Entre frangines [Feat Crystal]

Les Nakhus sont plutôt hum, gentils, enfin c’est la sensation qu’ils me donnent. En tout cas ils ne crient pas beaucoup ce qui me permet de pouvoir vivre avec eux sans avoir de violentes migraines ou chercher à m’isoler tout le temps. Depuis que Raison m’a recueilli, je passe plus de temps à essayer d’explorer pour m’habituer à la topographie des lieux, qu’à vouloir passer du temps avec les autres. J’aimerais bien pourtant, rencontrer Crystal par exemple. Ma sœur adoptive, si j’ai bien compris. Je la croise a peine en rentrant à la tanière, je passe mes journées la truffe dehors pour m’habituer à l’environnement, et ça n’est pas gagné.

Croyez le ou non, je passe le plus clair de mon temps à me casser la figure ou à me perdre, voir à tourner en rond. Cela me fait très régulièrement soupirer et m’agace très facilement. Mais au moins quand je me promène, je ne pense pas trop à ce qui peut m’effrayer. M’avançant sur des chemins inconnus. J’avais ramené mes ailes contre moi, le sourire plaqué à la truffe, j’avançais calmement en écoutant les bruits autour de moi dans l’espoir de saisir l’endroit où je me dirigeais.

J’ai fini par bien retenir la forêt des murmures, c’est le lieu le plus bruyant où je me suis perdue. Mais ça ne m’a pas déplu pour autant, puisque j’ai remis ça… J’ai fini par trouver un bâtiment là bas. J’ai pas trop comprit à quoi il servait, mais l’odeur de la pierre et celle du vieux bois m’ont permises de m’y sentir parfaitement bien et d’y faire un petit somme. J’ai aussi retrouvé la mer, je sais dans quelle direction allée pour la rencontrer. On m’a dit qu’il y avait une île, que c’est là que Raison m’avait trouvé. Je me souviens avoir traversé une étendue d’eau, mais seule sans personne pour me diriger, je serais incapable de retourner sur cette fameuse île.

Aujourd’hui je me suis levée avec l’envie de découvrir autre chose. Et en avançant encore un peu, je me suis figée quand ma patte à rencontré le vide. Mince un trou ? Sérieux ? Ils auraient pu prévenir qu’ils posaient des pièges dans le territoire ! J’en suis pas sortie quand même, si ? Je tâtais le vide avant de rencontrer une marche. Oh, des escaliers ! Un sourire effleura mes lèvres avant que je ne descende les trois premières marches. Ouvrant la bouche, je pris une inspiration.

« Ouhouh ! Y a quelqu’un en bas ? »


Mon écho revenu, cela me fit sursauté, dans un élan de panique je crois que j’ai voulu reculer, mais je me suis prit les pattes dans mes plumes, et j’ai dévalée les escaliers dans un orchestre de aïe et de ouilles, et de sacres bleus. En arrivant en bas un soupir m’échappa, faisant voletée mes mèches avant que je ne constate l’absence de mon chapeau. J’ai du le perdre dans les escaliers. Ah moins qu’il soit tombé un peu devant moi ? Je tatais le sol devant moi en me relevant et en vérifiant aussi que je ne m’étais rien cassée et que je tenais sur mes quatre pattes.

Alors que j’allais me retourner pour remonter les escaliers à la recherche de mon chapeau. Le vent de la haut m’apporta une odeur lupine proche de celle des Nakhus. Sans doute un des membres de la meute. Je dressais alors les oreilles, posant mes pattes sur les premières marches en pointant mes oreilles vers l’individu.

« Excusez moi ? Est-ce que vous pouvez me dire si mon chapeau est tombé dans les escaliers ? Je me suis cassée la margoulette et je ne le retrouve pas ! »

Lançais-je à la personne dont je sentais l’odeur et captais faiblement le bruit de la respiration. Il y avait bien quelqu’un. Pourvu qu’il ou elle ne m’ignore pas et accepte de m’aider. Je sais que je suis pas très bavarde et en général assez craintive, mais pour mon chapeau, je suis courageuse ! Parce que je ne veux surtout pas le perdre. J’ai la sensation au fond du cœur qu’il m’est très précieux et me relie à quelqu’un que j’aimais tendrement.