Étrange demeure · Yersine [FINI]

Elle n'était pas curieuse.
Mais qui aurait résisté à une telle apparition ?

Cette aura aussi sombre que mystérieuse et malsaine l'avait attiré comme une mouche vers la lumière. Les yeux grands ouvert, pour que ses iris se collent métaphoriquement sur chaque recoin du lieu, Nocera avançait, la démarche prudente. Elle se savait assez ingénieuse pour crapahuter au loin si danger il y avait, mais il était toujours bon de faire attention.

Toujours propulsée par sa fascination obsessionnelle pour le lieu, une pièce attira son attention, et elle y pénétra. Des reste de bois fracturés, formants des cubes ou des rectangles parfois creux. Qu'est-ce qui avait bien pu vivre ici ? Elle renifla l'air, ne capta rien d'autre qu'un vieux fumet de renfermé, un peu rance. Elle plissa les yeux et retroussa le museau. Les ouvertures avaient des trous, l'air passait pourtant visiblement, comment une telle odeur pouvait-elle régner ? Elle secoua la tête, avant de reprendre son exploration.

Une autre séparation, une grotte tout de motifs faite : Il y avait en son centre quelque chose qui ressemblait à une paillasse. Surélevé, avec des morceaux métalliques en élevant, tordus pour former comme des cercles infinis. Qui aurait trouvé ça confortable ?! Il y avait aussi une trop grande accumulation de poussière pour que cela soit agréable. Elle grimaça.

Quel étrange endroit.

Lassitude

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

Épuisé. C'était le mot. Il avait escaladé la paroi rocheuse avec difficulté, se hissant à l'air libre. Et alors que la nuit avait bercé son combat contre un géant de la nature, un reliquat d'everbloom dont il arborait fièrement les restes, le jour, lui, était revenu à peine avait-il atteint l'air libre. Il y avait, en ces terres, bien des mystères. Yurai devait se jouer de lui, de son esprit. Le faire passer dans les dédales du labyrinthe, ressassé souvenirs et merveilles de son enfance, de son passé, de ses ancêtres, comme une mémoire commune. Puis, l'aveugler dans la nuit noire, avant de le faire courir sous la pluie et le mener à cette menace végétale. Oui. Rien de bien naturel dans tout cela.

Comme une épreuve. Après son échec à la montagne, lui qui voulait récolter la plus pure des glaces pour en façonner un miroir et y capturer les étoiles, cartes célestes pour les dieux éhontés. Comme si Yurai voulait être sûre qu'il était capable d'être, ou plutôt, de devenir, celle qu'elle entrevoyait comme portant sa perle pour anéantir le dôme. Les réunir.

Quoiqu'il en soit, il avait atteint l'air libre, et dirigeait désormais son corps pansé vers l'autel des Nahkus. Enfin, c'est ce qu'il pensait. Car à vrai dire, il y avait sur son chemin, celui du retour, un bien étrange édifice, qui semblait avoir poussé tel un champignon.

Meh.

Qu'était-ce donc ?
Un manoir ?
Prudemment il le contourna, jusqu'au portique d'entrée, grimpant les escaliers de vieux bois. La porte était ouverte, et, bien que légèrement blessé, la curiosité le poussa à y pénétrer.

- Y'a quelqu'un ?

L'air ambiant lui répondu par son souffle nauséabond de maléfices. L'endroit était maudit. Ou hanté. Ou un truc du genre franchement pas urbain. Il recula, à en grincer les planches, hésitant. Si on lui répondait, peut être viendrait il. Enfin, cela dépendait de la voix. De l'intonation. Après tout, il n'allait pas se ruer face à un Pennywise ambulant et qui avait décidé de faire son forain sur les Terres de la Corneille

Une voix.
Elle interrogeait sur la présence ou non d'un être dans la bâtisse. Elle aurait pu se faire surprendre et sursauter, d'entendre ainsi un son partir en révolution contre le silence précédemment roi. Mais elle avait enregistré la voix dans son esprit.

Yersine.
Que faisait-il là, alors qu'il était censé être convalescent ? Elle n'aurait pas du s'éloigner, elle allait devoir l'escorter et panser éventuellement ses plaies, si elle en jugeait pas la fréquence à laquelle il les récupérait. Elle fit donc directement demi-tour pour se diriger vers le couloir dont elle était venue, queue et cheveux glissants après elle, perpétuellement comme dans de l'eau.

