Tenderness . avalon ft libre

Tu entends le coeur se briser tu entends les larmes, rasoir sur ta peau déchirer l’espoir, déchirer la lumière qui s’éloigne un peu plus. Tu ne te donne pas de titre, tu ne te donnes pas d’état. Tu n’es pas triste tu n’es pas en colère tu es une rumeur. Une rumeur et elle court, elle court, elle ne s’arrête pas elle s’affole, on essaie de t’atteindre et tu t’échappes. Tu penses aux tricheurs, tu penses aux idiots, tu penses à ces personnes qui tirent les ficelles et tu te dis qu’ils sont aussi misérables que leurs marionnettes. Tu te fiches bien du résultat, tu as eu ce que tu voulais. Tu as tué l’image de la dragonne de tes propres pattes, tu as brisé son emprise, tu t’es libéré et tu as fait tomber ta colère sur les autres. Et les voilà maintenant, petits poissons tournant en rond dans ce bocal divin. Tu es tellement satisfait, tellement calme. Tu te sens si bien. Cela faisait si longtemps que tu ne t’étais pas si bien sentit. Tout est si calme.

Il commence à faire froid, l’air fait frémir ton pelage. Tu as remarqué dernièrement que le blanc prend un peu plus le dessus sur tes marquages naturellement fauves. Tu ressembles à ton second père de plus en plus. Cela te fait légèrement sourire. Lieutenant s’efface petit à petit de ton corps, tu le laisses s’en aller, et cela se voit même physiquement.
Pour être franc, la moitié de ces mèches sans couleur sont aussi là grâce à l’angoisse, au stress à la peur. Mais tout ça c’est fini. Maintenant tu es libéré de tout cela et bon sang. Bon sang ce que c’est bon de vivre pour toi.

Lentement tu lèves la gueule vers le ciel gris. Tu es si loin de tout ça, de toute cette crasse dégoûtante. Il est doux, l’air paisible du repos. Oh bien sûr tout ça, tu ne le vois pas vraiment. Ton pelage qui perd en couleur, tu le constates uniquement dans tes rêves, car étrangement dans tes rêves, tout continue de vivre tout à fait normalement.
Tu ne crains pas pour tes yeux, tu sais très bien ce que tu dois faire. Bientôt tu t’en iras pour méditer, tu utiliseras la magie des mots pour te redonner la vue et tout redeviendra comme avant. Cela prendra du temps, mais cela ne t’inquiète pas, car tu as besoin de temps pour toi maintenant.

Ton coeur bats aussi vite que les ailes des papillons, tu te sens rajeunir. Tes épaules sont plus légères, tu ne traînes plus tes chaînes, tu ne crains plus les nuits sans lune. Oh la lune, elle te surveille maintenant. Unique iris coloré de ton père dans le ciel d’encre.
De temps en temps, Anaël vient te rendre visite, il te donne de quoi te nourrir, passe la nuit avec toi, te parles de tout et de rien, surtout de rien, car il sait bien que tu te fiches de tout désormais. Et grand bien te fasse.

Puis il s’éloigne, ses grandes ailes qui glissent sur le sol.

Oh, si. Peut-être qu’il y a une légère partie d’ombre dans ton âme. C’est l’impatience qui te picote les pattes. Tu as hâte de pouvoir t’éloigner de tout ça, trouver un lieu au calme et passer du temps à songer, à lire, à écrire. Tu as hâte, oui. Tellement hâte. Bientôt Avalon, Bientôt tu rejoindras l’îles des rois. En attendant, tu apprends à profiter de cet handicape que la dragonne t’as donné. Tu le prends comme un cadeau, cela aiguise tes autres sens, en attendant de retrouver la vue. C’est un excellent exercice et même si parfois il y a des ratés, tu te débrouilles plutôt bien.

Et aujourd’hui fait parti des bons jours où tu es fier de toi.