoncer? Comment allait-il le prendre? Allait-il me fuir?
-Oui, dis-je entre deux reniflements.
Je voudrais lui dire. Je devrais même lui dire que cette louve n’était plus ma mère, que c’était une folle qui m’avais renié et qui m’avais jeter des vieilles carcasses pourrîtes en guise de parole, mais rien ne vint. Je me sentais incapable de parler. Je me sentais incapable de parler de ce que j’avais vécu, de ce que cette lettre m’avais faite. Je me sentais détruite, misérable. Je voulais connaître la vérité, mais je savais qu’une part de moi la refuserait.
C’était ma mère qui avait écrit ses mots. Personne d’autre. Une mère n’a-t-elle pas raison? Elle doit dire la vérité non? Mais il y avait aussi Raison.
Raison qui m’avais recueillis. Raison qui m’avait aimé, élevée comme sa propre fille. Il avait balayé certaines pensées. Il m’avait rassuré un peu et pourtant. Pourtant je ne me sentais pas rassuré du tout. Je me sentais marcher sur la limite d’une falaise. Un faux pas et je tombe. Tomber où au juste? L’inconnu? Dans le vide? Dans un monde de haine? Me retrouver seule? Je ne savais pas. Je ne savais plus!
Je clignai des yeux, tentant maladroitement de calmer mes larmes, cherchant les mots et le courage de parler. Je ne savais pas comment m’exprimer, j’étais terrifiée, mais je devais absolument commencer quelque part non? Je devais commencer par le début. Par lui expliquer mon état non? Tout ce qu’il savait pour l’instant était que ma mère -cette louve- m’aie fais quelque chose. Il ne savait rien de plus.
-C… ce n’est plus ma mère, dis-je d’un ton que je voulais calme mais qui laissait transparaitre un mélange de peur et de colère. Elle… a fuit. Elle est partie loin. Je… je n’ai jamais eu d…de mère, finis-je par dire avant d’éclater de nouveau en sanglot et de frotter ma tête contre la patte de mon ami.
La constatation était douloureuse. C’est vrai. Je n’ai pas de mère, je n’en ai jamais eu. Cet… être n’était présent que pour me donner naissance et m’apporter à mon père adoptif. Son rôle s’arrêtait là. Pourtant! Pourtant! Une partie de moi s’entêtait à vouloir la regarder comme une mère, comme un être qui s’occupait de moi avec maladresse. Je sais que j’ai toujours rechercher une mère, que j’ai toujours eu du mal à comprendre ses intentions, le pourquoi du comment, mais je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi j’ai tant besoin de la percevoir comme une mère alors qu’elle ne l’est pas. Je ne sais pas.
-Ça fait mal, ne pus-je m’empêcher de dire. Ses mots font mal! Je l’ai toujours aimé et elle… Elle m’a rejetée et lancer plein de bêtise! Ils sont peut-être vrai en plus. Elle a peut-être raison! Je suis perdue! Je ne sais plus quoi penser! Surtout depuis qu’elle m’a révélé l’origine de ma naissance. C’est… horrible!
Je secoue la tête et me colle autant que possible sur mon ami, cherchant un certain réconfort dans sa présence. Je ne sais pas comment lui annoncer et j’ai si peur de sa réaction! Comment va-t-il réagir?
Badum Badum. Le cœur bat plus vite. Il tente de s’envoler, de s’éloigner de cette prison de chair. Il bat si vite. Il cogne si fort.
Je tremble de nervosité et légèrement de froid. Je veux me lancer, mais je suis si effrayée! Il va me juger c’est certain! Il va me fuir! Je ne suis rien! C’est sur qu’il va partir! Il ne me restera rien. Sauf Raison! Mais je ne veux surtout pas me fier sur lui. Je ne veux pas lui apporter de problème. Je devrais peut-être me renommer Problème? Après tout, je n’apporte que ça.
-Koellya me déteste… Elle… veut me tuer. Elle dit que je suis bonne à rien et que…
J’hésite longuement et je déglutis difficilement, ma gorge trop serrer rendant l’action difficile. Puis, je gémis de tristesse, tentant de faire disparaitre mes pleurs, rendant mes paroles peu compréhensibles. Je balbutie quelques mots inintelligibles. Je tente de me reprendre, mais je me remets plutôt à pleurer. Il me faut de longues minutes avant de me calmer et de lâcher d’une petite voix.
-J’ai peur. Je… veux p…pas me retrouver seule. Mais… Je… J’ai… Elle… Tu… Elle m’a dit que j’étais la fille d’un Raeder et c… c’était un… v…viol.
