Trouver la sagesse (et comment casser des fions aussi) l Tira, Aub', + qui veut

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Dernière édition par Edrakan le Dim 22 Mar 2020, 16:19, édité 1 fois

En voyant la petite louve sauter sur les flammes, Eva eut un cri de détresse. Ne fais pas ça, malheureuse ! Elle se jeta en avant d'un bond et la tira hors des cendres, avant de la tenir fermement contre elle au cas où elle ait la merveilleuse idée d'y retourner, reculant de quelques pas pour laisser Raison s'occuper des flammes. De ses pattes, elle examina les coussinets roussies de la petite louve grise, soufflant dessus pour tenter d'atténuer la douleur.

Kerguelen ! Ce ne sont que des livres, il ne faut pas te blesser comme ça ! Ils sont important, mais bien moins que le bien-être de n'importe quel loup.

Elle lécha doucement les pattes brûlantes de la gamine, laissant mécaniquement éclater son pouvoir pour le concentrer sur les plaies. Ces dernières se referment, et les pattes reprennent une élasticité et une teinte beaucoup plus normales et rassurantes. Elle lâcha la petite louve avant de remercier Raison de son action juste avant qu'il ne s'enfuie.

Merci à toi !

Ah, tout se délitait. Eva sentit un petit sourire fleurir au coin de ses babines, un peu tristounet. Avant de le raviver et se redresser d'un bond, sautillant sur place.

On a déjà très bien avancé aujourd'hui ! C'est bien ! Ca nous aidera beaucoup plus la suite. On remettra ça à une prochaine fois, et puis chacun peut déjà creuser ce qui a été découvert !

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Les mots de Raison parvinrent difficilement à ses oreilles. Dans son état, elle les entendit bien. Mais elle eut beaucoup de mal à les comprendre. Quand à les mettre en pratique, cela lui fut impossible. Son esprit enfumé n'eut pas le temps de réagir. Eva fut bien plus rapide. La chaleur brûlante et la douleur qui l'accompagnait disparu sous ses pattes. Elle fut éloignée de force du petit foyer. Immobilisée par un corps ailé, elle ne put que regarder l'ancien Couturier éteindre le feu avec un morceau de tissu mouillé. Son cœur se serra de culpabilité lorsqu'elle reconnut une cape. Il abimait sa cape, symbole des Nakhus, par sa faute ! Ce sentiment fut le plus fort et chassa sa peur. Il n'y avait plus de danger. Les plus grands avaient tout géré d'une main de maitre. Ils avaient réparé sa propre faute. Elle n'avait même pas sû le faire toute seule.

Pétrifiée de remords, Kerguelen se laissa à la merci des soins de la Pie. Sa honte grandit suite au départ du loup violet. Il n'avait pas l'air d'aller bien. Elle songea immédiatement que c'était à cause d'elle. Il avait peut être trop inspiré de fumée ? Ou alors il était triste pour sa cape ? Quelle idiote et égoïste petite louve elle était !

Avec une douceur mêlée à des tremblements, elle se dégagea de l'étreinte de sa grande amie. Elle aurait dû la remercier pour ses coussinets, mais son cœur était trop lourd. Elle s’avança vers le tas de papiers noircis et des larmes brillèrent à ses yeux. Quel gâchis. Tout çà parce qu'elle ne savait pas su canaliser sa joie. Elle était si loin d'être une véritable adulte. Quel échec cuisant.

"Pardonpardonpardon... Je suis si désolée Eva, Sobieski. Raison est triste à cause de moi. Des livres sont tout abimés. Je ne veux plus faire de bêtises... Je m'en vais !"

Sur un dernier regard coupable, elle s'éloigna en courant. Loin de son méfait. Loin de ceux qu'elle ne pourra jamais égaler.

Trouver la sagesse

▬ ft. Eva, Raison et autres Nakhus

Hiver 2019.
4ans et demi.

Ah, super, voilà que Eva m'aidait à trouve ce dont j'avais besoin, et le faisait même très bien ! Queue battante, je la remercie avec toute la chaleur qui pouvait bien brûler à moi, comme un feu de cheminée.
Avec ça, j'aurais déjà de quoi faire, il me faudrait bien du temps pour éplucher tous ces ouvrages. J'aurais de quoi occuper toutes les longues journées d'hiver, lorsque le froid ne me permettait de sortir trop longtemps, mon poil ras était un gros inconvénient en cette froide saison.
Je n'avais pas encore de cape pour me tenir chaud, et regrettait qu'on ne m'en est pas donné une ! Je comprenais tout l'utilité d'en porter une maintenant, en plus d'un signe d'appartenance à notre meute.
Mais bon, je n'allais pas en demander une. Ça aurait été très impoli, de brusquer la décision de m'offrir un tel objet de valeur !
Et ça me donnerait une bonne excuse pour rester lire au coin du feu, au moins.

