Un éclat de folie ♥ Crystal

Toi ma fille revenue de loin, toi qui portais encore aujourd'hui les stigmates des malédictions qui n'avaient de cesse de te frapper, dans une amusante rengaine qui ne faisait pourtant sourire que toi.
N'en déplaisait pourtant au hasard, il y avait chez toi la volonté de les porter et de les hurler, d'en faire cette fierté qui faisait de toi le monstre de la foire.
Toi, qui pouvais après tout tout afficher, désormais que ton sang s'était lavé !
Dans une saignée nocturne à la vasque sous la lune, le corps allongé dans la vase et l'argile, le rouge qui s'écoule dans l'eau qui reste...

Tu souffles par le nez, dessine sur tes lèvres un sourire qui montre tous tes crocs. Sauf ceux qui manquent, les canines disparues et qui ne laissaient que des trous qui donnaient à tes mots l'intonation sifflante des serpents. Qu'importe !
Tu n'en voulais pas, à la vieille louve aux allures de catins.

Tu vivrais plus longtemps qu'elle, tu danserais sur ta tombe et y poserais tes excréments.

Tu avais la maturité d'une adolescente, pourtant le corps d'une adulte.
La soudaine vieillesse de trois mois, aujourd'hui passée et oubliée, ne te donna point de sagesse. Elle ne laissa que des vers grouiller dans ton colon et une odeur abominable d'urine sur tes poils, par l'incontinence qui t'avait saisie en même temps que les rides.
Il y avait aussi eu le sang de ta lignée de fille oracle, pour se rappeler à toi en ce moment étrange de ton existence, ma luciole décharnée.
On te donnait soudain dix ans de plus, et on pensa que de lignée tu devais vite faire prospérer.
Augure t'appris ta grossesse, alors que pourtant un mâle n'osa un jour se frôler à ton pelage sale, tant personne ne s'y serait aventuré. Et tu mis celle-ci sur l’œuvre de tes aïeules, plutôt que d'un Autre quelconque.
Tu laissas ton ventre gonfler, et les vers et les puces partager ton corps avec tes premiers enfants.

Tu retrouvas ta jeunesse en même temps que tu poussas, seule au fond du bois de l'oubli. Des cris qui ne s'entendirent pas, quand on battait ailleurs un Raptor. Il s'extirpa dans des conditions difficiles trois enfants qui marquèrent ton corps fin par ce flasque bas du ventre et tes mamelles toujours gonflées d'un lait que personne n'avait bu.
Car quand le dôme se leva au loin, toi, tu avais dévoré tes petits, emportant leurs peaux sur une tombe au cimetière pour mieux les coudre sur ta capeline, entre les frères Brun et Rose.

Tu étais devenue mère d'une façon que tu ne questionnais même pas, et cela se voyait encore par l'état de ton corps et l'odeur fraiche de sang des fourrures.
Tu aimais à les flairer, le soir en t'endormant, là où se blottissait aussi Augure...


C'est une autre odeur que tu flairas, alors que restait errante et discrète sur les terres d'une meute à la haïssable déesse, celle qui aurait aussi pu connaître ta mâchoire puissante.
Tu la connaissais, l'avais déjà croisé.
Et tu la traquas, jusque dans la bâtisse qu'on disait hanté, et qui ne pouvait que plus encore éveiller ton intérêt. Là où Arastée s'était glissé, rejoignant les araignées jusqu'à un jour de naissance.
Et devant la porte que tu fis claquer d'un coup de hanche, tu rattrapas la louve.
Quelques pas dans son dos, à elle.
Si belle, si propre, tellement ton inverse !

Crystal.

Tes mâchoires claquent et tu ouvres la gueule, arquant le cou, contractant ton estomac pour pousser des sons ignobles. Comme si l'envie de vomir te saisissait soudain, sans que tu n'y parviennes.
Un filet de bave s'écrase contre le carrelage poussiéreux, dans une trace de patte laissée par un pas délicat.

Coucou, Crystal.
Tu te souviens de moi ?

Elle te voit. Elle te voit et elle prend peur.
C'est immédiat !
Tu n'as même pas le temps de rire que déjà elle s'en va, te faisait entendre les battements fous de son cœur qui frappait ses côtes comme ses pattes dans les escaliers. Ta queue s'agite, laissant toutes les mèches qui la composaient voler à gauche, à droite, longue crinière que faisait bouger ton postérieur.
Ta langue claque.

