Soleil couchant [Tatch]

Tatch la regarda parler avec un certains malaise dans le regard en l'entendant s'exclamer, avec un peu de désespoir dans la voix à propos des mauvais coup que faisait les enfants à Kéran. Immédiatement, Tatch abaissa ses oreilles sur sa tête en guise de malaise, sachant très bien qu'il était lui-même l'investigateur de quelques-uns de ses mauvais coups enfantin. Puis ils finit par reprendre un peu sur lui et se mis à rire d'un rire gras, à voix haute faisant sursauter les quelques goélans qui tentait de dormir.

-HAHA ! Laisse les faire...ce ne sont que des enfants. On faisait bien pire moi et les deux autres à leurs âge. Je crois même que j'avais déjà commencer à boire. Ou c'était Creek.

Tatch haussa les épaules puis envoya un sourire mesquin au visage de Sayuri en pensant qu'ils n'avaient que ça à faire, profiter de leurs vie, sans responsabilité, sans tracas. Le bateau continua de tanguer, la mer tentait de les bercer de nouveau dans un sommeil profond et sa belle-soeur se mis rapidement à bailler de nouveau, l'incitant sans contrefaçons à faire de même. Il tenta de le retenir, mais la nature repris rapidement son droit et le fit bailler à gueule ouverte. Le mâle se lécha un peu les babines et déposa son grand chapeau devant lui, pour s'alléger un peu. Il le regarda pendant de très longue seconde, s'attachant aux marques de crocs sur celui-ci, au sang séchés, aux algues qui avait décolorer et se rappela toutes les durs épreuves qu'ils avaient traversé en tant que famille. C'était ça, sa véritable vie. Une vie de chaos avec seule la mer pour l'apaisé.

-Creek à toujours été une princesse, c'est pas son fort de savoir s'occupé de lui-même. C'est un homme à attention. Cependant, faut lui donner ce qu'il a, il ferait n'importe quoi pour protéger ceux qui l'aime, quitte à se transformer avant son temps....

Une pointe de tristesse se sentit dans sa voix avant de se renfrogner en vitesse sur un autre sujet.

-En parlant d'histoire de coeur...t'aurais pas une soeur à me proposer ? Après tout ce temps je peux pas croire que je l'ai pas encore moulé

Tatch se mis à rire en sachant très bien que Sayuri n'avait pas de famille, excepté elle-même et les gens sur cette îles, où du moins ils n'avaient jamais été assez proche pour qu'elle lui en parle, où ils étaient tous mort et elle avait préféré taire le secret de sa vie continentale, chose qui ne l'intéressait pas et qui n'aurait fait qu'attiser sa haine pour le Continent. Car au final, c'était eux les vrais barbares....Un grondement sourd se fit entendre, mais sembla passer pour un craquement du bateau. Son regard azure s'éloigna sur l'horizon lorsqu'il murmura

-Cette île est presque parfaite...il y a de la cigarette, de l'alcool, la mer, les feux de camps mais ça manque de femme !

Ses paroles le faisais rire ? Pourtant il ne faisais que dire la vérité. Roulant des yeux, il finit par soupirer lorsque la vieille raeder lui retira le coquillage pris dans ses poils. Sans broncher il la regarda faire avec tendresse. Elle était si tendre, si douce et pourtant si farouche. Elle avait réussir à trouver dans son coeur, la force d'endurer son barbare de frère. Et surtout, de supporter les deux autres qui venait à ses côtés. Lui et Kéran il soupira mais cette fois-ci, avec plus d'amour. Sayuri était la véritable preuve que n'importe qui pouvait se faire accepter par l'océan. Qu'ils viennent du Continent ou qu'il vienne d'ailleurs. Elle était la réminiscence de tout ce qu'il détestait et à la fois tout ce qu'il souhaitait protégé à tous prix de ceux qui les avait persécuté, eux et leurs ancêtres par le passé. Elle avait été acceptée parmi les siens comme si elle avait toujours là. Elle avait fsit des sacrifices que même lui, malgré tout son partialisme ne serait probablement jamais capable: envoyer vers la mort, un corps de chair et de sang. Son propre frère. Et il l'admirait un peu pour ça, même si il ne lui dirait jamais. Tatch jeta un oeil nouveau sur la femelle qui commençait tranquillement à se laisser bercer par le courant régulier de la mer, comme un enfant se laissait bercer par le chant de sa mère.

