Crocouille l Libre

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MessageSujet: Crocouille l Libre   Crocouille l Libre EmptyDim 26 Avr 2020, 22:27

Crocouille l Libre Alex

Aujourd’hui, elles étaient à la Moere aux lianes. C’était un endroit assez agréable, si on aimait les moustiques, la boue et les lieux trop chauds. Ca tombait bien quand même, parce qu’Alexandrine a-do-rait tout ça. C’était un peu comme sa seconde maison, la Moere. Non. La première même ! C’est MaSheina qui les avaient porté. Et ils étaient nés ici. Ca, ses mamans leurs avaient expliqué. C’était un peu difficile à comprendre, mais elle avait réussi. Ici, entre les branches et les lianes et les racines, parfois les pieds dans l’eau, souvent à l’ombre des feuillages épais qui ne laissaient filtrer que mouchetures du soleil qui s’étalaient sur le sol en une fresque délicate. Alexandrine adorait en voir les teintes parer son dos et ses ailes, alors qu’elle divaguait dans la Moere à la recherche de quelque bêtise à faire.

Aujourd’hui, comme très souvent, elle allait s’entrainer. Pour devenir plus grande, plus forte, plus indépendante. Pour pouvoir protéger. Protéger MamAnette contre les monstres et les lycaons. Protéger Tawana contre ce même mal. Protéger Désastre contre les dragons. Elle devait protéger tout le monde. Tout le monde. Tout le monde. Ca sonnait comme une litanie dans sa tête qui n’avait cesse de l’empêcher de dormir. Elle devait les protéger. Mais comment les protéger, quand elle n’arrivait même pas à se servir de ses ailes pour porter son propre poids ? Elle soupira, en marchant le long d’une énorme trou d’eau dans lequel elle se retenait très fort de sauter. Elle gloussa en pensant à la boue qui parsèmerait son pelage et qu’elle pourrait envoyer partout de ses grandes ailes de cuir. Elle était très forte à ce jeu, presque autant que Tita qui était la plus à l’aise avec ses copains criquets. Quoi que Narcy se démerdait pas mal, toujours flanqué dans les arbres.

Elle fit rouler ses épaules et reprit son chemin d’un pas un peu plus joyeux, alors qu’elle pensait à sa fratrie. Qu’est-ce qu’elle les aimait ! Elle rit toute seule.

Ah ! Enfin, elle trouvait un arbre digne de ce nom. Elle avait cassé le précédent, à force de le bourrer de coups de pattes et de martyriser son tronc, la branche basse qui lui servait d’appui avait cédé, la jetant à terre avec un jappement ridicule. Ah ! On était loin des grandeurs de MamAnette, elle avait bien du chemin à faire la petite Alexandrine… Et depuis des jours qu’elle arpentait la Moere, elle n’avait pas réussi encore à trouver chaussure à son pied. Et le voilà ! Sous ses yeux, le brave arbre au tronc épais et à la branche basse puissante ! Elle s’appuie sur ses pattes arrières et se jette le plus haut qu’elle peut, pour planter ses griffes dans l’écorce et se hisser, centimètre par centimètre, l’assaut des branches. Elle n’avait pas l’allure élégante de ses adelphes qui, sans mal, se hissaient d’un coup de rein jusqu’au fait de n’importe quel arbre ; et devait compenser de force brute ce qu’elle ne réussissait pas encore à acquérir avec ses ailes.

Elle finit par atteindre la branche choisie, grommelante et s’agitant en grondant. Ca n’était jamais très agréable, comme exercice, mais elle se devait de toute façon de travailler sur ses muscles et son poids, alors pourquoi pas. C’était un entrainement comme un autre.

Elle se pencha vers l’arrière, reportant tout son poids sur son arrière-main avant d’ouvrir délicatement ses ailes et sentir les courants aériens. C’était une houle agressive qui menaçait de l’envoyer au sol si elle ne la domptait pas, ne réussissait pas à s’en faire une amie. Elle ferma les yeux, sachant qu’il n’y avait rien en face d’elle, et s’exhorta à la patience, à sentir ce vent qui l’attaquait, pour tenter de s’en faire un allié. Elle frissonnait, ses muscles relâchés pour mieux sentir la caresse du vent.

