» Nombre de messages : 3856 » Age : 29 » PUF : Edrakan » Date d'inscription : 28/04/2011 » Personnages : . Lied - 4 ans
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Sujet: Introspection l Libre Lun 23 Mar 2020, 02:38
Asclepia passa le petit pont de pierre entouré de boue et embrassa la plaine de ronces du regard. C’était… Déjà plus beau que la première fois qu’il était passé. Les loups avaient fait du bon travail, ici. On ne pouvait pas en dire de même de lui, qui pour l’instant n’avait pas mis la patte à la pâte. Mais après tout, était-ce son territoire ? Il ne lui avait rien fait de mal, lui, à cette terre. Il n’était qu’arrivé au bon endroit au mauvais moment - cela devait-il faire de lui un esclave ?
Asclepia soupira, ronchon.
Il savait que, ne serait-ce pour faire bonne figure, il devrait faire quelques efforts. Pour la déesse. Pour qu’elle accepte, au moins, de le regarder, de le considérer comme un loup. Comme ses disciples. S'il souhaitait qu’elle lui accorde son épreuve, et puis peut-être son glowstick.
Mais il avait encore des doutes, beaucoup de doutes, c’est pourquoi il était ici. Etait-elle vraiment celle qu’il voulait suivre ? Etait-elle vraiment celle qui représentait les valeurs chères à son coeur ? Avait-il vraiment envie de se lier à cette dame, à cette déesse ? C’est vrai qu’il était venu de loin, de très loin, exprès pour la voir elle. Pas un autre. Elle, en particulier, cette déesse de la beauté, celle qui portait au plus haut ce qu’il chérissait, ce que tout son peuple chérissait. La beauté. La séduction. Le chatoiement d’un pelage parfait sous le soleil.
Asclepia soupira et finit de franchir le pont de pierre, ses pensées toutes tournées vers la déesse rose. Ses pattes suivaient le minuscule chemin de terre tracé au sol et bordé de ronces. Des milliers de ronces qui tendaient leurs doigts sans plus de roses pour en cacher les piquants. C’était drôle que de voir ces épines alors que les loups ici n’en possédaient plus que les fleurs, à ce qu’il avait vu jusque là. Anianka la prêtresse lui avait parlé de piquants sans vraiment lui en montrer la couleur, il n’avait vu d’elle que son doux pelage et sa délicate odeur musquée. Son fils, ou sa fille, sa descendance en tout cas n’avait pas fait mieux. Isrâ était un personnage curieux et très chou, mais d’une innocence et d’une immaturité encore bien trop importante pour de tels jeux, qu’il ne faisait qu’effleurer du bout des doigts. Méridor, quand à lui, n’avait pas l’ombre d’une épine sous ses roses, ces dernières étaient d’ailleurs bleues, et il n’était qu’un met délicieux et délicat dont il pourrait se régaler. Exxus, était un divertissement tout aussi délicieux mais aussi dépourvu de dard qu’un bourdon impotent venu butiner là.
Ces disciples ou filles et fils de disciples de la déesse rose et de sa prêtresse renvoyaient une image très surfacique et d’apparat. Etait-ce vraiment l’image qu’il souhaitait renvoyer ? Etait-ce vraiment ce qu’il souhaitait mettre en avant, un pelage léché et des yeux papillonnants ?
Pour le coup, sacrilège, le bleu de la dragonne et sa rudesse d’esprit lui semblait plus attrayant. Beaucoup plus… Valorisant.
Mais Moiro la Tigresse n’était-elle que ça, un pelage doux et des yeux charmeurs ? Ses griffes n’étaient-elles là que pour effrayer ceux qui passaient, ceux qui ne la convoitaient que pour sa beauté, était-ce tout ? Elle avait laissé les roses mourir sur ses terres - ou étaient-ce ses disciples, qui n’avaient pas été assez attentionnés ?
Pouvait-il se permettre de critiquer ouvertement ces loups, alors qu’il ne savait rien de leur vécu, alors qu’il souhaitait peut-être les rejoindre ? La déesse Moiro avait probablement choisi sa prêtresse, et non l’inverse, et il l’insulterait sûrement à critiquer ce choix. Et puis, la prêtresse elle-même semblait avoir de l’esprit à en revendre, maquée qu’elle était à l’alpha du coin. Ce… Gloriel, comme certains l’avaient cité. Elle avait gravi les échelons sociaux, à la force de sa beauté et de sa ruse, ou en tout cas était-ce ainsi qu’il voyait son portrait.
Asclepia se hâta sur le chemin, laissa derrière lui chardons et orties, et se présenta devant le temple. Ce dernier était grandiose et n’avait rien perdu de sa superbe, au contraire de l’île l’environnant. Deux énormes tigres trônaient en son centre, gardant la fontaine. Une merveilleuse fontaine que la déesse surplombait, tigresse elle aussi dans ses traits, bien que des attributs majeurs comme son museau effilé et sa queue épaisse et duveteuse rappellent le loup. Etaient-ce là les traits donnés par le sculpteur, ou était-elle vraiment aussi belle ? Cela semblait presque impossible, dans les traits de son visage et de son corps étaient délicats et apprêtés. Asclepia se targuait de venir d’un pays où la beauté était portée à son apogée, mais ils n’avaient pas tel dieu pourtant pour veiller sur eux.
