Unité brisée [Terminé]

Sujet: Unité brisée [Terminé] Lun 11 Nov 2019, 23:22

Provient d'un fast rp devenant rp.

Yersine revenait du désert, couvert de poussière, d'entailles, et pourtant, un fier sourire se dressait sur son visage malmené par la fatigue de sa tâche. Il se stoppa aux abords de la frontière, connaissant le danger de la zone. Il valait mieux, pour lui comme pour tout le monde, demander permission. Alors, à l'égard de la tour dont il voyait des yeux rivés sur lui avec méfiance et défiance, il hurla

- Je souhaiterai un pourparler avec vos alphas s'il vous plait ! C'est important ! C'est au sujet de vos dieux

Et il attendit, tendu. Au moindre geste non-amical, il fuirait sans demander son reste. Et d"une certaine manière, il recula a une vingtaine, trentaine peut être, de mètres de la frontière, comme pour se donner un atout dans sa fuite.

***

C'est Dough, qui s'approcha le premier. Le poil dressé, l'air menaçant, ses pattes lourdes frappant le sol. Il lève une babine pour te montrer un croc, te détail de l'autre côté de la frontière. Il est méfiance, il est menace. Il gronde et te demande, ne bougeant pas de sa frontière : il n'irait te chercher au-delà, solitaire. Il tâchait de respecter ça, malgré l'envie qui le démangeait de te démonter.
" Avec nos Alphas, au sujet de nos dieux..t'es sérieux, mec ? "
Il t'observe, maintenant.

***

Yersine n'était pas franchement étonné. Les Etelkrus n'étaient pas connus pour être de gentils gars bien urbains. Ils tenaient plus a des bêtes sauvages. Mais qu'importe.

- Je voudrais simplement rendre hommage aux dieux de mes ancêtres, et leur demander conseils quant aux récents évènements, qui, j'en suis certains, ont aussi touchés certains membres de votre meutes. J'ai un présent pour eux. Seulement, je ne veux pas déranger la quiétude de votre territoire, et requiert donc l'aval de vos alphas pour mettre à bien ce... pèlerinage.

***

" Tu crois vraiment qu'on va te laisser voir nos dieux, solitaire ?! Qu'ils vont te répondre ?! On est pas chez les Nakhus, ici. Et ma s- les Alphas ont déjà bien des problèmes à traiter, pour laisser un solo' visiter nos terres. On a d'jà eu bien trop de merde avec les tiens. "
Il restait sur sa position, Dough. A plisser les yeux, a lever le museau. Tu lui plaisais pas, solitaire. T'avais des idées d'invasion et de destruction de fontaines, ou bien..?!

***

-Les miens ? Nous ne sommes pas un clan, je n'ai rien a voir avec les autres et eux n'ont rien a voir avec moi. Mais soit. C'était prévisible.

Délicatement il posa l'une de ses besaces a terre, libérant les trois statuettes de cristaux. L'ours menaçant de rubis ; la louve dansante de grenat, et le serpent patient mais nerveux de topaze.

- Donne ça à tes dieux, peut être daigneront ils te répondre pour savoir comment libérer les tiens du monde à l'envers.

Puis, sans insister, il fit demi tour

- Ah, fit il en se stoppant. Remercie Boitaclou et Lucy pour tout ce qu'ils ont fait pour moi enfant. Je n'aurais, je suppose, plus l'occasion de leur parler si les frontières sont ainsi fermées. Bonne chance pour ta garde...

Et il continua son chemin.

***

" ATTENDS. "

Il a fait un pas en avant. C'est presque s'il va déborder de la frontière. Mais tu parles du monde à l'envers, et il ne sait rien de ça. Alpha Anette s'était inquiété du non retour de son père, tout à l'heure, il l'avait vu passe les frontières. Et tu parlais de la disparition des siens... Plus encore. Tu avais prononcé le nom de Lucy. Celle importante pour sa soeur, elle-même Alpha : s'il te laissait filer, peut-être l'étriperait-il.

" Lucie est morte... T'as l'air déterminé, mon gars, et c'est une chance que les deux noms que tu connaissances soient ceux du père de l'une de nos chefs et d'une grande proche de l'autre. Attends moi-là, tu veux ? ...Je vais t'amener une d'entre elle. "

Il look tes statues, hésite un instant... Et prend celle du Grizzli, pour apporter la preuve que ce solitaire était bien déterminé à accomplir quelque chose.

