Choice Kingdom ✠ Salazar

Salazar

La jalousie qu'avait longtemps éprouvée Salazar envers son frère s'éteignait doucement. Bien qu'il ait pris du retard, c'était pourtant Pepper qui s'occupait de lui. A ses yeux, c'était la mentor parfaite. Intelligente, forte, elle était, dans un sens, un exemple pour lui. De toute façon, Godric n'était plus présent, il était parti, sans doute avait-il cherché à jouer les héros. Bien que cela l'agaçait, il n'avait jamais parlé de la disparition de son frère.

Pas un mot ne s'échappa de leur gueule durant ce voyage. Le jeune mâle réalisa que, malgré sa cécité, sa cheffe se déplaçait sans la moindre difficulté. C'en était presque déroutant.
Ses yeux se posèrent un instant sur elle, les sourcils froncés. A en écouter son père, Pepper était, en quelque sorte, une soeur pour eux. Pourtant, il ne s'était jamais senti lié à elle, sauf avec le caractère. Et Godric ? Il siffla, sa tête se tournant rapidement comme pour chasser cette mauvaise pensée. Et Rowena, sa soi-disant soeur. Il n'avait que le lien du sang, mais tout les séparait. Quant à Helga ... il passait à côté sans même lui adresser un regard.
Oui, Salazar avait vécu le départ de son frère comme une trahison, et depuis ce jour, son regard envers les autres s'était durci.

Ses oreilles s'agitèrent en entendant le souffle de Pepper, et ralentit à son tour. Ils étaient arrivés.
Sans attendre, son regard parcourut la lande, pendant que ses oreilles cherchaient à capter le moindre son.

Que perçois-tu, jeune Sir ?

Déjà, première remarque, le vent leur était favorable. Aucune silhouette canine à l'horizon, aucune odeur suspecte. En ce jour il n'y aurait pas de démonstration de force malheureusement. Mais qui sait ce que l'avenir leur réservait ?
Il ne laissa pas cette pensée le divertir. A gauche il y avait un terrier de lapins. Enfin, pas de lapins ... de logomos.

« Un terrier de logomos. A gauche. »

L'odeur était forte, mais aussi mélangée à celle d'un renard. L'action était récente, il en était persuadé. Pourtant, il ne vit aucune silhouette rousse aux alentours. La bête s'était surement cachée en voyant les deux loups arriver. Bien que ce cousin du loup soit dérangeant quant au nombre de proies que la meute allait devoir se partager, la menace n'était pas imminente.

« Celle d'un renard aussi, mais je ne le vois pas. »

Son attention se détourna donc, cherchant quelque chose de plus utile. Devant eux, il y avait un troupeau. Cependant, il était incapable de nommer ces bovidés. Il avait beau réfléchir, leur nom refusait de lui revenir. Il siffla entre ses crocs en comprenant qu'il n'avait pas la réponse. Il jeta un coup d’œil rapide à Pepper mais il savait qu'elle garderait le silence jusqu'à ce qu'il prenne la parole. Elle lui avait posé une question, il devait répondre.

« Il y a aussi un troupeau juste en face de nous. »

Bien qu'il n'ait pas la réponse, il refusait de l'admettre ouvertement.

« Ils sont une dizaine. »

Salazar déglutit rapidement, mais le regard toujours aussi dur.

« A à peu près 200m de nous, je dirais. »

En était-il sûr ? Absolument pas. Il n'avait pas la notion des distances, il avait essayé de se prononcer là-dessus, sans grand succès.

Il savait que son information était erronée. Cependant, il avait parlé, et il ne pouvait pas se corriger sans réponse. Il décida de passer à la suite sans attendre. Ses yeux se posèrent sur un chemin de terre tracé par ses congénères. Les odeurs étaient faibles, de ce fait, la venue de l'un des siens remontait à la veille.

« Un des nôtres est passé par ici, ça remonte à la veille. »

Salazar n'était pas une référence en matière de proie, lui qui refusait de se salir les pattes pour nourrir les autres. En revanche, pour détecter la présence adverse, il y avait du monde ...

Salazar

Une fierté sans nom commença à être éprouvée par le jeune mâle. L'Alpha, Pepper, reconnaissait ses valeurs. Au moins quelqu'un qui le reconnaissait supérieur aux autres ! Le nez fin, bien idéal pour connaître l'identité des intrus, et qui sait quel pouvoir il obtiendrait avec son glowstick ?

Cet entraînement avec Dame Pepper semblait bien prometteur. Elle relevait ses erreurs sans pour autant l'accuser directement, lui, de les commettre. Non, au contraire, et le corrigeait de manière subtile pour qu'il ne se sente pas attaqué. Et pour son ego, Salazar appréciait. Elle n'était pas ce qu'on qualifierait de professeure, elle l'accompagnait, complétant ses moindres propos par une information utile.
Lorsque Pepper évoqua le fait que la vision pouvait être obstruée par certains obstacles, il agita les oreilles. Malgré sa cécité, l'alpha était incroyable. Un bon exemple de force et de détermination à suivre.

