Dîner de Famille (Crystal, Coton, Lestat, Hayndriel + Libre)

La famille, j’avais encore du mal avec ce mot, je n’en comprenais pas le sens. La famille était-elle un lien de sang comme le prétendent certains, ou un lien de l’âme ? Comme je n’avais pas de réponse, j’avais décidée de laisser le temps et la vie me répondre. J’étais de bonne humeur en présence de Raison et Crystal en général. J’aimais bien papa, même si je ne l’appelais pas encore comme ça. Ma sœur était chouette, mes deux frères, je ne les connaissais pas vraiment. Mais cela finira par venir.

Raison avait demandé à ce qu’on se retrouver ce soir pour manger ensembles. L’idée m’avait paru assez inquiétante, j’allais être avec toute la famille en même temps. Je n’ai rien à faire au milieu d’eux. Raison m’a recueilli oui, il a été très gentil de m’accueillir alors que je ne méritais pas autant d’égards. Mais alors manger avec eux ? Cela me faisais un petit peu peur je devais bien l’avouer… je craignais de les décevoir, ou que le bruit soit trop important et me fasse fuir.

Un soupir me prit, j’aimais bien la forêt des murmures, alors je m’y baladais déjà dans l’après midi. C’étais un lieu qui m’hypnotisait, j’aimais entendre les voix qui avaient parfois des échanges incohérents et complètement fou. C’était si drôle à écouter. Remuant lentement ma queue, une odeur agréable vint à ma truffe. Cela me fit sourire, sans doute le repas que père préparais. Instinctivement je m’étais dirigée vers le fumet en me disant que je pourrais lui proposer mon aide malgré ma cécité. Mais alors que je m’approchais, le hurlement d’appel qu’il émit me força à l’arrêt, baissant la tête en mettant mes pattes sur mes oreilles.

« Raison ! »

Grognais-je a peine sachant qu’il appelait les autres car je n’étais même pas à 50 mètres de lui en vu du bruit de crépitement des flammes et du son de son souffle que je sentais proche. Ainsi que son odeur. Quand il eut finit de me niquer les tympans, je me redressais avant de secouer la tête et de m’avancer en repliant mes ailes.

« Bonsoir … Du coup »

Lançais-je en m’arrêtant à quelques pas pour essayer déterminer où je me trouvais vis-à-vis du feu, et où lui se trouvait vis-à-vis de moi. Je ne voulais pas lui rentrer dedans, ni même me prendre un plat ou abîmer quoi que ça soit.

Je m’étais assise là où j’étais convaincue de ne me heurter à personne. Ecoutant le crépitement du feu et les murmures de la forêt. Le bruit fort d’ailes me fit lever la truffe. Je reconnaissais cette odeur. Il s’agissait de celle de Crystal, je l’avais rencontré une  fois, juste une fois… Un sourire effleura mes babines. Au fond de moi j’appréciais ma frangine, mais je ne savais pas comment me comporter avec elle, je ne me sentais pas assez bien pour faire partie de cette famille là. L’entendant soudain s’exclamer de la présence d’un sapin et de décoration, je m’étais relevée, pour m’approcher en tendant le cou, espérant ne pas marcher sur une décoration.

« Je… j’aimerais bien aider… comme je peux… »

Lançais-je timidement à Crystal, ayant peur de me faire rejetter. Comme je n’y vois rien, aider à la construction d’un sapin, ça risque d’être folklorique pour moi. Mais j’appréciais les défis. Cependant, avant que j’ai pu avoir une  réponse, un bruit de pas, une nouvelle respiration, une voix en plus arrivèrent. Lestat ! Je me redressais et tournais la tête par-dessus mon épaule en direction de l’endroit où je l’avais perçu. Un sourire illumina mon visage, j’ignore pourquoi, mais depuis que j’ai fais l’andouille avec Lestat, j’ai beaucoup d’affection pour lui… Et je ne m’en cache pas vraiment.