***

Il fut choqué. Non seulement du brusque changement de personnalité, mais aussi de l'annonce.

-... Morte ?

Il ouvrit la gueule, comme pour parler, mais n'émit qu'un bref couinement, comme un sanglot étouffé.

-Oh. Oh non. Lucy... Je ne t'ai même pas dit au revoir, ni merci pour tout ce que tu as fait...

Quel idiot il était. Lui qui avait tardé a affronter son passé. Lui qui avait fuit toutes ses années. Il lui semblait qu'un pan de son histoire venait de s'effondrer, emporté comme le monstre dans l'eau noire. Il se posa alors là, face à ses statues, oreilles basses, la mine de celui à qui l'on vient d'annoncer la fin d'un souvenir tendre.

***

" Pepper, nous avons un soucis au frontière. Un solo'...Un solo' spécial." C'est comme ça que le frère revient à sa sœur ainée, avec son échine hérissée. Et l'aveugle tourne la tête vers lui, fait claquer ses crocs. "Et c'est pour ça que tu les as quitté, Dough, lorsque la tour te permet d'appeler du renfort ? Dough..putain." Il hésite, gronde dans sa barbiche. " Il...il a fait des statues, pour nos dieux... T'en connais, des solos qui s'font chiés à ce point, pour des dieux qui en ont rien à faire d'eux ?! - " Dough, je n'en ai rien à faire de tes arguments, retourne immédiatement aux frontières, prend du renfort. - "...Il a dit qu'il connaissais Lucie, Pepper. Et Clou. Il veut te voir."
Elle a les crocs apparents, alors que son frère pousse vers elle la statue, la force à la toucher. Ça la répugne, d'avoir à attester de l’œuvre d'un solitaire. Mais elle doit le reconnaitre, elle qui ne devine que par des méthodes autre la beauté : elle devinait un grizzli, comme dans le temple d'Aka.
" ...Très bien. Accompagne moi à lui. "
Et Dough la guide, sa sœur, son Alpha, transmettant au rythme de ses foulées la brève discussion avec le solitaire. Il l'amène à toi, cette petite louve bleue aux traits agressifs et aux muscles affutés. Il lui murmure, juste à l'oreille "...L'a l'air vraiment triste, en apprenant le décès de Lucie" - " C'était dame Lucie. "
Elle est désormais face à toi, garde son frère aux mêmes oreilles évidées à sa proximité, après avoir toutefois creusé une distance entre eux. Elle sait se défendre, elle n'a pas besoin de lui.
" Ainsi tu connaissais Dame Lucie, solitaire. Dis-moi en plus, sur ta venue. "
Mais ne t'approche pas plus.

***

Yersine sursauta en entendant la voix, bien trop plongé dans ses tristes pensées. D'un revers de la patte, il essuie une larme qui stagnait dans son œil unique, puis, se lève. Il baissa la tête, comme une révérence maladroite, ne sachant pas comme s'y prendre avec un alpha. Et ne sachant surtout pas qu'elle était aveugle.

- Je suis venu pour honorer les dieux. Et pour les questionner. Vous avez certainement dû apprendre la disparition de loups, ou tout du moins, de certains des vôtres. J'étais là quand ça s'est passé. J'étais à la plage, sur les terres libres. Il... Il y a eu une attaque d'un énorme loup, puissant comme un ours, se dressant sur ses pattes. Et a peine suis-je arrivé qu'un... Qu'un monstre est venu

Il trembla, le regard vide en racontant l'histoire, sentant le poids des yeux sur son corps

- Il... Il avait la tête d'un loup. Sans bouche. Sans nez. Juste. Juste des yeux... Des yeux qui vous transperce l'âme. Qui vous paralyse. Et un cou. Un cou long de serpent. Des pattes comme celles des singes. Il était... Il était immense; Rapide. Imprévisible. Silencieux... Je n'arrivais pas à fuir. Je n'arrivais pas à réagir. J'ai attaqué, en vain. J'ai lancé du sable dans ses yeux...Ses yeux déments. En vain. C'était. C'était comme s'il était invincible. Et.