Quand elle fit un pas en avant, il se redressa, prêt à réagir si elle en donnait l'ordre. Il n'était pas un chasseur, mais pourtant il tenait à retenir ces informations. Il ne devait pas la décevoir, elle, sa cheffe si puissante. Bien que ce ne soit pas dans sa nature de respecter quelqu'un, elle parvenait à le lui inspirer.
Il inspira, cherchant à mémoriser l'odeur de ces gnous. Pendant ce temps, ses yeux se fermèrent tandis que son attention se portait sur le troupeau.
Leur façon plus souple et légère de taper le sol de leurs sabots fait la différence.
Il chercha à sentir ces vibrations, à les entendre, car s'il parvenait à faire cela avec de potentielles proies, cela lui servirait pour autre chose. Pour chasser un loup, par exemple.

Quand elle évoqua que les herbivores vivaient en troupeau pour se protéger des prédateurs, il tourna un instant la tête vers elle, pensif. Les loups cherchaient-ils eux aussi à se protéger de prédateurs plus grands encore en vivant en meute ? Mais cette question ne dura pas, il avait sa petite idée là-dessus, mais ce n'était pas ce qui était demandé ici.

Isoler le plus faible.
Ses oreilles se dressèrent, à l’affût du moindre indice.
Ses yeux parcoururent chaque individu présent dans cette masse d'herbivores. Il y avait quelques jeunes au centre. Un peu plus petits, aux sabots plus légers. Deux d'entre-eux étaient plongés dans un jeu, se pourchassant l'un l'autre. Son regard se détacha d'eux pour se planter sur un gros gnou à l'arrière du troupeau, plus lent, plus lourd, et sans aucun doute plus âgé. Il avait une grosse plaie sur la cuisse, de quoi le ralentir suffisamment. Mais il restait puissant, et plus gros qu'eux.

« Il y a deux possibilités. Il y a les deux jeunes qui se pourchassent, ils sont insouciants. Incapables de prédire la menace. En voyant arriver un prédateur le troupeau s'éloignerait en un bloc, mais eux, ils ne comprendraient pas sur l'instant. Ils seront peut-être plus durs à attraper en vue de leur agilité mais beaucoup moins résistants qu'un adulte.

Mais il y a aussi le vieux gnou à l'arrière. Il a une entaille sur la cuisse, de quoi le ralentir. Il lui sera impossible de suivre le rythme du troupeau si les autres venaient à fuir. Il sera peut-être moins résistant mais il saura se battre si la mort l'attend. »

Il jeta un regard furtif à son alpha, guettant ses réactions.

« Cependant, ce que l'on peut craindre sur les jeunes ce sont les mères, elles risqueraient de se retourner pour venir les sauver. »

Le choix n'était guère simple, surtout que lui comptait pour une moitié de loup dans ce cas présent. Il était analyste, il se creusait la tête, il n'avait jamais pris la peine de lever la patte sur une proie.

Et comment s'y prendre ?
Un chasseur seul aurait du mal à attraper une proie dans ce cas présent. Mais ils étaient deux ici. Un de chaque côté du troupeau, se rapprochant peu à peu ?
S'approcher furtivement et essayer d'attraper le plus éloigné du groupe ?
Encore une fois, la réponse n'était guère simple.

« Sous la panique les proies perdent leurs repères. Le troupeau se voit désorganisé. Si nous nous retrouvons suffisamment près d'elles sans qu'elles nous aient repérés au préalable, notre présence soudaine les effrayera. Il est même possible que les mères abandonnent leurs petits, voire même que les gnous se blessent entre eux. »

Salazar

De la fierté, et une ambition de plus en plus forte.
Il recevait les compliments de sa supérieure qui reconnaissait ses talents d'analyste. Au moins une personne qui le considérait à sa juste valeur.
De ce fait, il écouta attentivement ses paroles, notant dans un coin de sa tête toutes les remarques qui complétaient son analyse. Il était évident que le troupeau se regrouperait si un prédateur était repéré, mais il était intéressant de noter que, pour un travail de meute, un des leurs pouvait se faire repérer délibérément pour que l'attention des herbivores soit posée sur lui, afin que la meute puisse approcher et attaquer le troupeau par derrière. Pour cela, il faudrait être un maximum de trois, avec une grosse prise ou deux petites dans ce cas-là.