Dé.
Sa patte tapa dans quelque chose d'échoué, d'abandonné au sol et s'étant mis en travers de son chemin. Irritée, elle baissa le nez, pour découvrir une bouteille pleine de poussière. Tout ici était-il donc destiné à en être recouvert ?
Elle posa les griffes dessus, la faisant rouler jusqu'à ce que des écritures apparaissent.
Raté, illisible. Elle grogna et dans sa quête de rejoindre la voix, l'emporta avec elle.

Arrivée vers l'entrée, c'est là qu'elle vit Yersine. Elle se stoppa donc devant lui sans plus de cérémonie, dardant ses yeux pour l'inspecter sous toutes les coutures. Elle se rassura en le voyant relativement bien portant.

"Bien, une première recontre où tu n'es pas mal en point." Se permit-elle de 'blaguer'.

À la sauce Nocera, évidemment.

Lassitude

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

Il recula lorsqu'il entendit des pas dans la pénombre d'un couloir. Etait-ce un ami, ou un ennemi ? En territoire Nahkus, il lui semblait que tous étaient alliés, même envers un solitaire comme lui. Sobieski, Raison, Tiramisu, Nocera, Yurai elle-même, l'avaient accueillis et choyés comme s'il avait été de leur famille. Et pourtant, il continuait d'être méfiant envers tout inconnu. Résidu d'une enfance tourmentée ou simple instinct de survie, logique animale dans un monde où crocs et sangs font bon ménage.

Quoiqu'il en soit, cela avançait vers lui. Trop sombre pour percevoir quoique ce soit, il continua de reculer, jusqu’à descendre les marches, avec précaution. Et de buter dans quelque chose. Doucement, ne pouvant user que d'un oeil, il darda son regard paniqué sur l'objet qu'il venait de percuter de ses pattes tremblantes. Un chandelier. Un simple bout de métal sophistiqué. Les bougies en moins.
Sans attendre, il le saisit dans sa gueule, le brandissant comme une arme face à l'étranger qui continuait de s'approcher.

Un pas.
Deux pas.
Plus proche, encore.
Et puis.

- "Bien, une première rencontre où tu n'es pas mal en point."
- Nochera ? fit il, la bouche pleine

Sans attendre, il reposa l'arme improvisée, pour contempler son amie étincelante, sortant des abysses noirâtre comme une braise dans la cendre. C'était une sensation étrange, de la voir ainsi. L'obscurité elle-même semblait dégoutée de ne pas la retenir en son sein plus encore, grouillant autour d'elle comme d'immondes insectes sur une plaie purulente.

- Je euh. Attends. Qu'est-ce que tu fais ici ? Je veux dire, bien sûr que tu peux être ici, vu que tu es une Nahkus maintenant, mais... enfin... C'est quoi ça ?

Il donna un coup de museau pour montrer la vieille bâtisse. La végétation avait un tant soit peu envahis les bordures des murs, crapahutant sur le toit en arrachant les ardoises blanchies par le soleil. Les fenêtres étaient poussiéreuses, voir cassées, et les araignées avaient visiblement elles-mêmes désertées les lieux, y abandonnant toiles et cadavres.

- J'ai l'impression que ça fait des années que c'est là. Des siècles même. Mais je mettrais ma patte à couper que ce n'était pas là ce matin, quand je suis parti dans le laby-

Il se coupa, prenant conscience que Nocera l'écoutait. Lui dire qu'il avait baladé sa carcasse dans un endroit où il aurait put se perdre, se blesser, ou pire, mourir, n'était pas une bonne idée. Ni même lui dire qu'il s'était battu avec une plante géante carnivore. Même si sa victoire avait un peu de panache.

- Dans le lobby des balades, au son des oiseaux.

Meh. Un petit sourire, et il la dépassa sans demander son reste, pénétrant à son tour sur le portique de la maison. Il eut un regard à droite, à gauche, à la recherche d'indices, de traces d'un éventuel ennemi. Rien. A première vue. Il continua cependant d'avancer, espérant que la femelle le suivrait.

- Oh au fait. C'est pour quoi cette bouteille ?

Il ne manquait plus que les bougies sur son chandelier, et il pouvait se refaire la Belle et le Clochard. La bouffe en moins. Et clairement beaucoup trop de toiles. Bordel, mais personne ne fait le ménage ici ? C'était abandonné depuis combien de temps ? Et puis, quel genre de loup peut bien habiter un truc pareil ?
Quelque chose se prit dans son visage, collant cheveux et poils. Rha bordel. Heureusement qu'elle n'était pas habitée. Et plus il passait sa patte dessus pour la retirer, plus il l'étalait.

