Are you... Sure ? l P.V. Lei

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Il est épuisé, à force de bouger.

- Arrête de bouger, un peu.

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'PC FOR - Attaque' :
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Are you... Sure ? l P.V. Lei - Page 5 Eva

Un sourire tord ses babines.

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'PC FOR - Attaque' :
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Ses dents claquent dans le vide. Ça le rend fou. Il essaye, encore.

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'PC FOR - Attaque' :
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-1

Et elle espère bien qu'elles claqueront dans le vide encore longtemps, vif feu follet qu'elle est.

Mais ça ne suffit pas. Cette fois, les mâchoires d'Exxus se referment sur son corps et font craquer ses os si délicats. Il n'en faut pas plus, ajouté à la fatigue, aux multiples échanges, et aux dés de merde, pour qu'elle défaille comme une masse sur le loup violine.

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'PC AGI - Esquive' :
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Il attaque une dernière fois. Sous ses crocs, les os d'Eva craquent et la louve ailée s'effondre sur lui.
Exxus est essouflé. Il a gagné mais ne parvient pas à ressentir ce sentiment de puissance qui est normalement sien. Par ce qu'il voit cette masse sombre qui vient de glisser mollement sur le sol, quand il l'a repoussée. Il voit ses yeux clos et elle ne bouge pas. Alors il prend peur, Exxus. Il craint de l'avoir tuée, lui qui n'a jamais été aussi loin. Il redescend un peu, aussi, et se rend compte d'à quel point il a été loin dans cette lutte juste pour se sentir Roi.
Ses yeux vairons sont écarquillés.

- ... Eva ? Eh, Eva, c'est pas drôle. Putain, Eva, ouvre les yeux.

Il la secoue, désespéré tout en continuant de chouiner son prénom.
Il ne veut pas retourner sur les terres libres, Exxus et ne veut pas d'un mort, ou plutôt d'une morte sur la conscience. Il se souvent pourtant de ses menaces envers les gamins d'Eva. Mais ce n'était que du flan ! Sous le coup de la colère, pour lui faire peur, pour qu'elle l'écoute, pour qu'elle le respecte !
Il ne veut pas de tout cela et espère vite émerger de ce mauvais rêve.

Are you...Sure ?

▬ ft. Eva & Exxus

Printemps 2020
5ans et demi.

La première chose que je pensais entendre en me levant un matin, l'ouïe soudain retrouvé, aurait été le chant des oiseaux du printemps.
Ce fut le cri d'un autre.

La voix jaie dans ma tête et brusquement je me lève, les yeux écarquillés et l'échine redressée. Mon cœur pulse et défaille, mes sens s'affole et l'instinct me hurle de courir.
Depuis combien de temps, Eva ? Depuis combien de temps criais-tu ainsi ?
En ce jour j'entendais à nouveau, car la Déesse avait estimé qu'il était temps pour moi de regagner toutes capacités et de devenir sauveur. J'avais vécu dans le silence un an durant. Je m'étais adapté et n'avai sperdu ma foi envers les divins, ne leur rejetant injustement le fruit d'une malédiction, ou acceptant ce défi qui avait poussé à mon évolution.
Et maintenant je cours.

Je quitte mon recoin du dédale et je cours.
Eva, Eva...
J'entends encore ton cri et soudain plus rien. Puis tu m'apparais.

Toi, et l'autre.

L'autre sur lesquels je pose mes yeux clairs, alors que des mèches folles viennent les masquer en partie. Ils sont écarquillés et il le dévisage, lui.

Lui qui te parle.
Tu saignes, Eva...
Lui qui te secoue.
Il y a du sang partout...
Lui qui t'a fait du mal. Je le sais. Je le sens.
Pourquoi gardes-tu les yeux fermés, Eva..?

« LACHE-LA. »

Aux mots s'ensuit l'action de mon corps contre le tien, moi qui te donne ce coup pour te faire reculer. Je ne suis pas fort, rien qu'un peu agile. Mais il y a cette détresse qui me fait agir, qui me donne ce courage pour ignorer le sang qui m'aurait si aisément fait défaillir, cette même détresse qui me fait hurler alors que je prends place au-dessus d'elle.
Le regard glacial et les crocs qui se dévoilent à chaque fois un peu plus, dans des aboiements qui se lèvent en écho.

