Entre Panda et Ours [PV Désastre, Prédateur]

Ses oreilles se couchent en arrière, la seule capable d'entendre n'a pu louper le grondement.
Il y a quelque chose autour d'eux. Désastre est jeune mais il le sait, l'instinct soudain lui dit de prendre la fuite et il monte sur son dos une crête de poils. La tension monte, il la sent. Comme l'adrénaline, qui vient pour la seconde fois faire trembler son corps.
L'atmosphère s'emplissait d'un mauvais présage.
Il montait la dangerosité de quelque chose.

Les yeux écarquillés, il sent, mais il est incapable de se concentrer assez. Le sang empli ses narines, le fumet de l'ours aussi. Il n'arrive à discerner ce que c'est.
Et encore une fois, face au danger, Désastre doute.
Pepper n'aurait toléré ça de lui, elle lui aurait dit de se ressaisir.


Ça gronde. Ça bouge. Il y a des mâchoires qui claquent.
Désastre fait un pas en arrière et se rapproche de Bamboo, son dos tourné vers elle pour couvrir les angles morts de chacun, ne pas se laisser surprendre par ce quelque chose. Même la guerrière, ne porte maintenant plus autant d'assurance...
Elle murmure. C'est la première fois qu'il entend sa voix prendre de si basse intonation, elle qui ne semblait que savoir crier.

Tirez-vous maintenant. Ne vous retournez pas. Jamais.

Ce sont les mots dont il avait besoin, lui qui tremblait presque. Il aurait lutté, si elle lui avait dit d'attaquer. Mais l'ordre était de fuir, et ce fut comme un électrochoc.
Un mouvement du museau succin pour répondre à Mint, puis tout s'accélère.

« ...Soyez forte. »

Et ses muscles se mettent en mouvement, dans ses paroles qui ont filtré de sa gueule. Le jeune loup s'en va et ne se retourne pas, prenant la suite directe de son comparse. Ils devaient tracer.
Beaucoup plus vite, s'ils ne voulaient pas que ça les rattrape. S'ils ne voulaient pas que l'action de Bamboo n'ait servi à rien...

[Désastre fuit - PC AGI]

..Ce qui risquait malheureusement d'être le cas, quand tu t'écroulas soudain, la patte tordue.

La fuit fut un échec, il étouffa un glapissement lorsqu'il tomba sur le sol. Sa patte douloureuse ramenée contre lui, sa queue prostrée sous son corps, il avait couché les oreilles et plissés les yeux. Son flanc se soulevait avec rapidité.
Désastre était loin de se trouver à son aise. Et les entrainements avec Pepper lui avait bien appris une chose. La conscience de ses propres capacités.

Et le fait qu'il ne ferait le poids face à aucun d'entre eux.

Alors qu'il est proche de l'adulte, les ombres de ces prédateurs les noient dans leur obscurité et il accroche un de leur perfide regard, remplit d'envie de mort. Ils étaient des bêtes affamées, au corps long et aux côtes saillantes. Leur mâchoire ne semblait pour autant inoffensive.
Il pouvait deviner, rien qu'en les voyant arracher un lambeau de chair de l'ursidé, le tranchant de leurs dents et la force qui y résidait. Désastre ne pouvait en deviner plus, sur cette espèce nommée Mustyls, dont il ne connaissait pas même le nom. On ne lui en avait jamais parlé, il n'en avait jamais vu rapporté au camp.
Au fond, elles semblaient davantage appartenir à un mythe, qu'à une réalité.
Forcé était de constater qu'ils existaient. Et sans le savoir de leur nom, Désastre les classa plus simplement.

Des dragons.

Ils ne possédaient pas d'ailes, mais il pouvait bien y en avoir plusieurs sortes. Ils avaient le corps reptiliens, peut-être crachaient-ils aussi du feu.
Au moins ne s'intéressaient-ils plus à eux, maintenant. Ils mangeaient l'ours. C'était donc l'occasion de partir, ensemble.
Désastre fit un pas en arrière.
Il se dit que Bamboo et Mint vont suivre aussi, vont profiter de leur repas pour ne pas demander de reste et s'en aller.
Mais la louve lança un décompte.