MEH.

Écoutant sans rechigner et interrompre, ses paroles, Nocera observa avec lui la bâtisse, avant qu'il ne lui demande ce qu'était la bouteille et ne parte se planter dans une toile d'araignée. Une toile... bien trop immense. Nocera fronça les sourcils et fit usage du chandelier aux nombreuses branches dont il s'était saisit pour l'enrouler dans la toile comme on aurait récupéré des spaghettis avec une fourchette. Technique qui s'avéra plutôt efficace, ayant au moins le mérite de dégager le passage, plus que de débarrasser totalement ce qui s'était collé dans la chevelure de Yersine ; il en aurait un peu moins, et n'empirerait rien. Ceci fait, elle abandonna l'objet plein de matière blanche gluante avec une grimace.

Puis elle se décida à répondre à son ami.

"Je ne sais pas, je suis arrivée à la même conclusion ; apparu du jour au lendemain et d'apparence déserté. Mais attrayante."

Dans la bouche toujours remplie d'euphémismes de Nocera, cela témoignait du fait qu'elle la trouvait tout bonnement fascinante.

"Je suppose quelque chose comme du rhum, les mots sont illisibles mais ça a l'air d'être alcoolisé." émit-elle ensuite, théorisant sur le contenu.

Elle verrait plus tard, cependant, ayant laissé la dite bouteille de vin dénichée près de l'entrée pour quand ils partiraient. Elle passa ses yeux autour d'elle, pour voir s'il y avait pas quelque chose d'autre pour tirer plus d'informations sur cet endroit.
Dé. Son regard tomba plutôt sur un autre candélabre, d'apparence bien plus onéreuse et décoré que le premier. Elle pencha la tête et avança pour le récupérer, observant la feuille d'or abîmée le recouvrant.

"On dirait un porte-bougie, avec bien trop de branches."

Tout à fait bizarre.

Lassitude

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

La louve lui retira une grande partie de la toile gluante qui avait avait prit pour cible ses cheveux. Quoiqu'encore poisseux, il s'en réjouit, la remerciant d'un sourire. Une chance, vraiment, que l'habitante des lieux ne soient pas ici. Rien qu'a voir la taille des fils, la bestiole devait être immense. Un demi-loup peut être.
Quoiqu'il en soit, l'exploration se continua, alternant curiosité et dégout.

Il bifurqua du couloir pour se rendre dans une pièce, à sa droite. Désolée mais encore meublée, c'était, de toute évidence, une pièce à vivre, probablement un salon. Quelque chose de semblable à un trône de tissu mou prônait les quelques mètres carrés empoussiéré. A ses pieds, comme un esclave le saluant, se trouvait un vieux tapis, peau d'un animal inconnu et rongé aux mites. A vrai dire, la couche de saleté des lieux étaient plus ténue que le reste de la demeure. Un peu comme si quelqu'un, ou quelque chose, n'avait quitté que récemment l'environnement. Enfin, récemment... Disons, plus tard que le reste. Ou bien qu'il n'était revenu uniquement en cette endroit peu après son départ.
Bref. Pour faire court, cette pièce avait vécue un peu plus longtemps. La vieille bibliothèque elle-même n'en était que peu poussiéreuse. En fait, elle n'était même pas recouverte d'immondices comme le reste. Ordonnée et, d'une certaine manière, presque propre.

Curieux, le mâle s'avança vers l'endroit, laissant le parquet grincer sous ses pattes et les fourmis fuir sous son ombre. D'un regard, il balaya différents titres lisibles. De la Brève Histoire du Temps au Silmarillion, les couvertures ouvragées, bien souvent de cuir, reliées à l'ancienne, naviguaient entre les marque pages entamées et les notes. C'était un peu comme un bureau en désordre, remplit de travaux inachevés, de brouillons, de ratures, de petits papiers voletant sous les chaussures. Des cartes et des essais. Il ne manquait plus que les éprouvettes. Mais d'une certaine manière, Yersine était devant les travaux de recherche de quelqu'un.
Quelqu'un qui était passé il y a seulement quelques années. Et qui avait touché cette armoire à savoir.

Il y avait donc sûrement quelque chose d'intéressant dedans.