Ma voix s’étrangle dans ma gorge lorsque je prononce ses mots. Ça y est, ils sont sorties. Même prononcées ils font mal, encore plus mal même. Je les sens poussés avec force dans ma poitrine. Ils se disputent la place, ils veulent sortir. J’aimerais pouvoir réagir, mais je bloque, je me fige, j’oublie presque comment respirer, comment vivre. J’ai envie de me faire toute petite et d’attendre en silence ma sentence, ce qui déterminera mon futur.
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| | Sujet: Re: Les plaies du coeur [Horus] Lun 21 Oct 2019, 18:53 | |
| < Horus ; 2 ans
La pauvre adolescente ne méritait pas cela. Personne ne méritait d'être traité de la sorte, par sa marâtre de mère ou quiconque. Les sanglots de la femelle le peinait beaucoup, et il savait pas trop quoi faire ou dire pour apaiser son mal-être. Il la laissa donc pleurer sans insister, attendant qu'elle soit prête à laisser sortir toute cette négativité. Lorsqu'elle frotta sa tête contre sa patte, il souffla sur ses cheveux pour la rassurer et lui indiquer qu'il était bel et bien présent pour la soutenir. Horus était de ces loups solaires qui s’évertuait à manger l'obscurité dans le coeur des autre par un sourire ou par l'humour pour y déposer quelques rayons de chaleur et de petits bonheurs. Il n'aimait pas voir les autres tristes. Encore moins lorsqu'il s'agissait de connaissances ou d'amis. Les mots vinrent finalement, difficiles, douloureux. La petite louve commença à expliquer, morceau par morceau, ce que sa génitrice lui faisait subir comme calvaire. Plein de compassion, il n'intervint pas et la laissa déballer tout ce qu'elle avait besoin de faire sortir. Elle se mit a secouer la tête, malheureuse, puis a se coller davantage contre lui. Il sentit les cheveux de Crystal lui chatouiller le poitrail et retint un mouvement de recul pour ne pas lui laisser supposer qu'il fuyait la situation. Il était simplement gêné d'un contact aussi intime et soudain avec la jeune femelle. Déstabilisé par ce qu'il prit comme une demande d'affection, mais certain d'être le pilier dont avait besoin la brune à ce moment là, il se força à ne pas bouger, et surtout à chasser toute idée parasite de son esprit de jeune mâle. Crystal avait simplement besoin d'un ami de confiance, et il l'était.
Lorsqu'elle se mit à trembler, il frotta instinctivement son museau sur le haut du crâne de la Lazuli. Il ne bougerait pas, elle pouvait continuer sans crainte. Il ne voyait pas les yeux violacés de l'adolescente, mais il devinait la détresse qu'on pouvait surement y lire. Après quelques hésitations, elle reprit en marmonnant des mots qu'il ne comprit pas. Il ne releva pas, attendant simplement qu'elle retrouve son souffle et sa voix. Il ne voyait pas non plus l'inondation de ses joues sous la pluie battante mais il l'imaginait très bien. Il avait mal pour elle et en preux chevalier il aurait donné tout ce qu'il avait pour effacer cette colère et cette peine dans le coeur trop jeune pour vivre cela de la femelle aux cheveux flamboyants et fleuris. Alors qu'elle abandonnait ses derniers mots avec douleur, Horus posa simplement son menton sur la tête de son amie, sans oser toutefois offrir un contact plus rassurant, de peur de créer un malaise. La louvette n'avait clairement pas besoin de ça en plus.
« Tu n'es pas seule Crystal. Tu as des amis. Et les amis sont là quand on a besoin d'eux. Je suis là. »
Il s'efforça de combattre la révolte dans son coeur, pour cette louve si haïssable et qui pourtant ne méritait pas non plus qu'on lui reproche son dégoût pour une enfant non désirée. Il comprenait pourquoi cette louve avait agit ainsi, pourquoi elle n'avait jamais su montrer de la tendresse à sa fille, pourquoi elle l'avait donc abandonné. Pouvait-on en vouloir à une âme traumatisée ? Il ressentait aussi de la compassion pour cette inconnue qui avait subi son lot d'horreur, même s'il ne cautionnait pas le fait qu'elle ai tout déversé sur la pauvre enfant innocente. Ses choix auraient pu être différents. Elle aurait pu trouver une nourrice bien avant que Crystal ne puisse se rappeler de quoi que ce soit. Elle aurait pu demander de l'aide avant peut-être ? Mais sans doute n'était-ce pas aussi simple que de le penser ou le dire...
