Il avait des doutes, récemment. Des doutes sur sa vision. Des doutes sur sa légitimité. Raison, lui-même, avait changé de travail, pour aller dans les champs, et allait présenter sa fille adoptive, Crystal, à la déesse Yurai, pour qu’elle prenne sa place, si la déesse la trouvait à la hauteur. Sa compagne et lui avaient eu une fille, Kerguelen, qui venait de temps à autres, sous la surveillance bienveillante de Ajani, pour prier la déesse, et Volstein se sentait à présent assuré que sa voie serait ici, parmi les disciples de Yurai. Une autre petite, avait été adopté par la meute, Moineau, fille de solitaires, que Ajani avait pris sous son aile. Et puis il y avait tous ces ajouts récents, Tiramisu, et les frère et sœur Sobieski et Nocera. Volstein se retrouvait père, compagnon aimant, Oracle, mentor de deux loups simultanément, et il avait été trop débordé. Trop débordé pour aller parler, ce mois-ci, à la pleine lune, avec sa déesse.
Il s’en voulait horriblement, de s’être laissé dépasser comme cela, et il avait vu la lune décroissante avec surprise, se rendant compte qu’il avait raté son rendez-vous d’Oracle. Il venait donc, aujourd’hui, les pas lourds, à l’Eglise.
Il monta les escaliers de pierre et pénétra dans la bâtisse familière. Il connaissait ces murs, il y venait, plus rarement, à présent, prier, lorsque la nuit tombait, et que tous s’endormaient. La lune montait dans le ciel, elle n’était pas pleine, ce soir ci, mais Volstein venait tout de même. Il était une forme blanche, illuminée par la lumière pourpre, et les rayons de lune qui rebondissaient sur le cristal de ses ailes.
Il s’approcha de la fontaine et s’assit devant. Il laissa le silence s’installer, un instant, brisé seulement par les quelques bruits des corneilles, qui s’était installés dans le toit pour dormir. « Déesse Yurai, je viens ce soir vous parler, bien que nous n’ayons pas convenu de nous voir, et je comprendrais que vous soyez autrement occupée. » souffla-il, doucement, pour ne pas réveiller les corneilles somnolentes.
« Je viens vous voir pour m’excuser, je me suis laissé dépasser par mes devoirs, et j’en ai négligé le plus important : celui de vous rendre visite. Aucune de mes paroles orales ne pourrait exprimer la tristesse que je ressens, de vous avoir ainsi déçue, alors je vous apporte ce présent, pour témoigner de mes plus profondes excuses. »
Il sortit de sous sa cape une petite corneille, en cristal. Il l’avait façonnée, en reprenant ses outils de forgeron, qu’il avait si peu réutilisés, depuis son temps chez les Séides, lorsqu’il avait fait la broche de cristal pour l’anniversaire de sa fille, Kerguelen. Il avait réalisé, à ce moment-là, son erreur. Il avait essayé d'être là pour tout le monde, et il avait oublié d'être là pour celle qui avait fait de lui qui il était aujourd'hui. Il avait oublié, chaque soir, de venir lui montrer sa croyance, sa confiance placée en elle, et son désir d'être un loup de confiance pour elle. Il posa la petite corneille brillante sur le rebord de la fontaine, et ferma les yeux, pour prier en silence. Pour s’excuser, des tords qu’il avait eu. Il avait tant de questions qu’il voulait lui poser, mais il espérait qu’elle pourrait seulement lui témoigner son jugement sur ses erreurs, avant de demander son avis divin sur une situation problématique.
Le vent souffle entre les tuiles. Les corneilles dorment, à présent, seuls quelques bruits de plumes qui se remuent percent la mélodie de la brise, et la lumière pourpre illuminée le sol, où se tiens le loup blanc. Et le silence de l’attente s’allonge, pendant qu’il prie sa déesse.
Dernière édition par Liliandril le Jeu 26 Déc - 22:42, édité 1 fois
Aiiro » Débutant
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Sujet: Re: Quand les mots manquent ഛ Yurai si possible [ARCHIVER] Lun 2 Déc - 15:31
Quand les mots manquent
Une patte s'approcha et se posa sur la statue de cristal, et prit le luxe de la lenteur pour la caresser, la toucher. Quelques secondes de silence, un flottement dans les secondes s'égrainant. Avant qu'elle ne disparaisse, s’émiettant dans une fumée violette qui s'éleva se dispersa elle-même dans l'église.
Apparue sans signes, sans bruit, sans lumière supplémentaire, elle se tenait simplement à côté de lui. Le regard pourpre de la déesse quitta de la place désormais vacante et monta sur son église et sa charpente, glissa sur ses corneilles et les murs avant de ramper vers sa fontaine. Éclairés par la lumière de celle-ci seulement, ils étaient.