« VA-T-EN ! »

Tu n'es pas un Nakhu. Tu es indigne d'être ici. Parce que c'est toi, toi qui a fait ça à Eva. Ce n'est jamais elle, qui aurait pu blesser quelqu'un.
Mais toi...

« VA-T-EN, VA-T-EN, VA-T-EN »

De plus en plus fort, de plus en douloureux.
Puis le dernier éclate dans ma gorge et je me baisse vers Eva, retenant les larmes qui coulent sur mes joues et se noient entre mes crocs si serrés.
J'ai peur quand je pose ma patte sur ton pouds. C'est un moment où je retiens ma respiration, ou un sanglot de rage me prend parfois et fait alors couler ces yeux retenus.
Eva...
Eva, tu vis encore...
Le soulagement effleure mes traits sans y prendre place, alors que ma vue se brouille. Je sors de ma cape les fruits de mes essais à la bibliothèque, je verse une petite fiole d'eau et de menthe poivrée infusée que je verse sur tes plaies.

Je vais te soigner, Eva... Ne t'en fais pas...
Quand j'espère que toi, autre loup, tu ne seras plus là, ou dans les pattes d'un loup plus fort que moi...

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'PC ING - Soin' :
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C'est le contact des pattes sur sa peau qu'elle sent en premier, Eva, ses doux coussinets qui s'égarent autour de ses plaies et y étalent un baume délicat et piquant dont l'odeur lui monte à la tête. C'est la deuxième sensation, cette fragrance qui apporte la lumière et les sons, la voix paniquée de Bibi et les ondes bleutées des champignons et autres lucioles qui éclairent le Sanctuaire.

La douleur vient ensuite, par vagues. Sa patte, déjà, fracturée par les mâchoire d'Exxus lors de sa dernière attaque et qui lui vrille le corps d'un mal insoutenable. Elle gémit, s'agite légèrement en ouvrant difficilement les yeux, et le mal s'intensifie, crispant ses babines et dévoilant ses crocs déjà tâchés de sang.

Et l'autre vague revient. La vague de haine. La vague qui l'a touchée bien plus que les griffes et les crocs de son adversaire, cette vague qui a fait naître cette petite graine, tout au fond de son coeur, de son âme, qui l'a plantée et arrosée assez pour ancrer en son sein un lierre d'ombre bordé d'argent. Ce lierre lui serre la poitrine, écrase les tentatives récentes de faire ressortir le mieux en elle, ces efforts pour prendre exemple sur Sobieski, Kerguelen, Crystal. Ces efforts pour étouffer sa nature méfiante et agressive, et la remplacer par une candeur délicate.

Elle n'est pas comme eux. Pourquoi s'empêcher d'embrasser sa vraie nature ? Elle est une Nakhu. Mais elle le portera haut et fort selon ses manières, ses façons de faire. Et elle démembrera de ses crocs, de ses ailes et de ses griffes ceux qui osent menacer ses proches et protégés.

Elle relève la tête, à moitié aveugle, ignorant complètement la douce présence de Sobieski qui ne suffit pas à réchauffer son coeur pris de lierre. Elle identifie la silhouette floue et délicate d'Exxus, à peine repoussé par son ami.

Exxus-

Elle tousse et crache quelques gouttes de sang sur la roche - elle ne sentait rien, dans l'adrénaline du combat, mais elle est durement touchée. Aveugle, encore, elle tente de se redresser pour se rapprocher du loup violine mais la brusque douleur dans son antérieur sur lequel elle prend appui, déjà blessé, la rejette au sol. Elle gronde, persifle, elle s'agite beaucoup trop pour tenter de l'attendre ce loup auquel elle ne peut plus faire grand mal.

Va-t'en, Exxus. Prends de l'avance, Exxus.

Ses mots sont entrecoupés d'ahanements de douleur, mais son regard doré est vrillé sur son adversaire.

Cours, petit lapin, car quand je t'attraperai je te briserai les os un à un et ta carcasse ira nourrir ce que la terre peut porter de pire.

