L'araignée Gipsy - Sobieski

Suite de ce rp

Ouais, c'était compréhensible, de ne pas avoir envie de mourir jeune. Qui aurait envie de ça ? A part les loups bien mal dans leur peau... Ou très mal en point, genre ceux qui souffraient beaucoup au point de ne plus pouvoir supporter la douleur et lui préférer le trépas. Mais bon, ça ne courrait pas non plus les rues, fort heureusement.
Par contre, l'autre loup s'inquiétait aussi pour son œuf... Un œuf ? Noé haussa un sourcil. Boarf, sûrement un truc qu'il avait pu ramasser. Par ce que les loups ne pondaient pas, tout le monde le savait.

Il écouta attentivement la suite des explications de Bibi sur le sujet de Mona Lisa. Mouais, ça lui semblait toujours autant tiré par les cheveux. Mais bon, ils verraient bien sur place, si effectivement quelque chose pourrait être responsable de la surdité ou non. Honnêtement, plus le temps passait et plus Noé était sceptique. D'autant plus que Bibi lui avait fit, lui, ne jamais y être allé.
Enfin, il verrait bien, comme dit plus haut.

Noé emboîta le pas de son guide, continuant de boire ses paroles lorsqu'il avait quelque chose à lui dire sur tel ou tel lieu ou même lorsqu'il papotait. Ils finirent par se retrouver devant le manoir et... Et le loup chocolat en eut des sueurs froides. Mais soit ! Cette peur n'était pas rationnelle ! Ce n'était rien d'autre qu'une vieille bâtisse entourée de brume, un peu effrayante tant elle lui rappelait quelques histoires terrifiants qu'il avait pu entendre enfant.

- Bon. Haut les cœurs.

Si Bibi se dévouait pour passer le premier... Il le laisserait faire avec plaisir.

Joli n'était pas le mot qu'il aurait posé en premier sur l'immense bâtisse. Imposant, effrayant, oui.
Bibi, lui, par contre, semblait réellement ravi d'être ici, à en bouger l'arrière train de façon étrange, sans remuer la queue. Noé haussa un sourcil intrigué.
Il s'en désintéressa cependant rapidement, détaillant les environs du manoir de son regard lorsqu'ils pénétrèrent à l'intérieur. Bibi, lui, appelait Mona Lisa. Mais sans surprise, celle ci ne lui répondit pas. Lorsque son comparse lui demanda de le prévenir, si il entendait du bruit, le mâle chocolat hocha la tête.

- Oui, promis.

De toutes manières, au moindre bruit un peu trop suspicieux... Il s'arrangerait sûrement pour partir loin d'ici, en emmenant Bibi avec lui puisqu'il n'était pas un connard fini. Si il ne flippait pas trop, du moins.
Il leva les yeux vers son congénère qui venait de trouver une cravate de soie. Visiblement très heureux de cette découverte, il la passa autour de son cou et lui demanda son avis.

- Oui, elle est jolie. Ça te va bien.

Avec un peu plus d'enthousiasme, c'est possible ? Non ? Tant pis !
Absorbé dans ses pensées, il ne la vit pas venir, cette louve noire avec un chapeau de sorcière, ne réagissant qu'au son de sa voix, lorsqu'elle leur hurla dessus. Ses pattes décolèrent alors du sol alors qu'il hurlait à son tour, de peur et de surprise.
Puis elle partit comme elle était venue, discrètement.
Noé se tourna vers Bibi.

- C'ÉTAIT QUOI CA ?

Ah ! C'était donc elle, Mona Lisa !
S'agissait-il réellement d'un esprit d'Halloween qui hantait ce manoir... Ou d'une petite plaisantine qui se ferait passer pour telle, histoire de faire des blagues de très mauvais goûts à ceux qui viendraient mettre les pattes ici ? Dans tous les cas, Noé peinait à se calmer, son cœur continuant de battre la chamade dans sa cage thoracique.

- On... On a pas idées de faire des blagues aussi nulles ! C'était vraiment pas drôle !

Il ronchonnait. Tout seul, par ce que Bibi était déjà parti à la poursuite de la sorcière, visiblement bien décidé à la rattraper pour lui demander des explications sur sa malédiction. Noé ouvrit des yeux ronds et se dépêcha.

- Eh, attends moi !