Il se tut. Un bref instant de frisson

- Il les a mangé. Le loup-ours et la louve aux plumes rouges. Il les a dévoré. Comme si de rien n'était. D'une bouche sur son torse.

Il secoua sa tête, les yeux fous

- Bordel, vous connaissez beaucoup de bestiole qui mange avec son torse ? C'était... C’était fou. C'était impossible. Il 'a frappé, et a frappé l'enfant aussi. Et quand je me suis réveillé, il avait disparu. J'ai vu ce monde ! J'AI VU LE MONDE ROUGE ! ET JE LES ENTENDS. ILS SONT LA QUELQUE PART, EN DESSOUS ! Il faut les AIDER ! Je ne sais pas, je n comprends pas, mais ils sont là ! J'en suis certains ! Les dieux doivent nous aider !!!
Je suis là pour demander aux dieux de s'unir et de terrasser le monstre, d'ouvrir le monde rouge ! Je suis là pour arrêter ce cauchemar ! arrêter ces voix, cette sensation constante de peur !
Il faut que je les vois !

Il parla une dernière fois, comme un long gémissement presque muet

-S'il vous plait... je dois les voir...

Sujet: Re: Unité brisée [Terminé] Mar 12 Nov 2019, 20:56

Unité Brisée

▬ ft. Yersine

Automne 2019.
4ans.

Elle ne réagit pas, à ta révérence, comme elle ne réagirait pas au moindre signe physique que tu lui enverrais. Dough, lui, ricana, se voyant taire d'un grondement. Pepper n'aimait pas, lorsqu'on riait dans son dos, lorsqu'on compromettait par un moindre bruit une entrevue.
Plus encore lorsqu'elle était si...singulière.
Elle ne t'a pas encore cerné, toi, le Solitaire. Elle pense du mal de toi, elle ne t'accorde aucune confiance, et elle doute de la véracité de tes propos. Elle se force pourtant à t'écouter, même si l'envie de t'envoyer les crocs, de te faire dégager de sa frontière, la démange.
Mais...
Mais tu ne les avais pas franchis, ces frontières, lorsque son frère embrun d'une imbécilité somme toute trop marquée s'en était venu la chercher, te laissant ici-même. Tu te tenais respectueusement, plus que ne l'avais jamais fais un membre de ton espèce.
Pour ça, elle voulait bien t'accorder un peu de son temps. Par respect pour dame Lucie, aussi. Lucie... Son altruisme avait toujours été présent, et ce loup en avait donc profité lui-aussi. Ses yeux se plissent, un peu : il y a un deuil qui n'est toujours pas fait, chez elle. Alors que débutais le tien, loup.

« Que racontes-tu, Solitaire... »

Elle a froncée ses sourcils, les traits de son visage se sont exagérément tordu. Son regard, lui ne bouge pas : jamais posé sur toi, jamais posé nul part. Ou peut-être sur un point, imperceptible au loin... Quand tu te mets à crier, elle dresse son échine et écarte ses doigts, encrant son équilibre sur le sol.
Tu la déranges. Tu parles trop, et elle ne comprend tes mots.
Pourtant...
Tu parles du loup-ours et de la louve aux plumes rouges. Et c'est elle, qui aurait vu rouge, sans même être dans ton monde. Parlais-tu de celui qui sauva cette dernière, en brouillant vos sens jadis au cimetière ? Quant à elle...
C'était elle, celle qui enleva l'enfant de ton mentore.
Elle, aujourd'hui avalée par ce qui ressemblait à un monstre.
Encore, Pepper pense à Anette, parti chercher son père et l'apprenti de celui-ci qui ne revenait pas du cimetière.
Tout pouvait-il être lié ?
Elle siffle, entre ses crocs.

« Les aider ? Tu parles du loup-ours et de la louve aux plumes rouges. Il sont les ennemis de notre nation, pour eux nous ne ferons rien. »

Mais elle doit être fine, elle doit obtenir les informations qu'elle n'a pas. Tu parles de choses inconnues et dérangeantes, tu parles d'un monstre.

« Des nôtres, nous n'avons eu témoignage de disparition... Pour le moment. Mais comment te croire, solitaire ? Prouve-moi que tu as toute ta tête, que tu ne cherches à me mener. Ensuite... Je ferais peut-être quelque chose, pour toi. Si tu dis que Dame Lucie t'a aidée, c'est sa déesse même qui jugera de ta sincérité. »

Elle s'assoit, autoritaire et sérieuse. Et attends une preuve, de ce que tu lui avançais là...

