Joute amicale · Bamboo

Le temps était clair, le ciel aussi bleu qu'il pouvait l'être. Avec l'avancée de la saison, les températures avaient chuté cependant, ce qui laissait un air frais qui piquait les narines. Anette avait eu besoin de chaleur. Tout naturellement, elle s'était lancée à faire du sport, alors ! Rien de tel.

Mais après s'être échauffée et avoir fait une série de bonds dans les roches, elle s'était retrouvée énergisée mais sans but. Elle n'avait sur quoi enchaîner. Faire du sport seule était bien plus barbant, une constatation qui était revenue tout le long de la convalescence de Pepper. Celle-ci était absente aujourd'hui également. Les yeux d'Anne passèrent autour d'elle, le silence régnant.

Elle souffla, et continua à faire le tour du QG en course rythmée, espérant malgré tout au fond d'elle que quelqu'un apparaîtrait pour la détourner de sa légère solitude.

Une voix.
Elle reconnut évidemment la silhouette de Bamboo, ainsi que sa voix. Elle esquissa un sourire, se plongeant dans les préoccupation si peu mondaines de la Bouclier avec un plaisir non dissimulé dans son expression.

"J'avoue que je m'ennuyais, j'ai peu mangé pour ne pas être gênée. L'exercice ne se fait pas ventre vide mais pas trop plein non plus. C'est peut-être cela que les autres essayaient d'expliquer ?" Un léger rire s'échappa d'elle. "Mais ne t'en fais pas, tu as la bénédiction du Heaume pour manger, tu portes notre avenir."

L'Alpha était sérieuse sur ce point ; les membres de la meute avaient suivit son appel et avaient joué le jeu. Elle avait hâte de rencontrer ces boules de poil et de passer par la case baptême. Mais il faudrait encore un peu de temps avant cela. Dans toutes les paroles de l'autre beige et verte, Anette releva cependant un élément principal pour elle.

"Le tournoi était aussi une bonne excuse pour se défouler, je crois qu'il nous manque de cet aspect..." Elle offrit un sourire carnassier à Bamboo. "Tu n'es pas trop avancée je crois... Que dis-tu d'une bonne petite joute ?"

Voilà qui était parfait : Une avait envie de se défouler, et l'autre n'avait plus eu d'idée d'exercice. Et avec le sujet de la grossesse, c'était l'idée qui lui était venue en premier.
Oh, oui, Anette avait envie d'un bon petit combat amical.

Anette ricana, ne se targua pas de commentaires sur les combats : le sien n'avait pas été brillant non plus, il fallait dire. Quand Bamboo lui donna l'honneur de commencer, Anette sentit son sourire s'agrandir. Motivée et prête à en découdre pour de faux, elle se tendit et s'apprêta à bondir.

"Lançons ça !"

Mais le hasard frappa.
Comme si un dieu l'avait voulu plutôt que le destin, une grand quantité de papillons sortirent d'un buisson fraîchement agité. Qu'est-ce qui les effraya depuis leur habitat feuillu ? Aucune idée. Mais le résultat fut sans appel : attirés peut-être par la sueur accessible depuis le poil ras de la cheffe, ils vinrent tous vers Anne. Ils se posèrent ou voletèrent autour d'elle, dans une danse presque synchronisée qui fit la fit sourciller.

Les mots lui en manquèrent, car elle resta silencieuse. Elle observa juste Bamboo, impuissante.

Voilà que Bamboo aussi se mit à avoir quelque chose d'étrange. Anette ne put pas tellement réagir qu'elle partit embrasser la roche comme on aurait retrouvé un amant. Elle grimaça pour la Bouclier, mais jugea au vu des vociférations outrées de celle-ci qu'elle se portait bien. L'Alpha secoua la tête en chassant un papillon venu cacher son champs de vision.

"Cela semble être un fait ma foi, même si je ne sais pourquoi."

Elle cligna des yeux, les sourcils soudainement froncés à leur maximum. Et elle se rendit compte à ce moment là du nouveau phénomène qui s'était emparé d'elle. Elle ne se connaissait une telle éloquence ! Voilà qui irait de paire avec le fait d'être une princesse à papillon, sans doutes. Avec un soupir, elle grinça des dents et retrouva son phrasé poétique une nouvelle fois.

"Tout semble tendre vers la constatation, que le paranormal est en notre maison. Voilà les rimes sont mon talent, je ne suis femme de langue pourtant : il faut que tout aille de paire, et cela me désespère."

Elle grogna, s'échouant au sol et posant sa tête entre ses pattes.

"Quelle plaie, quel méfait !"

Elle détestait ça, ne pas pouvoir s'exprimer comme elle le souhaitait. Elle se permit donc un grognement seulement cette fois en chassant les papillons qui continuaient d'essayer de se délecter de son corps. La fatalité la frappa lorsqu'elle s'entendit en émettre un second qui se conclut par l'exacte même son que le premier.

Et puis elle soupira et finit en "oc" pour aller avec le "toc" de sa tête contre la pierre.