Et de fil en aiguille, un seul titre ne lui revint pas.
Thématique des plaies.
De l'ouverture des mondes dans la chair.

D'une griffe, il retira l'ouvrage, le saissisant dans sa gueule avec délicatesse avant de le déposer sur le couffin non loin. Lorsque le nuage de poussière qu'il venait de soulever se dissipa, il pu contempler une couverture épaisse, bleu nuit, aux gravures d'or. De ci de là, des lettres semblaient avoir été grattées par le temps, et, à bien y regarder, il lui semblait même y voir un peu de sang séché.
D'un geste lent, affable, il l'ouvrit, parcourant les écrits en pattes de mouches, les ratés et les rayures, les croquis d'êtres informes, les symboles et les savants calculs. Quelqu'un, de toute évidence, avait passé bien trop de temps dans ce bouquin. Ou plutot, ce cahier de recherche. Cet ouvrage d'un chaleur presque déconcertante. Car plus Yersine lisait, plus il lui semblait vrombir de l'intérieur.

Et puis.
Une page. Ensanglantée. Rendant presque illisible divers mots incongrus, dans son alphabet pourtant natal. Comme une incantation.

Il referma brutalement le livre.

-... Je euh... je ne suis pas sur, mais, je crois que je vais emporter ça. Pour... me distraire la nuit...

Il cligna des yeux, presque certains de continuer de percevoir non seulement les lettrines gravés sur sa rétine, mais aussi d'entendre les chants incantatoires au loin, résonnant dans son crâne comme un appel.

- Tu trouves des trucs intéressants ?

Elle tourna la tête à sa question, quittant la vue du chandelier. Il avait l'air de tenir un livre, à la couverture de belle facture dans la patte. Elle observa de loin, trouvant les dorures belles. Elle s'approcha, amenant son candélabre avec elle pour le lui montrer. Elle le déposa à ses pattes.

"Un similaire que celui que tu avais, mais plus finement ouvragé."

Elle tendit un cou curieux vers le livre, pour mieux en observer la couverture.

"Il a l'air en bon état."

Commenta-t-elle finalement, se sentant néanmoins intriguée par l'aura du tome. Quelque chose de sombre qui ressemblait un peu à tout ce qui se tramait ici. Elle ne posa pas beaucoup plus de questions cependant : s'il désirait l'avoir, elle ne le lui prendrait pas. Elle préféra partir continuer la découverte du salon.

Dé.
Dans le fond du salon, son œil fut attiré par une forme, dont elle s'approcha donc naturellement. Elle découvrit laissée dans l'ombre et sur le sol, quelque chose au corps fait de tissu rembourré, rongé par les mites désormais. Une chevelure de laine, et un visage fait dans une matière solide. Quand elle l'attira à elle avec la patte, le visage lui apparut.
Des yeux faits de pierres brillantes incrustées, alors qu'un mécanisme fit se fermer la bouche de l'objet, créant un son aussi inattendu que fort pour ce que le mouvement avait été. Comme un claquement de mâchoire. Nocera sursauta brusquement, surprise.

Et la poupée resta là, à la fixer avec ses yeux irréels.
La femelle battit des paupières, incertaine de quoi en penser.

"Qu'est-ce que..."

Lassitude

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

Elle aussi était tombé sur l'un de ces machins en argent. Ils étaient fait pour porter des bougies, et pourtant, aucun de ceux-ci n'en possédaient. Avaient-elles fondues, ou bien été rongées par un quelconque animal ? Mais au vu de l'amas de travail, désordre qui l'obnubilait, il était plus sage de penser qu'il s'agissait de reliquat à de tardives et laborieuses soirées.
Mais qu'importe. Il la suivit du regard tandis qu'elle explorait, fouinant commodes et autres meubles anciens et dévastés.

C'était presque hallucinant de se dire qu'ils étaient amis. Elle, si jolie, si intelligente, ayant reçue les grâces de deux dieux, dans deux meutes. Elle et ses parles flottantes. Elle et ses constellations. Elle. Juste elle.

Un clac sonore le fit sursauter, comme un chat effarouché, et elle gémit, tout aussi spéculatrice que lui. D'un œil rapide, il contempla, horrifié, l'aspect démoniaque de la poupée qu'elle venait de trouver et qui, de toute évidence, avait essayé de la mordre. Bordel. Une poupée, c'est censé être sympa. Pour jouer avec les enfants. Dorloter lors de cauchemars. Pas en filer. Et puis, pour toute autre raison de colère, de dégout envers la petite chose de chiffon et de boutons, elle avait fait frémir la femelle. Et ça, c'était osé.