Devrait-il essayer de la ramener chez lui ? Etait-ce possible ? Apprécierait-elle sa famille et ses manières, ou était-elle durement attachée à ces terres sur lesquelles elle régnait en maîtresse depuis maintenant bien longtemps (ou du moins, le supposait-il) ? Etait-ce quelque chose qu’il voulait tenter ? Est-ce qu’il n’avait pas, quelque part, fui autant que quitté ces terres qui l’avaient vu naître, cette pyramide dont il méprisait les marches ascendantes, bien que ce soit les seules choses qu’il ait jamais connu, et qu’il reproduisait en permanence ? Ce schéma, qu’il exécutait à la perfection voir la plupart du temps avec moquerie devant les loups - voir les dieux ! - qu’il rencontrait, quitte à s’attirer leurs foudres, quitte à rester seul, comme il l’avait toujours été ?
Il s’approcha de quelques pas, se glissant de son allure féline aux côtés du premier tigre. Ce dernier était élégamment couché sur le côté, flegmatique et emprunté, calme et attentif.
Comme Azalée.
A ce souvenir, il rougit légèrement. Un vrai rougissement, carmin, beaucoup plus puissant que ceux qu’il savait offrir au monde. Un rougissement de sa peau qui transparaissait au travers de ses plumes poils, teintait son visage. C’était un souvenir intense, mais douloureux aussi. Sa première entrée dans la cour des grands, sa grande découverte du monde dans lequel il vivait. Il était si jeune, à l’époque. Il avait… Neuf, dix mois ? C’est à cette époque que se découvraient la plupart des aviaires paons. Avant, ils étaient épargné des sombres histoires de famille. Mais à partir de là…
Asclepia tourna autour de la grande statue de pierre, avant de glisser son museau sous celui, froid et pierreux mais épais et altier du grand tigre gris. Longea de sa truffe les lignes de sa tête, puis son encolure. Il s’approcha, vint enrouler son cou et son avant-main, debout sur ses pattes arrière, par dessus cette encolure et ce dos rond, retombant délicatement de l’autre côté, étrangement placé. Ainsi mis, il soupira. Ca n’était pas super agréable, mais c’était la position parfaite pour se rappeler de tels souvenirs.
Car c’est en se croisant ainsi sur son dos, que l’autre mâle avait éveillé sa curiosité. En le regardant par dessous, un sourire aux babines, jouant avec les plumes de ses ailes, roucoulant des paroles qui auraient fait rougir la plus aguerrie des ménagère. Asclepia n’était pas dupe, et le rabrouait de paroles acérées. Tout en gardant au fond de lui ce petit pincement au coeur qui le prenait à chaque fois qu’Azalée venait lui chercher des noises. Il était toujours sa proie préférée, et Asclepia savait bien que ça n’était du qu’à ses yeux dorés, la forme de son masque et son pelage brillant. Il avait une bonne ascendance, même pour les aviaires, et ceux qui l’abordaient rarement le faisaient sans arrière-pensée. Azalée était plus âgé, de quelques mois déjà, mais la différence était énorme. Il avait déjà des connaissances, de l’expérience. Il était tellement doué, pour faire rouler ses yeux noisette et piailler son attention.
Même sachant son but et ce qu’il cherchait à atteindre, Asclepia ne pouvait pas se détourner de son joli minois. Chaque paon avait un petit quelque chose de différent, un petit truc qui le différenciait des autres. Azalée, c’était ses petites tâches de rousseur qui éclataient en points clairs sur ses joues, si visibles lorsqu’il rougissait, cette expression si chère et facile à imiter aux paons. Ca marchait toujours mieux chez lui. Il lui semblait qu’où il mette les pattes, Azalée se trouvait là, l’attendant, le chassant, lui livrant des blagues débiles mais drôles, s’accordant à ses besoins et à son humeur du moment.
Il était fort, cet imbécile !
Et Asclepia ne pouvait empêcher, malgré tout ce qu’il savait de ce jeu, de s’y accrocher. A ce petit espoir, si vain, qui lui prenait le coeur. Et si tous ces efforts, pouvaient être vrais, un peu ? Et si, tout au fond de lui, derrière la couche appliquée de tous les paons, il l’appréciait un peu, pour de vrai, qu’il ne le voyait pas uniquement comme un trophée ? Après tout, il en faisait tellement, des efforts ! Et puis il aimerait tellement y croire, mine de rien. Et c’était plus fort que lui. Il ne pouvait empêcher son coeur de battre, lorsqu’il reconnaissait sa silhouette parmi mille autres paons, il ne pouvait empêcher son visage de rougir, lorsque son regard émeraude croisé ses pupilles noisette, il ne pouvait s’empêcher de vouloir le voir, alors qu’il venait de le quitter.
