Chacun son tour ! [Ft Saqqarah]

Saqqarah poussa un soupir en vidant de l’eau sale. Il n’avait même pas eut le temps d’aller voir Tawana. Six jours déjà que lui et Alexandrine étaient rentrés, et 6 jours qu’il n’avait pas un seul moment de pause. Il avait entendu que c’était pour évité qu’il ai des pensées négatives ou qu’il s’inquiète de trop. Mais il était juste mort de fatigue et d’inquiétude. Il voulait juste aller voir son mentor et entendre de sa gueule qu’il allait mieux. Sinon il n’y croirait pas. Il se sentait de plus en plus énervé et de plus en plus lessivé. Il espérait au fond que Tawana ne lui en veuille pas trop de ne pas être venu le voir plus tôt.

Fatigué, il s’arrêta une minute devant la tanière des Panseurs avant de voir la silhouette de son père qui revenait. Ça faisait déjà plusieurs semaines qu’il ne l’avait pas vu. Mais quand il entendit un loup lui dire de revenir aider, il tourna la tête vers le coin des Panseurs, quand celui qui l’avait appelé sorti finalement de la tanière avant de voir l’Embaumeur revenir et d’entendre le baillement du jeune loup à ses côtés. Il le toisa avant de lui dire d’aller se reposer. Ah tient, il remarquait enfin qu’il était entrain de s’épuiser ? Il roula des yeux, indifférent avant de s’éloigner calmement, se dirigeant vers le garde manger qu’il fixa un long moment en silence.

Tous ces cadavres d’animaux, cette odeur de sang. Ça lui donna la nausée. Un haut le cœur violent qui le fit trembler de toutes parts. Il sorti rapidement avant de rejoindre la rougelande, vomissant de la bile par la truffe et la gueule avant de fixer le liquide doucement verdâtre. Depuis combien de temps avait-il l’estomac vide déjà ? Ah Tawana le gronderait s’il le voyait comme ça. Il retourna vers le tas de nourriture, prenant un maigre oiseau qu’il dépluma avant de le manger en parti, avalant difficilement les dernières bouchées.

Il se releva, errant dans le Castle, devait-il aller voir son Mentor ? Allait-il dérangé si le loup se reposait ? Est-ce qu’il avait envie de le voir d’abord ? Alors qu’il n’avait pas gronder sa rage pour ordonner le droit de voir Tawana. Pourtant il avait envie de mordre des truffes pour qu’on le laisse voir le loup. Maintenant il en avait l’occasion. Il se releva, refit correctement ses tresses et secoua sa crinière avant de se diriger vers la tanière familiale de son mentor. En entendant la voix de sa mère il étira un sourire ;

« Hey, alors, comment vas Tawana, il se remet bien ? »

Demanda-t-il calmement en s’approcha, chassant son inquiétude et l’hésitation dans sa voix. Reprenant cet air calme, neutre et peut être un peu froid qu’il peut avoir. Il vit son mentor et remua doucement sa queue de reptile.

« Tu vois ce que ça fait de pas pouvoir bouger maintenant »

Le taquina-t-il doucement en rejoignant l’intérieur de la tanière. Lançant un regard à son mentor. Il agita les oreilles. Il était content de le voir. Mais en présence de la louve, il n’osait pas être trop expressif. Il était gêné, un peu mal à l’aise. Alors qu’il avait envie de craquer. Il devait se faire violence pour ne pas frotter sa truffe à Tawana et lui dire combien il était soulagé de le voir. Il devait se martyrisé l’esprit pour ne pas lui demander ce qu’il s’était passé, et si ça n’avait pas été trop douloureux. Il se souvient de ce soir là. Il avait eut si mal dans les os et dans les côtes. Et maintenant qu’il était dans la tanière de Tawana, il était piégé entre des douleurs au niveau des côtes et une violente fatigue. Il se permit de s’asseoir, gardant son sourire, cachant toujours son don. Il ne devait surtout pas faire l’erreur que quelqu’un l’apprenne. Il avait trop peur qu’on lui dise de ne pas devenir Panseur à cause de toute les douleurs qu’il se condamné à subir.