L'araignée, elle, voyage dans ses cheveux. Ce n'est pourtant Arastée, qui sirote une goutte de thé dans l'orbite d'un crâne d'enfant, pendant qu'Augure partage un scones. Elle, elle n'est qu'un signe.
Tu attirais les insectes, et celui-ci avait déjà investie celle que tu avais prise pour jouet. Elle avait grandit et toi aussi, mais tu t'étais baigné dans la folie lorsqu'elle, elle avait trouvé la voie de la sagesse. Tu sais, celle que DeuxCornes avait tant voulu te montrer.
Il n'y était parvenu, il ne pourrait plus rien pour toi maintenant. Tu attendais seulement de lui une fille, pour qu'Augure vive à nouveau.

Ta langue lèche tes babines, tu baisses la tête comme une prédatrice.

Tu t'approches d'elle, tes pas se font de plus en plus rapide. Commençait la traque à l'innocente, à celle que tu ferais tomber sous ton corps corrompu.

« Tu ne sais toujours pas jouer Crystal. »

Laisse moi t'attraper.

[ dé : Manoir Hanté ]

Quand ta première patte se pose sur la marche de l'escalier, il s'allume sous toi un feu-follet de verte lumière. Et il nimbe soudain ton visage de son étrange clarté, fait ressortir la croix verte dans l'un de tes yeux, marquant ta grosse mâchoire d'ombres puissantes.
Il te donnait l'air plus terrifiante encore, dans ce scénario horrifique tu montais rien que pour elle. Elle ne peut plus descendre, maintenant, elle devrait passer trop près de toi pour ça.

Tu veux la voir monter, vite.
Tu veux qu'elle prenne peur et déguerpisse.
La coincer dans une pièce !

Oh. Non.
Pas la mordre.
Non, non, ça ne serait pas assez amusant.

Le visage effrayé était une chose qu'on dévorait davantage, plus longtemps, qu'un morceau de viande sous les crocs. Tu voulais en faire une occupation, plus que la blesser.
Si elle prenait la fuite par la fenêtre, il n'en serait de ta responsabilité.
Ta voix claque, les marches se franchissent.

« Laisse-moi te toucher. »

Le bois craquent, les griffes rayent le bois vermoulus. Tu avances
Tu t'approches...

Oh, que tu la dégoutes. Regarde et savoure l'expression sur son visage, voit à quel point elle a peur, si peur !
Ce n'est même plus drôle, tu hausses les épaules.
Tu ne peux plus l'effrayer davantage, ta seule présence suffit. Que d'ennui, que de lassitude maintenant...

Tu comprenais soudain ta mère, sa façon de toujours chercher dangereuse occupation auprès de ceux qui ne s'effraie que dans le sang plein.

Tu te dis que tu vas en finir, parce que déjà tu ne t'amuses plus. La louve court mais elle est lente, tu suis la lumière du violet qui luit dans l'obscurité.

« Tu n'es pas drôle. »

Voilà déjà un jouet cassé...
Danse macabre qui se joue dans tes pattes, tu la poursuis et claque tes dents. Elle est lente, beaucoup trop lente, alors tout se finira rapidement.
Voilà qu'elle tombe, maintenant, parmi les restes des loups qu'une fille comme toi aurait pu dévorer. Ah ! Que de reste ! Tu lances un os au-dessus de toi et le brise de tes dents si fortes, quand ton corps est celui d'une poupée.

« Te voilà déjà parmi les os. »

Il fait maintenant la chair et le sang.
Parce que tu veux déjà partir, mais pas sans l'avoir marqué, tu profites qu'elle soit au sol pour te jeter sur elle, ton corps tout entier sur le sien et ta gueule immense aux canines absentes s'ouvrant sur elle...

[Méluciole mord Crystal - PC FOR:2 ]

Sentir ton sang contre ta langue t'énerve un peu plus, éveille tes plus morbides instants.
Il n'y avait en toi que l'incohérence de tes actes, la folie sur tes pas.

Tu t'étais faite élevée par un loup bon et bienveillant, pourtant, autant que pouvait l'être le père de cette louve à qui tu t'en prenais avec hargne et férocité, avec pour seule justification l'absence de celle-ci. Il avait voulu faire de toi une bonne personne, malgré que tu l'ai si souvent mordu. Si sa peau n'avait pas été de cuir épais, sans doute porterait-il bien plus de stigmates de ton enfance. Mais Deux Cornes avait échoué, dans cette tâche qu'il avait tant espérée menée, en sachant pourtant ce que tu étais.
Il avait voulu effacer ta nature profonde.
Mais le voyage qui t'appelait te la rappellerait davantage encore !

