Rencontre impromptue [PV Iolite]

Elle avait hésité une fois, une deuxième fois, une troisième fois, et la quatrième elle en avait eut marre. Elle avait finit par se jeter à l’eau, littéralement ! Pour rejoindre le continent il fallait nager que ça lui plaise ou pas c’était pareil pour tout le monde. Pour traverser elle avait bu plusieurs fois la tasse, cette infâme eau salée lui ayant alors violemment débouchée la truffe et le reste de ses voies respiratoires. En sortant de l’eau, elle eut déjà envie de retourner dans la bibliothèque dans cette atmosphère austère et sécurisante pour elle. Elle regrettait déjà ce petit bout d’île où elle avait son cœur et ses mémoires… La femelle prit une longue inspiration pour se remettre d’aplomb, et s’engagea sur le continent qu’elle n’avait pas foulé depuis belle lurette.

Sa rencontre avec Creek, bien qu’indéfinissable pour le moment, était devenue la première étape pour Séchat pour essayer de vivre à nouveau. Elle secoua sa tête, se demandant si elle faisait cela pour elle-même, ou plus pour ses aïeux disparus… Elle avait lut dans un bouquin une phrase qui l’avait marqué, et poussée à revenir sur le territoire du continent. Elle voulait voir sa famille, celle qui avait été là, mais qu’elle avait mit de côté de son propre chef. Elle ne savait pas si son attitude était la bonne, ni si elle était dans le droit chemin, en fait, tout ce qu’elle savait, c’est qu’elle ne savait pas… En ce temps automnal la femelle sentit le froid d’une brise lui hérisser le pelage.

Elle maudissait déjà l’absence de mur dont l’isolation était faite par la quantité extraordinaire de livre. Elle savait que si elle continuait de regretter son choix elle allait faire demi tour, et ça elle ne devait pas. Il fallait qu’elle avance. Mais en avançant, l’idée qu’on l’attaque lui traversa tout le corps et elle s’immobilisa avant de reculer, ses pattes arrières entrant à nouveau dans l’eau glacée de la mer. Et si le monstre lui tomber sur le dos ? Et si celui dont on parlait récemment l’attaquait ? Et si… Et si elle avait trébuchée dans les escaliers… Elle roula des yeux contre elle-même. Avec ses Et Si elle risquait de ne même plus bouger. Elle se détestait de penser comme ça et de se montrer si faible. Elle redressa, bomba le poitrail, mais s’affaissa dès le deuxième pas. Elle n’arrivait pas à avoir confiance, surtout pas en l’extérieur, le danger pouvait venir de partout… C’était trop dangereux.

Elle continua de s’enfoncer dans la terre déserte des plages de la grève avant de sentir une odeur nouvelle. Quelque chose d’agréable, et d’étranger. C’était une odeur lupine elle en était convaincu. Mais pas l’odeur des deux êtres qu’elle craignait de croisé. Malgré son jeune âge à cet époque, Séchat n’avait jamais oublié l’odeur de la faucheuse qui lui avait prit ses parents chéris ! Cette odeur était gravée en sa mémoire, l’assassinant dans ses rêves pour lui rappeler quelles horreurs elle avait vécu et devaient désormais supporter sur ses frêles épaules. Elle songea à passer son chemin sans s’approcher du nouvel individu, mais tomba truffe à truffe avec cette dernière. Elle détourna aussitôt le museau et baissa les yeux vers le sol.

« Bon… Bonjour »

Lança-t-elle timidement, espérant que la personne en face d’elle n’allait pas la bombarder de question ou la suivre. Ça serait vraiment désagréable, elle qui espérait juste passer son chemin et ne pas se faire remarquer de trop…

La queue de la femelle se mouvant lentement dans son dos. Séchat avait détourné la truffe, très peu encline à une conversation. Même si la créature devant elle dénotait avec tout ce qu’elle avait pu voir comme individu. Du cristal sur le pelage, elle semblait tout droit sortie d’une carrière de quelconques pierres précieuses. C’était joli à observer, quoi qu’un peu trop brillant aux yeux de Séchat. La louve en face avait une odeur totalement inconnue, d’où venait-elle ? L’archiviste agita les oreilles, sa curiosité revenant lentement. Si elle voulait des informations, elle devait se montrer aimable, et non totalement misanthrope.

La femelle en face d’elle lui semblait incertaine, un peu perdu en fait, ou craintive à l’idée d’une mauvaise découverte ? A moins qu’elle soit excitée et retienne son plaisir par son attitude ? La femelle beaucoup plus sombre de pelage ne parvint pas à le déterminer. Observant calmement, elle l’avait juste saluée.