Tawana surtout risquait de le faire. Il savait que son mentor s’inquiétait et tenait beaucoup à lui. Il craignait que s’il lui avouait son don, il se retrouve évincé, alors que cette offrande de la nature lui offrait la capacité de connaître l’origine des maux de ses comparses… Ce qui a ses yeux était très utiles dans son travail, même si cela lui coutait et qu’il devait toujours se rappeler que ce n’était pas sa douleurs, mais celle d’un autre…

Saqqarah écouta la mère de famille, même si dans l’esprit du jeune mâle ces mots n’étaient que superflus. Ils étaient une espèce de décoration pour ne pas laisser le silence prôner au milieu de la tanière. Il attendait juste qu’elle parte, ou qu’on lui demande de partir. Elle pouvait le faire puisqu’elle était chez elle, mais elle savait sans doute que son fils avait envie d’être un peu tranquille avec son élève, ou que l’élève avait envie de retrouver son mentor, et respecta cette pensée en allant se reposer à l’extérieur. Le reptilien lui coula un regard de remerciement avant qu’il ne repose ses yeux sur son mentor à qui il fit un fin petit sourire amical.

La pression était entrain de retomber et c’était agréable de la sentir s’éloigner de ses frêles épaules. Trop frêles, fallait absolument qu’il muscle tout ce bazar. C’était une honte pour le frère de Fafnir d’être incapable de se défendre. Son frangin avait certes beaucoup de défaut, mais il était loin d’être couard et incapable de se battre. Contrairement à Saqqarah qui, bien que courageux, était trop prudent pour accepter un combat qu’il n’avait aucune chance de gagner parce qu’il était aussi musclé que pouvait l’être une limace, juste ce qu’il faut pour se déplacer, le reste on s’en tape…. Il écouta son mentor et ne pu retenir un petit sourire amusé. Enfin son supérieur découvrait ce que c’était d’être cloué à domicile. Surtout que lui avait beaucoup plus subit que le jeune reptilien alors c’était d’autant plus légitime que le lycaon reste couché.

« Ton corps à besoin de repos, c’est pour ça que tu dors tout le temps, tu devrais le savoir. »

Ah, il voyait flou, sans doute avait-il les yeux humides de larmes. Il sentait l’humidité au bord de ses paupières. Il secoua la tête, reniflant, il n’avait pas envie de craquer, ce n’était pourtant pas honteux de pleurer en présence d’un proche. Mais tout de même. Il n’arriva pas à se retenir de glisser sa truffe contre la joue de son mentor avec une certaine douceur et une grande tendresse, tout en écoutant ses questions.

« Je m’en fiche un peu de moi… J’étais trop inquiet pour toi de toute façon. »

C’était la vérité, il n’en avait rien à foutre de lui-même, il s’épuisait et mangeait peu parce qu’il n’avait pas eus le droit de voir son mentor. Ça avait été insupportable pour lui. Il en avait des envies de briser des pattes. Mais  maintenant qu’il avait pu être prêt de Tawana, toute sa colère contre les Panseurs venait de partir. Il n’était pas rancunier de toute façon. Il retira sa truffe de l’encolure de son mentor avant de le voir chercher à se lever.

Oh putain ce que ça fait mal ! Il fera tout pour ne jamais se briser les côtes. Là vache ! Il dû se mordre la langue pour ne pas gémir de douleur, et sa patte avant tremblant sous le désir de plaquer ses coussinets contre ses côtes douloureuses alors que c’était celles de son mentor qui souffraient. Instinctivement il leva sa patte et fit signe à son supérieur de se recoucher.

« Reste allongé crétin… ça serait dommage d’aggraver ton cas. A moins que tu ne souhaites passer un peu plus de temps ici parce que j’aurais prévenu ta mère que tu fais des âneries en cherchant à bouger ? »

Lui demanda-t-il un peu moqueur, mais surtout pour lui rappeler que c’était pour son bien, et que là il risquait juste de se faire plus mal qu’autre chose. Le jeune reptilien était inquiet à l’idée de voir son mentor bouger autant. Il avait déjà eut super mal en sentant ses côtes, qu’allait-il percevoir comme souffrances si Tawana s’agitait encore ? Comment pouvait-il le soulageait maintenant qu’il savait exactement où il souffrait ? Lu dire qu’il savait où il avait mal ne risquait-il pas d’interroger son mentor ? Il n’avait pas fini son mentorat il ne devait pas laisser Tawana le découvrir… Il fallait qu’il continue son manège encore un peu…

En l’entendant s’excuser le reptilien leva un sourcil en le toisant du regard. Sérieusement il s’en veut ? Saqqarah roula des yeux en étirant un vague sourire béat. Qu’il pouvait être bête parfois son mentor. Mais ça faisait son charme, il devait bien l’admettre. Il remua doucement la queue.

