Douce brise l Libre

https://youtu.be/27JJFcBC4QM

Il fait chaud.

Il fait doux.

Il fait tellement bon, alors que le soleil de printemps réchauffe la terre et les coeurs, que le ciel est bleu parsemé de petits moutons blancs, et qu'Eva veille sur les petits monstres qu'elle a bataillé pour emmener en extérieur. Voir le ciel, le soleil. La nature. Les herbes qui chatouillent le museau, les cailloux qui roulent sous les pattes, le sable qui chatouille et fait éternuer.

Elle les observe avec beaucoup d'attention, pour pas qu'ils ne s'éloignent trop, mais les laisse aller à leur guise. Il sera simple de les retrouver. Non, c'est sur le ciel qu'elle farde un oeil attentif, surtout, aux ombres des rapaces qui peuvent fondre sur leurs proies à la vitesse de l'éclair. Ils seraient bien bêtes, de plonger alors que la mère veille, mais qui sait. On n'est jamais trop prudent.

Cendres vadrouille, sous l'oeil affectueux de la pie. Maman. Quel mot doux et délicat. Il roule sur la langue, et on s'en souvient à jamais. On peut le répéter à l'infini. Maman. Maman. Maman.

Maman.

Ses petites pattes glissent sur le sol rocheux. Ils sont juste à l'entrée du Dédale, entre les deux énormes statues de pierre de Yurai. Elles sont immenses. Si grandes. Si hautes. Cendres les observe avec attention, mais ne peut en apercevoir le fait. C'est trop loin. Trop haut. Un jour, pourra-t-il les atteindre ?

Sa soeur, Ru', le pourrait.

Mais lui ?

Le soleiiiiiiiiiiil.

Enfin.

P’tain qu’est-ce que ça faisait du bien.

Lewis était cachée derrière une statue, déjà bien trop haute son goût. Poe était entre ses pattes, croassant doucement, le soleil printanier venant réchauffer sa peau. C’était calme ici, sur le continent. Bien loin du son des vagues, des cris des mouettes… Cela changeait tellement de chez les Raeders.

Mais voilà qu’un lardon s’approchait des statues, les regardant comme si elles étaient grandes. Lewis l’observa en coin se demandant bien ce qui se passait dans l’esprit d’un mouflet à cet âge.

« — Y zieute quoi le mouflet ? »

L’ancienne pirate conserva le silence, ne dévoilant que sa tête de derrière la statue, cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas vu de louveteau d’aussi prêt. Surtout un aussi coloré. La grenouille vint croasser sous la tête de Lewis qui avait toujours caché son corps.

« — Je n’y arrive pas… à te donner nom. »

Tous les autres en avaient un, mais lui… Lewis ne savait pas comment le nommer et cela la perturbait.

Cendres se retourna d'un mouvement souple et aérien pour considérer avec curiosité le duo qui l'observait. Il y avait une tête de louve violine, avec une capuche rouge. Et, sous cette tête curieuse, un crapaud, non, une grenouille (il les confondait encore, il n'y en avait pas beaucoup dans la grotte !) aux teintes estivales. Il n'en avait encore jamais vu de semblables, et elle était plutôt jolie. Il pencha la tête sur le côté et se rapprocha d'un pas. Mais pas plus, préférant rester à distance. Les coassements de la petite grenouille portaient loin, après tout, et la louve violette l'intimidait beaucoup.

Il osa, cependant, quelques mots empruntés, rougissant presque de prendre la parole. Mais cette louve avait une grenouille, c'était donc une bonne personne n'est-ce pas ?

Elle t'aime bien. Tu t'en occupes bien.

Les grenouilles ne vivaient jamais longtemps, de toute façon, mais celle là appréciait l'attention dont elle était visiblement le centre. Cendres était satisfait. Il avait remarqué que beaucoup n'écoutaient pas ce que les petits animaux avaient à leur dire. Il ne comprenait pas pourquoi. Leurs besoins étaient pourtant tellement simples, la plupart du temps. Les aider ne demandait rien.

La mauve fit un bon avant, sa truffe à quelques centimètres à peine de celle du louveteau, un large sourire étirant ses babines.