« Bonsoir Lestat ! Je crois que Crystal a besoin d’aide pour décorer un sapin »

Lui répondis-je avant d’entendre une nouvelle voix, celle de mon dernier frère que je connais à peine. J’agitais les oreilles, les pointant vers sa direction. Sa simple remarque aurait pu me faire faire la grimace. Je trouvais sa désinvolture désagréable, sachant que Raison c’était donné du mal, et que Crystal était entrain de chercher à mettre de la bonne humeur. Un simple soupir m’échappa alors que je secouais la tête, comme désappointée.

Je ne comptais pas faire de réflexion, je ne suis pas sa mère, et je ne suis même pas digne de son intérêt. Mais je n’appréciais pas pour autant. Mais bon, comme j’étais trop timide pour m’imposer, je préférais m’écraser en silence, apprenant à connaître chacun sans en faire trop…

J’avais rejoins calmement ma sœur, entendant mon père s’excuser de m’avoir vriller les tympans. J’avais tourné la tête en la direction où je percevais la voix du loup, secouant négativement la tête, en souriant au mâle. Lui signifiant qu’il n’avait aucun besoin de s’excuser. Je comprenais très bien qu’il ai eut besoin d’appeler tout le monde et il n’était en aucun cas responsable de la fragilité de mes tempes. Qu’il se rassure je ne lui en tenais pas rigueur.

« Ce n’est rien, je comprends parfaitement »

J’avais rejoins Crystal et quand je retournais la truffe je l’entendis s’arrêter avant de sentir un coup de langue sur mon museau. Relevant une patte, je reculais en dressant les oreilles. Ercarquillant les yeux, perturbés par ses actes. Que faisait-elle exactement ? Je n’avais pas mérité un coup de langue sur le museau. Je n’étais même pas sur d’en être digne. Pourtant sa langue baveuse sur mon pelage m’avait fait frémir de plaisir et m’avais fait sourire tendrement. Je lui rendis alors un coup de museau affectueux avant de m’adresser à Lestat que j’appréciais.

Ecoutant la discussion entre Crystal et Lestat, j’entendis du coin de l’oreille ce qu’échangeait mon père et Coton, restant assise dans la poudreuse lourde dû à sa fonte lié à la chaleur du feu et de nos présence. Balayant lentement le sol avec mon épaisse queue, les oreilles pointées vers l’avant. J’entendis alors ma fratrie s’activer et mit la truffe dans les décorations de Noël, prenant une boule de Noël, passant en frottant le bout de mon aile contre les piques du sapin pour être sur de ne pas m’en éloigner et de le contourner. Je mis calmement ma boule dans ses branchages, fière d’avoir réussie cela toute seule. J’entendis soudain Lestat raler et le sifflement d’une boule de neige venir dans une direction que je ne parviens a déterminer, alors instinctivement j’enfonçais la tête entre mes épaules, les oreilles à l’horizontal.

« La voix est libre ? »

Demandais-je en redressant les oreilles, voulant retourner vers le devant du sapin sans savoir qu’une guirlande lumineuse pendouillait du sapin et finissait dans la poudreuse. Je me pris les pattes dans celle-ci, tombant en avant, j’entendis un bruit désagréable venir de ma patte alors que je finissais ma truffe dans la neige.

« Outch… »

Articulais-je avant de me redresser lentement, m’asseyant avant de secouer ma patte qui pendouillait tristement et me lançait une forte douleur. Je ne l’avais sans doute pas cassé vu que je pouvais bouger mes griffes. Mais je m’étais sans doute bien tordu quelque chose. Mais ne voulant pas déranger la soirée, je claudiquais jusqu’à la boite que j’avais heurté avec ma queue en me relevant, puis prit une boulle et agita les oreilles.

« Chi la met ? »

Demandais-je espérant qu’un de mes frères ou ma sœur la prendrait pour la mettre dans le sapin car je ne me sentais pas de refaire une gaffe.