« Ne t’en fait pas pour ça Tawana, je n’en veux pas le moins du monde. Je suis trop heureux de savoir que tu vas à peut prêt bien pour t’en vouloir de quoi que ça soit »

Saqqarah le toisa d’un regard impassible détaché de toute forme d’émotion. Une part du futur Panseur ressortant alors qu’il regardait son mentor. Il avait tout intérêt à se calmer. A ne pas faire n’importe quoi. Le reptilien avait très facilement réalisé que s’il était contre la violence, il n’hésiterait pas à droguer son mentor pour qu’il dorme et arrête de faire n’importe quoi. Et il n’en aurait aucun remord en plus. Sa queue balayant lentement le sol dans son dos.

Mais il était trop heureux de le revoir, beaucoup trop content même. Il n’avait pas pu empêcher ses yeux de briller et ses larmes de percer un peu leur chemin pour créer une fuite légère sur ses joues. Il avait vite fait de faire partir tout cela. Quel honte.  Laissant son mentor lui lécher la joue sans même râler une seule seconde, le jeune mâle l’observa quand il lui dit qu’il n’était pas encore mort. L’image de son mort décédé traversa son esprit et il sentit son cœur se serrer de douleur.

« Ne parle pas de ta propre mort… »

Il préférerait que son mentor meure bien après lui. Le jeune loup devait absolument apprendre à se défendre. Il devait apprendre à se battre pour protéger Tawana, et ce sans tuer. Oui, se battre, sans tuer, c’était ça l’idée qui lui rouler dans la tête. Il devait s’y entraîner, il pouvait demander à Harlow, mère louve serait sans doute comment l’aider à ce sujet. Et Joy ? La louve beige pouvait l’aider en lui donnant des exercices pour qu’il se muscle, oui oui, c’était une bonne idée. Comme ça il pourrait défendre son mentor… Et Désastre aussi, même si le jeune loup avait sans doute des techniques pour ça.

Il observa son mentor qui avait insisté sur sa santé et haussa vaguement les épaules. Il ne mangeait pas beaucoup, et avait vomis juste avant de venir ici. Mais il était sûr que tout cela allait vite passer maintenant qu’il avait vu son mentor. Et puis Tawana n’avait pas besoin de s’inquiéter pour lui, il était en bien meilleur forme que son mentor actuellement. Un petit sourire aux babines il rabattit sa queue  sur son corps.

« A part que tes collègues m’exploites un peu, je me porte bien, j’ai juste du mal à dormir parce que j’étais inquiet, mais ça devrait vite aller mieux. »

Lui répondit-il en toute sincérité ; De toute façon si il ne le faisait pas, Tawana étais assez têtu pour insister pendant un nombre de minutes insupportables. Il avait observé son mentor chercher à se relever, ressentant pendant quelques secondes une vague de douleur venu de la patte et des cottes de son mentor. Il n’avait pas pu empêcher s a patte de trembler sous la douleur, et en voyant le regard de Tawana, il lui fit un sourire, agitant les oreilles, avant d’entendre sa question.

Si tout vas bien, oui si Tawana ne bouge pas tout vas bien. Concrètement c’est le principe. Mais il ne pouvait pas avouer son don à son mentor. C’était hors de question. Il agita les oreilles avant de se coucher en sphinx devant son enseignant alité.

« N’ai-je pas le droit à mes petits secrets ? Mais ne t’inquiète pas tout va bien »

Ça ne durait que quelques secondes de toute façon. Mais il se demandait ce qui se passerait si un loup mourait sous son nez, ou un autre animal. Comment son corps le supporterait-il ? Il n’y avait jamais réfléchis avant. En entendant les menaces de son mentor qui prit un air bien sombre Saqqarah releva la tête, le toisant d’un regard supérieur.

« Un médicament mal dosé est si vite déposé dans le repas d’un convalescent, vous devriez faire attention cher mentor »

Lui répondit-il sur le ton hautain et froid qu’il avait déjà eut lorsqu’il avait rencontré Tawana. Il était hors de question qu’il se laisse intimidé par son mentor. Tawana ne lui faisait de toute façon pas peur.  Il se demanda si son mentor regretterait de lui faire involontairement du mal. Saqqarah regrettait rarement ce qu’il décidait de faire pour sa part. Si il devait regretter autant ne pas se lancer dans l’action du tout. Il observa le mâle tacheté avant de le voir redescendre de ses grands chevaux et de fermer les yeux.