Dans leurs aventures Disney, elles appelèrent les oiseaux. Ou plutôt, les papillons semblèrent les attirer, ou peut-être était-ce une combinaison de leurs parfums musqués. La belle diversité des volatiles surpris l'Alpha. Elle inspira une rasade d'air pour répondre à Bamboo mais jugea meilleur de se taire. Elle se releva, n'étant pas handicapée par un espèce d'effet glissant pour sa part et se secoua vivement pour chasser les papillons pour loin. Elle grogna et claqua des mâchoires sur quelques oiseaux aussi pour les chasser de sur sa camarade.

Cette danse un poil ridicule eu son effet, elles étaient respectivement moins couvertes d'animaux, les insectes se retrouvant dévorés en partie, et les autres ayant peur de finir sous les crocs d'Anette. Un autre effet s’instigua doucement aussi, mais elle ne le sentit pas immédiatement. Elle souffla.

"Mes mots doivent avoir le même son, à chaque prise de parole ou dicton." Avec un râle exaspéré, elle retenta. "Parler en rimes, pas pour la frime. Imposé, désolé."

Avec un souffle par le nez par plus convaincu que cela, elle se dit que ce serait le plus simple qu'elle pourrait produire.
Elle renifla un coup. Puis une seconde fois. Elle prit enfin conscience du fait qu'avoir été près des oiseaux avait doucement piqué ses yeux et avait fait couler son nez. Sa tête fut secouée quelques fois, pour essayer de chasser l'impression d'avoir du sable sous les paupières. En résultat seulement une dispersion de son mucus nasal. Elle éternua une petite série de trois ensuite.

Elle prit le pas de s'éloigner brutalement de la scène avec les oiseaux et les papillons.

"Par les dieux, une allergie ? Quelle est cette infamie ?"

Anette grimaça quand Bamboo fut prise de nausée. Rien à faire à part laisser la pauvre la soulager cependant, car elle-même restait à éternuer là où elle se trouvait. Elle secoua la tête, et répliqua d'une voix déformée par la congestion de ses narines.

"Quelle saloperie, une telle connerie." Lâcha-t-elle.

Une surprise agréable, elle pouvait visiblement à nouveau dire des jurons ! Elle s'en donna donc à cœur joie.

"Le responsable ce con de mime, paiera pour ses crimes. Promesse, fesse. Con, bouffon. Connard, charognard." Elle gloussa un peu avant de reprendre son sérieux.

Et le hasard, à nouveau.
Et cette fois, la situation dans laquelle elle se retrouva l'alerta pour de vrai, car sans réelle explication son corps la lança. Des douleurs qui apparurent un peu partout. L'enchaînement d’événements aurait pu avoir une logique, entre l'arrivée des papillons expliquée par la sueur, les oiseaux attirés par des proies aisées, son allergie aux oiseaux ou la nausée de grossesse de Bamboo. Mais là... Là, elle observa son corps couturé de plaies alors qu'elle n'avait rien fait de spécial.
L'Alpha glapit tout bas.

"Qu'est-ce... détresse ?"

Le liquide rouge coulait fort, et lui fit penser à la façon dont avait son père de saigner abondamment à la moindre coupure. Elle s'agita, essayant de ne pas transformer l'endroit en scène de crime. Ainsi que bouger avant de ne se sentir trop mal par le rhume des foins et la perte de sang.

"Aller chercher des bandages, ou bien trouver un sage-" réclama-t-elle faiblement.


[2 END : 10 PVs: -3 par plaies et maladie.]

Anette sentit son estomac tomber dans ses talons quand elle constata que le mal sembla s'étendre à Bamboo. Elle s'agita en découvrant donc le fait que Bamboo saignait à son tour, et verbalisa l'inquiétude qui la prit fortement, plongeant presque son esprit dans un tourbillon d'inquiétudes.

"Non attention à la contagion ?! Le même mal te prends, ce n'est pas rassurant.. Je ne pourrais accepter de vois les autres blessés, leur bien-être est ma responsabilité !" s'exclama l'Alpha, paniquée.

Elle gigota si bien qu'elle descendit de sur Bamboo, mais elle resta auprès d'elle, posant une patte sur ses épaules larges qui se couvraient de sang aussi. Elle reprit en plongeant ses yeux dans ceux de l'autre femelle. Elle se sentait prise par le rhume et les plaies mais elle ne lâcherait pas encore.

"Appelons Lymphalème et établissons une quarantaine." Avec une grimace. "Pour patienter je vais soigner, un peu comme je peut."

Elle se traita d'abord, étant la première à avoir commencé à saigner, ensuite elle pourrait aider un peu Bamboo. Un coup de langue sur les plus petites et un peu de pression aidèrent à ralentir la perte de sang. Elle souffla et se tourna vers la Bouclier pour s'apprêter à lui prodiguer quelques soins similaires aussi.

[2 END : 9 PVs au lieu de 7 avec le soin]