Sujet: Re: Unité brisée [Terminé] Mar 12 Nov 2019, 21:42

Panique

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

Elle ne semblait pas l'entendre, ni même le voir. Elle fixait ce point, lointain derrière ses épaules, mais quand il jeta un bref coup d’œil, il ne vit rien. Ni ombre, ni menace, ni proie. Juste un bout de ciel, un pixel bleu dans l'océan hd du monde. Voyait-elle réellement ou l'ignorait-elle tout simplement ? Pourtant, son visage en disait long sur ses impressions. Elle ne l'aimait pas. Elle n'aimait pas ses paroles. Ni la situation.

« Les aider ? Tu parles du loup-ours et de la louve aux plumes rouges. Il sont les ennemis de notre nation, pour eux nous ne ferons rien. »

Le silence lui pesa sur le cœur. Alors, même si le danger était un monstre, même si la torture psychologique était la clef d'une lente mort, loin de tout, ils ne feraient rien ? Tout du moins, rien tant que sa meute, sa famille, sa personne, n'était pas touché. L'empathie géographique, n'est-ce pas ? Tant que c'est loin de soi, le pire des malheurs n'est que broutille.
Pathétique.

« Des nôtres, nous n'avons eu témoignage de disparition... Pour le moment. Mais comment te croire, solitaire ? Prouve-moi que tu as toute ta tête, que tu ne cherches à me mener. Ensuite... Je ferais peut-être quelque chose, pour toi. Si tu dis que Dame Lucie t'a aidée, c'est sa déesse même qui jugera de ta sincérité. »
- Le simple fait que vous m'accordiez du doute, sur des descriptions qui paraissent irréelles à qui ne les subissent pas, est déjà une preuve en soi que vous savez qu'il se passe quelque chose. "Pour le moment", hein ? Il y a donc quelqu'un qui aurait du être quelque part et qui n'y ai pas, et vous vous inquiétez. Vous attendez un rapport je suppose. Une explication de la situation.

Il la regarda, perplexe. Allons bon, cherchait-elle la moindre petite chose à redire sur son comportement, sous prétexte qu'il était solitaire ? Cela faisait beaucoup de comportements intolérants pour un aussi petit corps. Mais Yersine était prêt à subir cela pour sauver quelques vies, qui, si elles avaient une hiérarchie chez l'alpha etelkrus, n'en avaient pas chez lui. Une vie est une vie. Peu importe sa taille et sa couleur.

- Eh bien voila le rapport : nous sommes attaqués. Pas moi. Pas vous. Pas eux. Nous. Nous tous. Après le combat avec le monstre, j'ai ressenti comme... Comme une voix dans ma tête. Ou plutôt une sensation dans mon corps, dans mon âme même. De la peur. De la confusion. Comme si cela venait d'en bas. Mais pas sous mes pattes non. Plutôt un miroir. Un miroir de notre monde, se situant sous les strates de notre existence. Je les ai ressentis aux cotes, mais aussi sur d'autres territoires, et même ici, je sens la trace, l'odeur suffocante de la terreur. Il n'y a pas que les deux que j'ai cités qui ont disparus. D'autres aussi, mais je ne saurais les décrire ou dire leur nom. Mais ils sont là. Ils ont peur. Ils ont besoin de nous. Ou plutôt, nous avons besoin des dieux, pour les aider, les libérer, et empêcher le retour de ces... monstres.

Il avait fait en sorte de parler calmement, malgré la tension en son sein. Les sons forts semblaient dérouter la femelle, et il était primordial qu'elle écoute attentivement sans plus d'appréhension qu'elle en avait déjà. Pourtant, son corps tremblait, sa queue battait l'air nerveusement, inquiet, apeuré que la situation ne se désamorce pas. Quant à la déesse de dame Lucie... Dairo ? Renarde de la ruse, du mensonge, et de l'habilité du langage ? D'une certaine façon c'était logique de vérifier la véracité de ses propos et convictions avec le céleste qui les contrôlait.

Unité Brisée

▬ ft. Yersine

Automne 2019.
4ans.