Du coin de l'oeil, il remarqua un mouvement de son alpha, et il comprit rapidement qu'elle faisait ça à la fois pour camoufler son pelage, mais aussi pour l'odeur. La poussière la rendait à peine perceptible, sauf si l'on se retrouvait avec le nez dans sa fourrure. Allait-elle lui faire un exemple ? Il en doutait, ils étaient face à un troupeau tout de même. Pourtant, quand il vit sa position, il comprit rapidement qu'il était inclus dans cette chasse.
Qu'il allait devoir se salir les pattes.
Il agita les oreilles, agacé.
Ils allaient finir piétinés, roulés dans la poussière, blessés.
Ne comprenait-elle pas que son talent ne résidait pas dans ses capacités physiques mais bien dans ses capacités intellectuelles ?

Pour la première fois depuis longtemps il se sentit nerveux.
Nerveux de ne pas être à la hauteur, nerveux à l'idée qu'ils se retrouvent blessés.
Nerveux à l'idée de voir le Heaume disparaître de son avenir.

Loin de lui l'idée de montrer ses craintes à son alpha, il imita sa position, força un instant sur ses pattes pour préparer les muscles aux efforts à venir, et se positionna aux côtés de l'alpha. Il savait qu'elle ne le voyait pas, et pourtant, tous deux hochèrent la tête, et dans un même élan, s'approchèrent des herbivores.

Il guetta les réactions des proies, leur moindre mouvement, et sa carrure fine, pour la première fois, lui donna l'avantage face à Godric. Il était fin, et tel le serpent qu'il semblait incarner il glissait entre les herbes, se baissant à temps lorsqu'un regard se posait dans sa direction, faisant un plus grand détour lorsque le besoin se faisait ressentir, se fiant à la direction du vent pour savoir quel chemin emprunter.
Salazar n'était pas le plus agile, mais il savait compenser.

Il atteignit une place qui lui donnait une vue parfaite sur le vieux gnou, ses yeux posés sur la patte blessée de la bête. La diagonale. Son regard glisse vers la seconde patte à attaquer. Il tourna lentement la tête afin de ne pas alerter les herbivores et chercha sa partenaire de chasse du regard.

Après quelques instants, il finit par la repérer, elle devenue presque invisible avec la poussière recouvrant son pelage.

Et il guette son signal, le moment où elle se jettera sur la bête et où il fera de même, avec la seconde patte. Sa supérieure lui avait conseillé une attaque puissante sur une seule et même patte avant de passer à la seconde, mais Salazar n'était pas un suiveur, et son idée lui plaisait bien.
Et puis, il n'avait rien à perdre. Il osait, et si cela passait, c'était double récompense pour lui.

Salazar

Le signal.

En parfaite symbiose avec sa partenaire de chasse, il bondit sans hésitation, toute trace de crainte évaporée. S'ils en étaient venus à chasser de tels animaux, c'était parce qu'elle le jugeait assez fort pour cela. Il ne devait pas douter de lui dans ce genre de situation. Il n'était pas Godric, il n'avait pas la carrure des lions. En revanche, ses crocs étaient peut-être plus aiguisés que ceux de son frère, et en cet instant il en avait besoin. Tout comme Pepper le faisait à l'antérieur, il s'attaqua au postérieur. Une patte après l'autre. 

Le sang qui coula dans sa gorge lui arracha un rapide frisson de dégoût. Salazar n'avait pas l'habitude de s'occuper du sale travail, alors sentir le sang chaud coulant dans sa gorge alors que la bête n'avait pas encore rendu son dernier souffle ... Le bruit des sabots des autres gnous résonna dans la tête du chevalier. Certains étaient encore présents, observant l'un des leurs céder sous les crocs de deux prédateurs.

Le mâle recula rapidement lorsque la bête se laissa tomber au sol, affaiblie par les blessures infligées. Salazar coula un regard son alpha qui était absolument remarquable. Ce qui impressionnait Salazar n'était pas tant les mouvements de la femelle, mais qu'elle arrive à les accomplir malgré sa cécité. Jusqu'ici, à ses yeux, il était plus simple de donner un simple coup de crocs à un jeune présentant un handicap pour lui éviter une vie de souffrance, mais Pepper parvenait à lui montrer qu'avec de la volonté, tout était possible. 

L'invitation qu'elle lui donna ne lui échappa pas, et il s'approcha, se mettant en position. 

La première vie que tu prélèves, Salazar. 

Et sa mâchoire se referma sur la jugulaire du gnou qui s'agita une dernière fois avant de lâcher son dernier souffle. Une sensation bien étrange, mais quelle qu'elle soit, elle était loin d'être plaisante. C'était un travail accompli, et c'était tout ce qu'il pouvait en dire. Cette partie de chasse l'avait fatigué, bien que brève elle fut intense, et pour un individu comme le jeune noble, dont le quotidien n'était pas rythmé par l'activité physique, c'était loin d'être facile.

Le chevalier passa lentement sa langue sur ses babines afin d'effacer toute trace de sang de son visage. Il pivota les oreilles dans la direction de son alpha lorsqu'elle prit la parole. Il acquiesça, fier d'avoir pu ainsi se démarquer. Le Heaume l'attendait, il était juste là, devant lui, à portée ...