« — Tu peux lui parler ?! »

La queue recourbée de l’ancienne pirate remuait d’excitation à l’idée que ce loup puisse communiquer avec Poe. Ce dernier vint se faire saisir délicatement pas la louve qui le plaçait sur son épaule. Avec ses teintes bleus, qu’il était beau ce Poe là… Au moins survivait-il plus longtemps sur les terres Nakhus, Lewis n’avait pas changé de grenouille depuis son arrivée.

« — Dis-moi ton nom, tu seras le seul auquel je n’attribuerais de titre. »

Pour le moment du moins… C’était un grand honneur qu’elle faisait là à ce petit, parce que d’habitude les noms étaient mensongers à ses yeux, que les loups ne les méritaient pas, mais pour lui qui parlait aux grenouilles, Lewis était prête à faire une exception.

Il bondit de frayeur lorsque la louvette s'approcha, paniquant. Il fit un pas en arrière, puis deux, se recroquevillant sur lui-même. Elle n'était pas très grande, cette adulte, mais elle bougeait beaucoup. Il n'avait pas voulu... Tout ça. Il n'arrivait pas à soutenir son regard, et préférait fixer la petite grenouille bleue. Quelle drôle de couleur ! Il n'en avait encore jamais vu, des comme ça, mais après tout il n'avait pas encore vu grand chose.

Il finit par se reprendre et bredouilla, d'une voix si faible qu'il doute que la louve l'entende :

Cendres...

Il n'aimait pas trop qu'on s'intéresse à lui. Il préférait quand les autres restaient plus loin. Qu'il puisse les observer. Les regarder. Mais la grenouille....

Bien sûr. Tu peux pas ?

Après tout, c'était la sienne non ?

Bon visiblement ta présence le faisait flipper ce p’tit Lewis.

Malgré le bon du louveteau, Lewis s’approcha toujours un peu plus, visiblement impressionnée des capacités de ce louveteau. Poe parlait au travers d’elle, une partie de son esprit farfelue, un ami tel qu’elle l’aurait imaginé.

« — Non ! »

Simple mot, accompagné d’un sourire. Une enfant dans un corps d’adulte avec les responsabilités qui allaient avec. La pirate sautilla autour du louveteau, laissant Poe aux sol avant de ne pas lui donner trop le tournis, les grenouilles étaient plus sensibles que les loups après tout.

« — Tu peux parler avec tout le monde, dis ? Même les araignées ? »

Lewis voulait voir jusqu’où allaient les capacités de ce Cendres, parce qu’elle parlait aux travers des autres, mais se demandait ce que ça faisait de vraiment les entendre parler.

Ah bon elle ne pouvait pas.

...

Un lueur de compréhension violente commença à envahir le petit loup au dos blanc. Elle ne pouvait pas comprendre sa grenouille. Elle ne pouvait pas comprendre les autres animaux. Parce que personne ne le pouvait. C'était donc... Ca ? La raison pour laquelle personne ne faisait vraiment attention à ces petites abeilles qui butinaient sans relâche, la raison pour laquelle les loups dormaient sur leurs deux oreilles lorsque les crapauds s'appelaient inlassablement la nuit pour des danses dont il ne comprenait pas encore la signification, la raison pour laquelle parfois un lapin encore vivant arrivait sur le tas de viande apporté par un jeune un peu trop zélé qui ne comprenait pas les hurlements de douleur du petit animal qui étaient à faire frémir tous les os du corps ?

Ca expliquait beaucoup de choses. Mais ça le mettait mal à l'aise, aussi. Pourquoi lui pouvait ? Etait-ce dû à sa nature d'enfant bizarre, qui avait trois parents dont un qu'il n'avait jamais vu ? Ses mamans avaient bien tenté de lui expliquer, de leurs expliquer, et même s'ils n'avaient pas compris, ils avaient saisi l'idée. Qu'ils étaient différents. Peut-être était-ce pour ça, alors.