Maintenant.

Elle déploya ses ailes et poussa sur ses pattes arrière d’une force incroyable, déchaînant toute sa puissance pour se porter le plus haut possible. Arrivée au point culminant de son saut, elle ouvrait ses ailes d’un mouvement souple, qui n’accrochait pas l’air pour éviter de perde, déjà, de l’altitude. Elle poussa ensuite de toute ses force, prenant appui de ses membranes géantes pour s’appuyer sur l’air, s’arracher à la gravité, gagner en altitude.

Elle gagne plusieurs mètres.

Elle recommence, alors. Elle remonte ses ailes en les collant près de son corps pour offrir le moins de résistance possible, les ouvre en grand, et brasse de nouveau. Elle gagne quelques mètres. Ca, elle commence à comprendre oui, mais la partie délicate c’est quand elle arrêtait d’essayer de monter comme un boeuf et qu’elle se soumettait aux courants.

Maintenant.

Elle ouvrit ses ailes et…

Voilà qu’elle ne contrôlait plus rien. De nouveau, le ciel la chassait de son domaine, la ballottait en tout sens, la jetait à gauche, à droite sans lui laisser aucune prise. La cime des arbres se rapprochait dangereusement et la petite piailla - non, pas encore putain de bordel de merde -

Elle chut, tournoyant sur elle-même et plongeant comme une danseuse désarticulée jusqu’à heurter les premières branches qui, bien trop fines, se brisèrent sous son poids, puis les autres plus épaisses lui meurtrirent les côtes sans toutefois parvenir à arrêter sa chute. Elle piailla un peu plus fort en sentant son armature flancher, mais sans jamais se briser. Oof ! Heureusement qu’elle avait les os solides… Mais ça n’était pas au sol qu’elle s’était arrêtée, loin de là, et elle piailla de plus belle en se sentant toute emmêlée dans des lianes épaisses qui la plaçaient dans une position inconfortable.

Oh la la si Tita me voyait elle se moquerait de moi…

Elle grommela et commença à essayer de démêler l’ensemble, mais dès qu’elle tirait d’un côté c’était l’autre qui se serrait ! De plus en plus agacée, Alexandrine essaya de se redresser et de reporter son poids vers l’avant. Elle chuta un peu et, surprise, hurla de nouveau. Oh la la ! Et si avec tout ça on ne l’entendait pas ! Sa situation s’était légèrement améliorée, mais si peu ! Et puis maintenant elle avait la tête en bas juste au dessus d’un énorme tronc d’arbre et

et

Le tronc d’arbre avait des dents. Alexandrine glapit. Putain de bouse de gnou. Un crocodile ! Un énorme crocodile ! Putefoutre ! Qu’est-ce qu’il branlait ici lui encore ! Comme si elle était pas déjà assez dans la merde ! Il avait faim ou qu’est-ce qu’il se passait encore ! Et pourquoi il bougeait pas là comme ça d’ailleurs ! Alexandrine contra la peur qui commençait à lui ravager le ventre et inspira longuement, avant d’expirer. Les lianes autour d’elle se contractaient et se dilataient régulièrement, sans lâcher prise. Bon. Elle qui était si ennuyée d’être prise au piège, voilà que ça la rassurait d’être maintenue dans une très relative sécurité.

Il était bizarre, ce crocodile. Il ne bougeait pas beaucoup, sans sa mare, alors que la plupart du temps ils étaient vivace dès qu’ils voyaient une proie en mauvaise posture… Alexandrine frissonna. Cette fois, sa malchance serait peut-être la dernière - non. Non il lui restait bien plus d'un tour dans son sac, et même si elle tombait sur cette saloperie, elle pourrait encore s’en sortir : elle ne pouvait pas baisser les bras comme ça. Alors elle l’observa un peu plus, n’ayant pas grand chose d’autre à faire, saucissonnée dans ses lianes.