"Tu as oublié oui, Volstein." Annonça la voix divine. "Je sais ta fidélité, elle a brillé dès le premier jour, alors je n'ai pas de colère envers toi. Que ta foi revienne cependant, garde-moi dans ton esprit, il ne faut que cela se reproduise."
Elle expira un souffle, comme si un poids restait ancré en elle.
"Je sens tes tourments. Conversons, nous en avons besoin."
Ses yeux passèrent enfin sur Volstein pour s'ancrer dans ceux de l'oracle ; violet et doré, opposés et liés pourtant dans une relation indéfinissable.
Liliandr!l » Accro'
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Sujet: Re: Quand les mots manquent ഛ Yurai si possible [ARCHIVER] Mar 3 Déc - 19:47
ഛVolstein
Soudain, elle apparut. La déesse pourpre était là avec lui, aussi rapidement que la petite statue de cristal avait disparu. Elle n’était pas fâchée contre lui, mais cela ne voulait pas dire qu’elle n’était pas déçue. Il comprenait, il l’aurait été également à sa place, mais il n’était pas là pour chouiner aux pattes de la déesse pour qu’elle l’excuse ses erreurs. Il était là pour parler, car a son sens, une des meilleures façons de montrer l’importance était dans une discussion respectueuse et sérieuse. Il s’assit donc plus confortablement, enroulant sa longue queue tressée autour de ses grosses pattes du vieux loup.
« Notre frère Nakhu Raison, qui était jusque là Couturier, désire à présent retourner entre les disciples, pour pouvoir cultiver les terres, sans doute vous en a-t-il longuement parlé ! C’est sa fille adoptive, Cystal, qui désire devenir couturière, une fois qu’elle aura eu son glowstick. »
Il fit une pause. Crystal était jeune, certes, mais Raison était également jeune, lorsqu’il avait pris ce poste. Elle s’en sortirait sans doute très bien, si elle désirait toujours ce poste après son épreuve, et si Yurai décidait qu’elle serait une bonne couturière. En tout cas, elle s’entendait bien avec les autres membres de la meute, et elle lui avait semblé douce et agréable jusque-là.
« Ma fille est venue quelques fois avec moi chez vous, pour déposer des fleurs. Elle semble se projeter vers devenir une Nakhu, j’espère qu’elle développera, en grandissant, la sagesse qui est vôtre. » Il continua, quelques temps encore, en parlant des nouveaux dans la meute, Tiramisu, Nocera et Sobieski, qui avaient commencé leurs enseignements. Nocera, il expliqua, était également son élève, au même titre que Ajani, mais elle semblait moins encline à devenir Nakhu. Elle était là pour son frère, mais aidait volontiers les membres de la meute. Elle était motivée par sa famille. Mais enfin, il voulait parler de quelqu’un d’autre maintenant. Quelqu’un d’important dans la meute, qui s’était lentement fait une place.
« Je voulais vous parler d’Ajani. Il travaille dur à la compréhension et l’apprentissage de nos habitudes de clan, et il semble bien s’insérer. Mais, contrairement à Crystal, qui est quasiment née ici, il a sans doute encore, profondément, les réflexes qu’il avait lorsqu’il était encore Pirate. Pensez-vous qu’il sera heureux ? »
Pensez-vous qu’il veut les surmonter ? Il était si silencieux, même Volstein avait parfois du mal à le sonder, et il se demandait si le blanc était réellement heureux ici. Il n’était pas avec sa famille, alors est ce que le désir de liberté, de s’arracher à une malédiction, pouvait remplacer sa véritable famille ? Il avait pourtant adopté une petite louve, il passait parfois du temps avec la fille même de Volstein, Kerguelen, et il conversait avec les autres loups, et semblait pas malheureux en surface. Mais Volstein voyait en lui le petit-fils de son frère Roy, son frère qui souffrait en silence sous une face de marbre. Il se demandait si le jeune ex-pirate était content de sa place ici. Il avait décidé de venir certes, mais peut être n’avait il pas compris ce que voulais vraiment dire ce sacrifice.
« Je ne suis pas sûr que pour lui, la liberté compense l’histoire et la famille. »
Il s’en était douté en étant au contact de Nocera. Il y avait un tel lien, entre frère et sœur, et il avait cru comprendre, entre deux discussions, que Ajani avait là-bas une sœur et un père. Une véritable famille, en quelque sorte, pas du tout le fils de Bree abandonné dont Volstein avait eu au début l’image. Sa venue ici, aussi facilement, devenait soudainement dure, et sûrement douloureuse pour lui. A moins que non, ce ne soit douloureux. Mais alors Volstein était inquiet de ce que pouvait être ses motivations.