La louve violette, sautillante autour de lui, lui hérissa le poil. Pourquoi l'encerclait-elle ? Il ne pouvait plus partir. Il se fit plus petit encore, dans le cercle qu'elle traçait au sol, se rapprochant un peu de la grenouille qui, elle, le rassurait beaucoup plus.

Oui. Je les comprends tous. Certains sont plus.

Il chercha le mot qui convenait. Longtemps.

Certains parlent mieux que d'autres.

Et ne le trouva pas.

Par contre il n'avait jamais essayé de leur parler, encore. Il pouvait faire ça ? S'il les comprenait, pourquoi pas ? Il n'y avait pas encore réfléchi. Lui, il préférait écouter, après tout. C'était bien plus intéressant, que de parler tout le temps.

Whouah.

C’était la méga classe un don pareil ! Pouvoir parler aux bestioles, ce n’était pas tout le monde qui s’y intéressait, beaucoup les jugeant particulièrement stupides ou les considérant comme de simples proies. Qu’ils étaient sots. La queue recourbée de Lewis remua doucement, alors qu’elle posait son arrière-train sur le sol. Le gamin semblait légèrement effrayé, peut-être était-elle trop différente de ceux dont-il avait l’habitude de fréquenter ?

« — C’est un grand pouvoir que tu as là, Cendres. »

Le premier qu’elle appelait uniquement par son nom, pas un titre. Peut-être le seul qui le méritait au fond, à moins que Lewis ne trouve LE titre parfait pour lui. La pirate attrapa un scarabée qui passait par là, le mettant sous le nez du louveteau.

« — Montres-moi ! »

Curieuse va !

   
   

Son coeur se réchauffa aux mots de la louvette. Maintenant qu'il y réfléchissait, il était très heureux de l'avoir : il aimait beaucoup les animaux. Ils étaient plus silencieux, plus agréables que les loups, et surtout ils ne jugeaient jamais. Ils se contentaient de vivre, tranquillement. Alors ça lui faisait plaisir, à Cendres, que la petite louve aime bien les grenouilles et les scarabées.

Il loucha sur le petit animal qu'elle lui ramenait, et le saisit très délicatement entre ses pattes, un sourire très doux naissant sur ses babines, enfin. Il se détendait un peu, en présence de cette pauvre être. Il effleura la carapace moirée de l'insecte avant de le reposer doucement sur le sol.

Il n'aime pas être porté. Il cherche de la boue, pour la rouler. Mais la terre est trop sèche, ici.

Sa voix était plus forte, plus assurée. De ça, il pouvait parler sans rougir, sans avoir peur. Parce qu'il savait.

Mais un scarabée n'est pas très évolué. Il est toujours très concentré sur la boue. Puis sur sa nourriture. Puis sur sa reproduction.

Il ne comprenait pas bien, ça. Juste un besoin impérieux d'avoir des petits, de faire perdurer la race, de faire perdurer la lignée. De survivre.

Cendres se tourna vers la grenouille.

Ton ami est déjà beaucoup plus intéressant.

Lewis regarda Cendres se saisir du scarabée avec une certaine fascination, ainsi, elle n’était pas la seule à admirer la beauté qu’offrait la nature, la semble beauté qu’offrait la vie. Il suffisait seulement de se contenter des petits choses. Les yeux de la pirate se perdent un instant.

« — Il est comme certains loups. »

Simplement portés par leur désir. Insensible à la vie. Ayant pour seule souhait de vaincre le cycle de la vie, alors qu’au final c’était ce cycle qui les vaincrait. Le louveteau se retourna vers Poe. « beaucoup plus ». Plus ils étaient gros, plus ils étaient intéressants ?

« — Mais il est encore trop p’tit ! »

La queue de recourbée de Lewis remua alors qu’elle inclinait l’avant de son corps, comme pour jouer, une idée derrière la tête.

« — J’suis sûre que je peux nous trouver plus gros si tu veux ! »

Devait bien y avoir des animaux plus imposants dans le coin !

Trop petit. Il n'avait pas encore croisé de grands mammifères. C'était dangereux, et ils devaient s'enfoncer dans la forêt, pour ça. Mamans n'aimaient pas, pas encore. Ils étaient petit. Cendres jeta un coup d'oeil à Eva qui l'observait en silence, alerte.