Alors qu’il savait que ce n’était qu’un jeu, et qu’il en était le prix.
Mais comment aller à l’encontre de ces pulsions qu’il découvrait, de ces émotions qui le renversaient à chaque fois qu’il percevait son odeur ? C’était impossible. Alors petit à petit, Asclepia se laissa amadouer, le laissa entrer dans sa vie. Quelle que soit sa douleur, à le laisser faire. Quel que soit le savoir, à l’idée qu’il le quitterait bientôt, quand son travail serait accompli. Alors Asclepia, quoi qu’il lui en coute, faisait durer le plaisir. Il se faisait difficile à attraper, fuyant, refusant, recalant en permanence ses avances, tout en lui laissant assez de latitude pour lui donner envie de recommencer. Il se découvrit une certaine agilité, dans ce jeu. Une certaine passion, aussi. Mais c’était si difficile ! Etait-ce ainsi, que cela devait-il être, à jamais ? Ce jeu était-il tout ce qui comptait, et si oui pourquoi faisait-il aussi mal ? Pourquoi avait-il l’impression que son coeur allait éclater, à chaque fois qu’il donnait un coup de museau un peu rude, qu’il repoussait un peu plus ce loup si mignon qui lui tournait autour ?
La fin de cette histoire fut très classique, embrassant complètement cette vision funeste qu’avait eu Asclepia de son dénouement. Azalée finit par trouver le moment le plus parfait, le plus approprié pour venir parachever sa petite épreuve de séduction. Vous savez bien… Ces nuits de pleine lune piquetées d’étoiles, ces soleils couchants embrasant les plaines, ces soirs tamisés à l’abri d’une futaie. Toutes ces conneries. Tous ces moments qui rendaient presque vrais ces approches vides de sens.
Alors oui, il l’avait écouté. Ils étaient si souvent entourés du reste de la meute, de la famille, des cousins, qu’Asclepia ne s’était pas rendu compte des ravages que sa présence pouvait provoquer s’il se retrouvait seul avec lui. Il ne s’était pas rendu compte, aussi, de l’attirance complète qu’il éprouvait pour lui. Il ne s’était pas rendu compte à quel point il était faible devant cet être. Les dernières barrières tombèrent, les derniers mots furent échangés, les derniers jeux furent faits. Et ils se donnèrent, sans autre forme de procès, apogée de leur rencontre, instant fatidique tant attendu et tant redouté à la fois par Asclepia.
Cet instant ne dura que quelques heures, mais resta gravé dans son esprit à jamais. Ce fut un instant délicieux, qu’il ne regretta jamais, qu’il chérirait pour toujours, mais qui restait teinté de ce sentiment doux-amer qui vous prend lorsqu’on pense à un souvenir en demi-teinte. Ce fut la veille du jour à partir duquel il ne revit Azalée que sporadiquement, ce dernier, ayant pris ce qu’il souhaitait avoir, n’accordant plus aucun intérêt à sa proie.
Asclepia n’en parla à personne. Pas à sa mère, pas à son père, pas à ses frères et soeurs. Pourquoi l’aurait-il fait ? C’était dans l’ordre des choses, il avait été joué, il avait été gagné. Il le savait. La frustration et la tristesse qu’il en ressortaient ne concernaient que lui, et n’étaient que de lui la faute. S’il avait, après tout, fait l’erreur de s’attacher, il n’en payait que les frais.
Il soupira, chassant le rouge de ses joues, se laissant glisser à bas du tigre de pierre, lové contre lui. C’était un souvenir douloureux, mais qui aujourd’hui encore faisait prendre une teinte carmin à ses pommettes. Ah ! A vrai dire, il ne regrettait pas cette défaite. C’était sa première, peut-être la dernière si on excluait de nombreux pincements au coeur lors de ses concours suite, mais jamais il ne s’était laissé prendre de nouveau complètement à ce jeu.
Alors que d’autres…
Son corps fluidement se coula vers l’autre statue. Cette dernière était fière, dressée, crocs à découvert. Asclepia gloussa et planta sa truffe devant celle du tigre crayeux, puis remonta à ses oreilles qu’il mâchonna distraitement, comme si elles avaient été celles d’êtres de chair. Il chuchota quelques mots, qui se perdirent dans ce pelage qui ne pouvait écouter, et se colla contre ce corps musculeux, l’entoura de ses ailes moirées, le cacha aux yeux des autres.
Héra, avait été une proie beaucoup plus intéressante.