Hors de question qu'il reste loin derrière, au risque de se perdre dans la bâtisse. Alors il emboîta le pas de Sobieski, essoufflé. Jusqu'à ce qu'il croise le chemin d'un miroir. Un si beau miroir ou il pouvait, évidemment, voir son reflet, mais pas que ! Il y voyait aussi Geb et Korra, ses parents. Sokaris et Horus, aussi, son petit-frère et sa petite-sœur.
Une famille disloquée, aujourd'hui. Ses parents n'étaient plus et il n'y avait plus trace de Sokaris.

Totalement happé par ce qu'il voyait dans le miroir, il n'entendit pas Bibi venir vers lui, ni même lui parler.
Effectivement, ça le rendait triste, de voir tout ça. Par ce qu'il savait qu'il ne s'agissait que d'une illusion, que ses parents n'étaient plus et que Sokaris se trouvait il ne savait où, actuellement. Son coeur se serra, douloureusement. A côté de lui, il sentit enfin la présence de son congénère. Celui ci semblait voir un mariage, via l'artefact. Ce miroir magique reflétait-il ce qu'ils voulait voir ? Ça le perturbait un peu, ce genre de choses sans queue ni tête.

Puis, ce fut le drame. Bibi le percuta de son arrière train et le miroir magique tomba au sol, cassé. Noé ne dit rien, regardant son congénère retirer l'un des rubans de sa queue -décidément bien amochée-, pour envelopper l'un des fragments.
Le panseur secoua la tête.

- Non merci. Je pense que tu as raison, on ne devrait pas trop le regarder.

Il s'en détourna et reprit son chemin.
Puis osa aborder le sujet qui fâche.

- Ta queue, elle est dans un sale état. Qu'est ce qui lui est arrivé ?

Mais avant même qu'il puisse entendre la réponse de Bibi... Il fut saisi par deux yeux brillants, juste derrière lui. Une poupée ! Qui bougeait ! Qui marchait vers eux, même ! Noé hurla, terrorisé.

- MAIS C'EST QUOI CE BORDEL !!

Dans le plus grand des calmes, Bibi renverse la poupée possédée, laissant Noé sans voix.
Comment fait-il pour rester totalement calme dans un endroit aussi... effrayant ? Le panseur n'en revient toujours pas, lui toujours aussi effrayé par tout ce qu'il peut voir ici. Il est d'autant plus stupéfait lorsque Bibi reprend la parole pour lui expliquer ce qui est arrivé à sa queue. Noé essaye de laisser de côté sa terreur passée pour l'écouter, tiquant sur bien des choses.
Lui, ne trouve pas ça drôle du tout.

- Mais elle doit être totalement morte, ta queue. Là c'est juste de la peau carbonisée et un squelette qui doit l'être tout autant. Vaut mieux la couper, je pense, à ce stade.

Il n'a jamais connu de cas similaire mais n'est vraiment pas certain que ce soit une bonne idée, de laisser un membre mort pendre comme ça. Il craint que la peau autour soit aussi abîmée, voir nécrosée. Niveau conscience professionnelle, ça ne lui plait pas.
Tout en réfléchissant, il suit Bibi jusqu'à une... Bibliothèque ! Son regard s'illumine devant tous ces livres anciens ! Il veut tout prendre, tout emporter ! Déjà, des étoiles brillent autour de lui, oeuvre de son pouvoir inné qui juge bon de trahir son émerveillement.
Du moins, jusqu'à ce que Bibi lui pose une question bien étrange. Et bien gênante.

- Euh... en gros c'est quand deux loups font des choses sexuelles pas trop approuvées. Je crois.

Curieux, il se penche par dessus l'épaule de son congénère pour lire la couverture.

- Tu vas quand même pas invoquer un démon de la luxure ?! Franchement c'est pas une bonne idée ! Tu devrais remettre ce livre là où tu l'as trouvé !

Ça ne le tente pas trop, Noé, ces histoires de démon.
Gromellant un peu, il se retourne... Et crie lorsque son regard tombe sur une grosse toile d'araignée.

- HIIII SA MERE LA PUTE ! Une toile d'araignée !! C'est qu'il y a forcément des araignées dans le coin !! Je veux partir d'ici !!