Alors, saisissant un candélabre proche, il accourut jusqu'à l'objet animé par un prisme de vie oubliée, et lui shoota dedans. Tel le golfeur sur le green, il envoya de son bougeoir le jouet contre un mur, l'éclatant de toutes ses maigres mais soudaines forces.

- Cha va ?

Il se retourna face à Nocera, lâchant finalement son arme de fortune, inquiet.

- Cet endroit n'est pas sûr... Entre ce livre et cette poupée... Tu veux explorer plus loin ? Il me semble avoir vu un escalier plus loin. Pour un étage, avec certainement des chambres. Voir un sous-sol. Et sa cave...

Il frémit, grimaçant presque à cette idée. Ce n'étaient pas les endroits rêvés. Miroir et souvenirs, draps fantômes et autres toiles dégoulinantes des champignons devenus rois des lieux. Et puis, si une simple poupée était dans un endroit aussi familier, qu'en était il des lieux plus commodes aux démons, propices aux apparitions ? Pourtant, intérieurement, la pensée que tout le monde en aurait fait de même, demi-tour sans s'arrêter, le faisait sourire. Peut être y avait il des trésors, des objets uniques, cachés par le précèdent propriétaire et auteur de cet ouvrage qu'il calait dans sa besace ? Quels autres travaux pouvaient ils trouver ? Quelles archives pourrissaient en ces lieux, rongés par la morosité et l'impatience ?

Un joli tir de golf.
Nocera observa la trajectoire de l'objet complètement projeté, et la chute de milles morceaux du visage de porcelaine quand ils retombèrent sur le sol, son corps suivant dans un bruit plus doux. Le museau fixé un instant sur la poupée, elle observa ensuite Yersine qui venait de la surprendre, dans un sens totalement de la poupée. La question innocente du mâle qui s'enquérait de son état, la laissa pantoise une seconde de plus. Cela lui permit de proposer d'aller explorer plus loin.

Nocera, en réponse, lui émit un sourire ample même s'il se fit fugace, mais rempli d'une douce chaleur.

"Allons plus loin, oui."

Elle avança et cogna sa tête contre celle de Yersine sur le passage, sans douleur, un geste affectueux et effectué sans plus de commentaire de la part de la femelle. Elle additionnait leurs dialogues et leurs rencontre dans son cœur, et comprenait mieux désormais son premier instinct d'avoir été intrigué par qui il était. Tout se confirmait pour elle, un être attentif et rempli de bonté, avec ses propres problèmes qu'il était parvenu à surmonter, sans perdre pleinement cette flamme d'innocence qu'elle voyait encore brûler au fond de lui. Il ne se donnait pas assez de crédit.

Elle s’engouffra dans le couloir menant vers l'escalier, et les gravit lentement d'abord, essayant de rester prudente. Dé. Sa patte buta encore sur un objet, comme précédemment. Cette fois, après la bouteille, c'est un contenant vide qu'elle découvrit. Transparent, fait de verre avec une surélévation comme pour les chandeliers. Elle souffla la poussière le recouvrant et s'en saisit.

"J'arrive." commenta t-elle, avant d'aller trotter vers l'entrée très rapidement pour le déposer à côté de la bouteille de vin. Elle reprit de l'allure pour rejoindre à nouveau Yer' juste après. Elle remonta les escalier jusqu'à sa hauteur.

Lassitude

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

bfzebkfkez.

Ce fut sa réaction, sa pensée, lorsque Nocera, pour le remercier de son geste salvateur, passa sa tête sous la sienne, la pressant dans un intime câlin. La douce chaleur de la femelle l'envahit, brillant de la même pulsation qu'il avait eut lorsque, à son tour, elle était venue le sauver de la noirceur. Mais quand elle se retira, lui, resta là, planté comme un idiot, ne sachant que dire ou faire. Un de rien aurait été de trop. En fait, parler, aurait été de trop. Alors il sourit naïvement, la suivant dans son exploration plus poussée.

Elle grimpa les escaliers devant lui, trébuchant sur un verre à pied, fine glace qu'elle courut remettre en ordre avec la bouteille d'alcool. Ce n'est qu'une fois qu'elle revint à sa hauteur qu'il s'en amusa.