Elle s'arrête, son corps n'est que douleur, sa tête lui tourne et sa vue déjà défaillante se trouble de nouveau, elle va défaillir si elle continue, mais elle serre les dents, le gout du sang sur sa langue exacerbe son envie de lui trancher le cou et si personne ne la retient elle tentera un pas de plus, aggravant ses blessures déjà sérieuses.

Il y a ce loup qui arrive sur lui, lui fonce dessus en lui hurlant de lâcher Eva.
Exxus roule sur le côté, n'opposant même pas la moindre résistance. Il est encore choqué de voir la louve ailée encore étendue sur le sol et surtout, effrayé. Effrayé par ce qu'il a fait, par l'avenir, par toutes les répercutions possibles. Il en revient à peine, en repensant que tout est parti d'un gamin un peu brutalisé défendu par sa mère.
Lui n'a pas supporté la contrariété, qu'on ne respecte pas son statut royal. Il sait aussi que ce sera le cas demain, une fois le choc passé.
Son estomac est noué, son regard se perd sur la silhouette sanglante d'Eva. L'autre loup la soigne, c'est bien. Lui ne sait pas faire ces choses là.

La louve reprend conscience. Sur le sol, elle s'agite et semble souffrir. Va-t-elle l'attaquer de nouveau ? Exxus voit son regard se poser sur lui et ne sait que penser ni faire. Ses pattes ne veulent pas bouger, il tremble. Lui aussi souffre, aussi bien physiquement que mentalement.
Eva ne va pas bien, mais elle trouve tout de même la force de lui parler, de lui expliquer ce qu'elle compte lui faire.
Mais à ses mots, il ne frémit pas plus.

- Je n'ai pas peur de toi, Eva.

Dans ses paroles, tout n'est que vérité. Il l'a vaincue une fois et se sent suffisamment fort pour recommencer si elle s'en prend à lui.

- C'est de moi, que j'ai peur.

Il ne veut pas être un monarque sanguinaire. Il ne veut pas répandre le sang et la mort sur ces terres. Il veut être aimé, respecté, admiré. Mais il a peur de ce que sa tête lui dicte parfois lorsque ses sentiments se trouvent contrariés, lorsqu'on lui refuse quelque chose qui, à ses yeux, est important.
Lorsque qu'une mère de famille cherche à protéger ses gosses d'un Roi tyrannique et refuse d'être sa Reine.

Exxus se détourne d'elle, d'eux. Il ne les verra plus, ne veut plus les voir. Il craint de vriller, encore et de sauter à la gorge du guérisseur qui à osé le pousser, lui, grand monarque.
Il s'apprête à quitter le sanctuaire lorsque son regard accroche la minuscule silhouette de Cendres. Cendres qui a sûrement vu sa mère agressée.
Il déglutit.

- C'est fini.

Il ne lui fera pas de mal, Exxus, il veut seulement sortir d'ici. Alors il court, aussi vite que le lui permettent ses pattes et ses blessures. Il connaîtra sûrement quelques jours d'errance dans les terres Nakhus avant de trouver quoi faire.

Are you...Sure ?

▬ ft. Eva & Exxus

Printemps 2020
5ans et demi.

Tu revis, Eva.
Entre mes pattes, tu revis. Et de te voir tousser fait soudain monter en moi une vague de chaleur. Il faut que je continue, oui. A bander tes plaies. A verser sur elles les fioles, à poser les cataplasmes.
Il faut que je continue, oui, à m'appliquer pour toi.

Va-t'en, Exxus. Prends de l'avance, Exxus.

Tu ne devrais pas parler, Eva. Reste couchée, ne te redresse pas comme ça. Tu as besoin de repos, et qu'on prenne soin de toi, et-

Je n'ai pas peur de toi, Eva. C'est de moi, que j'ai peur.

