Prends ton envol petite colombe grise ഛ Hanna, Kerguelen

ഛ   Volstein

C’était l’anniversaire de sa fille, et il lui avait fait un cadeau.

Dans sa famille, lorsqu’un enfant naissait, on lui offrait un cadeau, fait par l’un ou l’autre des parents, ou les deux ensembles. Il n’avait pas eu l’occasion de lui faire quelque chose à sa naissance, ainsi, c’était maintenant qu’il lui avait fait un cadeau. Ancien forgeron, il s’était remis à sa forge pour l’occasion. Ce jour-là, lorsqu’il arriva, en surprise pas très surprenante pour la petite, qui s’était forcément attendu à ce qu’il vienne, il avait enroulé le présent dans un tissu, et l’avait mis dans une espèce de besace qui s’accrochait sur une ceinture autour de ses flancs.

« Joyeux Anniversaire ! » s’exclama-il en rentrant dans la grotte, venant faire un câlin a la petite louve dont c’était le jour spécial, et frottant son museau contre celui de sa compagne.

Ainsi rentrait-il dans son cocon de bonheur, chez lui, avec sa famille.
« Qu’est ce que ça fait d’avoir 1 an ? » demanda-il avec un sourire espiègle.

Hanna était bien entendu au courant qu’il allait venir aujourd’hui, et il lui lança un regard ravi. Il était toujours si heureux de venir ici, la voir, elle et leur jolie petite fille grise. Ce qu’il l’aimait, cette louve, mais à l’instant, c’était Kerguelen qui avait besoin de toute l’attention du monde, car c’était aujourd’hui qu’elle devenait jeune adulte. Il avait été si fier de la voir grandir, ces derniers mois. Cela allait un peu trop vite, à son goût, mais il était si heureux de voir la jeune louve qu’elle était devenue.
Il plongea une patte dans la besace brune, et sortit l’objet caché dans un rouleau de tissu pour lui tendre.


« Surprise ! » lui-dit il avec un sourire plein d’amour paternel.

ഛ Volstein

« Quelles belles dames habitent ici dites donc ! » dit-il, en voyant leurs fleurs et plumes, joliment agencés sur leur pelage. Elle s’était véritablement faites belles, mais comme si il ne le savait pas déjà !
Il souriait, en regardant Hanna, pendant qu'elle découvrait son cadeau. Ils avaient bien trouvé, le cadeau lui plaisait ! Ça n'avait pas été tout à fait facile non plus, ils avaient dû en discuter lorsque la petite était pas là, et comme ils étaient tous les deux toujours un peu inquiets lorsqu'elle s'en allait un peu trop loin. Après tout, elle était leur unique fille, et ils savaient tous deux qu'ils n'auraient pas d'autres enfants que cette petite colombe grise. Mais bon, qui pourrait bien vouloir d'un autre enfant, avec une fille aussi mignonne ?
« J’ai hâte de goûter ces champignons, tu m’en garderas ? » demanda-il, avant de lui offrir son cadeau.

Volstein rigola et serra sa fille entre ses pattes lorsqu'elle vint se jeter contre lui, et frotta son museau contre le sien. Sa fille adorée, ils bougeraient tous deux le ciel et la terre pour la rendre heureuse. Il regrettait tant de ne pouvoir venir plus souvent la voir... Elle grandissait si vite, elle était maintenant une petite dame. Il resta un instant avec sa fille entre les pattes, si fier de la louve qu'elle devenait. Il espérait que quand elle verrait cette broche, elle se rappellerait ses parents, qui l'aimaient très fort.
Il la relâcha et pris la petite broche entre ses pattes pour délicatement ouvrir la pince, regardant où mettre la broche. Il se sentait un peu triste que la petite se décrive comme malade, alors il lui montra comment ouvrir la broche sans utiliser ses griffes. Lui non plus, n'avait pas les meilleures griffes du monde, et de plus, sa vision n’était pas formidable de loin. Cela ne l'avait pas empêché d'ouvrir la broche, ne de pouvoir de devenir le prêtre de Yurai. Il espérait qu'avec le temps, la petite se rendrait compte que ces défauts pouvaient être sa force. Mais les leçons de sagesse, il les réservait à ses apprentis, sa fille apprendrait toute seule, il avait confiance en elle.
Sa mère lui avait ouvert une porte de liberté, aujourd'hui, qui lui permettrait d'aller faire ce qu'elle désirait sans qu'ils la suivent. Il se demandait si leur petite colombe savait à quel point cela devait être dur pour sa maman de la laisser partir seule, inquiète comme elle l’était souvent.

Il la glissa doucement dans le tissu de l'une de ses écharpes, où elle se tint bien, brillante. Mais jamais autant que brillait Kerguelen.

"Remercie ta maman aussi hein, c'est elle qui a eu l'idée !" chuchota-il, avec un petit clin d'œil.

Il sourit aux deux louves de sa vie. Qu’est ce qu’il avait attendu, pour retrouver enfin le bonheur et l’amour. Qu’est ce que ça avait valu le coup. Il s’assit plus confortablement, pour parler avec sa fille et sa compagne. Il commença à rire, et demanda à Kerguelen comment elle avait attaché ses plumes comme ça, en posant doucement une patte sur celle de Hanna.
Bientôt, il serait toujours là, avec elles. Ils la verraient grandir ensemble, et ils pourraient tous les deux éternellement être fiers de leur colombe grise.

[finito ]