La déranger hein ? Elle ne la dérangeait pas. Après tout elle n’était pas plongée la truffe dans un ouvrage au beau milieu de la bibliothèque. L’étrangère ne lui semblait pas hostile, mais sa question lui avait affirmait sans mal qu’elle était réellement toute nouvelle par ici. Bien sûr que c’est habité, c’est d’ailleurs le problème de Séchat, parce que ce n’est pas seulement habité par des loups… Mais aussi par une étrange créature difforme et par un monstre de méchanceté.

« Vous ne me dérangez pas. Enfin, je crois… »

Elle n’était même pas convaincue par son propre ressentie. Déranger ou pas déranger ? Elle agita les oreilles, la question restera sans doute en suspend. Un sourire vint illuminer ses babines. Cela faisait tellement de mois qu’elle n’avait pas souris à un autre individu que ses babines lui firent presque mal. Devant se contorsionner pour réutiliser des muscles inertes depuis la dure et tragique perte de sa famille.

« Bien sûr que c’est habitée. Tu es en territoire solitaire ici, autant dire en territoire neutre. Mais différentes meutes ce partagent le continent. »

Lui expliqua-t-elle calmement. En tant qu’archiviste et aussi historienne, - enfin c’est ainsi qu’elle se définissait - Séchat se voulait le plus clair et le plus honnête possible. Surtout en ce qui concernait le territoire vaste de Punk Wolf. Si cette louve voulait d’autres informations relatives à la vie ici et aux populations foulant les terres, elle était prête à lui en donner.

Elle n’avait aucune animosité pour la damoiselle en face, et ne ressentait pas d’hostilité venant d’elle. Et puis elle aimait parler de son savoir et informer les loups sur les choses. Après tout c’était à ça qu’elle aurait souhaité servir. Transmettre des histoires, des comtes, des informations et autres sur le territoire vaste et vivant de Punk Wolf.

Mais elle avait été dégoutée et apeurée par la vie elle-même. Si bien qu’elle s’était totalement détournée de ses désirs premiers. Son esprit n’était qu’un amoncellement de connaissance qui s’enfermer dans d’autres savoirs. Parfois ces connaissances erraient sur le territoire pour grossir grâce à de nouvelles découvertes. Mais elle ne servait plus à personne. Et au fond, pouvoir aider la jeune louve à avancer si elle en avait besoin, ou pouvoir lui donner des informations qu’elle cherchait, lui ferait plaisir… Peut être qu’elle avait besoin de se rendre un peu utile, pour se sentir bien. A quoi bon vivre, si personne n’a besoin de nous ?

Stoïque et presque aussi inerte qu’une veille coquille vide, Séchat dénotait complètement avec son interlocutrice qui semblait aussi excitée que détendue. Elle l’enviait presque pour cette insouciance et se bien être moral. Vivre avec la tension palpable dans le sang toute l’année devenait très difficile. En fait, ça lui donnait mal à la tête assez souvent, et elle savait qu’elle en dormait très mal. Son état psychologique avait énormément d’effet sur son corps, et elle en avait totalement conscience. Elle était de toute façon loin d’être stupide.

Observant la petite boule d’énergie cristallisé qui se trouvait devant elle. La femelle crocodile n’en était pas moins ravie de pouvoir aiguiller quelqu’un et de pouvoir également échangée avec un individu qui ne l’effrayait pas aux premiers abords comme l’avait Creek bien que celui-ci ne soit guère bien méchant. Elle l’écouta l’informer de la situation des terres du Nord. Ainsi donc le territoire se serait désertifié de toute vie lupine ? Etonnant… Elle tourna le museau en direction du Nord, ses oreilles se pointant vers là bas. Le désir d’y faire une excursion pour comprendre la disparition des loups lui traversa l’esprit. Mais l’image sauvage de la démone qui hantait ses nuits lui sauta à la mémoire et la fit trembler de par en par.

« Je suis ravie que cela te rende si heureuse. J’avoue t’envier légèrement, pour ma part j’aurais préféré ne voir personne pendant un moment, mais on ne m’a pas laissé tranquille. »

Elle parlait de Thalion et Geb, et de ses cousins avec lesquels elle avait grandit. A la mort de ses parents la louve avait eut le désir très présent et violent de s’isoler, mais elle n’avait jamais pu être tranquille. Elle n’en voulait pas à sa famille qui avait tout fait pour lui venir en aide. Ce qui au fond l’avait sans doute énormément aidé même si elle refusait totalement de l’admettre. Non seulement mademoiselle pouvait se montrer têtue, mais elle était relativement orgueilleuse. Si elle n’avait pas subit de tels drames, elle aurait sans doute caché la plus part de ses faiblesses. Pas par mépris d’autrui, juste pour se protéger convenablement, et garder le mystère qu’elle aurait aimé avoir.