Une plaie … Tawana était une plaie à cet instant. Il jouait sur un versant de personnalité qu’il ne fallait pas titiller chez Saqqarah. Si le jeune mâle avait évolué dans le bon sens jusque là. Tout pouvait très facilement basculer. Surtout depuis qu’il avait perdu sa confiance en lui. Mais ça il ne le dirait pas. Il agita lentement les oreilles en observant le lycaon. Roulant des yeux en l’écoutant.

Tu me fais chier Tawana… Vraiment. C’est ce que pensa le loup alors que ses iris perdaient son inquiétude et reprenait cette indifférence froide. Il ne lui manquait qu’une chose pour cacher pleinement ses émotions. Il ferma les yeux, poussant un soupir blasé.

« Je ne te mens pas, mais si c’est ce que tu veux croire c’est ton problème. Ton manque de confiance en moi est affligeant. »

Et blessant aussi, il aillait réellement bien, à condition que tu ne te bouges pas trop… Le jeune mâle songea que repartir maintenant était le bon moment. Mais le vent souffla dans la caverne et le glowstick de son mentor se mit à briller. Il sentit une présence qui le fit frissonner. Quelque chose était là, mais il ne voyait rien, il entendit cela dit son mentor parler tout seul.

Non, ses paroles et ses réponses étaient trop précises, il y avait quelqu’un d’autre… Ou plutôt, une âme de plus. Son mentor voyait les morts ? Il mit les oreilles en arrière à cette pensée. Non ce n’était pas possible. Ça remettait totalement en cause sa conception même de la vie… Ses idéaux, ses pensées… Tout. Il sentit un frisson lui courir dans le dos avant qu’une violente douleur ne le traverse alors que son mentor cherchait à rattraper un fantôme.

La douleur avait été tellement forte qu’il n’avait pas pu retenir un couinement alors que son corps se tendait sous la douleur. Il lança un regard à son mentor qui le fixait. Sa chevelure blanche et verte acide cachant en grande parti son visage. Son œil reptilien se posant son ainé.

« Ouai, je ressens ta douleur, un problème avec ça ? »

Demanda-t-il en dévoilant les crocs, retroussant les babines. Ses crocs blancs brillants dans l’ombre avant qu’il ne sente une odeur de nature, de plante. Il releva la tête, alors que tout à l’heure il avait l’échine voutée. Il observa la plante carnivore. La toisant alors qu’elle cherchait à bouffer sa queue. Il se retourna et l’écrasa d’une patte même si elle cherchait à la lui mordre. Avant de l’arracher de sa terre.

« Tu vas servir de nourriture au feu toi… »

Souffla-t-il en laissant partir la colère qu’il avait ressentit à voir le regard de Tawana sur lui quand il avait comprit son don. Il ne voulait pas que son mentor change d’avis… qu’il ne le garde plus comme élève, ou qu’il l’oblige à ne plus voir de malade. Il chercha le feu de la tanière du regard.

Non seulement Saqqarah se sentait en colère, mais en plus il était tendu et inquiet par la réaction de son mentor. Se demandant s’il allait le rejeter, et l’empêcher de devenir ce à quoi il aspirait. Il avait au moins pu passer ses nerfs sur cette pauvre plante carnivore qu’il jeta dans les flammes et écouta crier. Les oreilles pointées vers les braises, il savait que ses iris reptiliennes reflétaient les flammes dansantes. L’esprit ailleurs, il s’était fait parfaitement sourd à tout ce qui se trouvait autour de lui.

Il sentait que son mentor se calmait, la douleur commençait à fuir, ce n’était pas plus mal. Il agitait lentement sa queue de crocodile dans son dos sur le sol poussiéreux avant d’entendre les premiers mots de son mentor. Trop loin ? Non il avait surtout trop cherché ! Il était allé sur un territoire du cœur du reptilien que celui-ci ne voulait pas partager. Pas tout de suite en tout cas, et pas de cette manière si non plus.

Il l’écouta, lui faisant dos, la tête basse, le dos et l’encolure voutés. Il était agacé. Il ne voulait pas savoir, et quand il entendit Tawana, il lâcha un grondement sourd qui résonna entre ses mâchoires et dans la tanière. Il se redressa et se retourna vers le lycaon, le toisant d’un regard impassible, distant, presque froid.