Je décida de m'éloigner un peu des autres, allant voir les ouvrages les plus loin de notre petite troupe, pour être certain de ne rien oublier. Ce qui justifia aussi mon absence de réaction lorsqu'un petit drame ébranla notre troupe.
C'est quand je vis Raison détaler, et la porte s'ouvrir sur lui étendant ses grandes ailes, que je percuta l'odeur de brûler qui s'élevait alors.
Au feu !!
L'échine hérissée et les yeux écarquillés, je me hâta de rejoindre mes camarades, pour assister au retour si rapide de Raison venu jeter sa cape mouillée sur les livres que m'avais trouvé Eva. A ce qui suivi, je compris qu'il s'agissait d'un accident de Kerguelen, qui avait fait tombé ce chandelier gisant au sol.
Oh ! Elle s'était blessée, en plus, en désirant sauver le papier !

Raison affaibli décida d'aller se reposer, et je lui esquissa un doux sourire malheureux pendant qu'Eva se chargeait de Kerguelen.

« Repose-toi bien, Raison, je viendrais te rapporter un petit réconfort tout à l'heure, de quoi te redonner des forces. Tu as été merveilleux ! »

Un morceau de viande et une tisane chaude lui ferait le plus grand bien, je me tarderais de lui trouver tout cela.
La plus jeune d'entre nous, pris de remords, se débattit soudain, brisant son contact avec Eva pour s'excuser et s'en aller, ne me laissant que le temps de glapir inutilement.

« Kerguelen dis pas ça, ce n'est rien, reviens !! »

Mais elle disparut. Argh, ça finissait mal toute cette histoire ! Je rassembla les livres brûlés et trempés, en ouvrant quelques uns pour évaluer les dégâts. Puis de murmurer à Eva, puisqu'il ne restait plus qu'elle et moi...

« Elle s'en veut tellement, pourtant ce n'est pas grand chose, hu...
Bah ! Je vais réécrire ces livres, qu'à cela tienne. Je dois bien m'occuper tout l'hiver, je peux à peine sortir sans grelotter !
Comme ça, en recopiant ce qui est encore visible et en recherchant dans d'autres livres ce qui auraient été perdus dans ceux-là, j’emmagasinerais tout leur savoir en même temps que je donnerais une raison à Kerguelen de ne plus s'en vouloir pour si peu. »

Voilà, c'était dit ! Je termina, un sourire aux lèvres.

« Tu peux y aller toi aussi, Eva, tu dois te reposer ! Je vais m'occuper de tout ranger et organiser dans un coin, t'en fais pas, j'en ai fais moins que vous je peux m'en charger tout seul ! »

D'un contact de mon museau contre le sien, dans un au-revoir incité, je me mis au travail.
Et de créer notre coin de recherches, où pourrait revenir qui le souhaiterait.

Eva la vit s'échapper avec un léger cri de déception, mais ne la retint pas. Raison, puis Kerguelen... Il ne restait plus que Sobieski. Elle tint son sourire une seconde encore puis, sans plus afficher de masque, fit la moue. Puis jeta un regard estomaqué à Sobieski :

Tout réécrire !

Et songa à cet instant partagé à la bibliothèque. Et son éternel sourire naquit de nouveau sur ses babines :

Oui ! Si quelqu'un en est capable, c'est bien toi. Je pense qu'un peu de repos lui fera du bien, et demain ça ira mieux. Ce furent des temps difficiles pour elle.

Pour eux tous. Mais surtout pour elle. L'effort qu'elle avait déjà fourni en venant ici ce soir était louable. Sobieski la renvoya de quelques paroles chaleureuses comme il en était le meilleur dispenseur, et Eva répondit à son salut en frôlant son flanc du bout de son aile :

Soit, j'accepte, mais c'est bien parce que je pense être plus un poids qu'une aide dans cette tâche. Mets ceux qui vont sur les étagères hautes de côté, tu me diras où les ranger et on fera ça demain, ou après. Merci Sobieski, pour ton aide. Elle est vraiment précieuse. Je t'adore !

Elle rit et, polissonne, se glissa vers la sortie. Elle ne voulait pas rester, après tout cet émoi et ces recherches, sur une note négative. Ses formidables compagnons ne le méritaient pas.

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