La Mer, le Ciel et la Terre [Raven + Libre]

Limule

[/!\ Limule n'a pas traversé la frontière bien qu'elle soit à côté voir dessus]

Un jour, elle avait donné un médaillon à Siam, lui permettant ainsi comme toute Raeders de passer outre les inconvénients de la malédiction et marcher à nouveau sur les terres du Continent. Le lendemain matin, elle avait trouvé un proie entre ses pattes et depuis... le mâle sombre n'était jamais revenu. Limule sentait au fond d'elle qu'il ne les avait pas trahi, l'Océan n'était pas en colère mais il ne répondait pas non plus à la question. Siam n'était pas avec lui, il ne pouvait pas le voir alors il était quelque part sur le Continent. Ce n'était que spéculation, rien n'était vraiment sûr mais pour la louve blanche, c'était comme si une voix faisait écho à son instinct. Elle avait guetté, alerte, tout en pêchant sur la plage et chaque jour, l'apparition d'une silhouette noire mais comme une histoire qu'on entend à nouveau, elle avait cette sensation de déjà vu. Petite elle avait attendu bien trop longtemps Ajani et dans cette situation ci, Limule s'inquiétait un peu, elle avait un mauvais pressentiment.

Le pirate blanche avait vu plus tôt dans la journée son Capitaine sauter dans la mer, lui aussi partant pour le Continent. Elle ignorait ce qui le pressait ainsi mais elle remarqua l'agitation des vagues. L'Océan lui, savait quelque chose. Elle l'ignora cependant, aujourd'hui, ce n'était pas à elle qu'il parlait. Une fois sur la plage, Limule sentit l'odeur de Kéran mais ce n'était pas elle qu'elle cherchait. Ici, tout était différent de Morne-oeil, plus difficile pour sa truffe moins entraînée. Elle connaissait les odeurs fortes, celle du sel et de la décomposition des algues, celle du guano des oiseaux marin, celle du poisson qu'on oubliait dans le sable et celle des coquillages qui cuisaient au soleil à cause de la marée basse. Sur le Continent, tout était plus tenu, plus subtile, l'odeur de la poussière, celle des prairies ou de la montagne et puis il y avait celle... oui celle-ci, celle qui ressemblait légèrement à celle des Raeders. Un peu de mousse, un peu de moisissure et d'humidité mélangée à la roche des montagnes. C'était peut-être pour ça qu'elle l'aimait bien aussi, la chauve-souris, elle avait ce petit côté de coin humide en plus par rapport à ses amis. Une fois la piste de la louve violette retrouvée, Limule la suivit tout du long de la plage.
Limule savait une chose sur Siam, en réalité ce n'était un secret pour personne. Il venait du Continent et avait gardé pendant quelques jours l'odeur de cette meute, la même que celle de la chauve-souris, c'était pour ça que la blanche voulait retrouver l'hybride, pour lui demander si elle avait vu le loup noir. Au bout d'un moment, le sable fin des Côtes de nacre se troqua contre quelques sables mouvants que Limule prit soin d'éviter. Elle connaissait ces pièges, assez marrant tant qu'on ne s'enfonce pas trop dedans mais surtout très coûteux en énergie. Une fois arrivée à un terrain plus boueux, début de mangrove qui menait à des marais, la louve blanche se fit plus prudente. Elle luta un peu contre elle même, il fallait rester concentrer, truffe humant l'air et le sol.
Son cerveau lui hurlait  d'aller sauter dans l'eau stagnante, de patauger dans la boue et d'aller chasser les crocodiles. Cet endroit était si coooool mais il ne fallait pas se laisser aller. Elle cherchait l'odeur qui faisait la limite à ne pas traverser, elle aviserait plus tard si elle le ferait ou pas, si elle ne trouvait de loup de cette meute. Ça aurait été chouette de tomber directement sur la chauve-souris, mais ça faisait bien longtemps que Limule avait perdu sa trace.

A un moment, elle sentit l'odeur un peu plus forte de la meute et sur un arbre, elle vit de l'écorce arrachée. Hum, ça devait être ici, ne pas se risquer plus loin guetter des loups et... … …. une grenouille sauta dans l'eau, bruit d'éclaboussure, mouvement remuant la boue, Limule ne tint plus. Perchée sur un tronc pourri, elle oublia complètement l'autre meute, et Siam aussi à cet instant. Elle se pencha, remuant la queue, laissant échapper des couinements d'excitations, beaucoup trop enthousiasmer par le coin.