« Mais je ne voulais pas que le sache, c’est bien pour ça que je m’évertuais à ne rien dire et à contrôler mes états pour ne pas te mettre la puce à l’oreille. »

Remarqua-t-il d’un ton acerbe, la colère le rongeait. Il n’aimait pas qu’on se fasse du souci pour lui. Ça n’avait pas d’intérêt, et c’était l’une des premières raison pour lesquels il ne voulait pas de lien avec autrui. Il n’aurait pas dû écouter Tawana, ni s’attacher à lui, ni autoriser son mentor à entrer dans son intimité.

« Ne te soucis pas de ma santé et de mon état, mes pères ne l’ont jamais fait j’ai toujours très bien vécu ainsi. L’impact sur ma santé ne regarde que moi. »

Il interdisait Tawana de lui refusait ce qu’il faisait, ou même de lui dire que c’était dangereux. Il le savait mais c’était aussi le seul emploie ou son don était utile, qu’il avait un sens. Il ne pouvait pas se battre, il ressentait la douleur de l’adversaire, mais il pouvait soigner. Il aimait la vie, il aimait les autres, il tenait à eux, à son espèce, plus qu’à sa propre meute. Il fixa le lycaon un long moment, il silence pesant s’installant, le crépitement seul des flammes commença à s’élever. Saqqarah avait conscience de sur réagir. Il poussa un profond soupir, cherchant à faire partir pression et agacement, avant de s’asseoir à quelques pas du loup cornu.

Si Tawana avait compris son don, Saqqarah lui avait bien réalisé que son mentor voyait les morts. Sinon c’est qu’il était totalement fou. Mais Tawana lui semblait parfaitement sain d’esprit et ce depuis qu’il le connait, alors il doutait qu’il soit prit de folie. Il secoua son court pelage avant d’étirer un sourire moqueur en se relevant.

« Toi par contre tu vois les morts, c’est pas tout à fait mieux. Je n’en parlerais pas, alors ne m’empêche pas de devenir panseur, et arrête de t’inquiéter pour moi. »

De toute façon si il pouvait passer l’arme à gauche avant Tawana ça lui allait très bien. Il agita les oreilles en détournant la tête, rabattant sa queue contre son corps.

« Pardon de m’être énervé »

Souffla-t-il d’une voix à peine audible, un peu mal à l’aise. Il n’aimait pas se mettre en colère, ce n’était de toute façon pas dans ses habitudes. Il fallait qu’il se détendre, qu’il gère son agacement.

Le regard de l’Etelkrus était posé sur son mentor, incapable de comprendre les émotions qui pouvaient traverser le loup cornu. Mais également incapable de saisir les sentiments fugaces qui traversaient son esprit. Il sentait cet espèce de vide vertigineux l’envahir, comme une perte de soi. Comme s’il était entrain de se noyer dans ce qu’il est. Il fixait le loup sans réagir, son regard se vidant de toute expression lisible, un peu comme un cadavre, ou les yeux d’un aveugle dont le regard ne transmet pas la moindre émotion.

Pourquoi le manque de réaction de Tawana le blessait-il exactement ? Pourquoi avait-il la sensation que son mentor lui en voulait ou était déçu par lui. Le jeune mâle était incapable d’expliquer ce sentiment qui lui forma une boule amer dans la bouche. C’était dégueulasse il en avait presque envie de vomir. Oui, sa réaction le perturbait, Saqqarah préférait la haine, la colère, ou la lassitude, à l’indifférence et l’ignorance. Il se releva en écoutant son mentor avant de hocher la tête.

« Bien »

Que pouvait-il répondre de plus. Il remua doucement sa queue, dans un mouvement plus nerveux qu’autre chose. Commençant à sortir de la tanière. Il s’arrêta à l’entrée de celle-ci. Lança un coup d’œil à son mentor par-dessus son épaule. Il pointa les oreilles vers lui.

« Je me suis vraiment inquiété pour toi Tawana, et je crois que je m’inquiéterais toujours à ton sujet. Je t’aime énormément, je préfère qu’on s’engueule que de subir ton indifférence. Remets toi bien. J’attendrais que tu ailles mieux pour nos leçons. »

Lui dit-il calmement avant de baisser la tête, voutant son encolure avant de sortir de la tanière du loup lycaon. Il ne voulait pas avoir plus d’échange avec lui. Il avait envie de mordre et de grogner. Il se sentait frustré, il était blessé dans son égo sans doute. En fait il avait envie de se blottir dans les pattes d’Harlow et de ne plus les quitter. Il voulait retrouver sa mère de cœur et se sentir bien, en sécurité et rassuré.