Observant sa camarade qui semblait trépigné Séchat finit par soupirer en levant les yeux au ciel. Ne peut-elle donc pas être naturelle et sautiller partout si elle en ressent le besoin ? Aurait-elle peur de faire fuir le rat de bibliothèque si elle se montre trop brusque.

« Si tu as envie d’extérioriser ton bonheur ne t’en empêche pas. Il paraît que la joie est contagieuse »

Observa la femelle après s’être assise sur le sol gelée. Elle écouta alors les informations suivantes données par la femelle qui venait de cesser son manège. Iolite, un prénom qu’elle ne retiendrait sans doute pas, mais qu’elle aurait au moins entendu une fois, et qui lui reviendrait en mémoire si on lui en reparlait ou qu’elle recroisait la femelle. Séchat était comme ça, ne retenant guère les informations superflu qui ne servait pas à ses ouvrages ou a élargir ses connaissances d’encyclopédie sur pattes.

Cependant elle ne pouvait pas laisser son interlocutrice si bien élevée comme ça sans réponse. Ça serait sans doute très mal prit, et puis Iolite lui avait posé des questions auxquelles Séchat se faisait un réel devoir de répondre. C’était une nécessité pour ne pas laisser Iolite complètement perdu dans ce vaste territoire qui lui est encore totalement inconnu. Séchat ignorait parfaitement d’où venait son désir d’aider la louve cristal, elle en avait juste envie. Et c’était tout.

« Je m’appelle Séchat, enchanté. Pour ma part c’est la première fois que je vois un loup avec des cristaux sur soit. Mais bon je suis original dans mon propre genre, j’ai une queue de crocodile après tout. Ici on voit un peu de tout. Les loups que tu rencontreras auront des apparences aussi diverses qu’agréables. Ne t’en étonne pas à chaque fois. Certains pourraient s’en offusquer pensant que tu te moques. »

Lui expliqua-t-elle calmement, songeant qu’il était vrai que certains n’apprécient pas particulièrement les remarques sur leur apparence. Pour une première rencontre vexer son vis-à-vis serait réellement dommage.

« Oui, je viens d’ici, je suis une solitaire. J’ai du mal à vivre en communauté, du moins pour le moment. »

Elle savait qu’elle n’en était pas incapable, juste que c’était compliquée pour elle. Il fallait qu’elle retrouve confiance en sa propre personne avant de pouvoir rejoindre une meute. Mais ça ne sera sans doute pas les Etelkrus, ils y a trop de membres de sa famille là bas. Elle ne s’en sortirait pas, et aurait l’impression de s’incruster dans une famille qui n’a pas besoin d’elle. En fait elle aimerait juste retrouver sa famille à elle, mais tout le monde est mort. Alors il va bien falloir qu’elle fonde sa propre famille, mais cela risque de devenir aussi compliqué que de retrouver les morts…

« D’autres questions Iolite ? N’hésite pas à demander. »

Lui dit-elle en se demandant si elles ne pourraient pas discuter en se déplaçant. Après tout Séchat allait vers un clan, et elle ne voulait pas rester immobile trop longtemps. L’immobilité et le bruit qu’elle produisait en parlant la rendait facilement repérable. Et la faucheuse pouvait bien en profiter pour la tuer… Ce serait un véritable cauchemar. Mais pour le moment elle se retint de proposer à la louve de marcher en sa compagnie. Cependant elle se sentait relativement stupide de lui avait demandé si elle avait d'autres questions, car cela allait rallonger l'échange et donc le temps qu'elle allait passer dans la même position géographique.

Séchat l’écouta calmement, ainsi donc à ses yeux se n’était pas du courage ? Plus jeune, Séchat aurait eut du mal à quitter sa famille pour voyager. Maintenant que sa famille était décédée, Séchat avait besoin de courage pour sortir la truffe de son trou. Donc si, pour elle, tout cela relevait de l’ordre du courage.

Marchant près de la femelle, Séchat se demandait si c’était une bonne idée de rester avec elle. Si l’ombre de la mort les apercevait, est ce qu’elle allait s’en prendre à Iolite à cause d’elle ? Alors que la jeune louve est si gentille ? La bibliothécaire agita les oreilles, revenant à la discussion suite aux paroles de la louve cristal, mais elle ne lui laissa pas le temps de répondre qu’elle lui expliqua ce que c’était le nord.