Dès le début il avait su qu’il n’aurait aucune compassion pour elle, à part peut-être ce petit pincement qu’il finissait irrémédiablement par avoir pour ceux qu’il côtoyait un certain temps. Il le savait, parce qu’elle était tout ce qu’il abhorrait, tout ce qu’ils devenaient tous. Elle était grande, fine, délicate, puissante. Elle était plus grande, racée, fière aussi. Très fière de ce qu’elle était. De ce corps que lui avait donné la nature, de son joli minois qui servait à attirer les autres dans ses rats, de ses ailes plus grandes et plus colorées que celles de ses compagnes. Oui, elle était magnifique. Elle faisait partie des belles parmi les belles, et elle le savait, elle en jouait. Elle croquait, grignotait, se servait allègrement chez les autres.
Elle dévorait.
Asclepia n’appréciait pas de telles natures, bien qu’il admirât son caractère, sa force mentale et, il fallait se l’avouer, son beau pelage et son joli minois. Alors il l’avait courtisé. Lentement. Très lentement, sur des mois et des mois de dur labeur, des mois à la voir croquer tous les mâles et toutes les femelles du coin, des mois à lui offrir des mots doux, des mots énigmatiques, juste de quoi lui donner envie d’y revenir, lui donner envie de chercher sa compagnie. Il se fit le confident, il se fit le meilleur ami, il se fit celui qu’elle ne pouvait prendre parce qu’il était comme elle. Ils étaient deux âmes semblables, le jour et la nuit, les deux faces d’une même pièce.
Il sut se faire ce dont elle avait besoin, cette île sur laquelle se reposer, ce marchepied sur lequel s’appuyer pour aller plus haut, plus loin. Et lui tendit l’épaule, courba l’échine, lui offrit ses sourires, ses clins d’oeil, ses ricanements.
Jusqu'à ce qu’il soit véritablement cette épaule dont elle ne put vraiment se passer. Jusqu’à ce qu’elle vienne pleurer sur son poil moiré, jusqu’à ce qu’elle cherche de plus en plus souvent sa compagnie, jusqu’à ce qu’elle vienne à lui chaque jour, chaque soir, qu’elle ne puisse plus se passer de sa présence. De meilleur ami, il devint plus que ça. Il devint l’être aimé.
Mais il ne retourna pas ses attentes, non. Il se fit sourd à sa comédie, sourd à son jeu, sourd à ses avances, pour qu’elle aille plus loin, plus fort, plus passionnée dans son jeu, dans ses offrandes. Elle s’engluait dans sa toile, petite mouche agitant les pattes dans la soie de l’araignée. Il était cette araignée patiente qui l’observait se coller, s’emmurer dans cette situation dans laquelle elle s’était elle-même glissée.
Etait venu le jour fatidique. Il avait retenu ses leçons, Asclepia. Il avait retenu la première leçon, il avait retenu toutes celles qui avaient suivi aussi. Il avait choisi un jour parfait, une nuit parfaite, vous savez, ces nuits de pleine lune où les étoiles… Bref. Vous m’avez compris. Asclepia avait choisi cette nuit là, alors, pour aller la trouver. Son sourire, quand elle l’avait vu arriver ! Sa joie, lorsqu’il s’était installé à côté d’elle, ami, toujours ! C’était cette occasion, rêvée, qu’elle attendait depuis des mois ! Sans même voir l’évidence, l’orchestration minutieuse qu’il y avait derrière tout ça. Elle avait minaudé, une fois encore, glissé son museau dans son cou, gratouillé à ces endroits stratégiques qui donnent envie de se rouler par terre de plaisir. Il l’avait enjôlé de ses paroles, s’était lamenté de ne pouvoir résisté plus avant à ses charmes, à ce qu’elle était, tout ce qu’elle représentait pour lui. Ils s’étaient donné, cette nuit là aussi, parachèvement d’une lutte vaine, d’une chasse délicate existant depuis des millénaires et perpétuée par toutes les races.
Le lendemain matin, il n’était plus à ses côtés. Elle avait gagné sa nuit qu’elle convoitait tant, elle avait perdue son épaule ami. Lui, était parvenu à ses fins. Il avait eu sa victoire, radieuse, complète, éclatante et écrasante sur cette jeune femelle qui, au final, le méritait-elle ?
Il était amer.
Il ne lui parla plus, non. C’était fini, comme s’il ne s’était jamais rien passé, c’était la règle implicite de ce jeu. Mais en était-il heureux ? Est-ce que ça lui avait fait… Du bien, d’avoir cette attitude, ces énième chasse réussie, son plus beau trophée à son actif ? Etait-ce vraiment la vie qu’il convoitait, celle qu’il voulait mener jusqu’à atteindre le sommet ? Etait-ce là vraiment la façon dont il voulait se définir, lui, la Diva des Paons ?
La réponse s'imposa à lui comme un couperet.
Non, il ne voulait pas.
La réponse se lisait dans les yeux des deux tigres de pierre qui encadraient cette louve-tigresse présidant son temple. Aimait-il ce qu’il était devenu ? Voulait-il vraiment se consacrer ici, maintenant, à la déesse de la beauté, de la séduction ? Etait-ce la façon dont il voulait se définir aux yeux des autres ?