« On ne choisis pas ses parents. On ne choisis pas la situation dans laquelle nous arrivons en ce monde et surtout nous ne pourrions en être coupables. Tu n'as rien à te reprocher. Tu es une âme merveilleuse, tu es quelqu'un de gentil, de doux, d'ouvert sur le monde. Ne laisse pas cela être entaché par quelque chose que tu ne peux contrôler et dont tu n'es pas responsable. Tes parents ne définissent pas qui tu es. Seulement ce que tu décides d'être avec les armes qu'on te donne et les obstacles qu'on te pose. »
Horus inspira doucement, souffla dans les oreilles de la femelle, pour l'embêter un peu et retrouver un air moins sérieux.
« Quoi qu'elle en dise, tu n'es pas bonne a rien. Tu sais faire plein de choses j'en suis sûr ! Déjà, tu as toujours été meilleure que moi à cache-cache ! »
Ajouta t-il d'un ton plus léger, se voulant à la fois chaleureux et rieur. Il espérait que lui rappeler les heures passées à jouer, des mois plus tôt, allégerait un peu son moral. Bien sûr il ne minimisait en rien l'état de la jeune femelle et ne souhaitait que l'aider. Malgré ça, il restait également bien jeune face aux épreuves de la vie et maladroit dans ses paroles. Sa capacité à aider autrui était encore loin de sa volonté d'apaiser les maux de son entourage. Mais ça viendrait, il ferait tout pour.
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| | | | Plume Blanche
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| | Sujet: Re: Les plaies du coeur [Horus] Mer 30 Oct 2019, 17:02 | |
| Ohhh douce tristesse qui s’empare de moi par cette période si violente! Pourquoi déferle tu en moi sans regret? Pourquoi me fais-tu ressentir tout cela? Je suis perdue, je ne comprends pas ce qui se passe. Et toi! Toi! Tu viens m’attaquer avec tes filaments insidieux qui se répande, rendant mon corps amorphe et inutilisable. Je le sens. Je TE sens. Tu es maligne, tu es forte en ce moment. Même les paroles d’Horus ont du mal à m’atteindre. Je ressens à peine la légère pression qu’il exerce sur moi tant je suis à ta portée. Pourtant, je l’entends me souffler des mots doux, me rassurer, mais cela ne fait qu’augmenter mes larmes. Je ne sais plus qui croire. Toi, avec ta tristesse infini qui s’écoule comme le flot d’une cascade ou cette douce voix de carillon qui perce doucement les nombreux nuages que tu m’as apporté?
Je ne sens que ça, les nuages. Je sens leur lourdeur, leur froideur. Ils me glacent les veines, ils m’attristent encore plus. J’ai l’impression d’avoir un poids énorme sur le cœur. Un poids qui se colle à moi telle la sève des arbres. Elle est difficile à faire partir. Comme toi! Tu ne veux pas me lâcher alors que je tente, tant bien que mal de me concentrer sur les paroles de mon ami. Il me dit que j’ai des amis, que je ne suis pas seule. Vraiment? Alors pourquoi est-ce que je ressens une si forte pression, là, au niveau de ma poitrine? Qu’est-ce que c’est? Ton amitié? Ta façon de me rendre joyeuse? Non, je le sais, tu n’es là que pour exprimer ce que je ressens, mais j’ai si mal. Est-tu vraiment une amie? Non. C’est plutôt lui l’ami. Il est présent, là. Il me parle, me rassure, me dit des mots pour te chasser ou te calme, car je le sens. Ce nuage ne s’est pas créer tout seul. Il a toujours été présent. Ce nuage à grandit avec ma peine, ma tristesse, mes peurs. Il a grossit en même temps que mes nombreuses pensées, mes nombreux questionnements.
Puis, Horus me dit que je n’ai rien à me reprocher, que je suis une louve gentille, douce, ouverte d’esprit. Je ne devrais même pas me laisser entacher par quelque chose que je ne peux contrôler, que je ne suis pas responsable. Rien n’est de ma faute selon lui. Devrais-je le croire? Devrais-je continuer de danser avec toi tristesse? Pourtant, le beige marque un point. Ce n’est pas ma faute et j’ai toujours été gentille. En quoi devrais-je subir tes caprices Tristesse?
Un souffle dans mes oreilles. Des paroles douce qui me font chaud au cœur, qui te rend plus léger. Je suis bonne à cache-cache. C’est vrai, je me souviens. Il avait beaucoup de mal à me trouver. Je me faufilais partout grâce à ma petite taille. J’aimais ce jeu. Est-ce que je l’aime encore? Oui. J’y joue encore d’ailleurs, avec cette tristesse et cette joie qui se lance la balle, qui joue chacun leur tour. Je ne sais plus trop ou j’en suis rendue d’ailleurs. Peut-être… Peut-être…
-Je veux être forte, finis-je par croasser, la gorge enrouée d’avoir trop pleurer. Je veux une belle vie. Je… je veux… avoir des a…mis comme toi.