« Mais que peut-on encore considéré comme étant irréel, en notre monde ? Alors oui. Je t'accorde ce doute, comme je m'inquiète pour ceux qui ne sont pas présents au camp en cet instant, même si leur retour n'est prévu que dans longtemps. »

Il y a un grondement, léger, qui survient comme un souffle à la fin de ces mots.
Parce qu'elle avait trop entendu. Parce qu'elle avait bien trop vécu. Des choses qu'on aurait pu soupçonner. Des évènements étranges. Alors oui : Pepper pensait que tout pouvait être réel, en ce monde dont le réel pouvait à chaque fois être remis en cause.
Par ces loups, que jamais on ne retrouvait, qui ne laissait derrière eux d'odeurs ou de présence. Par ces frontières qu'on profanait malgré toutes ces mesures mises en place, lorsque la réussite de l'opération n'aurait été faite que d'inexistence.
Elle aurait pu parler de choses inexplicables, Pepper. C'est pour cela qu'elle pouvait les entendre, voir les comprendre. Mais puisque tu étais Solitaire, ce n'est pour autant qu'elle aurait pu te croire dès tes premiers mots.
Elle avait besoin de plus.

Sa queue, courte, s'agite nerveusement. Ses oreilles ne te quittent pas, pas même son regard vide qui te fixe tant toi que le paysage.

Elle t'écoute, elle poursuit votre entrevue. Ce temps de parole qu'elle t'accorde, sans chercher à te faire taire ni te fausser compagnie, un privilège de l'écoute qu'elle n'aurait pas eu avec tous. Tu es et seras sans doute le seul, qu'elle traitera ainsi : sans chercher à lui sauter au coup.
Pas directement, du moins.
Au moins avais-tu pris la peine de parler calmement, avec un timbre qui ne la piquait plus. Elle restait ainsi assise, en appuie sur ses orteils, prête à décoller pour te mordre si elle surprenait un brusque mouvement de ta part. Pepper était toujours en tension, même face à sa meute. Jamais détendue.

Boule de nerf.
Boule de colère.

Elle soupire lorsque tu achèves tes mots.

« Et serais-tu capable de me faire ressentir, tout ça ? »

Une preuve. C'est ce qu'elle t'avait demandé. Avec une pointe d'impatience, elle le reformulait à nouveau : il lui faudrait ça, pour te croire. Et, alors... T'amener là où le mensonge serait levé, là où tu pourrais faire offrande et demander ton salut. Elle te banderait les yeux, pour te mener chez Déesse Dairo.
Si tu te montrais assez convainquant, du moins... Ce n'était pas encore le cas, Solitaire.

Panique

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Quelque chose dans ses mots semblaient l'avoir touché. Ainsi donc, ils avaient eux aussi des disparus. Des êtres chers dévorés, boulottés, transportés. Combien ? Il ne savait pas. Les rares à avoir quitté la plage n'étaient, visiblement, que solitaires. Des âmes errantes comme lui. Et qui ne faisait donc que peu de préoccupation de la part des Etelkrus.

« Et serais-tu capable de me faire ressentir, tout ça ? »

Il baissa les yeux, inconstant dans sa réflexion. Lui faire ressentir, ce que lui, sentait sous ses pieds comme une virulence d'agonie et de terreur ? Comment donc ? Il n'avait aucun pouvoir. Et de sa colère, il le savait, elle ne le laisserait pas s'approcher. Il lui fallait un médiateur. Quelqu'un, ou quelque chose, capable d'entrer dans leurs esprits, leurs âmes, leurs essences même, et partager ce ressenti, cette menace. Que leurs deux esprits ne fassent qu'un le temps d'une danse dans le monde à l'envers. Peut être qu'elle verrait, elle, l'aveugle, ce que son cœur se fermait à comprendre.

- Je ne peux, sans te toucher, sans pénétrer jusqu’à ton âme, comme leurs cris pénètrent la mienne. Mais peut-être qu'eux le peuvent. Et voila bien tout ce que je demande. Les prier. Leur demander leur aide. Pas pour moi. Mais pour les autres. Pour ceux de ta meute si tel est ton désir.

Il soupira.

- Tu es méfiante, et je ne peux pas te le reprocher. Mais si je ne peux prier, alors fais le. Va les voir. Apporte leur ces quelques présents. Demande leur de l'aide, une lumière, quelque chose, peu importe, pour guider les perdus jusqu'à notre monde.