D'accord. J'aimerais bien en voir de plus gros. Mais il faudra toujours voir Maman, on peut pas aller loin. Ou il faut que tu les attires ici.

C'est qu'il était responsable, Cendres. Beaucoup plus qu'Eva, et vraiment beaucoup beaucoup plus qu'Alexandrine. Beaucoup plus que Ruine, aussi, qui sautait partout tout le temps en train d'essayer de s'échapper. Le louveteau emboita pourtant le pas à la louvette violette. Il était quand même très curieux. Que diraient les grands mammifères ?

Ah mais, c’est qu’il était même pas encore sevré ton copain du jour Lewis, sa mère vaillant à ce que tu ne l’abîmes pas.

Le sourire de la mauve se fit plus grand encore. C’était amusant de voir que ces Nakhus avaient beau prôner la paix, ils étaient terrifiés par la violence. Leur conception du monde était par moment si naïve, m’enfin… Suivant le regard du louveteau, Lewis sautilla jusqu’à la mère.

« — Dis, Oiseau-Qui-Échappa-À-L’-Océan, j’peux l’emmener avec moi ? Promis on ne va pas loin et il rentrera sain et sauf. »

Fallait peut-être argumenter un peu plus, non ?

« — Poe sera avec nous en plus. »

Alors là, super, pour convaincre on repassera Lewis. N’empêche que cette dernière faisait sa bouille la plus mignonne pour que la noire et blanche cède à sa demande — bah ouais quitte à avoir l’air d’une louvette, autant utiliser cela à son avantage —, appuyé par un croassement de Poe replacé sur son épaule. La pirate donna un léger coup de patte à Cendres.

« — Hein t’es d’accord pour te balader Cendres ? »

Lewis soutint le regard de la mère, attendant son aval pour pouvoir s’occuper du cas de Cendres. Finalement, Oiseau-Qui-Échappa-À-L’-Océan accepta, à la condition que la pirate soit responsable… c’était qu’un détail ça, au diable et vive l’amusement ! La louve mauve bondit, faisant pousser un croassement à un Poe surpris par cette hyperactivité soudaine.

« — Allez viens ! »

Par où pourraient-ils commencer ? Bon d’abord fallait être discret, ne pas faire trop bruit… Ensuite sa cacher pour ne pas être vu. Lewis cacha donc son corps dans les hautes herbes, faisant brusquement volte-face, sa truffe à quelques centimètres de celle du louveteau.
« — Maintenant, faut être silencieux, Cendres. »

Silencieux si vous vouliez surprendre un animal.

(Réussite critique : Oh, une bestiole grosse peu menaçante.
Réussite : P’tit animal mignon.
Échec : Animal guère chaleureux
Échec critique : Bah y’a rien, t’es nulle Lewis)


Et là ! Y’avait du bruit à sa droite ! La louve bondit en direction de cette source de tapage… pour se trouver nez à nez avec un porc-épic. Ohhhhhhh !

« — Regardes, il fait pic-pic celui-ci ! »

Fallait peut-être pas trop l’enmerder non plus Lewis…

Cendres, c’était le parfait diplomate, celui qui n’hésitait pas à parler pour apaiser. Faudrait qu’il fasse gaffe quand même le p’tiot, apprendre que certaines bêtes aiment le goût du sang et ne répondent que par la violence. La pirate inclina l’avant de son corps en écoutant l’échange avant de suivre le blanc qui voulait mener l’aventure. Ça ne gênait pas le moins du monde Lewis, dominer c’était pas son passe-temps.

« — Whouahhhhhh ! Dis, il pourrait nous attaquer si il le voulait là ? »

Calme-toi Lewis, t’allais quand même pas chercher la merde alors que tu commençais ENFIN à avoir un début de relation normale avec un autre loup, sans lui donner de titre ou de trop abuser de Poe.

Vous avanciez donc, sans chanter à tue-tête, alors que les sens de Lewis étaient aux aguets. Une odeur vint chatouiller sa truffe, alors qu’elle se faufilait dans une autre direction.