Tu devais partir là-bas. Tu devais retrouver la terre des filles oracles, en rencontrer les grandes mères. Tu danserais près de leurs feux et Augure élèverait son champ funeste.
Ta queue remue dans ton dos, caresse tantôt le sol, tantôt le bas du ventre de cette jeune pure, fille de catin si couarde et si ennuyeuse.

Pourtant, oh !
Quel élan !

Elle te pince le museau. Tu passes ta longue langue rose, lèche le sang qui y coule.
Dans tes yeux se reflètent tant son reflet que son enfer.

« C'est nos sangs que tu souhaites mêler ? Je vais te faire danser.
Non !
Je vais te fissurer, petit cristal. »

Augure t'a soufflé ces derniers mots, étendant sur tes babines l'immonde sourire.
Tu te moques et ton rire s'échappe, avant qu'il ne se mit en terrifiant grondement qui hérisse les poils des petites araignées au plafond.
Tu te jettes contre son torse, plonge tes crocs près de son cœur.

Palpite, palpite !
Il va si vite !

[ Près du coeur est prise Crystal - PC FOR:2 ]

Encore une fois, elle se débat. Encore une fois, tu la contraints à reste au sol.
Ton sourire ne s'efface plus et lui montre tes crocs immenses, dont les canines ne sont que des gros trous attendant d'être rebouché. Par quelque chose d'elle ?
Un morceau d'aile, un os creux de petits oiseau. L'idée fait rire.

« Oh, tu vois ! Finalement, tu deviens drôle. »

Mais toi aussi, tu sais griffer ! Toi aussi, tu as des...Oh, non, c'est vrai. Tu as levé ta patte en l'air et l'abat sur elle, claque sa tête sans pouvoir y laisser une marque autre que le choc.
Elle te les a retiré, la catin.
Il faut que tu les remplaces, elles aussi...

[ Méluciole frappe Crystal à la tête - PC FOR:2 ]

Elle bouge la tête, ou est-ce toi qui vise mal ? Tu frappes le sol et tu glapis. Quelle mauvaise idée, ah !
Tu as mal à la patte maintenant, tu la laisses ici reposé. Elle git dans sa douleur, que tu oublies au profit des yeux fou qui scrute ta proie.
Elle n'a rien dit, elle dit !
Elle vient de dire, pourtant !
Elle dit qu'elle n'a rien dit.
Que de folie.

« Tu n'as pas besoin de parler pour que je te trouve paroles, l'Augure les souffle pour toi à mon oreille ! Il se présage mauvais. »

Tu le dis en te rapprochant de plus en plus de son visage, elle peut sentir ton souffle qui se mêle au sien comme deux amoureuses.
Puis quand elle envoi une gifle, ah ! Tu l'esquives d'un mouvement en arrière.

« Oh ! Elle ose ! »

Tu ricanes, émet un ronflement de ton nez dans cet amusement.
Puis soudain tu affaisses ton postérieur sur elle. Bloque son souffle, cause sur son ventre des dégâts de ton poids ! Tu veux sentir son cœur sous tes fesses, à sa place près de ton-
Tu n'es qu'ignominie.

[ Crystal subit soudain le poids de Méluciole - PC FOR:2 ]

Tu sens ses mouvements sous ton postérieur, elle cherche à se dégager de toi en jouant à l'anguille. Que les échardes du bois s'accrochent à son pelage, qu'elles lui arrachent quelques poils ! Comme ceux qui se trouve entre tes crocs et qui s'échappent de ta gueule sans que tu ne cherches à les en déloger, accompagnant sur ton museau le sang qui est sien.
Oh, petite fille !
Elle est si ridicule !

Tu bouges ses fesses sur elle, sent les os de ses côtes se frotter à ceux de tes hanches. Tu n'as jamais ressenti cela, c'est si drôle ! Ton ventre flasque, vidé il y a si peu de temps de tes enfants morts-nés, repose sur le sien et caresse ses poils.

« Tu me chatouilles, Cristal ! »

Elle sait finalement t'amuser, cette petite louve qui essaye de se défendre !!

[ Méluciole continue d'écraser Crycry - PC FOR:2 ]