Asclepia vint s’asseoir devant la statue de la tigresse, et la contempla de ses yeux émeraude, purs et curieux.
Depuis qu’il était arrivé ici, il avait croisé beaucoup de loups. Il avait joué avec beaucoup de loups. Surjoué, plutôt. Il s’était emprunté dans une attitude burlesque, décalée, absurde qui l’avait jeté aux pattes de ces loups sans aile, qui l’avait fait se trainer dans la boue, larmoyer, jouer.
Ca l’avait beaucoup amusé. Beaucoup plus, à vrai dire, que ces combats sans merci qu’il jouait chez lui, ces arènes de fauve qu’il s’escrimait à maîtriser, à nourrir. Il se souvenait.
De sa rencontre avec la prêtresse, si surjouée, emplie de cette grâce et de cette importance que se donnent les loups qui se savent supérieurs. Il s’était amusé, dans cette rencontre, et elle aussi il le sentait, sans qu’il n’y ait jamais rien entre eux que l’électricité qui naissait entre deux adversaires qui se reconnaissent, se jaugent, d’un coup d’oeil se gorgent des forces et des faiblesses de l’autre.
Celle avec Isrâ, bien plus innocente, l’avait amusé. C’avait été un jeu, un rôle qu’il avait poussé dans ses retranchements, un amusement qui l’avait repu a satiété, qui l’avait laissé plein comme après un bon repas. Il avait joué, cette proie si facile à attraper, cette proie qui ploie, celle qui encourage à aller au bout du jeu, à se découvrir tout entier. C’était un rôle plaisant, ou en tout cas qui lui plaisait. Un bon rôle. Son meilleur, peut-être, qu’il réservait à ces occasions.
Il y avait eu Méridor, aussi. A ce souvenir, son coeur se pinçait un petit peu plus. Méridor, avait été très gentil. Très doux, et attentif. C’était un loup en pleine réflexion, qui n’avait su percer son maquillage à jour - Asclepia y avait fait très attention. Il avait joué son rôle, et l’avait joué vraiment, et vraiment avait fait tourner en bourrique ce loup doré. Il aurait presque pu en avoir honte, s’il avait été un peu moins égoïste - dans tous les cas en ressentait-il beaucoup moins de fierté que les autres tours qu’il avait joué. Le grand loup noir qui, il avait bien cru, avait failli lui croquer la carotide. Le louveteau de Morne Oeil, dont il n'avait pas grand chose à raconter, plein comme une barrique qu’il était. Le grand loup brun, qui ne jurait que de l’alcool.
Mido, aussi. Qui n’avait pas du tout aimé sa petite devinette - il aurait du le savoir, avant même d’y aller, il ne pouvait s’empêcher d’être un tout petit peu déçu. Il aurait espéré les dieux avec plus d’humour. Moins grandiloquents.
Comment Moiro était-elle ? Douce, belle, dangereuse et vengeresse comme les Grands Paons de son pays ?
Si c’était le cas, était-ce quelqu’un à qui il souhaitait se dédier ?
Souhaitait-il vraiment, en briguer la couleur ?
Moiro, qui êtes vous donc…
Sa question, perdue dans un souffle, s’envola dans le temple, se glissant dans les interstices de ce dernier, résonnant en une bouillie de mots incompréhensibles à qui n’aurait pas été directement face à lui.
Qui Asclepia avait-il envie de devenir ?
Il ne le savait pas lui même.
Serait-ce sage, en ces conditions, d’invoquer de nouveau un dieu ? Dans cet état d’ignorance crasse, qui lui avait déjà valu un déni, un présent pire encore que la haine ? Une considération dont il n’était pas même digne ?
Mais s’il ne savait pas ce qu’il souhaitait devenir, il ne savait pas non plus comment on choisissait un dieu. Comment apprenait-on à le connaître ? Devait-il demander audience à Anianka, cette prêtresse rose ? Mais s’il lui posait ses question, Asclepia savait qu’il perdrait face à elle tout son charme, et avec ceci toutes ses chances d’être un jour considéré comme un pair, si ce n’est comme un égal. Demander à ses fils, alors ? Méridor serait probablement le plus à même de lui répondre. Ou trouver un autre, un nouveau peut-être ? Mais qui ? Un Nakhu ? Peut-être… Un Nakhu, ou la bibliothèque. Peut-être était-ce là un bon point de départ.
Pour ne plus être ce bête énergumène qu’il avait inconsciemment joué jusque là. Si ce lieu était un terrain de jeu, il ne pouvait y résidait les yeux dans le noir comme il l’avait fait jusque là. Il se devait d’en apprendre quelques ficelles, au risque de se perdre, pire ! D'en pâtir.
Asclepia laissa ses derniers mots flotter dans l'air du temple et s'en retourna, prenant la sortie, retournant à ce doux soleil de printemps qui donnait à son pelage de si beaux reflets moirés.