Attention.

Trois. Deux…

UNNNNNNNNNNNNNN !!!

La mauve bondit sous la truffe d’un autre animal, d’apparence plus mignonne cette fois, une queue touffue, une petite tête… Oh ! Bon visiblement celui-ci avait tellement flippé qu’il bougeait plus, comme tétanisé. P’tain Lewis voilà que tu terrorisais les écureuils.

« — EH ! J’ai trouvé un animal tout bizarre Cendres ! »

Bah ouais parce que les écureuils… Lewis elle connaissait pas.

Poe s’installa sur le crâne de la louve, croassant paresseusement. Cendres vint s’interposé entre Lewis et sa trouvaille, venant protéger l’animal touffu. Rah, mais qu’ils étaient bizarres ces Nakhus ! À protéger toujours tout… Après tout, c’est pas parce que l’écureuil était à deux doigts de tomber dans les pommes que la pirate allait faire arrêter son coeur… L’idée était intéressante tout de même, pouvait-on mourir de peur ? Cela expliquait sûrement pourquoi Poe numéro quatorze était tombé raide d’un coup lorsqu’elle avait sauté du haut d’un rocher dans l’eau…

Hum…

Voilà qu’il te demande ton nom, une demande qui te surprend parce qu’ils sont peu à vouloir le connaître.

« — Lewis. »

La louve sourit.

« — Mais tu peux m’appeler Faiseuse-De-Grenouilles, comme Celle-Qui-Se-Tient-Tranquille-Dans-La-Mort. »

Un titre que tu appréciais, presque autant que celui donné à ton amie d’enfance, celle que tu n’avais revu depuis bien longtemps maintenant, mais qui pourtant te manquait. Une louve intéressante, menaçante, mais qui avait compris comment combattre l’ennui.

« — Qu’est-ce qu’il fait ? Pourquoi est-ce qu’il est tout content d’un coup, il n’a pas peur d’être mangé ? »

Bah ouais, si les loups bouffaient bien des grenouilles, pourquoi pas des écureuils ? Y’avait pas grand chose à manger, m’enfin ça ferait un bon casse-croûte pour certains.

C’est un gamin auquel tu parles Lewis, peut-être devrais-tu prendre garde aux termes que tu choisis, ne serais-ce que pour qu’il te comprenne ?

La mauve remua sa queue recourbée, posant son arrière-train sur le sol, alors que Poe bondissait vers le louveteau.

« — Hum, je n’aurais pas pris le risque de toute façon, bien trop de poils. Le poisson c’est mieux de toute façon ! »

La pirate conserva le silence un moment, le regard perdu dans le vague. C’était si rare, que les autres portent autant d’importance à son nom, elle qui habituellement n’évoquait qu’une enfant, ou tout simplement une louve agaçante. Le sourire de la louve se fit plus doux, comme celui qu’Alys lui adressait enfant, lorsqu’il lui racontait des histoires.

« — Je t’appelle par ton nom, alors appelles-moi Lewis. »

Comme ça vous seriez quittes, tous les deux.

Voilà qu’il parle de Celle-Qui-Se-Tient-Tranquille-Dans-La-Mort, visiblement intrigué par ce titre.

« — Ahah ! Celle-Qui-Se-Tient-Tranquille-Dans-La-Mort, c’est elle qui m’a nommé Faiseuse-De-Grenouilles ! »

Un titre que Lewis appréciais, quand bien même cela ravivait des questions dans son esprit, comme la localisation de la louve habitée par Tavie et Tamort.

Le loup était sans nul doute gêné par la situation, comme si le fait qu’il se soit trompé le rendrait plus stupide aux yeux de la louve. Mais Lewis s’en moquait un peu, les noms c’était tellement factice à ses yeux, les titres, ça c’était mieux, ça reflétait bien mieux les loups.

« — Ne commences pas à t’excuser, sinon les autres te penseront faibles. »

Lewis afficha un sourire presque enfantin.

« — D’accord, montres-moi Celui-qui-murmure-à-l’-oreille-des-bêtes. »

C’est que finalement, il avait écopé d’un titre !