Il se crispa. Aucune preuve. Juste des mots.
Un bien maigre butin.

Unité Brisée

▬ ft. Yersine

Automne 2019.
4ans.

C'est dur, de montrer l'immontrable. Elle accepte le concept, elle qui s'imagine et ressent les couleurs. Elle veut bien te croire, un peu, dans un effort sien.
Mais tu ne peux rien faire, solitaire incapable. Tu es démuni face à sa demande, tu ne sais comment le faire. Dough, à ses côtés, se tend un peu, quand toi le solitaire impose le contact en guise de démonstration. Et tu as raison, de penser qu'elle ne te laisserait tant d'approcher.
Elle était méfiante. Tu n'aurais jamais sa confiance, c'est de cet ersatz dont tu devrais te satisfaire. Tu suggères qu'elle se rapproche des Dieux, pour ainsi ressentir. Leur demander.
Aller voir Dairo, Kiro et Aka. Leur demander, leur offrir cette statue venue d'un solitaire. Leur demander que leur glowstick brille plus fort pour ceux qui sont face à ce danger dont elle doute autant qu'elle redoute. Sa courte queue ne cesse ses mouvements rapides : irritée, dans une patience qui se tarit lentement.

« D'accord. »

Mot unique, qui sort d'entre ses crocs et semble surprendre son frère à ses côtés. Pepper acceptait les présents d'un solitaire, elle-même qui en aurait organisé la chasse.
Peut-être le regretterait-elle, dans cette concession.
Elle craignait pourtant que Dame Lucie la voit, de là-haut, dans ses croyances propres : celui d'un Paradis pour les méritants. Et qu'elle la juge, de son comportement face à toi, celui dont elle s'était occupée, celui qu'elle avait marqué de sa présence et de son aide.

Elle se lève alors, repose sur ses quatre pattes qui s'alignent pour soutenir le corps compact et puissant. Elle t'invite à lui donner tes statues, d'une patte qu'elle avance pour marquer la place devant elle.
Sache-le : malgré son impétuosité, elle restait femelle de parole. Elle s'appliquerait immédiatement à cette tâche, partant prier leurs grands Dieux, leur offrant ton présent en ton nom, car elle ne mentirait point devant eux.

« Si je ne veux te retrouver sur nos terres... Peut-être serions-nous amener à nous recroiser, ici ou aux ailleurs sur les abords d'une frontière : je te ferais alors part de ce que m'auront dit ou non les Dieux, car tu disposeras d'un droit de savoir. Peut-être parlerons-nous aussi de Dame Lucie, pour entretenir son doux souvenir. »

Elle lève la tête. Sévère. Elle n'aurait jamais d'attachement pour toi, le Solitaire. Mais elle te concèderait ça, dans la sagesse froide qu'elle se voulait gagner.
Les dieux n'auraient peut-être été satisfaits d'elle, si elle avait jeté des présents représentatifs de leur superbe : elle avait déjà commis trop d'erreurs pour s'en permettre une autre.

« Va, maintenant. »

Elle se détourne de toi, quand son frère assure ses arrières en te fixant salement : elle s'en va juger de ta sincérité auprès de la Renarde, comme elle te l'avait dit.
Tu n'avais plus qu'à poursuivre ta quête ailleurs, maintenant.

Panique

★ Yersine
★ Mâle, Solitaire.
★ Aucun Glowstick.

D'un geste lent, comme pour montrer sa non-aggression au frère de l'alpha, il lui sorti les trois statuettes. Celle d'Aka, représentant un ours campé sur ses deux pattes arrières, rugissant toute sa colère ; celle de Kiro, un serpent enroulé sur lui même tel un ressort, prêt à bondir ; et celle de Dairo, une louve fine aux allures de renard, contemplant fièrement l'horizon de son sourire narquois.
Il les poussa vers elle, puis, sans plus de cérémonie, se leva et tourna les talons.

- Merci. Pour tout.

Que les dieux aient pitié de nous.

» Figure maternelle brisée [Neït - Morrow]
» Soir d'été ○ Terminé
» C'est ici, que tout se termine
» Incolore [Terminé]
» Bloody pas terminé