Je me tais un moment, fermant les yeux alors que ma tête retombe lourdement sur mes pattes. Je sens la fatigue s’installer doucement, mais elle est rapidement balayé par une émotion plus forte. L’orage! Celle-ci enfle d’un coup en moi et tu t’ajoute traitresse. Tu viens mettre ton grain de sel, mais je ne fais rien. Tu t’es fait avoir. Si les orages grondent en moi, je ne fais rien et reste immobile, le regard dans le vague. Je m’en veux d’être en colère. Je m’en veux de ressentir des émotions comme les tiennes. Je suis blessée à l’intérieur, mais je ne devrais pas déverser tout ce que je ressens non? J’avais l’habitude de tout garder. J’ai toujours fais comme les grands et maintenant je pleure sans retenue devant un ami.
J’en ai besoin, je dois m’exprimer. Je dois vous faire sortir, vous, les traitresses. Je veux être heureuse. Je veux faire disparaître cette douleur. Ça fait si… mal. Je veux vous éloignez. Tout de suite.
-Je suis perdu. Je…je veux être forte. Je dois réagir comment maintenant? Les autres vont me voir comment? Je dois réagir comment? Pourquoi elle a fait ça? Je suis confuse!
J’éclatai de nouveau en sanglot et fermai les yeux.
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| | Sujet: Re: Les plaies du coeur [Horus] Lun 18 Nov 2019, 19:02 | |
| < Horus ; 2 ans
Il y a des peines pour lesquelles aucunes paroles ne sont utiles. Horus se rendit bien compte qu'il aurait beau répéter des choses rassurantes, cela ne saurait suffire à apaiser les tourments de sa jeune amie. Il inspira doucement, et se contentant de montrer avec douceur sa présence indéfectible en donnant des coups de langue sur le crâne de la femelle. Comme aurait fait une nourrice ou une mère à un enfant effrayé. Il ne savait pas quoi faire d'autres pour l'instant et il restait déterminer à empêcher le gros de la pluie à venir inonder les joues de Crystal déjà bien humide. La voix éraillée de la petite aux cheveux couleur aurore se fit entendre malgré le fracas du rideau d'eau lui tombant sur les épaules. Elle voulait être forte. Mais ne l'était-elle pas déjà, pour avoir subi tout ça sans perdre sa bonne humeur jusqu'à aujourd'hui ? Il fini par renoncer à la protéger du mauvais temps en voyant bien que toute l'eau ruisselait de son dos à son ventre, puis sur la jeune aux yeux violets. Il s'allongea alors à côté d'elle et posa son museau à côté du siens, sur ses pattes avant.
« Tu l'es déjà. Tu as toujours été forte malgré les difficultés jusqu'à maintenant, et je suis certain qu'il y a plein de Lazulis qui voudraient être amis avec une jolie louvette comme toi ! »
Répondit-il dans un sourire encourageant en poussant la joue de Crystal du bout de la truffe.
« Pourquoi on te verrait différemment ? Seuls tes propres actes te définissent. Et tu es la seule à choisir ce que tu veux faire et montrer aux autres, toi seule décide de ton image. »
La question sur les motivations de la mère de la louve brune le prirent de court, car bien sûr, il n'avait pas de réponse toute faite ou de jolis mots à sortir à sa compagne de jeux d'autrefois. Les larmes de l'adolescente lui serrèrent le coeur.
« Parfois les personnes blessés sont méchants avec ceux qui leur font confiance parce que c'est la seule façon qu'ils ont trouvés pour se venger du mal qu'on à leur à fait. Ils ont tort, parce qu'alors ils ne s'en prennent jamais aux bonnes personnes et font du mal à leur tour. Ils ne savent juste pas comment aller mieux et pensent se sentir mieux si les autres vont mal... »
Il soupira, fixa un instant la femelle avant de lécher quelques larmes sur sa joue. Il se rendit compte de son geste immédiatement et se redressa légèrement, gêné, oreilles en arrière et ses prunelles vert d'eau fuyantes vers la pénombre des lieux.
« Tu veux être forte. Alors sois forte. Décide qu'elle a tort. Décide d'être tout l'inverse de ce qu'elle croit ! »
Essaya-t-il de l'encourager encore.
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