Et personne ne peut surprendre, mon regard clair qui passe de lui à toi, de toi à lui. Puis qui reste sur lui, parce que les mots sont douloureux, parce que soudain il est misérable.
Il est une âme malade, qui n'a peut-être pas toujours été comme ça. Parce qu'il n'y a que de ça, dont on peut avoir peur : sa part d'ombre, ce qui rend méchant. Il est un fou qui se perd dans les tréfonds d'une âme noircie par la folie. Quelque chose qui fait effai, oui. Et peut-être y avait il encore un espoir, si l'on plaçait devant lui les plus charitables d'entre nous. Quelque chose à entretenir, une lumière dans l'obscurité de son être. Quelque part, tout au fond.
Ma nature est optimiste, me dira-t-on sans doute.
Un jour bonté me perdra.

Cours, petit lapin, car quand je t'attraperai je te briserai les os un à un et ta carcasse ira nourrir ce que la terre peut porter de pire.

Je fais mine d'être sourd, comme je le suis depuis un an. On ne peut pas savoir, que soudain l'ouïe me fut retrouvé. On ne peut pas savoir.
Alors je m'applique un peu plus dans tes soins, Eva. Je bande tes épaules blessées et t'empêches de te trainer, te retenant discrètement de ces bandes que je t'entoure.
Je ne sais plus quoi en penser.
Je mets ces paroles sur le compte de ta douleur, et sans doute les mérite-t-il vraiment.

Mais il est malade. Mais elle a mal.

Je suis partagé et je baisse la tête, c'est prêt d'Eva que je reste. Parce que j'ai confiance en elle, et en ces décisions. Parce qu'elle fut ma mentor, et qu'elle reste figure de proue.
Tout ira bien...

« Tout ira bien. »

Murmure de celui qui panse et ne peut agir. Mantra inutile que je murmure à voix basse devant les plaies si profonde.

La violence existe.
Je n'ai plus à en douter.

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Elle ne s'inquiète de rien, Eva. Elle ne s'inquiète pas de savoir si Sobieski peut l'entendre, lire sur ses lèvres, de si Cendres entend ses paroles, ou n'importe quel autre loup si sensible qu'il ne devrait jamais avoir à en être témoin. La louve bicolore a le souffle court et les mots du grand loup violet lui parviennent à peine, oblitérés par les couches de gaze qui entourent son crâne et la plongent dans un état de semi-confusion. Elle plisse les yeux, tente de voir, mieux, ce qui se trouve en face d'elle, mais rien n'y fait, tout n'est que patchwork flou et sans âme. Elle gronde, encore, mais n'a plus la force de se débattre.

Il est malade, oui. C'est évident. Il regrette, peut-être, c'est ce son qu'elle perçoit dans sa voix ?

Qu'est-ce qu'elle s'en branle, Eva, de ses états d'âme.

Il peut se les ranger dans le cul bien profond, voilà tout ce qu'elle en pense.

Il était malade, oui, peut-être, mais était-ce aux autres de faire les frais de ses vices ? Etait-ce à elle, à ses enfants, aux Nakhus ? Non. Pas tant qu'elle serait là pour l'en empêcher. Pas tant qu'il lui resterait une once de vie dans le corps. Il était capable de la mettre à terre, serait-il capable de faire ça avec un gamin ? Sobieski, s'il entravait ses plans ? Il ne l'avait pas tué, mais s'il avait eu sa jugulaire en place et lieu de sa patte, ça aurait été le cas. Sans arrière-pensée.

Alors elle était colère, Eva, et rien ne pourrait la sortir de cet état d'esprit, pas même la présence apaisante de son meilleur ami à ses côtés. Son poil bouffait, tâché de sang de nouveau - était-ce ainsi qu'il devait rester à jamais, au fond ? Tâché de sang. Encore et toujours.

Mais la douleur l'emportait. Contre ça, elle ne pouvait plus se battre, alors que l'ennemi avait disparu. Elle ne sentait plus sa patte (l'avait-elle encore, était-ce un membre fantôme qui diffusait cette douleur ?), son crâne la vrillait et elle ne distinguait pas grand chose, alors arrêta-t-elle de se débattre, d'envoyer des coups de patte et de tenter d'échapper à l'emprise de Sobieski qui, tant bien que mal, tentait de lui apporter des soins.

Elle gronda.

Il ne leur fera pas de mal. Il ne te fera pas de mal. Il ne fera de mal à personne.

Elle délirait, à moitié, alors que ses grognements s'adressaient autant à elle qu'au loup pastel.