- Hé, c'est marrant, on a de l'alcool, des verres et des candélabres, ça fait comme un dîner aux chandelles. Ah ah. Ah...

Il bugua. Les yeux vides, un sourire amusé, presque crispé sur son visage, il bugua, réalisant à quel point il était stupide. D'une profonde inspiration, il relâcha tous ses muscles en une seule phrase, rapide, sans tact.

- Je vais par là.

Et il tourna les talons d'un bloc, grimaçant finalement, à la fois exaspéré de sa maladresse et tendu de par la réaction de la femelle, qu'il fuyait désormais. Sans l'attendre, il ouvrit, ou plutôt, défonça nonchalamment, l'une des portes, pénétrant finalement dans une chambre d'enfant. Raté. Il avait certainement choisit la pire des pièces. Ou la meilleure pour une petite partie de ouija.

D'un geste lent et mal assuré, il pénétra dans la pièce, contemplant les cubes et peluches éventrées, délaissés dans la poussière et la misère. Les souvenirs, dessins d'une famille sous le soleil en coin, étaient arrachés par d'immenses griffes, papier peint bon à refaire. Les meubles, poisseux, semblaient encore porter en eux les traces des rires et des chants d'antan. Une poutre, là, était gravé de différentes tailles et âges, preuves d'une croissance et de plusieurs personnes. Des frères et sœurs peut être. Ou bien y avait-il eu un drama ici ? Car un seul lit, plutôt petit, était visible.

Il détourna le regard pour voir si Nocera le suivait. Inquiet désormais plus pour lui même que de sa réaction. Et quand il fit pivoter son visage, ce fut pour embrasser, encore une fois, une immense toile d’araignée qui baignait le côté est de la pièce.

- Ar ! Nocera, viens m'aider ! fit il en se débattant, secouant son crâne en tout sens.

[justify]Un dîner aux chandelles.
Son rire et son expression tirèrent quelques ficelles de plus chez Nocera, qui le dévisagea simplement sans trop montrer de choses. Quand il tourna les talons d'un coup et partit vers une chambre, elle le suivit simplement des yeux. Avant qu'un rire ne secoue son être, qu'elle tâcha le plus possible de garder silencieux. Elle en finit même par passer une passer sur le museau pour s'aider dans cette tâche, s'asseyant quelques instants aussi.

Qu'il était bête.
Qu'elle aimait bien ça.

Elle parti vers une chambre à son tour, laissant Yersine à ses propres desseins pour découvrir ce qu'il y avait dans une autre. La chambre s'avéra plutôt être comme un bureau, avec un très grand fauteuil de maître. Mais ce ne fut pas le bureau en bois sombre qui attira son attention non plus, bien trop enterrés sous une couche de crasse et détritus. Dé. Non... Ce fut cet objet, posé contre le mur nonchalamment, qui semblait presque la narguer. Elle s'approcha, une arme, ou ce qui y ressemblait en tout cas : un long manche finit d'une immense lame légèrement courbée et s'affinant au mesure de sa longueur.

Le bois était taillé, avec tout autant de détails que le candélabre qu'elle avait montré à Yersine. Un travail splendide même si relativement sombre et effrayant, des décors de crânes et chauves-souris. Elle haussa un sourcil ; cela restait très beau. Alors elle l'embarqua.

Quand la voix de Yersine se fit entendre.

Elle bondit hors de la pièce avec sa faux et en quelques mouvement, retrouva le mâle couvert à nouveau de toile blanche et gluante. Oh, qu'il avait le chic ! Mais elle avait l'outil idéal pour ça, désormais ! Plutôt qu'assiette italienne de pâtes, cette fois cela ressembla plutôt à une version film d'horreur éco+ d'Indiana Jones. Elle manipula avec extrême, extrême prudente et lenteur la faux pour couper la toile.
Qui finit sur le sol en lambeaux repoussants.

"Erk." Commenta donc la dame.

Elle observa Yersine, et chassa de sa patte un peu de la toile restante dans ses cheveux.

"Les scores sont à 2 pour 1." Elle l'avait sorti une fois, puis à son tour, et une nouvelle fois pour elle.

Faudrait-elle la sauver encore une fois, ou bien gagnerait-elle le match en sortant l'arrière-train de suie de Yersine encore une fois des pièges d'araignée ? A voir.