Ce n'est pas vraiment une voix qui te répond, Sobieski. Mais plutôt un feulement, rauque, puissant. Et quand tu regardes en la direction, tu ne peux que percevoir, avec effroi, huit grands yeux qui t'observent. Véritables perles dans l'obscurité, le massif corps s'approche lentement.

Vous devriez fuir.

Ah. Oui, il peut comprendre qu'il est difficile de faire le deuil d'un membre mort. Et encore, la queue, ce n'est pas le pire, il aurait autrement plus tiré la gueule dans le cas d'une patte. Mais soit, c'est comme il veut. Si un jour Bibi est décidé, Noé lui viendra en aide. Ce n'est pas comme si il vient souvent sur les terres Nakhus pour ses bouquins, de toutes manières.

Bibi lui assure ne pas vouloir invoquer un démon de la luxure. Par contre, un autre petit monstre, ça semble l'intéresser. Mh, il est quand même assez sceptique, Noé. Pour lui, ce n'est vraiment pas une bonne idée et ce livre étrange devrait rester là où il est. Mais soit, Bibi l'ayant trouvé, il a le dernier mot. Le panseur ne peut donc qu'espérer se trouver loin lorsque la chose sera invoquée... Et qu'il n'arrive rien à cette rencontre quand même sympathique.
Sa sœur ayant déjà une goule -tout est normal dans cette famille- elle pourra peut-être l'aider.

Quand il crie en voyant l'énorme toile d'araignée, Bibi est toujours serein, lui, et la retire toujours dans le plus grand des calmes. Animaux de compagnie de Mona Lisa, mon cul oui. On ne fait pas pire familiers que ces bestioles à huit pattes ! Noé tremble rien qu'à y songer. Et ce n'est pas mieux lorsqu'il entend ce cri terrifiant, lorsqu'il voit ces huit yeux braqués sur son accompagnateur.
Il crie, encore, encore plus fort ! Il va s'évanouir, c'est sûr ! Mais non, par ce qu'il faut partir !

- AAAAAAAAAAAH !! UNE ARAIGNÉE GÉANTE !! AU SECOURS !! QUELLE HORREUR AAAAH !! VIENT ON SE CASSE TOUT DE SUITE !!

Tout en parlant, il pose ses pattes avant sur les épaules de Sobi, s'y raccroche presque, son visage a quelques centimètres seulement du sien.
Si l'autre loup n'était pas déjà sourd, il le serait, maintenant.

En tout cas, il ne faut pas rester là. Vite, Noé prend ses pattes à son cou et s'engouffre là ou l'araignée ne peut, techniquement, du moins il l'espère, pas passer.

Noé court comme si sa vie en dépend ! Ce qui est probablement le cas, d'ailleurs. Une fois engagé, il jette un coup d'oeil en arrière pour vérifier si Bibi le suit bien et est soulagé en reconnaissant sa silhouette derrière lui. Ouf ! Ni l'un ni l'autre ne finira mangé par une araignée géante ! Vite, il faut sortir du manoir maintenant ! De son épaule, il repousse la lourde porte de la bâtisse pour se retrouver à l'extérieur en compagnie de l'autre loup.
Il peine à retrouver son souffle et ne peut empêcher ses membres de trembler. Quelle horreur ! A quoi viennent-ils d'échapper ? Il ne savait même pas, jusqu'à maintenant, que de tels monstres peuvent exister.
Enfin, ça n'a plus d'importance maintenant et, honnêtement, il ne veut même plus y penser.

- Oui ouf ! J'ai eu si peur ! C'était si dégueulasse brrr j'en frissonne encore !! Je déteste vraiment les araignées !!

... Mais il y pense encore, en fait.
Il a un petit mouvement de recul lorsque l'autre mâle vient lui poquer le museau, peu habitué à ce qu'on entre ainsi dans son espace personnel. Ca le surprend un peu, à vrai dire, quand bien même si sait aussi que les intentions ne sont pas mauvaises.
Aux paroles de Bibi, Noé pousse un gros soupir.

- Oh ne me remercie pas ! On a rien trouvé du tout et, finalement, je nous ai plus mis en danger qu'autre chose !

Il est déçu d'avoir fait tout ça pour rien, de ne pas être plus avancé dans ses connaissances sur ce mal qui affecte Bibi. Ça le rend même un peu grognon, il pince les babines et fronce les sourcils, pensif.
Il hausse les épaules.

- Bon, nous n'avons plus rien à faire ici. Rentrons.