Au moins, c’était une belle journée.
Moiro » Timid'
» Nombre de messages : 107 » Age : 58 » PUF : La tigresse » Date d'inscription : 25/02/2012
Sujet: Re: Introspection l Libre Lun 23 Mar 2020, 09:28
Volonté Incolore
Perdu.
Cette âme semblait bien l’être, à se morfondre sur son avenir. Face à l’arrivée de cet étranger, le tigre de saphir apparu, rugissant dans un premier temps, avant de se contenter d’observer cet intrus, voyant qu’il n’avait aucune intention mauvaise à l’égard de ce temple. Lui qui n’avait que pour seul but dans la vie de protéger sa déesse. C’était sans nul doute, le plus beau présent qu’un loup ait pu lui accorder.
Moiro n’apparut pas directement face au solitaire, choisissant plutôt d’être derrière lui, son museau venant chatouiller l’oreille du loup.
« — La tigresse qui dévore les drôles d’oiseaux. »
Simple pointe d’humour, afin que le paon cesse de se morfonde. La déesse ne lui ferait aucun mâle, après tout, n’était-il pas de toute beauté ? Les paons, ces oiseaux gracieux dont-elle aimait observer les mouvements. Du moins, du temps où il y en avait encore sur cet île. Asclepia était probablement le premier depuis longtemps à poser ses pattes en ces lieux. Le corps de la déesse effleura celui du loup, alors qu’elle prenait position face à lui, le tigre venant frotter sa tête sous son cou en ronronnant avant de se coucher à ses pattes.
Fidèle ami en tout temps.
« — Mais à toi, Asclepia, je t’accorderais trois questions. »
Trois questions pour te guider.
Trois questions pour répondre à tes interrogations.
Alors choisis bien, Asclepia.
Edrakan » Têtu
» Nombre de messages : 3856 » Age : 29 » PUF : Edrakan » Date d'inscription : 28/04/2011 » Personnages : . Lied - 4 ans
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Sujet: Re: Introspection l Libre Lun 23 Mar 2020, 12:09
Sans surprise, il ne l'avait pas entendu arriver. Elle s'était matérialisé dans son dos, comme par magie, alors qu'il rejoignait la sortie du temple, chatouillant son oreille. Son pelage plumeux se hérissa et les billes d'émeraude autour de sa tête frémirent et oscillèrent en rythme alors qu'il se figeait, s'astreignant à l'immobilité. La phrase était une réponse, directe, aux quelques mots qu'il avait prononcé juste avant. Et, malgré lui, Asclepia ne put retenir un léger rire. Un léger rire un peu jaune, alors qu'il ne savait pas à quel degré d'humour la déesse était sujette. PLUS, VISIBLEMENT, QUE SON FRERE EN TOUT CAS. Mais étaient-ils vraiment adelphes ?
Un dernier frisson le parcourut alors que la déesse, fidèle représentation aux traits parfaits qui ornaient la statue, se plaçait sagement devant lui. Un énorme tigre, qui lui tira un NOUVEAU FRISSON EN FAIT CA N'ETAIT PAS LE DERNIER putain elles étaient là les épines en fait C'ETAIT DES EPINES BARBARES AVEC DES MOUSTACHES ET DES GRIFFES loin d'être cachées par des ROSES. Il n'avait absolument pas remarqué sa présence jusque là, perdu qu'il était dans ses pensées, dans ses réflexions. Comment avait-il pu louper un morceau pareil ?
Asclepia ferma la gueule, se rendant compte que ces dernières secondes il les avait passé à contempler la déesse avec émoi. Bien qu'elle le méritât, elle lui avait posé une question.
Non.
Elle lui avait offert un présent, bien plus précieux que tout ce qu'il avait pu recevoir jusque là. Qui pouvait se targuer de recevoir des réponses d'un dieu ? Etait-ce si courant ici ? Vu l'attitude cavalière qu'avait eu Mido, il en doutait. Il était nerveux.
La première question s'imposa à lui-même. Qu'il ait l'opportunité de la poser à la déesse elle-même était au delà de ses attentes les plus folles. Il agita ses ailes délicates, ne pouvant s'empêcher de les exposer de micro-ajustements, comme il l'avait appris toute sa vie durant, alors qu'il prenait la parole :
Dame Moiro, qu'attends-tu de tes disciples ?
Telle serait sa première question, qu'il précisa :
J'ai ouï que tu représentes la beauté, la séduction. Le charme, la grâce. Tout ce que la terre a de plus beau à offrir. Cela se voit, aussi, au premier coup d'oeil. Tu es... Belle, magnifique, régalienne. Mais surtout, on sent la Puissance de la Déesse affleurer sous ces atours. Tu es, au delà des apparences, Dominante. Qu'attends tu de tes disciples ? Doivent-ils courir les terres pour rassembler le plus de loups possible sous couvert de manigances et de séduction ? Doivent-ils s'exposer aux yeux de tous et rappeler au monde leur beauté ? Est-ce là les seules choses qu'ils peuvent t'offrir ?