Il se faisait vieux, Everbloom, qui avait infecté sa mère, se glissait comme une maladie dans ses veines, se réveillant pour briser chaque matin ses griffes, pour le rendre encore plus inoffensif que les loups de son âge ne l’étaient habituellement. Il sentait un froid, maintenant, bien qu’il n’en parlât pas, pour ne pas alarmer sa famille et les Nakhus, qui avaient besoin qu’il tienne au moins encore un peu, pour permettre le passage à un nouvel Oracle. Quelque part, son temps se finissait doucement, mais il désirait rester encore un peu. Pour sa fille. Pour sa famille. Pour les Nakhus. Pour Yurai.
Aiiro » Débutant
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Sujet: Re: Quand les mots manquent ഛ Yurai si possible [ARCHIVER] Sam 21 Déc - 13:38
Quand les mots manquent
Elle ingéra paroles et pensées de l'Oracle. Une fois tout cela traité, le temps de quelques secondes de silence, elle s'adressa à lui dans un ton doux.
"Kerguelen est une douce enfant. Je suis ravie pour Raison, je te laisserais le soin de nommer la personne suivante au rang, c'est ce que je lui répondrais également."
Elle prit un temps de pause.
"Je crois que le bonheur d'Ajani lui appartient, et est sien à cueillir. Mais je comprends tes questions, et je puis t'assurer que je suis son évolution et ses décisions pour espérer le guider. Réaliser ou non, la vision qui t'as été offerte par le passé également. L'avenir se dessine petit à petit, cependant, et il me semble qu'une décision viendra bientôt."
Elle sourit à Volstein, espérant que ces paroles le rassureraient ; elle savait toute la dévotion qu'il avait à trouver quelqu'un pour quand il ne serait plus là pour assurer la gestion de la meute. La déesse veillait, toujours. Une promesse éternelle qu'elle avait formulé déjà quand elle avait été réformée, mais assurée quand ils avaient été libérés, tous les sept.
Ensuite, la déesse dû baisser le museau, et délivrer l'information qui alourdissait son être. Volstein avait le droit de savoir, d'être prévenu. Elle ne pourrait lui donner beaucoup, mais au moins un avertissement.
"L'adversité va sans doutes amener beaucoup de changements, mais aussi des réponses. J'ai ressenti quelque chose ; la limite entre les mondes tangue, elle fluctue dangereusement. J'ai vu des loups briller par leur courage, mais aussi plein de chagrin, je sens une épreuve venir encore pour toi et la meute... Je suis désolée, j'aurais aimé pouvoir te donner une fin de vie douce, comme tu y aspirais."
Son corps s'égrainait un peu, mais elle était encore présente.
"Soyez forts. Je ferais de mon mieux pour vous guider."
Elle ne disparut pas encore, comme préférant s'attarder encore un peu, au cas où l'Oracle aurait encore besoin d'elle.
Liliandr!l » Accro'
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Sujet: Re: Quand les mots manquent ഛ Yurai si possible [ARCHIVER] Sam 21 Déc - 15:13
Volstein
Il écouta avec attention, soeur coeur s'étendant vers la déesse pourpre. Elle répondit calmement à touotes les questions, apportant lumière et la sagesse vers laquelle tous les Nakhus aspiraient, mais qui était, au sens de Volstein, le but inatéeignable d'une vie. Mais unn but qui méritait d'être poursuivi. Elle avait le pouvoir de savoir quoi dire, sans dire trop, ni laisser trop dans le silence et l'incompréhension. La sagesse était émotion. La sagesse était équilibre. La sagesse était Yurai.
Il hocha la tête, écoutant calmement, reformulant dans sa tête, pur s'assurer qu'il comprenait bien tout. Elle veillait sur eux, et sur Ajani, pour qu'il accomplisse son destin selon ses choix. Elle savait tout, et elle montrerai le chemin à Ajani? Ce serait à lui de choisir si il devait l'emprunter ou non. Elle lui annonça avec délicatesse qu'un avenir possible venait vers lui. Il y avait des avenirs incertains, qui se décident lorsque vous faites un pas de côté, quelque chose de différent, et il y a des avenirs qui doivent arriver, et voici qu'elle lui annoncait le sien, qui serait emprunt de douleur pour la meute et lui même. Il respira profondééemnt, prenant un instant pour réfléchir. Etait-il bon de savoir le futur, ou de l'ignorer ? POuvait on vivre normalement, en schant qu'une catastrophe nous attendait au prochain détour du chemin de la vie ?
Ce serait son défi.
"Je vous remercie, déesse Yurai, pour toute votre attention. Nous serons forts, et je reviendrais vous annoncer le prochain couturier, ou couturière, lorsque le choix sera fait."
Il s'inclina. Il avait une lune, pour trouver le loup.ve qui succèderait à Raison. Est ce que le futur que Yurai avait vu se déroulerait dans cette lune ? Il ne popuvait saovoir, mais il le vivrait le mieux possible, pour profiter du calme avant la tempête. Le silence ce fit, et Volstein attendit que la déesse ne soit plus, avant de rentrer chez lui, dans le dédale.
Si seulement il était rentré voir Hanna, les choses ne seraient peut être pas ainsi.
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