Salazar ne put s'empêcher d'agiter les oreilles lorsque le nom de la Renarde fut prononcé. Elle lui donnait l'opportunité d'aller quérir son glowstick, ce qui prouvait qu'il était désormais prêt, mais le pouvait-il vraiment ? Il décida de ne rien évoquer pour le moment. Il était encore tôt pour prendre sa décision, et elle avait raison. De tous les dieux Etelkrus, c'était de Dairo dont il était le plus proche. Pour simple réponse, il esquissa un sourire suivit d'un hochement de tête. 

Un nom lui parvint soudainement. Le souvenir de cet étrange individu lui était revenu rapidement avec le nom de la déesse ainsi prononcé. Ely. Il devait lui parler d'Ely. 

« Si je puis me permettre, qui est vraiment Ely ? »

Peut-être parviendrait-il enfin à comprendre pourquoi cet étrange individu est toléré chez les Etelkrus, et pourquoi il fut accepté auprès de la Renarde.

Salazar

Une réponse qui ne convenait pas au chevalier, malheureusement. Une meute était un ensemble de maillons soudés les uns aux autres, comment un individu avec une capacité cérébrale aussi faible pouvait-il en faire partie ? Etait-il seulement capable de comprendre une phrase ? A quoi servait-il réellement, si ce n'est amuser les dieux de part sa médiocrité ? 

Croire au jugement de Dairo. 

Mais était-ce un choix stratégique de la Renarde, ou était-ce l'oeuvre de sa malice ? Voir un individu comme Ely se démener pour devenir prêtre ? Peut-être était-ce là les pensées de la déesse. Ely n'était qu'un clown amusant la galerie. 

Soit.

Son aînée avait répondu à sa question, il ne pouvait en demander plus. 

Tandis qu'il s'apprêtait à abandonner le sujet pour aider sa supérieure à ramener la proie au Castel, celle-ci redressa le museau, lui indiquant que la discussion n'était pas terminée. Il ne s'était pas attendu à cette question. Elle était arrivée sur lui comme un faucon fondrait sur sa proie. Pourtant, Salazar resta calme. Pourquoi donner une fausse alerte, ou chercher à mentir ? Bien que cette idée lui trotta un instant en tête, il ne sut la prononcer. Il devait être honnête pour gagner la confiance de Pepper, il devait gagner sa confiance pour entrer dans le Heaume. 

« Pour être tout à fait honnête, je ne le pense pas capable d'importuner volontairement qui que ce soit ...»

... tant son QI est limité.

« Je me demandais simplement comment un individu comme lui pouvait pleinement faire partie des nôtres alors qu'il fut incapable de comprendre un traître mot de mes paroles. »

Cette interrogation était réelle. Cependant, elle lui avait dit qu'il chassait et qu'il entretenait le temple de la Renarde. Cela faisait-il de lui un esclave ? Travailler sous les ordres d'un autre dans le seul but d'espérer avoir un toit le soir ? Le chevalier mesura un peu tard le poids de ses paroles, il tenta alors de se reprendre.

« N'est-ce pas un élément à risque pour la cohésion de meute ? »

Les oreilles dressées, il attendit la réponse que la femelle pouvait lui apporter sur la question. Pour être un bon dirigeant, il fallait apprendre des autres ... et de leurs erreurs.

Salazar

Apprendre à s'adapter.
Salazar écoutait attentivement sa supérieure, ancrant la moindre de ses paroles dans sa tête.
Grâce à ses paroles, il réalisa qu'Ely n'était pas une menace et n'en serait jamais une. Un simple d'esprit en demeurait un et ne pouvait se contenter de tâches basiques comme chasser et entretenir. Ely était, en quelque sorte, de la main d'oeuvre pas chère, et il devait y voir là une force. Et dans le besoin, il pouvait servir de première ligne, ou même d'appât. Il réalisa alors l'importance d'avoir de tels individus dans une hiérarchie bien construite. Quant aux hybrides, cela devait être la même chose. Ils étaient utiles, à défaut d'utiliser leur cerveau ils pouvaient utiliser leur corps et les capacités en découlant.
Ce fut une nouvelle vision du monde qui s'offrit à lui, il eut comme un déclic.
Donner l'illusion d'importance pour obtenir le meilleur de chacun.

Et lorsque Pepper termina, il acquiesça calmement.

« Je vois. »

Cette place sur le trône lui reviendrait de droit, il le sentait.
Salazar se rapprocha de l'une des pattes de la bête, prêt à l'attraper dans le but de tirer la proie jusqu'au camp. Ne manquait plus que le signal de son alpha pour qu'ils se mettent en route.

Je saurai tirer leçons de tes enseignements.