« Oh crois moi, le Sud veux la mort de tout ceux qui le foulent… Entre la sécheresse, les plantes qui te bouffent en poussant super vite, ou les monstres cauchemardesques qui sortent d’on ne sait où. Tu auras de quoi te faire des aventures ici aussi »

Lui avoua calmement la louve tout en réfléchissant sur les meutes. Quelque chose qui les unis ? Hum… les Etelkrus sont unis parce qu’ils sont Etelkrus, à ses yeux ils s’aiment tellement qu’ils finiront tous consanguins… Ensuite les Nakhus, qui s’occupent toujours de leurs fesses, sont très calmes et plutôt agréable a vivre. Les Lazulis, aucune information sur eux. Les Readers, elle les aime bien.

« Hum.. les dieux les rassemblent, il me semble. Ensuite, oui en général les loups d’une même meute s’entendent bien même s’il peut y avoir des mésententes ou des désaccords. »

Observa calmement la femelle en sachant très bien que par exemple parfois Thalion pouvait être critiqué sur son côté fonceur et un peu bouffon. Tout comme elle pouvait sans mal dire qu’il y avait parfois des mésententes entre Nakhus qu’elle entendait depuis les hauteurs de la bibliothèque.

« Et hum, je ne pourrais pas te dire ce qu’ils font dans les meutes, puisque je suis solitaire »

Avoua-t-elle en pouffant de rire quand elle réalisa qu’elle ne pouvait pas avoir ce type de connaissance car elle vivait seul et en marge.

Marchant prêt de la femelle, je gardais les oreilles dressées, remuant calmement la queue. J’avais réussi à me détendre un peu, et ce n’était pas plus mal. J’étais de bien meilleure humeur. Oui, le Nord, et le Sud, sont probablement tout les deux hostiles à l’existence des loups. Je crois que je suis d’accord avec ça, et puis, c’est plutôt réaliste en réalité. Ainsi donc elle est forte ? Je n’en doute pas, je le lui ai dis, mais elle n’était pas d’accord avec ça un peu plus tôt. La femelle a mes côtés me permettait de penser à autre chose. Je me sentais plus calme et tranquille. Et j’en oublie totalement mon stress, cela me faisait du bien, et me sortais un peu de mon extrême solitude.

A sa question sur les dieux je dressais les oreilles, comment expliquer cela ? De la nourriture, cela me fit rire. J’imaginais manger une corneille comme si je mangeais Yurai. La pauvre, je crois que c’est la divinité pour laquelle j’ai le plus de respect. Je secouais la tête en regardant ma camarade.

« Non les Dieux ne se mangent pas, ils sont représentés par des statues et ils définissent une philosophie de vie et un comportement. C’est un culte, une idéologie, une raison de se rassembler. C’est dur à expliquer quand on est solitaire comme moi. »

Lui répondis-je calmement tout en observant le paysage, me dirigeant vers le territoire Etelkrus même si j’allais forcément longé le territoire Nakhus. Je l’entendis observer que la vie de solitaire devait être bien, et un sourire effleura mes babines. Cela dépendait de l’avis de chacun. Pour ma part, je vie très bien en tant que solitaire car je n’ai aucune qualité pouvant me servir à vivre en communauté. Du moins c’est ainsi que je me vois.

Je ne sers à rien, et si je disparais personne ne se posera de question ou ne s’en inquiétera. Mais c’est vrai que parfois la solitude et lourde et donne le sentiment de couler dans la folie. Alors quand elle observa qu’elle était contente de parler à quelqu’un cela me fit chaud au cœur.

« Je suis contente de t’avoir été utile en discutant un peu avec toi »

Lui dis-je en souriant avant d’entendre sa question sur le clan le plus proche. Je m’arrêtais alors, observant le paysage, humant l’air. J’étais souvent aller chez les Nakhus. Puis je lançais un regard à Iolite.

« Si tu continues vers le Sud tu finiras par rencontrer des loups pacifistes, ce sont les Nakhus, leur campement est un peu plus loin dans le Sud. Moi je vais voir les Etelkrus, donc je contourne les Nakhus, je ne peux pas t’accompagner. Mais on peu se séparer là pour que tu puisses aller rencontrer les Nakhus si tu le désires ? »

Lui proposais-je en remuant calmement la queue. Sachant que les Nakhus sont des loups plutôt tranquilles et agréables. Qu’ils sont rarement agressifs ou sur la défensive, et plutôt ouverts à la nouveauté contrairement aux Etelkrus.