Lassitude

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

Il ne lui fallut que quelques secondes pour apparaître. Doucement, quelque chose de tranchant vint rapiécé la toile d’araignée dans laquelle il s'était imprégné de tout son être. Quelque chose de tranchant, certes, mais aussi de long. Des griffes ? Non. Pas des crocs non plus, il aurait senti le souffle chaud de son amie. Alors quoi ?
Il dû attendre patiemment que les derniers résidus furent retirer pour découvrir l'imposante arme que Nocera avait manié pour le libérer. Manié d'une extrême prudence et maîtrise. Admirable, vraiment. Et pourtant, Yersine ne put réprimer un frisson. A en oublier ce qu'elle disait, bien trop accaparé à contempler cette arme.

- Sympa...

Sa voix était presque muette d'admiration, simple souffle dans une respiration coupée de surprise. Mais trève de salamalecs. Il cligna des yeux comme pour se réveiller, tournant son regard finalement sur le corps de la femelle.

- Ah, hm, merci ! A charge de revanche...

Embarrassé d'être aussi emporté et nécessiteux d'autrui, il détourna les talons pour continuer son inspection des environs. Si les meubles étaient dans un piètre état, le lit, pourtant berceau de vie et de rêve des enfants, était bien pire. Les pieds en bois étaient maculés de coupures diverses et variées. Les draps, recouvrant la totalité du matelas, granuleux, poisseux, imbibé de quelque chose, comme une liquide, épais et nauséabond, attirant insectes et autres nuisibles à ce grand repas. Curieux, bien que dégouté, il tira d'une griffe hésitante la couverture.

Et il hurla.
Un hurlement puissant, strident.
L'obligeant à reculer, tombant en arrière, sous le choc.

Là, niché dans les draps, comme endormis, se trouvait des restes lupins. Crânes et os d'enfants, de louveteaux, entremêlés comme un dernier au revoir, câlin dans l'au delà imagé. Le matelas était teinté de sang, à en devenir noir, et si les insectes grouillant n'avaient pas tout dévoré, Yersine aurait été persuadé de pouvoir voir encore la chair sanguinolent des louveteaux être déchirée. Quelque chose les avait tués. Quelque chose, ou quelqu'un. Un massacre. Un ignominie.
Tuer était déjà une rude épreuve, et il le savait.
Mais tuer des innocents.
Tuer des enfants.

Il eut un haut le cœur, mais se retint, cherchant à ne pas souiller le lieu de repos de ces âmes peinées.

- Nocera... Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?

Un manoir poussiéreux et grinçant.
Des lieux abandonnés.
Un salon emplit de recherche et d'un livre ostentatoire à la volonté divine.
Une faux acérée.
Et un ossuaire infanticide.

Quelque chose rôdait dans cet endroit. Quelque chose de malfaisant. Et il semblait au loup que cet amas d'os aurait pu le voir au travers de la chair putréfié. Comme un portail.
Comme le livre décrivait si bien.

Qu'est-ce qu'il s'était passé ?
Elle aurait aimé avoir la réponse, mais ne resta dans ses yeux clairs que l'effroi. La vue de ces crânes lui glaça le sang tout autant qu'à Yersine. Plus par leur positionnement que par le fait qu'il eu s'agit de squelettes entremêlés. En train de dormir, auraient pu pensé certains, mais son esprit à elle s'alluma avec une explication horrifique.
Leurs dépouilles déjà ensanglantées avaient été entassées là, pour elle.
Déjà morts, ils avaient été placés, et cachés sous le tissu.

Elle tut sa logique, car happée par un vent invisible la porte s'entrechoqua avec le mur. Le tintement des os frigorifiés monta, et le chant des griffes sur le sol en bois s'exclama avec une malice démoniaque. Sang au-delà de glacer, réelle congère arctique, Nocera ne demanda pas son reste. Elle attrapa Yersine avec la Faux, qu'elle serra bien par instinct comme une lance de combat à cheval devant elle également, et se dirigea vers la fenêtre.
Un moyen d’atterrir sans trop de dommages... !

Des buissons, en bas, il y avait des buissons denses. Cela ferait mal.
Mais toujours moins mal que de finir sur le sol dur.

"Prépare-toi au plongeon !" lança t-elle à Yersine.

Et de défoncer la fenêtre avec la faux, pour ultimement virer tête la première. Droit devant, et droit vers leur chute. Elle n'aurait pas parier pouvoir retenir sa vessie si la chose qui lui avait ainsi transformer le sang de glaçon à glacier était entré.

Et le contact du buisson.
Aïe.