Il se glace.
Elle attaquerait bientôt.

L'effroi passe sur son visage, quand elle se jette sur l'un d'entre eux. Elle le dévore, elle le massacre. Elle s'expose à tous les autres, ils vont penser qu'ils veulent la proie !
Pourquoi ne leur a-t-elle pas laissé, pourquoi n'a-t-elle pas reculé pour les protéger pendant qu'ils prenaient la fuite ? Des questions et l'incompréhension explosent dans la tête du jeune Cœur.
Il respire vite.
Son poil est dressé.
Tout irait mal, si elle ne gagnait pas contre tous.
Et lui, devait-il l'aider ? Le pouvait-il seulement ? Les yeux rouges sondent en vitesse les environs.

Il réfléchit, l'esprit se fait urgence.
Mais au trois hurlé se retourne et il suit Mint. Mais courir ne suffirait pas, ils finiraient peut-être rattrapé par l'un des dragons. Ils devaient se mettre à l’abri, non, là où on ne pourrait les attraper ?!
Oui.
Oui, c'est ça.

Ses yeux écarquillés accrochent une brèche dans la paroi. Il pense au Castel formé dans ces mêmes rocheuses. Des galeries, qui peuvent s'y trouver.
Il se dit que le dragon est grand, et eux encore petits.

C'est leur unique avantage.

L'unique chance de les semer.

« Dedans. »

Il attrape le poil de l'autre jeune pour le redresse suite à l'échec de sa fuite, en espérant que la sienne soit plus concluante.

[Désastre veut fuir à travers une brèche de la paroi, permettant le passage d'un louveteau - PC AGI]

Un cri résonne, un corps tombe.
Dans un dernier écho, Bamboo n'est plus. Il le sait, Désastre. Il n'a pas besoin de se retourner pour savoir que la louve n'aurait laissé derrière elle qu'une flaque de sang et des poils entre les crocs pointus des dragons.
Non. Non c'est pire. Il y a son glowstick qui a volé, là. Il est rouge mais ne brille pas, la lumière l'a quitté pour ne laisser que ce tube d'encre.
Soit elle n'était plus.
Soit elle était désormais trop loin, tombé tout en bas des montagnes.
Il pensait surtout à l'hypothèse première. Elle était morte.

Son cœur se crispe, quand ses yeux regardent la queue.
Son estomac se soulève, quand Mint s'en saisit, se relevant pour l'attraper avant de repartir vers la brèche.

Désastre ne sait plus quoi en penser, de tout ça. Cette situation dépassait de trop loin tout ce qu'il avait déjà vécu dans sa vie tranquille (enfin...), ses réactions manquent. Il ne s'affole pas, il n'est pas triste.
Il n'est pas bien, aussi.
La situation faisait d'eux les prochaines victimes, s'ils ne parvenaient à fuir.
Dans la fissure dessinée dans le mur des monts, au moins son comparse parvient à fuir.

A son tour, de prendre sa suite, de s'engouffrer dans ce qu'il espérait être un chemin qui les mènerait bien plus loin, et où ils n'auraient plus qu'à se faire débrouille pour rentrer chez eux.

[Désastre veut fuir à travers une brèche de la paroi, permettant le passage d'un louveteau, 2eme fois - PC AGI]

Avec sa boiterie il a du mal à suivre, il trébuche et manque de tomber. Il s'obstine pourtant, à s'y glisser, à laisser ses poils sombres s'accrocher à la paroi rocheuse.
Et les mustyls de ne pouvoir refermer leur gueule sur lui, il en est certain.
Il lui semble ne plus entendre leurs claquements, leurs grognement.
Il lui semble qu'ils disparaissent, loin derrière lui.

Il lui semble qu'ils sont tirés d'affaire.
En apparence, du moins.