Il sentait… Fort. Mais pas fort comme un crocodile, il sentait le sang. Il devait être blessé. Etait-ce pour ça, qu’il ne bougeait pas trop ? Il se redressa pour faire claquer ses mâchoires, et c’est à cet instant qu’Alex comprit qu’elle était largement à portée de ces dernières, et qu’il aurait facilement pu l’avoir déjà mangée. Elle en avait vu plein, des crocodiles. Ils sont vifs, agressifs, et surtout mortels : à peine franchit-on la distance de sécurité qu’ils se jettent sur leur proie avec une violence inouïe. Rares sont ceux qui survivent à leurs mâchoires démoniaques. Mais celui là la menace, mais menace-t-il vraiment ? Il semble si agressif, mais n’est-ce pas une façon d’attirer son attention ? Un peu comme Floyd, qui ne trouve d’autre moyen de s’exprimer que de relâcher sa colère, ou comme Ortie qui est imbuvable parce qu’elle est blessée ? C’est tellement difficile, de composer avec les gens. Mais Alex essayait de s’appliquer un peu plus à chaque jour, pour réussir à les comprendre. Pour comprendre Daisy, qui parlait si peu, qui voulait si peu, mais qui était si gentil. Pour comprendre Holly, si responsable mais qui pourtant semblait tant avoir envie de rire et de faire des bêtises. Pour comprendre tout ceux qui l’entouraient mais qui ne réagissaient pas comme elle, ne vivaient pas comme elle, avait d’autres attentes d’autres buts et d’autres rêves.

Attends pépère, j’arrive !

Elle commença à scier les lianes de ses crocs, pour réussir à se sortir de ce truc. C’était un peu chiant parce que ça lui brûlait les gencives quand elle ripait (et ça arrivait souvent), mais petit à petit elle réussit à se sortir du piège. Une patte. Puis une autre. Puis une patte arrière, et bientôt elle fut en mesure de se laisser osciller jusqu’à la barge. Le crocodile claqua de nouveau ses dents les unes contre les autres.

J’arrive j’arrive ! Bon t’as mal où ? Ouvre grand !

Etonnamment, elle avait vu juste. Etait-ce la façon dont sa prise faiblissait à chaque fois un peu plus ? Toujours est-il qu’elle s’approcha très, très lentement et attendit patiemment que la bête lui montre. Et en effet, c’était pas très beau à voir : un os d’oiseau très long et très fin s’était planté dans sa gencive, s’encastrant un peu plus à chaque fois qu’il les bougeait. Mon dieu. Si elle tirait dessus, elle allait lui faire un mal de chien, et pourtant… Elle n’avait pas le choix, si elle voulait l’aider.

Elle réfléchit.

Hors de question qu’elle mette les pattes là dedans pour tirer ce truc ! Les lianes et leur résistance lui donnèrent une idée. Elle attrapa une bande qui était tombée en même temps qu’elle et format un noeud coulant, comme ceux qu’elle avait appris à faire pour les pièges avec Holly, à son extrémité. Elle testa sa solidité et, satisfaite, se pencha en avant.

Mmh. Tu bouges pas hein ?

Elle prit l’absence de mouvement pour un oui, bien qu’une réponse lui aurait quand même un peu mieux plu. Elle leva les yeux au ciel en pensant à l’épitaphe : “morte en essayant de sauver un crocodile d’une rage de dent”. Putain, elle espérait au moins que Piclou se fendrait la gueule en écrivant ça ! La louvette inspira d’un coup et passa très rapidement le noeud autour de l’os, avant de tirer dessus…

A peine avait-elle commencé que la douleur piqua le crocodile qui commença à ruer, claquer des mâchoires et reculer pendant qu’Alexandrine s’accrochait tant qu’elle pouvait à son petit bout de corde, les quatre pattes plantées dans le sol. EH beh, elle avait bien fait de pas y aller avec les doigts ! Elle regrettait pas du tout ! Et puis ce con de crocodile faisait le travail tout seul à tirer comme un débile - mais elle n’allait pas tenir longtemps voilà déjà qu’elle glissait vers l’eau vaseuse et-

Dans une gerbe de sang elle chut sur les fesses et le petit os vola sur la berge alors que le crocodile s’échappait d’un mouvement rageur.

Bah dis pas merci surtout !

Elle souriait.
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