N'était-ce que pantins dorés et jeux de puissance ? Si oui, c'était une carrière que, malheureusement, il avait bien trop embrassé déjà.
Asclepia réfléchit, et posa sa seconde question :
Avez-vous, en tant que Dieux, un but ?
De nouveau, il précise :
Cherchez-vous à faire pencher la balance du côté du bien, ou du côté du mal ? Votre but est-il simplement de survivre en gardant vos disciples, les protégeant assez pour qu'ils puissent vous chérir et vous faire perdurer, ou avez-vous des aspirations plus grandes, plus précises, à votre échelle, buts dans lequel nous mortels pourrions être d'une quelconque utilité ?
Quand à la troisième question...
Si cela lui était possible, il la gardait bien au chaud en attendant les premières réponses. Et si elle était perdue, tant pis pour lui, il aurait déjà gagné bien assez, au bon vouloir de ce dieu auquel il faisait face.
De nouveau, un frisson le parcourut. Avait-il été trop gourmand ? Il le saurait bientôt.
Moiro » Timid'
» Nombre de messages : 107 » Age : 58 » PUF : La tigresse » Date d'inscription : 25/02/2012
Sujet: Re: Introspection l Libre Ven 27 Mar 2020, 16:41
Volonté Incolore
Q u’ils étaient gourmands ces mortels, n’est-ce pas ?
Les babines de la Tigresse s’étirèrent en un sourire amusée, voyant le loup-oiseau réfléchissant aux questions. Peut-être s’était-elle montrée trop généreuse en accordant une telle possibilité à un loup ne faisant guère parti de ses disciples… Entre lui et Yersine, ses enfants finiraient par se poser des questions. C’est qu’ils pouvaient se montrer jaloux ses jeunes tigres, quand leur mère s’intéressait à d’autres.
« — Mais c’est qu’il est curieux, ce drôle d’oiseau. Tu dépasses on peut plus les trois questions que je t’ai accordé… »
De beaucoup même…
Le Tigre coupé bailla avant de reprendre ses ronronnements. Vrai petit moteur de fourrure. Moiro posa sa tête sur celle du félin, écoutant non sans une certaine patience la palanquée de questions que posait Ascelpsia.
« — Beaucoup pensent que ce que recherche chez mes disciples n’est que beauté, c’est faux. Ils sont bien plus que ça, leur comportement influence mes choix. À quoi bon être beau si on ne sait user des mots qui feront de toi un être séducteur ? La beauté ne s’arrête pas à l’apparence… C’est une force. »
Une force.
Une arme, dont certains savaient user avec habilité. Moiro laissa échapper un rire, son corps flottant dans l’air avec grâce et finesse. Son expression laissait planer le doute sur ses sentiments réelles.
« — À quoi bon ? Si je te disais que je prône le mal, je serais le pire des monstres, si je t’affirmais prôner le bien tu ne me croirais pas. Nous, divins, sommes des entités tellement différentes, mes confrères ont des desseins autres des miens. Saches que tout disciple portant le rose, n’est aucunement délaissé, ils sont comme mes enfants. » La rose marqua une courte pause avant de reprendre, les babines étirées en un sourire. « Et une mère veille sur ses enfants. »
Avec tendresse et amour. Les corrige lorsqu’ils s’écarte du droit chemin, les réconforte lorsqu’ils sont attristés, les gronde lorsqu’ils se comportent mal… La silhouette de la louve rose disparut pour se trouver aux côtés du dieu-paon, son souffle venant chatouiller les oreilles du solitaire.
« — Maintenant, cher Ascelpsia si tu n’es venu prétendre à ma couleur, je me dois de te laisser. »
Parce que les dieux avaient bien d’autres occupations.
Edrakan » Têtu
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Sujet: Re: Introspection l Libre Sam 28 Mar 2020, 14:12
Asclepia sourit, gêné, lorsqu'elle mit le doigt sur les multiples questions qu'il avait posé. Evidamment, dans sa tête, il n'y en avait que deux, mais... C'était presque une dizaine qu'il avait déclamé pour préciser sa pensée. Etait-elle comme ces djinn vivant dans des lampes, allait-elle tourner toutes ces questions contre lui pour le punir ? S'était-il fait avoir, ou avait-elle réellement envie de l'éclairer ?
Asclepia fut rassuré lorsqu'elle reprit la parole, et ses explications. C'était... impressionnant, de voir cette déesse tigre poser les yeux sur lui, lui parler de sa voix exceptionnelle, résonnant dans le temple comme venant d'un autre plan. Constituée de mille diamant, mille octaves qui se fondaient en une mélodie délicate. Quelques phrases résonnèrent en lui.
Leur comportement influence mes choix.