Sommeil.

État dans lequel se trouve un être vivant qui dort. Mais Sayuri, n’était qu’à peine vivante à présent, s’accrochant au peu d’énergie qui lui restait mais ça lui pris du temps avant de ressentir cet effet de dissipation sous sa peau, au contact presque froid, metalique. À l’aube, enfin, le sommeil commençait à la prendre, mais un cauchemar se débattait sous sa peau, dans ses muscles, dans sa chair et au bout de son museau, une légère apparition soudaine d’un fantôme du passé. Mais Sayuri ne semblait pas le reconnaître, et lui non plus. Les fantômes du passé pouvait-il vraiment se métamorphoser ainsi ? Comme une caresse au bout d’un quai ou d’un courant perdu, entre deux eaux ? Perdre, retrouver le sommeil. S’efforcer, se livrer, s’Abandonner, céder, succomber au sommeil. Sans rien dire, il ôta le châle rouge qui se trouvait sur ses épaules pour la recouvrir entièrement, tentant de lui procurer un peu de chaleur. Et il lui déposa un léger coup de langue sur la joue, pour la tenir éveiller.

-Je sais que tu tombe de sommeil, mais continue de chercher encore un peu. Demain, tu ne rentrera pas, tu ira dormir ailleurs, mais reste encore un peu. Fait vite.

Tatch tira un vif sentiment de honte de ne pas l’avoir vu plus tôt, mais aussi, de peur. Efflanqués contre son corps de plus en plus faible, il agrippa doucement la nuque de sa belle-sœur, et la projeta sur son dos. Ses gestes étaient plus doux, mais douloureux. Habitué trop tôt, yeux abattus, brouillés de sommeil, il l’accrocha de chaque côtés de sa ceinture et laissa tomber tout son équipement qu’il viendrait chercher plus tard. Quelques larmes semblèrent couler sur ses joues.

-Accroche toi, je ne laisserai pas la mer te bercer tout de suite.

Et ses yeux tout petit d’inquiétude devinrent grand de courage. Et il se mit à courir, poussant un hurlement en chemin, désespérer, appelant son frère. Elle qui ne pouvait pas partir, commençait doucement à disparaître. Et le voilà sans arme, seul et démuni. La mort est là, la mort elle guette. La mort est à ses trousses, lui chatouille les talons, mais le maitre des rituels continue de courir, il continue de la supplier de rester. Bientôt, elle ne serais plus que de l’autre côté du chemin. Dans un océan que personne ne voit, personne ne connaît. Saurait-elle naviguer ? Quelqu’un va bientôt mourir et c’est comme une vague qui meurt. Il tente d’oublier le bas, la fin, l’écueil. L’aube semble alors moins claire, moins chaud, moins pur. Et juste au moment où Tatch posa les pattes sur l’entrée de la grotte de son frère, Sayuri poussa un long soupire, mais ce n’était pas le soupir de la mort, mais plutôt celui du soulagement. Elle avait tenu bon. Tatch se coucha au sol et la déposa délicatement sur un des lits, sa tête dépassant légèrement l’entrée de la grotte, son visage tourner vers la mer. Ses lamentations furent presque invisible, ou peut-être était-ce ceux de son cœur, à lui ? Ou celle de la mer qui résonnait en lui, le suppliant de la laisser aller, mais il savait que la mer lui laisserait le temps de dire adieu.

-CREEK !

Tatch se coucha à ses côtés et replaça son grand foulard sur le corps de Sayuri, sa grande crinière d’écume commençant doucement à cesser de danser. Ce soir, les pirate perdait quelque chose de précieux.

-Regarde l’horizon, il arrive. Vois tu le soleil couchant ? Il porte tes couleurs.