Les dieux étaient-ils donc une sorte d'extension de la foi des vivants ? Cela dépendait peut-être des entités. Mido n'avait pas l'air vraiment attachée à ses disciples et à leurs choix, de ce qu'il avait vu jusque là. Il leur... Ah oui, bolossait même un peu la gueule, pouvait-on dire. Le concept de mère parla au loup bleuté. Bien qu'il n'ait pas eu lui-même un modèle très agréable à la grande loterie de la vie, c'était révélateur d'un grand nombre de concepts. Si elle pouvait rendre un avis, ils étaient libres de faire leurs choix. Elle était là pour les guider en cas de tourments, mais attendait d'eux qu'ils se débrouillent comme des grands. Elle leur donnait des armes, mais les tançait si ils faisaient des bêtises, et comme toute mère, si les visions divergeaient trop il fallait... S'émanciper.
Oui, la comparaison parla beaucoup au paon qui, tout à coup, comprit beaucoup mieux comment ce système de dieux s'agençait. Et, surtout, il commençait à trouver ça bien plus sérieux que la rigolade qu'il s'attendait à voir en arrivant. Déjà, les dieux existaient, il en avait un sous les yeux, et ça, ça aidait quand même beaucoup à se replacer dans le grand schéma du monde. Comme un puceron. Rampant.
Il frémit, lorsque le souffle chaud de la déesse vint agiter ses oreilles. Un fourmillement qui grossit dans sa nuque, évolua sur ses épaules et vint mourir au bas de son échine, puissant. Asclepia, immobile, rougit très légèrement de l'attention que cette déesse lui accordait.
Ses réponses lui avaient énormément plu, mais l'avaient aussi fait réfléchir :
Ma Dame, je ne vous remercierai jamais assez de l'attention et des réponses que vous m'avez accordé. C'est un véritable honneur. Malheureusement, mon savoir grandissant, il ne me semble plus approprié de briguer votre épreuve comme le simple manant venu d'ailleurs en quête de pouvoir que je suis.
Il se décala d'un pas et se fendit d'une profonde révérence.
Je m'en vais encore arpenter ces contrées quelques temps pour parfaire mes connaissances. Mais cette attention que vous m'avez accordé ne restera pas sans retour, je vous le promets.
Il allait y réfléchir. Il n'était pas encore sûr de vouloir faire partie de ses disciples - et, quelque part, de la famille d'Exxus, Anianka et ses enfants. Mais disciple ou pas, cette déesse avait fait beaucoup d'efforts à son égard, et ce n'était que justice qu'il lui rende, de quelque façon, la pareille.
Moiro » Timid'
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Sujet: Re: Introspection l Libre Jeu 02 Avr 2020, 14:49
Volonté Incolore
Qu’ils sont drôles ces mortels. À toujours douter du fait qu’ils soient dignes ou non d’un dieu ou un autre. La queue de la rose remua doucement, un sourire amusé aux babines. Sans que le loup ne sente une quelconque douleur, la déesse fit voler une plume de paon, jusqu’à ses pattes, ses griffes venant la remuer, un sourire taquin étirant ses babines, alors que le tigre à ses pattes semblait soudainement intéressé par cette source potentielle de jeu. La queue du félin ne remuait plus, alors que ses yeux devenus presque noirs trahissait son attention.
« — Permets-moi alors de garder cela, jusqu’à ce que tu reviennes. En gage de ta bonne foi, mon cher Asclepsia. »
En attendant de voir quel genre de cadeau pourrait-il lui rapporter la fois prochaine. La déesse vint attacher la plume de paons dans ses cheveux, aux côté de celle offerte par un autre de ses disciples, Judas.
« — Vas donc, mon p’tit oiseau, nous ne bougerons pas. »
Tel un mirage, la déesse se dissipa, emportant avec elle la silhouette massive du tigre.
Reviendrais-tu donc chez Oiseau ?
Edrakan » Têtu
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Sujet: Re: Introspection l Libre Jeu 02 Avr 2020, 19:13
C'est avec une curiosité sans fond qu'il constata l'improbable plume se détacher de son troufion pour voler délicatement jusqu'à la déesse rose, effleurant le tigre et émoustillant ses sens au passage. Une plume, tel le gros chat qu'il était, il ne pouvait manquer ça. Asclepia trouvait curieux, qu'une déesse s'attache à des choses matérielles. Etait-ce... Passager ? Les gardait-elle tous ? Choisissait-elle, ou les disciples pouvaient-ils proposer ? Tant de questions.
Mais ça lui faisait plaisir, cette plume qu'avait choisi la déesse. Il se sentait... Reconnu.
Attendu, peut-être.
C'était une attache, la première qu'il formait ici et qui avait une quelconque importance à ses yeux.
Le loup paon se fendit d'une seconde et dernière révérence :
Tout le plaisir est pour moi, ma Dame.
Bien qu'ils lui brûlaient les lèvres il n'enchaîna pas sur un "Toutes mes plumes vous appartiennent déjà", propos mensonger... Pour le moment.